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LES SORTIES

HORS DU CORPS
Ou la réalité fascinante du voyage astral
Pierre Vigne

LES SORTIES
HORS DU CORPS
Ou la réalité fascinante du voyage astral

EDITIONS DE VECCHI S.A.


20, rue de la Trémoille
75008 PARIS
© 1 9 9 1 Editions De V ecchiS.A .- Paris
Imprim é en Italie

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Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait
donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.
AVERTISSEMENT

Les sorties hors du corps, les projections dans l’astral, les


bilocations ou voyages du double sont une réalité fascinan­
te. Nous nous sommes efforcé dans ce livre de ne présenter
que des cas irréfutables, soit qu’une enquête approfondie
ait été menée, soit qu’un protocole expérimental ait été mis
au point pour rendre compte du phénomène.
Mais si on peut être sûr de la véracité de cette chose stupé­
fiante — imaginez : vous sortez de votre corps et vous allez
voyager dans l’espace pendant que votre corps reste inerte
sur votre lit ou au sol ! —, encore faut-il la comprendre. La
comprendre, c’est-à-dire ne pas en rester au niveau théori­
que mais en prendre concrètement connaissance.
Pour ce faire nous recourons à un double mode d’appro­
che : Vexposé d ’une large palette de cas réels de sortie hors
du corps, et une méthode d ’apprentissage destinée à permet­
tre d’effectuer soi-même de telles sorties hors du corps. No­
tre table des matières rend parfaitement compte, croyons-
nous, de cette volonté. Voyez les têtes de chapitres et les ti­
tres, vous pourrez prendre le livre où vous le voulez. Mais
vous vous rendrez compte aussi que ce livre est bâti sur une
progression de la connaissance. Sortir de son corps est, en­
core une fois, une expérience fabuleuse. Nous avons voulu
vous rendre cette expérience familière. Au lecteur de dire si
nous y avons réussi !
PREMIERE PARTIE

QUE SONT DONC LES SORTIES


HORS DU CORPS?
Introduction
Peut-on voir l’esprit de l’homme ?

La question toute simple de savoir si l’être humain, l’hom­


me, la femme, l’enfant, a une âme ou un esprit1 préoccupe
tous ceux qui pensent et nous intéresse tous au premier chef.
Ce n ’est pas simple curiosité, encore qu’il soit légitime en
l’espèce de vouloir savoir pour savoir ; ce n ’est donc pas
une simple curiosité, mais une interrogation sur notre des­
tin. En effet, si nous avons une âme et que cette âme quitte
notre corps après notre mort, il y a de fortes chances, des
présomptions même, pour qu’il y ait une vie, une autre vie,
après notre passage sur terre.
Cela, c’est évident, aurait de multiples conséquences plus
importantes les unes que les autres. D’abord, nous devrions
considérer d ’un autre œil notre mort ; nous devrions avoir
un peu moins peur. Ensuite, nous devrions nous y préparer
dès cette vie même. Enfin, nous ne pourrions que donner
raison aux traditions aussi bien ésotériques que religieuses.
Mais ce livre ne porte pas sur la vie après la mort. Ou du
moins, il ne porte pas directement sur un tel sujet. S’il l’évo­
que, il ne le fait qu’incidemment. Parce qu’il le rencontre
parfois sur son chemin.
l-'esprit n'esl pas l'ame, nous verrons ultérieurement que ce sont des entités
distinctes. Pour le m om ent, n'entrons pas dans ces subtilités. Tenons-nous-en à
une distinction sommaire entre ce qui est du corps physique et ce qui concerne tout
ce qui n’esi (ou ne serait) pas lui.
Pour en revenir à la question que nous nous sommes posée
en commençant, remarquons d ’emblée qu’on n ’a jamais pu
y répondre d ’une manière sûre. On n ’a jamais pu savoir,
malgré toute notre inquiétude, malgré notre désir de savoir,
malgré nos recherches, malgré les réflexions des philosophes
qui se sont échelonnées sur des millénaires. Ceux qui affir­
ment qu’il n’existe que la matière, que l’être humain n’a pas
d’âme, qu’il n’a que son corps, ont peut-être raison, mais ils
ne peuvent avancer aucune preuve rigoureuse.
Après notre mort, disent-ils, nous ne sommes plus là ! Mais
est-ce une preuve ? Nous pouvons, en bonne logique, tout
aussi bien nous trouver ailleurs, et ce n ’est pas parce que
nous sommes incapables de voir cet ailleurs, cet au-delà,
que celui-ci n’existe pas. Quant aux autres, quant à leurs ad­
versaires qui se disent convaincus qu’une âme nous habite,
quelle preuve donnent-ils à leur tour ? Aucune. Leur con­
viction intime, si forte soit-elle, ne peut remplacer une expé­
rience sensible.
A la vérité, le problème de savoir si nous avons (ou non) une
âme, semble proprement insoluble. Il semble devoir susciter
des spéculations infinies et des disputes infondées. On finit
par ne plus savoir de quoi on parle. Les traditions elles-
mêmes, les diverses religions, ne sont pas d ’accord : elles
parlent toutes de l’âme, ou de l’esprit, mais elles en parlent
différemment. S’affronteraient-elles, autrement ? Y aurait-
il des guerres de religion ? Non vraiment, nous finissons, à
réfléchir à ce problème, par perdre pied. Nous sommes
comme Dante qui, au début de sa Divine Comédie, l’un des
chefs-d’œuvre de l’humanité, s’est mis en quête de la vérité,
et s’est trouvé perdu dans une forêt obscure. Mi ritrovai in
una selva oscura ( « Je me retrouvai dans une forêt obscu­
re »). La lumière ne viendra-t-elle jamais?
La lumière en ce domaine est toujours fulgurante. Pouvons-
nous la saisir ? Existe-t-elle seulement ? L’expérience, une
expérience toute simple mais irréfutable, nous montre-t-elle
que l’être humain a non seulement un corps, comme nous le
savons tous, mais aussi un esprit ? Autrement dit : est-il
possible de voir l’esprit ? Comme nous voyons ce fruit sur
la table ? Ou cette main qui se tend vers nous ? Ou cet en­
fant qui fait ses premiers pas ? La réponse, donnons-la
d’emblée, est « oui ». Et c’est le sujet de ce livre. Ses révéla­
tions paraîtront extraordinaires à certains, incroyables mê­
me, il n ’en demeure pas moins qu’elles ont été rigoureuse­
ment contrôlées.

il
D ’étranges expériences

L’expérience fabuleuse qui confirme, ou révèle, que l’être


humain est doué d ’une âme est la sortie de soi-même. Em­
ployons ce terme de « sortie de soi-même » pour le moment
et donnons-en tout de suite deux exemples. Deux parmi des
dizaines d’autres que nous avons pu étudier nous-mêmes ou
constater.

Il planait au-dessus de son corps

Voici ce que vécut un professeur de français de nos amis qui


subit une opération à la suite d ’un grave accident de voitu­
re : « Une grande nervosité m ’habita jusqu’au moment où
l’infirmière m’anesthésia. Alors je sentis, je ne sais pas pen­
dant combien de temps, que je sombrais dans une grande
inconscience. Soudain une image violente, informelle vibra
dans ma tête, j ’eus la sensation que j ’étais attaqué par une
puissance infernale. Je ressentis l’angoisse de ma propre
mort, ce qui me révolta et provoqua en moi la force de résis­
ter à cette vision. Puis je me sentis devenir extrêmement cal­
me et confiant. Je me vis moi-même, mon corps étendu sur
la table d’opération. J ’avais la faculté de voyager au-dessus
de moi. Je “planais”, mon regard pouvant englober la tota­
lité de ce qui se passait dans la salle d’opération. Je vis
distinctement le médecin et trois autres personnes s’affairer
autour de mon corps. Je fut frappé à la vue de l’instrument
chirurgical avec lequel le chirurgien était en train de m’opé­
rer. Je vis ma plaie ouverte, mais ne ressentis aucune sensa­
tion, aucun sentiment, comme si j ’avais la faculté de voir,
de regarder, sans être impliqué dans une action qui semblait
ne pas me concerner.
Puis tout à coup j ’eus peur. Je fus envahi par une angoisse
et je m’entendis hurler : “Je ne veux pas ! Je ne veux pas!”
Puis plus rien. Je replongeai dans une inconscience dont je
ne garde aucun souvenir.
« Cette expérience m ’a profondément marqué et son souve­
nir reste très présent, et d ’une certaine manière a changé ma
vision de la vie et de la mort. »

Son esprit a voyagé

Voici maintenant l’expérience vécue, sans raison apparente,


cette fois-ci, par Mme Antonina, qui vit dans la banlieue de
Rome : « Ce que je suis capable d ’appeler aujourd’hui “une
sortie hors du corps” se produisit pour moi il y a environ
une dizaine d’années. Je ne m’étais jusqu’à ce jour pas par­
ticulièrement intéressée à ce genre d ’expérience, dont j ’avais
vaguement entendu parler. J ’habite à une dizaine de kilo­
mètres de Rome, dans un petit pavillon assez isolé. Ce jour-
là, j ’avais travaillé assez durement à des rangements divers.
Le soir, j ’étais accablée de fatigue physique, mais morale­
ment je me sentais heureuse. Je me couchai relativement
tôt, bien à plat sur le dos pour détendre mon corps fatigué.
Je fixais le plafond sans penser à rien. J ’étais bien. Tout à
coup j eus l’impression que quelqu’un soulevait mon lit. In­
triguée, je me levai, regardai sous le lit. Il n’y avait rien, ni
personne. Je me remis au lit et commençai à somnoler. La
même impression d ’être soulevée recommença. Je me sentis
flotter dans l’air. Je ne fis rien pour mettre fin à cette sensa­
tion, car je me sentais bien dans l’espace!... Je découvris
que je voyageais. Je me retrouvai à Rome. Je me promenais
non seulement dans des rues que je connaissais, mais j en
découvrais d ’autres dans lesquelles je n étais jamais venue.
Je croisais des gens, des voitures, j ’entendais des bruits.
Puis, calmement, je me dirigeai vers une maison inconnue
comme si j ’avais l’habitude de m’y rendre. Je montai deux
étages et me retrouvai dans un vaste appartement assez lu­
xueux. Je remarquai la disposition des pièces, les meubles,
les rideaux. Il n’y avait personne dans la maison. Quelque
temps plus tard, mon fils devant se marier, je fus invitée par
ses futurs beaux-parents à Rome. Quelle ne fut pas ma sur­
prise de me retrouver dans la maison que j ’avais “visitée”
quelques mois auparavant. Mêmes meubles, mêmes pièces.
Après cette expérience, j ’ai essayé de m ’y intéresser et de dé­
velopper mes facultés. J ’appris que l’on pouvait, par un tra­
vail continu, provoquer ces voyages dans l’espace. Je me
suis projetée plusieurs fois. Mais j ’ai arrêté un jour de prati­
quer à la suite d’une expérience désagréable qui me fit peur.
Je vis mon corps dédoublé sortir pas la fenêtre et s’envoler,
s’envoler. Je me mis à crier, car j ’avais l’impression que je
ne pourrais pas le faire revenir. Je criai et allumai la lumiè­
re, ce qui me permit de réintégrer totalement mon corps.
Par rapport à ces expériences, je suis devenue beaucoup
plus prudente bien que, lorsque les voyages étaient réussis,
j aie ressenti de grands moments de plénitude et de liberté,»

Ces expériences, ou ces phénomènes — peu importe le voca-


■ s°nt très extraordinaires, inutile de le souligner. El­
les sont proprement incroyables, et pourtant, elles sont
vraies. La somme considérable d’observations recueillies, le
contrôle rigoureux, les enseignements millénaires de l’occul­
tisme et des traditions, et bien d ’autres arguments, prouvent
irréfutablement l’existence de ces phénomènes. Nous en
discuterons d ’une manière très serrée, de façon à ne laisser
aucun doute, même dans le cerveau le plus sceptique, dans
un chapitre ultérieur. Pour le moment, nous exposons les
faits dans toute leur nudité.
Nous sommes obligés de reconnaître cette fabuleuse réalité.
Comment procède la science ? Comment procède le bon
sens ? Il établit d ’abord des faits, il en discute ensuite.
Nous procéderons de même. Quant à savoir si ces « sorties
hors de soi-même » correspondent à des réalités, ou ne sont
que des rêves, nous montrerons plus loin que la première
hypothèse, celle de leur réalité, est la plus juste ; nous som ­
mes obligés de reconnaître p o u r le moment qu ‘ils existent.
Nous montrerons plus tard q u ’il faut leur accorder de l’im­
portance, du crédit, et qu’il convient d ’en tirer toutes les
conséquences.
Nous-mêmes n ’avons pas voulu y attacher de l’importance
lorsque nous avons entrepris notre recherche, il y a de nom­
breuses années. C ’étaient, pensions-nous, des fantasmes.
Des songes creux. Et puis, peu à peu, devant la persistance
de la chose, devant l’accumulation d ’indices, devant l’ac­
cent de vérité de certaines personnes auxquelles nous faisons
une entière confiance et dont nous savons parfaitement
qu’elles sont psychologiquement tout à fait équilibrées,
nous avons décidé de nous pencher sur le phénomène, pous­
sés par une curiosité intense.

Allons à l’expérience et au concret

La littérature d’abord. Il y a une « littérature » extrême­


ment importante, comme on dit, sur le sujet. De très nom­
breux écrits, de très nombreux rapports, de très nombreuses
notes. Tout cela est dû à des individus isolés, méconnus,
dont la voix ne parvient pas au grand public. D ’ailleurs,
lorsqu’elle y parvient par hasard, sous la forme d ’un témoi­
gnage personnel ou d’un livre, les gens qui écoutent ou qui
lisent ont du mal à prendre au sérieux ce q u ’on est en train
de leur exposer, de leur décrire avec stupeur mais avec préci­
sion. D ’autre part, qui sont ces gens à qui il arrive de telles
expériences ? Comment prendre au sérieux de tels racon­
tars ? N’avons-nous pas d’autres chats à fouetter?
Notre optique personnelle a beaucoup changé, a considéra­
blement évolué quand, après avoir étudié la question dans
les livres, après avoir conclu que tout cela était possible,
nous sommes ailés à la réalité concrète de l ’expérience. « Il
y a plus de vérité sous le ciel que dans tous vos livres », dit
Shakespeare...

Dans les deux exemples rapportés ci-dessus, une chose frap­


pe : la sortie hors de soi-même peut s’effectuer lors d’un ac­
cident, ou d’une opération, lorsqu’on frôle la mort, ou bien
elle peut avoir lieu spontanément. Dans les deux cas, cepen­
dant, nous verrons qu’il y a des circonstances psychiques ex­
ceptionnelles. Vous direz peut-être que vous ne voyez pas
quelles sont dans le deuxième cas, celui de la dame romaine,
les circonstances exceptionnelles. Certes, elles demeurent
cachées. Elles sont inconscientes ; le sujet lui-même ne les
perçoit pas ; nous aurons l’occasion de le montrer. Mais,
encore une fois, pour le moment, nous ne voulons pas res­
sembler à Dante perdu dans sa forêt obscure. Ou plutôt,
nous voulons l’imiter, lui qui, bien que perdu, a su tout de
même trouver la lumière. Nous avons un fi], ne le perdons
pas. Procédons par ordre. Restons-en pour l’instant à l’ex­
posé, à la description la plus précise possible des faits.
Le corps et l’esprit

Out of Body Experiment (OOBE)

« Sorties hors de soi-même » ? Q u’est-ce que cela veut dire


précisément ? Comment peut-on sortir de soi-même ? Il est
évident — il ne faut pas être grand clerc pour le comprendre
— que c ’est seulement une partie de soi-même qui sort de
soi-même. Comme le disent les sciences occultes, comme
l’enseigne la haute numérologie, la numérologie secrète, et
aussi la Kabbale, « le Un donne naissance au Deux ».
C’est-à-dire que le Un se scinde en deux parties. Il faut donc
au départ que le Un soit susceptible de se dissocier. Il faut
que le « soi-même » soit en fait composé de deux parties
distinctes ; et ces deux parties, c’est évident, sont le corps et
l’âme ou l’esprit. En fait, cela tombe sous le sens, sortir de
soi-même équivaut concrètement à sortir de son corps. C’est
l’esprit, ou l’âme, qui quitte le corps. Et d ’ailleurs, cette vé­
rité logique correspond à ce que ressentent les gens qui ont
expérimenté ce fabuleux phénomène.
L’esprit quitte le corps, peut le contempler du plafond, ou
voyager même en des lieux très lointains, comme nous l’a­
vons déjà vu rapidement dans nos deux exemples et comme
nous le verrons en détail. D’ailleurs, et c’est là une informa­
tion fort intéressante, les Anglais — ou plutôt les Améri­
cains, car ce sont les universités américaines qui se sont inte-
ressées au sujet —, les Américains parlent ici de Out of
Body Experim eni. Nous traduisons mot à mot : out of,
« hors » ; body, « corps » ; experim ent, « expérience ».
Out o f Body Experim ent signifie donc « expérience de sor­
tie hors du corps. » Les Américains, dans leur formulation,
insistent sur le mot experim ent (« expérience »). Expérien­
ce, en ses diverses acceptions : expérience qu’on peut scien­
tifiquement vérifier (nous verrons la chose, qui est tout à
fait extraordinaire!), expérience au sens d ’essai (et il est vrai
que l’esprit tente, essaye dans un premier temps de se sépa­
rer de son corps) — et surtout expérience au sens d’expé­
rience vécue. Le génie de la formulation américaine est
d’englober tous ces sens.

Toucher du doigt une incroyable expérience

Tout ce qui précède n’a pas valeur de spéculation sur le lan­


gage. Nous ne faisons ni de la linguistique ni même de la
Kabbale. Nous sensibilisons seulement le lecteur à un pro­
blème fort riche et fort complexe. Nous lui donnons les bon­
nes définitions avec lesquelles il pourra pénétrer dans l’uni­
vers des sorties du corps. Il le verra, il constatera, au fur et à
mesure qu’il progressera dans la lecture du présent ouvrage,
qui se veut à la fois un reportage et un guide, au sens où l’on
parle de guides touristiques. « Sortie hors du corps » impli­
que donc deux entités qui peuvent se séparer : le corps, dont
nous savons à peu près ce qu’il est : du sang, des muscles,
des os, de la souffrance, de la joie, etc., et l’esprit, ou l’âme,
dont nous ne savons presque rien, mais dont ici nous ap­
prendrons peu à peu, expérimentalement, presque en la tou­
chant du doigt, ce qu’elle est. En tout cas, nous avons à fai­
re à deux entités distinctes. Nous l’avons déjà dit, mais nous
le répétons jusqu’à ce que cela devienne quelque chose de
très familier. Et ces réalités sont tellement distinctes qu’à la
mort, l’esprit abandonne sa dépouille mortelle (le corps)
pour aller dans l’au-delà ; soit pour gagner le ciel, ainsi que
le croient les chrétiens ; soit pour se réincarner, comme le
pense une infinité d ’autres que les judéo-chrétiens. Mais
sans aller jusque-là — car certains d ’entre nous sont tout à
fait agnostiques et c’est bien leur droit —, lorsque s’effectue
une sortie hors du corps, la vie quitte le corps, qui devient
inerte, une véritable dépouille, un sac même, une gibecière,
un contenant sans importance. Cette vie se concentre alors
sur l’esprit ou l’âme.
Toutes les expériences d ’Out of Body Experiment (OOBE
en abrégé) le confirment : la lumière, la conscience, l’intelli­
gence, la volonté, le mouvement et tout le reste, se concen­
trent sur l’entité immatérielle, L’autre, la physique, perd
toute importance, toute sensation, toute sensibilité. Nous
rapporterons ici un cas qui le prouve très simplement. Nous
aurions pu en rapporter des milliers d’autres. Remarquez
bien que le sujet croit être dans son corps alors qu’il est dans
son esprit. Remarquez aussi que le corps du sujet commence
à devenir inerte. Dans les expériences tout à fait réussies,
tout à fait menées à terme, le corps est tellement inerte qu’il
devient une dépouille sans importance. Nous nous familiari­
serons peu à peu avec ces expériences. Elles nous seront en­
tièrement compréhensibles, même si, pour le moment
— avouons-Ie —, elles nous dépassent.

« J ’étais dans mon esprit »

« J’allais m’endormir. Je pense qu’il était aux alentours de


11 h 30. J’eus l’impression de dormir pendant un temps as­
sez long (peut-être une heure ou un peu moins). Et puis,
tout à coup, je fus envahi par une peur. Je me rendis compte
que je ne dormais q u ’à moitié. Quand j ’ai peur, je remue
ma tête d ’une certaine façon afin de voir ma chambre dans
son intégralité, afin de m ’assurer que je n ’ai aucune raison
réelle d’avoir peur.
Q uand je projette mon esprit, je fais ce même geste de la tê­
te. J ’essayais donc de bouger ma tête. Je sentis que je devais
faire un gros effort pour bouger non seulement ma tête,
mais une quelconque partie de mon corps. Je me sentis sans
volonté, comme si mon corps tout entier était dans un état
cataleptique. Je me levai. Je pensais que j ’étais dans mon
corps physique, mais j ’observai, en réalité, que j ’étais dans
mon esprit. Mon corps physique n’avait pas bougé. Il était
toujours allongé. Je fis plusieurs fois ce genre d ’expérience.
Je pus constater différentes choses : que lorsque j ’avais
l’impression de remuer la tête, ce n ’était pas ma tête physi­
que qui bougeait ; que ma bouche était toujours ouverte
alors que je pensais que j ’avais dormi la bouche fermée ; je
fus également frappé par le rythme de ma respiration, très
régulière et très profonde, et troublé en constatant qu’une
sorte de matière très fine semblait sortir de ma bouche et ac­
compagner ma respiration. »
Le sujet de cette OOBE croit être dans son corps alors qu’en
réalité, il est dans son esprit. Qu’est-ce que cela peut signi­
fier au juste ? Eh bien, que son corps est en train de devenir
une ombre, une illusion et que toute sa vie s’est réfugiée
dans son esprit. C est comme cela que commencent les
OOBE, à moins qu’elles se produisent brutalement ; mais
1 intérêt de celle que nous venons de décrire est, entre au­
tres, de décomposer pour ainsi dire le phénomène en ses dif­
férentes étapes constitutives. Le sujet croit d ’abord être res­
té dans son corps alors qu’il est déjà ailleurs, ou qu’il est sur
le point d’aller ailleurs. Mais, qu’elles soient progressives,
telles celle-ci, ou brutales, soudaines comme d ’autres (nous
aurons l’occasion de les étudier), les OOBE surprennent
toujours par leur côté incroyable. On peut être favorable­
ment prévenu en faveur des sorties hors du corps, on peut
etre un fervent spiritualiste, bien plus, on peut même être un
habitué de ces « sorties », un véritable habitué — et ils exis­
tent —, on est toujours surpris quand la chose se produit.
Elle est si inattendue... Elle procure un tel dépaysement!
Imaginez : sortir de son corps.

Les différentes formes de sorties hors du corps

II y a différentes formes de sorties hors du corps. Le maté­


riau, comme on dit en langage scientifique, c’est-à-dire les
cas répertoriés et étudiés, est très riche. Pour s’y retrouver,
il faut bien établir un classement, même si celui-ci reste ap­
proximatif. Et on comprend qu’il le soit : les sorties hors du
corps sont des phénomènes, des événements irrationnels.
Cela veut dire q u ’ils ont beau exister, ils échappent à toute
explication.
« II y a plus de philosophie sous le ciel que dans tous vos li­
vres », encore une fois ! Pour avancer, il faut bien donner
des repères. Aussi, l’évidence a fini par s’imposer qu’il exis­
tait divers grands types de sorties hors du corps.

Comment nous y retrouver?


Nous allons donner quelques définitions raisonnées pour sa­
voir de quoi nous parlons. D’abord, nous avons constaté
qu’il s’agissait bien de sorties hors du corps et non de sorties
hors de soi. Pour sortir d ’une chose, il faut être apparenté à
cette chose, mais surtout être différent d ’elle. Sorties hors
du corps, ou — le terme désigne la même réalité, tout en la
désignant avec plus de richesse — Oui of Body Experiment.
Mais ensuite, nous allons être obligés, c’est logique, de
distinguer entre OOBE spontanées et OOBE volontaires.
Dans le cas d’une opération, d ’un accident, la sortie hors du
corps est involontaire. Le sujet n ’a pas prise sur elle. Elle
vient à l’improviste, quand elle veut pour ainsi dire. Et ce
sont là les OOBE les plus courantes. De très loin les plus
courantes.
On ne saurait cependant s’arrêter là. Car si extraordinaire
que cela puisse paraître, il existe également des sorties hors
du corps qui sont provoquées. Nous étudierons dans les pa­
ges qui suivent les deux types de sorties. Nous donnerons un
très grand nombre d’exemples concrets et véridiques, car
rien ne vaut le concret (ce sera le côté « reportage » de notre
ouvrage). Et nous réfléchirons un peu à chacun des cas (ce
sera le côté « guide » ). Nous constaterons alors à l’évidence
qu’à côté des OOBE spontanées, celles provoquées par un
accident, lorsqu’un sujet frôle la mort, ou encore pour une
raison inconnue de nous comme du sujet, il existe des
OOBE provoquées.

Quand l’esprit se marie à la matière

Lorsque le sujet frôle la mort, qu’une sortie hors du corps se


produise, cela a beau être incroyable, cela reste tout de mê­
me logique : après tout, les traditions l’ont affirmé : à la
mort, l’âme quitte le corps, comme si celui-ci lui avait été
prêté, ou comme on abandonne un vieux compagnon. Mais
quand elle se produit tout aussi spontanément mais sans au­
cune raison apparente ? Quand le sujet était, par exemple,
tranquillement couché dans son lit, en train de lire ou de rê­
vasser ? Nous avons dit que nous n ’en savions rien, et nous
le répétons : nous ne sommes sûrs de rien en ce domaine.
Sûrs de rien, sauf de l’extraordinaire de la chose. N’être sûr
de rien ne signifie cependant pas ne pas faire d ’hypothèses.
La science elle-même progresse en faisant des hypothèses.
Quitte à les soumettre nécessairement à vérification. Si nous
n’essayons pas, nous n ’avancerons jamais!
L’hypothèse clef est que l’être humain est composé de deux
entités différentes (le corps et l’âme) et qu’avant sa venue
sur terre, avant sa chute et son mariage, son mélange avec la
matière, l’esprit, ou l’âme, était pur de toute attache. Il flot­
tait dans l’ailleurs, sans se préoccuper de prendre un corps.
Le corps et l’esprit (ou l’âme) forment une unité lorsque
l’être terrestre se constitue, mais cela n ’a pas toujours été le
cas et cela ne le sera pas toujours. Nous sommes tous
convaincus — et dans une certaine mesure, nous avons
raison — que nous sommes une unité indissoluble. Seuls les
fous peuvent penser que l’être humain est double, et cela se
soigne ! Et pourtant, encore une fois, avant de venir sur ter­
re, avant de constituer un être humain, nous étions un pur
esprit, et nous le redeviendrons probablement quand nous
mourrons.
L’être humain est donc la réunion de deux entités, une entité
spirituelle et une entité matérielle, que l’esprit revêt quand il
descend dans la matière, quand il se mélange à elle ; il se
produit à ce moment-là une extraordinaire alchimie dont
nous aurons l’occasion de reparler. De même que l’eau, qui
apparemment est une unité indissociable, qu’on ne saurait
décomposer en parties, est formée de la réunion de deux élé­
ments, l’oxygène et l’hydrogène, de même l’être humain est
composé de deux éléments : le corps et l’esprit. Tant qu’il
est en bonne santé, il reste une unité ; ainsi, l’eau a beau
bouger, elle demeure stable. Mais il suffit d ’un accident —
comme une opération chirurgicale ou un danger — pour
que les éléments se séparent. De même, il suffit d ’une mani­
pulation chimique pour transformer l’eau en hydrogène et
oxygène. 11 serait au demeurant plus exact de dire, plutôt
que transform er en oxygène et hydrogène, retrouver les
composantes initiales.

Unité et diversité de la vie

La vie, les sciences occultes comme les sciences tout court le


montrent, est dispersion ; il y a une infinité d êtres et de
choses dans le monde. La vie est d ’une richesse inimagina­
ble ; pourtant, malgré cette diversité, la vie est une. Il n’y a
qu’une vie, c’est évident ! On nous dira peut-être qu’il exis­
te probablement une vie sur une autre planète. Mais n ’est-ce
pas toujours la vie sous une autre forme ? C ’est-à-dire enco­
re une richesse, encore une diversité. Cela s’avère difficile à
comprendre pour un esprit exclusivement formé à la logi­
que, pour un esprit qui n'est pas attiré par l’étrange, le spiri­
tuel, l’occulte, le parapsychologique. Et cependant, il faut
comprendre que la vie est à la fois, en même temps, une
(unique, précieuse), et diverse (riche, multiforme).
Une mère ne s’identifie pas à sa fille, ni un père à son fils,
deux cousins ne s’identifient pas l’un à l’autre, deux pom­
mes sont différentes l’une de l’autre, deux lézards de même,
etc. Chacun garde sa personnalité. Mais en même temps, la
mère et la fille appartiennent à la même famille, au même
sexe, etc. ; les pommes sont les mêmes fruits cueillis sur le
même arbre, etc. Ces réflexions fondées sur une observation
1

très courante, que tout le monde peut faire, sont une excel­
lente introduction à notre sujet, si on veut y comprendre
quelque chose. Si on veut que ses richesses ne nous échap­
pent pas. Si on veut faire la lumière dans la forêt obscure
dont nous avons parlé lorsque nous avons évoqué Dante un
peu plus haut.
Se pencher sur la question des sorties hors du corps, être
convaincu de l'existence de cette possibilité, puis — après
tout, pourquoi pas ? — tenter de voir si on n ’est pas soi-mê­
me capable de l’expérimenter, tout cela n ’a rien de théori­
que. Il n’en reste pas moins vrai que rien n ’est possible sans
un effort. Nous ne sommes pas des machines enregistreuses,
mais des êtres humains ! La réflexion que nous avons p ro ­
posée sur l’unité et la diversité à la fois de la vie, cette ré­
flexion peut (et doit) devenir sujet de m éditation pour qui
entend s’avancer en ces matières sans se perdre à un m o­
ment ou à un autre.
Médiums, spirites, évocations
et dédoublements

Apparition des ectoplasmes

Il est évident qu’à la mort, ou par suite d ’un danger ou d’u­


ne atteinte quelconque (un accident d ’automobile, par
exemple, ou encore une grave opération chirurgicale, etc.),
l’esprit, ou l’âme, a tendance à se séparer du corps. L’esprit
a tendance à abandonner la vieille dépouille, et l’être hu­
main à se décomposer en ses éléments constitutifs. Mais
alors, qu’est-ce qui, au cours de la vie terrestre, lorsque
nous sommes en bonne santé, fait en sorte que l’être humain
forme une unité ? Qu’est-ce qui réunit le corps à l’esprit ?
Existe-t-il une sorte de colle cosmique ? La tradition ésotéri­
que parle d’une « corde d ’argent » qui noue en quelque sor­
te l’être humain avec lui-même. Et dans les séances spirites,
quand autour d’un médium les assistants se mettent autour
d’une table en faisant la chaîne pour évoquer les esprits des
défunts, dans les séances spirites donc, apparaissent parfois
des ectoplasmes, qui détiennent, à notre avis, la solution à
notre problème.
Que sont les ectoplasmes ? Des formes de membres hu­
mains, des mains, des jambes ou autre chose, faits d’une
matière gélatineuse qui sort de la bouche du médium en
transes. C’est impressionnant. 11 faut l’avoir vu pour le croi-
re. Il faut l’avoir touché soi-même, de ses mains ! La matiè­
re est vraiment gélatineuse, comme une moelle, ou un flan,
ou une colle liquide. Cela ressemble à tout cela, mais lors­
qu'on la touche, on a une sensation très étrange. C ’est com­
me si on recevait un message de l’au-delà.
En tout cas, cette gélatine forme des ectoplasmes en sortant
de la bouche du médium en transes. Ces expériences ne sont
évidemment possibles que si le médium a un grand don, un
grand talent. Les médiums ressemblent aux artistes : cer­
tains sont extraordinaires, d ’autres médiocres. En tout cas,
lorsque se produisent ces ectoplasmes — et nous en avons
vu, nous pouvons en témoigner — ils prennent la forme,
avons-nous dit, de membres humains. Ils peuvent même
donner naissance à un être entier. Oui ! A un être. Nous
n’avons personnellement jamais assisté à cela ; mais des
personnes dignes de foi, des personnes dont il serait vain de
mettre en doute le témoignage, nous l’ont rapporté. Au siè­
cle dernier, au moment où le spiritisme connaissait sa plus
grande vogue, alors qu’on le pratiquait dans les salons,
alors que Victor Hugo, Flammarion, Victorien Sardou, des
écrivains, des poètes, des savants de grand renom s’y adon­
naient, il se passa une histoire extraordinaire que nous al­
lons tout de suite rapporter.

Les séances spirites

William Crookes, le héros de cette histoire, était un savant


anglais, de réputation internationale et dont le souvenir est
loin de s’être effacé de l’histoire de la culture. William
Crookes était donc un monsieur sensé, qui avait les pieds
sur terre et auquel on ne pouvait pas raconter de boniments.
Poussé par la curiosité scientifique, il participa à des séances
de spiritisme. Les règles étaient simples (elles le sont restées
d’ailleurs) : s’asseoir autour d ’une table, dans la pénombre,
les mains bien à plat, en se touchant les petits doigts les uns
des autres — bref, en faisant la chaîne autour d ’un person­
nage central, le médium. Celui-ci est doué d ’une hypersensi­
bilité. Il s’agit alors pour l’assistance de se concentrer, et
cette concentration soutient psychiquement le médium.
C ’est lui le meneur de jeu, pour ainsi dire.
Au bout d ’un moment, des phénomènes très curieux se ma­
nifestent. La table se met à onduler, à bouger, voire à se dé­
placer. Ces déplacements peuvent aller très loin : il nous a
été donné, lors d ’une séance à laquelle nous avons participé,
de voir une lourde table de chêne quitter sa place habituelle
et passer dans une autre pièce, pour fracasser enfin une fe­
nêtre. Ce ne fut pas une illusion. La table n ’était plus à sa
place, des traces de son déplacement étaient marquées sur le
parquet, les vitres de la fenêtre étaient brisées. Les traces sur
le parquet sont restées longtemps : les amis chez lesquels se
déroula cette séance laissèrent leur parquet en l’état pendant
quelques mois!
Mais outre ces déplacements, il existe encore deux types de
phénomènes : l’un courant, l’autre peu banal. Le courant,
ce sont les coups qu’un esprit frappe sur la table, et il suffit
alors de connaître l’alphabet spirite pour comprendre le
message du défunt. Cet alphabet est très simple : un coup,
c’est la lettre A ; deux coups, c’est B, etc. On peut ainsi
reconstituer un mot, plusieurs, puis une phrase, puis plu­
sieurs phrases.
C’est très fatigant si on veut le faire sérieusement, car cela
demande une grande tension d ’esprit, mais c’est passion­
nant et instructif.
Nous avons assisté à une séance où une femme a pu entrer
en communication avec l’esprit de son père qui venait de
mourir. Cet esprit l’a informée de ce qui lui arrivait. Il lui a
dit qu’il était dans des limbes, une sorte de brouillard, mais
que c’était un passage provisoire et qu’il allait bientôt entrer
dans un autre univers. Cependant, précisait-il, il vivait un
moment très difficile, et il demandait à sa fille qu’elle prie
pour lui. La prière, dit-il encore, est une force psychique, un
« influx », qui pouvait aider les défunts.

Des milliers d’expériences ont été consignées

On connaît d’autres expériences spirites tout aussi passion­


nantes. Des milliers et des milliers de faits ont été consignés.
Des savants, des équipes de savants se sont penchées sur
eux, les ont décortiqués, pour déceler une possibilité de tri­
cherie, de fraude ou de naïveté. Il s’en dégage en conclusion
une impression de véracité tout à fait troublante. Nous ne
disons pas que toutes les séances spirites sont des réussites ;
mais seulement — et cela est essentiel — que, dans l’ensem­
ble, le spiritisme permet d ’obtenir des résultats non moins
sérieux qu’extraordinaires. On a vu des défunts se manifes­
ter et donner des nouvelles heureuses, ou tragiques, selon les
cas ; des morts qui parlaient des souffrances de l’enfer ou
des joies du nirvana. On a entendu d’autres morts donner
des nouvelles d ’un proche depuis très longtemps disparu.
On a entendu des défunts prodiguer des conseils aux vi­
vants, ou prédire un événement qui s’est ensuite produit. On
a même entendu un esprit annoncer sa réincarnation pro­
chaine : donner la date précise de sa réincarnation, l’heure,
le lieu, la famille, etc. Et on a pu vérifier la chose point par
point sans contestation possible.
Remarquons à ce propos que le successeur du dalaï-lama est
toujours une réincarnation et que celle-ci est parfois annon­
cée par un toulkou, un génie, c’est-à-dire l’esprit d’un mort.
Toulkous ou spiritisme occidental, l’expérience est sem­
blable.
Un savant amoureux d’un fantôm e

L ’autre type de phénomènes est infinim ent plus rare. II s’a­


git, nous l’avons dit, des ectoplasmes. Et William Crookes,
pour en revenir à lui, s’intéressa d abord par simple curiosi­
té au spiritisme, puis il en fut passionné, Il sentait qu il exis­
tait là quelque chose de très mystérieux et que la science ne
devait pas passer à côté sous peine de faillir. Il parcourut
donc les différentes étapes, de la plus facile, celle des coups
frappés sur la table, à la plus difficile, celle des ectoplasmes.
Une séance spirite est d ’autant plus réussie, d ’autant plus
spectaculaire que le médium, au premier chef, et les partici­
pants sont doués pour la télépathie et la concentration.
Les séances que vécut William Crookes furent parmi les
plus réussies de l’histoire du spiritisme. Au bout de quelque
temps, l’accoutumance se faisant, les esprits se laissèrent
apprivoiser. Ils sentaient qu’une communication avec un sa­
vant de cette envergure était d ’importance pour le spiri­
tisme.
L’aventure spirituelle, car il s’agit d ’une véritable aventure,
de William Crookes défraya la chronique, stupéfia les mi­
lieux scientifiques. Un jour, après les coups frappés sur la
table, un esprit annonça qu’on allait assister à quelque cho­
se d extraordinaire. Le médium entra alors dans une transe
profonde1 et un filet ectoplasmique commença à sortir de sa
bouche. Jusque-là, rien d ’inédit, bien que ce fût impression­
nant. Et puis au bout d ’un moment, le filet d ’ectoplasme se
modela réellement comme si on avait à faire à une pâte à
modeler. Et la forme qui en sortit fut celle d ’un être hu­
main. Oui ! Les participants médusés virent apparaître une

Par iranse, il faut entendre îei un sommeil médiumnique. En apparence, il s’agit


somme" Profond, presque cataleptique, mais c'est en réalité un sommeil ma-
très belle jeune fille. Un esprit féminin s’était incarné sous
les yeux des humains.
Cette jeune fille passa dans l’assistance, puis vint s’asseoir
sur les genoux de W. Crookes. Les gens purent la toucher.
W. Crookes lui parla ; elle lui fit des communications sur
l’au-delà. Ces communications ont été consignées. Mais le
plus curieux est que le savant tomba amoureux de ce fantô­
me. La morte fut touchée de ce sentiment et, avant de repar­
tir à jamais dans l’autre monde, elle offrit une de ses mèches
de cheveux à W. Crookes.

Le médium lui-même se dédouble

L’expérience que nous venons de rapporter est restée célèbre


dans les annales de la parapsychologie. Elle est tout à fait
impressionnante ; la plupart des autres sont moins specta­
culaires. L’ectoplasme, encore une fois, devient soit un
doigt, soit une main entière, un bras ou un pied, etc. En
fait, et c’est cela qui nous intéresse au premier chef, l’ecto­
plasme est probablement, nous dit la tradition, la « colle
cosmique » — la colle qui permet à l’esprit invisible de
prendre des formes en s’amalgamant aux atomes de matiè­
re. On sait que la matière, sous sa forme atomique, est par­
tout. Et nous reviendrons ultérieurement sur ce problème
très mystérieux. Nous aurons alors suffisamment avancé
dans notre connaissance pour commencer à le résoudre.
Mais notons pour le moment — et ici nous rejoignons notre
sujet — que le médium qui produit l’ectoplasme se dédou­
ble ; une partie engloutie dans son sommeil cataleptique et
l’autre sortant de lui-même.
Des expériences psychologiques, des mesures établies dans
des universités russes, montrent, ou plutôt prouvent, ce
dont on se doutait : le médium est un être ultra-sensible, ca-
pable de se dissocier, de sortir de lui-même, ou de son corps,
et de frayer passage aux esprits des morts. Le médium sort
de son corps, va voyager dans des zones proches de l’au-
delà et prête aux esprits son propre corps. En fait, ces phé­
nomènes se déroulent comme suit :
— le médium se dédouble ; il sort de son corps, et va voya­
ger dans des zones proches de l’au-delà ;
— il est sollicité par des esprits de défunts, il les accueille en
lui ; c’est-à-dire que ces esprits habitent son corps ;
— ces esprits qui n’ont pas de corps en propre sécrètent la
« colle cosmique » qui en sortant du corps du médium
dans l’atmosphère va prendre la forme de telle ou telle
chose, ou de tel ou tel être. Une question se pose alors :
le corps physique du fantôme matérialisé sous les yeux
de W. Crookes était-il un corps original ? Nous voulons
dire : est-ce que ce corps a appartenu en propre à quel­
qu’un ? Ou bien a-t-il été créé pour la circonstance ?
Nous ne le saurons jamais.
Pour bien savoir de quoi on parle

Qu'en est-il de la transmission de pensée ?

Nous nous sommes un peu attardés sur le spiritisme pour


deux raisons : d ’abord parce que c’est un phénomène pas­
sionnant, mais ensuite et surtout parce que le spiritisme et
tous les phénomènes parapsychologiques sont, à des degrés
divers, des formes de sorties hors du corps. Qu’est-ce que le
spiritisme, si ce n’est une communication entre les vivants et
les morts par le truchement du corps du médium ? Et com­
ment un médium pourrait-il accueillir un défunt s’il n ’était
capable de sortir de lui-même ? Il faut en effet comprendre
une chose : le spiritisme n ’est pas une simple séance d ’enre­
gistrement, mais une volonté de l’assistance tendue vers un
but : faire en sorte que les morts puissent s’exprimer. La
preuve ? Elle est toute simple, toute évidente : si les partici­
pants sont incrédules, s’ils sont de mauvaise foi, la séance
ne donne pas de bons résultats.
Mais alors qu’en est-il, par exemple, de la transmission de
pensée ? Qu’a à faire ici la sortie hors du corps ? Eh bien,
voici : si je devine la pensée d ’un autre individu, c’est que
cet individu — par l’intermédiaire de sa pensée — est venu
vers moi ou que je suis allé vers lui. Et pourtant, je n ’ai pas
bougé ! Alors ? Nous allons résumer ceci par le schéma de
la page suivante.
Em etteur Récepteur
(E ) (R)

Soit deux individus, l’un qui parle, l’autre qui écoute. Celui
qui parle émet un message, l’autre reçoit ce message. Cela
est évident : pour qu’il y ait un message, une transmission,
il faut toujours qu’il y ait un ém etteur et un récepteur. Lors­
que ce message est verbal ou écrit, lorsque je parle ou que
j ’envoie une lettre, le flux de l’inform ation, ou le message,
va manifestement d’un point à un autre. De l’émetteur au
récepteur.

Il existe une sorte de « colle cosmique »

Mais dans le cas de la transmission de pensée, de la divina­


tion ou encore de la prémonition, où est passé le flux de l’in­
formation ? Où se forme et comment se manifeste le messa­
ge ? Eh bien, les choses s’expliquent par une sortie hors du
corps en miniature. Si le récepteur devine quelque chose
alors que l’émetteur n ’a rien transmis, n ’a ni parlé ni fait si­
gne, c’est que l’un ou l’autre des deux personnages est sorti
de lui-même et a voyagé ju sq u ’à l’autre. Et si un individu
devine un événement qui a rapport à l’actualité ou à l’uni­
vers (une éruption vulcanique, par exemple), c’est que, pour
une raison ou une autre, il est sorti de son corps et s’est ap­
proché de la source du phénomène (du volcan, par
exemple).
On dira que tout cela est très compliqué et que l’on ne voit
pas pourquoi un individu sortirait de son corps pour aller
visiter l’intérieur d ’un volcan. Q u’est-ce que cet individu a à
voir avec le volcan ? Eh bien, il faut comprendre que la col­
le cosmique n ’est jamais parfaite et que nous avons dans
cette vie même un pied dans le néant. Comme dit Shakes­
peare, notre « courte vie est frangée de sommeil ». La vie,
la biologie le prouve, est un îlot de conscience sur un océan
de sommeil. Il se passe, la tradition insiste sur ce point mais
bien peu y ont fait attention, il se passe donc sans cesse des
échanges entre le mort et le vivant. Entre le sommeil et la
veille. Entre le conscient et l’inconscient. Mais cet échange
nous échappe complètement, comme notre vie végétative
nous échappe complètement. Nous respirons sans y prêter
attention. Le sang circule dans nos veines sans que nous y
prêtions attention, etc.

Chaque être a un double

Ainsi, chaque être, chacun d ’entre nous est double. Ou plus


exactement, chacun a un corps et un double. Ce double,
c’est sa partie immatérielle. Une partie qui peut devenir au­
tonome et, en certaines circonstances, voyager dans un uni­
vers parapsychologique comme nous le verrons au travers
des exemples étonnants que nous donnons dans la seconde
partie de notre ouvrage. Mais, avant de passer à cette partie,
le moment est venu de donner des définitions précises à pro­
pos de la composition de l'être humain.
Il a d ’abord, c’est évident, un corps physique.
Ensuite, il a une dimension immatérielle. Cette partie de lui-
même qui sort de son corps de manière spectaculaire dans
les OOBE, c’est son double.
Le corps, l’âme et l’esprit

Q u’est ce double ? Ame ? Ou esprit ? Ju squ’à présent nous


n’avons pas fait la distinction, mais pour être tout à fait pré­
cis, il faut la faire. La tradition dit que l’esprit est la dimen­
sion la plus spirituelle du double. Elle précise que le double
se compose à la fois d ’esprit et d ’âme. Elle dit encore que
l’esprit sort de l’âme comme le double sort du corps. L’âme
est l’intermédiaire entre le corps et l’esprit. Elle est ce qui
rattache notre dimension la plus spirituelle (l’esprit) à notre
dimension la plus matérielle (le corps). L ’âme contient à la
fois de la terre et du ciel.
Les choses s’éclairent maintenant : les phénomènes parapsy-
chologiques sont plus ou moins spectaculaires : plus ils le
sont, plus c’est l’esprit qui entre en jeu ; moins ils le sont,
plus c’est I’ame. Une séance spirite moyenne ne fait interve­
nir que l’âme, alors qu’une séance comme celle où le fantô­
me se matérialisa sous les yeux de W. Crookes fait interve­
nir l’esprit. On dit encore, et c’est le vocabulaire que nous
utiliserons désormais, qu’il existe trois corps de l’homme :
— un corps physique (le corps proprement dit) ;
— un corps astral ( c’est l’âme) ;
— un corps spirituel (c’est l’esprit).

Les projections astrales

Passons maintenant aux définitions des phénomènes eux-


mêmes : les sorties hors du corps sont des phénomènes
spontanés (nous avons employé aussi le terme de OOBE, de
l’anglais Out o f Body Experiment) ; lorsque ces sorties hors
du corps sont conscientes et volontaires, on a affaire à des
projections astrales. On dit encore : extériorisations as­
trales.
Encore une chose pour être complet : nous avons dit que
l’ensemble âme et esprit formait le double. Et, très souvent,
nous emploierons le mot double, car nous ne saurons pas
toujours si c’est l’âme ou si c’est l’esprit qui se manifeste.
Nous n’aurons pas le temps de nous le demander, tout occu­
pés que nous serons par la matérialité du phénomène de sor­
tie hors du corps. Qu’est-ce qui sort précisément du corps à
tel ou tel moment ? Nous emploierons le terme de double,
signifiant bien par là que la partie spirituelle s’est détachée
du corps de l’être humain.
Une dernière information : le double qui quitte le corps
physique peut parfois voyager, effectuer un voyage réel.
Nous donnerons des exemples où nous verrons un double
aller se promener dans des pièces attenantes à celles où gît le
corps physique ! Des témoins dignes de foi affirment même
que le voyage peut être plus lointain que cela : des kilomè­
tres, voire un continent ! D’autres — mais nous ne ferons
que les citer, car nous n’avons aucun moyen de vérifier leurs
dires —, rapportent qu’ils ont voyagé sur d ’autres planètes.
Quoi qu’il en soit, dans tous ces cas, on parlera d ’un voyage
dans l’astral.
Muni de ces définitions et de ces quelques notions préala­
bles, le lecteur pourra maintenant entrer dans le vif des cas
concrets que nous nous apprêtons à exposer. Nous l’y invi­
tons, sachant qu’il est désormais bien outillé intellectuel­
lement pour les aborder.
DEUXIEME PA R TIE

CAS CONCRETS
ET VERIFIABLES DE SORTIES
HORS DU CORPS
A la suite d ’un accident
ou d’une maladie

Les sorties hors du corps les plus facilement repérables, cel­


les qui l’ont été en premier par la science parapsychologique
moderne1, sont celles qui se sont produites à la suite d ’un
accident, ou d ’une maladie. L ’un des facteurs les plus pro­
bables de ces phénomènes est la diminution de la force vita­
le. Tout se passe comme si le corps physique était incapable
alors de retenir son double, ou comme si la « colle cosmi­
que » devenait inefficiente. Mais, avant même de chercher
une explication, le mieux reste de constater, même si cela est
proprement incroyable. Incroyable mais vrai, évidemment.
Dans les pages qui suivent, nous rapportons simplement des
cas de sorties hors du corps spontanées, à la suite d ’un acci­
dent ou d ’une maladie.

Il franchit les portes de la mort

Le premier cas que nous examinons est bien connu en An­


gleterre. La presse s’en est fait l’écho. C ’est le témoignage
La parapsychologie a eu, au cours de l'histoire de nombreux noms : métapsychi-
Que, par exemple, fut l !un de ces noms — celui qui fut adopté au xix e siècle, à l ’é-
poque de Williams Crookes. Actuellement, la parapsychologie est une discipline
scientifique qui est étudiée dans certaines universités. Cette discipline devient expé­
rimentale, exerce des contrôles rigoureux et utilise tour un appareillage technique
permettant de mesurer les phénomènes. Nous en parlerons plus loin.
que fit Sir Auckland Geddes devant la Société royale médi­
cale d ’Edim bourg, le 26 février 1937.
Sir Auckland était docteur en médecine et ancien professeur
d ’anatom ie. Il ne rapporta pas une expérience personnelle
mais celle d ’un ami, également docteur, qui ne voulait pas
révéler son nom à cette assemblée, pour des raisons profes­
sionnelles. Sir Auckland expliqua q u ’il allait relater l’expé­
rience d ’un homme qui avait franchi les portes de la mort,
qui avait gardé toute sa conscience alors qu’il était hors de
son corps et qui désira, dès qu’il revint à l’état normal, dic­
ter à sa secrétaire l’expérience qu’il venait de vivre.
Voici donc le texte que lut Sir Auckland:
« Le samedi 9 novembre, quelques minutes après minuit, je
me sentis très malade, et vers 2 heures du matin, je diagnos­
tiquais une gastro-entérite aiguë (je fus pris de vomisse­
ments et de diarrhées qui durèrent jusqu’au matin). A 10
heures du matin, j ’avais tous les symptômes d ’une intoxica­
tion aiguë, je ressentis une douleur gastro-intestinale violen­
te, mon pouls et ma respiration étaient irréguliers et sacca­
dés. Je voulais sonner pour demander de l’aide, mais j ’étais
dans l’incapacité de le faire, alors je renonçai.
« Je compris que j ’étais très malade ; toutes sortes d’idées
me passèrent par la tête, je passais même en revue l’état de
mes finances. A aucun moment, ma conscience ne se modi­
fia, mais soudain je découvris que cette même conscience se
scindait et qu’émergeait une autre conscience qui était une
autre partie de moi. Disons, pour être plus clair, que j ’avais
deux consciences, A et B : mon ego était uni à la conscience
A ; mon corps appartenait à la conscience B. Ma condition
physique empirait, les battements de mon cœur étaient rem­
placés par des fibrillations.
« Je compris que la conscience B (celle du corps) commen­
çait à être composite, formée de consciences de la tête, du
cœur, des viscères, etc...
« Ces composants se dissocièrent de la conscience A, qui
semblait être intégralement hors de mon corps, que je pou­
vais voir.
« Je voyais non seulement mon corps et mon lit, mais égale­
ment la maison, le jardin. Ensuite, mon champ de vision
s’élargit encore. Je voyais Londres, l’Ecosse, en fait tout ce
vers où je décidais de diriger mon attention... L’explication
de ce phénomène me fut donnée par une voix intérieure
(d’où venait-elle ? je l’ignore, je l’appelais mon mentor) qui
me dit que j ’étais libre dans une dimension temporelle de
l’espace, où le m aintenant était un équivalent de 17c/ dans
l’espace ordinaire tridimensionnel de la vie quotidienne. En­
suite, je réalisai que je voyais non seulement des choses dans
le monde tridimensionnel ordinaire, mais aussi des choses
de ces mondes à trois dimensions ou plus, dans lesquels je
me voyais évoluer.
« A partir de maintenant, ma description sera volontaire­
ment imagée, parce que je n ’ai pas de mots capables de réel­
lement décrire ce que j ’ai vu ou plutôt ce qui m’a frappé.
Bien que n’ayant pas de corps, j ’avais l’impression d’avoir
une vision binoculaire parfaite, et, pour essayer de décrire
ce que je voyais, je peux seulement dire que j ’avais la cons­
cience d ’une sorte de flux psychique qui coulait à travers le
temps avec la vie. Je le voyais nettement et il me semblait
avoir une radiation très intense.
« Grâce à mon mentor, je compris que nos cerveaux sont
des organes qui, tout en appartenant à l’univers tridimen­
sionnel, sont reliés à la quatrième et à la cinquième dimen­
sions par une sorte d ’antenne projetée par ces mêmes cer­
veaux. Je voyais nettement, ou il me semblait voir, autour
de chaque cerveau, une condensation du flux psychique,
une sorte de nuage, qui pourtant n’en était pas un, me sem­
ble-t-il. Alors que je regardais tout cela, le mentor qui me
guidait m’expliqua que la quatrième dimension interpéné-
trait tout ce qui existe dans l’espace tridimensionnel et que
tout ce qui est dans l’espace tridimensionnel existait simul­
tanément dans la quatrième dimension et également dans la
cinquième. Sur le moment, je compris très clairement ce
qu’il voulait dire et de quelle manière maintenant dans l’u­
nivers quadrimensionnel était exactement la même chose
qu’/ci dans l’univers tridimensionnel, c’est-à-dire qu’un être
à quatre dimensions est partout dans le maintenant, de la
même manière que l’on est partout dans Yici dans le monde
tridimensionnel.
« Ensuite, j ’eus l’impression de devenir une sorte de con­
densation du courant psychique, une sorte de nuage, qui
n’en était pas un, et j ’eus une sensation visuelle de moi-mê­
me : je me vis tout bleu. Petit à petit, je commençais à
reconnaître des gens et la condensation psychique qui les ac­
compagnait, plus ou moins visible. Je reconnu I. très
distinctement, elle aussi semblait bleuâtre. A. était bleu et
rouge foncé, B. était rose, D. d’un gris brunâtre, E. perlé ;
chacune des condensations attachée à un être particulier dif­
férait des autres, non seulement par sa couleur, mais aussi
par sa grosseur, sa forme plus ou moins nette, sa consis­
tance*
« Au moment où je me rendais compte de cela, je vis A. en­
trer dans ma chambre. Je vis qu’elle ressentait un choc terri­
ble et qu’elle se précipitait vers le téléphone. Je vis mon doc­
teur quitter ses malades précipitamment et accourir. Je l’en­
tendis dire : « Il est presque parti », je le vis penser. Il me
parlait mais je n’étais pas dans ce corps et ne pus lui ré­
pondre.
« Je fus totalement accablé quand je vis le médecin préparer
une piqûre et m’injecter un liquide dans le corps. J’appris
plus tard que c’était du camphre. Je sentis mon cœur battre
plus fort ; alors, ce fut comme si je réintégrais mon corps, et
cela me contraria car le milieu où j ’évoluais m’intéressait et
que je commençais seulement à comprendre où j ’étais et ce
que je voyais. Je revins dans mon corps furieux d ’y être ra­
mené, et puis, soudain, toute la clarté de ma vision de tout
ce que j ’avais vu disparut ; il ne me resta qu’une lueur de
conscience de ma propre souffrance. Le souvenir de cette
expérience est resté très vivace en moi, ne s’est pas effacé
comme les rêves, ne s’est pas intensifié, ni rationalisé.
« Je pense que sans un traitement médical rapide et vigou­
reux, je serais mort dans le monde tridimensionnel. C ’est le
sens de mon expérience. Depuis cette résurrection, je n ’ai
jamais pu retrouver la compréhension claire de ce que j ’ai
vécu, alors que j ’étais libéré de mon corps. »
A la fin de sa lecture, Sir Auckland dit : « Q u’est-ce que
nous allons en faire ? Nous sommes seulement sûrs d ’une
chose : cette communication n’est pas mensongère. Si je
n’avais pas été certain de cela, je n’aurais pas attiré votre at­
tention sur elle. Elle m ’a aidé à définir l’idée d ’un conti­
nuum psychique étendu à travers le temps comme un filet.
Cette idée permet de mieux décrire les phénomènes de télé­
pathie, de clairvoyance, de spiritualisme, en un mot, de tou­
tes les manifestations parapsychologiques. »

« Je ne voulais pas partir... »


L’histoire qui suit arriva à Mr. John Prickton, qui vécut au­
tour de la dernière guerre aux Etats-Unis. Il communiqua en
personne, par écrit, son expérience à un cercle de psychistes
américains.
« Je tombai malade, atteint d ’une très forte fièvre qui me
rendit extrêmement faible. Cela dura environ trois ou qua­
tre semaines. Je dus rester au lit sans pouvoir me lever.
« Un jour que je me reposais, je me sentis tomber de mon lit
sur le côté gauche. J’eus la sensation d ’être enroulé dans du
coton. Je me relevai et essayai faiblement d ’atteindre le
commutateur électrique. Enfin, je réussis à allumer. Aucu­
ne lumière n ’apparut, ce qui me troubla. Je vis distincte­
ment la porte de ma chambre, ses particularités, sa couleur.
Je pris ma canne qui était toujours à côté de mon lit et don­
nai des coups sur la porte. Je frappai mais cela ne produisit
aucun son. Je recommençai. Rien. Je sentis une grande in­
quiétude m’envahir. Mû par la peur, je donnai des coups
violents à la porte, et tout à coup j'eus l’impression qu’un
bras invisible m’empêchait d ’agir. Je me sentis en prise à
une grande confusion. Je compris ce qui m’arrivait sans
vraiment le réaliser. Oui, c’est cela, je ne voulais pas sortir,
le moment n’était pas venu, j ’avais encore trop de choses à
faire. Je me sentis de plus en plus angoissé. J ’appelai ma
femme, je hurlai son nom. Aucune réponse. J ’insistai. Au­
cun résultat.
« Je ressentis l’envie de me recoucher. J ’eus la sensation
tout d ’un coup de réintégrer mon corps, aspiré par un trou
situé au sommet de mon crâne, sur le dessus de ma tête. Au
moment où je m’éveillai, je ressentis une douleur violente
dans ma tête, comme un choc. J ’appelai. Petit à petit je de­
vins plus calme, je sentis que je me détendais et que mon
état redevenait tout à fait normal. Depuis, j ’ai réfléchi à cet­
te expérience bien réelle pour moi. A cette sortie hors de
mon corps. J ’en conclus que si cela arrivait de nouveau, je
pourrais davantage dominer la peur panique qui s’était em­
parée de moi au cours de ma première expérience. »

« Mon rendez-vous avec la mort... »

Voici à présent un résumé de l’expérience du docteur en mé­


decine George Kelley, publié dans le magazine The Aqua-
rius Age, sous le titre « Mon rendez-vous avec la mort ».
« A l’époque, j ’habitais dans l’Ohio, à Cleveland. Un jour
d’hiver, je tombai malade, atteint de la typhoïde.
« Un après-midi, alors que dehors tout était gelé, ma tempé­
rature monta à 40°. Je me mis à trembler. Ma femme m’o­
bligea à me coucher.
« Bien que m’intéressant à toutes les expériences touchant à
la vie spirituelle, je n’avais jamais eu aucune curiosité pour
les sciences psychiques. L’expérience que je vécus ne fut
préparée par aucun exercice particulier de concentration. Je
tiens à dire que je fus parfaitement conscient du moment où
se produisit cette expérience.
« Je fus alité pendant environ trois semaines. Un matin, très
tôt, alors que le médecin et une infirmière étaient à mon
chevet, ma température tomba brusquement de 40° à 35°.
Je poussai ce que tout le monde crut être mon dernier sou­
pir. Le docteur me déclara mort.
« Je fus plongé dans un trou noir, une sorte de vide, puis
j’eus conscience qu’une présence était dans ma chambre. En
effet, à côté de mon lit, je reconnus la sœur de ma femme.
Elle était d’une grande beauté. Je la voyais pour la première
fois, mais j ’étais certain de la reconnaître. Elle était en fait
morte il y a quelques années. “Suivez-moi, George”, me dit-
elle, et elle sortit. Je la suivis, passant devant le docteur et
l’infirmière qui s’affairaient autour de mon lit. J ’essayai de
donner un signe à ma femme propre à la rassurer, lui dire
que j ’allais bien, que j ’allais faire un tour et que je rentrerai
bientôt. Mais je n’arrivai pas à communiquer avec elle. Je la
touchai, mais elle sembla ignorer ma présence.
« Soudain, je compris qu’elle me pensait réellement mort,
inerte dans ce corps gisant sur le lit. Tout cela me traversa
rapidement l’esprit alors que je suivais mon apparition pour
sortir de la chambre. Tout à coup, je fus emporté par un
mouvement brusque. Tout cela se passa très rapidement. Je
compris, je fus certain que mon âme s’était libérée de mon
corps physique et que j ’allais entrer dans une autre vie, dif­
férente de mon existence terrestre. Je vivais la transition, le
passage que Ton appelle la mort.
« J ’eus comme la révélation soudaine que la mort ne serait
jamais plus pour moi un mystère épouvantable. Je ressentis
une grande joie tranquille,
« Je continuai ma promenade avec ma compagne. Nous ar­
rivâmes dans un grand parc où se trouvaient des hommes et
des femmes. Il émanait d ’eux une grande lumière spirituelle.
La nature environnante — les arbres, les plantes — y était
parfaite. Tout y était pleinement vivant. Le sentiment que je
ressentis à la vision de cette intense lumière éthérique est in­
descriptible. J ’étais sous le charme de la beauté qui m’en­
tourait. Puis, ma compagne me fit passer au-dessus d’un
lac.
« Ensuite, je me vis rentrer dans ma chambre, réintégrer
mon corps, et ma compagne disparut en glissant dans l’air.
« Je sombrai dans l’oubli.
« Quand je m’éveillai, Pinfirmière penchée au-dessus de
moi contrôlait ma respiration. Je sus que j ’avais quitté mon
corps pendant environ douze heures. Je racontai “mon ren­
dez-vous avec la mort” à ma femme et à Pinfirmière, qui
m’écouta désabusée. Cette expérience reste pour moi assez
incompréhensible, mais elle m’a donné comme l’assurance
d’une vie future possible. »

« Je me voyais en deux exemplaires... »

Un ami partageait avec M. X un pavillon dans l’Essonne.


Un jour de l’hiver 1987, il a eu un accident de voiture en se
rendant à son travail à Paris. Il a raconté à son voisin l'ex­
périence qui suit et qui le laissa très perplexe,
« Encore assez mal réveillé, très tôt le matin, je roulais pru­
demment sur la route nationale. En effet, il faisait très froid
et la route était gelée. Tout à coup, une voiture en sens in­
verse vint percuter la mienne. Je sentis que ma tempe co­
gnait brutalement l’avant de la voiture, puis plus rien. Le
trou noir. J ’étais évanoui.
« Dans mon inconscience, je vis quelqu’un courir vers moi,
me sortir de la voiture et m’étendre sur le bas-côté de la rou­
te. Il faisait très froid, des voitures roulaient régulièrement.
Certaines s’arrêtaient pour me regarder. J ’eus l’impression
d’avoir pénétré dans un autre corps physique qui m’était
étranger. A ma grande stupéfaction, je me voyais en deux
exemplaires. Quelqu’un se pencha sur moi, essaya de me ra­
nimer, et tout devint alors obscur pour moi. Ce que j ’avais
vu à partir de mon corps astral était si réel que, reprenant
connaissance, je ne pus admettre qu’il n ’y avait pas un autre
corps physique présent. Je cherchai même le moindre indice
qui aurait pu prouver le contraire. »

« Je vis mon corps inerte étendu sur mon lit... »

Voici encore le cas de M. Bouvier, qui habite le Massif Cen­


tral. Il est agronome. A la suite d’un accident, il fut plongé
dans un coma profond qui dura un peu plus de deux jours.
« Je vis une sorte de forme floconneuse sortir de moi au-
dessus de ma tête. Insensiblement, cette forme blanche se
développa et devint une forme humaine, mais beaucoup
plus grande qu’un homme ordinaire.
« J’étais debout près de mon lit et je vis très clairement mon
corps inerte étendu sur le lit. Puis je quittai la pièce en pas­
sant à travers la porte, ce qui me surprit. Je me retrouvai
dans le couloir de la clinique où j ’étais hospitalisé, rencon­
trai un médecin en blouse blanche que je connaissais mais
j eus beau lui faire signe, il ne me répondit pas. Naturelle-
ment, il aurait dû m’inciter à réintégrer mon lit, m’empê­
cher de sortir, mais il n ’en fit rien. Je me retrouvai dans la
rue et croisai une femme que je connaissais et que je n’avais
pas vue depuis un certain temps. Je voulus lui donner une
poignée de main, mais tout mon bras passa à travers elle. Je
ne réussis pas à communiquer avec elle. Je la vis traverser
rapidement la rue à un carrefour puis s’arrêter devant une
mercerie et repartir. Je décidai de rentrer à l’hôpital et pas­
sai à travers la porte de ma chambre où mon corps physique
était toujours étendu. Je vis des docteurs et du personnel
soignant penchés sur mon lit, discutant avec gravité de mon
état de santé. 11 y avait un appareil nouveau à côté de mon
lit. Une infirmière me frictionna la tête avec un liquide très
froid. Bien qu’étant à l’extérieur de mon corps physique, as­
sez loin de lui, je ressentis la sensation de froid. Et puis, je
compris que j ’étais rentré sans problèmes dans mon
corps. » Cela s’est passé en 1989.

« A quoi peut servir cette misérable carapace... ? »

C’est le scientifique Camille Flammarion qui rapporte le cas


suivant. Il lui fut soumis par écrit en 1920 par l’expérimen­
tateur lui-même, M. Ramel, un financier de Genève, qui
était sujet à des crises cardiaques. Voici ce qu’il raconte.
« Au cours d’une de mes syncopes, j ’entendis à côté de moi
mes familiers parler, bien que je sentisse que je n’étais pas
moi-même. J ’étais sorti de mon corps physique et me tenais
debout à l’intérieur d ’un corps fluidique blanc. Je voyais
inquiétude de mes proches qui essayaient de me réanimer,
et je pensais : “A quoi peut servir cette misérable carapace
usée qu’on essaie de ramener à la vie” ? Mais, constatant
combien ils étaient peinés, je pris la ferme décision de re­
donner vie à ce corps physique afin de les retrouver. Et je
sentis mon corps physique s’activer à nouveau. Je pense que
si je n’avais pas souhaité ardemment retrouver le monde
physique, je serais mort. Oui, c’est cela, j ’ai vu la porte de
l’au-delà s’entrouvrir mais je ne sais pas ce qu’il y a der­
rière. »

Il sort hors de son corps et... de sa prison

Nous allons aborder a présent un cas exemplaire dans l’étu­


de des expériences psychiques avec projection dans l’astral.
Il est tiré du livre The Twenty Fifth Man de E. Morrell, qui
y retrace de nombreuses expériences. Jack London, qui était
intimement lié avec Morrell, s’est fortement inspiré de ces
expériences pour écrire The Star Rover.
E. Morrell fut enfermé dans une prison d ’Etat où il subit
différentes punitions qui vinrent à bout de beaucoup d ’au­
tres reclus. Il fut soumis entre autres à la torture abomina­
ble de la « camisole de force sanglante ». On cousait ensem­
ble deux camisoles de force. Mis à l’intérieur, le « suppli­
cié » ne pouvait plus faire aucun mouvement. On versait de
l’eau sur les camisoles qui se mettaient à rétrécir fortement.
Bientôt, tout le corps était envahi de fourmillements intolé­
rables qui se transformaient rapidement en souffrances ini­
maginables. Les prisonniers survivaient rarement à cette
torture.
Donc, E. Morrell subit cette punition qui lui était infligée
pour l’humilier et briser sa résistance, pour le mater. Enfer­
mé dans ces camisoles de force, il souffrit abominable­
ment ; son cœur se mit à battre violemment. L’étau se res­
serra sur lui. Les muscles et les veines de son cou semblèrent
près d'éclater. Sa respiration devint de plus en plus difficile
et ses yeux exorbités lancèrent des éclairs. Puis il se produi­
sit un phénomène étrange : il sentit son corps se détendre,
envahi par un grand calme. Ses douleurs s’estompèrent. Il
eut l’impression de retrouver sa condition initiale et même
eut la sensation de se dilater dans le temps et Fespace. Puis
les murs de la prison s’évanouirent et bientôt il se retrouva
libre, dans la campagne environnante.
Ayant cette faculté de se promener dans I espace, il put dé­
crire et raconter toutes les choses qu il vit et qui se produisi­
rent.
Durant ces expériences de projection psychique, il avait un
don de double vue. Il « vit » et décrivit un naufrage dans un
port, qui se produisit réellement. II eut la vision de gens
inconnus qu’il rencontra beaucoup plus tard, d ’une jeune
fille qu’il devait épouser quelques années après. Il put prédi­
re le jour de sa libération. Comme dans les autres cas décrits
plus haut, il quitta donc son corps physique torturé et laissé
pour pratiquement mort sur le plancher de sa cellule. Cha­
que fois qu’il était torturé de cette façon, il eut la faculté de
s’échapper, ne sentant plus aucune douleur et voyageant
hors de lui-même dans le monde extérieur.
Ses geôliers étaient très agacés et intrigués par ses réactions.
Ils s’acharnaient sur lui, essayant de comprendre pourquoi
leur victime paraissait profondément endormie, ne donnant
plus l’impression de souffrir.
E. Morrell raconte qu’au cours d’une de ces séances de tor­
ture, on le laissa trois jours enfermé dans ces camisoles,
sans connaissance et voyageant dans l’astral.
Lorsqu'enfin ses geôliers coupèrent les courroies, il put sor­
tir de sa camisole, puis on le laissa seul sur le plancher de sa
cellule, inerte, meurtri. Pourtant, une énergie l’envahit qui
lui donna la force de bouger, de ramper dans sa cellule pour
atteindre de Feau, qu’il but avidement. Puis il s’allongea sur
sa paillasse et tomba dans un sommeil normal et profond.
Morrell subit de nombreuses tortures, on essaya plusieurs
fois de le briser. Chaque fois, il quittait son corps physique,
qu’il regardait étendu au-dessous de lui, ne sentant plus au­
cune douleur, pour ensuite se réveiller, souriant. Il vécut ce
que Jack London a appelé « la petite mort ». Ses voyages
l’entraînaient dans des scènes de la vie quotidienne qui lui
étaient proches. 11 retrouvait des pays connus, familiers :
des rues, des maisons, la campagne ; mais il découvrait aus­
si des régions inconnues de lui : des îles, des rivières, des
paysages tropicaux ; il assistait à des scènes de la vie quoti­
dienne qui lui étaient étrangères jusqu’à ce jour. Et, sur­
tout, il était habité par cette double vue qui lui donnait la
possibilité de « voir » des choses qui se produisaient réel­
lement et qui furent par la suite vérifiées, lorsqu’il raconta
ses visions.
Morrell resta enfermé quatre ans avant d ’être définitive­
ment libéré. Il avait parfois essayé artificiellement, c’est-à-
dire sans contraintes extérieures, de voyager hors des murs
de sa prison, mais il dit lui-même que ses tentatives restèrent
vaines, malgré ses efforts. Dans son cas, il semble donc
qu’un des moteurs de ses projections hors du corps ait été la
grande violence de l’émotion qu’il ressentait lors des séances
de torture qu’on lui faisait subir.

Une forme blanche dans une église

Dans l’exemple qui suit, l’hypothèse de la projection du


corps astral semble être une explication possible au phéno­
mène qui se produisit.
Voici un extrait du livre du célèbre astronome Camille
Flammarion, Autour de la mort. Cette histoire lui fut rap­
portée par son amie, Mme Dobelman de Strasbourg.
« Mon amie Mme Turban s’occupait de sa sœur gravement
malade. La maison de son père, appartenant à un impri­
meur, était située au coin de la place Temple-Neuf. Sa sœur
lui raconta que, bien que couchée dans son lit, elle pouvait
voir les personnes qu’elles connaissaient, traverser la rue.
« Sa maladie s’avéra sans espoir. Un dimanche après-midi,
elle dit à sa soeur qu’elle regrettait de ne pas avoir pu écouter
son fiancé prêcher à l’église. Quelque temps après, elle tom­
ba dans un état cataleptique et resta comme morte pendant
deux heures. Quand elle se réveilla, elle dit avoir vu son
fiancé prêcher, et elle décrivit la scène dans les moindres dé­
tails.
« La jeune femme mourut. Après son enterrement, Mme
Turban demanda au fiancé de sa sœur s’il avait prêché le di­
manche précédent et de quelle manière. “Comment I’avez-
vous su ? lui demanda-t-il, étonné. — C ’est ma sœur qui me
l’a dit.” Et elle lui raconta l’histoire.
« “C’est tout à fait étrange, remarqua-t-il. Au milieu de
mon sermon, j ’ai cru voir entrer dans l’église une forme
blanche qui ressemblait à ma fiancée. Elle alla s’asseoir et
disparut à la fin de la messe... ” »

Une masse lumineuse sort du corps

Voici à présent deux cas dans lesquels plusieurs personnes


purent voir une masse lumineuse qui s’extériorisait hors du
corps physique d ’un mourant.
Dans le premier, la personne qui décrit le phénomène est
une femme très simple et ignorante de toutes ces choses.
« Je gardais un enfant de deux ans qui faisait des convul­
sions, j ’étais à son chevet avec sa mère. Dans la cheminée
brûlait un feu de bois très brillant. Pour calmer l’enfant, sa
mère lui mit la main sur la tête. J ’étais à côté d ’elle, près du
lit. Tout à coup, je vis le feu devenir moins brillant, obscur­
ci par une sorte de substance opaque, parcouru de mouve­
ments contradictoires allant dans un sens, puis dans l’autre.
« Je demandai à la mère si elle voyait la même chose que
moi, mais étonnée, elle me répondit q u ’elle ne pouvait rien
voir.
« Les convulsions de l’enfant cessèrent, il resta inanimé sur
le lit et bientôt mourut. Au même moment, le phénomène
cessa... »
On remarquera que seules certaines personnes voient le phé­
nomène alors que d ’autres ne voient absolument rien.

Une vapeur grise au-dessus d’un mourant

Ce qui suit a été décrit par le révérend L. Tweedale dans


Man Survival After Death ( « La vie après la mort » ).
Il raconte:
« Dans la nuit du 28 au 29 juillet, ma femme, ma fille et une
amie étaient auprès de Mme Burnitt, ma belle-mère, qui
était tombée gravement malade. La chambre était très éclai­
rée, minuit était passé et la malade était dans le coma.
« Tout à coup ma fille dit voir une sorte de vapeur grise se
former et flotter au-dessus du corps de la mourante. Com­
me une fumée de cigarette ayant 8 à 10 cm de diamètre et
flottant à environ 10 cm au-dessus du corps. Surprise, ma
fille attira l’attention de sa mère et de son amie sur ce qu’elle
voyait. Elles lui dirent constater également la manifestation
de cet étrange phénomène.
« Puis la masse volatile se dilata progressivement et, au
grand étonnement de l’assemblée, sa partie supérieure s’é­
claircit et devint de couleur rouge. A présent, c’était comme
un disque suspendu dans l’air, restant toujours à la même
distance du corps de la mourante. Ensuite, le corps de Mme
Burnitt fut auréolé par une lumière blanche qui s’épaissit
lentement et devint à nouveau rouge. Elle se situait à ce mo­
ment-là à environ 8 cm de la tête et avait un rayon de 10 cm.
« A l’extérieur, la couleur rouge semblait très intense, plus
faible et plus translucide à l’intérieur. Puis une autre lumiè­
re rouge se forma autour des yeux, du nez, de la bouche. Le
nuage continuait de flotter au-dessus du corps et se matéria­
lisa à peu près pendant vingt minutes.
« Ma femme ferma les yeux et ne vit plus rien, preuve que le
phénomène était tout à fait objectif.
« Mme Burnitt mourut seize heures plus tard. Pendant tout
le temps de son agonie, elle n ’était pas sortie du coma.
« Il est intéressant de noter que les trois personnes présentes
virent distinctement ce phénomène et le décrivirent d’une
manière identique. »

Une lumière en forme de croix

Ecoutons maintenant Mme Morgan, qui raconte dans son


livre From M atterto Spirit l’histoire qui suit.
« Un jour, je me trouvais en compagnie d ’une amie au che­
vet d’un mourant. Cette amie avait des dons de clairvoyance
très développés.
« Le mourant était donc étendu sur le lit, sa respiration se
fit de plus en plus difficile et se changea brusquement en râ­
le. Au même moment, je vis un nuage blanc sortir du corps
et se fixer à une dizaine de centimètres au-dessus. Mon amie
voyait également le phénomène. Ses yeux brillants devinrent
étranges, regardèrent le malade, puis la tête du lit. J'eus
l’impression qu’elle allait dire quelque chose mais elle n’en
fit rien. Elle me raconta par la suite qu’elle avait vu une lu­
mière blanche, une sorte de nébuleuse sortir des couvertu­
res. Elle avait donc bien vu la même chose que moi.
« A la tête du lit, la lumière dessina une petite colonne d’en­
viron un mètre trente de hauteur. Une luminosité en torme
de croix en rayonna, d ’une brillance qui se situerait entre
celle du soleil et celle de la lune. La lumière à l’intérieur de
la colonne devint de plus en plus vive, de plus en plus bril­
lante et se mit à tournoyer.
« Quand la personne poussa son dernier soupir, la colonne
lumineuse disparut en s’élevant. »

Une extraordinaire projection

Le cas que nous allons narrer à présent fut authentifié par


les témoins. Il parut dans le journal américain de la SPR
(Société de parapsychologie). Mme Sargent, infirmière, a
été une des protagonistes de cette expérience. L’histoire
s’est passée en Géorgie, à Augusta.
« Il y a quelques années, j ’étais chargée de soigner une jeu­
ne malade dont la forte fièvre ne voulait pas baisser.
« Un soir, aux environs de 11 h, alors que j ’étais au chevet
de la malade avec le médecin, des symptômes très inquié­
tants commencèrent à se manifester.
« Nous savions que la malade désirait ardemment la présen­
ce de sa mère. Mais nous pensâmes qu’il était inutile, main­
tenant qu’elle était totalement inconsciente, de la faire cher­
cher. En effet, le médecin craignait que la mère, trop fati­
guée, tombe également malade.
« Nous comprimes tous deux que la mort était proche, fa­
miliers que nous étions de ce genre de situations.
« Pourtant, ce jour-là, une sorte de mystère solennel nous
habita, qui nous tenait figés sur place.
« La jeune femme venait de cesser de respirer, je la regar­
dais, silencieuse. Soudain, à la tête du lit, je vis apparaître
une forme lumineuse toute blanche ; elle portait un voile et
regardait dans la direction opposée. Cette forme resta un
moment à côté du corps de la mourante puis évolua, passa à
côté du médecin puis de moi. Ensuite, la forme alla à côté,
dans la chambre de la mère, en passant à travers le mur. J’é­
tais stupéfaite, je n ’arrivais pas à expliquer tout cela. Lors­
que le fantôme passa à côté du médecin, j ’entendis ce der­
nier s’exclamer : “Quelque chose m’a donné un coup à l’é­
paule” ; je lui répondis spontanément : “Oui, la femme
vient de passer à côté de vous.” Il me demande : “Quelle
femme ? Je n ’ai rien vu, mais effectivement quelqu’un m’a
frappé.” Nous étions incapables de bouger, paralysés, nous
regardant mutuellement sans comprendre. Nous étions
plantés là, lorsque nous fûmes ramenés à la réalité par la
voix faible de la jeune femme qui, à notre grand étonne­
ment, retrouvait la vie en reprenant lentement connaissan­
ce. Elle vécut encore vingt-quatre heures, puis elle mourut
dans les bras de sa mère, totalement consciente. Nous avons
pensé que cette projection de l’âme hors du corps physique
avant été provoquée par l’affection qui unissait les deux
femmes. Il semble que la malade avait voulu faire ses adieux
à sa mère, qu’elle adorait.
« En tout cas, ce soir-là, quelque chose se manifesta, que
mes yeux purent voir. Le médecin très honorable qui a assis­
té avec moi à cette scène a confirmé qu’il certifiait sans hési­
tât ion tout ce récit. »

Incroyable mais vrai !

L’histoire qui suit est celle de Paul C. II a toujours eu des


dons importants de clairvoyance — qui se manifestèrent
alors qu’il était très jeune, — ce qui le conduisit à devenir
médium exerçant. Nous sommes en 1924 en Bourgogne.
Cette aventure m’a été racontée par un père bénédictin.
Alors qu’il rentrait dans sa septième année, le petit Paul
tomba gravement malade, atteint par la fièvre typhoïde. Il
ne résista pas longtemps et mourut. Il raconte :
« Je me sentis en transe. Mon corps astral voyagea, je ne
sais pas combien de temps. Puis je me vis dans la chambre
de ma mère, à côté de son lit. Elle dorm ait. Je lui demandai
instamment de faire exhumer mon corps physique.
« Ma mère fut impressionnée par ce rêve et très troublée.
Elle demanda à mon père de faire exhumer mon corps. Il re­
fusa catégoriquement. Plus tard, ma mère me raconta que
dans son rêve je lui parlais d ’une certaine position de ma
main qui touchait mon visage. Ma mère devint obsédée par
son rêve et finalement mon père céda.
« Effectivement, je continuais à lui insuffler ce qu’elle de­
vait faire. Cela faisait trois jours que j ’étais inhumé. On me
sortit de mon cercueil et on appela le médecin. Sur la joue
gauche, je portais une contusion, liée à la position de ma
main que ma mère avait vue dans son rêve.
« Et c’est ainsi que je revins à la vie. Cette histoire peut pa­
raître extraordinaire, et pourtant ce fut là ma première
grande expérience psychique. J ’avais sept ans. Ensuite mes
facultés se développèrent rapidement et c’est ainsi que je de­
vins médium. »
OOBE en cours de sommeil

Nous avons vu ce qu’étaient les sorties hors du corps, les


OOBE et les projections astrales survenues lors d’un acci­
dent ou d’une maladie ou à proximité de la mort. Elles ne
sont pas les seules. Tant s’en faut !
Voyons maintenant les sorties hors du corps qui ont lieu
pendant le sommeil. Nous n’en donnerons que quelques
exemples sur la centaine que nous avons recueillies, analy­
sées, classées. Il ne s’agit pas d ’alourdir notre exposé. Il ne
serait pourtant pas question de les passer sous silence, non
seulement parce qu’elles révèlent une dimension particulière
du phénomène mais aussi parce que nous parlerons ultérieu­
rement de la manière d ’apprendre à maîtriser les sorties hors
du corps, de la manière d ’apprendre à sortir volontairement
de son corps par l’étude de ses songes.

Rencontrer quelqu’un d’autre en dormant

« II m’est arrivé une aventure curieuse qui m’a permis plus


tard de voyager en laissant mon corps physique chez moi.
J ’aurais aimé avoir accès à une méthode qui me permette de
maîtriser mes connaissances à ce sujet et de me dédoubler
autant de fois que je le souhaiterais. »» C’est Mme Benshon
qui raconte cette histoire ; laissons-la poursuivre :
« Voici maintenant plusieurs mois que j ’ai vécu cette expé­
rience. J ’avais eu l’occasion de rencontrer un homme qui
m’avait profondément impressionnée.
« Une nuit que j ’allais m ’endorm ir, je sentis que je quittais
mon corps physique. Je m ’installai debout à côté de mon lit
et me regardai, couchée là, immobile. Puis je passai à tra­
vers la porte et quittai la maison. Je partais pour un voyage.
Où ? Comment ? Pourquoi ? Je ne pouvais le dire. Je sais
seulement par déduction que cela dura environ deux bonnes
heures. « Je me vis marchant et discutant avec l’homme
dont j ’ai parlé plus haut, dans un pays qui m ’était totale-
mente étranger, très chaud. Nous étions tous deux profon­
dément heureux.
Puis je me retrouvai seule et revins sur mes pas, refaisant le
trajet. Puis je fus à côté de mon lit, regardant à nouveau
mon corps physique, étendu là.
« Tout à coup, j ’entendis ma fille m’appeler en me se­
couant. Tout devint sombre. Ma fille m’expliqua qu’elle
avait été effrayée parce qu’elle avait essayé de me réveiller
pendant au moins un quart d ’heure. Ma nuit se passa ensui­
te tout à fait normalement. Je revis l’homme en question, et
je fus très étonnée lorsqu’il me dit d ’une manière un peu
étrange qu’il avait fait un rêve très surprenant, mais il ne
voulut pas en dire davantage. Il me demanda seulement si
j ’avais déjà été au Mexique et il me décrivit parfaitement le
lieu que j ’avais vu lors de mon voyage. J ’ai toujours été
convaincue que notre expérience avait été absolument iden­
tique.»

Fut-ce seulement un rêve ?

M. Leduc, un scientifique français qui habite en Autriche, a


narré son expérience à un de ses confrères et elle a été pu-
bliée dans un petit journal local, il y raconte qu’extrême-
ment rationnel, il a cherché une explication objective à son
aventure, mais qu’il a dû se rendre à l’évidence et que la seu­
le hypothèse qu’il ait pu retenir est effectivement l’existence
du corps astral.
« J ’étais entré par hasard en possession d ’un livre intitulé
Les Projections astrales, méthodes et exercices, d ’un auteur
tout à fait inconnu. Très curieux de nature et pensant m’a­
muser, je décidai de m’exercer... sans aucun succès. Je ran­
geai mon livre et n ’y pensai plus du tout.
« Un soir, comme d ’habitude, j ’allai me coucher et lus pen­
dant un moment avant de tomber profondément endormi.
Dans la nuit, je me réveillai avec une sensation très désa­
gréable provoquée par une sorte de cauchemar. En fait, je
dormais toujours. Je me vis planant dans l’espace en posi­
tion horizontale, les yeux fermés ; je constatai que je n’étais
plus couché dans mon lit. Tout ce que je vis alors est resté
profondément ancré dans ma mémoire visuelle, que j’ai
beaucoup développée par mon travail de recherche. Je me
vis couché dans mon lit, les yeux fermés, la bouche légère­
ment entrouverte. J ’observai avec étonnement que j ’avais
une tache noire sur l’une de mes dents et me dis que je ne sa­
vais pas que j ’avais cette dent cariée. Je pouvais m’observer
“au-dessus” de mon corps physique et me découvrir réelle­
ment tel que j ’étais. J ’étais dans la chambre à coucher, qui
était éclairée par une lumière très brillante. A côté du lit, je
vis nettement une petite table avec un verre d ’eau et une
pendule d ’un autre âge. Je constatai avec fulgurance que je
ressemblais à un véritable cadavre. J ’avais la faculté de pen­
ser tout en évoluant. Je fus épouvanté à l’idée que j ’avais
laissé ma dépouille physique et que l’on ne pouvait pas tota­
lement mourir. Je fus horrifié à l’idée soudaine qu'on allait
bientôt m’enterrer alors que je n’étais pas réellement mort,
et cela, je ne pouvais le crier à personne. Je me sentis réunir
toutes mes forces et enfin je retrouvai ma chambre, recon­
naissant le plafond bleuté, et je sentis que j ’étais couché
dans mon lit normalement.
« Réveillé, j’essayai de comprendre ce qui m’était arrivé. Je
me répétais que ce n ’était qu’un rêve très bizarre.
« Mais je dus me rendre à l’évidence et admettre que j ’avais
voyagé dans mon sommeil hors de mon corps. Puis, me re­
gardant dans une glace, je fus stupéfait de constater que ma
dent était recouverte d ’une substance noirâtre, qui en fait
n’était qu’un morceau de gâteau que j ’avais mangé avant de
me coucher... »

« Ses mains passèrent au travers de mon visage... »

Voici maintenant un témoignage envoyé à un cercle méta­


physique par le docteur Choubert, qui habite Lyon.
« En 1956, j ’habitais avec ma femme sur la Côte d ’Azur.
Un jour, elle me raconta qu’elle s’était dédoublée pendant
la nuit. Elle se vit dans une chambre à côté, discutant avec
notre voisin, qui est antiquaire. Ensuite, elle se vit s’en re­
tourner sur ses pas, rentrer dans notre chambre et avoir la
surprise de se voir elle-même étendue sur le lit. Elle se réveil­
la brusquement, ressentant une très grande douleur dans la
nuque. Je la calmai en la rassurant. C’est ainsi que je fis
quelques recherches sur des cas semblables et lui donnai
quelques explications et conseils. Quelques mois plus tard,
elle me dit être sortie de nouveau de son corps physique. El­
le se projeta dans la rue, croisa de nombreuses personnes
dont elle percevait les conversations. Elle passa devant
l’horloge de la mairie où elle lut l’heure : 11 h 30. Elle ob­
serva, intriguée, qu’un restaurant d ’habitude encore ouvert
à cette heure était fermé. Le lendemain, nous pûmes vérifier
que la chose était exacte!
« Elle eut encore un ou deux dédoublements identiques pen­
dant son sommeil. Un, entre autres, dans lequel elle se vit
dans une pièce qu’elle ne connaissait pas, en présence de
deux vieilles dames antipathiques avec un air malveillant.
L’atmosphère y était pesante et hostile, et elle se sentit mal à
l’aise, ressentant des difficultés respiratoires. Elle essaya de
me réveiller pour se protéger, mais, à sa grande stupeur, ses
mains passèrent au travers de mon visage.
« Puis ses expériences s’arrêtèrent d ’elles-mêmes, elle n’en
eut plus jamais aucune. Je ne sus donner d’explication à ces
phénomènes en tant que médecin. Je sais seulement que ces
dédoublements laissaient ma femme dans un état de très
grande fatigue. Il lui fallait plusieurs jours pour s’en re­
mettre. »

Les projections d'un grand médium

Ce qui suit est un extrait des mémoires du médium E. Mans-


field, dans lesquelles il raconte ses projections astrales.
« A l’âge de vingt-deux ans environ, j ’avais un camarade
d ’études dont j ’étais inséparable. Lorsque la guerre de 14-18
éclata, il s’engagea dans l’armée comme volontaire. Une
nuit, alors que j ’étais couché, somnolant, je me réveillai
soudainement et découvris avec surprise q u e j ’étais débouta
côté de mon lit, alors que j ’étais encore dans mon lit, dor­
mant profondément et recroquevillé comme un enfant. Un
brouillard léger m’entourait qui ne me permettait pas de
voir toute la pièce. Puis je sentis une présence sur ma gau­
che, je me tournai et reconnus mon ami. Son visage était ha­
bité d’une grande tristesse. Il me dit : “Je meurs”, et il me
demanda de faire quelque chose pour lui. Puis je me réveil­
lai et fus incapable de me souvenir de la chose qu’il m ava,t
demandée de faire.
« Quelque temps plus tard, je reçus une lettre m ’annonçant
la mort de mon camarade. Tout était concordant : il était
bien mort au moment où il m ’était apparu lorsque j ’étais
sorti de mon corps physique.
« Une autre fois, je me sentis flotter dans l’espace à travers
une vapeur bleue évanescente. Mon corps était tranquille­
ment dans le lit,
« Je passai tranquillement sous la porte, puis tout à coup je
ressentis une grande angoisse. L’idée me vint que j ’étais
mort. Je fus affolé à cette idée. Je fis un très grand effort
mental pour réintégrer le plus vite possible mon corps physi­
que et criai: “Non, je ne veux pas partir maintenant, j ’ai en­
core beaucoup de travail.” Je sentis que j ’étais calmement
couché dans ma chambre, dormant d ’un sommeil paisible”.
« Ma propriétaire eut l’occasion de me rencontrer, un jour,
lors d ’un de mes “voyages”. J ’étais profondément endormi
et ne bougeai absolument pas de ma chambre. Elle m’affir­
ma le lendemain m’avoir croisé alors que je sortais en pas­
sant sous le porche. Qu’elle avait voulu me parler et qu’elle
avait été profondément choquée que je ne lui réponde pas.
J’ai eu beau lui expliquer qu’à cette heure, je n ’avais pas
quitté ma chambre, elle ne voulut pas entendre raison. Je
n’avais, de mon côté, aucun souvenir particulier de cette
sortie hors du corps. »

Expérience de vie suspendue

Katy Wishler raconte qu’elle a eu un grand nombre de


projections pendant cet état de mi-sommeil qui précède le
sommeil profond ou qui peut intervenir au cours de la nuit
et durer quelques instants. Elle a nommé cet état « vie sus­
pendue ».
« J ’ai fait régulièrement une série d ’expériences pendant de
nombreuses années. Il se passait relativement toujours le
même phénomène. Dans cet état de somnolence, je me
voyais sortir de mon corps, suivre ou rejoindre les membres
de ma famille, traversant portes et murs en planant, et, en
larmes, je les suppliais de m’aider à sortir de mon état. Mais
il leur était impossible de m’entendre, de me voir. Je restais
comme “bloquée” à l’extérieur de mon corps, dans l’impos­
sibilité de me réveiller physiquement, de faire le moindre
geste, complètement terrorisée par l’impuissance dans la­
quelle je me trouvais.
« Je ne revenais à un état normal qu’avec l’aide de mon ma­
ri ou de ma fille. En effet, pendant ces crises, ils se rendaient
compte de mon état. Ils essayaient de me calmer, de me ras­
surer en me parlant doucement. Et c’est seulement alors que
je pouvais réintégrer mon corps physique, qui se déblo­
quait. Ils ont toujours pris d ’infinies précautions, ayant
conscience que cet état intermédiaire dans lequel je me trou­
vais était dangereux. J ’apprenais par eux que je poussais des
cris, alors que mon corps physique était parfaitement éten­
du dans le lit. Je leur racontais qu’effectivement j ’étais phy­
siquement endormie, mais que pourtant je me savais totale­
ment éveillée. Un des symptômes qui les inquiétaient le plus
était mon rythme respiratoire qui se déréglait. Je ne revenais
à moi qu’après avoir repris une respiration très profonde.
« Ces expériences étaient suivies de très grande fatigue. Je
me sentais comme malade pendant plusieurs heures. Par­
fois, il me fallait deux ou trois jours pour m’en remettre. »
Par la suite, Katy mit au point une technique pour arrivera
débloquer elle-même son corps. Elle s’autosuggestionnait
avant de s’endormir en pensant fortement à l’heure à la­
quelle elle voulait se réveiller : « Je suis donc arrivée à réin­
tégrer mon corps facilement, en exploitant cette méthode.
Mais à la seule condition de ne pas rester au lit, de me lever,
de bouger. Sinon, le plus souvent, je me retrouvais comme
cataleptique. Cet état pouvait s’emparer de moi à tout m o­
ment : il suffisait que je me couche. Un soir, j ’étais seule
dans la maison, en possession d une grosse somme d argent.
J’avais la sensation qu’on allait nous cambrioler. Je décidai
de ne pas m’endormir. Pourtant, vers 3 heures du matin,
j ’eus conscience que je m ’endormais. Puis je me vis flotter
au-dessus de mon propre corps. Je voulus le réintégrer : im­
possible ! Je compris que je vivais une de mes fameuses ex­
périences et que je serais incapable de me réveiller. Je pensai
fortement : “Oh ! si ma fille pouvait m ’appeler.” Aussitôt,
j’entendis sa voix dire:
“Maman!” et aussitôt j ’eus la faculté de réintégrer mon
corps en le débloquant. »
Katy a cherché des explications scientifiques à ces phénomè­
nes, elle a consulté de nombreux médecins, tous aussi scepti­
ques ; aucun ne sut apporter de réponses satisfaisantes.
Finalement, une réponse lui fut donnée par un homéopathe,
qui lui expliqua que son esprit ne réintégrait pas son corps
d’une manière convenable. Elle commença à s’intéresser à
toutes les choses de l’esprit et au spiritualisme.

OOBE prémonitoires

Le cas que nous allons décrire à présent a été publié dans la


Revue des études psychiques. 11 n’est sans doute pas une
preuve d’une projection astrale, en tout cas il a certaine­
ment été une projection onirique dans une demi-conscience.
« Ma femme rêvait régulièrement d ’une maison, dont elle
décrivait tous les détails ; nombre de pièces, meubles, éta­
ges. jardin. Un été, nous décidâmes de louer une maison en
Ecosse, près de magnifiques lacs. C’est mon fils qui se char­
gea de la location. Je me rendis un peu plus tard sur les lieux
pour rencontrer la propriétaire, qui habitait encore la mai­
son. Elle me dit que si je n ’y voyais pas d ’inconvénient, elle
me logerait dans une chambre qu’elle avait habitée elle-mê­
me et qui était parfois hantée par le fantôme d’une femme!
« Je fus assez surpris par cette conversation. J ’ai toujours
été un grand sceptique et je répondis que je serais, au con­
traire ravi de faire connaissance avec un fantôme !
« Enfin nous arrivâmes, ma femme et moi, pour passer no­
tre séjour. Quelle ne fut pas la surprise de ma femme de
reconnaître la maison de ses rêves. Elle se précipita et voulut
la visiter de fond en comble : tout concordait.
« Assez troublée, elle me dit pourtant : “Ce n ’est pas exac­
tement celle que j ’ai vue dans mon sommeil parce qu’il y
manque un certain nombre de chambres.” »
« Nous apprîmes que ces chambres existaient et qu’il fallait
traverser le salon pour s’y rendre. Quand elle les visita, elle
reconnut chacune d ’entre elles et quand je lui présentai la
propriétaire, cette dernière poussa un grand cri d’étonne­
ment : “Mais vous êtes la femme qui hantait ma
chambre!” »
De nombreux cas semblables ont été répertoriés, dans les­
quels le « fantôme » a en général conscience d’être hors de
son corps. Dans le cas décrit, il est intéressant de noter que
la femme n’avait aucune conscience de ses sorties hors du
corps.

« C’est au moment de me dédoubler que je me suis senti le


plus vivant... »

C’est le professeur italien E. Bozzano qui a raconté 1 histoi­


re d’un de ses amis, un certain M. Costa dans son livre inti­
tulé L ’Au-Delà de la vie. Ecoutons M. Costa.
« Nous étions au mois de juin. Il faisait une chaleur torride.
Bien que la nuit fût tombée, l’air était irrespirable. Je prépa­
rais un examen et bûchais pour essayer de rattraper le retard
que j ’avais accumulé dans mon travail.
« La chaleur et le surmenage créèrent en moi une grande
tension nerveuse. Je dus interrompre mon travail, complète­
ment épuisé. Je me jetai sur mon lit, presque évanoui,
n’ayant même pas le courage d ’éteindre la lampe placée sur
une table à côté du lit. Puis un mouvement brusque de mon
bras fit tomber accidentellement la lampe, qui continua de
fonctionner en émettant de la fumée. Je me vis au milieu de
la chambre, ma forme physique étant restée couchée sur le
lit. Les meubles et les objets qui m’entouraient semblaient
pénétrés par un rayon de lumière, comme si, quand je diri­
geais ma pensée sur tel ou tel objet, celle-ci avait la faculté
de dissoudre la matière. Je vis, en me retournant, non seule­
ment mon corps toujours étendu là, mais également mes ré­
seaux nerveux et mes veines qui projetaient des sortes de vi­
brations lumineuses.
« A présent la chambre, elle, était plongée dans l’obscurité,
la lampe n’éclairant plus. Mais, malgré cela, je distinguais
toujours les objets, qui étaient auréolés d’une luminosité
phosphorescente. Puis, alors que je les fixais, la forme des
objets disparut, puis celle des murs qui m’entouraient, de
sorte que ma vision s’élargit et que je vis l’intérieur des ap­
partements voisins.
« Pendant tout ce temps, je me sentis sans pesanteur et je
fus envahi par une grande sensation de liberté, mais j ’étais
incapable d’avoir une action sur les objets physiques.
« Tout à coup, j ’éprouvai une grande frayeur et je ressentis
le désir de sauver mon être physique de l’état dans lequel je
me trouvais. Ma vision pouvait traverser les murs, je vis ma
mère qui dormait tranquille dans son lit. Un rayon phos­
phorescent jaillissait de tout son corps. Elle vint m’aider. Je
la vis se réveiller, sortir de son lit, se précipiter ensuite dans
le corridor, rentrer doucement dans ma chambre et me cou­
vrir de son corps avec terreur. A son contact, mon corps psy­
chique réintégra mon corps physique. Je me sentis sauvé.
« Je me suis réveillé, la bouche désséchée, mon cœur bat­
tant violemment avec une sensation d’étrangeté.
« J’ai toujours eu la certitude que cette expérience n’avait
pas été un rêve ; c’est au moment de mon dédoublement que
je me suis senti, au contraire, le plus vivant. »
Projections astrales sous hypnose

Les sorties hors du corps peuvent avoir des causes multi­


ples : accident, rêve, etc. Nous en avons déjà parlé et nous
avons donné des exemples dans les pages précédentes. Dans
ce bref chapitre, nous allons évoquer quelques cas de
projections astrales hypnotiques expérimentales, en signa­
lant que nous ne sommes pas très favorables à l’utilisation
de l’hypnose pour la bonne raison que le corps astral est
quelque chose de très intime, très délicat, très fragile et qu’il
est mauvais de le soumettre à une influence étrangère. Il
n’empêche que ces sorties hors du corps sous hypnose sont,
elles aussi, très spectaculaires.

De véritables voyages

Voici donc une première expérience qui semble bien avoir


été pratiquée sous hypnose. Mme Elisabeth Tarbier, qui ha­
bite le Nord de la France et qui a, à présent, dépassé les qua­
tre-vingts ans, a raconté les expériences qu’elle fit lorsqu'el­
le était encore assez jeune. Celles-ci l’ont si fortement mar­
quée qu’elle a la faculté de s’en souvenir « comme si elles
avaient eu lieu hier » .
« Avec mon ami L., qui était médecin, j ’avais l’habitude de
travailler certaines de mes facultés psychiques. Il m’apprit à
développer en moi ce q u ’il appelait un somnambulisme pro­
voqué. Plus tard, je fus capable de créer en moi-même cet
état et d ’aller visiter des lieux assez éloignés qui m’étaient
familiers. Parfois, si une lettre m ’arrivait d ’un lieu que je ne
connaissais pas, je la tenais dans ma main, me concentrais
sur elle, me projetais intensément à l’endroit d’où la lettre
m’était adressée. Ceci avait le plus souvent pour conséquen­
ce de me faire découvrir des lieux inconnus.
« Le docteur L. me donna donc mon premier cours chez lui.
Ce jour-là, une dizaine d ’amis également intéressés s’étaient
réunis. Il nous dit de nous détendre, d ’essayer d’imaginer
que nous allions atteindre une étoile et monter, monter,
haut, très haut. Et il poursuivit : “Si cet exercice vous donne
l’impression d’être habité par une sorte de vertige, de flotter
dans l’espace, alors n’ayez aucune crainte, respirez, laissez-
vous aller et continuer à monter”.
« Je me vis en route avec une de mes amies qui était égale­
ment venue pour expérimenter un somnambulisme provo­
qué. Nous progressions toutes les deux dans l’air. Puis nous
montions sur une haute montagne. Lorsque nous fûmes ar­
rivées en haut, je vis une maison étrange et je me vis m’a­
vancer dans sa direction, toujours accompagnée de mon
amie. De plus près, la maison me parut curieuse. Faite de
troncs d’arbres, le toit très en pente touchait presque le sol.
« Je fus attirée par des sons joyeux faits d’un mélange de
voix et de musique. Nous rentrâmes à l’intérieur. La maison
était pleine de gens en train de danser et de s’amuser, qui se
Figèrent à notre arrivée et nous regardèrent fixement.
« Puis une jeune fille s'avança vers nous et nous fit signe de
la suivre. Elle nous mena dans un verger ensoleillé jusqu’à
un arbre magnifique et elle dit : “Voici l’arbre dont le fruit
cue*hh quelques fruits et nous les tendit. J'y
goûtais, ils avaient un goût très amer.
« Puis nous redescendîmes lentement dans nos corps physi-
ques. Mon amie raconta au docteur L. ce qu’elle avait vu.
C ’était exactement le même récit que celui que je fis un peu
plus tard par écrit. Nous avions bien vécu la même chose.
« Après cette expérience, je me sentis très en forme, remplie
d ’une grande plénitude. Je refis régulièrement ces expérien­
ces très enrichissantes. »
Un jour, entre autres, voulant avoir des nouvelles de sa mè­
re qui ne lui avait pas donné signe de vie depuis qu’elle avait
déménagé, elle tint dans sa main une vieille lettre, se concen­
tra et bientôt se retrouva à côté de sa mère, qui était cou­
chée. C ’est ainsi qu’elle apprit que sa mère était alitée. Quel­
que temps après, elle rendit visite à sa mère, qui lui confir­
ma qu’elle avait eu un fort mal de tête à ce moment-là.
Une autre fois, étant en compagnie d ’un ami qu’elle sentait
inquiet au sujet de l’enfant qu’il avait dû laisser, elle lui dit
qu’elle allait essayer de voir comment se portait l’enfant, à
condition qu’il la dirige mentalement en direction de la mai­
son où il demeurait. S’étant mise en condition, et guidée ef­
fectivement par son ami, elle se vit entrer dans la maison,
monter un escalier, trouver le bébé dormant tranquillement
dans une chambre, entouré de ses grands-parents, et put
ainsi rassurer son ami. Ce dernier lui dit ne pas comprendre
pourquoi elle avait vu l’enfant au premier étage alors que sa
chambre était au rez-de-chaussée.
Les grands-parents expliquèrent plus tard qu’ils avaient mis
l’enfant à l’étage afin qu’il soit moins perturbé par les bruits
de la rue...

Un vertige qui ne cesse d’augmenter

Examinons à présent le cas suivant qui a été publié dans la


revue The National Spiritualist. Dans cet exemple, le sujet a
été tout à fait capable d ’observer les processus de ses expé­
riences et de les contrôler.
C’est un ancien élève d ’une école polytechnique, qui raconte
être sorti plusieurs fois de son corps physique avec toute sa
conscience.
Il décrit ici les phénomènes qui accompagnent régulièrement
ses expériences.
« J e suis envahi par une impression de vertige qui ne cesse
d ’augmenter. Il semble pendant quelque temps que je vais
perdre toute conscience, puis je retrouve toutes mes fa­
cultés.
« J e me tiens en position horizontale dans la pièce et je
“sais” que je ne suis plus dans mon corps physique. Il sem­
ble que je deviens totalement clairvoyant, et je suis parfaite­
ment conscient de ce qui se produit. Je peux analyser mes
pensées et mes sensations et je suis conscient du fait que je
suis capable de les analyser. Je suis conscient d’être cons­
cient.
« Dans la nuit, je peux voir distinctement une lumière, mais
d’une manière différente, elle est beaucoup plus transparen­
te, étrange.
« Mon corps fluidique ne porte pas de vêtements. Je me
tiens debout et j ’avance en marchant ou bien, le plus sou­
vent, en glissant au-dessus du sol.
« Et je vois parfaitement mon corps physique étendu sur le
lit, gisant comme un cadavre. Je ne peux pas obliger mon
corps physique à bouger lorsque je suis sorti de lut. Les cho­
ses matérielles ne m’obéissent plus. Par exemple, j’ai beau
appuyer sur les boutons électriques, la lumière ne s’allume
pas. »
Par la suite, améliorant ses expériences, le sujet pourra de
mieux en mieux diriger ses réveils, sans choc, sans phénomè­
nes annexes pénibles, comme certaines personnes parfois les
vivent et les décrivent.
« Je me scinde de mon moi »

M. Turvey a vécu un grand nombre d ’expériences physi­


ques. Il en a fait un livre qui a été publié sous le titre The Be-
ginnings o f Seership.
« Quand je sors de mon corps physique, “je ” me scinde de
mon “moi”, et m’élance à travers l’espace à une vitesse telle
que je n ’ai pas le temps de voir distinctement les contrées
au-dessus desquelles je me déplace. J ’ai la sensation de voler
très haut dans l’espace, peut-être à trois mille ou trois mille
deux cents mètres au-dessus de la terre, où l’eau, les forêts,
les villes se fondent sans distinction.
« J’utilise la force psychique des médiums. Une fois, au
cours d’une de mes “excursions”, mon “je” a soulevé un lit
avec deux personnes dedans, alors que mon corps physique
était à environ six kilomètres.
« J ’ai pu observer, quand mon corps astral se détache de
mon corps physique, qu’ils restent liés ensemble par une
sorte de corde qui sort du plexus solaire de l’un et est atta­
chée à la nuque de l’autre. Ce lien est de couleur argentée
avec une nuance héliotrope. Il est flexible comme un élas­
tique. »
M. Turvey poursuit en racontant qu’il a pu se manifester de
nombreuses fois à travers des médiums qui étaient rentrés
en transes. Son propre esprit le quittait et allait habiter,
« posséder » le corps physique du médium au cours de la
séance, ce qui lui permettait de contrôler leurs dires.
Rencontrer des esprits

Nous ne terminerons pas ce tour d'horizon des différentes


sorties hors du corps sans évoquer (brièvement ! ) la rencon­
tre des esprits. Certaines personnes ont en effet rencontré
des esprits en sortant de leur corps. Cela est naturel : la tra­
dition enseigne que Tailleurs est le séjour des bienheureux et
des âmes en peine.

Pendant une séance de spiritisme

Le témoignage qui suit nous a été raconté il y a quelques


mois par le frère d’une de nos amies.
« Lorsque nous nous réunissons, nous avons pris l’habitu­
de, par divertissement et curiosité, de pratiquer des séances
de spiritisme. Un soir, alors que j ’avais dîné fort agréable­
ment chez ma sœur et son mari, nous décidâmes de faire
“tourner” la table. La séance eut lieu clans la salle de séjour.
Plusieurs membres de ma famille étaient présents, mais éga­
lement le meilleur ami de nos hôtes, accompagné de sa lem-
me. Comme à l’habitude, nous commençâment en nous
concentrant autour de la table. Tout à coup, je me sentis ga­
gné par une sorte de sommeil, et un phénomène que je n’a­
vais jamais vécu se produisit : je reçus un coup assez violent
à la nuque. Tout à coup, je vis que j'étais dans un coin de la
pièce, à l’écart, regardant les autres, groupés autour de la
table, et je vis clairement mon corps physique, qui était resté
à sa place. Puis bientôt, je vis une forme, celle d ’une fem­
me, flotter dans l’air, s’arrêter au-dessus de mon corps phy­
sique et s’y fondre. Ensuite, je fus très étonné de me voir
donner un coup léger sur la main de l’ami de ma sœur, qui
se tenait assis à côté de moi. Je sentis que je voulais parler,
mes lèvres remuèrent, mais tout demeura indistinct à mes
¥
veux.
Toujours dans le coin de la pièce, je me souviens m ’être po­
sé des questions. Je pris conscience que mon corps astral
avait quitté mon corps physique. C’était la première fois
que cela m’arrivait. Tout à coup, je reçus un nouveau coup
à la nuque et, instantanément, je me retrouvai assis à ma
place autour de la table avec les autres. L’ami de ma sœur
était pâle, tout à fait bouleversé. 11 nous raconta que sa mè­
re, qui était morte, lui avait parlé à travers ma bouche. J ’a­
vais fait allusion à de nombreux détails de leur vie person­
nelle et intime. De mon côté, j ’étais dans un état de très
grande fatigue, complètement épuisé, mouillé par une abon­
dante transpiration qui me couvrait tout le corps. »
La personne qui m’a narré cette histoire est un homme pu­
blic digne de confiance, mais, par discrétion, je tairai son
nom. Il ne souhaite d’ailleurs pas que je le révèle.

Tanguer dans l’espace

Les expériences qui suivent sont extraites d ’un rapport sur


des phénomènes psychiques qui nous a été adressé il y a
deux ou trois ans par le professeur de physique L. Altmann
qui habite la Suisse. Il a nommé ce cas le « cas Brauner » .
M. Brauner s’est toujours intéressé au monde psychique.
Les phénomènes qui se sont produits ne sont pas sponta-
nés ; ils constituent l’aboutissem ent d ’un travail et d’une
discipline personnelle à partir de certains exercices de yoga.
Il raconte que lors de ses premières sorties hors du corps, il
avait une sensation de déséquilibre, comme s’il tanguait
dans l’espace d ’une manière incontrôlée.
Voici une de ces expériences, dans laquelle on retrouve des
éléments très caractéristiques.
« Je m ’étais allongé sur le dos dans mon lit. J ’avais pratiqué
une relaxation très poussée, accompagnée d’exercices respi­
ratoires particuliers. Je commençais à me sentir pénétré de
cet état entre la veille et le sommeil. Puis je me sentis de­
bout, au pied de mon lit, je me regardai dans un miroir vé­
nitien fixé au mur de ma chambre. Ainsi mon regard pou­
vait englober toute la pièce, derrière mon dos.
« Une lumière étrange et assez douce pénétrait la pièce. Je
remarquai une sorte de cordelette attachée à ma nuque, qui
rejoignait, en traversant un côté de ma chambre, mon corps
physique, resté couché. Je voulus me mouvoir et m’éloigner
du miroir. Tout à coup je me sentis en complet déséquilibre,
projeté d ’avant en arrière et surtout vers le haut, incapable
de contrôler ce mouvement anarchique. Puis je me réveillai
très calmement... »

« Vous avez déjà visité le monde des morts... »

M. Brauner fréquente un grand nombre de médiums. Un


jour, il assiste à une séance de spiritisme où le médium est
une femme à travers laquelle s’exprime l’esprit d'une jeune
fille. Elle remarque qu’il y a de nouveaux assistants parmi
eux. Elle se met à parler : « L’un des nouveaux assistants a
la faculté de voler » ; et elle poursuit en s’adressant directe­
ment à Brauner : « Vous avez déjà visité le monde des
morts » . Puis elle lui demande de revenir la semaine suivan-
te et lui promet qu’elle lui fera quitter son corps et qu’il aura
la faculté, après l’avoir rencontrée dans l’astral, de la décri­
re aux autres sujets présents.
Ce qui se produit, mais dans son sommeil, une nuit, alors
qu’il est couché chez lui. Il quitte son corps physique et
rencontre une jeune fille. Il lui parle, voyage avec elle. Il
pourra la décrire précisément : son âge, ses vêtements, ce
qu’elle raconte... Elle lui dit être morte à la suite d ’une gra­
ve maladie, il y a plus de dix ans.
Il raconte qu’au début de l’expérience, il a été très effrayé,
appréhendant cette rencontre, puis que la présence de la jeu­
ne fille le rendit très calme et même heureux...
La semaine qui suit, i! retourne à la séance de spiritisme.
L’esprit de la jeune fille parle à travers îe médium et dit :
« Vous m’avez vue, une nuit, il y a quelque temps, et nous
nous sommes tenu la main, mais ce n ?est pas moi qui vous ai
fait sortir de votre corps physique ! »,

Des esprits accompagnent l’OOBE

Il existe donc de nombreux témoignages dans lesquels les


sujets disent avoir été assistés par des esprits au cours de
leurs sorties hors du corps. Nous nous sommes intéressé de
très près à ce phénomène et avons rencontré un grand nom­
bre de personnes qui ont vécu ce genre d ’expérience. Nous
les avons écoutées, avons dialogué avec elles et sommes arri­
vé à la conclusion qu’effectivement il existe une sorte d’aide
extérieure au sujet, des sortes de maîtres, des professeurs,
qui interviennent à certains moments et dans certaines con­
ditions, particulièrement lorsque la personne travaille sur
son corps sensible et ne parvient pas à dépasser ses appré­
hensions et ses peurs.
L histoire qui suit fait partie d’un certain nombre de té-
moignages que nous avons enregistrés et classés. Elle nous a
été adressée par écrit par un professeur de français qui habi­
te la région de Strasbourg.
« Cette expérience m ’est arrivée quelques années après la
dernière guerre, alors que j ’allais avoir bientôt trente ans.
J ’avais eu une journée assez pénible avec des élèves turbu­
lents. Je rentrais chez moi, désirant souper rapidement et
me coucher pour me défatiguer des tensions de la journée.
Ce que je fis.
« Je me mis au lit et je lus quelques pages d ’un roman à l’é­
poque à la mode puis, sans m’en rendre compte, je tombai
profondément endormie. Quelques instants plus tard, je me
réveillai, étonnée de m ’être endormie, et constatai que ma
fatigue physique s’était envolée. Je somnolais tranquille­
ment, appréciant ce moment de repos. Tout à coup, je me
sentis flotter hors de mon corps, je pris effectivement cons­
cience que j ’avais quitté mon corps physique. Je ressentis
une sensation de bien-être et de liberté. Je me laissai aller.
Soudain je fus prise d ’une inquiétude : “Et si je n’arrivais
pas à réintégrer mon corps physique ? Et si, en fait, j ’étais
en train de mourir ? ” De quelle manière, par quel procédé
avais-je réussi à flotter dans l’astral ? C’était ma première
expérience et pourtant j ’eus une conscience et une compré­
hension complètes de ce que je vivais et de comment je le vi­
vais.
« Je me tenais là, indécise, essayant de chasser ta peur qui
m’avait envahie.
« Puis, soudain, je sentis que j ’étais tranquillement allongée
sur mon lit, bien vivante.
« Cette expérience me troubla. J ’y réfléchis tous les jours.
Ceci eut pour effet de provoquer de nouvelles expériences,
auxquelles j ’étais très attentive. Il se passa au début les mê­
mes phénomènes, mais un jour je vis des sortes de petites
flammes fugitives de couleurs jaunes et mauves qui bril­
laient en se déplaçant dans ma chambre. L’idée me vint que
des esprits m’accompagnaient et s’occupaient de moi.
« J ’entendis une voix me dire : “Il ne faut pas avoir peur,
c’est si facile, laissez-vous aller tranquillement hors de votre
corps” ; et, effectivement, j ’eus la sensation de voyager plus
librement, la notion d ’espace et de temps étant abolie. Puis
j ’entendis de nouveau une voix qui me dit avec plus de fer­
meté : “Réintégrez votre corps ! ” Et je me réveillai tout à
fait normalement et facilement.
« Je fis plusieurs expériences de ce genre, dans lesquelles je
vis des esprits. Je dialoguais avec eux et ils me guidaient,
alors mes voyages se passaient sans heurts. Jamais mes fa­
cultés mentales ne me manquèrent. J ’étais tout à fait cons­
ciente. A présent, je crois aux esprits. Je ne cherche pas de
preuves à leur existence, simplement parce que je les ai vus
et qu’ils ont toujours été bienfaisants et m’ont aidée à beau­
coup évoluer. »

Intervention d’une aide invisible

Voici un autre cas où une aide invisible est intervenue pour


aider le sujet à extérioriser son corps astral. On notera que
ce genre d’aventure se passe très souvent alors que le sujet
ressent une assez grande fatigue physique, ma conclusion
personnelle étant que le corps physique est en cas de fatigue
plus souple, moins dur, moins musclé, plus apte à la relaxa­
tion.
C’est Valentine M. qui parle :
« J’avais veillé assez longtemps. Ma vie était à ce moment-
là très difficile, j ’avais énormément de soucis et de chagrin.
Me sentant extrêmement épuisée, je me mis au lit. Je ne
réussis pas à m’endormir tout de suite, tellement mon épui­
sement était grand et prenantes mes préoccupations. J ’étais
donc étendue sur le dos dans mon lit ; la nuit était très cal­
me, j ’entendais seulement le tic-tac régulier de la pendule.
« Au bout d'un certain temps, j ’eus la sensation de me trou­
ver dans un état inhabituel. Je me rendis compte que mon
corps était engourdi, à tel point que je ne pus remuer. Tout
à coup je me sentis envahie par une crainte, la crainte d’être
en train de mourir. Cette idée vint à moi comme une obses­
sion.
« Imperceptiblement, je me sentis soulevée en l’air par deux
mains invisibles qui glissèrent sur mon corps. Je ne compre­
nais pas ce qui m’arrivait, n’ayant aucune connaissance, à
l’époque, de tous ces phénomènes.
« Puis je fus en suspension dans l’espace, sous le plafond.
Je me sentis vaciller, les mains me poussèrent dans le dos et
je me retrouvai en position verticale. Ainsi je pouvais visua­
liser une partie de la pièce. Je vis, en bas, mon corps qui re­
posait dans le lit. Mes yeux étaient fermés, mon visage im­
passible ressemblait à celui d ’une morte. Il était très blanc.
Toutes sortes d’idées m’assaillirent : “La porte est fermée à
clé. Si j ’étais en train de mourir ? Qui trouvera mon corps ?
Comme c’est facile de mourir !”
« Je sentis de nouveau la pression des mains sur mon bras.
Elles me guidèrent. Je traversai le plafond, et je commençai
un étrange voyage. J ’étais sortie de la maison. J’atterris
dans une sorte de champ qui sentait l’herbe fraîche, au bord
d’un petit ruisseau. 11 faisait beau. Je vis un grand nombre
de petites fleurs sauvages de toutes les couleurs. Tout était
calme et serein, Je restai là, assise au milieu de ce paysage.
Je fus frappée par la lumière très dorée qui m’environnait.
Son rayonnement me procura un immense plaisir bienlai-
sant. Je sentis que je n’étais pas seule. J ’avais la certitude
d être entourée de plusieurs présences. Tout à coup une voix
sortit d un point de lumière dorée et quelqu’un me parla :
Ne vous laissez pas décourager. Vous n’êtes pas seule. Là
esi le repos”. Puis j ’entendis des sortes de chuchotements :
“Il faut la ramener. Reconduisez-la. Mais elle ne souhaite
pas partir” ; enfin, la première voix dit avec plus de ferme­
té : “Faites-la rentrer dans sa chambre, c’est l’heure !”
« Je sentis que je bougeais, toujours portée par les mains.
J’étais triste de devoir rentrer, j ’aurais voulu rester plus
longtemps.
« Je retrouvai, en rentrant dans ma chambre, mon corps
qui était toujours immobile, et je rentrai dedans. Au bout
d’un moment, je sentis que l’engourdissement me quittait et
bientôt je retrouvais mon état normal et je pus de nouveau
bouger. J ’étais toujours couchée sur le dos et j ’entendis le
tic-tac de la pendule. Mon voyage avait duré environ une
trentaine de minutes, mais je n’avais eu aucune conscience
du temps pendant mon expérience.
« Pendant les jours qui suivirent, je me sentis remplie d ’un
bonheur nouveau. A présent, lorsque je me sens dépressive
ou abattue par les difficultés de la vie quotidienne, je repen­
se à ce voyage et cela m’aide à vivre. Je n’ai fait qu’une seu­
le fois ce qu’on appelle cette sortie hors du corps mais j ’es­
père que mon guide m’accompagnera de cette manière le
jour de ma mort. »

Parler avec les esprits

Voici maintenant un dernier exemple, qui illustre bien notre


propos. Ce témoignage m’a été rapporté par un médium de
mes amis qui ne souhaite pas que je cite ici son nom, la rai­
son étant qu il est beaucoup trop sollicité. Ecoutons-le.
« Au cours de mes expériences, il se passe toujours le même
p énomène . je suis parcouru de frissons glacés, particuliè­
rement tout le long de la colonne vertébrale. Cela dure un
certain temps, ensuite ce qu’on appelle le plexus solaire se
met à trembler violemment. Ce tremblement, cette secousse
envahit graduellement tout mon corps pour arriver jusque
dans ma tête. Parallèlement, j ’ai la sensation que mes mus­
cles se contractent comme au contact d ’un courant électri­
que. En fait, je rentre en transe. Ce tremblement nerveux est
transmis par vagues successives de tout mon corps physique
à mon corps subtil. Son intensité produit parfois de grandes
douleurs, comme des craquements dans tout mon être.
Lorsque j ’exerce mon don de médiumnité, je suis conscient
qu’il existe un lien entre mon corps physique et mon corps
astral mais je ne sais jamais ce que je suis en train de dire,
j ’ai seulement la certitude d’être en dehors de mon corps. Et
j’y arrive toujours de la même manière : d’abord je sens le
poids de mon corps physique, il me semble très lourd. Puis
je rentre en transe par le procédé que j'ai décrit plus haut. Je
me sens changer d'état, quelque chose glisse hors de moi. Je
pense que mon corps astral quitte mon corps physique en
passant par le sommet de mon crâne. Alors je me sens libre,
léger, et je flotte au-dessus de moi. Dès que j ’ai quitté mon
corps, les sensations douloureuses et nerveuses s’estompent.
Je perds contact avec mon client, je baigne dans une lumière
lumineuse et brillante. Alors mon mental devient de plus en
plus lucide et clairvoyant. Le temps et l’espace n’existent
plus.
« Le plus souvent, je vois des esprits entourant le consultant
et flottant près de lui. Ils me parlent et me confient des mes­
sages à lui transmettre, alors je me mets à parler.
« Au cours d’une séance médiumnique, je fus hypnotisé.
Une personne me demanda de rentrer en contact avec son
frère, qui ne donnait plus signe de vie. Je quittai mon corps,
puis je fus dans un avion au-dessus de l’Atlantique. A côté
de moi était assis un homme. Mon corps me paraissait aussi
vivant et présent que le sien. Je pus voir tout ce qui m en­
tourait. Il y eut du vent, l’avion fut secoué par des trous
d’air. Mon corps astral “eut mal au cœur”. J ’avais l’impres­
sion d’être malade. Mon corps physique l’exprima aux
personnes présentes à la séance. Elles eurent peur que ce
voyage ne fût difficile et pénible pour moi. On décida donc
de suspendre la séance et l’on me réveilla de mon état hyp­
notique. J ’ai toujours pensé que ce jour-là, mon corps as -
tral s’était mal séparé de mon corps physique, car je n’aurais
pas dû ressentir ce mal de cœur... »
TROISIEME P A R T IE

COMMENT SO R TIR
DE SON C O R PS
Vérification scientifique
en université

A-t-on expérimenté des OOBE en laboratoire ?

Ces phénomènes paranormaux, les sorties hors du corps,


ces événements dont nous avons donné de nombreux exem­
ples aussi divers que stupéfiants, ont beau être incontesta­
blement vrais, ils ont beau avoir été vérifiés le plus honnête­
ment, le plus rigoureusement possible, ils restent pourtant,
proprement incroyables. Il faut soi-même avoir vécu une
OOBE pour acquérir une véritable conviction en la matière.
Et encore, leur souvenir peut parfois (très rarement, il est
vrai) être effacé sous l’influence du scepticisme ambiant.
En effet, que répondre à un individu qui vous dirait qu’il
n’y croit pas, lui ? L’assurer de votre bonne foi ? Mais cela
ne le satisfaira pas. 1 ! vous dira qu’il ne vous met pas en cau­
se en tant que personne mais en tant qu’observateur. Il vous
dira que vous êtes honnête, tout à fait honnête, mais que
vous avez été l’objet d’une illusion. D’une illusion incons­
ciente. Il s’établira alors entre vous et lui un dialogue de
sourds. Vous aurez beau être fort de votre intime convic­
tion, de ce que vous avez vécu, de l’irréfutabilité de ce que
vous avez vu — votre corps sur votre lit, par exemple, pen­
dant que vous avez été collé au plafond —, cela ne servira à
rien.
Est-il donc possible de donner une preuve réellement scienti-
fique ? A-t-on fa it des expériences vraiment scientifiques
d ’OOBE ? Nous voulons dire — car nous avons jusque
présent mené notre enquête avec toutes les précautions de
rigueur scientifique souhaitables —, nous voulons dire :
a-t-on contrôlé des OOBE en laboratoire ? En laboratoire,
avec des instruments sophistiqués, avec des instruments de
mesure précis ? La question est d’importance : un fait,
n'importe lequel — par exemple une réaction chimique —
ne passe au stade de la certitude scientifique que s’il est ex­
périmenté en laboratoire. N'entrons pas dans des complica­
tions théoriques, et donnons tout de suite la réponse : oui,
des expériences en laboratoire d’OOBE ont été faites, et
avec succès.
Aujourd’hui, l’OOBE est aussi évidente que la réaction
d’un acide sur le métal, ou que le fait que deux doses d’hy­
drogène mélangées à une dose d’oxygène donnent de l’eau.
Oui !
On a mené de telles expériences. Nous allons en décrire une,
qui est peut-être la plus célèbre. Elle a été conduite ces der­
nières années par le docteur Robert Morris à l’université de
Duke, aux Etats-Unis, et son compte rendu (son premier
compte rendu car, on s’en doute, il y en eut de nombreux
autres dans diverses revues spécialisées) a été publié dans les
minutes de la Convention de parapsychologie qui s’est tenue
en 1973 à Charlotte aux Etats-Unis. Tout le monde peut
donc la consulter.

Les étranges affirmations d’un étudiant américain

Un jour, le Dr Morris, qui s’intéressait à la parapsychologie


de très près, puisqu’il avait toute latitude dans son universi­
té pour mener les expériences qu’il désirait, reçut la visite
d’un sympathique étudiant, nouvellement arrivé, du nom de
Blue Harary. Celui-ci lui dit qu’il avait quelque chose d ’in­
croyable à lui communiquer. Très timide, il dut se faire prier
par le Dr Morris pour lui avouer q u ’il était capable de sortir
de son corps. Le docteur procéda immédiatement à quelques
tests pour savoir s’il avait affaire à quelqu’un d ’honnête ou à
un simulateur. L’enquête s’avéra favorable pour le jeune
étudiant ; il en ressortit qu’il était en effet fort possible que
les OOBE dont il parlait ne soient pas des illusions.
Vous allez vous demander pourquoi Blue Harary était venu
raconter une partie de sa vie au docteur. Quel besoin avait-il
de le faire ? La chose était d ’autant plus inattendue que l’é­
tudiant, encore une fois, n ’était pas du tout un individu ex­
pansif ; au contraire, il faisait preuve d ’une timidité certai­
ne. Alors ? Eh bien, Blue Harary vivait des OOBE sans y
croire. B. Harary avait beau sortir de son corps, voir son
corps resté dans son lit, voyager ensuite dans l’espace, par­
fois à des kilomètres de l’endroit initial, quelque chose en
lui le retenait d’adhérer complètement. Oui, il était sûr qu’il
sortait de son corps, qu’il n’était pas la proie d ’une chimère
ou d’une illusion, pourtant un malaise ne le quittait pas qui
l’empêchait de savourer pleinement cette situation éton­
nante,
« C’est comme un bonheur que quelque chose m’empêche­
rait de vivre pleinement, dit Harary. Il était là, présent, je le
sentais à portée de ma main. Et pourtant, il m’échap­
pait... » On peut se demander ce qui manquait au garçon.
C’est au cours de la conversation que Blue Harary lui-même
apporta la solution au problème qui le tracassait. Il avait be­
soin d’une preuve réellement scientifique, c’est-à-dire pas­
sant par un laboratoire et par des instruments scientifiques.
Pourquoi s’adressait-il au Dr Morris ? Il pensait qu’il pou­
vait 1 aider puisqu’il s’intéressait au parapsychologique.
Etait-ce une voix intérieure qui le lui avait soufflé ? Etait-ce
une voix mystérieuse, extérieure et non identifiée ? Ou bien
au contraire essayait-il au petit bonheur la chance ? Il eut
bien du mal pour répondre. Toutes ces questions, toutes ces
raisons d ’ordres divers se mêlaient, se confondaient. Il s’en­
têtait avec la force que donne la timidité.
Le Dr Morris qui avait une grande habitude et pas mal d’in­
tuition — comment en eut-il été autrement ? — sentit qu’il
pourrait tirer un bon parti des expériences du jeune homme,
car celui-ci lui affirma en outre qu’il pouvait sortir de son
corps à volonté. L’étudiant disait, le gros et timide étudiant
affirmait qu’il pouvait sortir de son corps quand il le voulait
et comme il le voulait. Une occasion à ne pas manquer si
c’était vrai ! Le Dr Morris se mit au travail.

Il retourne chez lui... en restant enfermé ailleurs

Pour voir, on décida d’enfermer à un jour et une heure pré­


cis Harary dans une salle désaffectée de l’université, de lui
proposer de sortir de son corps et d’aller au même instant
chez lui, à quelques kilomètres de là.
Au jour dit, au moment dit, le Dr Morris se tint au domicile
de Harary, tandis que celui-ci était enfermé dans la salle dé­
saffectée. Le docteur était seul, avec pour unique compa­
gnon le chat de l’étudiant. Eh bien, à l’heure prévue, le doc­
teur crut voir une petite nébuleuse bleuâtre passer par la fe­
nêtre et entrer dans la pièce ; mais, surtout, il vit le chat se
tenir aux aguets, sortir ses griffes et cracher violemment
quand l’ombre s’approcha de lui.
Un autre que le Dr Morris, un amateur éclairé, un individu
ne cherchant pas à faire taire les objecteurs, les sceptiques
une fois pour toutes aurait été entièrement satisfait. Cela
n’était-il pas à la fois probant et impressionnant ? Oui. Mais
le docteur voulut aller plus loin. La chose, pensa-t-il, était
tout à fait possible mais non absolument certaine. Après
tout, ses sens auraient pu le tromper, se jouer de sa capacité
de vision, de sa rigueur, de sa bonne foi. Sait-on jamais ?
Après tout, quand on met un bâton dans l’eau, il paraît bri­
sé alors qu'il ne l’est pas. Il lui fallait une preuve qui ne
s’appuyât plus sur ses sens mais sur des appareils. Une preu­
ve objective !
Le Dr Morris décida de mettre au point un protocole d’ex­
périmentation scientifique. Ce fut très simple ; les idées les
plus géniales sont les plus simples. Il fallait y penser ! ...
Voici cette idée : on demanderait à Blue Harary de se rendre
hors de son corps dans une pièce, et celle-ci serait tout à fait
vide et tout à fait étanche ; mais des appareils de détection
ultra-sensibles enregistreraient sa présence s’il s’y rendait
vraiment. Lumineux ! On se demande comment on n’y
avait pas pensé jusqu’alors...

Des appareils sophistiqués le vérifient

On trouva donc une pièce dans l’université qu’on débarras­


sa de tous ses occupants et de ses meubles. On mit à la place
les fameux appareils. On ferma porte et volets.
On mit Harary dans une autre pièce tout aussi déserte et si­
tuée dans un autre bâtiment de l’université ; puis on s’en al­
la ailleurs. Au bout de deux heures, on libéra Harary, qui
affirma être sorti de son corps et avoir visité l’autre pièce à
deux reprises, à des moments qu’il précisa. On se transporta
alors dans la pièce aux instruments et on l’ouvrit. On cons­
tata que les appareils avaient enregistré deux fois une pré­
sence dans la pièce, et cela aux heures indiquées par Blue
Harary.
Qu’on ne vienne pas nous dire après cela que les OOBE
n’existent pas ! L’expérience réalisée par le Dr Morris avec
Blue Harary est proprement stupéfiante. Il n’y a vraiment
pas assez de qualificatifs pour la décrire. Mais elle ne fut pas
unique. La caractéristique d’une expérience scientifique est
d’être répétée à plusieurs reprises pour s’assurer qu’elle
« tient le coup » et que la loi du grand nombre ne vient pas
la démentir.
Le docteur Morris, et ensuite ses collègues des autres univer­
sités, les cercles qui pratiquaient la parapsychologie scienti­
fique, expérimentèrent la même chose avec d’autres sujets.
On changea de sujets. On en prit de plus vieux, de plus jeu­
nes, des individus appartenant à d’autres milieux sociaux, à
d’autres races. Les résultats furent probants. On sophisti­
qua les appareils, on en construisit même d’autres dont la
technique est infiniment plus élaborée, on construisit des
instruments qui représentent le fin du fin en ce domaine.
Les résultats furent aussi spectaculaires. Les OOBE, il fallut
se rendre à l’évidence, constituent une réalité irréfutable.

Le milieu parapsychologique en émoi

Les sceptiques ne désarmèrent pas tout à fait cependant. On


eut affaire cette fois-ci à des sceptiques qui venaient du sein
même des milieux parapsyehlques. Ces sceptiques parlèrent
d’ESP. L’ESP — encore un sigle américain —, ce sont tous
les phénomènes psychiques au sens de métapsychique, ou de
parapsychologique, comme la télépathie, la transmission de
pensée, la prémonition, l’action sur la matière à distance,
etc.
Ces gens n’étaient pas des antiparapsychologues. Comment
auraient-ils pu l’être ? Ils étaient eux-mêmes des parapsy­
chologues modernes. Disons pour simplifier qu’ils s’étaient
faits les avocats du diable : ils cherchaient la faille non pas
pour prouver l’erreur ou l’imposture mais afin de rendre
1 expérience tout à fait irréfutable. Ceux-là, ces contradic­
teurs, avancèrent l’idée que le Dr Morris, et tous les autres
qui renouvelèrent l’expérience, chacun de leur côté, étaient
les jouets d ’une illusion que Harary, ou toute autre person­
ne sortant de son corps et se livrant à une projection astrale,
avait induite en eux.
Il tombe sous le sens que l’argument ne tient pas du tout le
coup. L’expérience ne fut-elle pas contrôlée par des appa­
reils ? Mais ces gens-là le savaient. Ils firent appel, pour jus­
tifier leurs réserves, à la psychokinèse (PK en abrégé). La
psychokinèse est la possibilité d ’agir à distance sur la matiè­
re. On a peut-être entendu parler de Iuri Geller, qui par la
seule force de la pensée tordait les cuillers ou les couteaux.
Mais sans en référer à lui, car nous ne sommes pas tout à
fait sûrs qu’il ne soit pas un charlatan, on peut tout de mê­
me admettre l’existence de la PK. La démonstration fut fai­
te des milliers de fois. Nous allons la résumer simplement.

Nos fabuleux pouvoirs cachés

Si on fait tomber des dés, ou des boules, d’un appareil qui


les mélange, comme au « Tapis vert » qu’on voit tous les
soirs à la télévision, il y a une probabilité, qu’on peut calcu­
ler et vérifier, de voir tomber telle ou telle boule. Chaque
boule tombera x fois sur une longue période. C’est un fait
certain que personne ne conteste. Or, si un sujet psy pense
fortement à une boule particulière, l’as de pique par exem­
ple, eh bien, cet as de pique tombera un plus grand nombre
de fois que prévu :x + yfois...
Comment expliquer cela, sinon par le fait que le sujet psy a,
par la seule force de sa pensée, influencé la manière de tom­
ber des boules. Evidemment, cette influence est infime par
rapport à l’ensemble. Elle ne permet pas de gagner au casi­
no ! Maïs elle existe.
C’est cela qu’on appelle action à distance sur la matière.
N’agit-on pas en effet sur la matière (les boules qui tom­
bent) sans la toucher ? Eh bien, les sceptiques dont nous
avons parlé dirent que Blue Harary tout simplement avait
influencé les appareils à distance. Or, l’argument ne résiste
pas à un examen approfondi, pour des raisons très com­
plexes (il n’est pas donné à tout le monde de comprendre la
physique nucléaire de haut niveau ; de même pour la pa­
rapsychologie avancée). Disons, pour résumer : Blue Ha­
rary a réussi à influencer les appareils à distance et à leur
faire enregistrer une présence, mais comment cela a-t-il été
possible ? Que s’est-il passé au juste ? Il ne suffit pas de
constater un phénomène, il faut aussi l’analyser si on veut le
connaître complètement. La réponse à cette question est
qu’il y a un « quelque chose » en Blue Harary qui est sus­
ceptible de faire déplacer les aiguilles des appareils à distan­
ce. Ce quelque chose, n ’est-ce pas la force psy ? Autrement
dit, ce quelque chose n’a-t-il pas dû sortir de Blue ? On nous
dira que ce quelque chose n’est pas l’âme, ou le corps astral,
de Blue. Et puis après ?
En fait, la parapsychologie moderne montre que tout phé­
nomène psychique, tout événement parapsychique est une
forme de sortie hors du corps. Ainsi, la télépathie ou la pré­
monition sont de petites sorties hors du corps1.
Le schéma de la communication que nous avons dessiné
dans la première partie de ce livre nous avait déjà mis sur la
voie.

I. ..
ec inuie simple, tout à lait vraie, et qui bouleverse toutes nos conceptions, Nous
allons y revenir.
Ce qu’est une sortie hors du corps

Nous vivons tous des OOBE inconscientes

Ne faisons pas de théorie. Ne nous perdons pas dans les


méandres de la philosophie, et restons-en au niveau du re­
portage, de la description des cas, de la pratique en un mot.
Il n’en reste pas moins cependant que la vie elle-même, les
faits, les expériences, nous conduisent tout naturellement à
la réflexion. Cette réflexion ne doit jamais être pesante et el­
le ne doit pas durer longtemps. Elle doit être comme une pa­
renthèse dans notre démarche !
Disons-le donc d’emblée, sans plus tarder, et au risque d’ê­
tre paradoxal : nous vivons à tout moment des sorties hors
du corps sans nous en rendre compte. Des OOBE sous diffé­
rentes formes, évidemment.
Comment cela ?
Il est très difficile d ’admettre que la télépathie, que le pa-
rapsychologique soit notre état normal, et que le logique
soit un état exceptionnel. Véritable révolution mentale !
Comment admettre que nous sommes « une conscience,
c’est-à-dire un point microscopique dans un océan de rê­
ve » ? Comment comprendre que nous sommes deux plutôt
qu’un ? Nous ne cherchons nullement à nous livrer à des
spéculations numérologiques, cela n’est pas notre propos.
Mais nous souhaitons rappeler ici au lecteur les enseigne-
ments de la psychanalyse (lisez à ce sujet l’excellent Les Fa­
buleux Pouvoirs de la psychanalyse, d ’André Nataf, édité
par les Editions De Vecchi ; c’est l’ouvrage profane qui, à
notre connaissance, se rapproche le plus de la spiritualité).
La psychanalyse montre, chose que nous sentons tous, que
l’être humain est composé d ’un conscient et d ’un incons­
cient ; de même que le bon sens nous enseigne que l’être hu­
main est fait de deux dimensions : un corps et un esprit.
La tradition ésotérique — la kabbale aussi bien que la tradi­
tion secrète du christianisme ou de l’islam, ou des autres re­
ligions — affirme que le passage de l’âme sur la terre a
pour but une purification. Certains disent que c’est l’âme
qui se purifie. Mais en quoi une âme aurait-elle besoin de se
purifier ? N’est-ce pas le corps, la matière, qui a commis le
péché ? En fait, les plus grands initiés affirment que les
âmes descendent sur terre pour purifier la matière, la planè­
te. Ainsi donc, l’âme revêt un corps pour purifier un frag­
ment de matière. Cette discussion est très intéressante mais
nous ne pouvons que l’évoquer rapidement ici. Tant pis si
nous coupons court aux questions qui se posent ! Elles de­
manderaient un autre livre, qui sera peut-être écrit un
jour...

La dualité humaine

Quoi qu’il en soit, au départ, l’être humain est un esprit. Il


est donc un, mais où est-il, ce un ? Où se trouve-t-il ? II est
non pas sur la terre mais au ciel, ou dans T « ailleurs » de la
philosophie.
Lorsque cet esprit vient sur terre, prend un corps, lorsque
l’être humain s’est constitué et qu’il est viable, lorsque les
veines, le sang, les organes, la chair ont été tissés, cet être est
double : un corps et une âme. Donc, sur terre, nous sommes
une dualité.
Bien ! Sur terre nous sommes une dualité ; mais en même
temps nous aspirons à revenir dans Tailleurs. L’esprit cher­
che à purifier le corps, c’est-à-dire à lui communiquer sa
propre pureté. A l’obliger à devenir comme lui. A l’obliger
à devenir lui ! .... Réussit-il ? Quel être peut donc prétendre
être devenu parfait ? Ainsi donc, pour conclure et nous ré­
sumer, nous allons passer rapidement en revue les étapes de
l’évolution psychique.

l re étape : l’esprit seul existe dans Tailleurs. Le problème de


l’unité ou de la dualité ne se pose même pas. Dans Tailleurs,
les entités dépassent nos catégories de pensées. Les nombres
eux-mêmes, avec leur puissance symbolique, sont dépassés1.

2 e étape : l’esprit descend sur terre et se tisse un corps. Il est


évident qu’on a affaire, à cette étape, à une dualité. Il y a
deux acteurs sur la scène, à présent, l’esprit et le corps.

3e étape : il s’agit ici de la vie proprement dite. Le corps et


l’esprit y sont-ils liés ? Oui, théoriquement, mais lorsqu’on
descend à un degré d ’observation très fine comme sait le fai­
re, par exemple, la médecine occulte, on est obligé de répon­
dre par la négative. Cette liaison est en réalité une illusion.
Une illusion que dénoncent les bouddhistes et les cathares.
Comme dit Platon, nous sommes prisonniers dans une ca­
verne et la vie n’est qu’une ombre au dehors.

4e étape : l’individu meurt. Son âme quitte son corps. Puis


son esprit quitte l’âme, comme nous l’avons vu dans la pre­
mière partie de cet ouvrage. II redevient alors une unité. La
fin retrouve les origines.

Les nombres permettent la transition entre la terre et le ciel. Ils sont des ponts, et
rien d autre.
L’OOBE, cas extrême de la parapsychologie

En conclusion, car il faut bien conclure, l’unité de l’esprit et


du corps est très fragile. Chez l’individu, son inconscient a
beau faire, les deux composantes sont comme portées par
des forces centripètes qui les incitent à se séparer.
Cela explique qu’il existe deux types de sorties hors du
corps :
— les sorties involontaires, qui sont les plus nombreuses et
de très loin. Nous en avons donné de multiples exem­
ples ; il le fallait bien : cette réalité est tellement extraor­
dinaire qu’il faut du temps pour s’y accoutumer ;
— les sorties volontaires, qui sont infiniment plus rares et
qui sont le fait d’initiés anticipant leur mort.

Les sorties involontaires se produisent à la suite d’un choc


— accident, traumatisme psychique, cause inconsciente,
etc. — Elles sont donc les résultats d ’une mauvaise fusion
de l’âme dans le corps. Elles sont peu ou prou des accidents.
Mais ces accidents sont plus ou moins spectaculaires : ainsi,
le plus fort est l’OOBE et le plus anodin est la transmission
de pensée. Car dans les deux cas, et bien qu’il y ait une gran­
de différence d’intensité dans celui de POOBE et dans celui
de la simple transmission de pensée, quelque chose sort de
l’individu pour aller se promener dans l’espace ou pour en­
trer en contact avec un autre individu, avec les pensées les
plus
_
secrètes de cet autre individu. *
C'est de cette manière, en tout cas, que raisonnent aussi
bien la parapsychologie scientifique moderne de pointe et la
théorie de l'information. C'est de cette manière, en tout cas,
que la réalité psychique se manifeste- Mais, après ce détour
théorique — fort intéressant à notre sens pour les esprits
portés à la réflexion —, passons à autre chose. Serrons d’un
peu plus près l’expérience de la sortie hors du corps. Es-
sayons d’en saisir les étapes chez les individus qui l’expéri­
mentent. Nous avons déjà donné de très nombreux exem­
ples, très divers, survenus à des individus différents. Voyons
maintenant quel est le schéma général, quels sont les points
communs. Autrement dit, explorons les OOBE et les projec­
tions astrales en profondeur.

Une OOBE, c’est comme du feu

Prenons la précaution de dire que ce que nous allons décrire


est fondé sur des centaines d ’observations de sorties hors du
corps, sur une connaissance en parapsychologie et sur la tra­
dition. Cette dernière se trouve dormir dans de vieux gri­
moires mais rien ne vaut, on s’en doute, l’enseignement
d’un maître qualifié. C ’est un tel maître qui a guidé nos pas
dans nos recherches. Et si nous disons que rien ne vaut l'ex­
périence directe, celle de maître à disciple, c’est parce que la
tradition est orale par définition. Les écrits ne réussissent à
fixer que des « écorces » , comme dit la kabbale, des « co­
quilles » , c’est-à-dire des traces mortes. D’autre part, les
vérités de la tradition, comme celles de l’ésotérisme authen­
tique, ont besoin d ’être expérimentées. On les trouvera ni
dans une leçon qu’on apprendrait, ni grâce à un quelconque
diplôme !
En tout cas, le premier point peut être énoncé comme suit,
— nous retranscrivons presque mot pour mot la formule
d’un maître tibétain: « Une sortie hors du corps, c’est com­
me du feu » . Quelque chose, en effet, s’embrase dans le
corps de celui qui passe par une OOBE. C’est comme une
sensation de feu qui prend l’individu — qui ne s’en rend pas
forcément compte — dans le creux de l’estomac. Ensuite,
cette sensation se manifeste dans la poitrine, au niveau du
plexus solaire.
Si on y réfléchit, les points touchés sont les zones qui sont
affectées par les émotions courantes. Quand vous avez
peur, vous le ressentez au creux de votre estomac. Quand
vous êtes ému, c’est au niveau de votre plexus solaire. En ef­
fet, ne pourrait-on dire que lors d ’une émotion, l’individu
sort de lui-même ? L’émotion est une petite sortie hors du
corps, comme on dit de l’amour qu’il est la petite mort.

Chakras et « collages cosmiques »

Des observations encore plus rigoureuses indiquent que les


différents points touchés par l’OOBE sont ce que les hin­
dous appellent les chakras. Estomac, plexus solaire, gorge,
etc. c’est toute une géographie mystique qui se dessine. Une
géographie qui n’a rien à voir avec la réalité physique du
corps, mais qui concerne la dimension astrale. Des points
qui sont des points de suture entre i ’âme et le corps : c’est là
que se situe le « collage cosmique » .
Si on voulait couper l’individu en deux, n’importe quel indi­
vidu, si on voulait lui enlever sa peau physique pour saisir
son secret métaphysique, son entité immatérielle, il faudrait
le faire à partir d’un pointillé fondé sur les chakras. Cela ne
reste évidemment qu’une image : un être humain n’est pas
une boîte en carton !
La séparation en deux, la dissociation en matérialité (le
corps) et immatérialité (l’âme) est quelque chose de très
complexe et de très mystérieux que nous commençons à pei­
ne d’explorer scientifiquement pour pouvoir en parler sa­
vamment. Sans entrer, cependant, dans des hypothèses ap­
proximatives, on peut, et on doit dire que la séparation,
c’est la sortie hors du corps. L’être se dédouble en deux enti­
tés à partir des chakras. Comme un oignon se pèle : oui,
comme un oignon se pèle. Une enveloppe gît alors, inerte, et
c’est le corps physique ; une enveloppe immatérielle vogue
dans le mystère et la transparence, c’est le corps astral. Cela
explique les fantômes, les apparitions et une infinité d ’au­
tres phénomènes parapsychologiques rigoureusement cons­
tatés et depuis longtemps répertoriés.

Fantômes, vampires, etc.

Qu’est-ce qu’un fantôme ? Même si on n’en a pas vu soi-


même, on en a une vague idée, soit par ouï-dire, soit par
connaissance innée. Un fantôme, c’est simplement un dou­
ble immatériel. Un autre soi-même, mais cette fois-ci trans­
parent.
Mais qu’est-ce que cela veut dire au juste ? Eh bien, un fan­
tôme est un mort qui ne l’est pas tout à fait. Ou, plus exacte­
ment, un défunt qui, pour une raison ou pour une autre,
reste encore attaché à la terre. Quelque chose l’empêche de
quitter cette terre et de réintégrer sa patrie céleste. Quelque
chose qui est à proprement parler le poids du corps physi­
que. Le fantôme est un esprit qui a gardé les traces du corps
physique.
Ce n’est pas pour rien que le Bardo Thôdol, le « Livre des
morts » tibétain, exhorte le défunt à ne pas jeter de regard
en arrière, à ne rien regretter, à ne pas écouter les gémisse­
ments de ses proches, amis et famille. C’est pour une raison
bien claire qu’il pousse le défunt à se débarrasser réellement
de sa dépouille et de ses affections et passions terrestres. On
ne peut qu’aller au ciel ou être de la terre.
C est « ou bien, ou bien » . Il n’existe pas de compromis ! Il
faut être un mort ou un vivant, mais ne pas rester dans les
limbes, ne pas devenir un fantôme en peine à la fois de son
corps et de son esprit ! Cela est très douloureux.
Remarquons aussi qu’il existe des fantômes nuisibles : les
vampires. Oui, les vampires existent (on trouve de multiples
exemples de ce phénomène dans des témoignages très sé­
rieux). Le vampire est un fantôme qui se nourrit de la vie
des êtres humains, comme si ceux-ci pouvaient lui donner
leur corps. Il ne sert à rien de leur sucer leur sang ! Remar­
quez aussi que pour venir à bout d ’un vampire, il faut lui
enfoncer un pieu dans le chakra du plexus solaire.
Mais, sans évoquer fantômes, vampires et autres créatures,
on peut faire allusion à une expérience commune et à la fois
extraordinaire pour avoir une idée du dédoublement dont
nous sommes en train de parler. Les personnes qui ont per­
du un bras ou une jambe par amputation, pour une raison
ou pour une autre, soit que le membre ait gelé, soit qu’il se
soit gangrené, etc., ces personnes éprouvent souvent une
très curieuse sensation : elles continuent par moments, d’a­
voir mal au membre qui leur manque. Comme si elles
avaient, par exemple, des rhumatismes au fantôme de mem­
bre manquant ! Cela n’est pas une fiction, mais une réalité
médicalement constatée et dont des amis, des connaissan­
ces, des autorités médicales peuvent vous parler savam­
ment.

Le double astral, une véritable fusée cosmique

Une sensation qui vous prend à l’estomac, puis au plexus...


Quelque chose s’embrase dans votre corps au niveau des
chakras lorsque vous vivez une OOBE. Et les autres
chakras ? Ils sont touchés eux aussi, même si, tout allant trop
vite, vous n’avez pas la possibilité de vous en rendre compte.
Nous verrons que cette découverte que ce sont les chakras
qui sont atteints dans un dédoublement est très utile ; elle
nous permettra de mieux comprendre comment on peut
maîtriser les sorties hors du corps, comment elles peuvent de­
venir volontaires. Nous donnerons un peu plus loin des ren­
seignements pratiques.
Ce sont les chakras qui s’embrasent. Et il faut pousser la
comparaison à son terme pour commencer à comprendre
quelque chose dans ce phénomène très mystérieux. Le dou­
ble, le corps astral, l’âme, est comme une fusée cosmique.
On peut même dire — qu’on nous permette l’image, elle est
exacte ! — que le corps physique est l’aire d ’envol, le terrain
de décollage.
Est-ce vraiment oser beaucoup que de comparer le double à
une fusée cosmique ? Il en a la vitesse, probablement la vi­
tesse de la lumière (300 000 km à la seconde). Vitesse qu’a
calculée Albert Einstein, le grand physicien moderne. Vites­
se déjà exprimée, calculée, mais dans un langage symboli­
que, par le Livre des morts du Tibet, et par la kabbale la
plus secrète. Vitesse connue également des anciens druides,
comme l’indique le livre Les Mystères de la tradition celte de
Jérôme Pace, chez De Vecchi.
Tout dans l’univers est lumière cosmique, et la forme la plus
élémentaire de la lumière est le feu. L’univers est né du feu,
dit le grand philosophe grec Héraclite, tout comme le disent
les sages de toutes les nations. La lumière naît du feu qui,
lui, est premier. C’est le feu qui a asséché l’eau sur laquelle
planait l’esprit du Grand Architecte (le démiurge de la Bi­
ble). La sortie hors du corps est un embrasement, l’être re­
trouve sa substance élémentaire de feu ; plus simplement, le
double devient une fusée cosmique, une entité de feu. Le feu
est tellement puissant que le double cosmique, à son tour,
l’âme, s’embrase et laisse apparaître le corps de lumière.
Feu, lumière, tels sont les éléments du jeu cosmique que
l’individu qui vit une sortie hors du corps pressent lors sa fa­
buleuse expérience.
Comment s’effectue une sortie hors
du corps ?

Le troisième œil, ou œil de l'esprit

Feu, lumière, embrasement,., mais avant que s’effectue la


sortie à proprement parler, l’individu peut entendre un bruit
dans sa tête, ou dans sa nuque. Il entend un hic ; c'est ainsi
que Ton peut retranscrire ce bruit. Précisons deux choses
toutefois.
1° Cela est très rapide. Quand nous disons « avant la sor­
tie », c’est seulement d'une infime fraction de seconde. Un
temps tellement petit qu’il est impossible de le fixer. De dire
qu’il correspond à tel chiffre. C’est comme si le temps n’a­
vait pas le temps de s’entrevoir.
2° Cela est tellement rapide que, le plus souvent, le hic passe
inaperçu. Mais les initiés tibétains nous ont donné de multi­
ples renseignements sur lui.
Qu’est-ce que ce bruit ? D’où provient-il ? A quoi est-il
dû ? C’est, si l’on veut — nous employons ici une image
pour nous faire comprendre —, la colle cosmique qui se dé­
colle. Ou plutôt, le premier chakra qui est atteint et qui ré­
sonne dans tout le corps. On sent ensuite le choc au creux du
ventre.
Quel est donc ce premier chakra qui est ainsi atteint ? C’esi
—et cela est très logique — le chakra qui se trouve à côté du
cerveau. Mais encore ? Celui de la glande pituitaire, celui
que la tradition appelle le 3e œil, au milieu du front.
C’est un chakra très connu : le philosophe Descartes lui-mê­
me en parle, les hindous, les yogi, l’évoquent, et la mytholo­
gie grecque le connaissait : les cyclopes, ces êtres primitifs
qui vivaient sur la terre du temps que les dieux la visitaient
n’avaient-ils pas un seul œil au milieu du front ? Dans les
initiations, la maçonnique comme celle des Rose-Croix, ou
toute autre, l’impétrant n ’a-t-il pas, de même, un voile sur
les yeux ? Ne lui demande-t-on pas d ’apprendre à voir avec
l’œil du cœur ?
On croit le plus souvent que « l’œil du cœur », c’est seule­
ment une image. On ne se rend pas compte que c’est une
réalité ; ou plutôt que ce peut le devenir. Cet œil du cœur
est tout bonnement l’équivalent de la vue, celle des deux
yeux du corps, au niveau du double. Le troisième œil ne voit
pas les mêmes réalités que les yeux du corps. C ’est un tout
autre monde qu’il contemple. Un monde plein d’ineffables
mystères, comme vous le diront les sages et les mystiques.
Un monde secret, tellement secret qu’on ne peut pas en par­
ler, mais uniquement se laisser ravir par lui. C’est Tailleurs.
Le but de l’initiation est de pouvoir voyager par moments
dans cet ailleurs et en revenir. L’individu se recharge de la
sorte. L’initiation, ou plus précisément l’initiation à son sta­
de suprême, s’appuie donc sur la maîtrise des sorties hors du
corps, comme nous le verrons.

L’état originel de l’esprit

Les gens qui effectuent des sorties hors du corps accidentel­


les, au point de frôler la mort, ces gens-là pour la plupart ne
veulent pas revenir sur la terre. Ils éprouvent une déception
à retrouver leur état normal : en prenant contact avec Tail­
leurs, il leur semble qu’ils sortent d ’un exil et qu’ils retour-
nent dans leur patrie. Cette impression est fondée : l’esprit
retrouve son état d ’origine, celui qui était sien avant qu’il
prenne un corps. Ou, plus précisément, il revient au pays
après une aventure qui lui a enseigné beaucoup de choses.
En effet, il redevient esprit pur après avoir purifié son
corps. La vieillesse rejoint la jeunesse...
N’entrons pas trop avant dans de telles considérations, qui
nous entraîneraient trop loin. Contentons-nous de signaler
que seule la réincarnation les explique : l’esprit ne retourne
définitivement dans Tailleurs que lorsque sa mission sur ter­
re est achevée, après de multiples réincarnations. En tout
cas, ces gens qui à la suite d ’un accident n’ont plus envie de
revenir sur terre sont, pour ainsi dire, des gens pressés, qui
veulent brûler les étapes. L’ailleurs n’est pas encore pour
eux ! Chaque chose en son temps.
L’observation de centaines de cas de sorties hors du corps,
les enseignements d’un maître et une enquête très approfon­
die nous montrent d’autre part que cet embrasement, même
s’il ne se manifeste pas de façon ostensible, consciente, fait
très mal. Le sujet d ’une OOBE va physiquement très mal à
un moment ou à un autre, même s’il l’oublie aussitôt. Il se
trouve forcément en proie à une angoisse très forte. Entre
parenthèses, qu’est-ce qu’une angoisse, d’après la psycha­
nalyse ? Une angoisse, c’est de la lumière qui essaye de se
manifester. L’angoisse, c’est à la fois un mal et un bien. Un
mal en tant que c’est le déchirement de la vieille enveloppe
physique qui retient l’âme ; un bien en tant que c’est l’appa­
rition d’une vie nouvelle beaucoup plus proche de Tailleurs.

« Cela ressemble à un accouchement... »

” ressemble à un accouchement », nous a dit notre


maître, dont nous révélons ici pour la première fois I ensei-
gnement. « Mais cela ressemble plus précisément à un ac­
couchement où on accoucherait de soi-même. » Oui, on a
l’impression de naître soi-même à une vie nouvelle. Une vie
inimaginable mais qu’on espérait dans le secret de son
inconscient. (Cela n’explique-t-il pas que les gens qui ont vé­
cu un accident ne veulent pas revenir sur la terre ?)
Chaque sortie hors du corps est une nouvelle venue au mon­
de. A terme, l’individu pénètre dans le monde innommé,
ineffable, de la lumière pure. Mais cela est une autre his­
toire...
Nous sommes en train de progresser dans notre connaissan­
ce des OOBE, et nous allons d ’abord dans toutes les direc­
tions. Le moment est venu de saisir une idée principale et de
s’y arrêter un peu. Cette idée, la voici, nous l’avons déjà
évoquée : l’initiation s’appuie sur les sorties hors du corps.
Il n’y a pas d’initiation, qu’elle soit soufi, kabbalistique,
maçonnique ou ce que l’on voudra, qui ne passe par la sor­
tie hors du corps. Une sortie hors du corps évidemment plus
ou moins réussie, plus ou moins intense.

Le rôle de l’initiation

L’initiation consiste en une « mise sur la voie », comme


l’indique le mot lui-même. En une mise sur la voie qui est un
commencement d’accès aux vérités supérieures ou cosmi­
ques. Or, il n’est pas possible — cela tombe sous le sens —,
il n’est pas possible d’accéder aux vérités supérieures qui ap­
partiennent à un autre monde que le nôtre, qui appartien­
nent à ['ailleurs, sans se délivrer de sa lourde enveloppe ter­
restre. C’est une question de bon sens. D’ailleurs, et cette
dernière information emportera vos dernières réticences si
vous en avez, tous ceux qui ont vécu une initiation vous le
confirmeront.
Ceux qui ont vraiment vécu la cérémonie d’initiation, tous
ceux qui ont attentivement écouté le rituel pour se laisser
imprégner des influences spirituelles qu’il contient, tous
ceux-là vous diront que le moment de leur initiation a été
l’un des plus importants de leur vie parce qu’il leur a semblé
sortir d’eux-mêmes pour toucher du doigt une vie nouvelle.
De nos jours, le scepticisme étant la tendance la plus com­
munément partagée, on vous dira que cette sortie hors de
soi-même vécue dans le rituel d’initiation n ’est que symboli­
que et ne concerne nullement le corps physique. Mais ne
voit-on pas, ne comprend-on pas que le symbole fait allu­
sion à une réalité qui peut se manifester ? Qui peut devenir
présente, comme toute autre réalité concrète ? Certaines ini­
tiations sont moins réussies que d ’autres : cela dépend de
nombreux facteurs, parmi lesquels la qualité spirituelle des
participants et la faculté de réception de l’impétrant (c’est
ainsi qu’on appelle le futur initié). Seules les initiations les
moins réussies en restent au niveau symbolique. Les autres,
dont il faut bien reconnaître, pour les raisons que nous
avons données, qu’elles sont les moins nombreuses, coïnci­
dent avec une sortie hors du corps. Le but final de l’initia­
tion est d’ailleurs tout à fait clair : permettre à l’initié, un
être d’élite mystérieusement choisi, de quitter par moments
ce monde-ci et son enveloppe physique pour voyager dans
l’astral. Ce voyage dont, à leur retour, la plupart des initiés
n’ont pas le moindre souvenir permet de se recharger en
fluide vital.

Vers la maîtrise de l’OOBE

Expliquons-nous un peu. Quand un être humain, un hom­


me ou une femme, plus rarement un enfant, meurt, il aban­
donne sa dépouille, nous l’avons vu au début de ce livre.
Nous avons même précisé que son âme se dépouillait de son
corps et qu’ensuite de cette âme sortait l’esprit qui était la
vérité ultime. En d ’autres termes, nous avons dit que lors­
qu’un être avait achevé son parcours terrestre, lorsqu’il n ’a­
vait plus besoin de se réincarner, il se revêtait enfin de son
corps de lumière (les hindous parlent ici de nirvana). Préci-
sons-le encore une fois : tout le monde n ’atteint pas un
corps de lumière, il faut avoir achevé son itinéraire terrestre,
sa mission cosmique. Cela nous fait comprendre pourquoi
certaines initiations sont réussies et d ’autres non. Les initia­
tions réussies sont celles qui concernent les gens qui sont sur
le point de rejoindre leur corps de lumière. On comprend
aussi que les mages, les initiés, les thaumaturges, etc. soient
des êtres capables de revêtir leur corps de lumière, ce corps
qui les attend, dès maintenant, dès cette vie terrestre. Cette
faculté leur donne de nombreux pouvoirs. Non seulement
des pouvoirs de télépathie, mais bien d ’autres encore, com­
me de se rendre invisibles, ou de faire éclater un orage. Mais
laissons ce sujet, car là n’est pas notre propos immédiat.
L’initiation réussie permet donc de maîtriser les sorties hors
du corps. Un initié peut sortir de son corps quand il le veut
et y revenir dès qu’il le veut. II s’agit donc, dans son cas, de
sorties volontaires. Cela concerne non seulement les initiés
mais aussi les saints, comme par exemple padre Pio qui, pa­
raît-il, était capable de le faire (il appelait ses OOBE des
« bilocations »).

LU
Expérimenter soi-même des sorties
hors du corps

Tenter l’expérience

On ne peut évoquer, dévoiler, les rituels secrets d ’initiation,


ce serait extrêmement dangereux, non pas parce qu'une so­
ciété secrète nous ferait du mal, mais à cause des forces cos­
miques qui s’y condensent. Nous jouerions à l’apprenti sor­
cier. Un rituel n’est ni un jouet ni un objet d’étude, c’est un
processus psychique, sur lequel il serait naïf de croire qu’on
puisse faire main basse. Aussi n’est-ce pas en se penchant
sur le rituel que l’on trouvera une méthode pratique et facile
pour réaliser des sorties hors du corps.
Que nous reste-t-il donc ? Car nous voulons indiquer com­
ment il est possible de se préparer à sortir de son corps, pour
ceux des lecteurs qui veulent tenter l’expérience. Il reste
deux techniques : celle des rêves dirigés et celle du yoga. Ces
deux techniques ont été inventées par les Indiens : les In­
diens Peaux-Rouges en ce qui concerne la première, les In­
diens de l'Inde en ce qui concerne la seconde. Disons-en
quelques mots.
Le rêve est un phénomène étrange que nous vivons toutes les
nuits, même s’il nous arrive de ne pas nous en souvenir.
Qu’est-ce que le rêve ? C’est le moment où la « colle cosmi­
que » se détend, pour reprendre l’image que nous avons
déjà utilisée. C’est le moment, disent les psychologues, où
l’attention de la conscience se relâche : c’est-à-dire que pen­
dant la nuit, l’âme quitte le corps. La tradition explique de
ce point de vue ce que sont les rêves agréables et ce que sont
les cauchemars. Les rêves agréables sont une anticipation de
la libération spirituelle. Les cauchemars sont des souvenirs
des tourments subis dans une vie antérieure. Freud dit que le
rêve est le souvenir du passé, et les clefs des songes, comme
la parapsychologie, disent, elles, que les songes sont des pré­
monitions. Qui est dans le vrai ? Eh bien, les deux ensem­
ble ! Certains rêves sont prémonitoires (ceux qui évoquent
agréablement le nirvana), d ’autres sont des souvenirs (ceux
qui évoquent désagréablement un tourment passé). Il est
évident, il n’est même pas besoin de le dire, que ces évoca­
tions sont toujours symboliques. Une pomme, dans un rêve,
pourra représenter le bonheur ; un chat, l’autre monde,
etc.1. Les clefs des songes sont des dictionnaires qui permet­
tent de déchiffrer les rêves. Il existe une science en ce domai­
ne : l’oniromancie.

Diriger ses rêves

Ce qu’il nous intéresse de savoir, c’est que pendant notre


sommeil, notre psychisme continue de travailler et que ja­
mais nous ne sommes plus près des sorties hors du corps. Le
rêve, dit la tradition, est le compte rendu d’une sortie hors
du corps. L’âme quitte le corps pendant la nuit et la cons­
cience enregistre symboliquement ce voyage dans un rêve.
Symboliquement, précisons-nous, parce que cela doit rester
caché : ces vérités sont du ciel, de Tailleurs, de l’au-delà.

Les règles d'équivale nce sont très complexes. Elles dépendent de l'individu qui
reve...
La science commence à s’apercevoir que l’être humain n’est
pas seulement ce qu’il apparaît, c’est-à-dire un corps physi­
que, mais aussi une matière plus subtile de la densité des
songes. L’eau a une certaine densité, le métal en a une autre,
chaque élément de la nature en a une particulière qui le rend
plus ou moins lourd. De même, le psychisme humain en a
une, que les anciens savoirs savaient mesurer.
Mais venons-en tout de suite à la pratique. Peut-on appren­
dre à sortir de son corps en manipulant ses rêves ? Com­
ment cela serait-il possible ? Le songe n’est-il pas quelque
chose qui, par définition, échappe à notre contrôle ? Eh
bien, de même que dans l’initiation suprême, l’individu ap­
prend à contrôler son système neurovégétatif, il peut diriger
ses rêves à son gré. Le système neurovégétatif, ou parasym­
pathique, c’est la partie de notre système nerveux qui com­
mande certaines de nos fonctions (le sommeil, par exemple).
Nous n’avons aucune prise sur lui, alors que notre cerveau
peut donner des ordres à nos muscles par l’intermédiaire du
système dit nerveux central, ou sympathique. Mais — le
sait-on ? — certains yogis sont fort capables de commander
à leur parasympathique. Il en est de même pour les rêves, et
pour les sorties hors du corps.

Se familiariser avec ses songes

Mais trêve de considérations théoriques, même si celles-ci


sont nécessaires pour clarifier le débat, pour défricher le ter­
rain, pour accompagner l’étudiant dans ses premiers pas !
Passons tout de suite à la pratique. Le mieux, pour se con­
vaincre, n’est-il pas d’ailleurs d’essayer ? Les premiers exer­
cices, ici comme en tous les domaines de l’activité humaine,
sont très ardus, non qu’ils soient très difficiles, mais parce
qu ils demandent à être longtemps répétés alors même que
l’on ne voit pas très bien où ils conduisent, II faut tout de
même en passer par là* L’enfant ne voit pas tout de suite à
quoi servent les tables de multiplication. Mais sans elles,
saurait-il faire des opérations ?
Le premier exercice consiste à se familiariser avec l’univers
du rêve, à faire en sorte de ne pas le laisser passer. En effet,
lorsque nous faisons un rêve, nous l’oublions le plus sou­
vent. Ou bien nous ne nous souvenons que de fragments de
ce rêve. Ou encore, nous sommes sous une impression indé­
finissable dont la psychologie nous enseigne que c’est l’in­
fluence d’un rêve que nous n’avons pas assimilé. L’âme est
allée chercher dans l’astral un message, une nourriture spiri­
tuelle, et la conscience n’en a pas profité, soit par scepticis­
me, soit parce qu’elle ne savait pas. La kabbale dit qu’un rê­
ve non compris, non déchiffré, non assimilé, est comme une
lettre à soi destinée et non reçue. Parole de sagesse que l’ex­
périence confirme.
11 s'agit d’abord de noter ses rêves, ou plus précisément, le
matin, au réveil, de noter les bribes de rêve dont on se sou­
vient. Certains diront qu'ils ne rêvent jamais. Cela est im­
possible, Tous les êtres rêvent. Un chien qu’on empêche de
rêver en faisant en sorte que chaque fois qu’il rêve, il tombe
dans un bassin d’eau, préfère se suicider. On a fait l’expé­
rience en attachant des électrodes aux tempes du chien ins­
tallé au-dessus du bassin. Oui, le chien à la fin préfère se
laisser tomber dans l’eau pour continuer de rêver. Ou plutôt
pour retrouver l’univers dans lequel on l'a empêché d’en­
trer. Tout le monde, hommes et bêtes, et plantes peut-être,
ïout ce qui existe rêve. 11 suffit le matin de se faire attentif
devant une feuille de papier, de se concentrer sur la nuit qui
vient de passer, pour se remémorer quelques sensations,
voire quelques images, qui appartiennent à un rêve qu’on a
fait mais oublié. Un individu qui, malgré cette concentra­
tion, malgré ces exercices, malgré sa volonté de se souvenir,
ne rencontrerait que le blanc est un individu psychiquement
malade. Si cela arrivait à quelqu’un de votre entourage, en-
voyez-le chez le psychothérapeute.

Noter ses rêves

Tous les matins donc, commençons par noter tout ce qui se


rapporte à notre nuit : songes, bribes de songes, souvenirs,
sensations, etc. Notons sans essayer de comprendre et même
si cela est absurde, ou même si on ne voit pas du tout le rap­
port. L’important est qu’on le sente, ce rapport !... Q u ’est-
ce que cela veut dire ? Que signifie ce que nous notons ? Il
ne s’agit pas ici d’oniromancie, il n’est pas question ici de
déchiffrer ses rêves, d’essayer de comprendre le message se­
cret dont ils sont les porteurs, cela est une autre paire de
manches ! Il n ’est question que de s’imbiber de ses rêves.
S’imbiber, c’est-à-dire les retrouver d’abord, puis se con­
centrer sur eux, sentir à la fin qu’ils font partie intégrante de
soi-même.
On se lèvera donc tous les matins, et on se précipitera à sa
table de nuit garnie au préalable de feuilles de papier et d'un
crayon. On notera tout ce qui s’est passé dans la nuit qui
vient de s’achever. Noter sans essayer de comprendre. Noter
dans le désordre, comme ça vient. Certains deviendront de
tels mordus de cet exercice qu’ils se lèveront la nuit après un
rêve pour le retranscrire immédiatement, avant qu’il ne
s’échappe.

Les souvenirs appellent les souvenirs

Cet exercice sera d’abord fastidieux, voire difficile. On sé­


chera sur sa copie comme un écolier qui voudrait être autre
part, s’occuper d’autre chose ! Mais un jour, après avoir été
souvent découragé, un déclic se fera. Un déblocage.
On notera aisément. D’ailleurs, les souvenirs appellent les
souvenirs. On trouvera, on retranscrira un fragment de rê­
ve, et puis soudain le fait de l’écrire nous ramènera à la mé­
moire un autre fragment qu’on croyait avoir tout à fait ou­
blié. On peut ainsi, lorsqu’on devient un familier de cet
exercice, dévider un rêve comme une pelote de laine, souve­
nir après souvenir. Mais au début, nous n’en serons pas en­
core là. Tant s’en faut !
Cet exercice, il faut le faire régulièrement, tous les jours
sauf les week-ends (car le repos est nécessaire, il faut aussi
souffler !). Au début, cela sera très difficile pour certains ;
pour d’autres, ce sera un plaisir. Mais même si c’est diffici­
le, il n’est pas question de se décourager. Ce sont seulement
les premiers jours qui sont pénibles. Attention, deux écueils
à éviter : la paresse, la flemme qui vous fait dire que remet­
tre au lendemain l’exercice n’a pas d’importance ; et le dé­
couragement, le sentiment du « à quoi bon ? ». Ces deux
écueils dépassés, la victoire est à portée de la main. On pro­
gressera ensuite très vite, même si c’est en dents de scie,
c’est-à-dire si des périodes fastes alternent avec des périodes
creuses.
Au bout de quelques mois, l’individu est prêt à aller plus
loin. Cela constitue la deuxième étape, de loin la plus im­
portante, la plus spectaculaire. Celle qui débouche sur les
OOBE. Nous allons en parler tout de suite ; mais notons en­
core au passage que cette sensibilisation aux rêves, au mon­
de de l’astral est par ailleurs un exercice psychique intéres­
sant dont les pratiquants ressentiront les bienfaits assez vite.
Ces bienfaits participeront d’une mise en forme spirituelle
indispensable pour avancer en parapsychologie.
Seconde étape dans l’apprentissage
des sorties hors du corps

Se promener à tâtons

Le but du premier exercice dont nous venons de parler est de


nous sensibiliser à l’univers du rêve, de nous aider à y en­
trer, à « nous jeter à l’eau ». A nous y jeter sans savoir na­
ger, juste pour patauger, pour prendre contact avec cet élé­
ment qui nous était jusqu’alors étranger. Nous ne cherche­
rons pas ici à comprendre nos rêves mais à nous y promener
à tâtons, à nous concentrer sur eux, à les méditer, à nous en
souvenir en un mot. Car « la conscience, c’est la mémoire »
comme disait le philosophe Bergson, qui est mort juste
avant la dernière guerre.
Avant de nager, il faut connaître l’eau, il faut se détendre
dans l’eau, se familiariser avec elle. C’est ensuite seulement
qu’on pourra commencer à apprendre à se « dépatouiller ».
Mais au bout de quelques mois, il faut passer à un second
exercice plus avancé. Comment saura-t-on si on est prêt à
passer à une étape supérieure ? Eh bien, on le sentira soi-
même ; on ne peut pas se tromper. Personne ne pourra vous
dire si oui ou non, le moment est venu. Personne ne pourra
se mettre à votre place. Personne ne pourra apprendre à na­
ger pour vous ! N’ayez aucune crainte : encore une fois,
vous le sentirez vous-même. L’évidence s’imposera d’elle-
même : vous n’étiez pas prêt, vous l’êtes maintenant. Mais
surtout, gardez patience, ne précipitez pas le mouvement ;
si vous ne sentez en vous aucune nouveauté, aucune certitu­
de, restez-en au premier exercice de sensibilisation. Au reste
si, par accident ou par une très forte inattention de votre
part, vous passez au second en forçant votre nature, en
n’ayant pas laissé les choses mûrir naturellement, vous fini­
rez par vous en rendre compte, car vous constaterez que rien
de nouveau ne se passe en vous. Vous constaterez que vous
êtes en train de ne rien apprendre.
Passons donc sans plus tarder au second exercice.

Les brillances et les obscurités du rêve

Ce second exercice s’appelle celui de la « recherche de la


matière du rêve », ou de la recherche de la pâte du rêve, de
la pâte dont est fait le rêve, dont sont faits tous les rêves. Le
nom a l’air étrange, la réalité est plus simple, comme c’est
souvent le cas en ces domaines. Au bout d ’un moment,
quand on est suffisamment sensibilisé au monde, à l’uni­
vers, du songe, du rêve nocturne, on cherchera à s’orienter
dans cet univers un peu mieux, un peu moins en aveugle. On
le peut ! Il suffit de vouloir...
On cherchera à repérer les brillances et les obscurités de ses
rêves, et on les notera pour fixer les choses. On procédera de
manière ordonnée, et de la façon suivante.
Dans un premier temps, on prendra quelques rêves que l’on
a notés dans le passé (des rêves complets, de préférence), et
on les étudiera. On les retranscrira sur une autre feuille de
papier en laissant sur les côtés des marges assez importantes
(quelques centimètres), et puis on soulignera, dans ce que
l’on a écrit, dans les épisodes des rêves, avec deux couleurs
différentes — du rouge et du noir, par exemple —, les as­
pects brillants, clairs, lumineux et les aspects sombres, obs-
curs. De quoi s’agit-il ? Quels sont ces aspects ? Ce peut
être un climat général du rêve, un décor, une expression
d’un personnage, etc. H est évident qu’un sourire est lumi­
neux, qu’une scène qui se passe au coucher du soleil est
sombre, etc. Cela tombe sous le sens, et votre travail n’est
pas difficile, mais il faut l’exécuter.
Ensuite, une fois cela accompli, on s’occupera des marges.
Celle de gauche concernera le côté sombre. Celle de droite,
le côté lumineux. On reportera sur les marges les éléments
soulignés (sourire de mon ami, coucher de soleil sur la pla­
ge, fruit mûr, colère d’un personnage inconnu, etc.). On se
gardera de « broder », on sera le plus concis possible, com­
me nous venons de le faire. 11 est évident d’ailleurs que vous
ne pourrez désosser tout le rêve, que certains de ses épisodes
ne vous paraîtront ni noirs ni blancs, ni clairs ni obscurs.
Cela n’a absolument aucune importance. Ne vous occupez
que des épisodes dont vous êtes absolument sûrs, et laissez
les autres de côté. Et, si vous le pouvez — cela n’est pas
toujours facile, mais tâchez de vous accoutumer peu à peu à
cet exercice — mettez une note en marge.
Exemple : sourire de mon ami, 7. Notez la clarté qui se dé­
gage de cette image, ou l’obscurité qui se dégage de telle au­
tre. Il faut que votre notation s’échelonne de 1 à 10. Au dé­
but, faites-la jouer seulement de 1 à 3. 1 = faible ; 2 =
moyen ; 3 = fort.
Peu à peu, vous pourrez être plus subtil, plus nuancé.

La pâte des rêves

Au bout d’un certain temps de pratique de cet exercice, vous


approcherez la matière de vos rêves, vous devinerez la pâte
dont ils sont faits. Un rêve, c’est plus ou moins de brillance
cosmique, dit la psychologie traditionnelle. Et, à force d'a-
voir noté, à force d’avoir distingué entre l’obscur et le clair,
à force de s’être imprégné de ces deux dimensions du songe,
on finit par le connaître, par le sentir de l’intérieur. On at­
teint son essence, dirait un philosophe. Plus simplement, on
sait un peu mieux de quoi il retourne. On finit par découvrir
concrètement, physiquement, comme si on touchait du
doigt, que le rêve est pétri dans une pâte. Oui, exactement
comme le pain est pétri dans une pâte faite d ’eau et de fa­
rine.
Il ne s’agit pas là d ’une image, mais d ’une réalité. Une réali­
té métaphysique qu’on peut pour ainsi dire toucher du
doigt. On se rend compte, comme nous l’avons dit, que le
songe, les images du songe, sont des enflures de la pâte.
Nous nous expliquons : une image, c’est quelque chose de
plat. On se dit le plus souvent et à juste titre qu’une image,
cela n’a pas de relief, ni d’existence concrète. Pourtant, les
images du rêve qui atteignent l’individu ayant pratiqué les
exercices dont nous avons parlé, les images, les péripéties,
les personnages qui y apparaissent, les couleurs, les ambian­
ces finissent par avoir une origine. Tout cela semble alors —
et d’une manière indiscutable — provenir d’une pâte, d ’une
sorte de pâte, parfois d’un tissu très fin, très mystérieux.
C’est comme si cette pâte était une sorte de pâte à modeler
dans laquelle les événements, les personnages, les couleurs
et le reste étaient modelés. Les angoisses, les peurs, ou au
contraire les joies soudaines, le bien-être, qui apparaissent
dans le rêve sont comme des déchirures ou au contraire des
expansions de la pâte du rêve.

La pâte des rêves, c’est notre psychisme

Nous nous expliquons : l’individu n’a plus affaire à des


images plates, sans relief, comme il en a l'habitude, mais vé-
ritablement à quelque chose d'autre. Ce sont comme des
êtres qu’il touche presque du doigt. L’angoisse ou la peur
apparaissent essentiellement comme des déchirures dans
cette pâte. C’est comme si un couteau venu on ne sait d’où
avait déchiré, coupé, cette pâte. De même, un événement
heureux décrit par le rêve, un plaisir, une joie, un bien-être,
toute sensation ou tout sentiment faste, est alors la pâte elle-
même en expansion.
On finira par comprendre que ce n’est pas nous (l’indidivu
qui rêve) qui sommes heureux mais que c’est la pâte qui,
pour ainsi dire, jubile. Il faut l’avoir vécu pour pouvoir le
comprendre. Et cela n’a rien d’extraordinaire lorsqu’on y
pense : on ne peut rien comprendre vraiment si on ne l’a pas
vécu au préalable.
Arriver à ce degré de connaissance du songe n’est pas si faci­
le que c’en a l’air, mais ce n’est pas impossible : les exercices
que nous sommes en train de suggérer de pratiquer y con­
duisent, précisément ! En principe, si on les pratique avec
méthode, en bannissant tout esprit d’amateurisme — ce que
vous entreprenez est une chose très sérieuse —, la notion
dont nous sommes en train de parler, ce sentiment de décou­
vrir la pâte dont sont faits les rêves, viendra spontanément,
d’elle-même. Les choses viennent, dit-on, pour ceux qui sa­
vent attendre, et cela se vérifie ici encore. Si toutefois —ce­
la peut arriver, bien que cela soit rare — si toutefois rien ne
se produisait, si la pâte ne voulait pas se montrer, eh bien, il
ne reste que deux solutions : ou bien se remettre à l’exercice
en le reprenant depuis le début, parce qu’alors quelque cho­
se cloche, quelque chose qu’on n’a pas vraiment compris,
quelque chose à quoi l’on n’a pas prêté attention, ou bien,
c’est qu’il faut abandonner : on n’est pas fait pour cela.
Ce dernier cas est réellement très rare, mais il existe. Hn y a
alors rien à faire. Il faut se plier à l’arrêt du sort.
Passons à présent à la deuxième phase. On a donc fait deux
exercices : celui de la sensibilisation au rêve et celui de la dé­
couverte de ses brillances et de ses obscurités, ce dernier
ayant abouti à la découverte de la pâte du rêve — il faut
toujours les faire successivement, dans cet ordre. Et lors­
qu’on se sera bien accoutumé au deuxième exercice, il fau­
dra continuer à faire le premier, de façon à renouveler son
stock de rêves frais. D’ailleurs, lorsqu’on sera passé au qua­
trième exercice, ainsi qu’aux suivants, il ne faudra jamais
abandonner les précédents, et toujours revenir au premier,
après le second, après le troisième, etc..
Il ne faut jamais perdre le contact avec la source vive de ses
songes.
Passons maintenant au troisième exercice. (Nous supposons
évidemment les deux premiers exercices réussis et ayant
donné des résultats concrets, indiscutables, que l’étudiant a
appréciés avec certitude.)
Le troisième exercice, de loin le plus original, consistera à
vivre ses rêves de l'intérieur.
Maintenant qu’on s’est accoutumé à la pâte du rêve, main­
tenant qu’on est en relation constante avec la source de ses
songes et que l’on sait comment ils enflent, ou plus précisé­
ment que l’on sent de quelle manière la pâte du rêve donne
naissance à des personnages, à des péripéties, à des ambian­
ces, à des rythmes ou à des couleurs, on peut pour ainsi dire
se promener à l’intérieur de ses songes. Le rêve n’est plus un
monde fermé auquel on n’aurait pas accès, il devient une
matière sur laquelle on peut avancer, glisser, etc. Cela vous
semble étrange et fort peu clair ? Nous allons nous expli­
quer, apporter quelques précisions qui vous permettront de
continuer sur cette voie d’accès au monde des sorties du
corps à partir de vos rêves.
Vous pouvez, si vous le voulez — vous en avez les moyens si
vous avez mis correctement en pratique nos exercices —, rê­
ver à Tintérieur de vos rêves et maîtriser ceux-ci. Compli­
qué ? Attendez ! La Bible dit de Joseph, l’un des tout pre­
miers personnages de l’Ancien Testament, celui dont les
descendants furent esclaves en Egypte, qu’il « rêva un rê­
ve ». Rêver un rêve, qu’est-ce que cela signifie au juste ? Eh
bien, être en train de rêver et rêver que l’on rêve. C’est com­
me un rêve à la puissance deux ! Beaucoup de gens sont ca­
pables de rêver qu’ils rêvent, mais bien peu savent utiliser
cela, qui passe le plus souvent pour une curiosité sans im­
portance.
Comment procéder ? C’est fort simple : il suffit de laisser
courir son imagination sur la pâte du rêve, de se laisser aller,
de rêvasser. De donner soi-même forme à la pâte du rêve.
Oui, diriger ses rêves, c’est donner forme à la pâte de son rê­
ve. Une fois que j ’ai atteint la source de mon rêve et qu’en
même temps j’ai découvert la pâte de mon rêve pour laisser
mon imagination vagabonder sur elle, je forme moi-même
les personnages, les péripéties, les ambiances de mes songes.
Extraordinaire, mais tout à fait accessible. Essayez ! Vous
serez les premiers surpris par les résultats.
Cela fait, cela pratiqué, nous sommes proches de la sortie
hors du corps. Il suffit d’un rien pour apprendre à sortir
hors du corps, comme nous allons le voir dans le chapitre
suivant.
Sortir enfin de son corps par ses
rêves

Il ne faut pas avoir peur

Récapitulons. Il y a d’abord le premier exercice qui est celui


de la sensibilisation au songe, à son étrange univers, il faut
que cet univers devienne familier et on peut très bien y arri­
ver. Il y a ensuite l’exercice de la découverte de la pâte ou
matière du rêve, et ici encore nous avons donné la méthode
adéquate. Il y a enfin la manière de vivre de l’intérieur ses
rêves.
Vivre ses rêves de l’intérieur, c’est laisser son imagination
vagabonder sur la matière de ses songes. Lorsqu’on par­
vient à cette étape, on a fait un progrès décisif. On s’en ren­
dra compte parce qu’on sera devenu un sujet télépathique.
On sera tout à fait sensible à l’astral, on aura aiguisé son in­
tuition. On sera devenu un sujet psy, au sens parapsycholo-
gique. Vous verrez : vous aurez des facultés de divination
dont vous pensiez jusqu’alors qu’elles vous étaient étrangè­
res ou interdites. Quelques-uns d’entre vous se contenteront
de cet acquis et ne pousseront pas plus loin. Ils auront peur
de vivre l’expérience de la sortie hors du corps. On les com­
prend. Impossible de leur jeter la pierre.
Une toute petite parenthèse : quelle est la caractéristique la
plus marquante des sujets psy, de ceux qui sont doués pour
la télépathie, les prémonitions, etc. ? Selon la tradition
— quant à nous, nous sommes sûr qu’on pourrait le vérifier
expérimentalement —, ce sont des sujets qui n’ont pas
peur. Oui, entrer dans Tailleurs n ’est pas chose facile, n’est-
ce pas le monde de l’au-delà ? Vous nous direz que la télé­
pathie n ’est pas la mort. Certes, mais c’est une incursion,
une petite incursion, dans ce monde. N’avons-nous pas sug­
géré que les sujets psy sont des individus plus ou moins ca­
pables d’aller vers Tailleurs ? Ce sont des individus qui
n’ont pas peur. Mais sans entrer dans de telles considéra­
tions, n’est-il pas normal de craindre les OOBE ? Sortir de
son corps n ’est pas une mince affaire ! Il faut le vivre pour
le comprendre pleinement. Imaginez ! Vous n’êtes plus en
vous-même. Vos repères ont disparu. Vous croyez être deve­
nu fou, puisque vous voyez votre corps que vous avez quit­
té. Vous êtes au plafond, collé contre le plafond, et votre
corps reste étendu dans votre lit ! La peur est évidente.
Mais revenons à la méthode qui consiste à vivre ses rêves de
l’intérieur.

Devenir le maître d’un curieux univers

Vous avez perçu la matière de vos songes, une sorte de pâte


psychique ; vous savez maintenant la modeler à votre gré.
Pas tout à fait cependant. Vous laissez vagabonder votre
imagination et des formes, des images, des personnages, des
péripéties, etc. se forment. Vous ne savez pas encore ce qui
va naître de cette rencontre entre votre imagination et la pâ­
te de vos rêves. Peu à peu pourtant, vous serez moins sur­
pris. L’exercice vous étant devenu familier, vous commen­
cerez à maîtriser votre vagabondage. Vous direz par exem­
ple : dans la pâte va se former un dragon, ou l’image de
mon ami, ou un arbre, ou un accident de voiture, ou bien
ma rencontre avec telle personne que je n’ai pas vue depuis
longtemps, et la chose que vous avez souhaitée advient.
Vous la voyez naître de la pâte elle-même. Comme si un in­
visible magicien modelait la pâte pour créer ce dont vous
avez envie.
Curieuse et grisante sensation ! Vous êtes véritablement de­
venu le maître d’un univers que vous êtes le seul à connaître.
Nous ne pouvons vivre cette expérience pour personne. Il
faut que vous vous y mettiez vous-même. Et vous pouvez
vous y mettre ! Nous croyons ravoir suffisamment montré
et répété. Nous vous y encourageons vivement et vous aver­
tissons de nouveau que cela ne peut pas être instantané, ce
ne peut être une affaire de jours, mais parfois une affaire
d’un an ou deux. Il faut pendant longtemps répéter les exer­
cices que nous avons donnés. Disons aussi encore une fois
que cela a beau être ardu, les premiers résultats sont assez
rapides : quelques mois suffisent pour, non pas sortir de
son corps, mais du moins effectuer les premiers pas en cette
direction, c’est-à-dire être un sujet psy.

Devenir soi-même la pâte

Nous sommes beaucoup plus près de la possibilité d’effec­


tuer des sorties hors du corps que vous pouvez le croire. Au
point où nous sommes parvenus, les OOBE sont toutes pro­
ches. Encore un effort ! Il vous faut maintenant faire le mê­
me exercice pendant la nuit. En effet, si vous êtes capable de
saisir la pâte du songe pendant que vous êtes éveillé, il vous
faut savoir le faire alors même que vous êtes en train de rê­
ver. Cela semble impossible à presque tout le monde ; mais
nous savons que les initiés de tous tes pays savent le faire.
Nous savons aussi par expérience, une expérience jamais dé­
mentie, toujours confirmée par les faits comme par les dires
de tous les sages que nous avons rencontrés, que cela est très
facile pour ceux qui ont scrupuleusement pratiqué tous les
exercices précédents. Pourquoi pas vous ? Nous n’essayons
pas de vous convaincre de faire des OOBE, nous voulons
simplement montrer que cela est possible et comment cela
l’est, par quel chemin.
Ainsi donc, au point où vous en êtes — et peuvent nous sui­
vre tous ceux auxquels le présent message est parvenu —,
vous êtes le maître de vos rêves. Vous les viviez de l’intérieur
à l’étape précédente, vous les vivez encore plus de l’inté­
rieur, vous vous trouvez dans leur intérieur. Vous êtes vous-
même devenu, sans vous en être rendu compte, la pâte. Oui,
vous en faites partie ! Vous décidez vous-même de ce que
vous allez rêver au moment précis où vous le décidez. Vous
êtes en train de rêver, vous vous regardez en train de rêver,
et vous mettez en scène les péripéties de votre rêve. Vous
pourrez rêver à volonté d ’un événement heureux (la naissan­
ce d’un enfant, par exemple), d ’un événement malheureux
(le décès d’un proche, par exemple), d’un voyage (en un
pays étranger ou non). Vous pouvez même rêver que vous
visitez telle ou telle planète. Des sujets psy ont tenté l’expé­
rience : ils ont rêvé qu’ils visitaient la planète Mars — nous
voulons dire qu’ils ont décidé consciemment en rêve, pen­
dant qu’ils dormaient, de visiter la planète Mars et ils l’ont
visitée ! Extraordinaire expérience souvent rapportée et con­
trôlée par des psychiatres.... Est-ce vraiment la planète
Mars qui a été visitée ? Ou un autre continent ? On ne sait
au juste, mais le plus extraordinaire demeure : l’individu est
sorti de son corps pour voyager dans l’astral. C’est-à-dire
que tout simplement, l'OOBE a eu lieu.
Certains Peaux-Rouges sont passés maîtres dans l’art de
contrôler leurs rêves. La tradition reste vivace chez eux.
Chez nous, elle s’est perdue, nous sommes loin de nos origi­
nes. Cela n’empêche pas que nous, Européens, puissions
également y parvenir. Il faut simplement s’entraîner de ma­
nière intensive. Ce qui est naturel pour les uns peut résulter
d’un effort, d’une volonté, d ’exercices pour les autres. Les
initiés, qu’ils soient Peaux-Rouges, jaunes ou blancs, ou
noirs, sont partout doués des mêmes pouvoirs, qu il s agit
seulement de reconnaître.

Une autre voie : celle du yoga

Une autre manière de réussir ses sorties hors du corps, d ap­


prendre et d’assimiler, les OOBE, s’appuie sur le yoga.
Le yoga, on le sait, est basé sur le souffle vital. Il vise à la
maîtrise de ce souffle. L’individu qui pratique le yoga
— même si c’est un yoga simplifié comme on l’enseigne en
Europe —, comprend très vite, pour peu qu’il soit éveillé,
que l’être humain n’est pas fait comme le croit le monde
profane. L’étudiant en yoga apprend non seulement que la
respiration est essentielle, permet de bien vivre, mais aussi
que nous avons tous un corps éthérique, une sorte de dou­
ble. Ce double est le même en fait que celui que nous
rencontrons dans nos rêves. C’est lui qui voyage lors des
OOBE.
La respiration et le souffle paraissent être une seule et même
chose, et elles le sont pour le débutant. Mais l’étudiant
avancé s’aperçoit que le souffle est quelque chose de plus
subtil, une sorte de respiration plus fine contenue dans la
respiration normale. Il faut, c’est évident, savoir bien respi­
rer, savoir s’aérer, pour découvrir bien plus tard le souffle
immatériel dont nous parlons. Pour découvrir sa respiration
spirituelle. Mais une fois qu’on l’a découverte, on est deve­
nu un initié. C’est dire que la chose demeure fort rare.
Une fois parvenu, donc à un excellent niveau dans la prati­
que du yoga, l’individu peut, s’il le désire, sortir de son
corps, voyager dans l’astral et revenir. C ’est le cas des
grands yogis. Mais la méthode pour cela est très dangereu-
se : il ne faut s’y exercer qu’en compagnie, sous le contrôle
bienveillant mais rigoureux d’un maître qualifié. Ces maî­
tres, comment les rencontrer ? Il n’y a pas de recette ni
d’annuaire ! II faut désirer les rencontrer, et il faut les méri­
ter. C’est-à-dire qu’il faut avoir fait les premiers pas dans
l’occulte pour qu’ils viennent à vous d’eux-mêmes.
Nous n’exposerons donc pas la méthode des yogis qui per­
met d’effectuer des OOBE, cela serait criminel (le mot n’est
pas trop fort) ; mais nous savons aussi que ceux qui nous
ont lu, ceux qui ont pratiqué sérieusement les exercices que
nous leur avons donnés, comme ceux qui pratiquent réguliè­
rement le yoga et qui sont des esprits ouverts à l’occulte,
ceux-là, à un moment ou à un autre, trouveront leur maître.
Quand nous disons « occulte », nous faisons fi, évidem­
ment, de tout charlatanisme, du goût de l’obscurité pour el­
le-même, de l’état d’esprit intéressé, voire de l’esprit de ra­
pine de certaines sectes ou de certains faux gourous comme
il y en a beaucoup. Nous évoquons un vrai mystère dont
tout le monde sent intuitivement qu’il n’est pas une chimè­
re. Un mystère dont vous réaliserez très vite la puissance,
parce que vous vous serez confronté à lui, non pas pour ac­
quérir de faux pouvoirs, ou pour vous mettre sans même
vous en rendre compte à la merci de quiconque, mais pour
vous épanouir.

L’alchimie

Il y a — précisons-le encore si besoin est — deux manières


de s’épanouir, soit en approchant, en approchant seule­
ment, les vérités métaphysiques, soit en expérimentant soi-
même ces vérités dans son être, c’est-à-dire en allant jusqu’à
apprendre à sortir physiquement de son corps, pour se déta­
cher de sa dépouille, pour rencontrer des entités spirituelles
et s’imprégner des influences spirituelles, fluidiques, favo­
rables, Et entre ces deux extrêmes — la connaissance par
ouï-dire, qui serait de lire ce livre sans y prêter attention, et
la pratique concrète, continue —, il y a évidemment toute la
gamme : on peut par exemple s’arrêter juste avant la sortie
hors du corps. On peut continuer parce qu’on en est capa­
ble, parce que d’une certaine manière, on se sent « appe­
lé », on peut s’arrêter, soit parce qu’on n’a pas le temps de
se concentrer sur les exercices, soit par manque d’intérêt,
parce que sa curiosité ne va pas jusque-là, soit parce qu’on
s’aperçoit qu’on n’est vraiment pas doué pour ce genre de
pratique.
Quoi qu’il en soit, l’apprentissage de la sortie hors du corps
est au fond l’apprentissage de la parapsychologie. Les
OOBE, les sorties hors du corps, les projections et voyages
astraux, sont, comme nous l’avons déjà dit, les formes ex­
trêmes du savoir, de la technique parapsychologique ou mé-
tapsychique. Et il existe deux méthodes pour y parvenir :
celle que nous avons exposée et le yoga particulier que nous
n'avons pas voulu exposer par précaution. On nous dira
qu’il existe aussi l’alchimie, mais ne voit-on pas que l’alchi­
mie ressemble beaucoup à notre méthode de l’utilisation des
rêves ? Qu’elle en est comme la mère ? Les alchimistes utili­
saient les métaux comme supports, et la fameuse « matière
première » avec laquelle ils fabriquaient leur pierre philoso­
phale est exactement l’équivalent de notre « pâte des rê­
ves ». On rétorquera que les alchimistes, eux, étaient capa­
bles de transmuer le plomb pour en faire de l’or. C’est vrai,
et nous n’avons ni la prétention ni ta volonté d’aller jusque-
là ! Mais d’où tenaient-ils leurs pouvoirs ? Croyez-vous
qu’il suffise de connaître la recette de la pierre pour l’obte­
nir ? 11 ne s’agit pas — on s’en doute, mais on l'oublie sou­
vent — d’une simple expérience de chimie, mais d’une expé­
rience engageant le cosmos tout entier. Les alchimistes répé-
taieul d'ailleurs A Penvi que leurs éléments (l’eau, le feu, la
terre, l'air ) n'éiaieut pas de « vulgaires éléments » mais
quelque chose de plus mystérieux. On est sûrt pour avoir en­
tendu le message secret des vieux grimoires, que les alchi­
mistes, Aun moment ou à un autre, sortaient de leurs corps
pour recueillir les influences nécessaires à leur œuvre. In­
fluences dont ils disaient qu’ils les « conjoignaient » à la
matière, c’est-à-dire les mariaient à la matière courante. Ce­
la leur permettait de saisir l'essence de la matière comme
avec le yoga on saisit l’essence du souffle.

La kabbale

On pourrait également dire que notre méthode, reposant sur


la découverte de la pâte des songes, s’apparente à la kabba­
le. On aurait raison, comme on a eu raison de l’apparenter à
I alchimie ; mais ici encore, il faut préciser qu’elle ne fait
que s’y apparenter et qu’elle ne s’y identifie pas. Que fai­
saient les kabbalistes ? Ils se servaient des lettres de l’alpha­
bet hébraïque comme supports. Ces lettres sont celles d’un
alphabet sacré, ce sont des figures, des sortes de hiérogly­
phes, que le grand Architecte (Dieu) a imprimées dans la
matière de ses rêves pour créer le monde» l’univers.
Oui ! La tradition enseigne que l’Architecte à rêvé Punivers
pour le créer. Dieu, d’après elle, n’est pas le grand mécani­
cien dont nous parle Voltaire, mais un grand rêveur. Verti­
gineux ! Quoi qu’il en soit, il n’est pas conseillé de se plon­
ger dans de telles spéculations sans être spirituellement ar­
mé, sans être un initié. Nous n’en retiendrons qu’un point :
les kabbalistes sortaient de leur corps pour contempler les
vérités supérieures. Ils allaient fort loin dans l’astral, appro­
chaient le secret de Punivers. Ils étaient capables d’appro­
cher Dieu, d’approcher son trône, ses pieds, ses membres,
etc. Les plus fameux d’entre eux — rabbi Bar Yochaï peut-
être — ont été capables de regarder Dieu en face.
On pourrait dire que les chamans, ces sorciers sibériens aux
extraordinaires pouvoirs, sortaient eux aussi de leurs corps.
Certes ! Ils se projetaient d ’abord au sommet d’un arbre sa­
cré et puis, pareils à un oiseau de proie, entreprenaient un
fabuleux voyage dans l’autre dimension. Il n’est pas dou­
teux que, pas rapport aux kabbalistes, aux chamans ou aux
alchimistes, nous en resterons à un niveau beaucoup plus
élémentaire. Et nous conclurons cette partie de l’ouvrage en
disant que la pratique du yoga facilite grandement la prépa­
ration à la sortie hors du corps, c’est-à-dire qu’elle accentue
les résultats donnés par la méthode des rêves.
Sans attendre autre chose du yoga, à moins d’avoir la chan­
ce de rencontrer un vrai maître, nous conseillons donc à
ceux qui veulent apprendre sans danger mais avec patience à
sortir de leur corps de pratiquer nos exercices et, conjointe­
ment, de faire des exercices de yoga. Les deux techniques
s’épaulent, se complètent harmonieusement.
Jusqu'où le double peut-il voyager ?

Plus rapide que la lumière

Une fois que le double quitte le corps physique et qu'il va


dans l’espace pour voyager, jusqu’où peut-il aller ? Remar­
quons d’abord que sa vitesse est vertigineuse : aussi vite que
la lumière et peut-être plus vite encore (plus, donc, de
300 000 kilomètres à la seconde). Cela fait que le déplace­
ment est tellement rapide qu’il est presque instantané. L’in­
dividu se trouve ici et, une fraction de seconde plus tard, là.
Ceux qui ont vécu des OOBE spontanées ou volontaires
partagent tous cette impression. Vraiment, c’est comme si
l’individu devenait une fusée cosmique.
Certains affirment, en revanche, que leur voyage s’est pro­
duit presque en flânant. Ceux-là sont très rares, et il semble
qu’ils aient été la proie d ’une illusion de temps (illusion de
temps comme il y a des illusions d’optique). Mais peut-être
a-t-on affaire à des exceptions, car ce sont des cas très rares.
Mais sans entrer dans un tel débat qui, si intéressant soit-il,
nous entraînerait trop loin de notre sujet, une question se
pose encore : jusqu’où le corps astral peut-il aller ? Quelles
distances peut-il parcourir ? La réponse est fort simple : en­
tre quelques mètres et l’infini, tout près et très loin. Des in­
dividus n’ont pas quitté leur chambre : ils sont restés com­
me collés au plafond en train de contempler avec stupéfac-
tion, émerveillés ou angoissés, leur corps allongé sur leur lit.
D’autres sont allés, si on les croit, atterrir sur une planète
lointaine. Ces derniers ont laissé des narrations mais nous
préférons les mettre de côté jusqu’à plus ample vérification.

Des expériences futures

Que l’on puisse aller en sortant de son corps d’une pièce à


une autre située à quelques dizaines de mètres cela a été ri­
goureusement vérifié. L’expérience de l’étudiant Blue Ha-
rary que nous avons rapportée dans la précédente section de
cet ouvrage le prouve indubitablement. Mais, encore une
fois, jusqu’où peut-on aller ? On n’a pas encore mené d’ex­
périences pour répondre à cette question. Il paraît que cer­
taines armées, l’américaine ou la soviétique, ont fait des es­
sais avec des sous-marins, mais cela reste un secret militaire.
11 paraît que des sujets ont quitté leur corps tout en restant
dans une caserne à terre et ont rendu visite à des collègues
dans un sous-marin nucléaire immergé en eau profonde et
situé à des milliers de kilomètres de sa base. Cela est bien sûr
possible, le monde de la parapsychologie est toujours plus
étonnant qu’on l’imagine. Il nous réservera toujours des
surprises. Mais rien ne prouve qu’il ne s’agit pas d’une ru­
meur, d’une tentative d’intoxication de l’état-major adver­
se. En tout cas, il faudrait, pour pouvoir se faire une idée
connaître les tenants et les aboutissants de l’expérience
(dans le jargon scientifique, son protocole et ses résultats).
La détente internationale aidant, le communisme deman­
dant grâce depuis peu, peut-être ne sera-ce pas à jamais un
vain espoir. Après tout, il est possible de voir un jour Russes
et Américains mettre leurs recherches en commun.
Nous proposons quant à nous un programme très rigoureux
d’expériences d’OOBE et de mesures des distances parcou-
rues. Il faudrait systématiquement reprendre une expérience
du type de celle de Blue Harary et accroître progressivement
la distance entre le lieu où se trouve l’individu et celui où il
va une fois qu'il est sorti de son corps. On pourrait com­
mencer dans la même ville, puis passer à des centaines de ki­
lomètres, et ensuite à des milliers. Et à la fin — pourquoi
pas ? — de la Terre à la Lune ou à la planète Mars. Il n’est
pas très difficile d’emporter un matériel adéquat dans une
fusée intercontinentale. Mais même sans aller jusque-là, il
est très facile de mener des expériences d’une ville à l’autre.
Pourquoi ne l’a-t-on pas fait jusqu’à présent ? Tout de mê­
me, d’autres que nous ont dû déjà avoir la même idée... La
réponse est que les milieux parapsychologiques universitai­
res — car eux seuls ont les moyens de conduire de telles ex­
périences —, sont très lents à la détente. D’après des infor­
mations confidentielles, quelques expériences sont tentées
en ce sens, qui ont donné des résultats tout à fait convain­
cants et dont la publication dans la presse spécialisée ne sau­
rait tarder.

Mars, Vénus ou l’infiniment petit

Certaines personnes qui ont effectué des sorties hors du


corps ont prétendu être allées sur la Lune ou sur des planè­
tes telles que Mars ou Vénus, etc. Mais il faut dire, sans plus
s’attarder, que leurs comptes rendus ne sont guère pro­
bants. Ces explorateurs d’un genre particulier ont vécu, soit
au XIXe siècle, soit à l’époque contemporaine. Or, les des­
criptions des premiers ne correspondent pas à la réalité. On
connaît depuis le sol lunaire et celui de certaines planètes,
on en a rapporté de multiples photographies, et ces gens-là
se sont trompés ou ont raconté des histoires. Quant aux
hommes et aux femmes d’aujourd’hui qui prétendent avoir
voyagé dans l’espace, quelle preuve a-t-on ? D’abord, rien,
absolument rien ne prouve, dans tous les rapports qu’il
nous a été donné de consulter, puis d ’analyser, qu’il ne s’a­
git pas de supercheries. Ces personnes ont bien pu ne pas
bouger de leur chambre et monter l’affaire de toutes pièces
en copiant leurs descriptions, qui sont en effet ressemblan­
tes, sur les journaux. Et même si certaines personnes sont
honnêtes, car il doit bien en exister, qu’est-ce qui nous prou­
ve que leur bonne foi n’a pas été prise en défaut ? Il se pour­
rait fort bien en effet que ce qu’ils ont pris pour une sortie
hors du corps n’ait été en définitive qu’une simple transmis­
sion télépathique. Pour le dire autrement, dans un langage
directement accessible, il se pourrait fort bien qu’ils aient
deviné, parapsychologiquement deviné, ce qu’était la nature
de la planète Mars par exemple et qu’ils aient retranscrit
leur vision alors qu’ils croyaient y être allés. Le monde de
bailleurs peut jouer bien des tours!
Il en va de même des personnes qui prétendent voyager à
l’intérieur de la matière. Ce ne sont pas elles qui font incur­
sion à l’intérieur de la matière comme elles le croient. Elles
ne font que deviner l’univers qu’elles décrivent. A moins
qu’elles s’autosuggestionnent. Rien ne prouve en fait que de
telles personnes soient sorties de leur corps, réellement sor­
ties. Nous avons montré plus haut que la frontière entre
simple télépathie et OOBE était plus mince, infiniment plus
mince, qu’on ne le croyait. Soyons juste, toutefois. Rien ne
nous prouve non plus qu’on ne pourra pas un jour voyager
dans la lune en utilisant des moyens parapsychologiques,
rien ne nous montre avec certitude qu’on ne pourra pas sor­
tir de son corps pour aller sur Mars, Vénus, ou plus loin
dans l’espace infini. Mais nous n’en sommes pas encore là.
Tant s’en faut ! La prudence est de règle en ce domaine. II
faut écarter pour le moment toutes ces fariboles et se con­
centrer sur la réalité concrète immédiate, c’est-à-dire sur ce
que nous disons, rapportons et décrivons dans ce livre, et ne
pas vagabonder. Ne faut-il pas d ’abord fortifier sa pensée ?
Etayer ses convictions ? Nous allons dès le prochain chapi­
tre, continuer notre exploration.
Nous allons rendre une visite à la patrie, pour ainsi dire, des
sorties hors du corps et des autres phénomènes parapsychi-
ques : nous voulons parler du Tibet.
QUATRIEME PARTIE

AU TIBET
OU AILLEURS
Le double peut-il devenir
autonome ?

Quand la tradition s’occulte

Les sorties hors du corps, les OOBE, les projections astrales


sont chez nous choses extraordinaires. Extraordinaire veut
dire : hors de l’ordinaire, peu courant. En effet, tout phé­
nomène parapsychologique surprend toujours l’Occidental,
tout entier préoccupé de science matérielle, franchement in­
sensible à l’invisible. Cela n ’a pas toujours été le cas, loin de
là ! Nos ancêtres, les Celtes par exemple, savaient naviguer
sous l’étendard de la spiritualité ; la magie, le paranormal
allaient de soi. Les contes, leurs démons et leurs merveilles,
leurs fées, leurs gnomes, etc., en porteraient la trace, paraît-
il. Cela se comprend du reste, l’homme jadis se trouvait
beaucoup plus près de ses origines, donc de ses différentes
composantes. Il savait, sans avoir besoin de démonstration,
qu’il était composé de trois parties distinctes et pourtant
liées : le corps physique, l’âme (ou le corps astral) et l’esprit
(ou corps de lumière).
La tradition s’est perdue pour des raisons qu’il serait très
complexe d’examiner ici. Disons simplement qu’elle s’est
occultée — c’est-à-dire cachée —, et qu’elle se trouve à la
disposition de qui veut se mettre en quête. Cet homme de
bonne volonté, c’est l’initié : rose-croix, franc-maçon ou
autre. Mais en certains pays, tel le Tibet, ce magnifique Ti­
bet qui est actuellement sous la botte chinoise et qui est gou-
verné par un chef spirituel (le dalaï lama), la tradition s’est
conservée, peut-être dans toute sa pureté. S’agit-il de la
prendre telle qu’elle est ? Ou bien faut-il l’adapter ? Car,
diront certains, qui n ’ont pas tout à fait tort, il n’est plus
possible de vivre comme dans le temps. Quoi qu’il en soit, il
n’en demeure pas moins que c’est dans ce pays que la tradi­
tion est la plus vive. Conséquence évidente : la parapsycho­
logie y est chose courante. Chacun est averti sur cette ques­
tion, cette dimension psychologique, et tout le monde en
parle naturellement.
Consciemment ou non, disent les textes sacrés du Tibet,
l’homme tient son double prisonnier. Libéré et devenu visi­
ble, ajoutent-ils, le double se comporte comme une person­
ne, comme un individu. Cela veut dire que ce double peut
même faire illusion à ceux qui l’aperçoivent. II existerait
donc des gens qui ne sont pas eux-mêmes mais qui sont des
doubles, et nous ne nous en apercevons pas ! Vertigineux.
Heureusement, ajoute la sagesse tibétaine si cette éventuali­
té doit être considérée, elle est fort rare. Le plus souvent, le
double erre, invisible, et il assiste, sans qu’on devine sa pré­
sence, aux scènes que certains individus rapportent à leur ré­
veil.

Le cas Wangdu

Dans ses livres, Alexandra David-Neel a rapporté de nom­


breux cas très curieux (voir en particulier Mystiques et magi­
ciens du Tibet1), Elle raconte ainsi l’histoire de Wangdu.
Wangdu était un jeune homme, un jeune tibétain, à son ser­
vice. A. David-Neel en fit ultérieurement son fils adoptif, et

' Presses-Pocket. 1980.


il l’accompagna partout. Quand commence cette histoire,
Wangdu était allé voir ses parents. Alexandra lui avait ac­
cordé trois semaines de congé après lesquelles il devait reve­
nir, non sans avoir acheté des vivres et engagé des porteurs
pour transporter les fardeaux à travers la montagne.
Le jeune homme se plaisait parmi les siens, et il prolongea
son séjour. Près de deux mois s’écoulèrent sans qu’il repa­
rût. Alexandra finit par se faire à l’idée qu’il l’avait quittée
définitivement.
Une nuit, elle rêva de lui. Elle le vit vêtu d ’une manière qui
ne lui était pas coutumière. Il portait même un chapeau eu­
ropéen. C’était étrange. Il n ’en avait pas.
Le lendemain matin qui suivit ce songe, un des domestiques
resté avec David-Neel vint en courant l’avertir qu’il avait
aperçu Wangdu. La coïncidence parut mystérieuse à notre
narratrice, qui sortit pour voir le voyageur. L’endroit où el­
le se trouvait dominait une vallée. Alexandra vit très nette­
ment, sans aucun risque d’erreur, Wangdu, seul, qui
montait le chemin zigzaguant sur le versant de la montagne.
Elle se mit en colère : son domestique était revenu sans ba­
gages ni porteur. Le domestique qui était à ses côtés lui dit :
« Ne vous en faites pas ! Wangdu a simplement devancé ses
porteurs. » Signalons également que deux voisins d ’A. Da­
vid-Neel virent Wangdu au même endroit et dans le même
temps.
Le domestique et David-Neel continuèrent à voir Wangdu
s’avancer ; il arriva près d ’un petit chôrten, c’est-à-dire un
monument funéraire. Laissons la parole à notre narratrice :
« La base de ce chôrten était constituée par un cube de ma­
çonnerie d’environ 80 centimètres de côté et, y compris sa
partie supérieure, jusqu’au sommet de l’aiguille terminale,
le monument tout entier ne mesurait pas plus de 2 mètres. Il
était construit partie en pierre, partie en pisé et était complè­
tement plein, n’offrant aucune cavité. »
« Le garçon passa derrière le chôrten et ne reparut plus. »
En cet endroit, on ne trouvait ni arbres, ni maisons, ni replis
de terrain, rien que ce monument, rien donc pour se cacher.
Au début, A. David-Neel et son domestique crurent que
Wangdu s’était assis à l’ombre du chôrten pour se reposer.
Elle réprima son impatience. Puis, le temps sembla long.
Alexandra alla chercher ses jumelles, elle ne vit rien du tout.
Elle envoya le domestique et un aide chercher Wangdu. Elle
suivit leur marche avec des jumelles. Ils ne découvrirent
personne et revinrent bredouilles.
Or, le même jour, vers 5 heures du soir, Wangdu apparut
dans la vallée à la tête de sa petite caravane. Il portait la ro­
be et le chapeau européen que David-Neel avait vu dans son
rêve. Aussitôt, sans laisser à quiconque le temps de conver­
ser, Alexandra interrogea d ’abord les porteurs, ensuite
Wangdu lui-même, La conclusion de cet interrogatoire fut
que tous avaient passé la nuit ensemble dans un endroit trop
éloigné pour qu'aucun d ’entre eux, et Wangdu en particu­
lier, pût arriver chez David-Neel dans la matinée. D’ail­
leurs, Wangdu n’avait pratiquement jamais quitté les por­
teurs. Il avait fait continuellement route avec eux.
« Pendant les semaines qui suivirent, écrit Alexandra Da­
vid-Neel, j ’eus l’occasion de vérifier l’exactitude des décla­
rations qui m’avaient été faites. II fut prouvé que les por­
teurs avaient dit la vérité et fourni la dernière étape toute en­
tière sans que Wangdu les quittât. »

Les interrogations d’Alexandra David-Neel

Arrivée à ce point de son livre Immortalité et réincarna-


lion^ où elle évoque de nouveau le cas de Wangdu, Alexan-

Aux éditions du Rocher, i986


dra David-Neel s’interroge comme nous. Ce déplacement
du double n’est-il pas en définitive l’effet d ’une transmis­
sion télépathique, même si celle-ci s’effectue involontaire­
ment ? Celui qui est apte à recevoir la transmission visualise
alors l’image exacte qui est mentalement projetée vers lui ; il
peut aussi la déformer en y ajoutant inconsciemment des dé­
tails de son cru, en y mêlant des idées qui se trouvent dans
son esprit. Nous avons vu quoi en penser. Mais quand bien
même cette hypothèse selon laquelle la télépathie suffirait
pour expliquer les sorties du corps se vérifierait, cela ne
prouverait pas qu’il n’y a pas eu sortie du double. Ce serait
une éventualité et non une preuve décisive. En tout cas, que
penser alors des gens qui se regardent sortir de leur corps ?
Cette théorie pourrait-elle s’appliquer ? Comment un indi­
vidu pourrait-il se transmettre à lui-même un message télé­
pathique?
Mais Alexandra David-Neel évoque ensuite un problème
beaucoup plus passionnant, que nous avons déjà briève­
ment évoqué et sur lequel il est utile de donner l’avis de la
sagesse tibétaine. Comme le double obéit à des impulsions
de l’individu auquel il est lié, peut-il commettre des actes
matériels bons ou mauvais, manifestant des résultats tangi­
bles ? Les Tibétains ne doutent pas qu’un initié ou un magi­
cien puisse tuer par la force de sa pensée et garde un tel pou­
voir même après sa mort. Mais cela est-il une croyance fon­
dée ou une superstition ? Ou une exagération ? On ne
dispose pas d’éléments de réponse, il faut l’avouer. Aussi le
mieux est-il de réserver la réponse.
En tout cas, Alexandra David-Neel rapporte des cas étran­
ges, passionnants, qu’elle verse au dossier. A ce propos,
remarquons qu’il n’est pas besoin d’aller bien loin
pour rencontrer de tels cas, mais chez nous, en Europe,
personne n’en parle. C’est la raison pour laquelle ils passent
inaperçus...
Chez les marchands du Tibet

Un marchand d ’une contrée de ce beau pays qu’est le Tibet,


la région de Kham, était convaincu qu’il avait assassiné son
propre frère. Il était le fils cadet d ’une famille de paysans, et
il cherchait, au moment où cette histoire commence, à quit­
ter la vie des champs pour faire du commerce et s’enrichir
de la sorte. Il s’appelait Tharchin. II avait déjà eu l’occasion
de rendre quelques services à un riche marchand qui habitait
dans les environs d ’une ville nommée Dangar, et il avait
passé plusieurs mois dans la maison de ce marchand.
A certaines époques, des caravanes de marchands se met­
taient en route pour Lhassa, la capitale du Tibet et, venant
de tous les coins du pays, c’était un rassemblement pittores­
que où se traitaient les affaires les plus importantes. Thar­
chin désirait être engagé par son patron afin d’accompagner
le convoi de ses marchandises. Il voyait là, à juste titre, le
premier pas dans une carrière qu’il espérait avidement em­
brasser. Or, on ne sait à la suite de quelles circonstances, ce
fut son frère aîné qui fut choisi. Celui-ci avait-il l’expérience
nécessaire pour être le premier commis de la caravane et as­
sister le patron dans ses tractations à Lhassa ? Pas plus que
Tharchin.
Quoi qu’il en soit, le riche marchand de Kham, le patron de
la caravane, se prit d’amitié pour son nouvel employé qui se
montra tout à fait compétent et extrêmement dévoué, et
Tharchin fut pris de jalousie.
Ses rêves étaient en train de s’effondrer. Or, le patron n’a­
vait pas de fils, mais une fille très belle en âge de se marier.
Une coutume avait cours au Tibet. Cette coutume voulait
qu’un père désirant faire hériter sa fille lui donne un garçon
de son choix. Un garçon qu’il jugeait apte à faire fructifier
1 héritage. Un garçon capable donc, de lui succéder dans ses
affaires.
Le cadet se jugeait intelligent, débrouillard, agréable. Il sa­
vait aussi que la fille du marchand n ’était pas insensible à
son charme. Mais il comprenait aussi que son aîné avait de
plus fortes chances que lui. L’amour de la jeune fille, en ad­
mettant qu’il se déclare, ne pourrait pas résister aux injonc­
tions paternelles. Quel serait donc son sort ? Devrait-il re­
tourner à la campagne ? Il ne pouvait s’y résoudre. Une hai­
ne farouche commença de le travailler, l’empêchant de
dormir.
Vint le jour du départ de la caravane. Les mulets chargés de
marchandises prirent le départ sous la conduite de quelques
domestiques. Montés sur des bêtes magnifiques, le patron et
son premier commis, le frère de Tharchin, suivaient. Toute
la maison leur lançait des souhaits de voyage paisible et
prospère. Ils répondirent gaiement. On les suivit des yeux ;
puis la caravane disparut au tournant de la route.

La mort de Tharchin

Le même soir, Tharchin que la haine ne quittait toujours


pas, retourna à la maison paternelle, qu’il croyait avoir
quittée pour toujours, la mort dans l’âme.
Il y arriva fatigué, en proie à une fièvre violente, et à une
rancœur tout aussi intense. 11 se laissa tomber sur sa couche.
Le lendemain, sa santé ne s’était pas améliorée. 11 était
inconscient et il délirait. Ses parents essayèrent en vain de
lui faire prendre quelque nourriture. 11 les regardait, ha­
gard, sans sembler les reconnaître. Cet état se prolongea
trois jours puis, dans la soirée, il mourut. Deux lamas fu­
rent appelés pour réciter le Bardo Thôdot (« Livre des
morts ») auprès de la dépouille mortelle. Le pays n’étant
pas boisé, il ne fut pas question d’incinérer le corps. On le
transporta, comme le voulait la coutume, dans un endroit
désert sur une haute montagne et on le livra aux vautours
qui le dépèceraient. Le but de cette coutume était d'empê­
cher que les démons s’emparent du corps. D’ailleurs, quel­
ques jours plus tard, la famille devait revenir sur les lieux
pour recueillir les os nettoyés par les vautours, les piler et,
avec de la poudre mêlée à de l’argile, confectionner une ma­
tière qu’on finirait par déposer dans un endroit pur de toute
influence maléfique.

Un récit fantastique

C’est ici que le récit devient fantastique. « Plutôt que de


m’essayer à relater moi-même, écrit Alexandra David-Neel,
le drame qui suivit, je préfère reproduire, tel qu’il est de­
meuré dans ma mémoire, le récit fantastique, passablement
incohérent, que m ’en fit celui qui, bien des années aupara­
vant, en avait été le héros. »
Qui était ce héros dont parle A. David-Neel ? C’était Thar-
chin en personne qui lui avait raconté les événements, Thar-
chin revenu de la mort et, comme nous allons le voir, ayant
tué son frère.
Tharchin raconta d’abord à Alexandra David-Neel qu’il
avait été ivre. Il lui était en effet arrivé plus d’une fois de se
saouler en compagnie d’amis comme lui portés sur la bois­
son. Cette fois-ci cependant, il était complètement ivre mais
ne se souvenait pas du tout d’avoir bu. Il lui semblait qu'on
le balançait, qu'on n’en finissait pas de le balancer. Puis il
ressentit un léger choc, et le balancement cessa. Ensuite, il
ne savait plus...
Il se rappelait pourtant avoir pensé à son frère aîné. Il le
voyait tout fier sur sa mule avec son patron. Il voyait la ca­
ravane en route vers Lhassa. Il la voyait toujours... Etait-il
maintenant couché ? Etait-il assis ? Est-ce qu’il était en
train de se lever ? Il n’en savait rien, mais il se retrouva sou­
dain sur la piste de Lhassa et il avançait avec rapidité. Il
rejoignit la caravane, et au moment de la rejoindre, il com­
prit soudain qu’il avait dormi plusieurs jours. La caravane
était entrée dans un endroit resserré, les mules côtoyaient le
bord d’un ravin. Elles s’avançaient en file, bien entendu.
Tarchin vit alors son frère en queue du convoi. II portait la
belle robe que lui avait offerte son patron. Un accès de ja­
lousie féroce le prit. Il se répéta que son frère avait usurpé sa
place, ses richesses, ses honneurs, ses plaisirs, et sa femme
probablement.

Se venger à distance

Mais comment se faisait-il qu’il se trouvait si près de lui ?


Par quel miracle avait-il franchi les jours et les kilomètres ?
D’où lui venait ce long bâton ferré qu’il avait en main ? Il
n’avait aucune réponse sensée à de telles questions, mais la
rage s’empara de lui et il frappa deux fois de toute sa force
dans le dos de son frère. Celui-ci tomba de sa monture et il
roula du haut du chemin dans le ravin.
Tharchin vit alors plusieurs domestiques accourir. Il vit
qu’ils portaient son frère, qu’ils le couchaient par terre. Il
comprit à l’immobilité du corps de la victime qu’il était de­
venu un assassin...
Il faisait à peine jour. Tharchin vit le ciel au-dessus de sa tê­
te. Il était couché, allongé sur le sol. II tourna la tête : plu­
sieurs vautours tournoyaient au-dessus de lui.
Quand Tharchin recouvrit ses esprits, il se dit qu’il était
dans le Bardo (le royaume des morts), mais il ne voyait rien
de ce que le Livre des morts décrit. Ni démon, ni merveilles.
Il n’était donc pas mort. Et tout d ’un coup, il se souvint : il
avait frappé son frère avec un bâton ferré. Son frère était
tombé. Il l’avait tué. II ne regrettait rien, mais il avait terri­
blement peur. 11 avait commis un crime.
Il s’aperçut alors qu’il était complètement nu. Et l’étrangeté
de la situation le frappa soudain : comment se faisait-il qu’il
était étendu là, au lieu d ’être couché sur le sol de la ferme
paternelle ? Il se releva et se mit en marche. II finit par arri­
ver à la ferme.
Il y fut reçu par des cris d’épouvante : les moines ne l’a-
vaient-ils pas enterré, ou plutôt fait manger par des vau­
tours ? Les gens hurlaient : Ro Lang ! Ro Lang ! Les Tibé­
tains croient en effet que les démons s’emparent parfois des
corps des défunts et que ceux-ci se relèvent alors et mar­
chent. D’où l’exclamation citée, ro signifiant « cadavre » et
lang « qui se lève » . Ces démons courent alors dans tout le
pays, semant la terreur et la déprédation. C’est d’ailleurs
pour éviter cela que l’on découpe les cadavres et qu’on les
incinère.
Mais ce n’était pas le cas de Tharchin. Il n’était pas un dé­
mon ; il était simplement sorti de son corps ; et cette sortie
s’était effectuée par le biais de la mort.
La haine de Tharchin était tellement forte qu’elle ne pouvait
le laisser en paix ; Tharchin était allé dans ['ailleurs pour re­
cueillir des pouvoirs lui permettant d’exercer sa vengeance.
Alexandra David-Neel raconte que Tharchin fut incapable
de s’expliquer. Il lui était impossible de faire comprendre
aux paysans déchaînés qu’il n’était qu’un desiog, quel­
qu’un qui n’avait été que mort en apparence. Personne ne
l’écoutait. Les gens se répétaient qu’on avait bien confié son
cadavre aux prêtres pour le faire nettoyer par les vautours.
Pourtant, ces prêtres n ’étaient point reparus au bout de plu­
sieurs jours. Pourquoi ? On n ’en savait rien... Cela n’empê­
chait pas les gens de lancer des pierres sur Tharchin et d être
fous de terreur.
L’histoire de ces deslog, dit David-Neel, était propre à ali­
menter des discussions sans fin sur le sujet de la possibilité
qu’aurait le double de commettre des actions ayant un résul­
tat matériel. Ceux qui étaient favorables à la thèse, ceux qui
pensaient que cette possibilité existait, trouvaient une con­
firmation dans l’histoire de Tharchin, qui défraya la chroni­
que. Mais ils n’avaient pas pour autant gagné la partie :
leurs adversaires, encore une fois, firent intervenir la télépa­
thie. Oui, disaient-ils, l'accident mortel a eu lieu. Tharchin
s’était pleinement concentré sur le frère haï, il souhaitait sa
mort et, en même temps, il se trouvait en communication té­
lépathique avec lui. Qui sait si ses pensées n ’ont pas agi sur
le comportement de son frère, le troublant, provoquant une
maladresse qui le fit tomber ?
Il a pu tout au moins sentir ce qui se passait, visualiser la
scène, et, par sentiment de culpabilité, s’en attribuer la res­
ponsabilité.
Alexandra David-Neel orienta, elle, ses réflexions dans une
autre direction. Elle se demanda comment il se faisait que
les moines n’aient pas dépecé Tharchin. Ils l’avaient bien
emporté, les balancements dont il avait parlé l’indiquaient.
Puis, ils l’avaient déshabillé et, comme c’est l’usage, avaient
pris ses vêtements. Tharchin ne s’était-il pas senti nu ? Mais
ils n’avaient pas achevé leur besogne, puisqu’ils ne l’avaient
pas dépecé pour livrer aux vautours les morceaux de son
corps. Ils avaient dû en être empêchés.
Un incident avait dû se produire, et ils s’étaient probable­
ment enfuis. Les Tibétains ont peur des démons qui rôdent
autour des cadavres.
Et A. David-Neel conclut : « Ce n’étaient là que mes suppo­
sitions. Elles étaient plausibles. Je n’étais pas en mesure de
me livrer à des investigations concernant un fait vieux de
près de trente ans et qui ne m’intéressait que par l’attitude
de l’homme qui croyait que son double avait tué. » Le dou­
ble peut-il tuer ? Telle est la question, et elle demeure. De
tels événements, de tels cas, sont courants au Tibet, et il est
dommage qu’une équipe de parapsychologues à laquelle on
pourrait totalement se fier n’aille pas enquêter scientifique­
ment là-dessus. Cela viendra peut-être un jour, plus proche
que nous le croyons.

Tulpas et créatures magiques

Une autre forme très curieuse de sortie hors du corps évo­


quée par A. David-Neel est constituée par les tulpas. Qu’est-
ce qu’un tulpa ? Une créature magique. « L’adepte éminent
ès sciences occultes est tenu pour capable de projeter, par la
force de sa concentration de pensée, des tulpas de forme hu­
maine ou animale qu’il utilise selon ses besoins, souvent
pour leur faire exécuter des actes qu’il ne peut lui-même que
désirer ou imaginer. » Les tulpas ont, au fond, été connus
chez nous, et le sont encore dans certaines de nos campa­
gnes. Les loups-garous n’en sont-ils pas un avatar ? Les sor­
ciers européens ou africains n’ont-ils pas — à ce qu’il paraît
— la faculté de se changer en loup, en renard, ou en un ani­
mal quelconque pour réaliser leurs désirs secrets ? Soit pour
vivre tout près de la nature, soit pour se livrer à des dépréda­
tions, ravager les basses-cours, s’attaquer aux humains... 11
paraît même, selon certaines théories traditionnelles, que
dans le passé très lointain, dans la préhistoire, un animal
était dévolu à chaque individu du clan : tel avait le lion pour
fétiche, tel autre l’aigle, tel autre le caïman, etc. L’individu
aurait même possédé — chose tout à fait incroyable — le
pouvoir de l’animal auquel il était consacré par baptême
magique. Cela signifierait qu’en cette époque où la télépa­
thie était un moyen courant de communication 1 et où les
sorties hors du corps étaient chose naturelle, les individus
pouvaient se dédoubler et entrer dans le corps d ’un animal,
et vivre la vie de cet animal... Mais revenons aux tulpas.
D’après la tradition, les légendes, et même l’histoire du Ti­
bet, les tulpas peuvent se comporter comme des individus
normaux, et donnent tout à fait le change. Mais certains au­
tres tulpas sont doués de pouvoirs extraordinaires : franchir
instantanément les montagnes en s’élevant dans les airs,
passer à travers les murs et disparaître sans laisser de traces.
Le monde serait plein de tulpas et nous ne le saurions pas...

Une personnalité distincte

D’après les prêtres tibétains, il existe diverses formes, ou di­


vers types de tulpas. Leur rencontre nous laisserait le souve­
nir de sensations analogues à celles que nous éprouverions si
les scènes vues pendant le rêve l’avaient été alors que nous
étions simplement en état de rêve. De telles sensations
persistent souvent longtemps après notre réveil. Ne nous ar­
rive-t-il pas, par exemple, de rêver qu’on a été roué de coups
et ne nous réveillons-nous pas alors en nous sentant courba­
turés ? Les actions des tulpas auraient des effets tels qu’elles
ne différeraient guère de celles perpétrées par un individu
« normal » . Vertigineux ! Il y a des gens qui sont sortis de
leur corps et qui n’y sont jamais tout à fait retournés !
Le double, l’entité projetée par le magicien, tend graduelle­
ment à acquérir une personnalité distincte de celle de l'indi­
vidu qui l’a projetée ; et alors, le plus souvent, une lutte à

D’après certains psychologues, et Sigmund Freud lui-même, à i’originc, le langa­


ge articulé n'ayant pas encore élé inventé par les hommes, la télépathie était le
moyen habituel de communication.
mort commence entre la créature et son créateur. Cette lutte
peut se dérouler dans l’inconscient, et le sujet se sentir pos­
sédé sans en connaître la cause. Il n ’existe aucune preuve
montrant qu’un tulpa ait tué son créateur, mais cela consti­
tue une croyance très tenace au Tibet. En tout cas, un indice
en faveur de cette thèse semble donné par les individus qui
se trouvent sous l’emprise d ’autrui au point d’assimiler sa
pensée, ses tics et ses manières de voir.
Nous ne quitterons pas la terre sacrée du Tibet sans évoquer
la croyance qui y a cours au sujet des rêves. Celle-ci est tout
à fait conforme à la tradition, que nous avons déjà eu l’oc­
casion d ’exposer. Les Tibétains pensent que les songes sont
dus aux vagabondages des doubles. C’est notre état de pas­
sivité pendant le sommeil qui le libérerait, puisque nous le
tenons captif dans la prison du corps.
Dernier florilège

Retour à l’Europe et à la science

L’incursion, même rapide, au Tibet s’avère féconde. On y a


saisi la parapsychologie, et plus particulièrement les sorties
hors du corps, sur le vif, sur leur terrain naturel. Il faut ce­
pendant revenir en nos contrées, car nous y vivons. C’est
seulement par la voie-de la tradition, de la culture, occiden­
tales, que nous parviendrons à saisir de tels phénomènes
dans toute leur ampleur et leur vérité. Nous sommes, nous
Européens, des gens qui ont besoin de science, de démarche
rationnelle, et il ne sert à rien de faire comme si de rien
n’était.
Notre livre, nous semble-t-il — en tout cas, nous nous y
sommes efforcé — a voulu épuiser le sujet des sorties hors
du corps en s’adressant à un lecteur moyen de France, d’Ita­
lie et d’ailleurs. Nous avons mené une enquête approfondie,
les faits et d’abord les faits, puis avons essayé de compren­
dre ces faits, de les expliquer, enfin nous avons donné les
moyens de les reproduire. La science est-elle autre chose ?
Repérer les faits, les expliquer, puis les reproduire. Le chi­
miste repère une réaction chimique particulière. II l’expli­
que, puis il la reproduit autant de fois qu’il le désire. Si l’ex­
périence ne peut être reproduite indéfiniment, avons-nous
encore à faire à la science ? N’est-ce pas alors le hasard ?
Nous avons, quant à nous, rigoureusement suivi une telle
démarche.
L ’une des originalités de notre livre est de permettre à notre
lecteur de s'entraîner par des exercices progressifs, pour ex­
périm enter lui-même les sorties hors du corps. Nous n’a­
vons pas l’espoir que tous nos lecteurs réussissent à expéri­
menter les OOBE, et nous ne le voulons d ’ailleurs pas, mais
nous donnons les moyens de le faire à ceux qui sont appelés.
La vérité de l’occulte se trouve, certes, dans les manuels,
mais elle reste porte close pour ceux qui ne le désirent pas ou
qui ne sont pas préparés. Faut-il encore une fois souligner le
danger de ce genre d ’expériences ? Imagine-t-on ce qui arri­
verait si le double ne retournait pas à son corps physique ?
Ce genre d ’accident peut survenir, et nous connaissons quel­
ques cas malheureux qui ont très mal fini.
Nous espérons également avoir montré que les sorties hors
du corps, OOBE, projections astrales, sont des phénomènes
vraiment extraordinaires mais qu’ils sont plus familiers
qu’on le croit souvent.
Au cœur de ce livre, pour ainsi dire, on aura trouvé un flori­
lège de cas assez sensationnels — toute OOBE est sensation­
nelle ! Et nous terminerons par un dernier florilège que le
lecteur qui nous a suivi, ce lecteur maintenant familiarisé
avec notre sujet, découvrira avec intérêt avant que nous
concluions.

« Je vis un corps astral assis à côté de la tombe... »

Le docteur Osty, un scientifique français, a publié dans la


Revue métapsychique l’expérience que Mme Annenkof lui a
communiquée.
« J’ai vécu deux dédoublements. Le premier se produisit
alors que je ne m’étais jamais intéressée au sujet.
« Je venais de perdre ma petite fille. Par un beau jour de
printemps je m ’étais rendue au cimetière. Dans un état de
grande tristesse, je m ’étais attardée, assise sur la tombe et
regardant des abeilles butiner les fleurs que j ’avais appor­
tée. J ’étais en bonne santé, pourtant je me sentis envahie
tout à coup d ’une grande faiblesse morale et physique. Je ne
sentais plus mon corps : mes bras, mes jambes, tous mes or­
ganes semblaient avoir perdu leur poids.
« Ensuite, mon corps astral se projeta à côté de la tombe. Il
se tenait debout. Je vis mon corps physique, resté assis.
« J ’observai mon visage fatigué et remarquai que mon man­
teau était un peu sali. J ’étais légère et ressentais une grande
béatitude. J ’étais habitée par une joie intense et pris cons­
cience de mon bonheur de vivre. J ’étais en paix avec moi-
même. Je ne voulais pas me réveiller et réintégrer mon
corps. Il était une dépouille vide que j ’avais abandonnée. Je
pensais à la mort mais en même temps je sentais la joie d’ê­
tre vivante.
« Le gardien du cimetière s’approcha de mon corps, il le
toucha, le secoua, me parla, puis je le vis s’enfuir en cou­
rant, effrayé. Il me raconta par la suite qu’il avait été cher­
cher une ambulance, après avoir constaté que tout mon
corps était froid.
« Au moment où je le vis s’enfuir, je compris qu’il croyait
que j ’étais morte. J ’en ressentis une grande peur. “Mais si je
mourais, comment mon mari pourrait-il vivre sans moi ? ”
Me sentant pleine de vie, je décidai de réintégrer mon corps.
Mais une appréhension ne me quittait pas : “Et si je ne pou­
vais pas rentrer dans mon corps ? "Enfin, petit à petit mon
corps reprit son poids, je ressentis à nouveau les multiples
petites douleurs qui accompagnaient ma vie quotidienne.
Une grande tristesse se coula en moi et j ’eus envie de sanglo­
ter. Je réintégrai mon corps en passant par mes pieds.
« Mon autre expérience se passa une quinzaine de jours plus
tard. Un soir, j’étais dans mon lit. Je lisais un livre assez
stupide qui m’amusait beaucoup. Comme au cours de ma
première expérience, je me vis quitter mon corps et ensuite
le regarder. J’avais toujours mon livre dans les mains. Je
ressentis la même sensation que la première fois : un grand
bonheur intérieur.
« J’étais heureuse, je regardais mon corps. Je le trouvais
plein de santé. Je me dis : “Ce serait bien dommage de mou­
rir si jeune ! ” Alors j’essayai de rentrer dans mon corps et
m’approchai de mon corps physique. Il m’absorba immé­
diatement comme le ferait un buvard ou une éponge qui ab­
sorbe de l’eau. »
Ainsi, au cours de sa première expérience, cette femme qui
était venue au cimetière dans l’espoir de rentrer en contact
avec l’esprit de sa petite fille rencontra son double astral.

« J’ai l’impression d’être relié à la Vierge... »

M. Miron est organiste dans une petite église canadienne. II


est extrêmement pieux. II raconte :
« J’ai vécu plusieurs expériences qui pourront vous intéres­
ser. La première se produisit alors que j’approchais de la
quarantaine. Tous les soirs, je dis ma prière, en général age­
nouillé au pied de mon lit. Un soir que j’étais donc en train
de prier, je me sentis brusquement flotter sous le plafond de
ma chambre. Je me sentis très distancié par rapport au phé­
nomène qui se produisait. Je vis avec indifférence mon
corps effondré sur le plancher à sa place habituelle. Sou­
dain, je me sentis plein d’inquiétude. Je reçus comme un
grand choc violent et je compris que j’étais de retour dans
mon corps physique. Cette expérience me frappa et pendant
des semaines resta pour moi tout à fait inexpliquée.
« Régulièrement, à intervalles assez réguliers, je refais ces
mêmes expériences. Elles se produisent non seulement alors
que je suis couché, ou au pied de mon lit, en prières, mais
également pendant que je joue de l’orgue. Tout cela se pro­
duit d ’une manière spontanée. Je n’ai jamais réussi à les
provoquer par décision de ma propre volonté, ce qui me
rend furieux...
« Voici une de mes expériences les plus significatives.
« Je joue, puis tout à coup je flotte au sommet de l’orgue.
Je me vois en train de jouer de la musique. Je vois mon
corps très distinctement, il est assez raide et mes mains sem­
blent jouer d ’une façon très mécanique. Il est entouré d ’un
halo de lumière blanche et brillante. Mon corps fluidique est
si léger et si mouvant qu’il a le pouvoir de se transformer et
de prendre différentes formes selon les accords musicaux. Il
semble épouser la musique. A ce moment-là, je suis heureux
et paisible. J ’ai l’impression d ’être relié à la Vierge.
« Il se passe quelque chose par rapport au temps, qui sem­
ble ne pas être le même que dans la vie physique. Ce phéno­
mène de dédoublement se passe en quelques minutes alors
que moi, j ’ai l’impression qu'il dure des heures. J ’ai la sen­
sation d ’être en contact avec quelqu’un de l’au-delà qui me
donne le pouvoir de baigner dans la musique des sphères.
« Puis, je réintègre mon corps physique et continue de jouer
pour les fidèles et les chanteurs du chœur. Il ne s’est passé
quelque chose que pour moi. Pour les autres, rien n ’a chan­
gé, tout est resté normal. Sauf une fois, où l’on me deman­
da le nom du morceau de musique que j ’avais joué. Je pris
conscience que j ’avais improvisé cette musique en ayant
perdu toute conscience rationnelle. Ce que je peux dire en­
core, c’est que je n’ai aucun souvenir de la manière dont je
me dédouble, ni de celle dont je réintègre mon corps. J ’ai
par contre observé que ces expériences ont le plus souvent
lieu lorsque je suis très fatigué.
« Je n ’ai raconté tout cela à personne, pas même à ma pro­
pre femme. J avais peur Que 1 on me traite de fou, jusqu'au
jour où je suis tombé par hasard sur une revue de métapsy-
chique. A sa lecture, je réalisai que je faisais des expériences
que d ’autres faisaient. A partir de ce moment-là, je n’ai plus
eu peur d ’en parler. »

« J'avais l'impression de voler comme un oiseau... »

Ecoutons une des expériences d ’Anne Bergerac, qui habite


dans les Cévennes. Elle s’est, très jeune, intéressée à tout ce
qui a rapport aux phénomènes métapsychiques. Elle s’est
toujours posé les questions essentielles et dit se reconnaître
dans le courant spiritualiste. Elle pense que ses préoccupa­
tions ont influencé et peut-être même déclenché ses expé­
riences.
« A la tombée de la nuit, comme d ’habitude, j ’allai tran­
quillement me mettre au lit. Alors que j ’étais allongée, je me
sentis tout à coup extrêmement libre et remplie d’un bon­
heur soudain. Puis, très doucement, je sentis que je quittais
mon corps physique et que je m’élevais gracieusement au-
dessus du sol. J ’avais l’impression de voler comme un oi­
seau et je pouvais voir tout ce qui m’environnait. En même
temps, ma conscience se posait des questions et analysait la
situation. De quelle manière en étais-je arrivée à cela ? J ’eus
un léger pincement au cœur quand je me retournai et vis
mon corps physique étendu sur le lit. Il était très pâle et as­
sez triste. Je ressentis une sorte de pitié pour lui.
« Je n’arrivais pas à comprendre comment je pouvais être
deux : un ici, l’autre ailleurs. Je réfléchissais et me disais
que ce n’était pas possible, qu’il devait exister un lien entre
mon corps physique et mon corps astral. Mais je ne pus rien
voir, rien constater de ce genre. J ’étais stupéfaite de voir les
yeux bleus de mon corps physique bouger et regarder avec
émerveillement. Je ne remarquai rien sur mon corps physi­
que qui puisse faire penser qu’un tel phénomène de dédou­
blement s’était produit. Puis j ’essayai d’exercer ma volonté
consciente. J ’eus le pouvoir tout à coup de voir mon corps
astral qui se déplaçait dans l’espace. Un certain nombre de
sentiments m’agitaient et le fait de penser que mes deux
corps étaient dissociés créa en moi une grande émotion, et
tout à coup j ’eus peur.
« Je tendis mes bras ouverts vers mon corps physique avec
une certaine anxiété et rentrai calmement dans mon corps
sans heurt et sans choc.
« Cette expérience a ensuite beaucoup influencé ma vie quo­
tidienne, ainsi que ma pensée, et m’a encouragée à poursui­
vre mes recherches sur l’aspect mental de l’être humain.
J’eus l’occasion par la suite de faire de nombreuses expé­
riences de ce genre. Elles font partie de ma vie. »

Il rend visite à des amis en Afrique

Voici le cas curieux d’un Anglais, Mr. Caldwell qui dit avoir
eu les preuves que lors d’une de ses sorties hors du corps,
son corps astral avait pu être vu.
Il a publié plusieurs expériences dans une revue métapsychi-
que, The Science o f Truth.
« Après le déjeuner, il faisait très beau, je m’étais assoupi
dans un fauteuil sur la terrasse de notre maison de campa­
gne en Ecosse. Au bout d’un moment, j ’eus la sensation que
je me dédoublais. Je vis mon corps astral quitter mon corps
par le sommet de ma tête et flotter un long moment dans
l’espace sans but apparent. Puis je me retrouvai, je pense,
dans une région d’Afrique ou d’Amérique du Sud, il faisait
une chaleur écrasante et la végétation était tropicale.
Je m arrêtai sur le seuil d ’une maison. Je me souviens qu’il
y avait un arbre très haut sur son côté gauche. Je vis deux
petites filles sur le seuil, qui me regardaient tranquillement.
Je reconnus les petites filles de mon ami Mathew qui, effec­
tivement, en tant que géologue, était parti travailler au Sé­
négal. J ’entendis leur mère les appeler et leur demander ce
qu’elles faisaient. "Nous sommes avec Mr. Caldwell ! ” ré­
pondirent-elles. Puis, comme si de rien n ’était, elles rentrè­
rent toutes les deux dans la maison. En effet, j ’avais senti
sur moi leur regard interrogateur, comme si elles se deman­
daient comment je pouvais être là.
« Ensuite, je rentrai dans la maison et la visitai de fond en
comble. Puis plus rien. Je me retrouvai dans mon fauteuil,
une tasse de café à la main.
« Quelque temps après, j ’écrivis à mon ami mon étrange
voyage en lui faisant la description de la maison que je n’au­
rais pas dû connaître. Il me répondit par retour qu’il était
très troublé, que j ’avais décrit sa maison d’une manière
qu'il n’arrivait pas à expliquer. Il avait été abasourdi, lors­
que parlant de moi à ses filles, elles lui dirent que j ’étais ve­
nu, il y a quelque temps, leur rendre visite. »

Des couleurs éclatantes

Mme Smith, un professeur d ’anglais du sud des Etats-Unis


a fait publier dans des journaux locaux un compte rendu de
ses nombreuses projections astrales.
« Chaque fois que je quitte mon corps, je suis dans un état
de demi-conscience, entre la veille et le sommeil. Je n’ai ja­
mais cherché à faire quoi que ce soit pour provoquer les ex­
tériorisations de mon corps astral. Par contre, deux expé­
riences ont eu lieu alors que j ’étais sous anesthésie.
« Lorsque ce phénomène se produit, j ’ai la sensation de vi-
vre dans deux mondes en même temps. Je vois mon corps
resté étendu sur le lit. J ’ai la faculté d ’entendre les voix du
monde concret mais également des voix perçues dans mon
autre état de conscience... Je fus, entre autres, hospitalisée à
New York ; l’anesthésie eut un grand effet sur moi. Je sentis
rapidement que je me dédoublais. Je vis deux anges, l’un
au-dessus de ma tête, l’autre au pied de mon lit. Ils étaient
tous deux d’une grande beauté lumineuse. Je ne sentis aucu­
ne entrave à ma nouvelle liberté.
« Mon pouls s’était arrêté et je fis un grand effort pour faire
comprendre à ceux qui m’entouraient de ne pas s’inquiéter,
que j ’étais simplement hors de mon corps, tout à fait vivan­
te. Je voyais en effet le médecin et les infirmières s’affairer
autour de moi avec affolement, pour essayer de me “sauver
la vie”. Moi, je n’étais pas concernée. Je pensais qu’il était
regrettable que tous ces gens ne comprennent pas qu’il se
passait un phénomène d ’ordre spirituel...
« Mon corps astral flottant toujours dans l’espace au-des­
sus de mon lit, j ’essayai de leur faire comprendre que je n ’a­
vais pas envie de retourner rapidement dans mon corps.
Puis je sentis que je m’éloignais d ’eux, que je partais en
voyage ! J ’avais la sensation d’être guidée par des êtres spi­
rituels. Je traversai des zones de lumière éblouissante. Je me
sentis pleine de dévotion, d’amour et de sagesse. Les cou­
leurs qui m ’entouraient n’étaient pas tout à fait les mêmes
que dans le monde physique. Elles étaient plus éclatantes et
à la fois, comment dirais-je, plus métalliques. J ’avais déjà
découvert cela quand j ’avais approché la mort, alors que
j ’étais atteinte de tuberculose. A ce moment aussi, j ’étais
sortie de mon corps, me disant que j ’étais morte. J ’avais
traversé une rivière dans laquelle l’eau était très noire.
« Ayant connu ces expériences, je n ’ai plus aucune peur de
la mort. Je pense que c’est Dieu qui m’a permis de vivre ces
phénomènes. Je connais la paix, le calme et la joie. Je crois
qu’il existe des anges gardiens à nos côtés, qui nous guident
et nous protègent.
« Dans ces moments privilégiés, on peut revoir toute sa vie
en quelques instants. Ça aussi, je l’ai vécu.
Lors de l’une de mes sorties hors du corps, alors que j’étais
à l’hôpital, je suis apparue à deux amis qui habitent en Cali­
fornie. Ils me l’ont raconté. Cela se produisit exactement au
moment où je suis sortie hors de mon corps... »

« Je me trouvais au-dessus du lit de mes parents... »

Ce cas est très particulier puisqu’il se produisit dans la petite


enfance, au cours d ’une maladie infantile, il nous a été rap­
porté par Mme Grégoire, qui habitait à l’époque en Breta­
gne. Elle est âgée actuellement de soixante-dix-huit ans.
« J'avais sept ans environ lorsque je vécus une chose bizarre
que je ne comprends toujours pas. Je n’ai jamais, malheu­
reusement, pu lire. En effet, je n’ai jamais appris, je me dé­
brouille vaguement.
« Je dus rester couchée de nombreux jours, ayant une très
forte fièvre provoquée par la rougeole. A l’époque, c’était
une maladie qui pouvait être dangereuse.
« Nous étions très pauvres, toute la famille vivait dans une
seule pièce. Elle était toute en longueur avec deux petites fe­
nêtres. A l’une des extrémités se trouvait mon lit, à l’autre le
lit de mes parents, et à côté le berceau de mon petit frère qui
venait de naître.
« Nous étions à la tombée du jour, en hiver. A cette époque,
en Bretagne, les journées sont très courtes. J ’étais allongée
ans mon lit. Je m en souviens très bien. Ma mère vint me
faîm °T,re Un en me soulevant la tête, car j'étais très
borr^H C|.reV^*Sauss* très bien la manière dont elle s’assit au
n a m de me veiller jusqu’à ce que je m’endorme
profondément, à une heure très avancée de la nuit. Moi, au
contraire, je me sentis pleinement éveillée. Je me trouvai
sous le plafond assez bas de la pièce. Je la traversai en flot­
tant jusqu’à ce que je me trouve au-dessus du lit de mes pa­
rents. Je les regardais dormir enfin. Je vis également mon
petit frère dans son berceau qui suçait son pouce. J ’aurais
voulu le recouvrir.
« Le souvenir de cette expérience est gravé dans ma mémoi­
re comme si je l’avais vécue hier. Je n’oublierai jamais le
sentiment d ’émerveillement que je ressentis lorsque je vis
clairement les membres de ma famille au-dessous de moi,
alors qu’aucune lumière n’était allumée. J ’eus aussi un
grand sentiment d ’amour, mêlé de compassion pour ma mè­
re lorsque je vis ses traits tirés et dis : “Oh ! petite maman,
comme je te fatigue ! ” ; puis tout cela s’effaça. Lorsque le
lendemain je me réveillai, j ’avais un peu moins de fièvre et
je me sentis sur le chemin de la guérison.
« Cette expérience m’a beaucoup frappée. Je n’ai jamais
réussi à me l’expliquer. J ’ai toujours pensé que ce jour-là,
j ’avais frôlé la mort de près et que le sentiment d’amour qui
me liait à ma famille m’aida à réintégrer mon corps et à gué­
rir. »

Une femme étrange

M. Charon doit subir une opération très importante. 11 va


vivre les phénomènes qui suivent sous anesthésie générale.
« Je me préparai, les jours précédant mon opération, en es­
sayant d’être dans la meilleure forme possible. Une nuit, je
fis un rêve qui m’intrigua.
« Je vis une femme et à côté d ’elle un homme. Je compris
qu’il était médecin. Je ne fus pas étonné : cette femme réap­
paraissait souvent dans mes rêves. Elle était très stricte, ha-
billée de bleu, l’air sévère, et pourtant elle était très bienveil­
lante à mon endroit. Là, elle me tendit d’une manière très
mécanique une feuille de papier qui était une sorte d’ordon­
nance sur laquelle était écrit Evanouissement. Surpris,
j ’interrogeai du regard le docteur qui me dit : “N ’avez-vous
pas le cœ ur légèrement faible ? ”
« Ce rêve me laissa une grande sensation de malaise. Il me
préoccupait. Je ne pus m ’empêcher de penser qu’il était
peut-être plus réel que mes rêves habituels et qu’il m'avertis­
sait, d ’une certaine manière, d ’un danger.
« Je me décidai donc à aller consulter une dernière fois le
médecin qui devait m ’opérer et lui fis part de mes inquiétu­
des, sans mentionner, évidemment, mon rêve. Il m’ausculta
longuement et me réaffirma que je pouvais subir une anes­
thésie générale sans aucun problème, que mon cœur était
très solide et en parfait état. Simplement, je devais être un
peu fébrile à l’idée de cette opération délicate, ce qui justi­
fiait mes appréhensions.
« Je ne mis ma femme au courant de rien afin de ne pas l’in­
quiéter, elle était déjà extrêmement nerveuse.
« Le lendemain, ma femme me raconta spontanément un
rêve qu’elle venait de faire et qui la troublait. Elle m’avait
vu étendu dans un lit, comme mort, avec des filets de sang
qui recouvraient mon visage. Je la rassurai vivement et lui
dis que l’opération se passerait très bien, que tout était en
ordre et que j ’étais suivi par une équipe de médecins très
compétents.
« Enfin, le jour de l’opération arriva. J ’étais très calme et
me laissai glisser sur la table d’opération. On m’anesthésia.
Je sentis que je me débattais violemment, puis sombrai dans
une profonde inconscience. Je m’éveillai mais d’une façon
curieuse. J’étais toujours dans la salle d’opération mais
dans un coin de la pièce, près d’une porte, à côté de deux
personnes que je reconnus immédiatement pour être la fem-
me et le médecin de mon rêve. Je compris pourtant que là,
je ne rêvais pas, que je voyais deux personnes réelles et qui
semblaient exister bel et bien.
« Je vis mon corps toujours étendu, avec le personnel médi­
cal qui s’affairait autour. Une lumière translucide et blafar­
de éclairait la pièce. Les murs et les portes étaient devenus
transparents et je pouvais voir à travers eux. Alors la dame
me toucha le bras et me dit : “Je vous avais prévenu, vous
n’auriez pas dû subir cette anesthésie générale, votre cœur
est fragile. — Oui ! ” répondis-je : “Mais tout va bien, le
docteur a vérifié et mon cœur est solide. — Oui. Je sais.
Mais le docteur s’est trompé. Regardez à présent comme il
lutte pour vous sauver et pour ranimer votre rythme car­
diaque”.
« Je vis en effet, tout le monde affolé, s’affairer autour de
mon corps.
« La femme poursuivit : “Nous ne savons pas si vous pour­
rez réintégrer votre corps, vous êtes sorti de la vie d’une ma­
nière dangereuse ! ”.
« Malgré ce dialogue, je n’étais pas inquiet. J’étais au con­
traire très calme et détaché. J ’entendais les propos du
personnel hospitalier, j ’avais même l’impression d’entendre
leurs paroles avant même qu’ils les expriment, comme si je
pouvais lire dans leurs pensées. J ’étais heureux à l’idée que
je possédais ce corps, étendu sous mes yeux.
« Tout à coup, je dus cesser de respirer complètement. Le
docteur cria : “Mais faites-le respirer, bon Dieu ! ” Puis la
femme de mon rêve se tint de nouveau à côté de moi et me
dit :
« “Je ne peux pas vous aider. Vous devez faire un grand ef­
fort. Allons, essayez de réintégrer votre corps. Vous devez
vivre”. Je vis une lumière éblouissante au fond d ’un trou
noir où voltigeaient des ombres tourbillonnantes. Je répon­
dis : “Je vais rentrer dans mon corps, par le trou noir. C’est
ce que je choisis. Je réussirai.” Et je commençai mon étran­
ge voyage. Je luttai, et bientôt j ’atteignis la lumière. Les
ombres se volatilisèrent. Je m ’apaisai et je sentis que je reve­
nais à la vie et que mon cœur recommençait à battre.
« Quelques heures plus tard, je me réveillai sous le regard
du médecin qui se détendit, souriant, et qui me dit : “Eh
bien, mon vieux, vous nous avez fait peur !” »

Dans un tunnel

Mme Zimermann, elle, a quitté son corps au cours d’une ex­


traction dentaire. Elle raconte :
« Le dentiste m’avait fait une anesthésie locale, lorsque je
perdis connaissance. Je me sentis quitter mon corps, passer
à travers les murs, glisser sous une porte et continuer mon
voyage dans une campagne que je n ’avais jamais vue. Puis
j ’arrivai devant une sorte de tunnel dans lequel flottaient
des nuages gazeux et noirs. A l’autre extrémité, je vis une lu­
mière. Simultanément, je me vis pénétrer dans le tunnel et
être frappée par cette lumière qui produisit un choc en moi.
J ’eus la surprise de me retrouver en compagnie de mon mari
qui était mort quelques mois auparavant. J ’étais très heu­
reuse. Il essaya de me dire quelque chose en souriant très
calmement et de m’attirer dans ses bras. Mais une pulsion
violente me rejeta en arrière. J ’entendis une voix qui m’or­
donnait : “Eveillez-vous. Parlez. Dites quelque chose !
J ’essayai d ’y répondre, mais vainement. Alors je voulus
crier, mais je ne pus finalement que balbutier quelques pa­
roles inaudibles. Puis je fus comme aspirée par mon corps
physique. Je repris connaissance, le dentiste était penché au-
dessus de moi. 11 me dit qu’il avait eu très peur, que j ’étais
tombée dans une sorte de coma et que j ’étais devenue pâle
comme une morte. »
Cette rapérience rapportée par un soldat américain revenu
du Viêt-Nam a été publiée dans un journal local américain
« Il était tombé une pluie torrentielle, nos uniformes nous
collaient à la peau. Nous étions affamés et fîmes une mar­
che épouvantable dans les marais, ou des insectes ne ces­
saient de nous piquer sur toutes les parties du corps. Enfin,
nous arrivâmes à une sorte de campement précaire. Je m’ef­
fondrai sur une paillasse pouilleuse. J ’eus tout à coup très
froid et je me mis à claquer des dents. Je ressentis une dou­
leur abominable dans tout le corps. Je me laissai tomber,
hébété, sur le lit, les yeux grands ouverts. Puis, tout à coup,
je sentis que je changeais d’état. Je pris conscience que j ’é­
tais hors de mon corps physique ; j ’étais debout, ne ressen­
tant plus aucune fatigue, et je le regardais avec une grande
pitié. Il était d ’une crasse repoussante, recouvert partout de
boue puante et gluante, mes cheveux en sueur collaient à
mon front et me donnaient un air lamentable. Cela ne me
toucha pas, je regardais à présent avec indifférence ce corps
gisant et tout ce qu’il y avait autour. Je compris que mon
corps physique continuait de souffrir mais je ne sentais ab­
solument plus rien. Mon état me parut le plus normal du
monde. Lorsque, plusieurs heures plus tard, je réintégrai
mon corps, je retrouvai aussitôt les douleurs provoquées
par la fatigue et la sous-nutrition, mais avec moins d’acuité,
comme si ce voyage hors de mon corps m’avait procuré une
aide en apaisant mes sens. »

« Je me sentis rouler à l’intérieur de moi-même... »

Nous possédons un grand nombre de témoignages dans les­


quels les sorties hors du corps ont été provoquées alors que
le sujet priait. Ecoutons celui-ci.
« Je me mis au lit avec une impression étrange, une sorte
d’oppression, une gêne respiratoire qui me firent penser que
j ’avais dû attraper un coup de froid.
« Ma femme était déjà couchée, retenue au lit depuis plu­
sieurs années par une mauvaise maladie des os qui la faisait
énormément souffrir. Au petit matin, je fus réveillé par les
gémissements de ma femme qui souffrait dans son sommeil.
Etant très croyant, je me mis à prier le Christ afin qu’il sou­
lage sa peine et ses douleurs.
« Brusquement, pendant ma prière, tout mon corps fut en­
vahi par un fourmillement qui se fit de plus en plus intense
jusqu’à se transformer bientôt en vibrations rapides. Ma tê­
te sembla prête à éclater, remplie d’un bruit sourd qui s’ac­
centua de plus en plus. Je me mis à trembler, j ’avais l’im­
pression que mon corps se décomposait ou allait tomber en
morceaux et que tout cela produisait un bruit épouvantable
capable de réveiller toute la maison. Je ressentis tout cela et
pourtant j ’avais conscience que mon corps, en fait, n’avait
pas bougé et était parfaitement immobile.
« Les vibrations se firent si violentes que je me dis qu'il al­
lait falloir que je m’accroche à quelque chose afin de pou­
voir rester dans mon lit. Je pensais que j ’étais en train d’être
électrocuté.
« Tout à coup, ce phénomène s’arrêta. J ’eus la sensation
d’être projeté dans l’espace, comme une fusée. Je me re­
trouvai au-dessus du sol, suspendu dans l’air. Je fus envahi
par une grande paix intérieure, une sérénité que jamais, au
cours de ma vie, je n’avais ressentie avec autant d’intensité.
Mes perceptions semblaient multipliées et je flottais dans
une sorte de pénombre. Un grand nombre d’images, de cou­
leurs, de formes, défilèrent devant mes yeux. J ’avais une
double vue, J ’étais dans plusieurs dimensions : alors que
tout cela se déroulait, j ’avais en même temps la faculté de
penser, car ma conscience était aiguë. Puis je redevins ner-
veux, je sentis que j ’étais poussé vers ie bas, j ’eus la sensa­
tion de rebondir et je compris que j ’avais réintégré mon
corps physique.
« Puis je me sentis rouler à l’intérieur de moi-même, m’en­
roulant comme autour d ’un axe imaginaire. Cette sensation
nouvelle me procura une grande joie. Enfin, je sortis de
mon lit, encore tout essoufflé par l’expérience que je venais
de vivre. Mon cœur battait très fort ; alors que j’étais tout à
fait éveillé, je ressentis de nouveau une grande douleur à la
tête et le bruit infernal recommença à me frapper les tempes
comme des coups de marteau. Mais cela ne dura que quel­
ques instants. A partir de ce jour, l’état de ma femme s’a­
méliora. Ses douleurs furent moins violentes. Je pense
qu’en sortant de mon corps physique, j ’avais eu accès au
monde spirituel, ce qui me permit de prendre sur moi un peu
de la maladie et du fardeau de ma femme. »
Sorties hors du corps et occultisme

Allers et retours vers Tailleurs

On pourrait continuer et citer d ’autres cas tout aussi extra­


ordinaires d’OOBE, mais il faut s’arrêter là. Notre lecteur,
s’il nous a suivi, est maintenant capable de progresser tout
seul. Le chemin en ce domaine est purement personnel.
A vrai dire, pour s’intéresser aux sorties du corps, et au pa­
ranormal en général, il faut — cela constitue un fait d’expé­
rience — être soi-même attiré par les sciences occultes. Pré­
cisons bien : quand nous parlons d ’attrait pour les sciences
occultes, nous entendons amour du caché, du mystère, du
sacré, mais amour concret, tenant compte de la raison. Les
sciences occultes ne sont ni des contes de fées ni des racon­
tars de bonnes femmes ! Et les sciences occultes ont, comme
toutes les sciences, qu’il s’agisse de chimie, de mathémati­
que ou de psychologie, progressé au cours des siècles, affiné
leurs principes.
Mais pourquoi la faculté psychique de sortir hors du corps
nous est-elle cachée, à nous Européens ? Pourquoi toute la
dimension magique de la vie a-t-elle été oubliée chez nous,
alors qu’il n’en est rien au Tibet ? II faut comprendre, nous
ne le répéterons jamais assez, que les pouvoirs métapsychi-
ques ne sont pas des amusements, mais un recours de l’indi­
vidu, nécessaire pour sa santé physique et spirituelle. Si les
mages sortent de leurs corps pour aller voyager dans l’as­
tral, ce n’est pas par goût du tourisme, mais parce qu’ils s’y
rechargent en influences spirituelles, en « influx », comme
on dit. Si pendant notre sommeil, au cours de nos songes,
notre double se détache de nous sans que nous nous en ren­
dions compte, a-t-on remarqué combien cela est réparateur
psychiquement parlant ? Nous nous reposons en effet pen­
dant le sommeil, et il faut bien voir qu’il y a deux types de
sommeil : celui de la vie et celui de la mort. Le premier est
traversé de songes, c’est-à-dire d ’allers et retours entre l’ici
et Tailleurs, l’autre monde.
Qu’est-ce que l’au-delà ? La tradition nous l’enseigne : c’est
un monde de vie, de vie intense, dont le nôtre n’est qu’une
pâle copie. Pourquoi croit-on qu’on se réincarne, si ce n’est
pour s’affiner et pour se préparer à la vie ultime ? Une vie
dont d’après les traditions, nous n’avons même pas idée.
Comme dit Shakespeare, nous sommes une merveille musi­
cale enveloppée d ’un grossier limon, et quand nous nous dé­
faisons de ce limon... Mais si grossiers soyons-nous, nous
ne sommes pas le néant, nous avons en nous, au fond secret
de nous-mêmes, une étincelle de lumière. Une étincelle qui a
besoin de s’illuminer, qui ne veut pas mourir. Alors cette
étincelle devient braise par moments. Aux moments, préci­
sément, où elle voyage dans l’astral.

La science : une magie intense mais discrète

Pourquoi le Tibet et pas nous ? Pourquoi les sorties hors du


corps sont-elles monnaie courante au Tibet et fort difficile­
ment repérables chez nous ? Pourquoi, là-bas, sont-elles na­
turelles alors que chez nous, elles prennent un côté stupé­
fiant, incroyable au sens propre du mot ? Pourquoi n’y
croyons-nous pas ? Pourquoi sommes-nous incapables de les
repérer, de les expérimenter, à moins d ’exceptions, à moins
d ’accidents, sauf à bénéficier d ’un enseignement rare, dont
nous avons plus haut donné quelques éléments ?
On répondra, et c’est vrai, nous l’avons déjà fait : la tradi­
tion est restée vivace au Tibet. Oui, mais pourquoi est-elle
restée vivace ? On n ’a que rarement répondu de manière sa­
tisfaisante à cette question. Eh bien, d ’après certains initiés,
cela tient à ce que nous avons développé — et de quelle ma­
nière foudroyante — les sciences de la matière. Cela ne si­
gnifie pas du tout que nous soyons égarés en prenant une
telle voie : la chimie moderne continue l’alchimie, la physi­
que continue la magie. Oui, la physique continue la magie,
mais d ’une manière discrète : cette physique ne réalise-t-elle
pas des miracles stupéfiants ? Ne sommes-nous pas devenus
capables d’aller sur d ’autres planètes ? Ne maîtrisons-nous
pas désormais l’énergie atomique, c’est-à-dire le secret mê­
me de la matière, son intimité pour ainsi dire ? Et cela n’est
pas fini ! En biologie, ne sommes-nous pas devenus capa­
bles de créer de toutes pièces de nouvelles espèces de céréa­
les, sans doute bientôt des êtres humains ? Ne sommes-nous
pas capables de « cfoner » un bœuf ? C ’est-à-dire de le dé­
doubler à sa naissance ?
C’est vraiment vertigineux ! Il y a toujours de la magie ! Le
mage réussissait, certes, des opérations spectaculaires : faire
pleuvoir par exemple. Or, aujourd’hui, une telle opération
est devenue banale, il suffit de crever des nuages. Vous direz
peut-être que ce qui est extraordinaire dans le cas du mage,
c’est qu’il réussit cela sans aucun appareillage, par la seule
force de la pensée et du rituel. C’est vrai ! mais le vertige de­
meure même s’il est d ’une autre nature. Par la science, par
ses progrès, la magie s’est intériorisée.
Mais pour en revenir à notre question du « pourquoi pas
nou.s ? >>f réponse est tout à fait évidente : nous avons
choisi une autre forme de magie. Celle des Tibétains est in­
térieure, la nôtre est extérieure ; d ’ailleurs, nous modifions
la nature alors qu’ils restent, eux, démunis devant elle. Et la
solution est très simple : on ne peut à la fois être à l’intérieur
et à l’extérieur.

L’inconscient, réservoir des forces cosmiques

Et pour en finir avec cette question, qui demeure théorique,


bien que passionnante puisqu’elle a trait à l’essence de la ci­
vilisation, de la culture dans laquelle nous vivons et qui
nous nourrit spirituellement, que nous le voulions ou non, il
nous faut tout de même ajouter — nous l’avons déjà suggé­
ré — que la quête de la dimension intérieure existe dans la
civilisation européenne. En effet, il existe un occultisme eu­
ropéen, celte aussi bien que romain ou chrétien. Cet occul­
tisme s’est enrichi essentiellement de l’apport de la pensée
juive et kabbalistique — et aussi, même si c’est dans une
moindre mesure, de l’apport de la pensée arabe, par l’alchi­
mie notamment (« alchimie » n ’est-il pas un mot arabe qui
veut dire tout simplement « la chimie » ?). Mais outre cet
ésotérisme, il existe un autre ésotérisme situé pour ainsi dire
au cœur même de la science : la psychanalyse. Nous l’avons
déjà dit : la psychanalyse permet d ’approcher par une dé­
marche rigoureusement scientifique l’inconscient et le rêve.
Or, sur quelles forces les mages s’appuyaient-ils, sinon sur
celles de leur inconscient, qu’ils avaient appris à maîtri­
ser ?» Et le rêve n’est-il pas un vagabondage du double hors
de son corps physique ? Nous avons vu comment un ap­
prentissage de la maîtrise de ses rêves était un apprentissage
pour effectuer des OOBE.
Poursuivons, car il ne s’agit pas de simples spéculations gra­
tuites mais des merveilles de la pensée, que nous ne faisons
ici que retranscrire le plus fidèlement possible. Qu’est-ce
que l’inconscient ? Un réservoir de forces obscures, terri­
fiantes, Freud, l’inventeur de la psychanalyse, a montré que
de nombreuses folies étaient provoquées par un mauvais
fonctionnement de l’inconscient. Ou plutôt par le fait que
les nombreux barrages qui l’empêchent de s’écouler, de se
répandre et de provoquer des ravages, ont sauté. Soit ! De
cela, tous les scientifiques sont convaincus, et il ne faut pas
être grand clerc pour en convenir : il suffit de réfléchir un
peu sur la folie, sur ce que nous devinons d ’elle. Freud, du
reste, disons-le en passant, n ’a fait que reprendre une idée
de la kabbale ; or, la kabbale, malgré ses complexités appa­
rentes, repose sur quelques idées simples. Tellement simples
qu’on n ’y prête pas attention... Mais ce réservoir de forces
obscures, cet inconscient, qu’est-il, plus précisément ? Si on
dit réservoir, on dit nécessairement quelque chose à mettre
en réserve. L’inconscient contient les forces cosmiques. Et
la psychanalyse montre que le corps astral —- l’âme — lors­
qu’il voyage ne va pas bien loin : il voyage dans l’incons­
cient.

Nous portons le cosmos en nous-mêmes

Il semble y avoir là une contradiction : nous avions dit, la


tradition avait dit, que le double se projetait dans l’astral,
dans Tailleurs, dans le cosmique, voire dans l’au-delà. Or,
maintenant, nous disons que c’est dans l’inconscient !...
Lorsqu’on y réfléchit bien, on se rend compte en fait qu’il
n’y a pas du tout de contradiction : l’inconscient, c’est pré­
cisément le cosmos.
Comment cela ? Eh bien, le cosmos se trouve partout.
Nous promenons en tout lieu le cosmos avec nous, et pour­
tant ce cosmos nous dépasse. C ’est un peu comme l’amour
des parents pour le petit enfant. 11 enveloppe l'enfant* il est
donc en lui tout en l’entourant et en le dépassant. Cela, cette
idée, cette réalité, les sciences occultes l’évoquent en parlant
du microcosme et du macrocosme. Le microcosme, c’est
l’homme, le macrocosme, l’univers. Les sciences occultes
disent que l’homme est un univers en petit : tout ce que l’u­
nivers contient, montagnes, fleuves, orages, gouffres, etc.,
l’homme le contient aussi. L’homme est fait dans la même
pâte que celle de l’univers, la même matière, les mêmes élé­
ments : l’eau, la terre, le feu et l’air. Cela ne veut évidem­
ment pas dire que des cyclones traversent l’homme, ou que
l’on trouve dans son corps des Alpes ou un Himalaya gran­
deur nature : on y trouve des équivalents. Les orages sont
ses colères, les gouffres ses absences, ses trous de mémoire,
les larmes sa rosée, etc. Cela n’est pas simple imagerie poéti­
que, mais toute une science dont la médecine traditionnelle
faisait son miel. On retrouve des souvenirs de cette médeci­
ne traditionnelle dans la thérapie chinoise aux noms si poéti­
ques.

Se rencontrer soi-même, c’est voyager dans le cosmos

Voilà qui semble nous éloigner de notre sujet, les sorties


hors du corps. Pourtant, nous y sommes en plein. Car cela
va nous permettre de lever définitivement l’objection la plus
simple mais la plus tenace, et en même temps d’enrichir d’u-
ne manière décisive la connaissance que nous avons acquise
des OOBE dans notre ouvrage. L’objection la plus tenace
est la plus simple, et c’est pourquoi elle résiste. Elle deman-
u?.e/fP onsÇ d’une simplicité tout aussi intense, d’une
simplicité lumineuse au fond. Cette objection, la voici :
apres tout, malgré toutes les preuves que nous avons don-
em n>ra f re tOUS n° S raiso™ements, qu’est-ce qui nous
pcehe de croire qu’il s’agit d’autosuggestion ? Les sorties
hors du corps, ces sorties fabuleuses et dont de multiples té­
moins dignes de foi ont pu palper la réalité, ces sorties hors
du corps auxquelles nous avons convié le lecteur à s’entraî­
ner pour les expérimenter lui-même, ne sont-elles pas des
mirages ? D’extraordinaires mirages ? D ’incroyables mira­
ges ? Le lecteur risque à présent d ’être découragé : ne som­
mes-nous pas, dira-t-il, en train de tourner en rond ? N’a­
vons-nous pas déjà résolu ce problème ? Un problème réso­
lu est un problème classé.
Dans le domaine des sciences occultes, il faut revenir sans
cesse sur l’acquis pour progresser. Ou, plus précisément, la
vérité ne se concevant que par étapes, plus riches les unes
que les autres, l’acquisition d ’une nouvelle couche de vérité
commence par une remise en question de ce que nous savons
parfaitement. Je suis sûr de mes sentiments, je suis sûr que
les OOBE existent, je les ai moi-même expérimentées ; mais
si je veux aller plus loin — et il est toujours possible et né­
cessaire d’aller plus loin ! —, je ne peux que remettre tout à
plat et tout réapprendre. Evidemment, ce que j ’avais déjà
appris antérieurement, je le retrouverai très vite. Nous le re­
trouverons enrichi d’une nouvelle lumière.
Pour répondre à cette objection, il faut nous interroger sur
la nature de l’autosuggestion. Qu’est-ce que l’autosugges­
tion ? C’est quand un sujet se raconte une histoire et qu’il
finit par y croire. Remarquons en passant, que dans le cas
des OOBE, l’autosuggestion serait tout à fait incongrue.
Car celui qui s’autosuggestionnerait aurait réussi à se faire
croire qu’il a quitté son corps. Il se serait imaginé et les faits
et les sensations qui les accompagnent. Admettons que cela
soit possible. Mais est-ce que cela prouve quoi que ce soit ?
L.e lecteur n’aura probablement pas compris du premier
coup le message que nous voulons lui transmettre : la pen­
sée initiatique a une démarche inhabituelle. Voici ce que
nous voulons dire, ce que dit la sagesse tibétaine : et si les
OOBE étaient précisément des actes d ’autosuggestion, mais
des actes d ’autosuggestion réussie ? Cela changerait tout.
Cela renverserait nos perspectives les plus habituelles. Cer­
tains diront que nous jouons avec les idées. Non, nous ne
faisons que les redresser. Elles marchaient sur leur tête et
nous tentons de les faire aller sur leurs pieds. Voyons un peu
plus concrètement ce qu’il en est.

On rencontre qui on désire rencontrer

Dans le Bardo Thôdol, les Tibétains disent que le double


rencontre les personnages qu’il désire rencontrer. Le Bardo
met en scène des OOBE extrêmes puisqu’il narre le voyage
de Pâme après la mort ; mais c’est dans les cas extrêmes que
nous pourrons le mieux nous rendre compte de quoi il re­
tourne.
Les cas extrêmes expriment en les accentuant, voire en les
outrant, les mécanismes habituels. Dans la mort, nous sai­
sissons de façon radicale comment se produit le mécanisme
de la sortie hors du corps. En d ’autres termes, la mort est
une OOBE ultime... Le Bardo raconte que le défunt qui
croit au Christ rencontre le Christ en personne, celui qui est
musulman rencontre Mohammed, l’hindou Bouddha, etc.
L’athée lui-même n’échappe pas à cette règle, puisqu’il
rencontre le néant. Autrement dit, et nous insistons sur ce
point : nous nous suggestionnons et la chose arrive. L’OO-
BE est une intense suggestion qui a réussi.
Nous donnons pour le lecteur quelques passages du Bardo
thôdol dans une traduction originale faite d ’après un ma­
nuscrit authentique. Ces passages illustrent notre propos :
« Comprends-le donc ! Tu as abandonné le corps que tu as
jusqu’à présent animé
Regarde comme il gît inerte.
Oui, tu le vois ; et tu peux le voir.
Si des personnes entourent ton corps, ne t ’efforce pas de
leur parler
Ta voix est devenue insonore
Personne ne peut t ’entendre.
Détache-toi.
La sagesse, c’est le détachement.
Il t ’est donc donné en quittant ton corps de faire preuve de
sagesse. [...]

Nous créons nous-mêmes nos dieux

« Les figures que tu vois,


Les dieux ou les démons,
Les génies malfaisants ou au contraire bienfaisants,
Les amis secourables ou les ennemis
Emanent de ton propre esprit.
Les clartés brillantes ou ternes qui semblent rayonner en se
dirigeant vers toi et pour pénétrer en ton cœur, en vérité
émanent de lui.
Ce que tu contemples ou rencontres n’est que la réflexion du
contenu de ton esprit.
Renvoyée par le miroir du vide.

Si tu comprends cela, tu éprouveras un choc terrible, tu te


sépareras de ton corps astral que tu traînes encore comme
une illusion
Tu entreras alors dans le royaume de la lumière
Qui te revêtira d’un corps nouveau,
D’un corps incorruptible.

Cependant les facultés dont tu jouis de par ton corps astral


Peuvent exagérer ton illusion.
II suffit de désirer te transporter en un lieu, si lointain soit-
il, pour t ’y trouver immédiatement.
Ce lieu peut se trouver aux extrémités du monde. [...]

Les séjours heureux sont irréels, transitoires.


Comme des bulles à la surface de l’océan, ils surgissent en
notre esprit en vagues de sensations puis succèdent à d ’au­
tres. [...]
Te voici maintenant au terme de ton errance,
Te voici devant le Seigneur des morts, le Juge suprême.
Il ne servirait à rien de lui mentir
Ou de dissimuler tes mauvaises actions.
Dans le miroir resplendissant du Juge suprême, les formes,
les essences de toutes tes actions apparaissent.
Ecoute pourtant.

Sache que les formes, quelles qu’elles soient, que tu peux


contempler dans le Bardo sont irréelles. Ce sont des images
de rêve construites par toi et que tu projettes toi-même.
Bien plus !
Le miroir dans lequel le Juge te paraît lire, c’est ta mémoire
elle-même.
C’est toi, par tes instincts, tes tendances, qui vas toi-même
prononcer ton propre jugement. [...]

Les formes des êtres effrayants ou bienfaisants que tu


rencontres, ce sont celles dont toi-même revêts les forces et
les instincts qui sont en toi.
Sache encore ceci :
Outre tes hallucinations, outre les images que tu as formées
sans toujours le savoir, il n’existe ni dieux, ni démons.
Comprends-le et sois libéré.
C’est toi-même sous des formes multiples que tu as vu. »
Une conclusion s’impose donc, paradoxale comme le sont
toutes les vérités de la tradition, de l’occultisme. Cette con­
clusion, la voici : on ne rencontre que soi-même au cours
des sorties hors du corps. Cela veut dire quoi au juste ? Eh
bien, si l’on rencontre un défunt, par exemple, c’est que ce
défunt sommeillait dans notre inconscient au fond de notre
souvenir. C’est nous qui le faisons revivre en l’évoquant. Et
cela est d ’ailleurs le rôle de la prière.
Autrement dit, et cela est vraiment vertigineux : les morts
vivent dans le souvenir des vivants. Il dépend de ces derniers
qu’ils viennent nous visiter sur la terre. Nous nous expli­
quons : les individus ont trois corps, comme nous l’avons
déjà noté : un corps physique, un corps astral (l’âme) et un
corps spirituel (l’esprit). C ’est ce dernier seul qui survit dans
Tailleurs ; le corps physique tombe en poussière et le corps
astral demeure dans un entre-deux que les Tibétains appel­
lent le Bardo. Et comme c’est dans cet entre-deux que vo­
guent, vivent, les corps astraux, ils sont tous en contact les
uns avec les autres. Ce milieu s’appelle le « milieu éthéri­
que ». Tous les corps astraux peuvent entrer en communica­
tion télépathique : ceux des vivants comme ceux des morts.
Ainsi donc, les sorties du corps sont d ’intenses entrées en
soi-même, d’intenses autosuggestions1, par lesquelles l’indi­
vidu agit sur le fluide éthérique qui à la fois le traverse et
l’entoure. Dire que le milieu éthérique traverse en effet l’in­
dividu, c’est une manière de dire que cet individu est fait lui-
même d'un fragment de ce milieu éthérique dont l’alchimie

Entrer à fond en soi-mème, c'est, d ’une certaine manière, rencontrer l'univers,


f Vw se rencontrer com m e frag m en t de l'univers, Les OOBE sont à la fois et en
mena temps des sorties hors du conscient et des entrées dans l’univers.
nous apprend que, composé des quatre éléments, il peut se
transmuter par des pratiques initiatiques. Le milieu éthéri­
que entoure l’individu, c’est une évidence : l’univers est
composé d ’éther. Nous le savions ! Le microcosme (l’hom­
me) est l’équivalent, le raccourci, du macrocosme (l’uni­
vers). Notons encore que l’univers, comme l’homme, est
doué d’une âme et d’un corps de lumière. L’univers meurt
et ressuscite, et nous sommes sa conscience1. Mais cela nous
entraînerait trop loin.
11 n’en reste pas moins — et telle sera notre conclusion —
que toutes les explications théoriques ne peuvent rendre la
vérité concrète, la richesse, le caractère étonnant des faits.
On vient de situer les OOBE dans le monde, dans la para­
psychologie, dans les mystères de l’univers, il n’en reste pas
moins que rien ne remplace l’expérience. Alors, nous con­
vions le lecteur à relire le compte rendu des expériences que
nous avons rapportées antérieurement, à les relire sous l’é­
clairage que nous venons de lui donner. Et non seulement à
relire des expériences qui concernent, après tout, des étran­
gers, des personnes qu’il ne connaît pas, même si nous nous
portons garantes d’elles, mais encore à commencer à prati­
quer lui-même.
Rien ne vaut l’expérience personnelle. Nous disons
« personnelle » et non pas subjective. Car l’expérience
personnelle, c’est celle de l’individu et de son vécu, mais me­
née avec toutes les précautions dont il faut s’entourer. L’en­
richissement est à la portée de la main. Encore faut-il savoir
le saisir.

I
l'homme est sur terre pour qu'il y ait un peu plus de conscience.
Table des matières

PREMIERE PARTIE - QUE SONT DONC


LES SORTIES HORS DU CORPS ?

Introduction - Peut-on voir l’esprit de


l’homme ? ...................................................... page9
D’étranges expériences............................................. » 12
Il planait au-dessus de son c o rp s............. ........ » 12
Son esprit a voyagé.............................................. » 13
Allons à l’expérience et au con cret..................... » 15
Le corps et l’esprit ................................................... » 17
Out of Body Experiment (OOBE) ....................... » 17
Toucher du doigt une incroyable expérience ... » 18
« J’étais dans mon esprit » ................................. » 19
Les différentes formes de sorties hors du corps » 21
Quand l’esprit se marie à la matière .................... » 22
Unité et diversité de la v ie ................................ »24
Médiums, spirites, évocations et dédoublements . » 26
Apparition des ectoplasmes .................................. » 26
Les séances spirites.............................................. » 27
Des milliers d’expériences ont été consignées .. » 29
Un savant amoureux d ’un fantôm e.................... » 30
Le médium lui-même se dédouble....................... » 31
Pour bien savoir de quoi on p a r le ......................... page 33
Q u’en est-il de la transmission de pensée ? ........ » 33
II existe une sorte de « colle cosmique » ............. » 34
Chaque être a un d o u b le ......................................... » 35
Le corps, l’âme et l’esprit ................................... » 36
Les projections a s tra le s....................................... » 36

DEUXIEME PARTIE - CAS CONCRETS ET


VERIFIABLES DE SORTIES HORS DU CORPS

A la suite d ’un accident ou d ’une m alad ie ........... » 41


Il franchit les portes de la mort ............................. » 41
« Je ne voulais pas partir... » ............................... » 45
« Mon rendez-vous avec la m ort... » .................. » 46
« Je me voyais en deux exemplaires... » ............. » 48
« Je vis mon corps inerte étendu sur mon
lit... » ........................................................................ » 49
« A quoi peut servir cette misérable
carapace... ? » ............................................... .— » 50
Il sort hors de son corps et... de sa p ris o n ........ » 51
Une forme blanche dans une ég lise...................... » 53
Une masse lumineuse sort du corps ..................... » 54
Une vapeur grise au-dessus d ’un m o u ra n t....... » 55
Une lumière en forme de c ro ix ............................. » 56
Une extraordinaire projection ..................... »57
Incroyable mais vrai ! .................................... »58
OOBE en cours de som m eil.............................. »60
Rencontrer quelqu’un d ’autre en dormant ......... » 60
Fut-ce seulement un rêve ? ............................. »61
« Ses mains passèrent au travers de mon
visage... » ................................................................. » 63
Les projections d ’un grand m éd iu m .................... » 64
Expérience de vie suspendue.............. ................... » 65
OOBE prémonitoires ........................................... page 67
« C’est au moment de me dédoubler que je me
suis senti le plus vivant... » ................................ » 68
Projections astrales sous hypnose........................ » 71
De véritables voyages...................................... 71
»
Un vertige qui ne cesse d ’augm enter.................... » 73
« Je me scinde de mon moi... » ......................... » 75

Rencontrer des esprits................................................ » 76


Pendant une séance de spiritism e......................... » 76
Tanguer dans l’espace............................................ » 77
« Vous avez déjà visité le monde des
morts... » ...................................... 78 »
Des esprits accompagnent l’O O B E ...................... » 79
Intervention d’un aide invisible......................... » 81
Parler avec les esprits......................................... » 83

TROISIEME PARTIE - COMMENT SORTIR


DE SON CORPS

Vérification scientifique en université.......... » 89


A t-on expérimenté des OOBE en
laboratoire ? ............................................... » 89
Les étranges affirmations d ’un étudiant
américain.................................................... » 90
Il retourne chez lui... en restant enfermé
ailleurs........................... ............................. » 92
Des appareils sophistiqués le vérifient...... » 93
Le milieu parapsychologique en é m o i...... » 94
Nos fabuleux pouvoirs cachés..... ............. » 95
Ce qu’est une sortie hors du c o rp s ................ » 97
Nous vivons tous des OOBE inconscientes » 97
La dualité hum aine....................................
» 98
L’OOBE, cas extrême de la parapsychologie .. page |()o
Une 0 0 BE, c’est comme du l'e u ........................... » j(>l
Chakras et « collages cosmiques » ....................... » 1()2
Fantômes, vampires, etc.......................................... » 103
Le double astral, une véritable fusée cosmique » 104
Comment s’effectue une sortie hors du corps ? . . » 106
Le troisième œil, ou œil de l’esprit ...................... » ]06
L’état originel de l’e s p r it....................................... » 107
« Cela ressemble à un accouchement... » .......... » 1 08
Le rôle de l’in itia tio n .............................................. » 109
Vers la maîtrise de l’O O B E ................................... » 1 10
Expérimenter soi-même des sorties hors du corps » 112
Tenter l’expérience................................................. » 112
Diriger ses rê v e s................................................. »113
Se familiariser avec ses so n g es.............................. » 114
Noter ses rê v e s............................................ -........ » 116
Les souvenirs appellent les souvenirs..... . » 116
Seconde étape dans l’apprentissage des sorties
hors du c o rp s ........................................................... » 118
Se promener à tâ to n s ................................ »118
Les brillances et les obscurités du rê v e ................ » 119
La pâte des rêves.................................................... » 120
La pâte des rêves, c’est notre psychism e.......... » 121
Vivre ses rêves de l’in térieu r................................. » 123
Former, modeler ses rêv es..................................... » 124
Sortir enfin de son corps par ses rêv es..................... » 125
Il ne faut pas avoir p e u r........................................ » 125
Devenir le maître d ’un curieux univers ................ » 126
Devenir soi-même la p â te ...................................... » 12 7
Une autre voie : celle du yoga .............................. » 129
L’alchimie................................................. y>130
La kabbale..................... j 32
Jusqu’où le double peut-il voyager ? ................... page 134
Plus rapide que la lum ière................................. » 134
Des expériences fu tu res........................ ............ » 135
Mars, Vénus ou l’infiniment petit .................... » 136

QUATRIEME PARTIE - AU TIBET OU AILLEURS

Le double peut-il devenir autonome ? ................. » 141


Quand la tradition s’occulte............................. » 141
Le cas W angdu.............................................. . » 142
Les interrogations d’Alexandra David-Neel ... » 144
Chez les marchands du T ib e t............................ » 146
La mort de T harchin......................................... » 147
Un récit fantastique.......................................... » 148
Se venger à distance .......................... » 149
Un homme a donc été tué par un fantôm e....... » 151
Tulpas et créatures magiques............................ » 152
Une personnalité distincte................................. » 153
Dernier florilège .................................................... » 155
Retour à l’Europe et à la science.................. » 155
« Je vis un corps astral assis à côté de la
tombe... » ....................... » 156
« J'ai l’impression d’être relié à la Vierge... » . » 158
« J ’avais l’impression de voler comme un
oiseau... » ........... » 160
Il rend visite à des amis en A frique.................. » 161
Des couleurs éclatantes......................... » 162
« Je me trouvais au-dessus du lit de mes
parents... » ........................................................ » 164
Une femme étrange.......................... » 165
Dans un tunnel................................................. » 168
Pendant la guerre du Viêt-Nam ........................ » 169
« Je me sentis rouler à l'intérieur de
moi-même... » ................... » j 59
Sorties hors du corps et occultism e........................ page 172
Allers et retours vers bailleu rs............................. » 172
La science : une magie intense mais discrète ... » 173
L’inconscient, réservoir des forces cosmiques . » 175
Nous portons le cosmos en nous-mêmes......... » 17 g
Se rencontrer soi-même, c’est voyager dans le
cosm os.................................................................... » 17 7
On rencontre qui on désire rencontrer................ » 179
Nous créons nous-mêmes nos d ieu x .................... » 180
Le mystère du monde à portée de la m a in ........ » 182
également aux

éditions de vecchi
LES SECRETS DU GRAAL
Véritable spécialiste, l’auteur vous
permettra dans cet ouvrage de réfé­
rence de saisir toutes les subtilités
d’un thème aussi riche, à la fois dans
ses apports symbolique, historique,
ésotérique. Cette approche originale
conduira vos recherches vers cette
quintessence qui siège encore aux
portes de l’inconnu.

Par Patrick Rivière


160 pages, code 0624

HYPNOSE : VÉRITÉS ET SECRETS DÉVOILÉS


voei* ivc tu n
Voici toutes les connexions possi­
HYPMOSC: bles entre l’hypnose et les différen­
tes perceptions extra-sensorielles
MGRITGS
GT SGCRGTS grâce à un ouvrage digne de foi (tou­
DGMOILGS tes les expériences ont été effec­
tuées sous contrôle d'huissier) qui
confondra les sceptiques par son
authenticité et mettra en garde les
apprentis sorciers.

Par Roger Luc Mary


192 pages, code 0614

É D IT IO N S DE V E C C H I • 20. w Ub U Tiérnoéte - 7500H PARIS - Téléphone <l] 47 2 0 .4 0 4 1

D IF F U S IO N - Belgique PRESSES DE BELGIQUE , Suisse


ALKA DIFFUSION ; Canada PROLOGUE
Achevé d'imprimer
en janvier 1991
à Milan, Italie, sur les presses
de Grafiche A G E L s.r.l.
Dépôt légal: janvier 1991
Numéro d ’éditeur: 2464
De nos jours, les sorties hors du corps appartiennent encore à un do­
maine controversé : pour certains, elles sont la preuve irréfutable de
l'existence de l'âme, pour d'autres elles sont un sujet d'étude et pour
d'autres encore elles ne sont que le fruit imaginaire d’esprits dé­
rangés.
Cet ouvrage présente les différentes sorties hors du corps pratiquées
de par le monde (volontaires, spontanées, par les rêves, etc.)* et
dans lequel l'auteur étaye son analyse par des témoignages fasci­
nants de tous ceux qui ont effectué cette « séparation » du corps et
de l ame.
Toutes ces expériences consignées par le sceau de l'authenticité
nous obligent à considérer notre mort d’un autre œil, et nous plon­
gent dans un espace où les allers et retours vers Tailleurs sont autant
d approches de la pérennité de l’être.

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