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EXPLICATION 1

Cette deuxième scène présente en détail les deux personnages principaux


masculins de la pièce Les Fausses confidences. Dans ce dialogue entre un maître qui
n'en est plus un et un valet qui aide un maître qui ne l'est plus, sont exposés, les éléments
fondamentaux pour comprendre la pièce mais aussi et surtout la comédie que Dubois
monte.

FAIRE LA LECTURE

Si la relation entre Dubois et Dorante est remplie de respect, d'estime et d'affection, on sent
toutefois, dès cette première apparition, que le valet domine le maître, un jeune homme fébrile car
amoureux d'une femme qui ne le connaît même pas encore.

Nous pouvons distinguer 3 mvt. Dans le 1er mvt nous présenterons la complicité
entre les deux personnages ; 2eme mvt le piège et ses circonstances sont détaillés ;
enfin, le dern mvt montre la toute-puissance de Dubois, maître de la comédie.

En quoi ce passage montre-t-il comment Dubois mène le jeu ?

1er mouvement :
1eres répliques laissent paraître la complicité entre les deux personnages
« Tu m’as servi […] que je ne te doivent (1er paragraphe) » => (1) évocation d’un passé commun « tu
m’as servi » => complicité ancienne avec emploi passé composé
(2) éloge de dorante « tu m’as servi » « ton zele » « il n’est point de reconnaisance que je te doive »
« ta bonne volonté » => termes mélioratif plus allusion dette morale et affective

Estime et même affection

(l.4-5) « En un mot je suis content de vous […] un excellent homme » => « excellent »= terme oscillant
entre jugement de valeurs et remarque qui inverse le rapport hiéarchique ; « je suis content »
= valeur confirmant le maitre → situation deplacé

Même si se révèles une forme d’insolence

« haïssons cela » + « vous vous retournerez »=> impératif + futur à valeur injonctif -> souligne
autorité de Dubois

Rapport de force d’emblée mis en scène

TR : Le lien complice des personnages ainsi, posé l’enjeu de l’intrigue peut être
détaillé

2eme mouvement :
Et il faut en effet de la complicité pour mettre en œuvre le piège inventé
par les personnages qui détaillent aussi les circonstances qui le motivent.
(1) L’amour est au cœur de l’intrigue : « je l’épouserais »
(2) l’argent est aussi omniprésent : « finance », « 50 000 livres de rente »
=> insistance dans les paroles de Dorante « moi qui ne suis rien, moi qui n’est point de
bien »

Thèmes traditionnelle de la comédie au cœur du mvt

« notre bonne est un Pérou » + « tournez vous […] que je vous considère encore » =>
- comique de mot + comique de geste => univers comique = mis en scène par la magie de la parole
- avenir de Dorante infaillible/assuré « notre affaire est absolument infaillible » + adverbe d’intensité
« absolument » qui renforce l’idée

Dubois souverain est dans sa sphère

TR : Il est évident que Dubois tire toutes les ficelles de ce piège

3eme mouvement :
Le valet montre, ainsi, dès l’expo, sa toute-puissance et s’avère le maitre
de la comédie
temps de parole de dorante se réduit à « je l’aime avec passion […] que je tremble » => verbe « aime »
/ « tremble » révèlent la vulnérabilité du personnage sous l’emprise de la parole de Dubois qui la
monopolise, notamment dans la tirade qui clôt la scène.

le temps de parole est déséquilibré

Phrase nominale « tant mieux pour vous, tant pis pour elle » plus juxtaposition de propos cours. « Si
vous lui plaisez elle en serait si honteuse. Elle se débattra, temps elle deviendra si faible qu’elle ne
pourra se soutenir quand, épousant vous me dirait des nouvelles » imprime un tempo rapide et
étourdissant

Dynamisme et autorité

Dubois se présente comme le meneur de jeu par la parole qui fait naître l’action. « je m’en charge ».
« je connais l’humeur, je vous conduit » « on vous aimera ruiné que vous êtes », « fierté raison,
richesse »,=> éloquence virevoltantes grâce au rythme ternaire répéter imitant celui d’une ronde
endiablée dans laquelle Dorante, mais aussi spectateur.
Dubois semble le dramaturge qui conduit la pièce : « vous réussirez, vous dis-je. Je m’en charge, je
le veux, je l’ai mis là ». Comme ses motivations sont inconnues, il ne semble séduit que par le pouvoir
que lui confère l’art du langage.

Comédie du valet

Conclusion :

Dans cette scène exposition, le ton de la pièce est donné : sans compter les informations
nécessaires à la compréhension de l'intrigue, une réflexion sur les pouvoirs de l'artifice et de
l'illusion au théâtre est donnée. En effet, la machination de Dubois semble mettre en abîme celle de
Marivaux lui-même. La comédie du valet est celle du dramaturge. Quand Dubois parle, il est le
maître, et il parlera. D'emblée, il domine Dorante et, visiblement, tous les autres personnages alors
qu'ils ne sont même pas encore montés

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