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Explication 2

« Je m'en charge, je le veux, je l'ai mis là » affirme Dubois à la fin de son premier échange avec
Dorante. Dans cette extraite de la scène 14 de l’acte I, le valet déterminé et rusé met en œuvre le
stratagème qu’il a prémédité
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Enjeu (singularité) du passage : Avec son verbe haut et ses tournures habiles, Dubois se livre
avec maitrise à de fausses vraies confidences. Mais il joue si adroitement de la situation et maîtrise si
bien l'art du langage qu'il semble, sous les yeux du spectateur séduit, dépasser son rôle de valet rusé
pour acquérir une dimension supplémentaire.

Nous pouvons distinguer 2 mvt. Dans le 1er mvt nous présenterons Dubois qui déstabilise
Araminte, en multipliant les déclarations ambiguës (1. 1-21). Puis il peint Dorante à son avantage,
sans négliger de piquer la jalousie d'Araminte

Comment Dubois joue-t-il de tous les stratagèmes qu'offre le théâtre ?


1er mouvement :
1eres répliques permettent à Dubois de prendre au piège Araminte

«Si je le connais, Madame ! […] il me connais bien aussi » => séries de répétitions, exclamation,
ajout de thermes redondants pour maitriser le rythme et ménager les effets provoqués/ les révélations
à venir

Dubois retarde ses révélations pour éveiller la curiosité d’Araminte

« Point de plus brave homme dans la terre» ; « Plus d’honneur […] honnête gens ensemble » « C’est
une probité merveilleuse »=> Dubois est censé critiquer Dorante et il en dresse pourtant un éloge en
jouant avec les hyperboles accumulées
-l’exagération ce lie dans le comique de geste « Son défaut c’est la (il se touche le front) » et comique
de mot entremêlé de la répétition « Il est timbré mais timbré comme 100 » => En somme il joue la
comédie avec exagération et talent en employant tous les moyens propres au théâtre

Il joue de l’ambiguïté de ses propos qu’il rend spectaculaire

Répétition du procédé du retardement avec questions « quelles preuves » qui met en scène l’entrés de
la métaphore filée de l’amour et de la folie « Il y a 6 mois qu’il est tombé fou » ; « extravague
d’amour » => effet d’insistance aussi crée par une hyperbole. Rupture du ton comique introduite par
la fin de la réplique « Ôtez cela c’est un homme incomparable » => adjectif crée un décalage propre
à déstabiliser complétement Araminte

Enfin il attise la jalousie d’Araminte

TR : Le piège se referme autour d’Araminte qui ne peut que rendre les armes

2eme mouvement :
Dubois choisit le cœur de la scène, point culminent et moment stratégique,
pour la confidence la plus importante qui constitue un coup de théâtre

« Il fera ce qu’il voudra mais je ne le garderai pas => Affirmation indiscutable est déjà un aveu ce
que confirme la didascalie « un peu boudant » et l’assurance que sa curiosité est piqué « Je gage pour
quelques objets qui n’en vaut pas la peine » + déterminant « quelque » révèle la jalousie d’Araminte

Araminte prise dans les filets de Dubois avoue son attirance

- champs lexicale de la passion idolâtre et du désordre : il vous adore / il donnerai sa vie /


contempler / enchanter → donne l’image d’un jeune transi d’amour
- Dubois n’oublie pas d’énumérer les qualités physiques et morales « Il est bien fait, d’une
figure passable, bien élevé » et sociales « De bonne famille », sans dissimuler le problème
qui empêche l’union « Mais il n’est pas riche »
Le valet ménage un portrait de Dorante en toute subtilité
(didascalie) Avec négligence → Attitude révèle avec éloquence qu’elle est touché par cette
aveu
« Actuellement ? » « cela est fâcheux […] Dubois » => invite Dubois a donner + de
détaille, preuve de son intérêt par des questions. Dubois tire les ficelles de ce piège et
engage le jeu avec le public.

Araminte baisse la garde et joue les coquettes

Conclusion :

Dans cette scène exposition, le ton de la pièce est donné : sans compter les informations
nécessaires à la compréhension de l'intrigue, une réflexion sur les pouvoirs de l'artifice et de
l'illusion au théâtre est donnée. En effet, la machination de Dubois semble mettre en abîme celle de
Marivaux lui-même. La comédie du valet est celle du dramaturge. Quand Dubois parle, il est le
maître, et il parlera. D'emblée, il domine Dorante et, visiblement, tous les autres personnages alors
qu'ils ne sont même pas encore montés

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