Vous êtes sur la page 1sur 5

GUERRE ISRAËL-HAMAS DE 2023

La guerre Israël-Hamas de 2023 est déclenchée le 7 octobre 2023 par une série d'attaques
du Hamas contre Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza, appelée opération Déluge
d'al-Aqsa (en arabe : ‫ ; عملية طوفان األقصى‬Amaliyyat Ṭūfān al-Aqṣā). Ces agressions terroristes à
grande échelle, lancées sur le territoire d'Israël par le Hamas appuyé par le Jihad islamique
palestinien (JIP), le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front
démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), sont les plus meurtrières depuis
la création d'Israël en 1948, avec plus de 1 300 morts, en majorité des civils, « Jamais autant
de Juifs n'ont été tués en une seule journée depuis la Shoah »18,19, et le nombre de morts en trois
jours dépasse celui constaté depuis 2003 pour l'État hébreu.
CONTEXTE
En 2005, après 38 ans d'occupation, Israël retire ses troupes d'occupation et ses colonies de
peuplement de l'enclave palestinienne de la bande de Gaza. Deux ans plus tard, le Hamas,
vainqueur des élections législatives de 2006, y prend le pouvoir à la suite d'un conflit
sanglant avec le Fatah et y instaure sa dictature22. En réaction, Israël met en place un blocus de
l'enclave23,24. Au nom de sa propre sécurité, l'Egypte met également en place un blocus25.
L'opération Plomb durci menée, en 2008, par l'armée israélienne contre le Hamas fait 1400
morts palestiniens, des civils pour la plupart, et treize Israéliens23,24. Par la suite, dans un
rapport, l'ONU fait état de crimes de guerre commis par Israël23. De son côté, Amnesty
International accuse les deux belligérants d'atrocités criminelles26.
En mars 2011, l'État hébreu active le Dôme de fer, un système de défense conçu pour détruire
les roquettes Qassam lancées depuis Gaza par le Hamas23. En novembre 2012, plus de 170
Palestiniens, dont une centaine de civils, et six Israéliens, dont quatre civils, sont tués au cours
de l'opération Pilier de défense. Deux ans plus tard, l'offensive militaire Bordure
protectrice fait plus de 2 250 victimes palestiniennes, des civils pour la plupart, et 74
israéliennes, majoritairement des militaires23,24,26. Selon l'ONU, les bombardements israéliens
ont endommagé près de 55 000 maisons26.
Du 30 mars à la fin du mois de décembre 2018, des Palestiniens se rassemblent aux abords de
la frontière séparant Gaza d'Israël pour le droit au retour et obtenir la disparition de la frontière.
Lorsque les manifestations cessent, le bilan est de 189 morts et plus de 6 000 blessés côté
palestinien23. En mai 2021, la mosquée al-Aqsa, située à Jérusalem, est le théâtre d'un
affrontement entre des Palestiniens et des policiers israéliens, aboutissement de plusieurs
semaines de tension croissante. Aux tirs de roquettes du Hamas, Israël répond par
des bombardements aériens de la bande de Gaza. Le conflit armé, d'une durée d'onze jours,
cause la mort de 244 personnes dont 232 Palestiniens23,24,26.
Le 13 mai 2023, après cinq jours de confrontation militaire, une médiation égyptienne conduit
à une trêve entre le Jihad islamique palestinien et l'État hébreu27..
Selon les analystes, ce conflit peut être considéré comme la cinquième18 ou la onzième guerre
israélo-arabe en trois quarts de siècle36.
DEROULEMENT
Le Hamas lance une attaque-surprise contre Israël, qu'il dénomme Déluge d'Al-Aqsa,
vers 6 h du matin (heure locale), le samedi 7 octobre 2023, lors du Shabbat, durant la fête
juive de Sim'hat Torah et au lendemain de la fête de Souccot et de la commémoration de
la guerre du Kippour qui avait été lancée le 6 octobre 1973, là aussi, par une attaque-surprise,
le jour de la fête de Yom Kippour37,38.
L'attaque du Hamas débute avec plusieurs milliers de tirs de roquettes Qassam et d'obus sur le
territoire israélien, allant de Dimona au Sud jusqu'à Wadi Ara au Nord et à Jérusalem à l'Est du
pays39,40. Couverts par ces tirs nourris, simultanément, plus de 2
41,42 43
500 paramilitaires palestiniens du Hamas, masqués et vêtus de noir , pénètrent la barrière
entre Israël et Gaza à l'aide de bulldozers et s'infiltrent au Sud du pays. Après avoir franchi
différents obstacles, les activistes du Hamas, équipés notamment d'armes légères et lourdes, de
roquettes antichar, de grenades, de radios, de cartes, de drones d'attaque, s'en prennent à huit
postes de l'armée de défense israélienne, où ils détruisent les moyens de communication et
d'observation afin de perturber le contrôle et le commandement de Tsahal sur le secteur44.
Ce matin-là, les brigades Izz al-Din al-Qassam massacrent des civils israéliens et incendient
des maisons dans les kibboutz de Nir Oz51, Be'eri, Kfar Aza et Netiv HaAsara ; d'autres
victimes d'âges divers sont prises en otages dans ces différents lieux56,50. Deux cent civils dont
des bébés sont tués au kibboutz de Kfar Aza57, certains enfermés dans leur pièce de sécurité,
selon plusieurs sources certains étant brûlés vifs ou décapités58,59,60. Dans le massacre du
kibboutz Be'eri, 108 personnes perdent la vie et 15 autres dans celui de Netiv HaAsara61,62. Des
otages sont également enlevés à bord de motos ou camionnettes à Ofakim, tandis que des
maisons de la ville de Sderot sont incendiées. Après cette première journée d'agressions, un
porte-parole militaire israélien déclare que les militants de Gaza sont entrés en Israël par au
moins sept endroits78 pour envahir quatre petites communautés rurales israéliennes, la ville
frontalière de Sdérot et deux bases militaires depuis la terre et la mer79.
Le 8 octobre et malgré la protection du Dôme de fer, une roquette palestinienne frappe le centre
médical Barzilaï (en) à Ashkelon et 100 autres sont encore lancées sur la ville israélienne de
Sderot78,82,83.
Des combats ont lieu dans la région israélienne proche de la bande de Gaza, sur la plage
de Zikim où la marine israélienne repousse trois navires et un tracteur essayant de franchir
la barrière entre Israël et Gaza84. À Sdérot, un commissariat de police est pris par des
combattants palestiniens puis détruit. D'autres combats ont lieu dans les petites villes d'Ofaqim
et de Netivot64, dans les villages ou kibboutzim de Nahal Oz, Magen, Be'eri, kibboutz de
1 200 habitants resté pendant dix-sept heures sous le contrôle des terroristes du Hamas64 et Kfar
Aza85.
Le 9 octobre, le Hamas tire à nouveau sur Jérusalem et Tel Aviv, et une roquette atterrit près
d'un terminal de l'aéroport Ben Gourion86. Le lendemain, des roquettes sont lancées sur Tel
Aviv et Ashkelon87, également le 11 octobre, ce qui oblige le ministre britannique des Affaires
étrangères, James Cleverly, en visite dans la ville d'Ofakim (près de Beer-Sheva), à se mettre à
l'abri88.
RIPOSTE ISRAEL
Quelques heures après l'attaque, Israël déclenche une contre-attaque militaire :
l'opération Épées de fer. Tsahal bombarde la bande de Gaza et des milliers de réservistes sont
mobilisés98. Des combats au sol s'engagent entre Tsahal et les combattants du Hamas, pour la
reprise de certains points du territoire israélien, comme le commissariat de Sdérot99,100. Les
bombardements israéliens sur la bande de Gaza du 8 octobre 2023 visent selon les autorités
palestiniennes de nombreuses infrastructures, comme des écoles, mosquées, hôpitaux ainsi que
des quartiers résidentiels, identifiées par Israël comme « cibles terroristes »101,102. Le Hamas,
qui détient 200 à 250 otages76 dont des enfants, des personnes âgées et des jeunes capturés lors
du festival Nova de musique de Réïm, menace qu'il commencera à les tuer à chaque attaque
israélienne sans avertissement sur des civils dans la bande de Gaza103. Le 9 octobre 2023, Yoav
Galant, ministre de la Défense d'Israël, annonce un « siège complet » de la bande de Gaza où
vivent 2,3 millions de Palestiniens, avec la suppression de l'approvisionnement, de l'eau
potableNotes 1, du gaz et de l'électricité104. Yoav Galant justifie ce blocage en indiquant : « Nous
combattons des animaux et nous agissons en conséquence105. ». Le ministère de la Défense
annonce la mobilisation de 300 000 réservistes de l'armée. L'Organisation des Nations
unies considère que le « siège complet » de la bande de Gaza est prohibé par le droit
international humanitaire et s'y oppose106, tout comme l'Union européenne107.
Le 12 octobre 2023, le chargé d'affaires israélien en France annonce sur France Inter que le
commencement d'une opération terrestre dans la bande de Gaza est imminente108.
Le même jour, Israël avertit qu'il n'y aurait pas d'exception humanitaire à son blocus de la bande
de Gaza tant que tous les otages n'auraient pas été libérés109.
Le 13 octobre 2023, Tsahal lance un ultimatum aux 1,1 million de civils gazaouis vivant au
nord du Wadi Gaza, leur demandant d'évacuer la zone pour le sud de la bande de Gaza, sous 24
heures, au risque d'être considérés comme des « gens du Hamas » lors d'une future intervention
au sol110,111. Le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric,
estime « impossible qu'un tel déplacement de population ait lieu sans provoquer des
conséquences humanitaires dévastatrices »112. Le Hamas demande à la population de rester sur
place pour éviter une seconde nakba113. Le Croissant-Rouge palestinien rejette également
l'ultimatum : « Malgré les menaces de bombardement de l'occupation ; La décision est prise.
Nous ne sommes pas partis et ne partirons pas. Nos ambulanciers continueront à assurer leurs
missions humanitaires jusqu'au dernier moment. Nous ne laisserons pas les gens seuls face à la
mort. »114. Le 13 octobre, un convoi humanitaire de civils gazaouis ayant accepté l'ordre
d'évacuation est atteint par une explosion sur l'itinéraire d'évacuation tracé par Tsahal, cela à
17h30 locales selon la BBC115 alors que le couloir n'était ouvert qu'entre 10 heures et 16 heures
locales116 ; au moins 70 personnes sont tuées et 200 autres blessées 117,118, sans que la
responsabilité de l'un des deux belligérants soit clairement établie, entre la possibilité d'une
frappe de l'aviation israélienne d'une part ou d'une explosion d'une voiture piégée (Hamas) voire
d'une roquette palestinienne défaillante119,120 ; parallèlement, les routes d'évacuation des
Palestiniens « sont bloqués par le Hamas, qui cherche à empêcher les habitants de s’en aller et
à les utiliser comme boucliers humains »121.
Le 17 octobre 2023, une explosion dans la cour extérieure de l'hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza fait
entre 50 et 500 morts, les deux parties s'accusant mutuellement de cette frappe122 mais selon
des experts cités par Al Jazeera, il paraît peu probable que cette explosion soit due à un
bombardement israélien123. Après avoir accusé Israël de cette frappe, la BBC admet qu’il était
« erroné de spéculer » qu’Israël était à l’origine de l’explosion d’un hôpital gazaoui124.
Devant l'émotion des pays arabes, le président américain Joe Biden, qui devait initialement se
rendre en Jordanie, après son passage à Tel-Aviv, pour y rencontrer le roi Abdallah II, le
président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le président égyptien Abdel Fattah al-
Sissi, est contraint d'annuler cette rencontre125.
BILAN HUMAIN
COTE ISRAELIEN
Dans la journée du 9 octobre 2023, le bilan côté israélien monte à 700 morts141. Sur le site
du festival de musique Nova de Réïm attaqué par le Hamas, au moins 260 corps sont
découverts142,143. Plusieurs femmes y ont été violées[réf. nécessaire], certaines exécutées tandis que
d'autres sont emmenées dans la bande de Gaza où elles ont été exhibées avec des saignements
entre les jambes73. Le 11 octobre, le bilan passe à 1 200 morts95.
Sur la chaîne qatarie Al Jazeera, le chef du Hamas et commandant des brigades Izz ad-Din al-
Qassam du groupe terroriste, Salah al-Aruri (en), affirme le 12 octobre que le Hamas n'avait
pas l'intention de provoquer des massacres ni la mort de civils - dont il impute la responsabilité
« à des habitants de Gaza non liés au Hamas », en précisant que les « instructions claires
données par les dirigeants du Hamas à ses combattants étaient de ne pas tuer de femmes et
d'enfants »144, malgré la découverte, selon les responsables israéliens, de plans d'attaque
spécifiques pour chaque village, visant délibérément des femmes et des enfants66.
Les familles de 199 personnes sont informées le 16 octobre par l'armée israélienne que leurs
proches font partie des otages retenus dans la bande de Gaza à la suite de leur enlèvement au
cours de l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre. Il s'agit d'hommes, femmes, enfants,
nourrissons comme vieillards, de diverses nationalités, et pour certaines transportées en motos,
voitures ou camionnettes à Gaza145,146,141. « Environ 70% d'entre eux sont aux mains du Hamas,
le reste sont détenus par le Jihad islamique et des petites factions affiliées à Daech et Al-
Qaïda »121,76.
Dans un premier temps, le Hamas et le Jihad islamique palestinien annoncent avoir pris
respectivement cent et trente otages pour les échanger ultérieurement contre des prisonniers
palestiniens d'Israël129,147. Le 9 octobre, le Hamas menace d'exécuter des otages en cas de
bombardements sans préavis sur Gaza :
Mais trois jours plus tard, son porte-parole affirme que « Le Hamas ne peut pas exécuter de
captifs et de prisonniers car nous opérons dans le cadre du droit international »144. Dix jours
plus tard, le porte-parole de la branche militaire du Hamas (les brigades Izz al-Din al-
Qassam), Abou Obeida, précise que les otages étrangers sont « leurs invités »76.
Le 8 octobre, l'autorité sanitaire dénombre 2 156 blessés admis dans les hôpitaux israéliens149 ;
le 11 octobre, le nombre des blessés s'élève à 2 70095 et le lendemain à 3 391 blessés65.
La population israélienne s'élève à environ 9,6 millions d'habitants de toute origine ou
obédience150. L'armée israélienne déclare la perte d'au moins 169 soldats israéliens dans les
combats contre le Hamas95. Avec plus de neuf cents morts, en majorité des civils, c'est l'attaque
la plus meurtrière sur Israël en 75 ans : le nombre de morts en trois jours dépasse celui des vingt
dernières années pour l'État hébreu151,
COTE PALESTINIEN
Bande de Gaza
Le 8 octobre 2023, à la suite des frappes aériennes israéliennes, le ministère palestinien de la
Santé mentionne plus de 400 morts en 24 heures, dont 20 enfants, et près de 2 000 blessés. Pour
sa part, le Hamas annonce la mort de quatre civils israéliens capturés samedi, ainsi que de leurs
ravisseurs lors d'une frappe israélienne sur la bande de Gaza153. Le 9 octobre, le bilan est de 493
morts dont 91 enfants et 2 751 blessés154. Il passe à 687 morts le 10 octobre155 puis à « au moins
1 055 martyrs et 5 184 blessés », selon le même ministère palestinien de la santé95.
Le 11 octobre, l'armée israélienne affirme avoir dénombré « environ 1 500 corps » de
combattants du Hamas sur le territoire d'Israël156.
Selon l'Organisation des Nations unies, plus de 123 538 Palestiniens ont été déplacés dans la
bande de Gaza pour s'éloigner des zones bombardées par Israël157.
Depuis le 7 octobre, cinq reporters palestiniens ont été tués par une frappe israélienne sur un
immeuble qui hébergeait plusieurs médias, selon la Fédération internationale des
journalistes (FIJ) et l’association Reporters sans frontières (RSF). De son côté, la Croix-
Rouge a annoncé le 11 octobre, que 5 membres du réseau de la Fédération internationale des
Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) ont été tués au cours du conflit entre
le Hamas et Israël lorsque des ambulances ont été touchées par des raids israéliens158.
Cisjordanie
Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, 11 Palestiniens sont morts, en deux
jours, lors d'affrontements avec les soldats israéliens en Cisjordanie depuis le 7 octobre135.
Victimes étrangères
Selon un bilan du 9 octobre 2023, une quarantaine d’étrangers sont morts dans les opérations
menées par les combattants du Hamas contre Israël159. Les jours passant, le nombre de morts
dépasse la centaine.

NEGOCIATIONS
Alors qu'Israël et le Hamas annoncent, après trois jours de conflit, refuser de négocier, le Qatar,
selon Reuters, mène des discussions avec le Hamas pour tenter de faire libérer les enfants et les
femmes, otages dans la bande de Gaza, en échange de 36 femmes et enfants palestiniens
emprisonnés en Israël194,195.
D'autres responsables politiques dont des Turcs prennent part aux négociations. Des
Américains, envoyés spéciaux pour les otages, se rendent en Israël pour identifier précisément
leurs ressortissants détenus et participer aux négociations196.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tente d'œuvrer également à la libération des
otages pris en Israël par le Hamas197,198.

Vous aimerez peut-être aussi