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PAROLES DE PROF
I. Rappel de la séquence
Travail de
Séances Supports Objectifs
préparation
1 – L’ensemble du Vérifier la Contrôle de lecture
Évaluation récit compréhension de
initiale – Présentation de l’œuvre
l’édition, p. 9-27
– « Avez-vous bien
lu ? », p. 94-95
2 – Lettre du – Lire un incipit – Correction des
Le seuil du récit 12 novembre 1932, – Étudier le réponses de la
p. 43-46 schéma narratif microlecture no 1
– Microlecture no 1, du texte – Recherche
p. 95-96 – Connaître la personnelle : la
structure d’une lettre officielle et
lettre les formules de
– Examiner la politesse
situation
d’énonciation
2 | Étonnants Classiques
Travail de
Séances Supports Objectifs
préparation
3 – Lettre du – Réviser – Correction des
Écrire une lettre 25 mars 1933, l’impératif réponses de la
p. 55-58 – Écrire une lettre microlecture no 2
– Microlecture no 2, officielle – Travail d’écriture
p. 96 – Étudier la (en groupes) :
– Dossier, Valérie comparaison et la rédiger une lettre
Zenatti, Une métaphore officielle
bouteille dans la
mer de Gaza,
p. 114-118
4 – Arno Breker, Der Analyser une Lecture d’image
Histoire des Wächter (La Garde), œuvre de
arts : l’art cahier photos, p. 3 propagande
allemand au – Dossier,
service de la questionnaire,
propagande p. 120
5 – Lettres du 5 et Étudier les temps – Correction des
La rupture du 23 novembre du récit et leurs réponses de la
1933, p. 71-74 valeurs microlecture no 3
– Microlecture no 3, – Exercice de
p. 97 transformation des
– Lettre du 9 juillet temps d’un extrait
1933, p. 61-63 de texte
6 – Wolf Willrich, La – Comparer deux Lecture d’images
Histoire des Famille (1939), tableaux
arts : art officiel cahier photos, p. 3 – Analyser des
allemand et – Otto Dix, La œuvres
« art dégénéré » Famille de l’artiste représentatives de
(1927), p. 5 l’art officiel et de
– Dossier, l’« art dégénéré »
questionnaires,
p. 122-123
7 – Lettres du – Le genre – Correction des
La vengeance 15 février et du épistolaire réponses de la
3 mars 1933, p. 87- – Le schéma microlecture no 4
89 actanciel – Lecture
– Microlecture no 4, comparée de
p. 98 textes épistolaires
– Dossier,
groupement de
textes
« Affrontement et
récit épistolaire »,
p. 109-118
Travail de
Séances Supports Objectifs
préparation
8 – John Heartfield, Analyser des – Lecture d’images
Histoire des Comme au Moyen œuvres d’art – Lecture
arts : les arts au Âge… et sous le engagées dans la analytique
service de la Troisième Reich lutte contre le
lutte contre le (1934), cahier nazisme
nazisme photos, p. 7
– Victor Brauner,
Sans titre – Hitler
(1934), cahier
photos, p. 6
– Dossier,
groupement de
textes : « Dire
l’indicible : le
nazisme raconté
par la littérature »,
p. 103-109
9 – La Liste de Analyser une – Visionner la
Analyse filmique Schindler (Steven séquence de film scène d’ouverture
Spielberg, États- de La Liste de
Unis, 1993) Schindler (Steven
– Dossier, « Un Spielberg, États-
livre, un film » Unis, 1993)
– Répondre aux
questions d’« Un
livre, un film »
10 Lettres du 1er et du – Entraînement Devoir surveillé de
Évaluation finale 18 août 1933, aux épreuves du type brevet en
p. 65-68 brevet 4 heures
– Évaluer les
acquis de la
séquence
11 – Dossier, Arts 2.0 – Rechercher des Organiser une
Prolongements – Dossier, informations et exposition virtuelle
(EPI) Éducation aux des œuvres sur
médias et à Internet
l’information – Travailler en
pluridisciplinarité
– Confronter des
œuvres artistiques
II. Déroulement de la séquence
■ Corrigé du questionnaire
1. Max Eisenstein est un galeriste juif installé aux États-Unis,
à San Francisco.
2. Martin Schulse est l’associé de Max. Il est allemand, et
rentre s’installer dans son pays d’origine.
3. Elsa est l’épouse de Martin.
4. Griselle est la sœur de Max. Elle a entretenu une liaison
amoureuse avec Martin.
5. Martin refuse soudain de correspondre avec Max parce que
ce dernier est juif. D’une part, Martin est devenu nazi, donc
antisémite. D’autre part, dans l’Allemagne nazie, le courrier est
surveillé et censuré : correspondre avec un juif devient dange-
reux (comme Martin l’indique à Max dans sa lettre du 9 juillet
1933 : « Il devient impossible pour moi de correspondre avec un
juif ; et ce le serait même si je n’avais pas une position officielle
à défendre », p. 61).
6. Griselle est poursuivie par la SA parce que, bien qu’elle
soit juive, elle s’est produite sur scène en Allemagne (lettre du
8 décembre 1933 : « Elle avait montré sur scène son corps impur
à des jeunes Allemands : je devais la retenir et la remettre sur-le-
champ aux SA », p. 76).
7. Griselle demande de l’aide à Martin. Ce dernier, embri-
gadé par l’idéologie nazie, refuse de l’aider.
6 | Étonnants Classiques
2. Grâce au travail effectué au cours de la séance no 1, les
élèves auront été introduits au contexte politique de l’Allemagne
des années 1930 – contexte illustré dans la lettre du
12 novembre 1932 puisque Max y évoque les quatorze années
moroses qu’a connues le pays depuis la fin de la Première
Guerre mondiale, ainsi qu’une nouvelle « Allemagne démocra-
tique » (p. 43), qui désigne la République de Weimar.
3. Le principe de l’incipit est d’engager l’histoire. Ici, on peut
dire que le départ de Martin est l’élément déclencheur. Le début
de l’histoire correspond à un début in media res : le lecteur est
plongé dans une action en cours. Cependant, les rappels nostal-
giques de Max permettent de reconstituer la situation initiale. Ce
texte peut être l’occasion de voir ou revoir le schéma narratif
et ses cinq étapes :
1. Situation initiale : Martin et Max travaillent ensemble en
Californie.
2. Élément déclencheur : Martin rentre en Allemagne au
moment où Hitler prend progressivement le pouvoir.
3. Péripéties : la montée progressive des nazis, les difficultés
de Griselle et sa mort.
4. Élément de résolution : la vengeance de Max.
5. Situation finale : la disparition de Martin.
8 | Étonnants Classiques
À l’inverse, une lettre officielle doit observer des codes plus
précis de mise en page et être respectueuse de son destinataire,
écrite dans un style soutenu et dans un ton neutre.
■ La lettre officielle
On commencera la séance en reprenant la recherche sur les
formules de politesse. On évalue ensemble celles qui sont cor-
rectes. On peut alors les classer en deux catégories : celles que
l’on adresse à un interlocuteur connu et celles que l’on adresse
à un interlocuteur inconnu. C’est l’occasion aussi de réviser
l’impératif présent à partir de ces formules.
Pour réinvestir ce qui aura été vu, on demandera aux élèves
de s’adapter à une nouvelle situation d’énonciation : ils devront
écrire (éventuellement en groupes) une lettre au ministre de
l’Éducation nationale afin de lui soumettre des propositions sur
l’amélioration du collège.
On étudiera ensuite le dernier texte du corpus « Affrontement
et récit épistolaire » présenté dans le dossier (p. 114-118) : le
texte de Valérie Zenatti illustrera les conséquences d’une erreur
de destinataire.
■ Comparaison et métaphore
La comparaison est une figure de style qui met en relation
deux éléments : le comparé (élément que l’on compare) et le
comparant (élément auquel on compare) pour en souligner le
point commun. Elle nécessite un outil de comparaison (du type :
comme, tel que, pareil à, ressembler à, etc.). Exemples : « Ils se
sont débarrassés de leur désespoir comme on enlève un vieux
manteau » (p. 56) ; « […] que l’avenir s’élance vers nous telle
une vague prête à déferler » (p. 56).
La métaphore est une figure de style qui met en relation deux
éléments (le comparé et le comparant) sans outil de comparai-
son. Exemples : « […] la petite écume trouble qui se forme en
surface quand bout le chaudron » (p. 56) ; « […] dans les sables
mouvants du désespoir » (p. 57).
L’abondance de ces figures imagées dans la lettre de Martin
indique que le personnage s’éloigne désormais de la réflexion
et, au contraire, pratique l’amalgame et le raccourci. Il n’est plus
10 | Étonnants Classiques
dans le raisonnement intellectuel, mais dans le ressenti – logique
qui est également celle de la propagande nazie.
■ Introduction
Der Wächter (La Garde) est un bas-relief de l’Allemand Arno
Breker, un artiste favorable au nazisme. L’œuvre a été sculptée
en 1938. Les nazis sont alors au pouvoir depuis cinq ans, et ont
entrepris de « mettre au pas » la culture, en créant des institu-
tions qui contrôlent le monde de l’art : désormais, ce dernier ne
doit servir qu’à exalter les valeurs du national-socialisme.
■ Description
1. Le personnage est nu, seulement vêtu d’une cape qui vole
au vent, sans recouvrir son corps.
2. Son corps est musclé et vigoureux. Son visage présente des
traits durs.
3. Il est représenté avec un bouclier et un glaive.
■ Conclusion
Il s’agit bien d’une œuvre de propagande car, d’une part, elle
est destinée à propager dans l’esprit des Allemands le stéréotype
de l’Aryen surpuissant et, d’autre part, elle indique aux hommes
une conduite modèle : celle du guerrier.
Séance no 5 : la rupture
Objectif → Étudier les temps du récit et leurs valeurs.
Supports → Lettres du 5 et du 23 novembre 1933 (p. 71-74).
→ Microlecture no 3 (p. 97).
→ Lettre du 9 juillet 1933 (p. 61-63).
■ Une fin anticipée
On trouvera ci-dessous un corrigé synthétique des questions
de la microlecture no 3.
12 | Étonnants Classiques
Un fossé entre les deux amis. À la suite des lettres des 5 et
23 novembre 1933 (p. 71-74), la rupture est consommée entre
les deux amis. Les intitulés de l’expéditeur et du destinataire se
sont modifiés depuis la lettre du 18 août 1933, dans laquelle
Martin demandait à Max de ne plus lui écrire chez lui. On
remarque que deux lettres de Max se suivent, ce qui indique que,
malgré la gravité du sujet, Martin refuse désormais de corres-
pondre avec son « ami ».
Le roman de Griselle. Dès le début du récit, Griselle est au
centre de la relation entre les deux hommes, notamment en
raison de l’affection qu’ils lui portent tous deux. Mais elle est
également le symbole des valeurs que Martin rejette, bien
qu’elles aient été les siennes. En effet, malgré l’amour que
Martin portait à la jeune fille, il a épousé une femme plus docile ;
de même, il abandonne peu à peu ses idéaux libéraux pour
adhérer au nazisme, faisant de Griselle une victime : la rupture
provoque son chagrin, la trahison entraînera sa mort.
Une étape importante dans le récit. Ces lettres constituent
un roman dans le roman, une mise en abyme révélant l’histoire
de Griselle. Les dates sont floues car Max manque cruellement
d’informations. Il plaide pour que Martin aide sa sœur. Le tra-
gique de la situation fait basculer la nouvelle dans le drame fami-
lial. Ce passage anticipe également la fin du récit car y apparaît
pour la première fois la mention « Inconnu à cette adresse », qui
renvoie au titre même de l’œuvre. Le lecteur pourrait donc
s’attendre à ce que l’histoire s’achève, alors que ces lettres
constituent au contraire un tournant clé de l’intrigue : elles
annoncent la mort de Griselle et la vengeance de Max.
14 | Étonnants Classiques
Pour entraîner les élèves à maîtriser le système temporel du
passé, on leur proposera de transposer au passé et à la troisième
personne du singulier le passage suivant (lettre du 9 juillet 1933,
p. 61-63) : « Après la défaite, ils avaient plié l’échine pendant
quatorze ans. Pendant quatorze ans, ils avaient mangé le pain
amer de la honte et bu le brouet clair de la pauvreté. Mais main-
tenant, ils étaient des hommes libres. Ils se redressèrent,
conscients de leur pouvoir ; ils relevèrent la tête face aux autres
nations. […] Il ne s’attacherait qu’aux ennuis de son propre
peuple. Il refuserait de concevoir que quelques-uns devaient
souffrir pour que des millions fussent sauvés… »
16 | Étonnants Classiques
Conclusion
On peut faire un rapprochement entre ce tableau et l’évolution
du personnage de Martin dans la nouvelle. Dans les premières
lettres, on apprend qu’il a entretenu, bien que marié, une liaison
avec Griselle. Pourtant, une fois arrivé en Allemagne, il se
conforme peu à peu au rôle de mari que lui assigne l’idéologie
nazie. Sa femme met au monde plusieurs enfants et reste à la
maison pour les élever, tandis que lui se consacre à sa carrière de
haut dignitaire nazi. Il prend soin d’inculquer l’idéologie nazie
à ses enfants, et en particulier à ses fils, qui sont inscrits dans
les Jeunesses hitlériennes – institution en charge de la formation
des jeunes Allemands, dont elle entend faire de parfaits nazis.
Séance no 7 : la vengeance
Objectifs → Le genre épistolaire.
→ Le schéma actanciel.
Supports → Lettres du 15 février et du 3 mars 1933 (p. 87-89).
→ Microlecture no 4 (p. 98).
→ Dossier, groupement de textes « Affrontement et
récit épistolaire » (p. 109-118).
■ L’excipit
On trouvera ci-dessous les réponses corrigées de la microlec-
ture no 4.
Un retour au point de départ ? La fin de la nouvelle opère
une boucle avec le début. Les adresses de l’expéditeur et du des-
tinataire reprennent leur forme d’origine. L’identité juive de Max
est devenue manifeste puisqu’il signe désormais « Eisenstein ».
L’ellipse du prénom montre également qu’il ne se considère plus
comme l’ami de Martin. Quant à la formule « Notre très cher
18 | Étonnants Classiques
Martin », elle consacre le caractère universel de la vengeance :
elle n’est pas seulement d’ordre privé mais est instaurée au nom
de tous les juifs persécutés en Allemagne.
Le « code ». Tout semble indiquer que Max utilise un code :
l’abondance de chiffres, l’insistance sur des éléments insigni-
fiants, l’emploi d’un vocabulaire relatif au monde de la contre-
bande. L’évocation de Picasso et la mention de Fleshman font
écho à la première lettre de Max (p. 43-46). De même, l’allusion
aux deux garçons renvoie aux deux fils de Martin, également
évoqués dans la première lettre.
Une vengeance par lettres. La lettre, qui formait un lien
entre les deux hommes, devient ici le support de la vengeance.
Tous les éléments sont ici renversés. Picasso symbolise l’art
« dégénéré » rejeté par les nazis. Le poids des enfants, peu vrai-
semblable, fait penser à un message codé. La formule de poli-
tesse finale laisse entendre que Martin fomente un attentat, et la
signature elle-même, aux consonances juives, est dangereuse
pour Martin car elle suggère son alliance avec « l’ennemi ». De
même que Max tentait de redevenir allemand via sa première
lettre, il transforme Martin en juif par la force du discours dans
la dernière lettre.
■ Le schéma actanciel
Le schéma actanciel permet de distinguer les rapports entre
les actants d’un récit : le sujet (le plus souvent le personnage
principal du récit) ; l’objet (ce que cherche à obtenir le sujet,
sachant qu’il peut être concret – un anneau par exemple – ou
abstrait – la sagesse, l’amour, etc.) ; les adjuvants (personnages
amis, valeurs ou sentiments) qui aident le sujet dans sa quête ;
les opposants (personnages ennemis, maladies ou autres péripé-
ties) qui gênent le sujet dans sa quête.
À partir de ces informations, les élèves peuvent établir le
schéma actanciel de la nouvelle : sujet (Max) ; objet (survie de
Griselle, puis vengeance de Griselle) ; adjuvants (Martin, puis le
nazisme) ; opposants (le nazisme, puis Martin).
La grande force de cette histoire est de renverser les opposants
et les adjuvants.
20 | Étonnants Classiques
et le danger qu’il représente. C’est pourquoi on prolongera
l’étude de la nouvelle par une dernière séance d’histoire des arts,
consacrée aux moyens mis en œuvre par les artistes pour lutter
contre le régime nazi.
À travers l’étude de deux œuvres plastiques, on inscrira
Inconnu à cette adresse dans le courant des œuvres qui, dès le
début des années 1930, s’engagèrent, par des moyens artis-
tiques, dans la lutte contre l’idéologie nazie.
22 | Étonnants Classiques
(telle que la présente la propagande), en tournant en ridicule sa
volonté de puissance.
■ La séquence du début
On projette le début de la séquence (du début à 00.09.39) et
on invite les élèves à répondre aux questions portant sur la
rubrique dans « Un livre, un film » dans le Dossier de l’édition.
Puis on effectue une correction en classe.
24 | Étonnants Classiques
innocentes. Or les personnages de la première scène demeurent
anonymes et disparaissent rapidement. De même, ceux de la
gare disparaissent trop vite pour qu’on puisse s’y intéresser indi-
viduellement, bien qu’ils soient nommés et montrés en gros
plan, de face. Finalement, la seule possibilité pour le spectateur
reste de s’identifier à un personnage peu recommandable
puisqu’il porte un insigne nazi et se livre à des affaires louches
avec les militaires d’invasion. On en vient même à être placé
dans la situation des nazis qui s’interrogent sur l’identité de
l’homme qui les invite.
L’ambiguïté s’instaure donc dès le début.
26 | Étonnants Classiques
empêchent le spectateur de réfléchir à l’enchaînement des
scènes, fondues dans un même élan. Ainsi, les bougies
s’éteignent en quelques plans, les voyageurs passent d’une
famille à des dizaines en un seul cut, la soirée de Schindler est
une sorte de sommaire entrecoupé d’ellipses.
28 | Étonnants Classiques
déposer des fleurs sur la tombe du personnage qu’il interprète,
le véritable Oskar Schindler, renvoie à cette première idée.
Pour brouiller davantage les repères, l’acteur qui interprète le
maître d’hôtel auquel Schindler s’adresse en premier n’est autre
que Branko Lustig, coproducteur du film et rescapé
d’Auschwitz.
■ Analyse d’ensemble
Comme le film est très long (plus de trois heures), cette partie
est facultative. On peut choisir, en fonction du temps dont on
dispose et de l’intérêt des élèves, de montrer la totalité du film
ou seulement une partie. Le choix des scènes est alors à la discré-
tion de l’enseignant (nous conseillons néanmoins de se
concentrer sur les chapitres 14, 15, 21, 28 et 39 du film).
On répond ensuite aux questions d’analyse d’ensemble avec
toute la classe.
30 | Étonnants Classiques
Le second point d’ancrage est l’évacuation du camp de
concentration, annoncée par l’incinération des victimes du
ghetto. Le film semble alors recommencer en proposant des
scènes qui sont des répliques formelles des deux premiers tiers
du film (une nouvelle liste est tapée, un train siffle, une autre
scène se déroule à l’église, on assiste à un nouveau shabbat, on
revoit une radio en fonctionnement, une dent en or, on assiste
à une exécution ratée, celle de Goeth après celle du rabbin…).
Cependant, la plupart marquent l’évolution de Schindler.
Ainsi, au lieu d’offrir sa tournée aux nazis, il donne à boire aux
prisonniers en arrosant les wagons à la lance d’incendie. Plutôt
que de compter son argent pour soudoyer les autorités à son
profit, il le fait pour sauver des gens. Il rebâtit une nouvelle
usine, non pour engranger des bénéfices mais pour préserver
l’emploi de ses ouvriers ; il travaille toujours pour l’armée mais
il sabote sa production pour éviter que ses munitions puissent
servir à des fins militaires. Enfin, on le voit se changer et enfiler
une tenue de prisonnier afin de s’enfuir, cette fois comme un
héros.
32 | Étonnants Classiques
Séance no 10 : évaluation finale
Objectifs → Entraînement aux épreuves du brevet.
→ Évaluer les acquis de la séquence.
Supports → Lettres du 1er et du 18 août 1933 (p. 65-68).
Voici un devoir de type brevet à réaliser en quatre heures en
classe ou bien à répartir entre questions en classe et rédaction à
la maison.
■ Questions et corrigés
1. Quelle précaution prend Max pour envoyer sa lettre à
Martin ? Pourquoi ? (1 point)
Max prend la précaution de confier sa lettre « aux bons soins
de J. Lederer » pour éviter la censure.
2. a. Pouvez-vous formuler la question que pose Max à Martin
dans sa lettre ? (1 point)
La question que formule Martin dans sa lettre est la suivante :
« Est-ce que tu joues le jeu de l’opportunisme ? »
b. Quelle réponse Max attend-il ? (0,5 point)
Il attend un « oui » (première lettre).
c. Quelle est la réponse de Martin ? (0,5 point)
Martin répond par un « non » (seconde lettre).
3. Dans sa réponse, Martin cite deux fois la lettre de Max.
Relevez ces deux citations en indiquant à quelle ligne elles se
trouvent dans la première lettre. (2 points)
Martin cite deux fois Max : avec le mot « libéral » (seconde
lettre, l. 5), qui renvoie aux lignes 15 et 20 de la première lettre ;
et avec l’expression « la vue à long terme » (seconde lettre, l. 20-
21), qui renvoie à la ligne 21 de la première lettre.
4. a. Relevez les formules d’appel, les formules finales et les
signatures des deux lettres. (2 points)
On trouve les formules d’appel suivantes : « Mon cher
Martin » (première lettre) et « Cher Max » (seconde lettre). La
formule finale de la première lettre est : « Mes amitiés à vous
tous » ; il n’y en a pas dans la seconde lettre. Les signatures
sont : « Max » (première lettre) et « Martin Schulse » (seconde
lettre).
34 | Étonnants Classiques
a. Quel est le nom de cette figure de style ? (0,5 point)
Cette figure de style est une métaphore.
b. Quel est le comparé et quel est le comparant ? (1 point)
Martin compare les nazis (comparé) à un chirurgien
(comparant).
10. « Je confie cette missive à Jimmy Lederer qui doit briève-
ment séjourner à Munich lors de ses vacances européennes. Je ne
trouve plus le repos après la lettre que tu m’as envoyée. Elle te
ressemble si peu que je ne peux attribuer son contenu qu’à ta
peur de la censure ».
Réécrivez ce texte au passé et à la troisième personne en com-
mençant de la manière suivante : « Il confia cette missive à Jimmy
Lederer. » (2,5 points)
Il confia cette missive à Jimmy Lederer qui devait brièvement
séjourner à Munich lors de ses vacances européennes. Il ne
trouvait plus le repos après la lettre qu’il lui avait envoyée.
Elle lui ressemblait si peu qu’il ne put attribuer son contenu
qu’à sa peur de la censure.
■ Sujet de rédaction
Imaginez la lettre que Griselle a écrite à Max en partant pour
Berlin. Dans cette lettre, elle lui explique les raisons de son
départ, décrit ses sentiments et expose ses espoirs au sujet de la
situation actuelle de l’Allemagne.
Lors de ce travail rédaction, vous devrez : 1. Respecter les
règles de présentation de la lettre. – 2. Vous mettre à la place de
Griselle. – 3. Rester cohérent avec les informations données
dans l’œuvre de K. Taylor.
■ Musées
– mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-
beckmann/ENS-beckmann.html
– musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/chagall
– www.memorialdelashoah.org
36 | Étonnants Classiques
■ Sites spécialisés
– www.ottodix.org
– www.max-ernst.com
– johnnyfriedlaender.eu
– isaac.celnikier.free.fr
– www.arnogisinger.com
Fabien CLAVEL,
professeur de Lettres à Argenteuil (Val-d’Oise),
et
Claire JOUBAIRE,
professeur de Lettres à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).