Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Savoir calculer un solde de tout compte et connaître les impacts de celui-ci tant pour le salarié que pour
l’employeur est capital pour un gestionnaire de paie.
Nous allons vous illustrer dans cet article ce que contient un solde de tout compte et quels sont les formalités
à accomplir lors de la rupture du contrat de travail d’un salarié.
Dans un premier temps, il est important de comprendre ce qu’est un solde de tout compte ainsi que ses
formalités.
Nous verrons également comment calculer un solde de tout compte en fonction des différents contrats de
travail existant.
Qu’est-ce que le solde de tout compte ? Définition !
Lors de la rupture du contrat de travail d’un salarié, quel que soit le type de contrat, l’employeur doit verser
au salarié tous les éléments de rémunération dus à celui-ci à la date de son départ effectif.
Quels sont les documents à fournir au salarié lors d’un solde de tout compte ?
Il y a plusieurs documents à fournir au salarié:
Le reçu pour solde de tout compte
La portabilité des garanties prévoyance et frais de santé
Le certificat de travail
L’attestation Pôle Emploi
Faisons un point sur chacun de ces éléments
Le reçu pour solde de tout compte
L’employeur doit établir au salarié, un reçu pour solde de tout compte à l’occasion de toute rupture du
contrat de travail, en double exemplaire, dont un est remis au salarié.
Ce document doit mentionner l’ensemble des éléments versés au salarié, à l’occasion de la rupture de son
contrat de travail, qu’ils soient soumis à cotisation comme le salaire brut ou les heures supplémentaires ou
exonéré de cotisations sociales comme une indemnité de transport ou une indemnité de licenciement.
Les éléments mentionnés dans le reçu pour solde de tout compte peuvent aussi être négatifs comme une
retenue d’absence ou la part salarial des titres restaurant.
Exemple de mention des éléments de rémunération dans le solde de tout compte :
A l’occasion de la rupture du contrat de travail de M./Mme ………., les sommes suivantes font l’objet du
présent reçu :
…… euros en paiement des salaires pour la période du …. au ….
…… euros en paiement du 13ème mois
…… euros en paiement de l’indemnité compensatrice de congés payés
…… euros en paiement d’indemnités de transport
Soit après la retenue de cotisations salariales d’un montant ……. Euros, M./Mme ……. a perçu(e) un montant
total de ……euros.
Le reçu pour solde de tout compte doit être signé par le salarié pour avoir une valeur libératoire pour
l’employeur.
Le salarié a toutefois la possibilité de dénoncer, par lettre recommandé, le reçu pour solde de tout compte
dans un délai de 6 mois suivant la signature. Il n’a pas l’obligation de justifier sa demande. Une fois passé ce
délai, le salarié ne peut plus réclamer un rappel de salaires concernant les sommes mentionnés dans celui-ci.
Le salarié a également la possibilité de signer le reçu et de mentionner sur celui-ci « avec réserves ». Cette
mention a pour effet de ne pas rendre le reçu libératoire pour l’employeur.
Prénom
Adresse e-mail
La portabilité des garanties prévoyance et frais de santé
Le salarié qui quitte son entreprise peut continuer à bénéficier, sous certaines conditions, des garanties
prévoyance et frais de santé souscrites par son entreprise au titre d’un contrat collectif. Ce dispositif
n’entraîne aucune cotisation supplémentaire pour le salarié.
Le dispositif de portabilité est ouvert aux salariés dont la rupture du contrat de travail ouvre le droit à la prise
en charge par l’assurance chômage. Il faut également que le salarié ait une durée de cotisation suffisante pour
pouvoir bénéficier des allocations de chômage. Les motifs de rupture suivants sont concernés par le
dispositif :
Fin d’un contrat à durée déterminée (y compris contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation)
Licenciement (sauf faute lourde)
Rupture conventionnelle
Rupture anticipée d’un CDD à l’initiative de l’employeur
Rupture d’un CDD à objet défini
Démission ouvrant le droit aux allocations de chômage (pour suivre le conjoint par exemple)
Rupture amiable dans le cadre d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE)
Adhésion d’un salarié à un Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP)
D’autres cas de rupture peuvent également être ouverts au dispositif, le principe de base étant qu’ils doivent
ouvrir le droit aux allocations de chômage.
Il faut également que les droits aux garanties aient été ouverts au salarié par l’employeur. Un salarié qui
aurait renoncé à la mutuelle à son embauche ne peut pas bénéficier de la portabilité pour la garantie « frais
de santé ».
Les garanties sont maintenues à compter du lendemain de la date de cessation d’activité et pendant une
durée qui est calculée en fonction de la durée du dernier contrat de travail, ou le cas échéant des derniers
contrats de travail, s’ils sont successifs, limitée à 12 mois.
La durée est appréciée en mois entier supérieur.
Exemple :
Un salarié en contrat à durée déterminée du 1er aout au 15 novembre bénéficie de la portabilité pendant 4
mois.
Le certificat de travail
Le certificat de travail doit obligatoirement comporter les mentions suivantes :
Date d’entrée et date de sortie dans l’entreprise
Nature et qualification de l’emploi ou des emplois
Période durant laquelle le ou les emplois ont été tenus
Information sur le maintien des garanties prévoyance et frais de santé
Il est interdit à l’employeur de mentionner dans le certificat de travail des informations qui peuvent être
préjudiciables au salarié comme le motif de rupture par exemple.
Les formations qui pourraient vous intéresser
Cycle Gestionnaire et Responsable Paie
Cycle Gestionnaire et Responsable Paie
Avantages en nature et frais professionnels (Classe virtuelle)
Avantages en nature et frais professionnels (Classe virtuelle)
L’attestation Pôle Emploi
Lorsque qu’un salarié quitte l’entreprise, l’employeur doit lui remettre une attestation destinée à Pôle Emploi
afin que le salarié puisse faire valoir ses droits à l’assurance chômage.
Cette attestation est envoyée à Pôle Emploi via la DSN sous forme d’Attestation Employeur Dématérialisée
(AED) par un signalement de fin de contrat de travail unique (FCTU).
L’employeur a alors la possibilité de télécharger l’attestation en PDF, on parle alors d’Attestation Employeur
Rematérialisée (AER) afin de la remettre au salarié.
Doit-il être remis en main propre ? Le recommandé est-il possible ?
Le solde de tout compte doit être remis en main propre.
Toutefois, en cas d’impossibilité de remise en main propre, il est possible de l’envoyer en lettre recommandée
avec accusé de réception.
Comment calculer le solde de tout compte ?
calcul-solde-tout-compte
Le solde du tout compte correspond à tous les éléments de rémunération dû au salarié à la date effective de
son départ de l’entreprise.
Quelques exemples d’éléments pouvant figurer dans le solde de tout compte :
Le Salaire du mois
En cas de sortie en cours de mois, il faut opérer un prorata du salaire en fonction du nombre d’heures
travaillées. La méthode de retenue d’absence préconisée par la Cour de Cassation est la retenue en heures
réelles. Cette méthode consiste à calculer la retenue pour absence selon la formule suivante :
Salaire mensuel / nombres d’heures réelles du mois que le salarié aurait dû travailler X nombre d’heures
d’absences du mois
Prorata de prime annuelle (13ème mois, prime de vacances, …) :
Le calcul doit être effectué au prorata du temps de présence entre la date de début de calcul de la prime et la
date de sortie du salarié.
Prime sur objectif :
Le montant est calculé selon les modalités prévues au contrat et /ou accord collectif
Les éventuelles heures supplémentaires et complémentaires dues au salarié :
Il s’agit notamment des heures supplémentaires dus dans le cadre d’un accord de modulation du temps de
travail.
L’indemnité compensatrice de repos compensateur :
Il s’agit du paiement du solde du compteur de repos compensateur. Si vous souhaitez en savoir plus sur le
repos compensateur et la méthode de calcul de celui-ci, pensez à aller lire notre article sur le sujet.
L’indemnité compensatrice de congés payés :
Il s’agit du paiement des soldes de congés payés acquis sur la période précédente et sur la nouvelle période.
Sauf dispositions conventionnelles contraires, la période d’acquisition des congés payés va du 01/06 au 31/05
de l’année suivante.
Il faut toujours comparer la méthode du maintien de salaire et du 10ème afin de déterminer le taux journalier
à appliquer.
L’indemnité compensatrice de préavis :
Cette indemnité est due dans le cas où l’employeur dispense le salarié d’effectuer son préavis dans les cas
prévus par la loi.
L’indemnité de rupture :
Indemnité de licenciement, indemnité de rupture conventionnelle, indemnité de fin contrat, indemnité de
départ à la retraite… etc.
Comment traiter en paie la saisie sur salaire ?
Exemple de calcul pour un CDI
Un salarié en CDI démissionne le 15/03. Son salaire mensuel est de 2 000 euros. Il bénéficie d’un 13ème mois.
Il lui reste 6 jours de congés payés ouvrables acquis sur la période précédente et il a acquis 24 jours de congés
payés ouvrables sur la période en cours.
La méthode du maintien de salaire pour le calcul des congés payés est plus favorable au salarié.
Le nombre d’heures réelles sur ce mois est de 147 heures. Par ailleurs, il bénéficie de titres restaurant.
Un salarié est malade tout le mois, il n’est plus maintenu par l’employeur et bénéficie d’une indemnité
complémentaire de prévoyance.
Comme pour 2021, la Commission a recommandé une évolution nulle, les critères pour revaloriser les PASS
ayant été modifiés en raison de la crise sanitaire. Le maintien des valeurs 2021 a été confirmé par arrêté du 15
décembre 2021, JO du 18 décembre.
PLAFOND DE LA SÉCURITÉ SOCIALE 2023 : QUELLES PRÉCONISATIONS ?
Dans son rapport provisoire, la Commission de la Sécurité sociale a préconisé une hausse de 6,9 % du montant
du plafond de la Sécurité Sociale pour l’année 2023. Cette préconisation tient compte de l’évolution du salaire
moyen par tête pour l’année en cours (prévision + 5,5 %), ainsi que de croissance des salaires entre 2020 et
2021.
Si les conseils de la Commission de la Sécurité sociale sont suivis, le PASS 2023 devrait être fixé à 43 986 €. Le
plafond mensuel de la Sécurité sociale en 2023 s’établirait ainsi à environ 3666 €.
Toutefois, les nouvelles valeurs 2023 doivent être confirmées par décret.
À QUOI SERT LE PLAFOND DE LA SÉCURITÉ SOCIALE ?
Le plafond de la Sécurité sociale sert de référence pour le calcul de plusieurs cotisations sociales dites «
plafonnées » :
Assurance vieillesse ;
Contribution au FNAL ;
Retraites complémentaires ;
Complémentaires santé.
Ces cotisations se déclenchent sur différentes tranches de salaire définies en fonction du plafond de la
Sécurité sociale. Au-delà de ces limites, la rémunération n’est pas touchée par les cotisations mentionnées.
Par exemple, pour la CSG et la CRDS, l’assiette de cotisation est de 98,25% du salaire jusqu’à 4 plafonds et de
100% du salaire au-delà.
Le plafond de la Sécurité sociale est également le standard pris en compte pour calculer le montant de
certaines prestations sociales, comme les plafonds applicables aux indemnités de chômage ou la limite
d’exonération applicable à la gratification versée aux stagiaires. Cette dernière se calcule par le temps de
présence dans l’entreprise, fois 15% du plafond horaire de la Sécurité sociale.
Le PASS conditionne aussi le montant de l’abondement de l’employeur aux produits d’épargne salariale (PEE)
ou d’épargne retraite (les nouveaux PERE).
Son montant annuel permet de limiter le montant maximal des indemnités journalières de Sécurité sociale
(IJSS) pour les congés, maternité, paternité.
Pour les salariés en arrêt de travail ou en maladie professionnelle, le gain journalier de base, qui remplace leur
salaire est aussi limité par le PASS. Il correspond à 1/30,42 du salaire brut du mois précédant l’arrêt de travail,
dans la limite de 0,834% du PASS.
PRORATISATION DU PASS
Pour rappel, des modifications importantes ont été apportées à la détermination du PASS en 2018. Depuis
lors, tout employeur doit procéder à une réduction de plafond, en tenant compte des absences. Et cela afin de
tenir compte des périodes d’absences qui ne donnent pas lieu à rémunération, sans que la suspension du
contrat n’ait l’obligation de couvrir toute la période de paie.
Avant 2018, quelle qu’en était la cause (congés sans solde, maladie, etc.), les absences non rémunérées
n’entrainaient pas la réduction du plafond mensuel de Sécurité sociale, lorsqu’elles couvraient une période
entière de paie (un mois). La proratisation du plafond avait lieu en cas de suspension au titre du chômage
partiel intempéries ou des absences au titre des congés payés, si les indemnités sont réglées par une caisse
des congés payés.
Cette méthode couvre l’ensemble des cas de suspension du contrat de travail y compris :
Les périodes de chômage partiel intempéries ;
Les absences pour les congés payés en cas de versement d’indemnité par une caisse de congés payés ;
Les périodes d’activité partielle et tout cas de suspension ne donnant pas lieu à rémunération.
Dans l’ensemble des cas le plafond doit être proratisé comme il suit :
(Plafond mensuel entier de Sécurité sociale * nombre de jours du salarié dans le mois N ) / nombre de jours
réels du mois N
Nouvelle méthode de revalorisation pour 2022
Une nouvelle méthode de revalorisation du PMSS est désormais en vigueur suite à la publication d’un décret
au JO le 29 juillet 2021.
La revalorisation en 2022, à la suite de la reconduction du PMSS en 2021 et de la valeur en vigueur en 2020,
prend en comptes 3 critères différents :
L’évolution estimée du salaire moyen par tête en 2021, sur la base du rapport sur la situation et les
perspectives économiques ;
L’évolution définitive du salaire moyen par tête en 2020 ;
La correction du dernier salaire moyen par tête ayant entraîné une revalorisation du PMSS, soit celui de 2019,
qui avait conduit une augmentation du PMSS en 2020.
Un encadré consacré à la revalorisation du plafond de la Sécurité Sociale confirme que les dispositions
suivantes, conduisant à une nouvelle stabilité du plafond mensuel :
Le recours massif à l’activité partielle, dont les indemnités ne constituent pas un élément de la masse
salariale, a fortement affecté l’évolution du SMPT en 2020 sans correspondre à une baisse réelle du niveau
moyen des salaires ;
Le montant du plafond pour 2021 a ainsi été figé à son niveau de 2020 alors qu’il aurait diminué de 5,6% si la
procédure de revalorisation habituelle avait été suivie ;
De même, et selon les nouvelles modalités de fixation, le montant du plafond de 2022 a été figé à 3 428€,
l’évolution prévue du SMPT pour 2021 étant insuffisante pour aboutir à un PSS supérieur à celui de 2021.
C’est ce qu’a confirmé l’URSSAF le 9 décembre 2021 et l’arrêté du 15 décembre 2021 (JO du 18), selon lequel
le plafond reste inchangé.
L’indemnité est soumise à l’impôt sur le revenu à hauteur de 50 000 euros (250 000 – 200 000). Ce montant
est à réintégré dans le net imposable déclaré en DSN ainsi que dans la base du prélèvement à la source.
Les cotisations sociales (hors CSG/CRDS)
L’indemnité est soumise à cotisations sociales (hors CSG/CRDS) à hauteur de 176 728 euros (250 000 – 82 272
euros).
La CSG/CRDS
L’indemnité est soumise à CSG/CRDS à hauteur de 167 728 euros (250 000 – 82 272).
Le forfait social
L’indemnité de rupture conventionnelle est soumise au forfait social au taux de 20% pour la partie exonérée
de cotisations sociales soit 82 272 euros.