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https://www.youtube.com/watch?v=GhYzeqTrmOU
C’est dans cette même Cinémathèque que Jean-Luc Godard rencontre en 1949 ses
amis François Truffaut, Claude Chabrol et Jacques Rivette, avec qui il crée le Bulletin du
ciné-club du quartier latin. Les compères y écrivent des critiques de cinéma amateurs et
participent même au Festival du film maudit de Biarritz en 1950. De 1951 à 1953, Jean-Luc
Godard devient critique professionnel pour la nouvelle revue Les Cahiers du cinéma, puis
devient un court moment cadreur pour la télévision suisse.
Les années soixante sont une suite de succès pour le réalisateur avec Une Femme est une
femme (1961), Vivre sa Vie : film en douze tableaux (1962) et surtout Le Mépris (1963),
avec Brigitte Bardot en tête d’affiche. La mise en avant de sujets tabous et l’éclosion de
héros jeunes, souhaitant se défaire du carcan familial et social, deviennent le fil rouge de la
Nouvelle Vague. Dans Pierrot le Fou (1965), le héros incarné par Jean-Paul Belmondo est
aux prises avec des gangsters en plein road-movie. Il tourne ensuite Masculin
féminin (1966), dans lequel son personnage principal est un inadapté social. En pleine
Guerre Froide, il propose La Chinoise (1967), une comédie dramatique traitant de la pensée
marxiste-léniniste.
https://fluxdeconnaissances.com/information/page/read/68570-comment-definir-la-nouvelle-
vague
https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000505/francois-truffaut-parle-de-la-nouvelle-
vague.html
Le tournage selon le réalisateur se fait sans script, les acteurs sont libres d'improviser, de
restituer la réalité telle qu'elle est, parfois vulgaire et crasse, d'autre fois lumineuse et
curieuse. La prise de son est authentique, les faux raccords légions. Le travail artisanal et
original ne l'effraie pas, bien au contraire. En raison de ses moyens, le cinéaste doit innover :
il filme les Champs-Elysées depuis un triporteur pour « A Bout de Souffle », utilise un fauteuil
roulant pour réaliser ses travellings… rien ne l'effraie.
Un réalisateur provocateur
Jean-Luc Godard était un réalisateur unique et haut en couleur et c'est sans doute ce qui le
rend si inoubliable. Mais derrière le cinéaste de génie se trouve un homme plein de verve et
d’audace, provocateur comme personne.
Ses interventions sont toujours dirigées contre l'ordre établi. Son film « Je vous Salue Marie »
(1985) froisse l'église en montrant une Vierge dans son plus simple appareil. Par ailleurs, les
dialogues de ses films offusquent… beaucoup de monde. « Allez vous faire foutre », fait-il
dire à Belmondo au tout début d'un de ses films, et d'une certaine manière c'est une
philosophie qu'il applique en permanence, repoussant toujours plus loin la bienséance.
Sa personnalité troublante a sans aucun doute contribué à le faire connaître au-delà de la
sphère des cinéphiles. Il n'y a qu'à voir la séquence de Visage, Villages d'Agnès Varda où
son amie et collègue conduit la photographe JR jusqu'à son domicile en Suisse pour trouver
porte close. C'est un «sale rat» dira face caméra la cinéaste hébétée. Elle n'est pas loin de la
vérité mais c'est également ce qui fait la notoriété du réalisateur. Jusqu'à son dernier souffle,
qu'il a choisi sur ses propres termes par le biais du suicide assisté en Suisse, Jean-Luc
Godard donne l'image d'un homme libre qui joue selon ses propres codes, sans peur de
provoquer ou de fâcher l'assemblée.