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Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie 47 (2019) 680–688

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Point de vue d’expert

La voie d’éjection gauche : aspects habituels


The left outflow tract: Normal features
E. Quarello a,b,*
a
Unité d’échographie et de diagnostic prénatal, hôpital Saint-Joseph, 26, boulevard de Louvain, 13285 Marseille cedex 08, France
b
Image2, 6, rue Rocca, 13008 Marseille, France

I N F O A R T I C L E R É S U M É

Historique de l’article : Les cardiopathies congénitales demeurent une cause importante de morbi-mortalité périnatale. Le
Reçu le 29 novembre 2018 dépistage de ces dernières repose sur une bonne connaissance de l’anatomie cardiaque fœtale normale et
Disponible sur Internet le 25 juillet 2019 des coupes échographiques à réaliser. Après avoir recommandé d’utiliser la coupe quatre cavités et celle
de la voie d’éjection droite en 2005, la CNEOF propose désormais d’ajouter l’analyse de la voie d’éjection
Mots clés : gauche. L’utilisation de celle-ci devrait sensibiliser l’opérateur à la notion de balayage indispensable à
Échocardiographie l’obtention de toutes ces coupes et permettre d’améliorer le dépistage des CIV conales et des pathologies
Dépistage
conotroncales.
Cardiopathie congénitale
C 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Voie d’éjection gauche
Pathologies conotroncales

A B S T R A C T

Keywords: Congenital heart disease remains an important cause of perinatal morbidity and mortality. Screening for
Echocardiography these is based on a good knowledge of normal fetal heart anatomy and ultrasound views to be performed.
Screening After recommending the use of the four chambers and the right outflow tract views in 2005, CNEOF
Congenital cardiopathy
proposes recently adding the left outflow tract assessment. The use of this one should sensitize the
Left outflow tract
operator to the notion of sweeping essential to obtain all these views and make it possible to improve the
Conotruncal cardiopathies
detection of the conal VSD and conotruncal pathologies.
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1. Introduction neuropsychologique [8] de ces enfants. Cependant, le dépistage


prénatal de ces CG varie considérablement d’un pays à l’autre mais
Les cardiopathies congénitales (CG) constituent un groupe de également, au sein d’un même pays, d’une région à l’autre [9]. Ces
malformations relativement fréquent car elles sont retrouvées disparités sont d’origines multifactorielles et sont à rattacher à
chez environ 1 % des naissances vivantes et représentent encore de l’opérateur (niveau d’expérience), aux caractéristiques maternelles
nos jours une cause majeure de mortalité et d’handicaps dans (épaisseur pariétale, cicatrice, etc.), et à la grossesse elle-même
l’enfance. Environ un quart des enfants porteurs de CG présentent (quantité de liquide amniotique, position fœtale, âge gestationnel).
une CG critique nécessitant une prise en charge plus ou moins Il a ainsi été démontré que l’expérience de l’opérateur intervenait
précoce et/ou adaptée dans un centre spécialisé afin de prévenir de façon significative dans l’obtention de coupes échographiques
une mortalité et une morbidité significatives. Il ne fait plus aucun satisfaisantes et par là même dans le dépistage prénatal des CG
doute depuis de nombreuses années que l’échographie obstétricale sévères [10].
permet, via le dépistage et le diagnostic prénatal, au travers de Bien que l’examen échocardiographique fœtal, lorsqu’il est
l’identification d’une situation inhabituelle puis de la caractérisa- réalisé par des experts ou dans des centres experts chez des fœtus
tion relativement précise de cette dernière [1,2], dans un certain qualifiés à haut risque malformatif, se révèle être un outil
nombre de cas d’améliorer tant la survie [3–7] que le devenir relativement pertinent dans l’identification des malformations
cardiaques [1,2], cela n’est plus du tout le cas lorsque nous
déplaçons notre prisme à l’échelle des fœtus issus de la population
* Correspondance. générale. Ces derniers « bénéficient » d’un dépistage organisé à
Adresse e-mail : e.quarello@me.com. l’échelle d’une population via des échographistes plus ou moins

https://doi.org/10.1016/j.gofs.2019.07.009
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expérimentés, éléments indispensables d’un véritable maillage Après avoir passé en revue il y a quelques années l’analyse de la
national. Une des particularités de ces fœtus porteurs de CG réside coupe des trois vaisseaux et de la trachée [26,27], nous proposons
dans le fait que la majeure partie d’entre eux est issued’une désormais de détailler une des coupes constitutives d’une
population qualifiée comme étant à bas risque de malformation. échocardiographie fœtale de dépistage récemment proposée par
Ainsi, les experts expertisent les patientes à risque élevé de la Conférence nationale d’échographie obstétricale et fœtale
présenter un fœtus porteur de CG et les dépisteurs les patientes (CNEOF) : la voie d’éjection gauche [15].
qualifiées à faible risque. Cependant, ces mêmes patientes sont
respectivement à l’origine d’une minorité et de la majorité des 2. Pourquoi avoir rajouté cette coupe ?
fœtus porteurs de CG. De nombreux pays ont alors eu la volonté et/
ou structuré, le dépistage des CG à l’échelle d’un pays. Les sociétés Lors de la réactualisation en 2016 par la CNEOF des éléments
savantes ont ainsi établi via la publication de recommandations les devant figurer dans le compte rendu de l’échographie de dépistage,
éléments de l’anatomie cardiaque fœtale qui doivent être les items décrivant les éléments de l’architecture cardiaque fœtale
appréhendés lors d’un examen échocardiographique dit de n’ont pas été modifiés : position et aspect de l’estomac, position du
dépistage [11–15]. Le nombre de coupes anatomiques nécessaire cœur, aspect des quatre cavités cardiaques, équilibre des cavités,
à la réalisation d’un examen de dépistage est désormais très position et aspect des gros vaisseaux. Cependant, la voie d’éjection
standardisé aux 2e et au 3e trimestre de la grossesse. Cet examen gauche a été rajoutée aux coupes échographiques constitutives des
dit de dépistage suit une analyse séquentielle et segmentaire [16– comptes rendus des échographies de dépistage au 2e et 3e
21] de l’architecture cardiaque et est représenté par l’identification trimestre de la grossesse [15] initialement recommandées par le
de la latéralité du fœtus, du situs abdomino-thoracique, et de Comité national technique de l’échographie de dépistage prénatal
l’évaluation de la concordance atrioventriculaire et ventriculo- (CNTE) en 2005 [11]. En ajoutant cette coupe, les experts ont voulu
artérielle. Cela fait maintenant plus de 30 ans que les opérateurs insister sur plusieurs points.
sont sensibilisés à l’obtention d’une coupe dite des 4 cavités [22]
qui permet de dépister les pathologies intéressant les voies 2.1. La sensibilisation à la notion de balayage
d’admission (ventricule unique anatomique et fonctionnel, CAV
complet, déséquilibre des cavités, etc.). Nous savons également La réalisation d’une échocardiographie fœtale n’est pas un
que l’obtention de cette seule coupe n’est pas suffisante [9], et ce, examen statique mais un examen dynamique obtenu via
en particulier pour le dépistage intéressant les voies d’éjection et différentes techniques de balayage et/ou d’angulation de la sonde
les gros vaisseaux [23]. De nombreuses publications font état d’une [28–32]. Ainsi, entre les coupes précédemment demandées
amélioration significative du dépistage des CG par l’ajout (4 cavités et voie d’éjection droite) et celles désormais préconisées
systématique de l’analyse des voies d’éjection et des gros vaisseaux (4 cavités ; voie d’éjection gauche ; coupe des 3 vaisseaux), la
lors d’un examen de dépistage [23,24]. Cependant, les performan- présence de la voie d’éjection gauche constitue une étape
ces demeurent encore disparates. Certains auteurs pointent du intermédiaire et indispensable lors du balayage de la sonde en
doigt les causes, multiples, à l’origine de ce que l’on pourrait vue de l’obtention de coupes au travers de l’abdomen puis du
qualifier d’un examen inadéquat [9,25]. thorax fœtal. Ceci permettant l’obtention successive, via un

Fig. 1. Représentation en mode STIC–TUI d’un volume du thorax fœtal mettant en évidence via des coupes axiales séparées de 1,5 mm qu’il est possible d’examiner le cœur
fœtal via des coupes axiales parallèles les unes aux autres depuis la coupe de l’abdomen (1), puis celle identifiant la coupe des 4 cavités cardiaques (2), celle de la voie
d’éjection gauche (3), la voie d’éjection droite (4), et la coupe des 3 vaisseaux de Yoo (5).
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balayage axial depuis l’abdomen en direction du pôle céphalique mais également de syndromes génétiques et d’associations malfor-
fœtal, de la coupe du périmètre abdominal (situs abdominal), de la matives qui peuvent être révélées par ces anomalies [36].
coupe 4 cavités, des voies d’éjection gauche et droite en y associant
une légère obliquité, et pour finir de la coupe des 3 vaisseaux et de 3. Aspects habituels et informations délivrées par la coupe de la
la trachée [26,27,29] (Fig. 1). voie d’éjection gauche

2.2. Le dépistage des CIV conales et des pathologies conotroncales L’obtention de cette coupe, appelée également coupe long axe
de l’aorte, nécessite de définir dans un premier temps la latéralité
L’introduction de cette nouvelle coupe a également pour but de du fœtus, le situs abdominal, puis d’obtenir la coupe 4 cavités.
sensibiliser les dépisteurs aux pathologies intéressant le septum Ensuite, l’opérateur peut utiliser deux méthodes :
conal, avec en particulier les CIV conales avec ou sans malalignement
antérieur ou postérieur [33] de cette partie du septum avec le gros  soit de placer le septum interventriculaire à l’horizontal de l’écran
vaisseau sus-jacent [34], les pathologies conotroncales (tétralogie de de l’échographe que le dos du foetus soit postérieur (rachis situé à
Fallot, tronc artériel commun, ventricule droit à double issue, 4 h ou à 8 h) ou antérieur (rachis situé à 10 h ou à 2 h) (Fig. 2a et b)
agénésie des valvules pulmonaires, interruption de l’arche aortique, et le faisceau ultrasonore perpendiculaire à ce dernier, puis
etc.) (Tableau 1) et le risque de ductodépendance associé [4,6,35] d’effectuer une légère translation, via des coupes axiales strictes

Tableau 1
Les cardiopathies conotroncales (ou cardiopathies de la crête neurale et du second champ cardiaque).
CIV conale isolée ou juxta-artérielle, située juste sous les vaisseaux avec continuité fibreuse entre les valvules aortiques et pulmonaires
CIV de la voie d’éjection par malalignement antérieur du septum conal
Tétralogie de Fallot (CIV + sténose pulmonaire)
Tétralogie de Fallot (CIV + atrésie pulmonaire)
Tétralogie de Fallot (CIV + agénésie des valvules pulmonaires)
CIV de la voie d’éjection par malalignement postérieur du septum conal
CIV + hypoplasie de l’aorte + coarctation de l’aorte
CIV + interruption de l’arche aortique
Tronc artériel commun
Ventricule droit à double issue si la CIV est de la voie d’éjection, soit sous-aortique, sous-pulmonaire, ou à la fois sous-aortique et sous-pulmonaire (doubly commited)

La CIV est dans ces cas de figure toujours une CIV d’éjection entre les deux branches du Y de la bande septale.

Fig. 2. a et b : obtention de la voie d’éjection gauche en plaçant le septum interventriculaire à l’horizontal de l’écran que le dos soit postérieur à 4 h (a) ou à 8 h, ou antérieur à
10 h (b) ou à 2 h. Puis il suffit d’effectuer une légère translation, via des coupes axiales strictes de la sonde, depuis l’abdomen du fœtus en direction du pôle céphalique.
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de la sonde, depuis l’abdomen du fœtus en direction du pôle  soit de placer le septum interventriculaire selon une diagonale. Le
céphalique. Une fois le septum interventriculaire positionné, il est dos du fœtus devra être positionné en antérolatéral ou pos-
nécessaire d’effectuer une légère rotation de la sonde vers la térolatéral. Les extrémités du septum interventriculaire seront
droite du fœtus. L’axe de cette rotation est déterminée par la croix alors orientés respectivement selon une ligne 10 h–4 h (si le dos
du cœur et le sens anti-horaire ; fœtal est antérolatéral droit) (Fig. 3a), 2 h–8 h (si le dos fœtal est

Fig. 3. a, b, et c : obtention de la voie d’éjection gauche en plaçant le septum interventriculaire selon une diagonale 10 h–4 h (a), 2 h–8 h (b), ou que le dos fœtal soit
antérolatéral (a et b) ou postérolatéral (c). Puis il faut effectuer une légère rotation de la sonde vers la droite du fœtus. L’axe de cette rotation est déterminée par la croix du
cœur et le sens anti-horaire.

Fig. 4. a, b, et c : représentation de la voie d’éjection gauche selon un schéma (a), un moulage (b) (Image du moulage fournie par le Dr B. Stos–HeBee : http://hebee.fr/fr/), et une
vue échographique 2D et 2D couplée au Doppler couleur (c).

Fig. 5. a : représentation schématique de la voie d’éjection gauche normale permettant d’individualiser les continuités septo-aortique et mitro-aortique ainsi que les valvules
aortiques. VG : ventricule gauche ; VD : ventricule droit ; OG : oreillette gauche ; Ao : aorte ; AoT : aorte thoracique. b : vues macroscopiques de la voie d’éjection gauche
normale permettant d’individualiser les continuités septo-aortique et mitro-aortique, ainsi que les valvules aortiques. Images macroscopiques fournies par le Dr L. Houyel.
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antérolatéral gauche) (Fig. 3b) ou une ligne 1 h–7 h (si le dos  l’oreillette gauche en arrière de la valve mitrale ;
fœtal est postérolatéral droit) (Fig. 3c) ou 11 h–5 h (si le dos fœtal  une partie, antérosupérieure le plus souvent, de la cavité
est postérolatéral gauche). Une fois le septum interventriculaire ventriculaire droite ;
positionné il est nécessaire d’effectuer une légère rotation de la  une partie de l’oreillette droite (pas toujours visible selon la
sonde vers la droite du fœtus. L’axe de cette rotation est position du dos fœtal) ;
déterminée par la croix du cœur et le sens anti-horaire.  l’aorte thoracique descendante en arrière de l’oreillette gauche,
légèrement située à gauche de la vertèbre en regard.
Ces méthodes permettent de visualiser la voie d’éjection gauche
et ainsi, lorsque le cœur est normal (Fig. 4a, b et c) d’individualiser Cette coupe peut être obtenue quelle que soit la position du dos
précisément (Fig. 5a et b) : fœtal (Fig. 6). Il est évident, qu’au même titre que pour l’obtention
de toutes les coupes constitutives d’une échocardiographie fœtale,
 une cavité ventriculaire morphologiquement gauche ; il est plus aisé d’obtenir la coupe de la voie d’éjection gauche
 la connexion d’un gros vaisseau issue de ce ventricule. Il n’est lorsque le dos fœtal est postérieur, situé entre 4 h et 8 h. Il est
cependant pas possible d’identifier ce vaisseau comme étant une cependant toujours possible, mais surtout nécessaire et indispen-
aorte sur cette seule coupe ; sable, de pouvoir visualiser les continuités septo-aortique et mitro-
 la continuité septo-aortique, entre le septum interventriculaire aortique, les valvules aortiques semi-lunaires, l’aspect et les
et la partie antérieure de l’aorte qui en est issue ; diamètres de l’anneau aortique et de la portion initiale de l’aorte
 la continuité mitro-aortique, du fait de la disparition du conus thoracique ascendante, et ce quelle que soit la position du dos
sous-aortique laissant ainsi une continuité fibreuse et non fœtal.
musculaire ; Cette vue de la voie d’éjection gauche doit cependant bien être
 la visualisation des valvules semi-lunaires aortiques, qui ne sont différenciée de la coupe court axe modifiée proposé par Yoo [37]
pas épaisses et dysplasiques et qui s’ouvrent et se ferment dans laquelle sont visualisés simultanément l’origine du tronc de
librement ; l’artère pulmonaire, l’origine de l’aorte thoracique ascendante, et
 l’aorte, avec en particulier les diamètres de l’anneau aortique l’abouchement de la veine cave supérieure dans l’oreillette droite
que l’on appréciera de façon subjective et/ou objective si besoin (Fig. 7a et b). Il s’agit d’une coupe parasagittale droite dans laquelle
et de l’aorte thoracique ascendante dans sa portion initiale ; il n’est pas possible de visualiser les continuités septo-aortique et

Fig. 6. Individualisation de la voie d’éjection gauche quelle que soit la position du dos fœtal antérieur à 11 h (a), 2 h (b), ou postérieur à 5 h (c) et 8 h (d).
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interprétation des images obtenues [25]. A ce propos, Chaoui


soulignait déjà en 2003 que l’absence de contrôle qualité dans
l’obtention des images cardiaques fœtales était une cause
d’examen inadéquat [9]. La mise en place d’outils visant à évaluer
nos pratiques dans le champ de l’échocardiographie fœtale est
transposable à l’exigence qui sous-tend la réalisation de l’écho-
graphie du 1er trimestre, et en particulier le dépistage des
aneuploı̈dies via la mesure de l’épaisseur de la clarté de nuque
[38–42]. Ces concepts de contrôle de qualité et d’audit ont depuis
quelques années été transposés par quelques équipes dans le
champ de l’échocardiographie fœtale dans la mesure du rapport
cardiothoracique [43], lors de l’obtention de la coupe 4 cavités [44],
mais également récemment lors de la réalisation d’un examen
cardiaque de dépistage au 1er trimestre en population à bas risque
[45].
En ce qui concerne la voie d’éjection gauche, il est fondamental
de pouvoir s’appuyer sur des repères anatomiques précis qui, du
fait de leurs présences, vont permettre de « sécuriser » les
informations délivrées par l’obtention de cette coupe. A contrario,
l’absence d’un ou de plusieurs de ces repères ne permettra pas
d’exclure toutes les situations pathologiques relatives à cette
coupe (cf. Chapitre V. A propos de quelques exemples).
L’obtention de cette coupe nécessite d’effectuer dans un
premier temps les réglages nécessaires à l’obtention d’une image
suffisamment zoomée (au moins 1/3 de l’écran) et centrée [9] et
ainsi de pouvoir visualiser de façon simultanée les différents
repères anatomiques suivants (Fig. 8) :

 une cavité ventriculaire située à gauche (qu’elle soit anatomi-


quement gauche ou droite) ;
 l’identification jusqu’à la pointe du ventricule et du septum
interventriculaire ;
 la présence d’un anneau valvulaire et l’origine du vaisseau sus-
jacent (naissance ou non d’un vaisseau de ce ventricule) ;
 la relation entre le septum interventriculaire et le vaisseau sus-
jacent (continuité ou discontinuité entre le septum et le
vaisseau) ;
 la relation entre la valve atrioventriculaire située à gauche et le
vaisseau sus-jacent (continuité ou discontinuité entre la valve
atrioventriculaire et le vaisseau sus-jacent) ;
 la visualisation des valvules semi-lunaires (aspect normal ou
dysplasiques) ;
 l’oreillette située à gauche et en arrière de la valve atrioven-
triculaire gauche et au dessous des valvules semi-lunaires ;
 la partie antérosupérieure de la cavité ventriculaire située à
droite, au dessus, et au milieu des valvules semi-lunaires ;
 l’aorte thoracique en arrière de l’oreillette gauche (située à
Fig. 7. a et b : représentation schématique (a) et échographique (b) de la coupe court gauche ou à droite).
axe modifiée proposé par Yoo (37) dans laquelle sont visualisés simultanément
l’origine du tronc de l’artère pulmonaire (AP), l’origine de l’aorte thoracique Il est toutefois important de différencier les critères dits de
ascendante (Ao), et l’abouchement de la veine cave supérieure (VCS) dans
qualité des critères dits de normalité. En cas de cœur normal, aux
l’oreillette droite (OD) ; VD : ventricule droit. Il s’agit d’une vue latérale droite de la
voie d’éjection droite. critères de qualité précédemment sus-cités nous pourrons ainsi
visualiser :

 une cavité ventriculaire gauche (absence de bande


mitro-aortique. C’est coupe est à différencier de la voie d’éjection modératrice) ;
gauche, propos de cet article, qui nous intéresse et qui correspond à  l’identification jusqu’à la pointe du ventricule et du septum
une vue latérale gauche de la voie d’éjection gauche. interventriculaire ;
 la présence d’un anneau valvulaire et l’origine du vaisseau sus-
jacent ;
4. Critères de qualité de la voie d’éjection gauche  une continuité entre le septum interventriculaire et le vaisseau
sus-jacent (continuité septo-aortique) ;
L’utilisation de critères de qualité relatifs à l’obtention de  une continuité entre la valve mitrale et l’aorte (continuité mitro-
coupes échocardiographiques fœtales répond à la nécessité de aortique) ;
réduire le plus possible les sources à l’origine d’une mauvaise  la visualisation de valvules semi-lunaires normales et non
évaluation de l’anatomie cardiaque fœtale et/ou d’une mauvaise dysplasiques ;
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Fig. 8. Voie d’éjection gauche et individualisation des critères de qualité : 1 : la cavité ventriculaire située à gauche avec la visualisation jusqu’à la pointe du ventricule et du
septum interventriculaire ; 2 : l’anneau valvulaire et l’origine du vaisseau sus-jacent ; 3 : la partie antérosupérieure de la cavité ventriculaire située à droite, au dessus, et au
milieu des valvules semi-lunaires ; 4 : l’oreillette située à gauche et en arrière de la valve atrioventriculaire gauche et au dessous des valvules semi-lunaires ; 5 : la relation
entre la valve atrioventriculaire située à gauche et le vaisseau sus-jacent ; 6 : la relation entre le septum interventriculaire et le vaisseau sus-jacent ; 7 : la visualisation des
valvules semi-lunaires ; 8 : l’aorte thoracique.

Fig. 9. a et b : Exemple dans lequel la non-visualisation précise d’un des critères de qualité (ici la position de la cavité ventriculaire droite au dessus des valvules aortiques n’est
pas habituelle) peut amener l’opérateur à être faussement rassuré. En effet, sur les Fig. 9a et b, la coupe échographique individualise une partie de la cavité ventriculaire droite
située en avant du septum interventriculaire. Cependant, cette cavité n’est pas visualisée au dessus et au milieu des valvules semi-lunaires et peut à tort donner l’impression
d’une continuité septo-aortique. En se déplaçant légèrement au dessus et en plaçant la partie supérieure de la cavité ventriculaire droite au dessus et au milieu des valvules (c
et d comme souligné par les critères de qualité, nous nous apercevons d’une disposition en canon de fusil des gros vaisseaux permettant le diagnostic de transposition des gros
vaisseaux avec continuité septo-pulmonaire et non septo-aortique.
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Fig. 10. a et b : Autre exemple dans lequel la non-visualisation précise d’un des critères de qualité (ici la cavité ventriculaire droite n’est pas du tout visualisée) peut amener
l’opérateur à être faussement rassuré. En effet, sur les Fig. 10a et b la coupe échographique individualise en partie la voie d’éjection gauche. La cavité ventriculaire droite
normalement située en avant du septum interventriculaire et au dessus et au milieu des valvules semi-lunaires n’est pas visualisée. Nous avons alors l’impression que la
continuité entre le septum interventriculaire et le vaisseau sus-jacent est correcte. Le déplacement de la sonde légèrement au dessus de la position initiale permet, d’une part,
de visualiser une partie de la cavité ventriculaire droite, mais surtout d’individualiser une CIV d’éjection et la présence de gros vaisseaux disposés en canon de fusil (c et d). Il
s’agit ici d’une transposition des gros vaisseaux associée à une CIV.

 la partie antérosupérieure du ventricule droit située au dessus et des gros vaisseaux et 68 % (IC 95 % ; 55,0–79,7) des tétralogies de
en regard des valvules semi-lunaires aortiques ; Fallot étaient dépistées lors de la période prénatale [5]. Ces
 l’oreillette gauche située en arrière de la valve mitrale située au résultats font également écho aux résultats publiés récemment par
dessous et en regard des valvules semi-lunaires aortiques ; Sun et al. [46] qui constatent l’absence d’amélioration significative
 l’aorte thoracique. (61 % vs 52 %, p = 0,31) dans le dépistage prénatal des cardiopathies
congénitales critiques intéressant les voies d’éjection malgré
l’introduction et la diffusion aux États-Unis des mises à jour en
2013 par l’AIUM des recommandations relatives à l’analyse des
5. Quelques exemples. . .
voies d’éjection cardiaques fœtales [13]. Cela sous-entend que
pour ces patientes, les échographistes ont méconnus ces situations
Nous illustrons via les figures suivantes (Fig. 9 et 10) quelques
et inscrit, à tort, dans leurs comptes rendus que « la position et
situations dans lesquelles l’absence d’obtention précise d’au moins
l’aspect des gros vaisseaux étaient habituels ». . . Comme souvent
un des critères précédemment cités expose l’opérateur à une
en médecine, de nos erreurs, via une exégèse basée sur
situation potentiellement faussement rassurante.
l’identification et l’analyse de ces dernières, naı̂tra une remise
en cause de nos pratiques.
6. Conclusion Les mises à jour dernièrement de la CNEOF témoignent de cette
volonté de ne pas s’asseoir sur nos lauriers et de toujours chercher
S’intéresser au dépistage prénatal des cardiopathies congéni- à évaluer et à améliorer nos pratiques.
tales en 2019, et en particulier aux anomalies de la voie d’éjection Néanmoins, comme le soulignent Sklansky et De Vore [47],
gauche, peut sembler désuet à la lumière de tout ce qui a déjà été nous devons être capables de déplacer le paradigme du dépistage
dit ou écrit à ce sujet. Force est cependant de constater que malgré prénatal des CG depuis l’obtention d’un nombre plus ou moins
tous les progrès réalisés ces quinze dernières années dans le champ important de coupes échographiques vers l’obtention de coupes de
de l’échographie obstétricale, il persiste encore des zones de qualité et informatives. Ces dernières sont principalement ratta-
faiblesse. La lecture des résultats de l’article publié par Khoshnood chées à la capacité de l’opérateur à s’adapter pour chaque patiente
et al. [5] soulignent en effet qu’en France, et ce dans la zone de la et chaque fœtus à définir à la fois le meilleur réglage d’image (en
grande couronne de Paris (données extraites de l’étude EPICARD) travaillant le zoom, la profondeur, le gain, la dynamique, la
entre 2005 et 2008, 71 % (IC 95 % ; 59,7–80) des d-transpositions réjection, etc.) et le meilleur angle d’insonation. Ce n’est qu’à ce
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prix que nous arriverons tous ensemble à transformer les espoirs et [22] Fermont L, De Geeter B, Aubry M, Kachaner J, Sidi D.In: A close collaboration
between obstetricians and cardiologists allows antenatal detection of severe
promesses du passé en certitudes du présent. cardiac malformations by 2D echocardiography (abstract); 1986. New York,
10.
Déclaration de liens d’intérêts [23] Achiron R, Glaser J, Gelernter I, Hegesh J, Yagel S. Extended fetal echocardio-
graphic examination for detecting cardiac malformations in low risk preg-
nancies. Bmj 1992;304(6828):671–4.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. [24] Carvalho JS, Mavrides E, Shinebourne EA, Campbell S, Thilaganathan B. Im-
proving the effectiveness of routine prenatal screening for major congenital
heart defects. Heart 2002;88(4):387–91.
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