Vous êtes sur la page 1sur 2

Séance : Étude de texte

Titre : Le monologue de don Diègue

Objectif : Analyser la fonction du monologue

Support : Le Cid, acte 1, scène 4

1. Situer le passage

Dans la scène précédente, le comte, déçu de ne pas avoir été choisi pour exercer l’illustre
fonction de gouverneur du prince, et jaloux de don Diègue à qui le roi a attribué cette tâche,
se querelle avec ce dernier et finit par lui donner un soufflet. Cet affront est tellement
insupportable pour le vieil homme qu’il tente de l’effacer dans le sang, c’est-à-dire par
l’épée ; cependant, sa force lui fait défaut et il doit donc chercher un autre moyen de laver
son honneur.

2. Analyser le monologue
a. Définition

Un monologue est une longue réplique d’un personnage qui se trouve seul sur scène et qui
est en train de se parler à lui-même afin de faire part aux spectateurs de ses pensées,
sentiments ou projets.

b. Fonction

Le monologue de don Diègue n’est pas nécessaire à l’action ; cependant, il a une fonction
essentielle puisqu’il permet de faire le point sur les sentiments du personnage à un moment
critique de la pièce. Don Diègue, désespéré d’avoir perdu à la fois sa force et son honneur,
se lamente dans un discours pathétique où se mêlent la honte et le sentiment
d’impuissance. Ce passage attire l’attention sur la gravité de l’affront subi, ainsi que sur la
valeur du personnage. La situation semble à ce stade bloquée du fait de l’impuissance de
don Diègue ; d’où la nécessité d’introduire le héros à ce point précis de la pièce, appelé par
le dernier vers de la scène : « passe pour me venger en de meilleures mains. » En lui
transmettant son épée, don Diègue accomplit un geste symbolique, lourd de sens dans la
tradition féodale : il fait de Rodrigue un chevalier en même temps qu’il lui confie une
mission. Il s’agit donc, symboliquement, du moment de l’adoubement de don Rodrigue.

c. Composition

Le monologue s’ouvre sur une exclamation et se termine par une injonction. La


prédominance des phrases de type exclamatif et interrogatif dans la première partie du
monologue, dans laquelle il évoque celui qu’il était, traduit la souffrance du personnage
ainsi que son impuissance. Les apostrophes en « ô »soulignent ces sentiments « ô rage, ô
désespoir, ô vieillesse ennemie, ô cruel souvenir ». Ce n’est que dans la deuxième partie,
celle où il évoque l’homme qu’il est à présent que le ton se fera plus résolu à travers les
phrases de type déclaratif et injonctif : don Diègue semble entrevoir la solution.

Vous aimerez peut-être aussi