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EXAMEN DU RACHIS

Pr. Dr Wakunga Warat’ch


CT. Dr Kitembo Feruzi

Lubumbashi Avril 2023


Plan
1. Rappel Anatomique

2. Anatomie de surface et repères

3. Sémiologie
- examen du rachis:
- examen neurologique
- imagerie du rachis
3. Anatomie de surface et repères anatomiques
3. Anatomie de surface et repères anatomiques
C2: palpable sous la nuque
C7 : plus proéminente en cervical
T3 : racine épine du scapula
T7 : angle inférieur scapula
L4: crête iliaque
Fonctions essentielles du rachis

✓ biomécanique:

Dans la stabilité du rachis; maintient les rapports anatomiques normaux


entre les vertèbres, lors d'une contrainte physiologique.
− rôle statique, dans l’équilibre sagittal et frontal .
− rôle dynamique: permettant la mobilité du tronc, de la tête et du cou.

✓ neurologique : protection de la moelle spinale et des racines


Mobilité est au dépend des muscles:

- muscles paravertébraux (érecteur du rachis)

- muscles antérieurs cervicaux et abdominaux: jouent le rôle de hauban

- muscle psoas
3. La sémiologie rachidienne comprend:

✓ examen du rachis à la recherche d’un syndrome rachidien

✓ examen neurologique: Rechercher un syndrome lésionnel et/ou


syndrome sous lésionnel
3. Sémiologie : examen direct
A) Rachis cervical

1. Inspection :

Observer l’attitude de la tête et du cou


✓ Torticolis: par rétraction ou contracture douloureuse unilatérale
des muscles du cou ( principalement le SCM)
✓ Latérocolis / antérocolis ou rétrocolis (Cyphose/ Lordose)
2. Etude de la mobilité:
Examiner l’amplitude globale des mouvements passifs et actifs
Flexion 70°/ Extension 80°/ Rotation: 70°/ Inclinaison latérale: 15°

Rotation: articulation atlanto-axoïdienne ( C1-C2)

Flexion-extension de la tête: articulation atlanto-occipitale (C0-C1)


principalement.
3. Palpation

- Muscles à la recherche des contracture (SCM, muscles spinaux, trapèze)

- Pression des épineuses


- Points douloureux paravertébraux. Chercher une irradiation au membre
supérieur ( NCB: Nevralgie Cervico-Brachiale)

- Palper l’émergence du nerf d’Arnorld (C2) dans la nevralgie du nerf d’Arnold:


irradiation suivant le trajet du nerf d’Arnold.
Nerf d ’Arnold ou nerf grand occipital

Douleur ressentie à la partie cervicale haute


derrière le crâne
Irradie vers l’avant jusque derrière l’œil

Causes multiples: arthrose, hernie discale,


neuropathie, stress, troubles psycho-somatiques,
recherche des contracture

irradiation au membre supérieur


Chercher une irradiation au
membre supérieur ( NCB: Névralgie
Cervico-Brachiale) selon les
dermatomes
B) Rachis dorso-lombaire

L'examen clinique doit se faire sur un patient:


- totalement dévêtu
- dans la position du "garde à vous",
- bassin bien horizontal.

NB: si inégalité de longueur des membres


inférieurs, correction par une cale sous le membre
court
B) Rachis dorso-lombaire

1. Inspection

1.1 courbures rachidiennes saggitales

- cyphose dorsale: concavité antérieure

- lordose lombaire: concavité postérieure


1.2 Courbures pathologiques :

- rectitude rachidienne : perte de la courbure


- accentuation de la cyphose ou la lordose :
hypercyphose/hyperlordose
- inversion de la courbure

rectitude rachidienne

Hypercyphose en période de croissance


- gibbosité rachidienne:
1.2 courbure rachidienne frontale

✓ l'utilisation d'un fil à plomb ,

Equilibre frontal : occiput ou de C7 –


sillon interglutéal.
- Scoliose: déviation latérale . Avec deux types:

✓Attitude scoliotique: Chez enfants ( écoliers )

Scoliose en station débout

Se redresse avec l’antéflexion du rachis

Pas de gibbosité costale, ni de rotation des


vertèbres

Peut être due à une égalité des MI


Attitude scoliotique antalgique ou attitude
antalgique, dans :

✓ dorso lombalgies

✓ lombosciatiques

✓Causes: - Hernies discales ++++

- infection, trauma, tumeurs


✓ Scoliose vraie ou structurale

Déviation latérale en station débout

Ne disparait pas pendant l’antéflexion du rachis

Présence d’une gibbosité costale

Rotation des vertèbres autours de leur axe


Examinateur devant le patient
Examen doit être fait patient débout puis penché en avant

Examinateur derrière le patient


Gibbosité costale = surélévation d’un gril costal dans le plan transversal, par
rapport à la ligne médiane lors de l’examen en antéflexion du tronc .

Due à la déformation des côtes et de la paroi thoracique par rotation vertébrale.

Signe pathognomonique de la scoliose : pas de scoliose vraie sans gibbosité.


Radiographie de la scoliose

On doit rechercher :

✓ vertèbre supérieure et inférieure de la scoliose

✓ sommet de la scoliose

✓ côté de la convexité (gauche ou droite)

✓ Permet de calculer l’angle de la scoliose ou


angle de Cobb
• Mesure de la scoliose selon la méthode de Cobb :

- tracer le prolongement des plateaux vertébraux les plus inclinés sur


l'horizontale sans se préoccuper de la rotation de ces vertèbres.
- tracer ensuite les perpendiculaires à ces plateaux,
-mesurer l'angle ouvert en haut ou en bas de ces perpendiculaires
entre elles
Correction avec corset t résultat
vu à la radiographie
2) Evaluer la mobilité du rachis DL distance mains-sol

Demander au patient de réaliser la


flexion et l’extension, puis l’inclinaison
latérale

➢ rechercher la rigidité segmentaire

➢ Evaluer la distance mains-sol


pendant la flexion (diminuée dans
la contracture)
Indice de Schöber

Mesure cutané de la mobilité (souplesse) du


rachis lombaire
Méthode:
- tracer une ligne horizontale passant par les
crêtes iliaques (patient débout)
- mesurer 10 cm vers le haut sur la crête
lombaire
- réaliser la flexion du rachis puis mesurer la
longueur de la ligne verticale
Normal: 10 + 5 cm ( flexion )

Pathologique si < 4 cm
Test de spinal Mouse®
On évalue la souplesse du rachis entier à l’aide de
l’ordinateur et d’une souris = appareil spinal mouse
=> Analyse computérisée
Méthode:
- repérer C7 et S 3 patient débout, et mesurer la
longueur avec la sourris
- réperer C7 et S3 rachis fléchi et mesurer la
longueur
L’appareil calcul et donne l’angulation des
mouvements
3. Palpation interesse:

➢ des muscles paravertébraux à la recherche de contracture,


➢ des muscles de la paroi abdominale
➢ des muscles des racines des membres

Recherche des douleurs provoquées:

1) Par pression ou percussion des épineuses:


la douleur signe une atteinte de la vertèbre correspondante

2) Pression para-vertébrale: pour les lésions discales ou articulaires


signe de la sonnette:

Pression para-vertébrale entre L4-L5


Éveille une douleur aiguë, qui descent en éclaire le
long du membre homolatéral dans le territoire L5

Ce signe peut être présent en S1 ou autre racine


Manœuvre de Lasègue:

Recherchée dans les douleurs du nerf sciatique (sciatalgie ou lombosciatalgie)

Topographie L5: fesse, face postéro- latérale cuisse, face latérale jambe
dos du pied vers le gros orteil (couture pantalon)

Topographie S1: Fesse, face postérieure cuisse et jambe, plante du pied


(pli de pantalon)
Méthode:
- Patient en DD
- Flexion progressive de la hanche du côté malade, genou en extension
et cheville à 90 °
- Chercher l’angle à partir duquel la douleur sciatique est déclenchée
par élongation ( elle reproduit « la douleur du patient »)
Manœuvre de wasserman

Recherchée dans la douleur sciatique


Elle provoque une hyperlordose qui déclenche la douleur
Elle se réalise de deux manières:

1) En décubitus ventral
on impose une hyperlordose par élévation de deux membres inférieurs
2) Chez un patient débout:

-Demander le patient de basculer le tronc en


arrière sans plier les genoux

-On peut sensibiliser la manœuvre en recherchant


une douloureux paravertébral
Examen neurologique
Les nerfs rachidiens sont mixtes: moteur et sensitif

Atteinte isolée de nerf -> Syndrome radiculaire

Atteinte de la moelle spinale -> Syndrome de compression médullaire


-> Syndrome de la section médullaire
-> Myélopathie

Atteinte des racines de la QDC: Syndrome de QDC


Syndrome lésionnel

C’est un syndrome radiculaire irritatif au niveau d’un métamère précis


Il présente des troubles:
- moteurs: subjectifs: faiblesse ou déficit moteur;
objectifs: parésie ou plégie

- sensitifs : subjectifs : paresthésie, radiculalgie,


objectif: dysesthésie, hypo ou anesthésie

- reflexes: hyporéflexie ou aréflexie


Syndrome sous-lésionnel

Ensemble des signes neurologiques en dessous du niveau de la lésion


Si lésion cervicale: paralysie des 4 membres ( tétraparésie ou
tétraplégie)

Si lésion dorsale ou lombaire: paralysie de 2 membres inférieurs;


paraparésie ou paraplégie
La cotation motrice ou force musculaire segmentaire
se fait sur 5

0: absence de contraction musculaire


1: contraction visible ou palpée, sans mouvement
2: mouvement si on supprime la pesanteur
3: mouvement contre la pesanteur
4: mouvement contre résistance
5: force motrice normale ( contre résistance maximale)

➢Parésie: FMS ≥ 3
➢ Paralysie: FMS < 3
✓ une section complète de la moelle donne la paralysie flasque totale
- paralysie flasque
- anesthésie
- aréflexie
- troubles sphinctériens ( génito-sphinctériens)
- troubles trophiques : escarres; raideur articulaire (-> ankylose)

NB: La limite supérieure est nette et constitue le niveau lésionnel


Une compression médullaire lente donne une paralysie spasmodique

- hypertonie
- Reflexes vifs (hyper réflexie),
- Parfois présence d’un clonus ou de reflexes diffussé

Une compression forte et brutale donne une paralysie est d’abord flasque
puis secondairement spasmodique.
- Signe de Babinski: reflexe cutané plantaire avec extension lente et
majestueuse du gros orteil associée éventuellement d’écartement des
autres orteils en éventail.

- disparition des reflexes cutanés abdominaux si compression dorsale


Etiologies de compression médullaire lente
1 Causes extradurales (rachidiennes et épidurales)

a) Les métastases vertébrales et épidurales

Causes les plus fréquentes chez l'adulte.


Les 5 cancers ostéophiles :
✓ Poumons
✓ Sein
✓ Rein
✓ Prostate
✓ Thyroïde
b) Autre causes tumorales

* Malignes

- Hémolymphopathie : leucémie, Hodgkin, myélome, lymphosarcomes).

- Plasmocytome solitaire ou non solitaire : lésion osseuse et gammapathie

- Ostéosarcomes et chondrosarcomes
• Bénignes

- Granulome éosinophile
- Ostéoblastome
- Ostéome ostéoïde : à l’origine de douleurs très invalidantes
- Kyste anévrysmal
- Chondrome (surtout sacré) à malignité locale
- Chordome : très récidivant, localisée sur l’axe de la notochorde,
du sphénoïde au sacrum
- angiome vertébral (image de vertèbre grillagée)
très banal, symptomatique dans des formes agressives.
c) Lésions infectieuses: Spondylodiscites bactériennes

➢ spondylodiscites aigües: par les staphylococques, ou la brucellose

➢ chroniques : la tuberculose vertébrale (Mal de Pott )

détruit le disque intervertébrale puis le corps vertébral (plateaux)


d) Pathologies dégénératives:
- Hernie discale (cervicale)

- Myélopathie cervicarthrosique : dégénérescence discale et


les modification osseuse liées à l'arthrose qui en sont la cause.

Il s'agit souvent d'une affection pluriétagée.


2 - Causes intradurales et extramédullaires

Essentiellement des tumeurs bénignes.

a) Neurinome (ou schwanome) : se développe à partir d'une racine

b) Méningiome rachidien Tumeur à insertion durale.


3 - Les tumeurs intra-médullaires

- Épendymome (plus souvent) : tumeur bénigne, bine clivable

- hémangioblastomes : sont rares

- lipomes, lésions à la fois extra et intra-médullaires.


4 - Les angiomes de la moelle et les fistules artério-veineuses

A drainage veineux péri médullaire

Sont à classer à part (étiologies rares paraparésie évolutives).

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