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L’APPAREIL RESPIRATOIRE
MODULE IMAGERIE
1
Introduction
Dans ce cours, nous allons évoquer la démarche d’interprétation d’une radio ; c’est une
démarche rigoureuse sur laquelle nous allons passer du temps. Ici nous verrons comment on
fait pour le thorax, mais toutes les zones (et même toutes les techniques d’imagerie) suivent
le même schéma.
Une qualité technique défectueuse peut masquer des images normales ou faire apparaître
des images parasites ; c’est donc une source d’erreur. Il faut donc se demander si ce que
l’on regarde est porteur d’erreurs techniques. Pour le thorax, par exemple, il s’agit de vérifier
que l’on n’a pas de rotation car la rotation modifie la projection des structures intra-thoraciques.
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2. Description
On suit un plan fixe pour rechercher les images anormales, en comparant mentalement ce que
l’on a sous les yeux à l’image normale que l’on connaît. On évalue toute l’image
radiographique : extérieur du thorax, cage thoracique, intérieur du thorax.
2. A-t-on une modification de l’opacité thoracique ? On doit évaluer cette opacité pour
une qualité technique donnée (et optimale), sinon cela ne veut rien dire.
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Exemple 1 :
Exemple 2 :
On voit une nette différence de diamètre entre les
hémithorax droit et gauche. Il y a une différence d’opacité
associée. On voit un thorax asymétrique, avec un côté plus
normal que l’autre ; ici le côté gauche est lésé, il a
augmenté de volume. On va donc penser à toutes les
lésions qui peuvent augmenter le volume du thorax de
manière asymétrique. Ici c’était un pyothorax en
l’occurrence.
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Exemple 3 :
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2.2.1. Lésions pleurales
Le signe spécifique d’une affection pleurale est l’élargissement de l’espace pleural. Si on
voit cet espace c’est forcément pathologique. Les lésions les plus fréquentes sont
l’épanchement pleural, le pneumothorax et la hernie diaphragmatique.
Médiastin normal :
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2.2.3. Lésions pulmonaires
Il existe de nombreuses affections du poumon, mais on ne les voit à la radio que si elles
modifient l’opacité de celui-ci. Ces signes sont très peu spécifiques, on ne va pas pouvoir
distinguer les affections avec uniquement une différence d’opacité ; il va falloir être plus précis,
et notamment employer un vocabulaire adapté pour localiser les lésions à l’intérieur du
poumon. Par exemple : lésion généralisée, focale, multifocale, lobaire, à tendance lobaire, à
dominante centrale, périphérique, dorsale, ventrale… Cette localisation est essentielle dans le
cadre de l’évaluation et de l’interprétation.
Pour caractériser une lésion, on va donc déjà se demander si elle est pulmonaire ou non (par
élimination, si elle n’est ni pleurale ni médiastinale, alors elle est pulmonaire).
Dans l’exemple ci-dessous, la lésion intéresse le lobe crânial droit. On regarde le volume et
l’opacité : ici, la silhouette cardiaque est en avant et à droite donc on a perdu du volume
en région crâniale droite ; c’est lésion lobaire associée à une perte de volume qui a provoqué
déplacement du cœur dans cette région. Si la lésion avait été caudale à droite, on aurait plutôt
pensé qu’il y avait une augmentation de volume qui a poussé le cœur vers l’avant.
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Concernant l’opacité, on va chercher des mots permettant de comparer le poumon lésé à un
poumon normal : augmentation de la radio-transparence, de la radio-opacité (ce qui est plus
fréquent) ?
Cette augmentation de
transparence peut être
focale ou généralisée.
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2.2.3.1.1. Augmentations de transparence focales
Les augmentations de transparence focales donnent une image de trou noir à l’intérieur du
poumon. On appelle cela des lésions hyper-transparentes focales, on décrit ensuite leur
forme puis l’image de leur paroi. On essaye de distinguer un aspect bénin (bulle =
pneumatocèle) qui se caractérise par une image radio transparente focale, sphérique, à
paroi fine et contours nets. Cela évoque principalement une origine congénitale,
traumatique, une bronchiectasie segmentaire, un emphysème localisé. Sinon, un aspect
« malin » se caractérisera par une forme cabossée, irrégulière avec une paroi épaisse et
irrégulière au sein d’un poumon anormal. Cela évoque une « caverne ». On pensera alors à
des abcès et tumeurs (primitives) nécrotiques.
L’opacité est la synthèse de la quantité de sang et d’air dans le poumon. Un poumon plus noir
peut être lié à une quantité d’air trop importante ou une diminution de la quantité de sang.
L’augmentation d’air caractérise l’asthme et l’emphysème ; la diminution de la quantité de sang
est associée à un état de choc, une hypovolémie, ou des vaisseaux tout petits. On utilise la
clinique et l’anamnèse pour déterminer dans quel cas on est.
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2.2.3.2. Augmentation de l’opacité
Ce cas est le plus fréquent.
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2.2.3.2.3. Autres lésions d’augmentation de l’opacité
Pour les autres lésions avec augmentation de l’opacité, on va rechercher des signes
radiographiques permettant d’évoquer une atteinte pulmonaire à dominante :
• bronchique
• vasculaire
• alvéolaire
• interstitielle
On se demande donc : quelle partie du tissu pulmonaire est principalement atteinte
lésée ?
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évoque une bronchite chronique dans la plupart des cas ; pour qu’on puisse le voir
l’épaississement il doit être majeur. D’autres causes peuvent être la présence d’un œdème,
ou l’âge de l’animal.
Concernant les lésions vasculaires : on a ainsi des opacités vasculaires augmentées. Cela
peut concerner les artères et / ou les veines. Ces images sont peu fréquentes et difficiles à
objectiver car souvent associées à d’autres images pulmonaires ; c’est difficile à interpréter. Si
on voit de telles images : si cela concerne les artères, on pense à une hypertension. Si cela
concerne les veines, cela évoque une congestion passive. Si les deux sont concernées, on
pense à un shunt Gauche-Droite ou à une congestion active.
La prof n’a pas
insisté sur ce
point, elle
l’évoque surtout
pour qu’on ait
conscience que
ça existe.
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Aspect cotonneux : lésions alvéolaires et interstitielles
L’opacité alvéolaire est liée à une absence d’air dans les alvéoles, le poumon est donc plus
radio-opaque, lésé, anormal. L’air est remplacé par du liquide, des cellules, ou par « du
rien ». Les flocons sont de plus en plus coalescents jusqu’à une perte d’air totale, cela donne
ainsi un poumon fortement radio opaque. Il y a disparition des contours des vaisseaux
pulmonaires ; un bronchogramme est une image tubulaire aérique non limitée par une paroi
ou des vaisseaux dans un poumon densifié : on voit très bien les bronches car le reste est
trop radio opaque. Si le poumon est très radio opaque homogène : on ne voit plus que le / les
bronchogramme(s).
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Au sein d’un lobe pulmonaire « hépatisé » tout l’air a été remplacé par une structure d’opacité
tissulaire.
Une ligne pleurale est une interface devenue visible entre un lobe pulmonaire hépatisé et
un lobe normal (qui contient donc encore de l’air). On peut donc dire qu’on a une lésion lobaire
et alvéolaire quand on voit cela. Une des conséquences radiographiques de l’absence d’air est
l’effacement des structures tissulaires normalement visibles (silhouette cardiaque par
exemple).
Les lésions les plus courantes associées à une opacification alvéolaire sont :
bronchopneumonie, pneumonie, œdème, hémorragie, carcinome, atélectasie.
Opacification interstitielle :
Soit on a un épaississement
non structuré de ce tissu, et
c’est dur à repérer et à
comprendre (on arrive à
cette conclusion par
élimination) ; soit on a une
lésion structurée, comme
des lésions miliaires ou
nodulaires.
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CONCLUSION
La sémiologie radiographique est essentielle à la bonne interprétation des images que l’on
observe. Il est très important de suivre une démarche structurée, en commençant par
l’évaluation de la qualité technique de la radio. La description précise des images observées
est nécessaire à une interprétation juste, pour émettre des hypothèses cohérentes.
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