Contexte dans l’œuvre : discussion seul à seul LOUIS – Je ne suis pas arrivé ce matin, j’ai voyagé de nuit, entre frères. Discussion attendue : résolution ? je suis parti hier soir et je voulais arriver plus tôt et j’ai renoncé en cours Moment de l’annonce ? de route, - Frustration du lecteur : on commence par un r je me suis arrêté, insignifiant de voyage « voyage », « gare » ce que je voulais dire, - Le récit du cheminement de Louis pour arrive dans ce lieu, références temporelles précises « et j’étais à la gare, ce matin, nuit », « ce matin » x2, « trois ou quatre heure dès trois ou quatre heures. Ce récit est maladroit : « moment décent », J’attendais le moment décent pour venir ici. formulation étrange pour une simple arrivée… ANTOINE – Pourquoi est-ce que tu me racontes ça ? Décence = Respect des normes morales et des Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? convenances. Double lecture ? Qu’est-ce que je dois répondre, - Gradation de la violence dans les questions Je dois répondre quelque chose ? d’Antoine, « Pourquoi », « Qu’est-ce que » LOUIS – Je ne sais pas, non, volonté de SENS + chp.lex. « raconter », « dir je te dis ça, je voulais que tu le saches, « répondre », quel sens ont les paroles de Lou ce n’est pas important, - Répétition du « je », insistance sur la personne je te le dis parce que c’est vrai et je voulais te le dire. Louis qui montre aussi son hésitation, mais au répétition de mêmes structures qui montrent le ANTOINE – Ne commence pas. trouble du personnage - Ce récit n’est pas voulu par Antoine, qui arrête son frère avec violence. MVMT 2 – L’impossibilité de dire, v.17 à 34 - Deux personnages qui semblent pas réussir à LOUIS – Quoi ? dialoguer, dans une scène de dialogue. ANTOINE – Tu sais. Ne commence pas, - Antoine ne veut pas entendre son frère car il tu voudras me raconter des histoires, semble déjà savoir ce qu’il va lui dire : prédic je vais me perdre, (« tu sais » + vbs au futur « voudras », « je va « tu vas »). La prise de parole est négative « n je te vois assez bien, tu vas me raconter des histoires. commence pas » = négation, le fait de vouloir Tu étais à la gare, tu attendais, dire est négatif : « tu vas me noyer ». La parol et peu à peu tu vas me noyer. c’est la mort. (Ironie lorsque l’on sait que Lou Bon. est venu justement annoncer sa mort. Tu as voyagé cette nuit, c’était bien ? Comment est-ce que c’était ? Moment ambiguë : Antoine ne semble pas LOUIS – Non, je disais cela, c’est sans importance. Oui, c’était bien. vouloir entendre ce que Louis a à lui dire, ce Je ne sais pas, un voyage assez banal, vous semblez qu’on pense être le récit de voyage, mais toujours vouloir croire que j’habite à des milliers, centaines, milliers de finalement l’invite à poursuivre son récit de kilomètres. voyage… J’ai voyagé, c’est tout. - Louis minimise la portée de la parole : dire c’ faire (paroles performatives) « c’est sans Je ne dis rien si tu ne veux rien dire. importance ». La parole redevient lieu de ANTOINE – Ce n’est pas le problème, vacuité : « milliers, centaines, milliers de je n’ai rien dit, je t’écoute. kilomètres », « c’est tout ». Tout de suite, aussitôt, je ne t’empêchais pas. - Association par 3 fois de DIRE et RIEN « je n Oui ? La gare ? dis rien » « tu ne veux rien dire » « je n’ai rien dit ». - « oui ? la gare ? » finalement, le récit de la gar de par son insignifiance, protège de ce qu’il y réellement à dire d’important. MVMT 3 – Le revirement comme aveu
LOUIS – Non, rien, rien qui vaille la peine,
rien d’essentiel, je disais cela, je pensais peut-être que tu aurais été heureux, bon, pas heureux, content, je pensais que tu aurais pu être content que je te le dise, ou de le savoir, heureux de le savoir.