Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 32S (2013) A69–A72
Infectieux – résistance bactérienne§
R112
Entérobactéries productrices d’une
BLSE : état des lieux des connaissances
des réanimateurs, depuis les
modifications des règles
d’interprétation de l’antibiogramme
B. Marot a,*, P. Montravers b, H. Chardon c,d,
L. Rodriguez a, B. Garrigues a, O. Baldesi a
a
Réanimation polyvalente, centre hospitalier du Pays d’Aix,
Aix-en-Provence, France
b
Département d’anesthésie-réanimation, CHU Bichat-Claude-
Bernard, Paris, France
c
Service de bactériologie, centre hospitalier du Pays d’Aix, Aix-en
Provence, France
d
Comité de l’antibiogramme, Société française de microbiologie, Paris,
France
*Auteur correspondant.
Introduction.– Le Comité de l’antibiogramme de la Société française
de microbiologie (CASFM) a modifié, en 2011, les règles d’inter-
prétation de la sensibilité aux céphalosporines de troisième
génération (C3G) pour les entérobactéries productrices de BLSE
(EBLSE). Bien que le CASFM n’ait jamais recommandé une lecture
interprétative pour les pénicillines associées à un inhibiteur de
bêta-lactamase (INHIB), de nombreux laboratoires effectuaient la
même interprétation pour ces antibiotiques en présence d’EBLSE.
Avant cette date, dès la mise en évidence d’une BLSE, les C3G
étaient rendues systématiquement résistantes (« I ou R »), même
devant un résultat brut sensible. La même interprétation était
effectuée par de nombreux laboratoires pour les INHIB. Depuis
2011, après diminution des concentrations critiques inférieures
des C3G (4 à 1 mg/L) le CASFM recommande de catégoriser « S » les
C3G et les INHIB sur l’antibiogramme si le résultat brut est sensible.
Le but de cette étude est de décrire les connaissances des
réanimateurs français sur ces modifications majeures de l’inter-
prétation de l’antibiogramme pour les EBLSE.
Matériel et méthodes.– Enquête de pratique multicentrique diffusée
par questionnaire électronique chez près de 500 réanimateurs
thésés exerçant en France. Les différents items évaluaient leurs
connaissances bactériologiques théoriques sur les EBLSE, la prise
en compte par leur laboratoire de bactériologie de ces recom-
mandations, ainsi que les nouvelles possibilités thérapeutiques qui
pourraient en découler en les stratifiant par site d’infection.
Résultats.– Cent soixante-quinze praticiens ont répondu à ce
questionnaire (33,9 %), majoritairement des temps plein de
réanimation de CHU (70 %). La recherche systématique d’un
portage à EBLSE lors de l’admission d’un patient est réalisée par
65 % des praticiens interrogés. Le mécanisme de résistance d’une
§
Communications présentées lors du Congrès de la Société française d’anesthésie
et de réanimation, Paris, 18 au 21 septembre 2013.
0750-7658/$ – see front matter
EBLSE est connu chez 59 % d’entre eux, alors que l’épidémiologie
française et le phénotype vis-à-vis des différentes bêta-lactamines
sont mieux appréhendés. En revanche, 42 % d’entre eux n’ont pas
connaissance des modifications du CA-SFM de 2011. Le compte-
rendu de l’antibiogramme ne mentionne la résistance par BLSE que
dans 88 % des cas. Si le laboratoire rend « S » ces bêta-lactamines,
l’utilisation de l’association amoxicilline-acide clavulanique ou
d’une C3G n’apparaı̂t pas comme une alternative envisageable
pour plus des trois-quarts des praticiens, quelque soit le site de
l’infection. En revanche, la moitié des répondants seraient enclins à
utiliser l’association pipéracilline–tazobactam, préférentiellement
pour une infection urinaire.
Discussion.– Peu de réanimateurs connaissent l’existence de ces
modifications de l’interprétation de l’antibiogramme. Ces modi-
fications majeures, même si elles offrent la possibilité d’une
alternative réelle aux carbapénèmes, méritent d’être mieux
diffusées et expliquées. Pour l’heure, devant l’absence de
recommandations, seule une parfaite connaissance des méca-
nismes de résistance, des paramètres PK/PD de l’antibactérien
choisi ainsi que la mesure éventuelle de la CMI pourraient
permettre cette alternative.
Pour en savoir plus
Recommandations 2011, CA-SFM.
http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.144
R113
Comparaison de trois stratégies de
dépistage des bactéries
multirésistantes en réanimation
chirurgicale
J.-B. Peretout a,*, C. Mougeot b, J.-M. Libert b,
O. Peyrouset a, C. Pilorge a, F. Stéphan a
a
Centre chirurgical Marie-Lannelongue, réanimation adulte, Le Plessis
Robinson, France
b
Centre chirurgical Marie-Lannelongue, bactériologie, Le Plessis
Robinson, France
*Auteur correspondant.
Introduction.– La XVIe conférence de consensus de la SRLF du
21 novembre 1996 sur la prévention des infections à bactéries
multirésistantes (BMR) en réanimation, a préconisé un dépistage
systématique des patients en réanimation dès leur arrivée dans le
service. Cependant, le choix des sites et la fréquence de
prélèvement ne font pas l’objet d’un consensus. Le but de notre
étude a été de comparer la rentabilité de trois stratégies de
dépistage selon les différents sites de prélèvements choisis pour les
bactéries à bêta-lactamases à spectres étendues (BLSE) et aux
staphylocoques doré résistant à la méticilline (SARM).
Patients et méthodes.– Nous avons réalisé une étude rétrospective,
descriptive, monocentrique, réalisée dans un service de réanima-
tion chirurgicale adulte de 19 lits en région parisienne. Tous les