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Dossier documentaire n°2

Bonjour. Je tenais à vous rappeler la législation mise en place à la suite de l’entrée


en guerre de notre pays face aux Allemands.

1- L’état de siège a été déclaré par le gouvernement en ce début du mois d’aout ce


qui suspend la liberté de la presse et instaure la censure.
2- Le bureau de la presse du ministère de la Guerre contrôle les publications des
journaux et plusieurs confrères ont déjà eu des articles passés « au caviar ». Et
sur tous les journaux plane non pas la menace des zeppelins allemands mais celle
d’une saisie pur et simple par les autorités militaires… Je vous prierai donc
d’être prudent dans vos écrits…
3- Marcel notre photographe en route pour le front nous indique que des consignes
strictes ont été données aux soldats français. Seront vérifiées les lettres envoyées
aux familles avec l’interdiction de tout propos défaitiste et bien évidemment la
divulgation de toute information militaire.

Maurice Baragouin, votre directeur d’édition ; 15 aout 1914.

Un officier français porté en triomphe à la gare de l’Est de Paris par la foule…

Marcel votre photographe qui part pour le front le jour de la mobilisation générale ; aout 1914.
La famille du soldat Noël et du caporal Girardot venus se recueillir sur la tombe de
leurs enfants à Chambry près de Laon au nord-est de Paris.

Adèle, votre photographe et reporter de l’arrière en mai 1915.

Rue de Vesle à Reims après un des bombardements quotidiens des Allemands en


1915. Les attaquent durent depuis 1914 ! Tous les jours ou presque !
La fabrication de masque à gaz dans une usine en Auvergne en 1915. Adèle, votre photographe.

Plus de 3 millions d’hommes ont été mobilisés, les femmes doivent donc les remplacer d’autant que les allocations
offertes par le gouvernement sont insuffisantes ; les femmes des hommes mobilisés reçoivent 1,50 francs par jour
et 50 centimes par enfant, alors que les prix flambent avec la pénurie.

Soldats cantonnés chez l’habitant dans une ferme à Viocourt en Alsace en 1915.
Bonjour l’équipe ! Je tenais à vous rappeler la forte incitation des autorités pour que
chaque journal fasse la promotion de journée du Poilu organisée les 25 et 26 décembre
prochains… Oui, c’est de la propagande, mais nous sommes en guerre et c’est pour soutenir
nos hommes au front. Motivez votre dessinateur. Un peu de patriotisme que diable ! Il s’agit
de récolter des fonds et de mettre à contribution la population française pour financer
l’effort de guerre.

PS : Ci-joint les exemplaires de concurrents que j’ai pu obtenir discrètement… Evidemment, votre illustration
doit être différente !

Maurice Baragouin, votre directeur d’édition ; 2 décembre 1915.

Presque 40 000 Chinois, 50 000


Vietnamiens, 80 000 Algériens,
35 000 Marocains, 20 000
Tunisiens etc. soutiennent l’effort
de guerre à l’arrière dans les
usines ou les mines, pour les
travaux agricoles ou pour le
déchargement des marchandises
dans les ports par exemple.

Ils sont regroupés par origine


dans des camps où les conditions
de vie difficiles. En 1918, à
Boulogne il est interdit à la
population toute relation
familière avec les travailleurs
indigènes. Mais en réalité, les
rapprochements sont beaucoup
moins nombreux que les actes de
xénophobie subis au quotidien
car les seules relations entre
coloniaux et Français se
limitaient aux expositions
Un ouvrier chinois du port de Boulogne-sur-Mer en Pas-de-Calais en
universelles et coloniales dans les
1916. Photographie de notre allié le lieutenant anglais Ernest Brooks.
grandes villes…
Un soldat des colonies françaises soigné à l’hôpital militaire des troupes africaines à l’ouest
de Paris en octobre 1916. Photographie du reporter et cinéaste tunisien Albert Samama-Chikli.

L'usine de cataplasmes Rigollots à l’est de Paris réquisitionnée par l’armée en 1917 pour fabriquer de gaz
moutarde : une arme chimique ! Son nom vient de son odeur qui ressemble à celle de la moutarde. On
l’appelle aussi « Ypérite » en référence à la ville belge d’Ypres, où il fut employé pour la première fois cette
année par les Allemands. Ses effets sont mortels avec de graves brûlures aux yeux, sur la peau, aux
poumons et les masques sont très peu efficaces contre lui…
Salut les planqués ! La situation est très tendue au front car en plus des mutineries des
soldats, les grèves se multiplient à l’arrière.

Eugène, votre journaliste-reporter de passage à Paris pendant le défilé des ouvrières du


textile en grève en mai 1917. Elles sont surnommées les « midinettes ».

Bonjour l’équipe ! Le gouvernement nous demande de contribuer à l’effort de guerre avec


un article sur les petites difficultés de ravitaillement pour certaines denrées pendant cet été
1918… Evidemment, il est attendu de vous de petits efforts pour trier les informations
pertinentes si vous voyez ce que je veux dire :

1- Le manque de terre cultivées depuis le début de la guerre car plusieurs millions


d’hommes sont partis au front combattre pour une guerre rapide qui se traîne…
2- L’importation par le gouvernement de millions de tonnes de céréales depuis 1917.
3- Les restrictions, les réquisitions et les produits de substitution à l’arrière.
4- La lutte contre l’inflation avec ces fichus prix qui ont été multipliés par deux depuis le
début de la guerre.
5- Le rationnement depuis 1917 pour le pain et la farine avec les cartes et les tiquets.

Ps : D’ailleurs Ida a encore perdu la sienne, quelqu’un peut lui rapporter ? Dépêchez-vous d’utiliser les
vôtres, des rumeurs parlent d’une diminution de la ration quotidienne à seulement 50 grammes dans
quelques jours compte tenu de la situation...

Maurice Baragouin, votre directeur d’édition ; 20 juillet 1918.


Vous trouverez ci-dessous les témoignages des civils et de leur quotidien chamboulé
par la guerre.

Adèle, votre photographe et reporter de l’arrière en mai 1918.

Mme Rémy d’Epinal en Alsace : « Un zeppelin est venu, tous les canons tiraient
de tous les côtés, il jetait sur Epinal des bombes incendiaires, le cul était tout rouge, il y a
de gros dégâts […]. J’ai été chez Léon hier, ils sont esquintés, ils passent maintenant
régulièrement leurs nuits dans la cave. Voilà plusieurs nuits que les bombes viennent sur
Epinal […], la pauvre ville est fortement endommagée […] les gens quittent la ville, c’est
un exode vers Darnieulles. »

M. Garnier d’Arcueil au sud de Paris : « Note : Mesures à prendre en prévision


des raids d’avions pendant la durée des exercices scolaires. En cas d’incursions aériennes,
notre école où sont réunis plus de 300 enfants offre un abri très insuffisant. La
Municipalité peut-elle offrir plus sur dans le voisinage de l’Ecole où les élèves seraient
conduits à la première alerte ? Dans l’affirmative, il y a lieu d’en aviser la Direction de
l’Ecole, en indiquant le nombre d’enfants qui pourraient y être reçus. »

Soldats français posant avec des Alsaciennes lors du défilé victorieux du général
Pétain. Frantz Adam, photographe ; 23 novembre 1918.

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