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DEPARTEMENT DE MEDECINE
ENSEIGNEMENT THEORIQUE
MODULE ORL
Le contrôle de la posture
Repose sur trois systèmes sensoriels complémentaires permettant d’apporter
au sujet des informations sur sa position dans l’espace et la position de ses
différents segments, en particulier la tête, les uns par rapport aux autres.
Ces trois systèmes sont :
• le système vestibulaire ;
• le système visuel,
• le système proprioceptif.
Les informations fournies par ces trois systèmes sont intégrées par le système
nerveux central; en réponse, ces centres envoient des ordres à l’ensemble du
système musculaire du tronc, du cou et des membres, adaptant ainsi, en
permanence, la position du corps en fonction des renseignements fournis par
les trois systèmes initiaux.
Système vestibulaire
• système vestibulaire comprend trois éléments
• le vestibule, appareil récepteur situé, avec la cochlée, dans le
labyrinthe. Les canaux semi circulaires au nombre de trois,
contiennent un liquide endolymphatique, contenant lui-même des
otolithes dont le déplacement va stimuler les cellules sensorielles,
à l'origine du nerf vestibulaire.
• le nerf vestibulaire chemine avec le nerf cochléaire dans le
conduit auditif interne.
• les noyaux vestibulaires du tronc cérébral, en connexion avec le
vermis cérébelleux, la moelle cervicale, la réticulée du tronc
cérébral, les noyaux oculomoteurs et le cortex cérébral.
• L'appareil vestibulaire a pour fonction de maintenir l'équilibre de l'axe du
corps et de maintenir la stabilité oculaire pendant le mouvement.
L’appareil vestibulaire, localisé dans labyrinthe postérieur situé dans le rocher,
comprend deux parties
Relations vestibulo-oculomotrices
Relations vestibulospinales
DIAGNOSTIC POSITIF
Le terme « vertige » est souvent employé à tort par les patients, notamment
pour désigner une impression de malaise. Le plus souvent, il ne s’agit pas de
vertige, mais d’une sensation d’instabilité, de dérobement des jambes avec un
sol qui paraît irrégulier, d’un flou visuel, d’un voile noir visuel, d’une simple
peur de tomber.
Dans ces cas de faux vertiges, on recherchera :
• une cause cardiovasculaire : poussée d’hypertension, hypotension
orthostatique, des lipothymies ; des malaises.
• une cause neurologique.
• une cause médicamenteuse : antidépresseurs, inhibiteurs calciques,
diurétiques, psycho-analeptiques, sédatifs.
• une hypoglycémie.
• Des manifestations phobiques (agoraphobie).
Une perte de connaissance n’est jamais d’origine vestibulaire.
INTERROGATOIRE
EXAMEN CLINIQUE
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Examens cochléovestibulaires
Deux types d’examens sont utiles.
Examens auditifs :
• audiogramme tonal et vocal permettant de dépister et de quantifier une
surdité ;
• tympanogramme permettant d’étudier la pression de l’oreille moyenne ;
• voire étude des potentiels évoqués auditifs.
Examens radiographiques
ÉTIOLOGIE
MALADIE DE MÉNIÈRE
o La maladie de Ménière est la deuxième cause des vertiges.
o Sa physiopathologie est mal comprise ; un lien avec le psychisme du patient
est souvent noté.
o Les bases physiopathologiques reposent sur la présence d’un « hydrops
labyrinthique », témoignant d’un trouble de l’homéostasie du liquide
endolymphatique.
o Le diagnostic est affirmé par la récurrence de la triade symptomatique :
acouphènes, hypoacousie homolatérale et vertiges.
o L’interrogatoire permet ainsi le plus souvent de poser ce diagnostic :
o des prodromes sont souvent notés sous forme d’une impression
de plénitude de l’oreille,
o d’un acouphène augmentant d’intensité au fil des heures, tout
cela de façon unilatérale ;
o le vertige qui survient ensuite est intense, accompagné de signes
neurovégétatifs : nausées, vomissements, imposant l’alitement et
le repos dans l’obscurité ; la durée du vertige est longue, de 30
minutes à plusieurs heures, n’excédant pas 24 heures et laissant le
patient épuisé ; ce vertige est associé à des signes cochléaires :
outre les acouphènes souvent violents perçus en début de crise
o la surdité affecte surtout les basses fréquences et s’accompagne
souvent d’une intolérance à la distorsion des sons.
o La récidive des crises est la règle, plusieurs fois durant la vie du patient,
souvent déclenchée par des épisodes de la vie psychique (choc émotionnel).
o En pleine crise, il convient d’éliminer une urgence neurologique, les
céphalées, en particulier postérieures, sont absentes. L’examen
neurologique est strictement normal, l’examen otoscopique l’est
également.
o Le diagnostic de crise de maladie de Ménière sera posé devant :
o la sémiologie typique avec la triade symptomatique et le caractère
o récidivant des crises ;
o l’absence de céphalées, en particulier de nuchalgie ;
o la normalité de l’examen neurologique.
o L’audiogramme confirme la surdité de perception affectant surtout les
basses fréquences ; cette surdité disparaît en quelques semaines, et
l’audition, au décours des premières crises, revient à la normale.
o Mais l’évolution est marquée par la récidive des crises.
o L’intensité des crises vertigineuses s’estompe dans les maladies de Ménière
vieillies, tandis que les acouphènes deviennent permanents et que la surdité
de perception s’installe de manière définitive et s’aggrave.
o La VNG, réalisée à distance de la crise, permet de quantifier le déficit
vestibulaire et sa compensation.
o L’IRM de l’angle pontocérébelleux et de la fosse postérieure élimine, à
distance de la crise, la présence d’une pathologie rétrocochléaire.
o Le traitement doit être conçu en deux temps :
o lors de la crise :
repos au lit, dans l’obscurité ;
administration d’antivertigineux de type acétyl-leucine
(Tanganil®) : 2 à 4 amp/j, par voie intraveineuse lente, avec
relais per os dès que possible (3 à 4 cp/j).
administration de sédatif, d’antiémétiques ;
pour certains, utilisation de substances osmotiques comme
le mannitol à 10 p. 100 (500 ml en 2 heures) ;
o le traitement de fond :
le soutien psychologique, voire une thérapie cognitive et
comportementale
des règles de vie simples : suppression des excitants, mode
de vie régulier, phases de sommeil suffisantes ;
pour certains, un régime hyposodé, des diurétiques à faible
dose, dérivés de la bétahistine pour les cas les plus sévères,
mal contrôlés par le traitement médical,
un traitement chirurgical peut être discuté
labyrinthectomie chimique,
neurotomie vestibulaire,
chirurgie du sac endolymphatique.
NÉVRITE VESTIBULAIRE
• Les accidents vasculaires cérébelleux sont dominés par les infarctus, mais
les hématomes sont une éventualité moins fréquente.
• Le tableau clinique est différent :
o l’instabilité domine le tableau clinique.
o La position debout est impossible.
o Un vertige rotatoire avec les classiques manifestations
neurovégétatives (nausées, vomissements) l’accompagne ;
o des céphalées postérieures, nuchalgie : tout vertige associé à des
céphalées postérieures doit faire penser à une étiologie vasculaire
centrale, la présence de ces céphalées doit écarter le diagnostic de
névrite vestibulaire ;
o une dysarthrie.
• La VNG, si elle est réalisée, met en évidence une altération des épreuves
d’oculomotricité.
• Les épreuves caloriques sont normales ;
• L’IRM avec Angio-IRM, réalisée en urgence, confirme le diagnostic.
• L’hospitalisation dans un service de réanimation est indispensable.
• Outre les vertiges d’origine vasculaire, il faut signaler d’autres causes moins
fréquentes :
o la sclérose en plaques : les vertiges sont rarement la première et
la seule manifestation de la sclérose en plaques. Ils peuvent
survenir dans l’histoire de la maladie lors d’une poussée ;
o la malformation d’Arnold-Chiari ;
o les tumeurs du système nerveux central ;
o les vertiges de la migraine.
Conclusion