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4e édition, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, Coll. « Politique en plus »
Imen Ben Youssef
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1Dans son ouvrage, Grégory Derville s’intéresse au pouvoir des médias ainsi
qu’aux rapports entre le champ politique et les médias. Les sociétés occidentales
ont connu au cours des dernières décennies la montée en puissance des médias.
Celle-ci se manifeste par l’engouement des ménages pour l’acquisition de
nouveaux appareils de communication, par la forte consommation des programmes
télévisés ainsi que par la hausse de fréquentation des sites Web et des réseaux
numériques. Ces bouleversements ont touché également le champ politique, qui a
dû adopter des techniques et des modes de fonctionnement particuliers dictés
souvent par les médias, les instituts de sondage et les conseillers en
communication.
2Dans la première partie du livre, l’auteur dresse un bilan des travaux réalisés sur le
pouvoir des médias dans le courant de la sociologie des médias. Derville ne s’est
pas limité à une simple énumération chronologique des différents courants
théoriques, il a également mis en évidence les points de convergence et les ruptures
entre eux. Il explique que la sociologie des médias s’est développée pour mesurer la
portée des effets des moyens de communication sur le public.
3Les premières études sur les effets des médias réalisées dans les années 1940 et
1950 ont accordé aux médias un pouvoir quasiment illimité pour modeler les
consciences et générer des émotions chez les récepteurs (Tchakhotine, 1939 ;
Packhard, 1958). Ces auteurs ont souligné l’influence directe, massive et immédiate
exercée par les médias sur les gens qui se rapproche du shéma stimulus-réponse de
Pavlov. Ces analyses ont été regroupées sous le paradigme des effets puissants.
Selon ce courant théorique, l’émetteur est le seul agent actif de tout schéma de
communication et le récepteur ne fait qu’absorber passivement ce qu’il reçoit. C’est
ce que postule Harold Lasswell dans sa célèbre question-programme formulée en
1948 : « Qui dit quoi, par quel canal, à qui et avec quel effet ? »
4Les premières recherches empiriques réalisées par Paul Lazarsfeld et ses collègues
en 1944 introduisent une rupture importante par rapport au paradigme des effets
puissants en affirmant que les effets des médias sont variables et limités. En effet,
certains mécanismes peuvent limiter la portée de ces effets, à savoir les préférences,
les opinions des récepteurs, les groupes primaires qu’ils fréquentent et les statuts
qu’ils y occupent. C’est ainsi qu’on a vu naître le paradigme des effets
limités, largement reconnu durant des décennies. Dans l’enquête américaine
réalisée en 1944 lors d’une campagne électorale, Lazarsfeld constate que le choix
des électeurs dépend de celui du groupe primaire auquel il appartient. De ce fait,
l’expérience de vote apparaît comme « une expérience de groupe. Les gens qui
travaillent ou vivent ou se distraient ensemble sont enclins à voter our les mêmes
candidats » (Lazarsfeld et al., 1944 : 137). Les groupes d’appartenance exercent une
pression à la conformité, ce qui amène les électeurs à ignorer les messages déviants
par rapport aux opinions du groupe d’appartenance et à retenir seulement ceux qui
renforcent leur homogénéité. Les médias semblent alors impuissants à générer de
vastes effets de conversion dans le choix de vote, mais ils exercent toutefois une
forte influence sur le renforcement des opinions et des comportements des
électeurs.
5Dans les années 1940-1970, un nouveau courant de recherche fait son apparition :
l’école des uses and gratifications. Les auteurs qui s’inscrivent dans ce courant ont
analysé les usages que font les gens des médias ainsi que les attentes et
satisfactions recherchées — de manière consciente ou inconsciente — par
l’exposition aux messages médiatiques. Ce courant a permis de relativiser
l’influence des médias sur le public qui semble moins massive et indifférenciée que
le supposait les premiers courants. En effet, ce sont les caractéristiques
psychologiques, sociales et culturelles internes aux individus qui orientent leurs
choix de s’exposer certains messages plutôt que d’autres dépendamment des
attentes et des satisfactions recherchées suite à cette exposition (distraction,
évasion, sociabilité).
6D’autres travaux sont venus renforcer l’idée de l’influence relative des médias au
courant des années 1980-1990 : les études de réception. Les auteurs s’inscrivant
dans ce courant de recherche considèrent qu’un message est fondamentalement
polysémique et qu’il peut, de ce fait, se prêter à différentes formes d’interprétation.
Pour décoder les messages médiatiques, les individus mobilisent des ressources
interprétatives qui varient en fonction des milieux socioculturels auxquels ils
appartiennent.
8Il va sans dire que l’histoire de la sociologie des médias remet en cause le
paradigme des effets puissants et de l’omnipotence des médias. Les travaux de
Lazarsfeld, les expériences de psychosociologie et enfin les études de réception ont
pu démontrer que l’influence des médias dépend de l’insertion des individus dans
des groupes sociaux, de leurs prédispositions psychologiques, de leurs attentes et
satisfactions ainsi que des codes culturels à partir desquels ils interprètent les
messages reçus.
9Dans le chapitre 2 de la première partie, l’auteur explique que l’effet des médias
sur le public ne doit pas être analysé de manière restrictive en assimilant l’influence
à l’efficacité, car il existe en réalité plusieurs formes d’influence politique
possibles. Les médias d’information contribuent à augmenter le niveau
d’information du public, ils peuvent modifier leur stock de connaissances, ils
peuvent influencer leurs visions du monde, leurs raisonnements. Toutefois, ces
mêmes médias sont capables d’orienter l’attention du public sur certains enjeux
précis et exercent de ce fait une hiérarchisation des priorités ; il s’agit du concept
d’agenda-setting proposé par Maxwell McCombs et Donald Shaw en 1972. En
s’exposant aux médias d’information, les individus sont « moins susceptibles de
mettre en marche les mécanismes de défense décrits par le paradigme des effets
limités » (Katz, 1989 : 80). Ils considèrent ces médias comme des producteurs et
diffuseurs d’information et non pas comme des vecteurs de propagande. Les
messages médiatiques véhiculés sont donc plus influents, car ils touchent l’aspect
cognitif et peuvent même exercer une influence sur le plan évaluatif, voire conatif.
11En 1991, l’ouvrage de Shanto Iyengar pose une nouvelle problématique qui
complète le concept d’agenda-setting ; il s’agit du concept de cadrage, qui consiste à
présenter d’une manière particulière chacun des sujets abordés dans les médias. Le
choix des mots, des métaphores et des images par les journalistes contribue à
façonner l’opinion du public sur certains problèmes sociaux et politiques et favorise
par là même certains courants idéologiques et politiques. À travers l’effet de
cadrage, les médias tentent d’orienter le jugement du public sur un thème sans lui
enjoindre de manière explicite d’adopter un certain comportement ou une certaine
opinion. Ce phénomène de cadrage façonne nos catégories de perception et
contribue à la construction de la réalité qui nous entoure. « Les médias contribuent
à populariser, à amplifier et à cristalliser les stéréotypes sociaux qui circulent dans
le corps social à propos de certaines catégories de personnes, et en particulier, les
stéréotypes négatifs » (p. 66). Selon Peter Berger et Thomas Luckmann, le
décodage du monde se fait selon des « typifications » (1986 : 47-48) qui consistent
en des représentations simplifiées de certaines catégories d’individus (les
politiciens, les ouvriers, les jeunes, les Arabes, etc.) qui permettent de les
appréhender de manière rapide et systématique. Les médias font un tri dans les
événements qui surviennent dans le monde et sélectionnent ceux qui leur semblent
dignes d’être médiatisés en fonction de certains critères professionnels et
techniques, mais également en fonction d’intérêts idéologiques en lien plus ou
moins étroit avec des intérêts économiques ou sociaux. Au final, Derville note que
« nous ne sommes pas en contact, par l’intermédiaire des médias, avec le monde,
mais seulement avec certains fragments du monde, qui plus est abordés sous un
angle bien particulier » (p. 69). Ainsi, en attirant l’attention sur certains faits et
discours, les médias transmettent une image particulière de la réalité qui peut
favoriser certains groupes plutôt que d’autres en véhiculant et en légitimant leurs
idées et leurs actions.
15Dans les années 1940, un nouveau courant d’analyse apparaît en sociologie des
médias : les cultural studies. Les représentants de l’école de Francfort, en particulier
Theodor W. Adorno et Max Horkheimer, se sont attachés à poser un regard critique
sur la culture de masse et sur la façon dont les médias et les industries culturelles
façonnent la société moderne. Les défenseurs de ce courant critique estiment que
les médias exercent un effet idéologique très puissant qui se révèle dans la
massification de la société, l’uniformisation des individus, la standardisation de
leurs idées et de leurs comportements, la diffusion de stéréotypes, etc.
16Le début des années 1970 a été marqué par un retour en force des études
critiques. Les défenseurs de ce courant adressent plusieurs reproches au paradigme
dominant des effets limités, « d’abord en raison de la conception trop restrictive de
l’influence qu’il adopte, mais aussi et surtout en raison de son conservatisme sur
plan social et politique » (p.73). Selon ce courant critique, non seulement les
individus sont inscrits dans des groupes primaires, mais également ils appartiennent
à de vastes groupes sociaux (classes sociales) qui façonnent en grande partie leurs
attentes à l’égard des médias et leurs réactions aux messages qu’ils reçoivent. Or,
ces groupes sociaux ne sont pas représentés de la même manière dans les médias.
Certains en sont exclus ou marginalisés, alors que d’autres groupes ayant des
ressources politiques, économiques, culturelles et symboliques plus grandes
dominent et arrivent à imposer leurs idées et leur vision du monde.
17Contrairement aux courants de recherche antérieurs qui considèrent seulement
les effets des contenus politiques, le courant des cultural studies estime que la
domination culturelle peut s’exercer par l’intermédiaire de contenus médiatiques
qui semblent relever du seul divertissement comme les variétés, les feuilletons, la
publicité ou les retransmissions sportives. Ce genre de programme diffuse des
grilles d’interprétation de la réalité, des modèles de pensée et d’interprétation qui
peuvent influencer certains segments du public. Dans le contexte médiatique actuel
où l’information se mêle au divertissement et où le débat se transforme en
spectacle, l’apport des cultural studies semble encore plus pertinent, notamment avec
l’explosion d’Internet.
18D’autres chercheurs (Curran, 1982 ; Cardon, 1995) ont étudié la contribution des
médias à la formation et à la transformation des identités individuelles et
collectives. À travers les programmes divertissants, certains modèles de pensée et
d’action valorisés socialement sont proposés aux individus et peuvent contribuer à
construire, à renforcer ou à faire évoluer leurs identités individuelles.
20Dans la deuxième partie du livre, Derville s’est intéressé à l’influence des médias
sur l’organisation et le fonctionnement du monde politique. Dans cette partie,
l’auteur présente les nouvelles pratiques et les principaux acteurs du paysage
politique actuel en se basant sur des exemples concrets et des études empiriques. Il
souligne qu’il ne faut pas appréhender le rapport entre communication et politique
comme un rapport d’extériorité ; au contraire, la communication fait partie
intégrante de la politique.
21En effet, la médiatisation exerce une influence sur la vie politique sur plusieurs
plans, d’abord sur la sélection du personnel politique. Auparavant, l’exercice d’une
activité politique nationale exigeait d’avoir un certain nombre de ressources
partisanes et parlementaires. Avec la médiatisation, cette condition n’est plus
suffisante pour être un bon acteur politique. Il faut désormais savoir séduire un
public plus vaste, plus hétérogène, principalement formé par des individus peu ou
pas politisés. Cela suppose de maîtriser des qualités spécifiques, des savoir-faire et
des savoir-être. Il ne suffit plus d’être intègre, compétent et honnête, il faut surtout
savoir se mettre en scène et surligner ces qualités.
23Le poids des médias dans le processus de sélection du personnel politique est
également lié à leur capacité à modifier les cursus politiques. En France, sous la
Troisième et la Quatrième République, seuls les dirigeants politiques ayant suivi un
cursus politique classique (basé sur la reconnaissance des militants de base,
l’investiture pour les élections locales puis nationales, la consécration par les élites
du parti) pouvaient prétendre au pouvoir. Avec la Cinquième République, il y a eu
un changement de la donne : ne peuvent plus accéder au sommet de l’État que les
acteurs politiques ayant suivi un cursus moderne, c’est-à-dire ayant une expertise
acquise au cours d’un passage dans une des grandes écoles françaises. Les acteurs
politiques ayant suivi ce parcours universitaire sont avantagés par les journalistes
dans les médias audiovisuels, car leur formation leur permet de développer des
compétences et des savoir-faire pour s’exprimer facilement en public, convaincre et
séduire.
24Toutefois, Derville note que certains acteurs politiques n’ayant ni une forte
expérience militante ni un cursus universitaire brillant arrivent à occuper des postes
au sommet de l’État en s’appuyant sur une popularité acquise dans le monde du
sport ou les affaires (Bernard Tapis en France, Donald Trump aux États-Unis,
Silvio Berlusconi en Italie) et consacrée par les sondages. À ce titre, Derville parle
d’un renouvellement de la classe politique basé sur une sélection d’acteurs
légitimés par l’opinion publique et ayant des habiletés médiatiques.
26L’apparition des sondages d’opinion sur les acteurs politiques, sur les projets
gouvernementaux ainsi que sur les sujets économiques et sociaux peut modifier les
rapports et les équilibres internes au champ politique. En effet, une fois que
l’opinion publique est mesurée puis relayée par la presse, les acteurs politiques
doivent convaincre leurs électeurs du bien-fondé de leurs décisions. Les résultats de
sondage peuvent fragiliser la position d’un acteur politique ainsi que son avenir
politique comme ils peuvent devenir une ressource et une force lui permettant de
s’imposer par rapport à ses concurrents. La légitimité politique octroyée par le
suffrage universel doit être alors continuellement confirmée et entretenue tout au
long du mandat politique, d’où la nécessité de maîtriser l’art de communiquer pour
démontrer son efficacité.
27Derville estime donc que pour faire face à la pression exercée par les médias et
les sondages d’opinion, tout acteur politique doit rendre visible son action dans les
médias. Les personnalités politiques doivent ainsi en permanence mettre en scène le
fruit de leur travail pour qu’il soit visible pour les journalistes et les citoyens.
« Tous essayent à longueur d’année, par leurs déclarations comme par leurs
décisions, d’occuper l’espace médiatique, en régissant au plus vite au moindre
événement sur lequel il est possible de rebondir, en s’engouffrant dans la moindre
fenêtre médiatique » (p. 114). De plus en plus, à l’ère des médias et des nouvelles
technologies de la communication, l’action politique est structurée selon un
impératif de visibilisation et de spectacularisation en vue de capter l’approbation
des médias et de l’opinion publique.
30Devant l’influence exercée par les sondages d’opinion et les médias sur le jeu
politique, de nombreux acteurs en communication et plusieurs journalistes ont
dénoncé les « dérives » et les risques liés à la médiatisation. Les professionnels de
la politique semblent de plus obsédés par le souci de plaire par tous les moyens et
d’avoir la sympathie de l’opinion publique. Cela les incite à s’aligner de façon
servile sur les attentes et les préoccupations du public, à ne défendre que les
opinions ayant l’assentiment de la majorité. Ce caractère démagogique ressort dans
certains discours et certaines décisions des acteurs politiques ; il est dans certains
cas revendiqué ouvertement.
33Ils doivent aussi simplifier le discours de manière à ce qu’il soit compris par un
public fortement hétérogène sur le plan sociologique et sur le plan politique. « Pour
les experts en marketing politique, simplifier le discours politique consiste aussi à
provoquer des émotions dans l’esprit du public, à l’impressionner, à lui plaire, à le
séduire » (p. 166). Cet impératif de simplification s’illustre notamment dans les
slogans de campagne. Lors des campagnes présidentielles françaises au cours des
années 1950 et 1960, les affiches comportaient des slogans assez longs, riches de
sens sur le plan idéologique, alors qu’aujourd’hui, les candidats privilégient
l’image et un slogan simplificateur à l’extrême qui met l’accent sur des émotions
primaires comme la peur, l’espoir ou l’impatience.
34Au final, une croyance semble faire l’unanimité auprès des différents
intervenants dans le processus de médiatisation : la télévision oblige les utilisateurs
à faire court et simple et limite fortement les marges de manœuvre. Elle fait l’objet
de critique par rapport à l’appauvrissement du discours politique comparativement
à une ancienne époque où l’éloquence était considérée comme une qualité sine qua
non de tout leader politique.
36Les enjeux et les débats politiques sont présentés non pas comme des
affrontements entre des intérêts, des idéologies ou des groupes, mais comme des
rivalités entre des personnes. « En se focalisant sur un faible nombre d’acteurs
politiques qui se caractérisent par leur notoriété et leur visibilité, le couple
médias/sondages fonctionne comme une loupe qui laisse dans l’ombre l’immense
majorité de ceux qui font le quotidien de la vie politique » (p. 176).
38En sens inverse, la remontée des informations entre les gouvernés et les
gouvernants n’est plus assurée par le réseau militant, mais par les sondages
d’opinion. Cela amène les militants partisans à remettre en question leur utilité au
sein des partis et même parfois à les déserter.
42En outre, la montée en puissance des médias de masse a influencé les processus
de mobilisation collective. D’une part, les médias sont de plus en plus
instrumentalisés par les groupes en lutte pour mobiliser les sympathisants, pour
transmettre les informations et les mots d’ordre entre les militants et pour structurer
leur organisation (à l’interne). D’autre part, les médias sont utilisés comme
ressource stratégique et comme vecteur de visibilité pour récolter des dons et pour
inscrire les revendications à l’ordre du jour politique (communication externe).
Cependant, les médias peuvent prendre part aux luttes sociales en choisissant de
mettre en avant certains événements plutôt que d’autres.
43Aujourd’hui, les multiples potentialités permises par les médias et par Internet
débouchent sur une remise en question du principe même de démocratie
représentative et rendent possible la mise en place d’une démocratie directe où tous
les citoyens pourraient juger, sanctionner les décisions des gouvernants, et où ils
peuvent directement gouverner à travers un engagement politique quotidien.
Certains essayistes technophiles tracent même les contours d’une future démocratie
électronique. Derville estime que cette vision ambitieuse et enthousiaste se heurte à
des limites très importantes. En réalité, les internautes sont très peu actifs
politiquement, comme en témoignent les expériences de vote en ligne qui ont
donné des taux de participation aussi modestes que les élections classiques. Par
ailleurs, les internautes qui participent à la politique par l’intermédiaire d’Internet
sont peu représentatifs de l’ensemble de la population. D’un autre côté, les forums
de discussion sur Internet ne correspondent pas au modèle d’un débat démocratique
où priment le respect des points de vue ainsi que la recherche de la vérité et du bien
commun.
44Cet ouvrage a le mérite d’apporter des éclairages percutants sur les différents
courants théoriques ayant étudié l’influence des médias en sociologie. Derville ne
s’y limite pas à dresser un panorama chronologique des évolutions de la recherche
sur ce thème, il s’applique également à dégager les points de convergence et les
ruptures entre les principaux courants. Dans la deuxième partie, il analyse les
dynamiques entre les médias et le monde de la politique en se basant sur des
travaux empiriques ainsi que sur des exemples issus de l’actualité politique récente.
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CURRAN, James (1982), « Communications, power and social order », dans James
CURRAN et Michael GUREVITCH (dir.), Culture, Society and the Media, Londres,
Arnold, p. 202-235.
LAZARSFELD, Paul et al. (1944), The People’s Choice, New York, Columbia
University Press.
MCCOMBS, Maxwell et Donald SHAW (1972), « The agenda-setting function of
mass-media », Public Opinion Quarterly, 36 : 176-187.
DOI : 10.1086/267990
TCHAKHOTINE, Serge (1959), Le viol des foules par la propagande politique, Paris,
Gallimard.
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Auteur
Imen Ben Youssef
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