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Pr. Damon
L’équilibre est un état physique corporel qui permet à l’individu de maintenir sa posture, de se mouvoir et de s’orienter
sans aucune gêne.
L’équilibration est une fonction sensitivomotrice, disposant de capteurs, d’un système d’intégration centrale et
d’effecteurs, dont le but premier est d’assurer l’équilibre de l’individu et la stabilité de son regard en conditions
statiques (au repos) et dynamiques (lors du mouvement).
Le système de l’équilibration est un système plurifactoriel de stabilisation statique et dynamique, faisant intervenir :
• Différents capteurs (ou récepteurs) permettant de conduire l’information au système nerveux central.
• Des effecteurs représentés par l’oculomotricité et l’action des muscles anti-gravitaires.
• La vision centrale ou vision fovéale, concernant une faible portion centrale de la rétine. Elle
permet de regarder précisément.
• La vision périphérique, impliquant la totalité du champ visuel (rétine périphérique), joue un rôle
prédominant dans l’équilibre. Elle sert à voir et à ramener sur la fovéa une image apparue dans
le champ visuel et dont l’intérêt est significatif.
b) La motilité oculaire
• Les saccades permettant de réorienter rapidement et précisément l’axe du regard vers une nouvelle cible.
• La poursuite oculaire qui vise à conserver le plus près possible de la fovéa un objet mobile dans le champ
visuel.
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Ce schéma représente le test des saccades qui réalisé pour tout patient
présentant des problèmes de vertiges. Cela fait partie de l’examen neurologique.
Il s’agit par exemple du « nystamus réflexe optocinétique » lors de la poursuite automatique d’un panorama,
correspondant à une succession de poursuite et de saccades. C’est le mouvement des yeux que l’on observe lorsqu’on
est assis en face de quelqu’un dans un train en marche qui regarde le paysage défiler par la fenêtre.
Ces propriocepteurs renseignent sur la position et les mouvements des différents segments du corps les uns par
rapport aux autres, de sorte que même les yeux fermés, on reste conscient de leur position exacte, c’est la sensibilité
profonde.
3) Capteurs intéroceptifs
Ils permettent la graviception (= perception de la force de gravité), par l’intermédiaire de récepteurs viscéraux,
notamment au niveau vasculaire.
Les récepteurs labyrinthiques sont situés dans l’oreille interne, à sa partie postérieure = labyrinthe postérieur (car le
vestibule est en arrière par rapport à la cochlée).
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Le labyrinthe osseux est creusé au sein de l’os du rocher, situé dans la base du crâne entre le sphénoïde et l’occipital.
Il correspond à l’écrin osseux dans lequel est logé le labyrinthe membraneux, constitué des mêmes cavités dont les
parois sont molles, contenant l’endolymphe.
Le labyrinthe antérieur :
• Permet la perception de l’espace sonore et surtout de la localisation de la source sonore
• Communique des informations fines sur nos déplacements (surtout les déplacements linéaires)
Le système vestibulaire, avec ses récepteurs, donne des informations sur la position de la tête par rapport à la gravité
et sur les mouvements de la tête dans l’espace, à la fois les rotations et les translations. Comme pour tout système
sensoriel, il va également être à l’origine de réflexes qui s’intègrent dans les réflexes d’équilibration.
Nous avons cette fois une vue latérale du labyrinthe membraneux, avec les
mêmes cavités que pour le labyrinthe osseux.
On distingue à la partie centrale les vésicules utricule et saccule, les canaux
sacculaires et utriculaires vont s’unir pour former le canal endo lymphatique
cheminant dans l’aqueduc du vestibule pour donner le sac endo
lymphatique.
On visualise ici bien la partie renflée à l’extrémité de chaque canal semi
circulaire, correspondant à l’ampoule.
On note que les canaux semi circulaires antérieur et postérieur possèdent
une branche commune les reliant.
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Les récepteurs labyrinthiques sont des accéléromètres (ne détectent pas les mouvements de la tête mais les
accélérations auxquelles elle est soumise) captant les :
• Les accélérations angulaires (mouvement de rotation céphalique) grâce aux cupules des crêtes ampullaires
situées dans les CSC → mouvement de rotation céphalique.
• Les accélérations linéaires (mouvement de translation verticale ou horizontale), dont la gravité, grâce aux macules
otolithiques de l’utricule et du saccule → mouvement de translation (verticale ou horizontale).
• La crête ampullaire (ou ampoule) correspond à un bourrelet perpendiculaire à l’axe de l’ampoule, à l’une des
extrémités de chaque CSC. Il y en a 3 par côté.
• Celle-ci est constituée par l’épithélium vestibulaire hautement différencié en cellules ciliées sensorielles et en
cellules de soutien.
• Elle est surmontée d’une structure gélatineuse ou cupule, obstruant totalement la lumière de l’ampoule.
• Au niveau basal de cette cupule, les fibres nerveuses se regroupent pour former les nerfs ampullaires.
Les CSC détectent les mouvements de la tête dans les 3 plans de l’espace :
• Le CSC horizontal est stimulé par la rotation de la tête dans le plan transversal (quand on tourne la tête à droite
et à gauche → on dit non).
Ces CSC horizontaux sont dans un plan rétrofléchi de 30° quand la tête est droite (ils ne sont donc pas vraiment
horizontaux). En marchant et pour repérer les obstacles, on fléchit la tête de 30°, ce qui fait que le CSC devient
alors bien horizontal.
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• Le CSC supérieur est stimulé par la rotation de la tête dans le plan sagittal (inclinaison de la tête vers le bas et vers
le haut, quand on hoche la tête → on dit oui).
• Le CSC postérieur est stimulé par la rotation de la tête dans le plan coronal (inclinaison latérale de la tête).
Ce sont pour les mouvements comme ceux liés à la gravité qui sont linéaires.
Comme les crêtes ampullaires, les macules otolithiques (2 par oreille interne)
comportent des cellules sensorielles ciliées et baignent dans l’endolymphe mais celles-
ci sont en plus recouvertes d’une couche gélatineuse de cristaux de carbonate de
calcium = otoconies ou otolithes.
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Fonctionnement :
• Les mouvements de translation de la tête (accélérations linéaires) provoquent une mobilisation des cils, alors que
la masse otoconiale (= les cristaux) tend à garder sa position initiale.
• Cette mobilisation des cils stimule les terminaisons nerveuses associées.
Le fonctionnement des macules otolithiques est donc basé sur l’inertie de la membrane otolithique chargée de
cristaux de carbonate de calcium.
Toute accélération linéaire ayant une composante dans le plan de la macule provoque un cisaillement des cils suscité
par le glissement inertiel de la membrane otolithique sur la macule. Ce glissement, en fonction du sens, va activer ou
inhiber les cellules ciliées de la même façon que pour les CSC.
Les cellules sensorielles vestibulaires sont connectées aux fibres nerveuses à leur pôle basal. Elles possèdent une
touffe ciliaire à leur pôle apical composée d’un grand cil = le kinocil situé en bordure de cellule, et de stéréocils
(environ une centaine) disposés en rangées de taille décroissante à partir du kinocil.
Le kinocil est d’une très grande souplesse et la fréquence de décharge de la cellule à laquelle il appartient est
directement proportionnelle à son inclinaison par rapport à l’axe apico-basal de la cellule.
Plus on tourne la tête rapidement, plus il y aura de liquide mobilisé, plus le cil se penchera, plus la cellule sera excitée.
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Selon la direction de la flexion vers le kinocil ou non, l’effet peut être « excitateur » ou au
contraire « inhibiteur ». Par exemple, si on tourne la tête vers la droite, on va exciter la crête
ampullaire du CSC D et on inhibe la crête ampullaire du CSC G
• L’excitation de la cellule : les cils s’inclinent dans un sens → libération de
neurotransmetteurs au pôle basal → augmente la fréquence des PA dans la fibre
nerveuse associée.
• L’inhibition de la cellule : les cils s’inclinent en direction opposée → ce qui diminue la
fréquence des PA dans la fibre nerveuse associée → inhibition de la cellule.
Lorsque la cellule est à l’état de repos, il n’y a pas d’excitation ni d’inhibition mais la cellule
va toujours coder, on aura une fréquence de PA qui est entre la phase d’inhibition et la
phase d’excitation.
On notera qu’il existe une activité tonique spontanée au repos.
Au repos, lorsque la cupule est en position médiane et que les stéréocils ne subissent aucune déformation, les cellules
ciliées déchargent une activité tonique spontanée qu’on peut enregistrer dans le nerf ampullaire.
Si les stéréocils s’inclinent en direction du kinocil, la fréquence de décharge dans le nerf ampullaire augmente et la
cellule est excitée.
Au contraire, si les stéréocils s’inclinent en direction inverse du kinocil, la fréquence des décharges diminue dans le
nerf ampullaire et la cellule est inhibée.
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*Lorsque les cils s’inclinent dans le sens excitateur (vers le kinocil), cela va
entraîner une tension au niveau des Tip links à l’origine d’une ouverture des
canaux cationiques
->Passage des ions K+ à l'origine d'une dépolarisation cellulaire.
->Ouverture des canaux calciques sensibles au voltage, permettant
l'entrée des ions Ca2+(provenant du LEC riche en Ca2+), directement
impliqués dans le processus d'exocytose.
->Libération de Glutamate
-> Genèse des PA dans les fibres nerveuses se dirigeant vers le ganglion
vestibulaire.
Les cellules de types I (phasiques) sont piriformes et prennent contact avec le nerf par un vaste calice. Au repos, leur
fréquence de décharge est irrégulière ou nulle. Elles sont spécialisées dans la détection des mouvements brusques =
mouvements Haute Fréquence.
Les cellules de types II (toniques) sont cylindriques et ne prennent contact avec le nerf que par de petites synapses en
bouton. Elles ont une fréquence de décharge régulière au repos et sont capables de coder pour une accélération dans
le sens inhibiteur ou excitateurs. Elles sont spécialisées dans la détection des mouvements lents = mouvements Basse
Fréquence.
En cas de dysfonctionnement, on aura une asymétrie d’informations qui sera interprétée comme un mouvement →
entraine des vertiges.
Les cellules ciliées sont inégalement réparties selon un gradient du sommet à la base de la crête ampullaire (type I->
II)
- Les fibres nerveuses qui proviennent du sommet des crêtes sont de gros diamètre et richement myélinisées,
en contact avec les cellules de Type I codant pour la détection des mouvements rapides.
Par opposition, les fibres provenant de la base des crêtes sont lentes et prennent contact avec les cellules de type II
codant pour une fréquence de décharge régulière au repos. L’ensemble est particulièrement adapté pour la détection
de mouvement de tête de basse fréquence y compris l’immobilité.
3. Physiologie de la macule
Selon le même principe que pour la crête ampullaire, il existe une spécialisation fréquentielle formée de la
combinaison de cellules de type I et de type II.
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Les vestibules droit et gauche travaillent de façon couplée et antagoniste. Les canaux latéraux vont travailler ensemble
et le canal postérieur d’un côté va aller avec le canal antérieur de l’autre. La stimulation d’un canal est donc associée
à l’inhibition de l’autre.
Il s’agit du principe des systèmes push-pull.
Les informations provenant d’un vestibule, sont intégrées au niveau du tronc cérébral (noyaux vestibulaires) où elles
sont comparées à celles provenant du vestibule controlatéral.
EXEMPLE :
DONC :
Quand on tourne la tête à droite, on a une excitation cupulaire homolatérale et une inhibition cupulaire
controlatérale.
= système PUSH-PULL
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Les fibres du nerf vestibulaire pénètrent le tronc cérébral et gagnent les noyaux vestibulaires situés au plancher du
4ème ventricule. Ces noyaux vestibulaires renferment les noyaux des neurones vestibulaires secondaires.
Les noyaux vestibulaires constituent une plaque d’intégration sensorimotrice. Ils intègrent les différentes
informations provenant des capteurs périphériques (afférences visuelles, proprioceptives…) et les trient en
permanence avant de les adresser aux centres nerveux supérieurs afin d’élaborer une réponse motrice adaptée et
rapide afin de maintenir l’équilibre.
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À partir de ces noyaux vestibulaires, les neurones vestibulaires secondaires sont connectés aux différentes structures
afin d’élaborer une réponse motrice (efférences) :
• Aux structures nerveuses central supérieurs (cortex, système limbique, cervelet) = voie vestibulo-corticales (les
vertiges peuvent être anxiogènes → système limbique).
• Au système neuro-végétatif = voies vestibulo-végétatives (donne l’état nauséeux en cas de problème vestibulaire).
• Au système effecteur moteur = 2 voies importantes à connaître qui seront détaillées après
o Voies vestibulo-spinales (Réflexe vestibulo-spinal ou RVS).
o Voies vestibulo-oculaires (Réflexe vestibulo-oculaire ou RVO).
Le système effecteur moteur met en œuvre la réponse motrice par l’intermédiaire de ces 2 voies :
• La voie du reflexe vestibulo-oculaire (RVO) qui commande les muscles oculomoteurs et permettant une
stabilisation de l’image sur la rétine
• La voie du réflexe vestibulo-spinal (RVS) qui commande les muscles de la posture permettant donc le
redressement, le soutien des membres inférieurs et les ajustements dynamiques.
Le fonctionnement normal du système vestibulaire est sous contrôle cérébelleux et reste sous-cortical en dehors de
toute perception consciente. Les sensations conscientes de déplacement empruntent les voies corticales de la
proprioception générale. Le cervelet a une action inhibitrice sur l’appareil vestibulaire. Il agit comme une sorte de tour
de contrôle.
V. L’équilibre :
• Capable de compenser :
o Pour un même sujet, il existe de nombreuses
stratégies posturales possibles, le passage de l’une à l’autre définit la compensation.
o L’équilibre peut être parfait, même en cas d’un capteur pathologique si celui-ci est stable dans le temps
et dans le degré de son atteinte.
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• Hiérarchisé :
o Les informations visuelles > informations labyrinthiques > informations proprioceptives.
o Pour les mouvements de tête lents et de faible accélération (basses fréquences), les informations visuelles
suffisent à elles seules pour assurer la stabilité des images rétiniennes.
o Plus la fréquence augmente (mouvements rapides) plus la participation du labyrinthe est importante.
o « La vue asservit le labyrinthe » : une fixation visuelle peut « éteindre » un désordre labyrinthique léger
ou nystagmus (instabilité de regard).
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