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Texte 1 - Les Fausses Confidences


(Acte 1 Scène 2)
Problématique
En quoi cette scène comprend-t-elle les caractéristiques d’une scène d’exposition et est
annonciatrice d’un stratagème ?

Premier mouvement : Portrait mélioratif d’Araminte en


parallèle d’un auto-portrait dépréciatif de Dorante
Dorante fait un portrait antithétique entre lui et “elle”. Cette comparaison est dû à la différence de
classe sociale entre les deux personnages. Dorante parle d’Araminte de manière méliorative et
hyperbolique en évoquant énormément le thème de l’argent contrairement à Dorante qui se décrit
de manière péjorative et met en valeur sa pauvreté. Mise en lumière du fonctionnement de la
société d’antan qui se base sur la naissance et le statut social au dépends du mérite. Évocation
du principal obstacle : la différence de classe sociale entre les deux.. Enonciation du plan sans
pour autant révéler l’identité de la bien-aimée. Mise en valeur de la puissance et de la grandeur
d’Araminte.

“Cette femme-ci a un rang dans le monde ; elle est liée avec tout ce qu’il y
a de mieux” l-51-52

L’identité de la femme est inconnue pour qu’on puisse se concentrer sur son importance et sa
grandeur. On observe également une hyperbole lorsqu’il dit qu’”elle est liée avec tout ce qu’il y a
de mieux”.)

“veuve d’un mari qui avait une grande charge dans les finances…” l-53

Première énonciation de l’élément clé de l’histoire : la thématique de l’argent et des classes


sociales. À cela s’ajoute une énumération de tout ce qui rend impossible leur relation en
évoquant les thèmes d’argent et de statut social. En effet, à cette époque, il n’y avait que l’argent
qui déterminait un mariage et non pas le mérite de la personne.

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“et tu crois qu’elle fera quelque attention à moi, que je l’épouserai, moi qui
ne suis rien moi qui n’ai point de bien?” l-54-55

Emploi d’une question rhétorique car il connaissait déjà la réponse : étant démuni de bien, il n’y
a aucune chance qu’Araminte daigne s’intéresser à une personne de son rang. Anaphore en
“moi” pour bien mettre l’appui sur son infériorité comparé à la grandeur décrite d’Araminte.

Deuxième mouvement : Portrait mélioratif de Dorante et


portrait dépréciatif d’Araminte
Contraste entre le pessimisme de Dorante et l’optimiste de Dubois. Il corrige les dires de Dorante
et effectue un portrait mélioratif de Dorante avec un jeu de mot. Il insiste sur les qualités
physiques de Dorante qui joueront un tournant majeur dans la réussite du plan. Cependant, ce
n’est pas le physique mais bien les conditions financières et sociétales qui priment à cette
époque. Dubois est un beau-parleur et en fait trop. Ton humoristique. Humiliation d’Araminte
mettant l’appui sur sa faiblesse. Encore une fois, il semble certain de la réussite du plan et
l’affirme de plus en plus.

“Point de bien! Votre bonne mine est un Pérou” l-56

La modalité exclamative de Dubois montre qu’il est opposé aux paroles de Dorante et qu’il voit
les choses d’une manière plus optimiste. Présence d’un jeu de mot entre mine et Pérou, le Pérou
étant connu pour ses mines riches en or pour faire référence à la richesse que représente la
beauté de Dorante.

“allons Monsieur, vous vous moquez, il n’y a point de plus grand seigneur
que vous à Paris” l-58,59

Figure de style de l'hyperbole afin de mettre en valeur Dorante ainsi que sa beauté. Il veut lui
donner confiance en lui quitte à abuser de ses propos.

“Voilà une taille qui vaut toutes les dignités possibles” l-60

Continuité de l’éloge de Dorante en s’intéressant au physique et au mérite de Dorante. Il n’y a


aucune évocation de l’argent.

“et notre affaire et infaillible, absolument infaillible” l-61

Répétition pour mettre l’appui sur la réussite du plan. Dubois est un personnage confiant
contrairement à Dorante qui ne voit que le mauvais côté des choses. Il se projette déjà dans le

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futur.

“Il me semble que je vous vois déjà en déshabillé dans l’appartement de


Madame” l-61,62

Féminisation de Dorante car c’est lui qui est en déshabillé car à l’époque c’est la femme qui est
en déshabillée. Dubois donne une vision obscène aux spectateurs. Cependant, cela marque à
nouveau la confiance de Dubois. Il est sûr que le plan va réussir et se projette dans le futur où
Dorante et Araminte sont mariés.

“Quelle chimère” l-63

Dorante ne croit pas un mot de ce que dit Dubois et qualifie ses propos de “chimère”. Tout ceci ne
relève que de l’imaginaire.

“Oui, je le soutiens. Vous êtes dans votre salle et vos équipages sont sous
la remise.” l64-65

Projection dans le futur (à nouveau). Il affirme que Dorante est dans sa demeure et que toutes
ses affaires sont dans la remise.

“Elle a plus de cinquante mille livres de rente, Dubois” l-66-67

Dorante interrompt toutes les visions du futur de Dubois en évoquant à nouveau l’obstacle majeur
: la condition sociale d’Araminte comparée à celle de Dorante. En effet, la différence entre les
deux personnages est si grande qu’il est impensable pour Dorante qu’Araminte se marie à lui.

“Ah! vous en avez bien soixante, pour le moins.” l-68

Dubois arbore un ton humoristique en contestant les faits concrets s’appuyant sur des nombres.
Cela nous montre une certaine confiance en soi de Dubois qui arrive à ignorer ces faits pour
mettre en avant les aspects mélioratifs de Dorante en ignorant l’aspect financier.

“Et tu me dis qu’elle est extrêmement raisonnable?” l-69

Le fait qu’elle soit raisonnable accentue les inquiétudes de Dorante. La raison de l’époque veut
que toute personne favorise un mariage avantageux à un mariage sentimental. Aucune femme
raisonnable ne va se marier à une personne sans argent et qui a uniquement du mérite. Le

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facteur majeur du mariage est principalement les conditions sociales des deux personnes.
L’adverbe “extrêmement” accentue cela.

“Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle.” l-70

Anaphore en “Tant mieux”. Il retourne la situation à son avantage et modifie la réalité.

“Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle
deviendra si faible” l-71,72

Emploi du temps du futur comme si Dubois savait exactement ce qui allait se passer selon les
situations. On a également une énumération des différents états d’Araminte lorsqu’elle va se
rendre compte qu’elle est amoureuse de Dorante. Il rabaisse Araminte pour dresser un portrait
mélioratif de Dorante, contrastant au premier mouvement.

“Vous m’en direz des nouvelles” l-73

À nouveau, Dubois est confiant quant à la réussite du plan et attend de voir la réaction de
Dorante lorsque le mariage entre lui et Araminte sera acté.

“Je l’aime avec passion, et c’est ce qui fait que je tremble!”

Dorante est véritablement amoureux d’Araminte et ne semble pas prêter quelconque attention à
sa fortune. Il l’aime avec le cœur.

Troisième mouvement : Dubois, un personnage se comparant


à une divinité quelconque
Dubois prend véritablement les rênes du plan. Son optimisme et sa confiance sont à son apogée.
“Je m’en charge, je le veux, je l’ai mis là” indique une véritable confiance en soi. Il se donne un
importance capitale et se compare à l’amour comme s’il était une divinité et prend entièrement
l’ascendant sur son ancien maître.

“Oh! Vous m’impatientez avec vos terreurs : eh que diantre !” l-77-78

Dubois semble agacé par le manque de confiance de Dorante, accentué par la modalité
exclamative et l’interjection “Oh!”.

“Je m’en charge, je le veux, je l’ai mis là” l-79

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Anaphore en “Je”. Cela peut ressembler à un caprice d’un enfant qui veut à tout prix quelque
chose; Dubois est très confiant.

“Je connais l’humeur de ma maîtresse, je sais votre mérite, je sais mes


talents” l-81-82

Enumération des différents facteurs qui mèneront à la réussite du stratagème. Encore une fois,
la thématique du mérite est énoncée.

“On vous aimera, toute raisonnable qu’on est, on vous épousera, toute fière
qu’on est, et vous enrichira, tout ruiné que vous êtes, entendez-vous?” l-84-
85

Dubois s’affirme et prend l’ascendant sur son ancien maître. On a une inversion des rôles :
Dubois devient le maître et Dorante le valet. Il dirige tout le stratagème et est confiant en ses
capacités de stratège. L’emploi du futur simple montre également son assurance. Il y a
également une question rhétorique car il n’attend pas une réponse de Dorante et affirme que
Dorante sera enrichi et qu’il épousera Araminte. Il démonte aussi toute les craintes de Dorante
qui sont : “La Raison, la fierté et la richesse.”

“Quand l’amour parle, il est le maître, et il parlera” l-86-87

Il se compare lui-même à une divinité qui peut commander les sentiments tels que l’amour. Il se
montre comme fin connaisseur de l’amour capable d’énoncer le pouvoir de sa parole et de le
prédire.

“À propos, tâchez que Marton prennent un peu de goût pour vous” l-89-90

Dubois nous laisse paraitre une partie du stratagème qu’il a pensé à l’avance. Il sait tout ce qu’il
va se passer et commande à Dorante afin que tout se déroule sans accrocs. On revient ici encore
une fois à cette inversion des rôles entre le maître et le valet puisque c’est cette fois Dubois qui
est aux commandes.

“L’Amour et moi nous ferons le reste” l-90-91

Dubois se met sur le même piédestal que l’amour et se considère comme son égal. Il affirme une
fois de plus sa confiance et son importance quant à la mise en place du stratagème.

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Texte 2 - Les Fausses Confidences
(Acte 1 Scène 14)
Problématique
Comment Dubois va-t-il mettre en place une Fausse Confidence pour destabiliser Araminte
et servir les intérêts de Dorante ?

Premier mouvement : Portrait paradoxal de Dorante


Dubois révèle à Araminte qu’il connaissait déjà Dorante auparavant et dresse un portrait
mélioratif de ce dernier en faisant l’éloge de sa personne et de son mérite. Araminte, intriguée, lui
pose des questions en pensant innocemment que c’est elle qui tire les ficelles et qui oblige
Dubois à se révéler. Dubois décrit le jeune homme comme étant brave, que c’est un honnête
homme et qu’il a de l’honneur.

“Lui, votre intendant ! Et c’est M. Remy qui vous l’envoie ? Hélas ! le bon
homme, il ne sait pas qui il vous donne ; c’est un démon que ce garçon-là.”

Dubois apprend que Dorante est engagé en tant qu’intendant à la demeure d’Araminte. Il fait
semblant d’être troublé pour perturber Araminte comme nous le montre l’interjection “hélas”
ainsi que l’hyperbole “c’est un démon que ce garçon-là”. Le spectateur est troublé autant
qu’Araminte car Dubois contredit l’amitié entre ses deux hommes.

“Mais, que signifient tes exclamations ? Explique-toi ; est-ce que tu le


connais ?”

Araminte prend l’ascendant par des phrases interrogatives témoignant de son inquiétude.

“Si je le connais, Madame! Si je le connais! Ah! vraiment oui, et il me


connaît bien aussi” l-486-487

On a une répétition des modalités exclamatives ainsi qu’une anaphore pour bien appuyer sur le
fait que Dubois connaissait Dorante auparavant. Il essaye d’attiser la curiosité d’Araminte pour
qu’elle se pose des questions à propos de la relation qui unit ces deux personnages.

Texte 2 - Les Fausses Confidences (Acte 1 Scène 14) 1


“N’avez-vous pas vu comme il se détournait de peur que je ne le visse?” l-
487-488

C’est une question rhétorique à la négative pour faire remarquer à Araminte la manière dont se
comportait Dorante. Il attise ainsi sa curiosité et son inquiétude. Celle-ci répond à l’affirmative “Il
est vrai”.

“Serait-il capable de quelque mauvaise action, que tu saches ? Est-ce que


ce n’est pas un honnête homme ?” l-490-491

Araminte est curieuse et inquiète au sujet de Dorante comme nous le montre les modalités
interrogatives. Elle pose des questions pour que Dubois la rassure. On remarque qu’Araminte
avait une vision méliorative de Dorante : elle pense que c’est un honnête homme, et c’est pour
cela qu’elle cherche à être rassurée. Araminte est tombée dans le piège de Dubois et ne peut que
croire les dires de son fidèle valet.

“Lui! Il n’y a point de plus brave homme dans toute la terre” l-492

Dubois dresse alors un portrait mélioratif de ce dernier comme le témoigne la tournure


superlative hyperbolique. Il le considère comme le plus brave homme de toute la terre et
l’affirme grâce à la négation et à la modalité exclamative.

“il a, peut-être, plus d’honneur à lui tout seul, que cinquante honnêtes gens
ensemble. Oh! c’est une probité merveilleuse; il n’a, peut-être, pas son
pareil” l-493-494-495

Dubois continue d’accentuer sur le fait que c’est un honnête homme pour apaiser les inquiétudes
d’Araminte en utilisant des hyperboles. On a également une allégorie et une représentation
d’un concept abstrait qu’est la probité. Il emploie de termes forts afin d’amplifier ses propos

“Eh! de quoi peut-il donc être question? D’où vient que tu m’alarmes? En
vérité, j’en suis toute émue” l-496-497

Les modalités interrogatives trahissent les sentiments d’Araminte. Elle avoue être inquiète vis-
à-vis de Dorante. Elle est sensible aux qualités morales de Dorante et va à l’encontre des moeurs
de la société d’avant obnibulée par la fortune et le rang social de la personne. Elle pense mener
la discussion en posant des questions, mais elle est en réalité manipulée par Dubois.

Deuxième mouvement : Un portrait dépréciatif de Dorante de par sa folie

Texte 2 - Les Fausses Confidences (Acte 1 Scène 14) 2


Dubois dresse un portrait dépréciatif de Dorante afin de faire passer Araminte par diverses
émotions telles que l’inquiétude, la panique, la déception etc… Araminte est confuse et est
perdue dans ses propres sentiments et veut toujours en savoir plus, ce qui est le but de Dubois.
Quand elle a su que celui-ci était amoureux, elle agit comme une personne jalouse, boudante
cherchant à le congédier expéditivement.

“Son défaut, c’est là. C’est à la tête que le mal le tient.” l-498-499

Dubois représente la folie de Dorante comme étant une maladie physique. La scène devient alors
comique avec le comique de geste. Cependant, il n’en dit pas plus afin d’attiser la curiosité
d’Araminte et qu’elle continue de poser des questions sans se rendre compte qu’elle est en train
de se faire manipuler par son propre valet.

“À la tête !” l-500

La modalité exclamative souligne l’étonnement et la surprise d’Araminte.

“Oui, il est timbré; mais timbré comme cent”

L’hyperbole permet d’exagérer la folie de Dorante ayant pour but de rendre inquiète à nouveau
Araminte. Il représente sa folie de manière familière : “timbré”.

“Dorante ! Il m’a paru de très bon sens.”

Grâce à la modalité exclamative, cela nous montre à nouveau la surprise d’Araminte et se trahit
à nouveau elle-même. Elle avoue avoir une vision méliorative de ce dernier.

“Quelle preuve as-tu de sa folie?”

Araminte exige des preuves de cette folie et est prête à croire toutes les paroles de son valet qui
est son unique informateur de par une interrogation. Chaque fois que Dubois parle, elle veut en
savoir plus.

“Quelle preuve ! Il y a six mois qu’il est tombé fou; il y a six mois qu’il
extravague d’amour”

On remarque un parallélisme entre les deux phrases. Il accentue de ce fait l’amour fou de
Dorante.

Texte 2 - Les Fausses Confidences (Acte 1 Scène 14) 3


“je dois bien le savoir, car j’étais à lui, je le servais; et c'est ce qui m’a
obligé de le quitter”

Il fait une révélation à Araminte : Dubois appartenait autrefois à Dorante. Cependant, on


remarque qu’il manipule la vérité en utilisant des mensonges afin de faire ressortir la vérité.
En effet, ce n’est pas à cause de la folie de Dorante que ce dernier l’a quitté mais en raison de sa
condition financière. Il essaye de faire susciter la jalousie à Araminte pour qu’elle se révèle au
grand jour.

“et c’est ce qui me force de m’en aller encore ; ôtez cela, c’est un homme
incomparable”

Il passe pour le valet parfait et fait à nouveau un portrait mélioratif de Dorante en ajoutant que
c’est un homme incomparable malgré la folie citée précédemment. Il manipule les sentiments
d’Araminte et lui fait passer par différents stades pour révéler ses sentiments.

“*Un peu boudant* Oh! Bien, il fera ce qu’il voudra, mais je ne le garderai
pas. On a bien à faire à un esprit renversée…”

La didascalie marque le triomphe de Dubois. Araminte est légèrement boudante et jalouse,


souhaitant congédier Dorante le plus rapidement possible. Elle ne souhaite pas garder un
intendant corrompu par l’amour, tous ces choix sont faits par jalousie.

Troisième mouvement : Araminte, perdue dans ces sentiments


Après l’avoir blâmé, Dubois fait l’éloge de son ancien maître.
Les variations marivaudiennes rendent la scène plaisante, de même que la variété des
registres de langage qui vont du familier aux raffinements précieux.

Dubois suscite la curiosité d’Araminte qui continue d’interroger. Il révèle enfin l’identité de la
femme dont Dorante est amoureux grâce au présentatif “C’est”. Cela théâtralise cette révélation.
La réponse exclamative d’Araminte témoigne de son trouble : “Moi, dis-tu !”

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Texte 3 - Les Fausses Confidences
(Acte 2 Scène 13)
Problématique
Comment la fausse confidence d’Araminte suscite chez Dorante un trouble révélateur de
son amour pour elle ?

Premier mouvement : Elle demande à Dorante d’écrire la lettre -


“Araminte, d’un air délibéré” —> “procès douteux”

“Il n’y en aura aucune, ne vous embarrassez pas, et écrivez le billet que je
vais vous dicter ; il y a tout ce qu’il faut sur cette table.”

Elle emploie l’impératif montrant qu’elle prend les rennes paradoxalement à son caractère
durant les scènes précédentes. Le spectateur peut être agréablement surpris de ce changement
de caractère. Elle reprend enfin son rôle de maîtresse de la demeure et donne des ordres à son
intendant.

“Et pour qui, Madame ?”

L’interrogation marque le trouble de Dorante face à cet ordre. Il semble être pris de court.

“Pour le Comte, qui est sorti d’ici extrêmement inquiet, et que je vais
surprendre bien agréablement par le petit mot que vous allez lui écrire en
mon nom.”

Elle ment délibérément à Dorante quant au destinataire de la lettre. Elle n’annonce cependant
pas le contenu de la lettre, mais cela est devinable au vu de l’emploi de l’adverbe
“agréablement”, laissant penser que la nouvelle rendra le Comte heureux.  Il y a une antithèse
entre “agréablement” et “inquiet”, énonçant l’état du Comte. Elle insiste bien sur le pronom “vous”
car c’est Dorante qui va écrire la lettre à son ennemi juré, le Comte.

“*Dorante reste rêveur, et par distraction ne va point à la table.*”

Texte 3 - Les Fausses Confidences (Acte 2 Scène 13) 1


Cette didascalie nous montre à quel point Dorante est déstabilisé. Dubois ne l’a pas averti de
cette situation délicate.

“Eh ! vous n’allez pas à la table ? À quoi rêvez-vous ?”

Araminte a remarqué que Dorante était rêveur et le rappelle à l’ordre par l’emploi de
l’interjection “Eh !”. Son stratagème semble fonctionner à la perfection, et Araminte essaye
d’obliger Dorante à se révéler en lui posant deux questions d’affilée. Sa dernière question est
une interrogation partielle.

“toujours distrait. − Oui, Madame.”

Dorante, cependant, répond comme si cette dernière avait posé une question totale, ce qui
montre sa déstabilisation. Il répond de manière brève.

“à part, pendant qu’il se place. − Il ne sait ce qu’il fait ; voyons si cela


continuera.”

C’est la véritable Araminte qui parle cette fois-ci. Elle est particulièrement fière d’avoir réussi à
déstabiliser Dorante car cela signifie que son stratagème marche à la perfection. Araminte est
complice avec le spectateur de part son aparté.

“Ah ! Dubois m’a trompé”

Ce dernier pense avoir été trahi par Dubois comme nous le montre l’interjection. Dubois ne lui a
averti en aucun cas du stratagème d’Araminte. On peut également noter que Dorante se base
uniquement sur les dires de Dubois, et que sans lui et à son stratagème, il n’est rien.

“Madame, je ne trouve point de papier.”

Le trouble de Dorante se manifeste également visuellement, ce qui influe sur son état physique
comme nous le montre la négation. Son esprit retarde le moment où il va écrire la lettre.

“*Allant d’elle-même* - Vous n’en trouvez point ! En voilà devant vous.”

Araminte est déterminée. Cela crée une situation comique parce que le tas de feuilles se trouve
devant lui.

Texte 3 - Les Fausses Confidences (Acte 2 Scène 13) 2


“Écrivez. Hâtez-vous de venir, Monsieur ; votre mariage est sûr… Avez-
vous écrit ?”

Elle poursuit son rôle de maîtresse et continue de donner des ordres à son intendant par
l’impératif. Elle évoque directement l’objet principal de la lettre qui est le mariage, tout cela dans
le but de troubler Dorante. On peut remarquer une double énonciation car elle s’adresse
également à Dorante. Hâtez-vous” > incite Dorante à révéler son amour.

“Comment, Madame ?”

L’interrogation montre à quel point Dorante est confus. Sa réplique est très courte, et il ne
répond pas à la question d’Araminte.

“(À part.) Il souffre, mais il ne dit mot ; est-ce qu’il ne parlera pas ?”

C’est à nouveau la véritable Araminte qui prend l’ascendant. Elle a bel et bien remarqué le trouble
de Dorante, mais ce dernier n’est pas décidé à se révéler, ce qui la gêne étant donné que son
stratagème se base sur la révélation de Dorante. Elle est complice avec le public et se montre
vulnérable face à ce dernier. Son inquiétude se traduit par l’interrogation.  Cependant, devant
Dorante, elle emploie un ton impartial et ne montre aucune vulnérabilité.

“N’attribuez point cette résolution à la crainte que Madame pourrait avoir


des suites d’un procès douteux.”

Elle a fait exprès de parler de ce procès parce que Dorante a été engagé exprès pour gagner le
procès. Le fait de rebondir là-dessus force indirectement Dorante à se révéler. Le terme “douteux”
remet en cause les talents de Dorante .

Deuxième mouvement : Dorante conteste le mariage en trahissant son


amour - De “Je vous ai assuré” —> “Trouvez-vous mal ?”

“Je vous ai assuré que vous le gagneriez, Madame : douteux, il ne l’est


point.”

Dorante s’exclame, contestant la pertinence de l’adjectif douteux par la négation.

“N’importe, achevez.”

Son apparence de maîtresse reste intouchable comme le montre l’impératif “achevez”.

Texte 3 - Les Fausses Confidences (Acte 2 Scène 13) 3


“Non, Monsieur, je suis chargé de sa part de vous assurer que la seule
justice qu’elle rend à votre mérite la détermine.”

Elle emploie le terme du mérite qui est la seule qualité de Dorante. Elle affirme devant Dorante
qu’elle souhaite se marier au Comte uniquement grâce à son mérite et non pas grâce à sa
grande richesse, tout cela dans le but d’attaquer Dorante.

“à part. − Ciel ! je suis perdu. (Haut.) Mais, Madame, vous n’aviez aucune
inclination pour lui.”

La conjonction de coordination “Mais” marque l’opposition de Dorante face à ce dit-mariage. Il


sort de son rôle d’intendant, néglige le procès et utilise ses sentiments.

“Achevez, vous dis-je... Qu’elle rend à votre mérite la détermine… Je crois


que la main vous tremble ! vous paraissez changé. Qu’est−ce que cela
signifie ? Vous trouvez-vous mal ?”

Elle écarte la remarque sèchement par l’impératif “Achevez” jouant un double sens: Dorante
doit achever la lettre, mais c’est le coeur de Dorante qu’Araminte achève en répétant le mot
“mérite”. Elle tente de provoquer la déclaration amoureuse de Dorante par une suite
d’interrogations brèves.

Troisième mouvement : Araminte croit que son stratagème a échoué - De


“Je me trouve pas bien, Madame” —> La fin de la scène.

“Je ne me trouve pas bien, Madame.”

Dorante ne semble pas vouloir affirmer ses sentiments par l’emploi de la négation.

“Quoi ! si subitement ! cela est singulier. Pliez la lettre et mettez : À


Monsieur le Comte Dorimont. Vous direz à Dubois qu’il la lui porte.”

La surprise exclamative qu’affecte Araminte a un effet comique. Elle ne laisse pas transparaître
sa déception devant lui et poursuit son rôle de maîtresse. Araminte n’est pas dupe et a remarqué
le trouble de Dorante.

“(À part.) Le cœur me bat !”

Son aparté fait connaître son trouble au spectateur.

Texte 3 - Les Fausses Confidences (Acte 2 Scène 13) 4


“(À Dorante.) Voilà qui est écrit tout de travers ! Cette adresse-là n’est
presque pas lisible. (À part.) Il n’y a pas encore là de quoi le convaincre.”

A travers cette phrase exclamative, elle cherche à provoquer Dorante. Cela montre également
sa déception étant donné qu’elle critique Dorante quant à son écriture.

“à part. − Ne serait-ce point aussi pour m’éprouver ? Dubois ne m’a averti


de rien.”

Finalement, Dorante se rend bien compte du piège d’Araminte comme nous peut le montrer son
interrogation. Il a quelques suspicions quant à Araminte parce que son stratagème n’est pas
aussi bien appliqué et parfait que celui de Dubois. Il se repose sur Dubois à nouveau qui est
même évoqué jusqu’à la fin du texte. Il fait part de ses soupçons au public.

Texte 3 - Les Fausses Confidences (Acte 2 Scène 13) 5


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Texte 4 - On ne badine pas avec
l’amour (Acte 3 Scène 3)
Problématique
Dans quelle mesure le stratagème employé par Perdican pervertit-il sa déclaration d’amour
?

Premier mouvement : Une déclaration d’amour, idéal romantique - de la


ligne 24 (à haute voix) à la ligne 30 (”Vous me donnez votre chaîne d’or
?”)

“à haute voix, de manière que Camille l’entende”

Révélation du stratagème ainsi que du destinataire caché. Mise en abîme du théâtre.

“Je t’aime, Rosette; toi seule au monde tu n’as rien oublié de nos beaux
jours passés; toi seule tu te souviens de la vie qui n’est plus; ”

Verbe “aimer” qui montre que Perdican fait une déclaration à Rosette. Anaphore en “toi seule”
pour la rendre unique. Derrière cette phrase se cache le blâme car il insinue que Camille a tout
oublié du passé qu’ils ont vécu. Il y a également une tonalité lyrique qui ressort. Ce dernier fait
l’éloge de Rosette.

“prends ta part de ma vie nouvelle”

Incitation au mariage. On remarque le champ lexical de l’affection, symbole d’engagement.


Impératif qui prend une forme de demande/supplication.

“donne-moi ton coeur, chère enfant; voilà le gage de notre amour”

“Chère enfant” renvoie à l’innocence de Rosette. Il exerce une certaine autorité sur elle. Rosette
semble être son idéal féminin. On remarque également une monopolisation de la parole. Il
dirige Rosette par l’impératif.

Texte 4 - On ne badine pas avec l’amour (Acte 3 Scène 3) 1


“Il lui pose sa chaîne sur le cou”

La chaîne symbolise l’engagement entre Rosette et Perdican.

“Vous me donnez votre chaîne d’or ?”

La modalité interrogative traduit son incrédulité. Elle est naïve et croit toutes les paroles de
Perdican alors qu’il a pour seul but de blesser Camille.

Deuxième mouvement : Une déclaration d’amour, outil d’un stratagème -


de la ligne 31 (”Regarde à présent...”) à la ligne 42 (”Il a jeté ma bague
dans l’eau !”)

“Regarde à présent cette bague. Lève-toi approchons-nous de cette


fontaine.”

L’impératif montre que Perdican dirige Rosette comme sa marionnette. La bague symbolise
l’union entre Camille et Perdicain, tandis que la fontaine est un lieu important pour les deux
personnages.

“Nous vois-tu tous les deux, dans la source, appuyés l’un sur l’autre? Vois-
tu tes beaux yeux près des miens, ta main dans la mienne?”

Le pronom “tu” semble s’adresser à Rosette, cependant ce dernier s’adresse directement à


Camille. Il fait une description de la scène au cas où elle ne regarde pas la scène. Il emploie un
verbe de vue lors de ses deux questions rhétoriques. Ce dernier fait l’éloge de Rosette en
disant qu’elle a de beaux yeux. Il y a également un véritable rapprochement physique entre les
deux personnages “ta main dans la mienne”.

“Regarde tout cela s’effacer. (Il jette sa bague dans l’eau)”

La didascalie du jet de la bague symbolise la fin de son passé avec Camille.

“Regarde comme notre image a disparu; la voilà qui revient peu à peu;
l’eau qui s'était troublée reprend son équilibre; elle tremble encore; de
grands cercles noirs courent à sa surface; patience, nous reparraisons”

Perdican ne fait qu’une description à voix haute de ce qu’il voit histoire que Camille soit au
courant de tout ce qu’il se passe. On peut également dire que c’est un metteur en scène qui a

Texte 4 - On ne badine pas avec l’amour (Acte 3 Scène 3) 2


mis en place un cadre lyrique avec la fontaine.

“déjà je distingue de nouveau tes bras enlacés dans les miens; encore une
minute, et il n’y aura plus une ride sur ton joli visage”

Adjectif joli valorisant la beauté de Rosette. Monopolisation de la parole. Double énonciation


car il s’adresse à Rosette mais aussi à Camille. Déclaration artificielle. Négation pour marquer la
jeunesse de Rosette.

“c’est une bague que m’avait donnée Camille”

Révélation. Il le précise à haute voix pour que Camille soit + offusquée. Fin du lien unissant
Camille & Perdican.

“Il a jeté ma bague dans l’eau!”

Modalité exclamative marquant l’étonnement & stupéfaction de Camille. Elle comprend qu’elle a
été rejetée & remplacée par Rosette.

Troisième mouvement : Une déclaration immorale (jusqu’à “Tu ne sais


rien”)

“Sais-tu ce que c’est que l’amour, Rosette ? Écoute!”

Question rhétorique —> il sait l’issu de la question. L’impératif insinue qu’il va faire une leçon
d’amour.

“Le vent se tait ; la pluie du matin roule en perles sur les feuilles séchées
que le soleil ranime.”

Personnification & champ lexical de la nature —> définition de l’amour, création d’un décor
amoureux & naturel. L’amour est naturel, et il fait l’éloge de la nature.

“Par la lumière du ciel, par le soleil que voilà, je t’aime!”

Appel des éléments de la nature pour faire sa déclaration. Continuité de la personnification.

“Tu veux bien de moi, n’est-ce-pas ? On n’a pas flétri ta jeunesse?”

Texte 4 - On ne badine pas avec l’amour (Acte 3 Scène 3) 3


Il ne lui laisse le choix que de répondre par oui ou non. Monopolisation de la parole & ton
lyrique pour émerveiller Rosette.

“On n’a pas infiltré dans ton sang vermeil les restes d’un sang affadi ? Tu
ne veux pas te faire religieuse”

Critique indirecte de Camille qui a préféré rester fidèle à sa religion plutôt que de se marier avec
lui. La négation renforce cette critique de l’éducation religieuse & morale.

“Hélas! monsieur le docteur, je vous aimerai comme je pourrai”

“Aimer” au futur montre qu’elle compte faire de son mieux pour rendre heureux Perdican.
Opposition de longueur entre Rosette et Perdican. Elle est sincère contrairement à Perdican.

“Oui, comme tu pourras; et tu m’aimeras mieux, tout docteur que je suis et


toute paysanne que tu es”

Affirme les propos de Rosette. Parallélisme de construction pour mettre en valeur la différence
de classe sociale entre les 2 personnages. Malgré cette différence, les deux se rejoignent sur la
même idée de l’amour.

“que ces pâles statues fabriquées par les nonnes, qui ont la tête à la place
du coeur, et qui sortent des cloîtres pour répondre dans la vie l’atmosphère
humide de leurs cellules, tu ne sais rien”

Critique de l’éducation religieuse qui prend la vie des jeunes femmes au départ pleine d’amour.
Description dépréciative de cette éducation et blâme de Camille. Eloge de Rosette en dépit du
blâme de Camille. “qui ont la tête à la place du coeur” —> Métaphore pour dire que les nonnes
renient l’amour et les sentiments et préfèrent suivre la voie religieuse. “L’atmosphère humide de
leurs cellules” —> compare le couvent à une cellule qui emprisonne les jeunes femmes et qui les
privent de leur amour.

Texte 4 - On ne badine pas avec l’amour (Acte 3 Scène 3) 4


🎭
Texte 5 - Les Bonnes
Problématique
Dans quelle mesure cette scène d’exposition reposant sur le stratagème théâtral et le
pouvoir du théâtre provoque-t-elle le malaise du spectateur ?

Premier mouvement : Rapport d’autorité & de soumission (l.1 jusqu’à l.7)

“*Claire s'assied à la coiffeuse. Elle respire les fleurs, caresse les objets de
toilette, brosse ses cheveux, arrange son visage.*”

Enumération des différentes actions que pourrait faire “Madame” —> Claire entre dans son rôle.
Elle en profite et prend un réel plaisir (mise en abîme). Cadre spatial et social —> elles sont
dans la chambre de Madame et vivent dans un univers social bourgeois & féminin.

“Préparez ma robe. Vite le temps presse.”

L’impératif marque le rapport d’autorité. Elle est en plein dans son rôle. Spectateur confus car
c’est la toute première scène.

“Vous n’êtes pas là ? Claire ! Claire !”

Interrogation —> scène totalement improvisée. Apostrophe pour appeler sa servante.


Comique de situation car elle appelle sa soeur avec son propre prénom, mais cela donne un
aspect malsain et dérangeant au spectateur.

“Que Madame m’excuse, je préparais le tilleul de Madame.”

On assiste à un comique de mot avec “le tilleul” que Solange prononce “Tillol”.  Elle demande le
pardon de Madame en employant le verbe “excuser” et se justifie grâce au tilleul.

“Disposez mes toilettes. La robe blanche pailletée. L’éventail, les


émeraudes.”

Texte 5 - Les Bonnes 1


Impératif pour donner des ordres à sa servante. Enumération de vêtements & objets précieux
pour frimer et montrer tout ce qu’elle possède. Elle se prépare pour une soirée/bal (supposition).

“Tous les bijoux de Madame ?”

Modalité interrogative montrant une certaine forme de lassitude. Elle doit sortir TOUS les bijoux.

Deuxième mouvement : Violence psychologique qu’exerce “Madame”


envers sa Bonne (l.7 - l.11)

“Sortez-les. Je veux choisir. Et naturellement les souliers vernis. Ceux que


vous convoitez depuis des années.”

Verbe de volonté “veux” montre que c’est Claire qui dirige tout. Elle a un ton hautain et nargue
Solange en suscitant sa jalousie. Le complément circonstanciel de temps, qui peut
s’apparenter à une hyperbole, nous montre à quel point Solange convoite ces souliers. Elle
l’humilie.

“Pour votre noce sans doute. Avouez qu’il vous a séduite ! Que vous êtes
grosse ! Avouez-le !”

Enchaînement de modalités exclamatives —> critique directe de Solange. Elle l’accuse d’être
tombée amoureuse du premier venu. Malaise du spectateur.

Troisième mouvement : Rébellion progressive de la Bonne (l.12 - fin)

“Solange s’accroupit sur le tapis et, crachant dessus, cire des escarpins
vernis.”

La haine qu’elle a accumulée au fond d’elle face à toutes les remarques de Madame se manifeste
par le crachat sur les escarpins. Elle se libère de ces chaînes. Cette dernière n’aurait pas pu
manifester sa haine devant la vraie Madame, mais ce jeu théâtral et ce stratagème cathartique
lui permet de se libérer. Provoque le dégoût du spectateur.

“Je vous ai dit, Claire, d’éviter les crachats. Qu’ils dorment en vous, ma
fille, qu’ils y croupissent.”

L’emploi du pronom personnel “vous” n’est pas pour la vouvoyer, mais pour la dissocier d’elle.

Texte 5 - Les Bonnes 2


“Ah ! ah ! vous êtes hideuse, ma belle”

Oxymore —> mépris de Claire envers Solange. Elle la rabaisse pour se valoriser et la pousse à
bout.

“Penchez-vous davantage et vous regardez dans mes souliers. “

Elle oblige Solange de se rabaisser et de se pencher davantage afin d’admirer son reflet à travers
le crachat qu’elle a elle-même émis.

“Pensez-vous qu’il me soit agréable de me savoir le pied enveloppé par les


voiles de votre salive ? Par la brume de vos marécages?”

2 questions rhétoriques + métaphore —> le crachat et la servante sont associés à un


marécage/boue. Cela pourrait presque paraître lyrique. Elle prend un ton condescendant.

“*A genoux, très humble.* Je désire que Madame soit belle.”

Elle suit la relation de dominance malgré certains signes d’émancipation comme le crachat. Elle
enjolive le crachat et la transforme en beauté.

“Vous me détestez, n’est-ce pas ? Vous m’écrasez sous vos prévenances,


sous votre humilité, sous les glaïeuls et le réséda.”

Question rhétorique —> elle sait que sa servante ne peut lui répondre et badine avec ses
sentiments pour la déstabiliser. Ton calme et la force à exprimer ses sentiments.

“On s’encombre inutilement. Il y a trop de fleurs. C’est mortel.”

Son aparté peut amener à l’inquiétude du spectateur. Le terme “mortel” laisse supposer une fin
tragique en rapport avec le tilleul menant à l’inconfort total du spectateur qui entrevoit la suite de
la pièce petit à petit.

“Je serai belle. plus que vous ne le serez jamais. Car ce n’est pas avec ce
corps et cette face que vous séduirez Mario. Ce jeune laitier ridicule vous
méprise, et s’il vous a fait un gosse”

Aspect de rivalité entre la maîtresse et la servante renforçant le mépris de la maîtresse


critiquant toute la vie de sa servante —> Aspect assez dérangeant et perturbant pour le

Texte 5 - Les Bonnes 3


spectateur qui voit sa soeur la critiquer des aspects très intimes de sa vie.

“Oh! mais, jamais je n’ai”

Interjection suivie d’une modalité exclamative & Adverbe “mais & Négation —>
Accentuation de l’opposition verbale de Solange.

“Taisez-vous, idiote ! Ma robe !”

Impératif & Modalité exclamative —> Elle l’interrompt et lui rappelle sa fonction. Elle lui rappelle
qu’elles ne sont pas égales et l’attaque directement à son intégrité sociale.

“La robe rouge. Madame mettra la robe rouge.”

C’est une injonction : Solange prend l’ascendant sur Claire et se permet de donner un ordre à la
personne qu’elle est censée servir. Elle s’oppose en choisissant elle-même la couleur de la robe
que Madame va porter ce soir. Tout cela est grâce au stratagème se basant sur le jeu de
travestissement des deux bonnes. Solange se rebelle et exprime sa haine envers Madame,
même si ce n’est pas réellement elle. Elle est plongée dans ce jeu théâtral et modèle un destin
inéluctable par l’emploi du futur.

“Madame portera ce soir la robe de velours écarlate.”

Claire jouée par Solange ici fait usage du futur, montrant qu’elle est sûr du déroulement des
événements à venir, elle s’oppose entièrement aux ordres de Madame, elle parle également du
velours écarlate  qui pourrait faire référence à la couleur que le sang de la maîtresse donnerait  la
robe blanche à paillettes qu’elle souhaitait porter. Elle se révolte entièrement et menace sa
maîtresse en laissant paraître ces intentions meurtrières vis-à-vis de sa maîtresse.

Texte 5 - Les Bonnes 4


🗽
Texte 6 - Déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne (Préambule
+ 2 articles)
Problématique
En quoi ce préambule justifie-t-il l’importance d’une constitution affirmant l’égalité entre
les hommes et les femmes ?

Texte & Lecture expressive

lls.fr/ddfcp72

Introduction
Le 18ème est un siècle principalement marqué par la Révolution française de 1789 et le
renversement de la monarchie. C’est dans ce contexte que la Déclaration des droits de la Femme

Texte 6 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Préambule + 2 articles) 1


et de la Citoyenne a été écrite en 1791 suite à la DDHC de 1789. La DDFC est un projet de texte
législatif français écrite par Marie Gouze qui a décidé d’arborer le surnom de ‘Olympe de
Gouges”. C’est une femme de lettres française & une femme politique, et elle est considérée
comme une des pionnières du féminisme français. La DDFC est une sorte de texte parodique de
la DDHC : elle reprend la même structure de la DDHC, en ajoutant une adresse aux hommes et
un postambule. Suite à la Révolution française, Marie Gouze a constaté que la situation des
femmes ne s’est pas du tout amélioré : c’est pour cela qu’elle écrit la DDFC dans le but de
dénoncer cela. L’extrait dont il est question est le préambule suivi des deux articles de la
Déclaration des Droits de la Femme et de la citoyenne. Lors de cet extrait, on a une réécriture du
préambule de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen et permet ainsi de révéler le but
principal de cette oeuvre. Ce texte se veut fondamental puisqu'il prétend fixer des droits naturels
comme la DDHC dont il est inspiré,

En quoi ce préambule justifie-t-il l’importance d’une constitution affirmant l’égalité entre


les hommes et les femmes ?

Cet extrait est divisé en quatre mouvement : dans un premier temps, on a OdG qui appelle els
femmes à se constituer en Assemblée nationale lors de la première phrase. On aura ensuite OdG
qui explique pourquoi une constitution égalitaire est vertueuse. Après, on analysera OdG qui
introduit les articles pour ensuite finir avec les deux articles réécrits au féminin.

Premier mouvement : OdG appelle les femmes à se constituer en


Assemblée nationale - Première phrase (l.1 à 2)

“Les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la Nation, demandent


d’être constituées en Assemblée nationale.”

Le texte s’ouvre sur une énumération ternaire produisant un effet rhétorique. OdG désigne
toutes les femmes par périphrase. Ces périphrases insistent sur la solidarité de ces femmes
et sous-entend un lien entre ces femmes et les hommes. Elle met en avant leur rôle familial,
tout en valorisant leurs revendications communes grâce au pluriel.

Elle a changé la structure grammaticale (1er phrase du préambule). Le lecteur analyse +


cette phrase car elle est modifiée. Elle désigne “les représentants du peuple français” en
“représentantes de la nation.

L’emploi et le rajout du présent de l’indicatif “demandent” indique la volonté de voir ce qui


est écrit mis en œuvre dans la société. OdG n’écrit pas pour l’avenir, mais pour l’urgence
même.

Elle aspire à une Révolution dans la Révolution afin que les femmes soient libérés autant que
les hommes de la tyrannie. Elle demande également de participer à la vie politique.

Texte 6 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Préambule + 2 articles) 2


Deuxième mouvement - OdG explique pourquoi une constitution égalitaire
entre les sexes est vertueuse (Premier paragraphe) (l.3 à 13)

“Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme,


sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des
gouvernements, ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les
droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme,

Participe présent “Considérant que” —> elle introduit le contexte d’écriture pour poursuivre
avec une :

Gradation “Ignorance, l’oubli ou le mépris” juge sévèrement la société qui maintient


volontairement la femme dans un état de dépendance. Rythme ternaire et termes
dépréciatifs. Elle juge ainsi les inégalités entre les hommes et les femmes.

En remplaçant “ou le mépris des droits de l’homme” par “ou le mépris des droits de la
femme”, OdG met en valeur le fait que les femmes sont omises dans la DDHC et cachées
sous le supposé neutre “l’homme” qui, en réalité, ne vise que les hommes & rétablit une
égalité.

“Déclaration solennelle” —> terme qui montre les qualités intellectuelles et oratoires pour
établir une critique de la société.

Enumération ternaire d’adjectifs “droits naturels, inaliénables et sacrées” —> considère


que la Constitution doit restaurer les droits établis par la nature, mais bafoués par les
hommes. Elle caractérise les droits des femmes et insiste sur leur caractère fondamental.

Rythme ternaire confère à ces droits une certaine sacralité.

afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du


corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que
les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant
être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en
soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées
désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au
maintien de la Constitution, des bonnes moeurs, et au bonheur de tous.”

Anaphore de la locution conjonctive de “afin que” —> témoigne de la dimension


argumentative et juridique de ce préambule. Elle cherche à être méthodique. Cela permet
d’introduire les différents buts de cette déclaration.

Texte 6 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Préambule + 2 articles) 3


Adverbe temporel “constamment” —> insiste sur le fait que l’égalité homme-femme est un
principe qui nécessite un effort de tous les instants.

Parallélisme “du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes” —> inscrit l’égalité
femme-homme dans le texte. Elle donne une portée universelle.

“citoyennes” —> féminiser les termes met en valeur les failles de la DDHC. Derrière cette
transformation demeure un constant besoin d’égalité. L’autrice met en valeur leur
appartenance au corps social et leur nécessaire participation à la vie politique de la nation.

Hyperbole lyrique & Vocabulaire mélioratif “au maintien de la Constitution, des bonnes
mœurs, et au bonheur de tous” —> enthousiasme d’OdG : sa constitution ouvrirait à un
bonheur généralisé.

Olympe montre que pour accéder aux bonnes mœurs (objectif du siècle des Lumières), il faut
rétablir l’égalité homme-femme.

Troisième mouvement: Olympe de Gouges introduit les articles de droits


auxquels elle aspire (Deuxième paragraphe) (L.15 à 18)

“En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage, dans


les souffrances maternelles, reconnaît et déclaire, en présence et sous les
auspices de l’Être suprême, les Droits suivants de la femme et de la
citoyenne.”

Connecteur logique “En conséquence” —> maintient l’effort rhétorique de structuration et


donne une valeur conclusive au dernier paragraphe, annonçant les articles à venir de la
Déclaration.

Périphrase “le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances
maternelles” —> affirme la supériorité des femmes sur les hommes, ce qui renverse la
hiérarchie admise. Elle rappelle les souffrances de l’accouchement qu’endure toute mère, ce
qui montre que les femmes ne sont pas un sexe si “faible” et fragile que ce que les hommes
veulent bien croire.

Image méliorative de la femme

La nature féminine serait donc supérieure à celle de l’homme. En plus d’établir l’égalité des
deux sexes et appuie sur la supériorité de la femme sur l’homme (en beauté, courage et par
nature avec la maternité).

Quatrième paragraphe : Des articles réécrits au féminin (Les 2 articles)


(Premier article)

Texte 6 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Préambule + 2 articles) 4


“La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinction
sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.”

Singulier “femme” montrant qu’OdG considère les femmes en tant que genre, et non comme
une addition d’individualités

Les femmes sont au coeur du texte : les hommes ne sont mentionnés que trois fois dans tout
l’extrait pour montrer la symétrie des droits des femmes et des hommes.

Le présent de l’indicatif à valeur de vérité générale “demeure” permet d’énoncer des


principes d’égalité et de liberté qui se veulent permanents et inconstestables. Olympe de
Gouges désigne également les changements qu’elle souhaite faire apparaître immédiatement
étant l’égalité entre les hommes et les femmes.

Pour elle, la liberté et l’égalité entre la femme et l’homme sont des principes naturels et de
naissances L’égalité est naturelle, mais a été pervertie par les hommes.

On constate également que le mot “droits“ est répété près de 7 fois durant tout l’extrait,
montrant ainsi que c’est le thème principal de l’extrait.

(Deuxième article)

“Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels
et imprescriptibles de la femme et de l’homme. Ces droits sont : la liberté,
la prospérité, la sûreté et surtout la résistance à l’oppression.”

À la fin de l’article 2, on constate une énumération des droits naturels et imprescriptibles de


la femme et de l’homme.

Par rapport à la DDHC, on a le rajout de l’adverbe “surtout”. Elle souligne discrètement


l’importance de ce droit.

Entraînement pour la négation


« Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »

Texte 6 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Préambule + 2 articles) 5


🗽
Texte 7 - Déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne
(Postambule Part.1)
Problématique
En quoi cette déclaration permet-elle à Olympe de Gouges d’exhorter les femmes ?

Comment l’auteur argumente et invite la femme à réclamer ses droits ?

Introduction
Le 18ème est un siècle principalement marqué par la Révolution française de 1789 et le
renversement de la monarchie. C’est dans ce contexte que la Déclaration des droits de la Femme
et de la Citoyenne a été écrite en 1791 suite à la DDHC de 1789. La DDFC est un projet de texte
législatif français écrite par Marie Gouze qui a décidé d’arborer le surnom de ‘Olympe de
Gouges”. C’est une femme de lettres française & une femme politique, et elle est considérée
comme une des pionnières du féminisme français. La DDFC est une sorte de texte parodique de
la DDHC : elle reprend la même structure de la DDHC, en ajoutant une adresse aux hommes et
un postambule. Suite à la Révolution française, Marie Gouze a constaté que la situation des
femmes ne s’est pas du tout amélioré : c’est pour cela qu’elle écrit la DDFC dans le but de
dénoncer cela. L’extrait dont il est question est la première partie du postambule où OdG va
s’adresser de manière directe à la femme pour exposer ses différents arguments et pour les
éveiller.

En quoi cette déclaration permet-elle à Olympe de Gouges d’exhorter les femmes ?


Dans un premier temps, nous verrons un appel au réveil. Ensuite, on a un constat amer que
dresse Olympe de Gouges. Après, OdG réfute la situation pour pouvoir finir avec un second
appel au réveil. (j’doismettreleslignes)

Texte & Lecture expressive

Texte 7 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.1) 1


lls.fr/ddfcp74

Analyse linéaire du Postambule part.1


Premier mouvement : Appel au réveil (L.1 à L.2)

“Femme, réveille-toi; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout


l’univers; reconnais tes droits. “

L.1-2 : Apostrophe autoritaire des femmes : c’est aux femmes qu’OdG s’adresse.

Tutoiement créant une sorte de proximité avec le lecteur qui se sent concerné.
Emploi de l’impératif et de la parataxe : La parataxe témoigne d’une intensité suggérant
que ce combat ne sera pas facile. Elle accélère également le rythme par l’impératif.
Elle appelle à une urgence pour se réveiller. Entre les 2 impératifs : métaphore du tocsin de
la raison symbolisant la révolution et hyperbole & Complément circonstancielle de lieu
“dans tout l’univers” impactant le lecteur.

Deuxième mouvement : Constat amer (L.2 à L.6)

Texte 7 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.1) 2


“Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de
fanatisme, de superstition et de mensonges”

L.3-4 : Accumulation et énumération de termes dépréciatifs correspondant à l’Ancien Régime


et insiste sur la société d’avant. C’est une sorte de blâme, et le lecteur se sent submerger par
cette accumulation.

“Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de


l’usurpation.”

L.4-5 : Métaphore hyperbolique du flambeau de la vérité assimilant la Révolution à une éclaricie


dans la nuit de l’histoire. Eloge de la Révolution.

“L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux


tiennes pour briser ses fers.”

L.6-7 : Les femmes ont participé à la Révolution et ont grandement aidé. Hyperbole “Homme
esclave” soulignant l’ancienne bassesse des sujets devenus citoyens.

Troisième mouvement : Réfute la situation (L.6 à L.8)

“Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne.”

L.7-8 : Parallélisme syntaxique avec la répétition de “devenu”. Elle reprend le même verbe et
donne un effet rapide. Elle relève une injustice et une trahison de la part de l’homme qui s’est
servi de la femme.

“Ô femmes! femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles? Quels sont les


avantages que vous avez recueillis dans la Révolution?”

L.8-9 : Répétition de “femmes” —> Ce postambule est doué d’une forte oralité invitant à l’action
immédiate. Elle va interpeller les femmes pour qu’elle se rende compte de leur situation actuelle
par l’apostrophe. Elle cherche à susciter l’action par des questions rhétoriques. Modalité
exclamative interpellant le lecteur et attirant son attention.
L.9-10 : Elle pose une vraie question sur les avantages qu’elles ont recueillies : les femmes sont
encore plongés dans l’obscurité des préjugés et OdG les exhorte à en sortir.

“Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé.”

Texte 7 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.1) 3


L.10-11 : Réponse à la question de manière péjorative. Parallélisme entre les deux réponses.
C’est une phrase nominale pour aller direct dans le but renforçant le blâme et interpellant la
femme. C’est un PARADOXE car les femmes ont gagné en mépris à la Révolution.

Quatrième mouvement : Appel à la révolte (L.9 à L.24)


“Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des
hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction
des injustices de l’homme.”

L.11-13 : La parataxe dans la question rhétorique “Votre empire est détruit” souligne la
dureté. Elle met l’accent sur la bassesse de la condition des femmes pour pouvoir au mieux les
soulever et les ramener dans son camp.
Le présent de l’indicatif souligne l’urgence de la situation présente et l’urgence de la
rébellion. Emploi du substantif “La conviction des injustices de l’homme”.

“La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la


nature”

L.14-15 : Premier argument fondé sur la nature : il est naturel que les femmes réclament leurs
droits. C’est une raison légitime. Elle fonde ses revendications sur l’observation de la nature :
l’égalité des sexes est naturelle.

“Qu’auriez vous à redouter pour une si belle entreprise ?”

L.15 : Procédé d’accumulation, absence de subordonnée.

Superlatif “une si belle entreprise”. Conditionnel hyperbolique.

“Le bon mot du législateur des noces de Cana ?”

L.16 : Référence religieuse de la réponse du Christ qui n’a plus lieu d’être vu que c’est un Etat
laïque (Jésus qui dit “Que me veux-tu, femme ?”. )

Périphrase “législateur des noces de Cana”. Critique à l’égard du christiannisme.

“Craignez-vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale,


longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de

Texte 7 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.1) 4


saison, ne vous répètent, femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et
nous ?”

L.17-20 : Prosopopée —> elle fait parler une personne absente. Elle imagine un dialogue et crée
un parallèle avec le législateur français qui adopterait la même attitude que le Christ lors des
noces de Cana.

“Tout, auriez vous à répondre.”

L.20-21 : Olympe de Gouges répond pour les femmes avec un effet de rupture marqué par le
pronom “tout” placé en début de phrase. Ce postambule projette donc les femmes vers l’avenir
en mettant en scène leur confrontation face aux hommes. Cela montre qu’elle défend l’égalité.

“S’ils s’obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en


contradiction avec leurs principes”

L.21 : Proposition subordonnée circonstancielle de condition : elle anticipe l’argumentation


des hommes. Métaphore : oppression masculine assimilée à une faiblesse des hommes.

“Opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de


supériorité ; réunissez vous sous les étendards de la philosophie ; déployez
toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux,
nos serviles adorateurs”

L.22-26 : OdG guide les femmes avec vigueur et emploie l’impératif pour les appeler à se
rebeller. Interpellation du lecteur.

Enchaînement de verbes d’action et appel à la révolte.: Elle les exhorte à lutter. Antithèse
“force de la raison - vaines prétentions” montrant l’opposition entre les hommes et les
femmes. Les femmes seraient donc les véritables défenseuses de l’égalitarisme
révolutionnaire.
“Vous verrez bientôt” → Futur de l’indicatif. Elle affirme avec certitude la victoire des
femmes.

“Nos serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec
vous les trésors de l’Être suprême. Quelles que soient les barrières que
l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à
le vouloir.”

Texte 7 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.1) 5


L.27-30 : Dénigration de l’homme. Cependant, la conjonction de coordination “mais” marque
l’opposition et réaffirme à nouveau le fait que les femmes souhaitent l’égalité et non pas la
supériorité de la femme.

Conclusion :
En conclusion, Olympe de Gouges cherche à exhorter la femme en exposant différents
arguments : elle fait référence à l’Ancien Régime et parle de la Révolution qui a éclairé l’ancien
temps. Cependant, la femme n’a rien recueilli, malgré sa forte participation à la Révolution. Elle
est restée soumise à l’Homme et a été obligé de subir cette injustice continue, et c’est
précisément cela qu’essaye Olympe de Gouges de faire comprendre pour mieux exhorter la
femme. Elle l’appelle à la révolte, son postambule est justifié et a une forte portée oratoire, et elle
réussit à appuyer sur les bons points.

On peut comparer ce texte à la scène 13 de la Colonie.

Texte 7 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.1) 6


🗽
Texte 8 - Déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne
(Postambule Part.2)
Problématique
Comment Olympe de Gouges invite-t-elle son lecteur à se questionner sur le mariage et à
être favorable à l’instauration de nouvelles lois ?

Introduction
Le 18ème est un siècle principalement marqué par la Révolution française de 1789 et le
renversement de la monarchie. C’est dans ce contexte que la Déclaration des droits de la Femme
et de la Citoyenne a été écrite en 1791 suite à la DDHC de 1789. La DDFC est un projet de texte
législatif français écrite par Marie Gouze qui a décidé d’arborer le surnom de ‘Olympe de
Gouges”. C’est une femme de lettres française & une femme politique, et elle est considérée
comme une des pionnières du féminisme français. La DDFC est une sorte de texte parodique de
la DDHC : elle reprend la même structure de la DDHC, en ajoutant une adresse aux hommes et
un postambule. Suite à la Révolution française, Marie Gouze a constaté que la situation des
femmes ne s’est pas du tout amélioré : c’est pour cela qu’elle écrit la DDFC dans le but de
dénoncer cela. L’extrait dont il est question est la deuxième partie du postambule dans lequel
Olympe de Gouges parle de l’innocence des femmes bafouée en raison du mariage ainsi que de
la nécessité de l’instauration de nouvelles lois.
Comment Olympe de Gouges invite-t-elle son lecteur à se questionner sur le mariage et à être
favorable à l’instauration de nouvelles lois ?
Premièrement, on a des exemples que donne OdG pour mieux illustrer son idée, après on a la
volonté de changer les lois. Ensuite, on a OdG qui décrit son rôle pour ensuite enchaîner avec le
droit des enfants bâtards pour finir avec le passage à l’action (j’doismettreleslignes -
tulesasmisgg)

Texte
“D’autres exemples encore plus touchants s’offrent à la raison. Une jeune personne sans
expérience, séduite par un homme qu’elle aime, abandonnera ses parents pour le suivre ; l’ingrat
la laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance sera

Texte 8 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.2) 1


inhumaine ; si elle a des enfants, il l’abandonnera de même. S’il est riche, il se croira dispensé de
partager sa fortune avec ses nobles victimes. Si quelque engagement le lie à ses devoirs, il en
violera la puissance en espérant tout des lois. S’il est marié, tout autre engagement perd ses
droits. Quelles lois reste-t-il donc à faire pour extirper e vice jusque dans la racine ? Celle du
partage des fortunes entre les hommes et les femmes, et de l’administration publique. On conçoit
aisément que celle qui est née d’une famille riche, gagne beaucoup avec l’égalité des partages.
Mais celle qui est née d’une famille pauvre, avec du mérite et des vertus ; quel est son lot ? La
pauvreté et l’opprobre. Si elle n’excelle pas précisément en musique ou en penture, elle ne peut
être admise à aucune fonction pulbique, quand elle en aurait toute la capacité. Je ne veux donner
qu’un aperçu des choses, je les approfondirai dans la nouvelle édition de tous mes ouvrages
politiques que je me propose de donner au public dans quelques jours, avec des notes.

Je reprends mon texte quant aux moeurs. Le mariage est le tombeau de la confiance et de
l’amour. La femme mariée peut impunément donner des bâtards à son mari, et la fortune qui ne
leur appartient pas. Celle qui ne l’est pas, n’a qu’un faible droit : les lois anciennes et inhumaines
lui refusaient ce droit sur le nom et sur le bien de leur père, pour ses enfants, et l’on n’a pas fait
de nouvelles lois sur cette matière. Si tenter de donner à mon sexe une consistance honorable et
juste, est considéré dans ce moment comme un paradoxe de ma part, et comme tenter
l’impossible, je laisse aux hommes à venir la gloire de traiter cette matière ; mais, en attendant,
on peut la préparer par l’éducation nationale, par la restauration des moeurs et par les
conventions conjugales.”

Analyse linéaire du Postambule part.2


Premier mouvement : Les exemples (l.170 - l.179 (”perd ses droits”))

“D’autres exemples encore plus touchants s’offrent à la raison.”

Alerte du lecteur. Evocation des ‘exemples” au pluriel sans les évoquer. Elle précise que ce
sont des exemples touchants. Le lecteur va comprendre que cette situation qu’elle va
évoquer est source de pitié comme nous le montre l’adverbe d’intensité “encore plus”.

“Une jeune personne sans expérience, séduite par un homme qu’elle aime,
abandonnera ses parents pour le suivre “

Evocation de l’exemple par l’article indéfini “une” marquant l’anonymat de la personne. Elle
dresse le portrait et le récit d’une” jeune femme sans expérience”, “séduite par l’homme
qu’elle aime”. C’est une allégorie de la fragilité féminine incitant et provoquant la pitié au
lecteur. Le participe passé “séduite” suggère la naïveté de la jeune femme et sa position
de victime

Texte 8 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.2) 2


“L’ingrat la laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui,
plus son inconstance sera inhumaine ; si elle a des enfants, il
l’abandonnera de même.”

L’homme, quant à lui, incarne l’ingratitude masculine : Adjectif péjoratif : “l’ingrat” -


“inconstance” - “inhumaine”. L’adjectif “inhumaine” suggère que l’homme a perdu ses
qualités humaines de constance et d’empathie que la femme a préservées.

Elle se projette dans le futur “laissera” (Futur, indicatif) et montre le sort de la jeune fille.

Parallélisme en “plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance sera inhumaine”.
L’adverbe “plus” marque une ingratitude montante de l’homme.

“S’il est riche, il se croira dispensé de partager sa fortune avec ses


nobles victimes. Si quelque engagement le lie à ses devoirs, il en
violera la puissance en espérant tout des lois. S’il est marié, tout autre
engagement perd ses droits.”

Elle utilise la conjonction “si” : elle montre en quelques mots le début du mariage et ce qui
va lui arriver juste après. C’est l’homme qui effectue les actions et c’est la femme qui subit (de
même pour les enfants). La présence d’enfants le rend encore plus ingrat.

Métaphore “Ses nobles victimes” désignant les femmes et les enfants. C’est une sorte
d’ironisme. L’homme ne partage sa fortune et bénéficie de privilèges. C’est lui qui est
protégé par la loi même s’il se comporte de manière immorale. Le lecteur va alors être touché
par le sort de cette femme.

Imagination des conditions “si”. Parallélisme entre les deux subordonnées de condition
“S’il est riche... tout engagement perd ses droits”. Le lecteur va être interpellé, touché, et
alerté par la condition des femmes à cette époque. Il va éprouver de la pitié pour cette jeune
femme innocente.

Deuxième mouvement : Changement de lois (l.179 - l.187)

“Quelles lois reste-t-il donc à faire pour extirper le vice jusque dans la
racine ?”

Interrogation et conjonction de coordination “donc”. Elle propose plusieurs lois (pluriel).


Elle ne va pas donner directement la loi et montre qu’elle est nécessaire, légitime, noble.
Après avoir eu pitié, le lecteur comprend la nécessité de la réforme. La fonction de la loi est
“d’extirper”.

Texte 8 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.2) 3


“Celle du partage des fortunes entre les hommes et les femmes, et de
l’administration publique.”

Réponse à la question : phrase courte et nominale. Elle demande une loi qui défend
l’égalité, la femme et le partage.

“On conçoit aisément que celle qui est née d’une famille riche gagne
beaucoup avec l’égalité des partages. Mais celle qui est née d’une famille
pauvre, avec du mérite et des vertus, quel est son lot ? La pauvreté et
l’opprobre. Si elle n’excelle pas précisément en musique ou en peinture,
elle ne peut être admise à aucune fonction publique, quand elle en aurait
toute la capacité.”

Pronom indéfini “On” pour généraliser pour faire en sorte que le lecteur soit concerné par ce
pronom.

Malgré la misère de la femme, elle continue de dresser un portrait mélioratif de cette dernière
: mérite, vertu. La conjonction de coordination “mais” marque l’opposition entre la famille
riche et la famille pauvre, ce qui est une antithèse. . La loi ne protège pas cette femme
innocente : cette femme va rencontrer la pauvreté et l’opprobre (déshonneur).

“elle ne peut être admise à aucune fonction publique” : négation. La femme va être exclue de
la vie publique et du travail. Même si elle est capable, elle n’en a pas l’autorisation.

Troisième mouvement : Le rôle d’Olympe de Gouges (l.188-191)

“Je ne veux donner qu’un aperçu des choses, je les approfondirai dans la
nouvelle édition de tous mes ouvrages politiques, que je me propose de
donner au public dans quelques jours, avec des notes.”

Elle commence à employer le pronom personnel “Je” & répétition. Elle montre que le
combat n’est pas fini et montre son engagement personnel. Elle éclaire. Elle joue bien un rôle
dans cette révolution.

Quatrième mouvement : Le droit des enfants bâtards (l.192 - l.200)

“Je reprends mon texte quant aux moeurs. Le mariage est le tombeau de la
confiance et de l’amour. La femme mariée peut impunément donner des

Texte 8 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.2) 4


bâtards à son mari, et la fortune qui ne leur appartient pas. “

Elle va évoquer le mariage de manière dépréciative et reprend la même argumentation en


boucle. Mariage est synonyme d’amour et de confiance, mais il est décrit comme le tombeau
de la confiance et de l’amour, s’opposant à l’idée de l’amour même (métaphore du
tombeau).

Evocation d’une situation où la femme trompe le mari et donne des enfants bâtards qui
pourront hériter de leur mari. Olympe de Gouges ne défend pas cette situation.

“Celle qui ne l’est pas n’a qu’un faible droit : les lois anciennes et
inhumaines lui refusaient ce droit sur le nom et sur le bien de leur père pour
ses enfants, et l’on n’a pas fait de nouvelles lois sur cette matière. “

Dénonciation de l’absence de droit de la femme. Paradoxe. Réclamation de nouvelles lois


contraires à tous les vices.

Les enfants bâtards ne pouvaient pas hériter de la fortune de leur père, ce qui est une
évocation de la situation personnelle d’Olympe de Gouges.

Cinquième mouvement : Passer à l’action

“Si tenter de donner à mon sexe une consistance honorable et juste est
considéré dans ce moment comme un paradoxe de ma part, et commenter
tenter l’impossible, je laisse aux hommes à venir la gloire de traiter cette
matière ; mais en attendant, on peut la préparer par l’éducation nationale,
par la restauration des moeurs et par les conventions conjugales.”

L’utilisation du pronom “je” rend le texte personnel et montre une véritable implication.
Conjonction de coordination “mais” marque l’opposition. Prétérition : elle fait semblant
d’accorder le pouvoir aux hommes pour prendre le pouvoir après.

“On” : généralisation. Ce n’est pas uniquement son combat personnel, mais bel et bien un
combat général où tout le monde doit participer pour accorder aux femmes des lois en leur
faveur.

Enumération : “par la restauration des mœurs, par les conventions conjugales, par
l’éducation nationale”.

Aujourd’hui, on peut clairement dire que Olympe de Gouges est l’une des premières
féministes.

Texte 8 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.2) 5


Texte 8 - Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (Postambule Part.2) 6
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Texte 9 - La Colonie (Scène 13)
Problématique
Dans quelle mesure cette scène permet-t-elle de combattre pour l'égalité, en divertissant le
spectateur tout en l'amenant vers une réflexion ?

Premier mouvement : La demande de participation à l’organisation de la


société (l.1 - l.5)

“Messieurs, daignez répondre à notre question ; vous allez faire des


règlements pour la république, n'y travaillerons-nous pas de concert ? À
quoi nous destinez-vous ?” - Arthénice

Interpelle, attire l’attention car direct dans l’action

Impératif —> prend la forme d’un ordre pour formuler une demande. Les femmes ne sont
pas intégrés à la politique à cette époque.

“À rien, comme à l'ordinaire.” - Hermocrate

Pronom indéfini “rien” —> réponse condescendante, représente le rôle des femmes.

“C'est-à-dire à vous marier quand vous serez filles, à obéir à vos maris
quand vous serez femmes, et à veiller sur votre maison : on ne saurait
vous ôter cela, c'est votre lot.” - Un autre homme

Explication du rien.

Enumération des obligations des femmes à cette époque. Le lot représente le destin, les
femmes ne peuvent rien faire d’autre.

Deuxième mouvement : Les femmes qui agissent après que les hommes
aient ignoré leurs demandes (l.6 - l.12)

“Est-ce là votre dernier mot ?” - Madame Sorbin

Texte 9 - La Colonie (Scène 13) 1


Interrogation, déception de sa part.

“Battez tambour ; (et à Lina) et vous, allez afficher l'ordonnance à cet


arbre.” - Madame Sorbin

Retour de l’impératif

Demande brève, place à l’action.

“Mais, qu'est-ce que c'est que cette mauvaise plaisanterie-là ? Parlez-leur


donc, seigneur Timagène, sachez de quoi il est question.” - Hermocrate

L’interrogation qui marque sa surprise. Il est pris de court, et est déstabilisé

Se retranche sur Timagène comme le montre l’impératif qui prend une forme de
supplication.

“Voulez-vous bien vous expliquer, Madame ?”

Politesse et bienséance, de sa qualité de noble.

“Lisez l'affiche, l'explication y est.”

L’impératif montre qu’elle donne un ordre. Elle se rebelle et arbore un ton hautain et
condescendant à l’image d’Hermocrate. Elle prend ainsi le dessus.

Troisième mouvement : l’énumération des différentes lois qu’elles


veulent mettre en place (l.13 - l.40)

“Elle vous apprendra que nous voulons nous mêler de tout, être associées
à tout, exercer avec vous tous les emplois, ceux de finance, de judicature
et d'épée.”

Vu que le spectateur ne peut pas lire l’affiche, elle explicite et éclaircit leur demande.

Parallélisme de construction entre les phrases pour appuyer leur demande d’être mêlées
de tout.

Le verbe de volonté “vouloir”, le rythme ternaire et la répétition accentuent ce désir de


participer aux domaines considérés comme exclusivement masculin.

Texte 9 - La Colonie (Scène 13) 2


Complément circonstanciel de manière “avec vous” —> elles demandent avant tout une
égalité et non la supériorité de la femme.

“D'épée, Madame ?”

Modalité interrogative —> Surprise, cela relève de l’imaginaire pour lui.

“Oui d'épée, Monsieur ; sachez que jusqu'ici nous n'avons été poltronnes
que par éducation.”

“Oui d’épée” —> Répétition pour appuyer et affirmer sa déclaration.

“Poltronnes” —> elle insinue que la peur a été transmise par l’éducation. Elle devance
l’argumentation d’Hermocrate. On assiste aux lois et leur justification pertinente qui
n'admettait par conséquent aucune opposition.

“Mort de ma vie ! qu'on nous donne des armes, nous serons plus
méchantes que vous ; je veux que dans un mois, nous maniions le pistolet
comme un éventail : je tirai ces jours passés sur un perroquet, moi qui vous
parle.”

Modalité exclamative —> juron.

Ton véhément, elle est plus dans l’action que le discours. Marivaux fait en sorte que les
arguments soient bien plus développés du côté des femmes.

“Nous serons plus méchantes que vous” —> comparatif de supériorité, elle est sûre d’elle
et des capacités des femmes.

“je veux” —> Verbe de volonté, ordre.

Comparaison “le pistolet comme un éventail” —> l’éventail est un objet très utilisé par les
femmes et appris très tôt aux jeunes filles. Il appuye sur le fait que le pistolet sera aussi
naturel qu’utiliser un éventail.

Pronom “moi qui vous parle” —> renforce sa détermination.

“Il n'y a que de l'habitude à tout.”

Les femmes ne sont pas inférieures à l’homme de nature. Elle revient sur la comparaison.

Texte 9 - La Colonie (Scène 13) 3


“De même qu'au Palais à tenir l'audience, à être Présidente, Conseillère,
Intendante, Capitaine ou Avocate.”

Enumération des métiers les plus importants avec des syllabes fortes, considérés comme
impossible pour une femme. Elle l’emploie au féminin.

“Des femmes avocates ?”

Modalité interrogative marquant sa surprise. Il pense que c’est absurde. Il y a une absence
d’argumentation.

“MADAME SORBIN : Tenez donc, c'est que nous n'avons pas la langue
assez bien
pendue, n'est-ce pas ?
ARTHENICE : Je pense qu'on ne nous disputera pas le don de la parole.”

Négation : on ne peut pas réfuter le fait.

Insolence & Ironie : humour pour le spectateur de l’époque, venant d’une femme.

Utilisation du cliché des discussions avec les femmes, et aussi leur qualité d’éloquence, qui
est une qualité indispensable pour un avocat.

“Vous n'y songez pas, la gravité de la magistrature et la décence du


barreau ne s'accorderaient jamais avec un bonnet carré sur une cornette
…”

Négation “Vous n’y songez pas” —> irréalisable pour lui.

“magistrature”, “bareau”, négation “s’accorderaient jamais” —> Renvoie aux hommes qui ne
voudront pas d’une femme avocate

“bonnet carré sur une cornette” —> “bonnet carré” renvoie à la coiffure des juges, et la
“cornette” renvoie à la coiffe féminine.

“Et qu'est-ce que c'est qu'un bonnet carré, Messieurs ? Qu'a-t-il de plus
important qu'une autre coiffure ? D'ailleurs, il n'est pas de notre bail non
plus que votre Code ; jusqu'ici c'est votre justice et non pas la nôtre ; justice
qui va comme il plaît à nos beaux yeux, quand ils veulent s'en donner la

Texte 9 - La Colonie (Scène 13) 4


peine, et si nous avons part à l'institution des lois, nous verrons ce que
nous ferons de cette justice-là, aussi bien que du bonnet carré, qui pourrait
bien devenir octogone si on nous fâche ; la veuve ni l'orphelin n'y perdront
rien.”

Enervement visible. Le dialogue se transforme en débat/dispute.

“votre justice et non pas la nôtre” —> Montre que les défauts de la justice vient des hommes
car ils sont seuls à la diriger.

“qui pourrait bien devenir octogone si on nous fâche” —> humour pour le spectateur.

“Et ce ne sera pas la seule coiffure que nous tiendrons de vous…”

Référence aux cornes des maris trompés, ce qui donne une image dégradante de la femme.

“Ah ! la belle pointe d'esprit ; mais finalement, il n'y a rien à rabattre, sinon
lisez notre édit, votre congé est au bas de la page.”

“Congé” & “bas de la page” —> champ lexical de la fin.

Texte 9 - La Colonie (Scène 13) 5


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Texte 10 - Les Fleurs du Mal - La
Charogne
Problématique :
Comment, par le biais de l’écriture poétique, Baudelaire opère-t-il une alchimie poétique
pour transformer la laideur en beauté ?

Dans quelle mesure le poème montre-t-il l‘alchimie poétique ?

Les mouvements de la Charogne


Circonstance de la rencontre (v.1 et 2)

Description réaliste de la Charogne (v.3 à 8)

L’action de la nature (Transformation) (v.9 à 14)

Retour brutal à la boue (v.15 et 16)

La mort devient vie (v. 17 à 24)

Accomplissement de l’alchimie. Le corps disparaît au profit d’un nouveau monde (v.25


à 28)

Première strophe:
Il crée une sorte d’attente en évoquant la charogne qu’au troisième vers.

Utilisation de l’imparfait et du pronom “vous”.

Adjectifs mélioratifs “beau” et “doux” faisant référence à l’idéal, l’or.

Evocation de la nature comme pour enjoliver le tout.

La Charogne va contraster avec tout ce qui est évoqué précédemment. Il évoque brutalement
la réalité avec l’adjectif “infâme” qui va accentuer la laideur de la charogne.

Hypotypose —> elle est présentée sur un lit.

Métaphore du lit —> Nous invite à avoir une vision différente de la charogne.

Effet de mouvement et alternance entre alexandrin et octosyllabe —> l’auteur le fait


délibérément comme pour donner une certaine vie à la charogne.

Texte 10 - Les Fleurs du Mal - La Charogne 1


Deuxième strophe:
Personnification de la charogne —> il la rend ainsi humaine.

Charogne humaine renforcée par la comparaison avec une femme lubrique et l’évocation
des jambes.

Evocation du sens du toucher —> la charogne est brûlante au lieu d’être froide, montrant
qu’elle est encore en vie.

La charogne est sujet de verbes d’action. Elle devient l’invitation au plaisir charnel.

Création de rythme avec l’enjambement.

Troisième strophe:
L’adjectif démonstratif “cette “parle de la pourriture. La charogne redevient ainsi dela boue.

Le soleil vient illuminer et sublimer la pourriture. C’est une action qui va réchauffer le corps et
lui redonner vie.

Cette charogne s’inscrit dans le cycle de la vie : l’hyperbole “au centuple” l’inscrit à la grande
nature.

Quatrième strophe:
La conjonction de coordination “Et” relie les deux strophes ce qui crée un rythme rapide.

L’imparfait met en valeur la durée.

La carcasse est superbe, mais ce mot peut dire soit “orgueilleux”, soit “majestueux”. On a une
tension entre le spleen est l'idéal.

La comparaison entre la charogne et la fleur lui permet d’atteindre l'idéal. Cependant il met
un point, et il revient à la boue.

Evocation de l’odorat.

En tant que poète, il ne se considère pas comme les autres. La femme, qui est de retour, a
eu un sentiment de dégoût et de répulsion.

Cinquième strophe:
Il revient à la vue et évoque avec détail le ventre.

Champ lexical de la mort et de la macération. Les détails → larves, mouches.

On a des verbes d’action (bourdonnaient, sortaient, coulaient) → c’est une description


réaliste utilisant la vue et le son, malgré le fait que le corps est plein de vies (comme nous le
montre le pluriel).

Texte 10 - Les Fleurs du Mal - La Charogne 2


Sixième strophe:
Il n’y a plus de venture, de mouches, de larves. Ils sont repris dans “tout cela” qui est un
indéfini.

Comparaison avec une vague —> la vie est encore plus détaillée et précise dans ce
quatrin. Il enlève le réalisme pour le sublimer.

Enumeration de verbes d’action montrant qu’il y a des mouvements dans la charogne.

Septième strophe:
Comparaison musicale : Transformation artistique de l’horreur. Baudelaire efface l’horreur et
se tourne vers le sublime.

Texte 10 - Les Fleurs du Mal - La Charogne 3


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Texte 11 - Les Fleurs du Mal - Le
Serpent qui Danse
Problématique :
Comment Baudelaire opère-t-il une transformation par l‘alchimie poétique de l‘or à la boue
?

Premier mouvement : Le corps


Première strophe :
Il s’exprime à la première personne. On y retrouve un éloge de l’être aimé, un éloge du corps
de l’être aimé renforcé par la tournure hyperbolique, la modalité exclamative et le verbe
aimer renforcé par l’apostrophe “chère”.

Marques de l’éloge —> adjectif mélioratif “beau” avec l’intensif “si”.

Témoignage de son affection à travers le regard admiratif sur le corps de la femme désirée.

Comparaison avec une étoffe “Comme une étoffe vacillante” —> le corps de la femme
est comparé à une étoffe précieuse qui brille, rappelant l’or.

Contraste avec le terme “indolente”. on imagine une certaine intimité sensuelle. Il est en
contact avec le corps offert dans une posture nonchalante. On imagine un corps nu sans
mouvement.

L’étymologie du mot “indolente” est un indice qui ternit la beauté de la femme et qui
nuance tout ce qui est dit précédemment. Elle ne souffre pas, n’a pas d’émotion, ni d’amour.
Elle ne pourra pas permettre au poète d’atteindre son idéal.

Sens évoqué : la vue, et le toucher qui est dissimulé.

Deuxième mouvement : La chevelure


Deuxième strophe :
Evocation de la chevelure et non pas le corps en entier sous forme de blason. Elle est
associée à l’idéal. “Profonde” —> richesse de la chevelure.

Texte 11 - Les Fleurs du Mal - Le Serpent qui Danse 1


L’adjectif possessif “ta” montre qu’il s’adresse à la femme. La chevelure “profonde” permet
de s’imaginer la texture des cheveux, s’assimilant avec le toucher.

L’auteur veut utiliser de nombreux sens & de nombreux termes au pluriel montrant un éveil
des sens du poète avec le contact de la chevelure : le toucher, la vue et l’odorat.

Accumulation de termes permettant de faire l’éloge de cette partie du corps —> blason.

Termes au pluriel —> éveil des sens du poète avec le contact de la chevelure.

Métaphore filée : il associe la chevelure à la mer renforçant l’éloge, la beauté de la femme,


l’admiration du poète et l’associe à la nature.

Adjectif “âcres” —> qualifie le parfum de fort et va montrer que les sensations ne sont pas
toutes positives. Indice qui ternit l’or.

Enjambement apportant un enchaînement et met en valeur le mouvement.

Octosyllabe puis pentasyllabe : structure.

Troisième strophe :
Atmosphère construite : départ / voyage.

Lexique du voyage : “rêveuse”, “ciel lointain” associée à l’idée d’un renouveau.

Le rythme traduit particulièrement une impression de départ, et le va-et-vient des vagues.

Alternance de vers pars et impairs mime le déséquilibre dans l’ondulation du serpent qui
danse.

Troisième mouvement : Les yeux


Quatrième strophe :
“où rien ne se révèle de doux ni d’amer”, “deux bijoux froids” —> Introduction de la
thématique de l’insensibilité qu’on pouvait déjà percevoir dans les connotations associée au
“serpent”.

“Bijoux froids” = “yeux” —> Métaphore.

On a encore un indice qui ternit l’or. C’est + direct dans ce quatrain : “l’or avec le fer”.

La figure de la femme est fascinante et inquiétante.

La négation “ne se révèle de doux ni d’amer” souligne cette impression d’insensibilité et


d’impassibilité.

Antithèse “doux” / “amer” & “or” / “fer” —> Renvoie à un contraste entre les deux
éléments. Il évoque un élément relevant de l’or pour ensuite le mettre en comparaison avec

Texte 11 - Les Fleurs du Mal - Le Serpent qui Danse 2


un élément de la boue.

Quatrième mouvement : Le corps


Cinquième strophe :
“À te voir” —> le poète est placé en position de spectateur fasciné par une danse sensuelle.

Comparaisons animalières —> impression de métamorphose.

Les assonances sont éloquentes ici pour évoquer cette danse fascinante et inquiétante —>
“abandon”, “cadence”, “danse”, “bâton”.

Le rythme de la strophe semble mimer le rythme de la marche de la femme, puis la danse du


serpent.

Strophe centrale du poème.

Cinquième mouvement : La tête


Sixième strophe :
Complément du nom “enfant” et l’adjectif “jeune” souligne l’innocence et contraste avec
la femme fatale qui était évoquée dans les vers précédents. On constate également une rime
avec “paresse” et “mollesse” accentuant cela.

Assonance en “an” donnant un effet de lenteur car c’est des choses qui se répètent.

Sixième mouvement : Le corps


Septième strophe :
Conjonction de coordination “et” reliant les deux strophes. On revient cette fois-ci au corps.

Invitation au désir comme nous le montre les verbes “se penche”, “s’allonge”, ét également la
comparaison “Comme un fin vaisseau”.

L’auteur fait un voyage onirique à travers les sensations provoqués par le corps de la femme.
Il atteint véritablement l’idéal, la jouissance. C’est un voyage sur l’eau.

Texte 11 - Les Fleurs du Mal - Le Serpent qui Danse 3


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Texte 12 - Les Fleurs du Mal - Les
Petites Vieilles
Problématique :
Comment l’auteur invite-t-il le lecteur à avoir un nouveau regard sur la vieillesse et les
conditions humaines?

Premier mouvement : les vieilles sont rejetées par la société


(boue)

Texte 12 - Les Fleurs du Mal - Les Petites Vieilles 1


Deuxième mouvement : Le rôle et la fonction du poète (l’or)

Texte 12 - Les Fleurs du Mal - Les Petites Vieilles 2


Texte 12 - Les Fleurs du Mal - Les Petites Vieilles 3
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Texte 13 - Le parti pris des choses -
Le Cageot

Problématique :
Comment Francis Ponge parvient-il à rendre l‘objet du quotidien
poétique?

Premier paragraphe
Il définit ensuite ce mot comme pourrait le faire un dictionnaire : un cageot est « une simple
caissette à claire-voie ». Il désigne enfin sa fonction qui est de transporter des denrées
périssables.

Avec humour, Ponge joue librement avec la langue. Il laisse entendre que « cageot » serait
un mot composé de « cage » et du dernier son de « cachot » (cage + ot = cageot). C'est un
mot-valise, deuxième strate du jeu de mot puisque la valise sert à transporter des objets,
comme le cageot.

Le poète ne cherche pas à nier la banalité de l'objet. À plusieurs reprises, il en souligne, au


contraire, la simplicité : il précise que le cageot n'est qu'une « simple caissette ». On peut le
« briser sans effort ». C'est un objet utile et fonctionnel. C'est ce que connotent les termes
« transport » et « usage » ou les verbes « vouer » et « servir ».

Le poète fait allusion aux aliments périssables qu'enferme le cageot. Il souligne la fragilité des
fruits (« une maladie », « la moindre suffocation »)

Texte 13 - Le parti pris des choses - Le Cageot 1


Deuxième paragraphe
Le Poète insiste maintenant sur le caractère éphémère de l'existence du cageot. Il précise
d'abord que cet objet, conçu pour être « brisé sans effort », ne sert pas deux fois. Il en déduit
comme une évidence que la vie du cageot est plus brève que celle des denrées qu'il
enferme.

Le cageot a une existence fragile et éphémère : il « ne sert pas deux fois » ; « il dure » « 
moins encore que ».

Cependant, le cageot est tout le contraire d'un objet méprisable. Le poète ne parle pas de
« denrées périssables » comme on le fait habituellement de façon dépréciative, mais de
« denrées fondantes ou nuageuses », expression mélioratives, comme si le cageot devenait
un écrin (cf L'Huître). L'objet est valorisé pour les services qu'il rend.

Cette valorisation indique que Ponge nous invite à la redécouverte d'un objet faussement
ordinaire : sous des apparences banales et médiocres, il enferme une réalité à la fois simple
et précieuse.

Troisième paragraphe
Complément circonstancielle de lieu montre qu’il est jeté à tous les coins de rues.

Pluriel “à tous les coins de rues” montrant que ce n’est pas un objet unique. C’est un objet
des plus banales relevant de la “boue”.

“tout neuf encore”, malgré qu’il soit neuf et que ça soit possible de l’utiliser, il est jeté sans
retour.

Personnification du cageot dans le dernier paragraphe relevant de la transformation


poétique. L’objet éprouve un sentiment “légèrement ahuri”. Humanisé, l’objet cesse d’être
décrit de manière distanciée et objective.

Évocation de l’éclat et de la lueur avec le verbe “luire” et “éclat”. On passe de l’obscurité à


la lumière, montrant une transformation. Le lecteur peut éprouver de l’admiration face à ce
cageot, mais également de la pitié.

Adjectif démonstratif “cet”

Négation “de ne s’appensantir” qui est une sorte d’ironie. L’auteur a écrit un poème entier sur
le cageot et demande finalement de ne pas s’attarder sur l’objet. C’est une sorte d’ironie et
d’humour.

Texte 13 - Le parti pris des choses - Le Cageot 2


👑
Texte 14 - La princesse de Cleves -
Portrait de Mlle de Chartres

Problématique :
En quoi l’éducation vertueuse voulue par Mme de Chartres va déterminer la suite du
roman?

Comment, à travers le portrait de Mlle de Chartres, Mme de Lafayette prépare-t-elle le


lecteur à la suite du roman ?

Premier mouvement : Portrait physique de Mlle de Chartres

Texte 14 - La princesse de Cleves - Portrait de Mlle de Chartres 1


Elle est présentée à l’indéfini/formule impersonnelle “Il parut alors une beauté à la cour” —
> permet d’avoir une propre image d’elle et de s’imaginer notre propre idéal de la beauté.
Cette formule peut rappeler celle des contes de fée : son apparition est de ce fait théâtralisée.
C’est un effet d’attente voulu par la narratrice.

La périphrase “une beauté” demeure vague et incertaine. L’adverbe “alors” traduit le


bouleversement que constitue l’apparition de cette inconnue à la Cour.

L’hyperbole “attira les yeux de tout le monde”—> montre que ce personnage est
exceptionnel dans la mesure où elle suscite l’attention d’un lieu où règne la beauté.

Le champ lexical de la magnificence “parfaite”, “admiration” —> montre la perfection


physique du personnage. Un certain procédé d’insistance et des répétitions accentuent
cette perfection physique.

“beauté parfaite” —> adjectif mélioratif & hyperbole accentuant sa beauté.

Champ lexical de la vue —> montre que l’autrice va faire une description physique et donne
à voir le personnage.

Elle peut être considérée comme l’allégorie de la beauté renforçant le caractère


exceptionnel du perso. On a l’impression que c’est une divinité qui apparaît sur la cour.

Tout le long de la description, on a la présence de la société, démontrant son importance.

Deuxième mouvement : Son rang social


Ce deuxième mouvement met l’accent sur le rang social de Mlle de Chartres → cela fait d’elle
une personne distinguée et exceptionnelle. On apprend qu’elle est de la même maison que le
vidage de Chartres et qu’elle est relativement élevée dans la société.

Le prestige de sa naissance s’ajoute à l’incroyable beauté de Mlle de Chartres —> superlatif


“une des plus grandes héritières de France”. Ainsi, elle est idéalisée. Alors qu’il s’attend à ce
que la narratrice lui livre plus de détails à son propos, c’est le personnage de Mme de
Chartres et l’éducation que sa fille a reçue qui va occuper l’essentiel du paragraphe suivant.

Troisième mouvement : Son éducation

Texte 14 - La princesse de Cleves - Portrait de Mlle de Chartres 2


Analepse —> on apprend la disparition du père et ce que ça provoque. Le fait qu’elle soit
sans père va mettre l’accent sur le rôle de la mère dans l’éducation donnée à sa fille.

Madame de Chartres est caractérisée grâce à une énumération de substantifs laudatifs,


d’un procédé d’accumulation + rythme ternaire amplifiant les qualités morales —> “le
bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires.”. Cela est renforcé par l’adjectif
hyperbolique “Extaordinaires”.

Le lecteur de l’époque comprend que l’éducation reçue par Madame de Chartres est parfaite.
Mlle de Chartres s’est éloignée de la cour, allant à l’encontre des pratiques de son époque.

L’implication de madame de Chartres dans son éducation est montrée dans le champ lexical
de l’éducation “donné ses soins”, “travailla”, “cultiver”, “songea aussi à lui donner”.

Sa mère lui a appris à cultiver sa beauté et son esprit, ce qui montre le caractère
exceptionnel de ce personnage. Cela peut paraître inné, mais c’est forcé par l’apprentissage.

Présent de vérité générale “la plupart des mères s’imaginent” → jugement et critique.

Le groupe nominal “une opinion opposée” —> Selon Mme de Chartres, il est primordial
d’évoquer le thème de l’amour si l’on désire en montrer le danger.

Imparfait de répétition “elle faisait souvent”, “elle lui montrait”, “elle lui en apprenait”, “elle lui
contait” —> montre que Mme de Chartres fait reposer son éducation sur le ressassement des
conseils. Pour que sa fille s’imprègne de cette vision pessimiste de l’amour, elle semble
reprendre, sans cesse, la même conversation.

Proposition principale “elle lui montrait ce qu’il a d’agréable” —> elle fait en sorte de
présenter les plaisirs de la passion.

Proposition subordonnée de but “pour la persuader plus aisément… dangereux” —> pour
rendre plus frappants les dangers qu’elle entraîne

Enumération “elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur
infidélité” —> portrait dévalorisant des hommes.

Substantif “quelle tranquillité suivait la vie d’une honnête femme” —> La vertu féminine est
présentée comme la clé du bonheur + champ lexical de la noblesse “éclat”, “élévation”,
“beauté”, “naissance” montrant les bienfaits de la vertu.

Texte 14 - La princesse de Cleves - Portrait de Mlle de Chartres 3


Discours indirect —> Mme de Chartres est la seule dont on entend les paroles.

Interrogatives indirectes “elle lui faisait voir quelle tranquillité… et combien…” —>
traduisent l’importance de la mère dans la vie de sa fille.

Mme de Chartres la met en garde contre les hommes et l’amour, mais elle lui dit de se méfier
également d’elle-même. (”par une extrême défiance de soi-même”). Le seul amour qui est
parti, c’est l’amour conjugal, qu’il faut distinguer de la passion, et qui permettra à Mlle de
Chartres d’être heureuse (”aimer son mari et en être aimée”).

Quatrième mouvement : Les projets de mariage


Après avoir vanté l’éducation de Mme de Chartres, l’autrice porte à nouveau son regard sur
l’héroïne.

Superlatif “Cette héritière était alors un des grands partis qu’il y eût en France” —> montre à
nouveau le caractère exceptionnel de la future princesse.

La mère est à la recherche d’un parti pour sa fille, expliquant son retour à la Cour.

Hyperbole “qui était extrêmement glorieuse” accentué par l’adverbe “extrêmement” —>
montre que Mme de Chartres a une opinion très avantageuse de sa fille et d’elle-même,
s’opposant à sa vertu.

Modalité négative “ne trouvait presque rien digne de sa fille” —> montre qu’aucun
prétendant ne semble à la hauteur de Mlle de Chartres.

Mlle de Chartres ne pourra pas échapper à une sorte de destinée. On voit les
caractéristiques d’une sorte d'héroïne tragique.

Texte 14 - La princesse de Cleves - Portrait de Mlle de Chartres 4


👑
Texte 15 - La princesse de Cleves -
La scène du bal

Problématique :

Texte 15 - La princesse de Cleves - La scène du bal 1


Comment Mme de Lafayette traite-t-elle en scène théâtrale cette première rencontre entre
deux de ces principaux personnages ?

Comment la rencontre entre les deux héros du roman est-elle mise en scène ?

Premier mouvement : Le portrait indirect (Premier paragraphe)


La Dauphine va faire un portrait mélioratif du duc de Nemours et la princesse de Clèves subit
cette situation.

Utilisation de verbes d’action faisant référence à madame la Dauphine —> Toutes les
actions sont menées par madame la Dauphine. Cela montre la place de la société. C’est elle
qui fait l’action et c’est madame de Clèves qui subit l’action.

Dans cette première partie, on retrouve le portrait du duc de Nemours précédant la rencontre.
Les temps (plus-que-parfait) le prouvent.

Ici on a une réponse au portrait de Mlle de Chartres. Il y a les mêmes expressions cela met
en parallèle les deux, et cela met aussi en valeur l’exceptionnalité des deux personnages.
Cela montre qu’il est aussi parfait que Mlle de Clèves pour prouver qu'ils sont faits l’un pour
l’autre. C’est pour ça que madame la Dauphine pousse à la rencontre. Il y a tout un travail
orchestré par madame la Dauphine qui peut faire référence à Dubois dans les Fausses
Confidences (répétition des verbes d’action).

Le lecteur est placé dans la même attente que la princesse de Clèves : on attend la rencontre
entre deux êtres d’exception. Le lecteur découvre le portrait du duc de Nemours.

Cette rencontre est déjà orchestrée par la société incarnée par madame la Dauphine. Elle va
provoquer la tentation, le trouble, et par la suite la souffrance.

Deuxième mouvement : Les préparatifs / Contexte de la rencontre


(Deuxième paragraphe)
Utilisation du passé simple “elle passa” —> on est en plein dans l’action, et dans le jour de la
rencontre.

CCL de lieu “au Louvre” —> La précision apportée à l’évocation de l’évènement participe à
créer une attente. C’est une soirée complète, fastueuse et royale.

La princesse doit apprêter sa personne pour se montrer à son avantage en public. Nous
comprenons combien les apparences sont importantes dans cette société de courtisans.

“Lorsqu’elle arriva, l’on admira sa beauté et sa parure…” —> rappelle le portrait de Mlle de
Chartres.

L’enchaînement de verbes d’action —> accèlérent les préparatifs du bal. Elle crée un effet
de succession d’action pour donner l’impression que le temps est très rapide pour mettre en

Texte 15 - La princesse de Cleves - La scène du bal 2


valeur la rencontre entre Mlle de Clèves et le Duc de Nemours.

Imparfait et proposition subordonnée conjonctive de manière. “et comme elle dansait


avec monsieur de Guise” —> action de second plan.

Evénement perturbateur & passé simple “il se fit un assez grand… à qui on faisait place”
—> Mme de Lafayette éveille notre attention en sollicitant notre ouïe. Un personnage
important est arrivé et trouble la fête. On comprend que le nouvel arrivant est un personnage
puissant. Il fait une entrée fracassante et auditive. Tout le monde le regarde et lui accorde son
attention. Toute la cour lui permet d’entrer. Cela met en valeur son importance. On voit une
certaine symétrie entre les deux présentations des personnages : les deux sont
exceptionnels et se démarquent des autres courtisans.

Description laudative & éloge rapide de M. de Nemours sur sa naissance « Ce prince »,
son allure « difficile de ne pas être surprise », sa prestance « l’air brillant qui était dans sa
personne ».

Utilisation de la vue et de l’ouïe. Toute la cour espère qu’elle va se trahir, mais elle cache ses
véritables sentiments en se montrant indifférente et en se dissimulant.

Eloge hyperbolique de la beauté de la princesse “sans avoir un grand étonnement”.

Toutes les indications montrent le début des sentiments de la princesse de Clèves. Elle est
surprise.

"L'air brillant qui était dans sa personne” → le duc provoque un effet qu’on pourrait qualifier
de coup de foudre sur la princesse de Clèves. C’est un choc.

Conjonction de coordination “mais” —> cela ne marque pas la contradiction ou


l’opposition, mais plutôt la complémentarité. Le point de vue du duc et de la princesse se
complète.

Troisième mouvement : La scène du bal (Troisième paragraphe)


Le point de vue change, nous sommes sur une focalisation interne de M. de Nemours, qui
une nouvelle fois idéalise la beauté de madame de Clèves: « Monsieur de Nemours fut
tellement surpris de sa beauté », « marques de son admiration ». Le ton est encore fortement
hyperbolique.

Le début du paragraphe marque aussi le premier rapprochement physique entre les deux
« lorsqu’il fut proche d’elle ».

L’action débute au passé simple « Lorsqu’ils commencèrent à danser ». On a une


construction d’une scène théâtrale avec les 2 acteurs et le public comme nous le montre la
tournure impersonnelle “il s’éleva dans la salle un murmure de louanges”.

Texte 15 - La princesse de Cleves - La scène du bal 3


Le couple est harmonieux, et leur danse aimante tous les regards. Ils sont à l’intérieur de la
narration et de la façon de raconter.

Les personnages qui subissent les actions : le duc de Nemours et la princesse de Clèves →
enchaînement d’action. Cela renforce la tragédie car il y a une force qui influe. La princesse
et le duc ne peuvent pas désobéir.

Changement de point de vue → c’est la société qui regarde maintenant “le roi et les reines”.
Leur mention éclaire la scène de prestige et surtout rappelle que la Princesse de Clèves est
aussi un roman historique, un témoignage sur la cour de Louis XIV.

“qu’ils ne s’étaient jamais vus, et trouvèrent quelque chose de singulier de les voir danser
ensemble sans se connaître” —> Evocation du coup de foudre. L’alchimie semble opérer dès
leur premier contact.

La position supérieure du couple royale est rappelée dans la dernière phrase “Ils les
appelèrent quand ils eurent fini, sans leur donner le loisir de parler à personne” —> les roi et
la reine vont jouer les entremetteurs, de spectateurs, ils deviennent acteurs au discours
indirect : “et leur demandèrent s’ils n’avaient pas bien envie de savoir qui ils étaient, et s’ils
ne s’en doutaient point.”

Le discours indirect montre que la cour cherche à ce que la princesse de Clèves se


trahisse. Si la princesse de Clèves dit qu’elle a reconnu le duc de Nemours, elle avoue
indirectement qu’elle l’a trouvé agréable, et qu’elle valide le portrait mélioratif dressé par
madame la Dauphine. On voit donc que la cour joue un rôle majeur et veut s’amuser de
l’intrigue et des difficultés que la princesse de Clèves peut rencontrer.

Quatrième mouvement : Le dialogue !


Le discours direct de Nemours avoue qu’il a reconnu la princesse. On constate une certaine
arrogance. Il la sauve comme nous le montre l’emploi de la négation.

Madame la Dauphine souhaite piéger la princesse de Clèves. Elle cherche à provoquer un


aveu et à la coincer. L’image qu’est donnée de la cour est une image immorale et hypocrite.
Elle arbore un ton sarcastique.

Le discours direct de la princesse de Clèves n’est pas directement adressé au duc de


Nemours en raison de la société et de la morale. Elle est un peu embarrassée car elle est
mariée et que toute la cour la force à se trahir et à trahir son mari. Le but est de lui faire
avouer qu’elle a des sentiments pour lui et qu’elle reconnaît sa grande beauté. Elle emploie
une négation totale pour cacher ses sentiments.

Texte 15 - La princesse de Cleves - La scène du bal 4


👑
Texte 16 - La Princesse de Cleves -
L’aveu et le renoncement
Problématique :
Dans quelle mesure la princesse de Clèves renonce-t-elle aux passions dans cet extrait
muant une scène d’aveu en une scène d’adieu?

Mouvements:
1er mouvement : Une amorce à l’aveu (l.1 à 8)

2nd mouvement: Aveu amoureux (l.8 à 12)


3ème mouvement: renoncement justifié (l.12 à 27)

4nd mouvement : le duc de Nemours / dialogue (l.29 à 33)

Premier mouvement : Introduction de l’aveu !

“ - Je veux vous parler encore avec la même sincérité que j’ai déjà
commencé, reprit elle, et je vais passer par-dessus toute la retenue et
toutes les délicatesse que je devrais avoir dans une première conversation,
mais je vous conjure de m’écouter sans m’interrompre. “

Présence du tiret, annonciateur d’une conversation entre les deux personnages. On peut
également remarquer que la conversation sera menée par la Princesse de Clèves et peut
s’apparenter à une tirade dans le théâtre. On peut remarquer qu’elle est plutôt dans
l’argumentation plutôt que dans un aveu spontanée.

C’est un “Je” qui s’adresse à un “Vous”. L’auteur a voulu mettre en valeur ce discours en
mettant en scène un dialogue. Ainsi, pour la première fois dans le livre, c’est la princesse de
Clèves qui s’individualise et s’exprime en son nom sans être sous l’influence de la Cour /
discours direct.

Conjonction de coordination “mais” marquant l’opposition.

Texte 16 - La Princesse de Cleves - L’aveu et le renoncement 1


Présence du champ lexical de la communication à travers le verbe “parler”, et d’autres
termes associés à ce lexique sémantique : “conversation”, “écouter, “interrompre”. On a
également des marques de la première et de la deuxième personne annonçant pour la suite
du discours un aveu sincère.

“ je crois devoir à votre attachement la faible récompense de ne vous


cacher aucun de mes sentiments, et de vous les laisser voir tels qu’ils
sont.”

Emploi de la litote de la part de la Princesse de Clèves. Elle avoue indirectement ses


sentiments amoureux. Elle parle d’attachement et de ses sentiments qu’elle laisse voir.

La négation montre qu’elle ne va rien cacher et faire preuve de transparence. Elle précise un
peu plus l’objet de son aveu qui est un aveu de sentiment. —> “de ne vous cacher aucun de
mes sentiments”.

“Ce sera apparemment la seule fois de ma vie que je me donnerai la liberté


de vous les faire paraître”

Champ lexical du dévoilement “paraitre”.

Le terme “liberté” montre le fait que c’est la première fois qu’elle va se révéler, sans les
contraintes de la Cour et de la société. (?)

Deuxième mouvement: L’aveu amoureux

“néanmoins je ne saurais vous avouer, sans honte, que la certitude de


n’être plus aimée de vous, comme je le suis, me paraît un si horrible
malheur, que, quand je n’aurais point des raisons de devoir
insurmontables, je doute si je pourrais me résoudre à m’exposer à ce
malheur.”

Litote “je ne serais plus aimer de vous” par cette phrase elle révèle qu’elle partage les
mêmes sentiments que le duc de Nemours

L’amour est associé à la douleur et à la perte : Hyperbole par l’utilisation de superlatifs


“insurmontables”, “un si horrible malheur”. Madame de Lafayette met ainsi en garde les
lecteurs de l’époque concernant les dangers de la passion…

Proposition subordonnée circonstancielle de condition “ je doute que je pourrais me


résoudre à m’exposer à ce malheur” —> On s’attend à ce qu’elle soit heureuse de pouvoir

Texte 16 - La Princesse de Cleves - L’aveu et le renoncement 2


révéler ses sentiments mais le ton tragique de ses paroles révèle une autre débouchée

Troisième mouvement: Le renoncement justifié

“Je sais que vous êtes libre, que je le suis, et que les choses sont d’une
sorte que le public n’aurait peut-être pas sujet de vous blâmer, ni moi non
plus, quand nous nous engagerions ensemble pour jamais. Mais les
hommes conservent ils de la passion dans ces engagements éternels ?
Dois-je espérer un miracle en ma faveur et puis-je me mettre en état de
voir certainement finir cette passion dont je ferais toute ma félicité ?”

Conjonction de coordination “Mais” qui marque l’opposition. Elle revient à son point de
vue.

Présent de vérité générale & Questions rhétoriques montrant qu’elle émet une thèse par
rapport à l’inconstance des hommes dans une relation amoureuse. Elle fait un portrait
général des hommes de par leur inconstance vis-à-vis de la passion.
En raison de l’inconstance des hommes, la femme va alors connaître la souffrance : c’est
pour ça qu’elle renonce l’amour du duc de Nemours. Plutôt que de l’épouser et de connaître
la passion les premières années pour ensuite souffrir les années suivantes, elle met un terme
à cela.

Terme “félicité” —> elle ne va pas connaître la félicité car il n’y a pas de miracle, car le duc de
Nemours est comme tous les hommes comme lui a si gentiment appris sa mère !

“Monsieur de Clèves était peut-être l’unique homme du monde capable de


conserver de l’amour dans le mariage”

Elle prend un exemple et fait un cas particulier. Elle prend l’exemple de son mari qui était
probablement l’unique homme qui l’aurait jamais aimé de façon constante. Indirectement, elle
dit que le duc de Nemours n’est pas un cas particulier.

La passion ne sera pas éternelle car elle est réciproque. La passion de Monsieur de Clèves
ne s’est pas éteinte car elle en aimait un autre. Il y avait toujours cette flamme.

L’amour éteint la passion, et c’est pour cela qu’elle ne veut pas se marier

“Ma destinée n’a pas voulu que j’aie pu profiter de ce bonheur ; peut-être
aussi que sa passion n’avait subsisté que parce qu’il n’en aurait pas trouvé
en moi. Mais je n’aurais pas le même moyen de conserver la vôtre : je crois

Texte 16 - La Princesse de Cleves - L’aveu et le renoncement 3


même que les obstacles ont fait votre constance. Vous en avez assez
trouvé pour vous animer à vaincre ; et mes actions involontaires, ou les
choses que le hasard vous a apprises, vous ont donné assez d’espérance
pour ne vous pas rebuter.

Justification de la passion du duc de Nemours.

Point de vue qu’elle a des hommes : c’est + des conquêtes plutôt que de la passion.

Elle suscite la pitié du lecteur, elle a choisi la vertu….

Quatrième mouvement : Le Duc de Nemours

“. -Ah ! Madame, reprit monsieur de Nemours, je ne saurais garder le


silence que vous m’imposez : vous me faites trop d’injustice, et vous me
faites trop voir combien vous êtes éloignée d’être prévenue en ma faveur.”

Discours largement plus petit que celle de la princesse de Clèves. C’est logique car on ne
va pas faire parler quelqu’un qui défend la passion et l’amour !

Interjection “Ah” montre la surprise et donne une tonalité pathétique à son discours il
montre ses émotions sans argumenter.

“. -J’avoue, répondit-elle, que les passions peuvent me conduire ; mais


elles ne sauraient m’aveugler”

La négation montre le refus catégorique de la princesse de Clèves de suivre la passion.


Toute la construction et tout ce qu’elle a dit précédemment a conduit à cette phrase qui est le
sujet principal de ce livre.
La négation est une sorte d’affirmation !

Conjonction de coordination “mais” montre l’opposition entre le fait que les passions la
conduise et le fait qu’elle l’aveugle.

Texte 16 - La Princesse de Cleves - L’aveu et le renoncement 4

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