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Accidents vasculaires cérébraux


chez la femme
M. Arnold, M.-G. Bousser

Les accidents vasculaires cérébraux constituent un problème majeur de santé publique, en particulier
chez la femme, puisqu’en dépit d’une incidence moindre que chez l’homme, la prévalence et la fréquence
des institutionnalisations, des démences vasculaires et des décès sont plus élevées chez la femme en
raison de sa plus grande longévité. La prévention, la prise en charge et le traitement des accidents
vasculaires cérébraux diffèrent peu selon le sexe mais, chez la femme par rapport à l’homme, l’aspirine est
plus efficace en prévention primaire des infarctus cérébraux, le rapport bénéfice/risque de la chirurgie
carotide est moins favorable, la prise en charge est moins satisfaisante à la phase aiguë, mais la
thrombolyse est plus efficace. Chez la femme jeune, deux facteurs de risque sont particulièrement
fréquents : la migraine et la prise de contraceptifs oraux, mais ils ne confèrent qu’un risque absolu faible
cependant potentialisé par les autres facteurs de risque vasculaires, notamment le tabac. Le post-partum
reste une période à risque vasculaire et l’éclampsie demeure la première cause d’accidents vasculaires
cérébraux durant la grossesse. L’hormonothérapie substitutive de la ménopause par voie orale est
associée à une augmentation du risque d’infarctus cérébral. La voie transdermique est préférable en
raison d’un moindre risque thromboembolique veineux. Les constatations effectuées chez l’animal et in
vitro ne permettent pas actuellement d’expliquer les données humaines.
© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Accident vasculaire cérébral ; Contraceptifs oraux ; Traitement hormonal substitutif ; Migraine ;
Grossesse

Plan ¶ Accident vasculaire cérébral chez la femme après


la ménopause 8
¶ Introduction 1 Hormonothérapie substitutive de la ménopause 8
Hystérectomie 10
¶ Épidémiologie 2
Incidence 2 ¶ Œstrogènes et risque vasculaire cérébral : mécanisme 10
Mortalité 2
Prévalence et institutionnalisation 2
Accident vasculaire cérébral chez la femme : épidémie de demain 2 ■ Introduction
Répartition des types d’accidents vasculaires cérébraux 2
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont la première
¶ Prévention 3 cause de handicap acquis chez l’adulte et la troisième cause de
Hypertension artérielle 3 décès après l’infarctus du myocarde et les cancers [1] . Ils
Diabète 3 représentent une cause majeure de dépression chez le patient et
Cholestérol 3 dans son entourage et la deuxième cause de démence, les
Tabac 3 démences vasculaires étant presque aussi fréquentes que la
Alcool 3 maladie d’Alzheimer et souvent intriquées avec elle. Les AVC
Sédentarité 3 constituent donc un problème considérable de santé publique
Alimentation 3 avec chaque année environ 120 000 nouveaux cas en France.
Traitements antithrombotiques 4 Toutefois, à l’instar des accidents coronaires, ils sont considérés
Chirurgie des sténoses carotides 4 comme une pathologie touchant essentiellement le sexe mascu-
¶ Prise en charge et pronostic de l’accident vasculaire cérébral lin [2] . Il est ainsi frappant de constater que les premières
à la phase aiguë 4 grandes études de prévention primaire effectuées avec l’aspirine
Unités neurovasculaires et mesures générales 4 ont été conduites exclusivement chez l’homme [3, 4] et qu’il a
Antithrombotiques et thrombolyse 5 fallu attendre 2005 pour voir enfin paraître une première grande
Pronostic 5
étude de l’aspirine chez la femme [5].
Plusieurs raisons doivent cependant inciter à s’intéresser
¶ Accident vasculaire cérébral chez la femme de moins spécifiquement aux AVC chez la femme :
de 50 ans 5 • les données épidémiologiques indiquent que le fardeau que
Causes et facteurs de risque à prépondérance féminine 5 représentent les AVC est plus lourd chez la femme que chez
Causes et facteurs de risque spécifiques 6 l’homme ;

Neurologie 1
17-046-R-20 ¶ Accidents vasculaires cérébraux chez la femme

• il existe des différences liées au sexe dans la prise en charge est sous-estimé car chez la femme après 80 ans, les démences
et les réponses aux traitements, tant en matière de prévention vasculaires sont la première cause de démence mais le diagnos-
qu’à la phase aiguë ; tic est parfois porté de maladie d’Alzheimer ou de démence
• le risque d’AVC est influencé par des conditions spécifiques à mixte.
la femme telles que la grossesse, les contraceptifs oraux ou
l’hormonothérapie substitutive de la ménopause (HTSM) ;
• certaines étiologies ou certains facteurs de risque connaissent
une prépondérance féminine et peuvent justifier des mesures Accident vasculaire cérébral
préventives spécifiques ; chez la femme : épidémie de demain
• il existe de nombreux travaux expérimentaux consacrés aux
relations entre hormones féminines et physiopathologie des Ainsi actuellement, l’AVC tue plus de femmes que d’hommes,
AVC. laisse des séquelles dévastatrices chez plus de femmes que
d’hommes, et constitue une cause de démence chez plus de
femmes que d’hommes. Cette tendance ira vraisemblablement
■ Épidémiologie en s’aggravant en raison du vieillissement de la population,
notamment dans les pays industrialisés, qui laisse présager une
augmentation importante d’incidence et de prévalence de l’AVC
Incidence surtout chez la femme dont l’espérance de vie en 2020 est
estimée à près de 90 ans en Europe et aux États-Unis [18]. Il a
Les études épidémiologiques montrent une incidence d’AVC
ainsi été calculé en Hollande que l’incidence des AVC passerait
globalement deux fois plus élevée chez l’homme que chez la
d’ici 2020 de 2,5 à 2,8/1 000 chez la femme (augmentation de
femme dans tous les pays [6, 7]. Ainsi dans l’étude de l’Organi-
12 %) et la prévalence de 7,2 à 8,9/1 000 (augmentation de
sation mondiale de la santé (OMS) portant sur une population
24 %) [19] . Ces chiffres soulèvent un problème majeur de
de 2,9 millions de sujets dans 27 pays, l’incidence des AVC pour
société : celui de la prise en charge des personnes âgées, en
la tranche d’âge des 35 à 64 ans était chez la femme de 0,61 à
particulier celui des femmes très âgées, vivant le plus souvent
2,94 /1 000 et chez l’homme de 1,41 à 3,44/1 000. L’étude de
seules et restant handicapées ou démentes après un ou plusieurs
Framingham a montré le même type de répartition selon le sexe
AVC.
dans presque toutes les catégories d’âge [8] (Tableau 1), avec chez
la femme comme chez l’homme un doublement de l’incidence
par tranche de 10 ans d’âge. L’incidence des AVC chez la femme
jeune est donc très faible, comprise, selon les études, entre Répartition des types d’accidents vasculaires
0,03 et 0,09 pour 1 000/an [9, 10].
cérébraux
Mortalité Les accidents ischémiques cérébraux représentent environ
80 % de l’ensemble des AVC chez les Caucasiens, les hémorra-
Le taux de mortalité par AVC diffère selon les pays avec une gies cérébrales et méningées environ 20 % dans les deux sexes.
fourchette de 20 à 249/100 000 habitants par an, l’Europe de Chez les sujets de moins de 45 ans, la fréquence des hémorra-
l’Est ayant un taux de mortalité particulièrement élevé [11, 12]. gies atteint environ 30 % et les hémorragies sous-
De nombreux facteurs interviennent dans le taux de mortalité arachnoïdiennes sont un peu plus fréquentes chez la femme.
par AVC, notamment l’incidence, la mortalité à la phase aiguë, Les causes des infarctus cérébraux sont très nombreuses,
le type d’AVC, la mortalité étant plus élevée dans les hémorra- dominées par l’athérosclérose, les embolies d’origine cardiaque
gies cérébrales que dans les infarctus cérébraux. La mortalité par et les maladies des petites artères cérébrales qui représentent
AVC augmente avec l’âge et plus de femmes que d’hommes chacune environ 20 % des étiologies [20]. Seul un faible pour-
meurent d’AVC (respectivement une sur six et un sur 11) centage d’infarctus cérébraux a une autre origine comme par
compte tenu de la plus grande longévité des femmes [1]. Ainsi, exemple une dissection des artères cervicales, une hémopathie,
aux États-Unis, 40 000 femmes de plus que d’hommes meurent une vascularite, ou une thrombose veineuse cérébrale. En
chaque année d’AVC [13]. Alors que les femmes redoutent de revanche, il existe 20 à 40 % des AVC dont la cause est indé-
mourir de cancer du sein, actuellement, on estime qu’une terminée, ce pourcentage variant selon les modalités de sélec-
femme sur six meurt d’AVC et une sur 25 de cancer du sein [14, tion des patients et surtout les critères diagnostiques utilisés. Il
15].
n’existe pas de différence majeure selon le sexe dans la réparti-
tion des grandes causes d’infarctus cérébraux mais néanmoins,
Prévalence et institutionnalisation les accidents liés à l’athérosclérose sont plus fréquents chez
l’homme que chez la femme avant 60 ans et inversement, les
Bien que l’incidence des AVC soit plus élevée chez l’homme, femmes sont plus à risque d’accidents thromboemboliques en
leur prévalence est plus élevée chez la femme en raison de leur présence d’une fibrillation auriculaire (FA) ; ainsi dans la FA, le
plus grande longévité. Ainsi aux États-Unis, la prévalence risque annuel d’accidents emboliques est de 3,5 % chez la
globale des AVC est estimée à 5,4 millions de cas dont 3 mil- femme contre 1,8 % chez l’homme [21] . Il n’existe pas de
lions chez la femme et 2,4 millions chez l’homme [13, 14] . différence connue selon le sexe concernant les maladies des
Compte tenu de cette prévalence plus élevée chez la femme, petites artères cérébrales. En ce qui concerne les variétés plus
plus de femmes que d’hommes sont handicapées du fait d’un rares, il existe une légère prépondérance féminine pour les
AVC [16] et les AVC constituent la première cause d’admission thromboses veineuses cérébrales, et masculine pour les dissec-
dans les structures de suite après 65 ans, environ trois quarts des tions traumatiques des artères cervicales. La prépondérance
sujets étant des femmes [16, 17]. Il est vraisemblable que le taux féminine importante de certaines autres causes sera envisagée
d’institutionnalisation lié aux AVC, notamment chez la femme, plus loin.

Tableau 1.
Incidence des accidents vasculaires cérébraux (AVC) par catégories d’âge (étude Framingham) [8].

Tranches d’âge (ans) 35-44 45-54 55-64 65-74 75-84 85-94


Femmes (taux/1 000/an) 0,44 0,99 2,6 6,12 13,46 24,34
Hommes (taux/1 000/an) 0,4 1,79 3,5 8,43 16,17 Pas de données

2 Neurologie
Accidents vasculaires cérébraux chez la femme ¶ 17-046-R-20

■ Prévention statines diminuaient la fréquence des événements cardiaques et


des AVC chez les hommes et chez les femmes [32-34]. De la
même façon, l’étude britannique HPS qui a suivi 20 536 patients
Pour tenter d’enrayer cette épidémie d’AVC chez la femme,
dont 5 082 femmes à haut risque cardiovasculaire pendant
des efforts majeurs de prévention doivent être réalisés. Or, il a
5 ans a montré une diminution sous simvastatine de la morbi-
été montré que beaucoup de femmes ne considéraient pas l’AVC
dité coronaire et du risque d’infarctus cérébral dans les deux
comme un sujet de préoccupation majeure pour leur santé et
sexes [35].
que leur connaissance en matière d’AVC était tout à fait
insuffisante [22]. Dans les deux sexes, la prévention des AVC
repose en premier lieu sur le dépistage et le traitement des Tabac
facteurs de risque vasculaire, y compris les modifications du
mode de vie, et sur l’utilisation des antithrombotiques, schéma- Le tabagisme est un facteur de risque indépendant, majeur et
tiquement les antiplaquettaires dans la prévention des accidents modifiable d’AVC (essentiellement des infarctus cérébraux) et
liés à l’athérosclérose et aux maladies des petites artères, et les l’on estime à 10 % la proportion d’AVC qui lui est directement
anticoagulants dans la prévention des embolies d’origine et exclusivement imputable. Le risque relatif global est d’envi-
cardiaque. À ce traitement de base qui s’applique à tous les ron 1,5 [36], pratiquement identique chez la femme (1,6) et chez
patients, vient s’ajouter, chez certains d’entre eux, la chirurgie l’homme (1,4) [37]. L’impact est d’autant plus important que le
carotidienne. En ce qui concerne les facteurs de risque vasculai- sujet est jeune avec un risque relatif de 3 avant 55 ans. Ainsi,
res, peu de différences importantes selon le sexe ont été dans une étude britannique récente, le risque d’infarctus
observées, que ce soit quant au risque d’AVC qu’ils comportent cérébral chez les fumeuses comparé aux non fumeuses était de
ou quant au bénéfice de leur traitement. 3,29 chez les femmes de moins de 50 ans [38].
Des résultats divergents ont été observés concernant le
tabagisme passif chez les épouses non-fumeuses de sujets
Hypertension artérielle fumeurs : risque augmenté dans une étude australienne [39], non
augmenté dans une étude américaine [40]. Des facteurs associés
L’hypertension artérielle est le plus important et le plus
sont susceptibles de jouer un rôle, tels que la mutation du
fréquent des facteurs de risque d’AVC chez les femmes comme
facteur V Leiden [41].
chez les hommes. Le risque augmente d’environ 40 % pour une
Plusieurs études ont montré que l’arrêt du tabac diminuait
augmentation de 5 mm de mercure sur la diastolique et de
significativement le risque d’AVC mais que cette diminution se
10 mm de mercure sur la systolique. Toutes les études de
faisait en un temps d’autant plus long que la quantité totale de
prévention primaire ont prouvé que l’abaissement de la pression
tabac fumé (nombre de paquets/années) était importante. Les
artérielle diminuait dans les mêmes proportions le risque d’AVC,
programmes de prévention sont donc essentiels à développer,
quels que soient le sexe et l’âge. Si l’impact du traitement de
en particulier chez la femme puisque, à l’échelle planétaire, le
l’hypertension artérielle systolique des sujets âgés a été bien
tabagisme féminin est en pleine expansion.
démontré [23], des études anciennes avaient cependant suggéré
que le bénéfice obtenu était moins important chez la femme
que chez l’homme mais ceci n’a pas été confirmé par les méta- Alcool
analyses [24] . En prévention secondaire, une étude récente
effectuée chez des patients ayant eu un AVC ischémique ou Les relations entre consommation d’alcool et risque d’AVC
hémorragique a montré le bénéfice de l’abaissement de la sont complexes. Il ne fait aucun doute que l’alcool à forte dose
pression artérielle, même chez les patients normotendus [25], la (supérieure à 60 g/j d’alcool) augmente le risque de toutes les
prévention maximale étant obtenue pour une pression artérielle variétés d’AVC : hémorragies cérébrales, infarctus cérébraux,
de 115/75. De la même façon, la pression artérielle optimale hémorragies sous-arachnoïdiennes. En revanche, une consom-
d’après l’étude Framingham est inférieure à 120/80 dans les mation faible (inférieure à 12 g/j) entraîne une réduction du
deux sexes. risque d’AVC d’environ 20 % par rapport aux sujets qui ne
consomment pas du tout d’alcool [42]. La quantité d’alcool
au-delà de laquelle le risque d’AVC augmente est deux fois plus
Diabète élevée chez l’homme que chez la femme : l’équivalent de deux
verres de vin par jour chez l’homme contre 1 verre chez la
Les AVC constituent la deuxième cause de mortalité chez les
femme.
diabétiques après les maladies cardiaques. Le rôle du diabète
comme facteur de risque vasculaire cérébral est bien établi avec
un risque relatif entre 1,4 et 3 et l’étude Framingham a montré Sédentarité
un risque légèrement plus élevé chez la femme (1,7) que chez
l’homme (1,4) [26]. Un excès de mortalité à la phase aiguë de La sédentarité est un facteur de risque bien établi des AVC
l’AVC chez le patient diabétique a été observé et il est plus dans les deux sexes mais les premières études portant sur l’effet
important chez la femme que chez l’homme [27]. En ce qui bénéfique de l’exercice physique régulier telles que celle de
concerne le traitement, de grandes études randomisées ont Framingham n’avaient montré un bénéfice que chez
montré que le risque d’AVC était significativement diminué, l’homme [43]. Depuis lors, d’autres études ont montré que le
sans différence selon le sexe, par la prise en charge intensive, bénéfice s’étendait aussi à la femme [44, 45]. Ainsi, dans une
d’une part du diabète lui-même, d’autre part des autres facteurs étude américaine effectuée chez des femmes âgées de 40 à
de risque [28]. 65 ans, une activité physique régulière modérée, comme par
exemple une demi-heure de marche par jour, a diminué signi-
ficativement le risque d’infarctus cérébral indépendamment de
Cholestérol tous les autres facteurs avec un bénéfice proportionnel à la
dépense énergétique (metabolic task equivalents) ; la réduction de
Les premières études évaluant l’impact des statines en
risque atteignait 34 % dans le groupe dont l’activité physique
prévention cardiovasculaire primaire n’avaient pas inclus assez
avait la dépense énergétique la plus élevée [45].
de femmes pour démontrer un bénéfice [29, 30]. Pour les mêmes
raisons, une méta-analyse récente n’a pas mis en évidence de
bénéfice significatif des médicaments hypolipémiants en Alimentation
prévention primaire des événements cardiovasculaires et de la
mortalité vasculaire chez la femme [31]. En prévention secon- Une alimentation riche en fruits et légumes est associée à une
daire, plusieurs études comme 4 S, LIPID, CARE, effectuées chez diminution du risque d’infarctus cérébral avec un risque relatif
des patients ayant une maladie coronaire, ont montré que les de 0,74 chez la femme et 0,61 chez l’homme dans une étude

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américaine menée sur 75 596 femmes et 36 683 hommes [46]. chez la femme. Pour les sténoses comprises entre 50 et 70 %, le
Selon une autre étude, une consommation régulière de poissons bénéfice est démontré chez l’homme mais pas chez la femme.
est associée à une diminution du risque d’infarctus cérébral chez Pour les sténoses asymptomatiques ≥ à 60 %, l’étude améri-
la femme [47]. caine ACAS a montré un bénéfice statistiquement significatif
uniquement chez l’homme (réduction de risque de 66 %
contrastant avec seulement 17 % chez la femme) [53] . Par
Traitements antithrombotiques ailleurs, le risque chirurgical était 2 fois plus élevé chez la
femme que chez l’homme (respectivement 3,6 % versus 1,7 %).
Anticoagulants oraux En revanche, dans l’étude européenne ACST, le bénéfice de la
chirurgie pour les sténoses carotides asymptomatiques ≥ 70 % à
Toutes les études portant sur les anticoagulants oraux suggè-
l’examen échodoppler était démontré dans les deux sexes [54].
rent qu’ils sont aussi efficaces dans la prévention secondaire des
La méta-analyse de ces deux études [55] ne fait apparaître aucun
infarctus cérébraux liés à une cardiopathie emboligène chez la
bénéfice de la chirurgie dans les sténoses carotides asymptoma-
femme que chez l’homme. Cependant, dans la fibrillation
tiques chez la femme alors que la réduction de risque atteint
auriculaire, l’étude récente ATRIA [21] suggère qu’ils sont même
50 % chez l’homme. La chirurgie des sténoses carotides asymp-
peut-être plus efficaces chez la femme avec une réduction du
tomatiques chez la femme n’a donc que peu d’indications : elle
risque thromboembolique atteignant 60 % contre 40 % chez
ne se discute que si le risque d’infarctus cérébral homolatéral à
l’homme (p = 0,01). Le risque de complication hémorragique
la sténose dépasse 3 à 4 %, en cas par exemple de sténose très
grave, en particulier d’hémorragie cérébrale, est en revanche
serrée (90 %), évolutive, avec un infarctus silencieux en neuro-
identique dans les deux sexes [21].
imagerie, ou avec un retentissement hémodynamique intracrâ-
nien au doppler transcrânien.
Antiplaquettaires En résumé, dans les sténoses athéromateuses de l’origine de
la carotide interne, le bénéfice de l’endartérectomie est plus
Depuis la découverte de l’effet préventif de l’aspirine sur les
important chez l’homme que chez la femme, qu’il s’agisse de
accidents athérothrombotiques, il y a toujours eu des discus-
sténose symptomatique ou asymptomatique. Le bénéfice chez la
sions quant à son efficacité selon le sexe, ce qui n’est pas le cas
femme reste non démontré pour les sténoses symptomatiques
des autres antiplaquettaires tels que la ticlopidine, le clopidogrel
comprises entre 50 et 70 % et pour les sténoses asymptomati-
ou le dipyridamole. En effet, l’étude canadienne CCSG, la
ques. Il semble bien que cette différence selon le sexe soit réelle
première à avoir établi l’efficacité de l’aspirine dans la préven-
et ne s’explique pas uniquement par le plus faible nombre de
tion secondaire des infarctus cérébraux, avait conclu que
femmes recrutées (30 % environ) dans les essais consacrés à la
l’aspirine n’était efficace que chez l’homme [48] . Quelques
chirurgie des sténoses carotides. Ce bénéfice moindre chez la
années plus tard, une étude française montrait en revanche que
femme pourrait relever à la fois d’un risque spontané d’infarctus
l’aspirine était aussi efficace chez la femme que chez l’homme,
cérébral plus faible que chez l’homme et d’un risque chirurgical
ce qui a été amplement confirmé depuis [49, 50].
légèrement plus élevé.
En prévention primaire, la grande étude des 22 071 médecins
De nombreuses études ont été consacrées à l’angioplastie
américains (tous des hommes) avait montré une réduction de
carotide et jusqu’à maintenant, aucune différence significative
risque d’infarctus du myocarde de 44 % sous aspirine (325 mg,
selon le sexe n’a été signalée tant en matière d’efficacité que de
1 jour sur 2) [3] mais pas de diminution du risque d’AVC et
tolérance [56] . De grandes études de phase III comparant
même une élévation non significative du risque d’hémorragie
angioplastie et endartérectomie sont en cours et permettront de
cérébrale. L’autre grande étude de prévention primaire effectuée
savoir si la différence, selon le sexe, observée pour l’endartérec-
en Angleterre avait également concerné des médecins hommes
tomie carotide est également présente pour l’angioplastie.
et avait également montré une réduction du risque d’infarctus
du myocarde mais pas d’infarctus cérébral [4].
Très curieusement, des résultats presque inverses viennent
d’être rapportés chez la femme dans une très grande étude de ■ Prise en charge et pronostic
prévention primaire WHS [5] effectuée chez 39 876 femmes de
plus de 45 ans, en bonne santé, traitées par aspirine 100 mg
de l’accident vasculaire cérébral
1 jour sur deux ou placebo et suivies pendant 10 ans. Il n’a pas à la phase aiguë
été observé, sous aspirine, de diminution du risque d’infarctus
du myocarde, hormis chez les femmes de plus de 65 ans. En Unités neurovasculaires et mesures
revanche, une diminution significative de 19 % a été notée
pour l’ensemble des AVC (p = 0,04) atteignant 24 % pour les générales
infarctus cérébraux (p = 0,09). Il existait aussi une augmentation
L’hospitalisation en urgence dans une unité neurovasculaire
non significative (p = 0,31) des hémorragies cérébrales mais très
(UNV) constitue un facteur favorable essentiel du pronostic des
significative (augmentation de 40 %, p = 0,02) des hémorragies
AVC à la phase aiguë. Ces unités, qui sont encore trop peu
digestives nécessitant une transfusion.
nombreuses en France, permettent de répondre au mieux aux
La méta-analyse de toutes les études de prévention pri-
besoins diagnostiques et thérapeutiques, et leur bénéfice, tant
maire [5] confirme cette curieuse différence d’efficacité de
sur la dépendance que sur la mortalité, a été démontré dans
l’aspirine selon le sexe avec un effet préventif sur l’infarctus du
plusieurs études, avec une réduction de 22 % par rapport à une
myocarde chez l’homme mais pas chez la femme et un effet
hospitalisation en service classique d’après une méta-analyse
préventif sur l’infarctus cérébral chez la femme mais pas chez
récente [57]. Le bénéfice de la prise en charge en UNV existe
l’homme. Cette différence pourrait s’expliquer en partie par les
quels que soient le sexe et l’âge du patient ou le type d’AVC.
différences d’âge de survenue : les accidents cardiaques survien-
Cependant, dans une grande étude canadienne [58], il a été
nent 10 ans plus tôt chez l’homme que chez la femme et la
constaté que les femmes étaient hospitalisées moins souvent en
prévalence est plus élevée chez l’homme pour l’infarctus du
UNV que les hommes mais il semblerait que ceci soit davantage
myocarde mais chez la femme pour l’infarctus cérébral.
lié à l’âge qu’au sexe lui-même. Plusieurs autres études ont
néanmoins montré des différences non liées à l’âge dans la prise
Chirurgie des sténoses carotides en charge des AVC, avec chez la femme, une attente plus
longue en service d’urgence [59] et des explorations étiologiques,
Les grandes études NASCET [51] et ECST [52] ont montré le cardiaques notamment, moins complètes [60]. En revanche, il
bénéfice très important de la chirurgie dans les sténoses n’a pas été signalé de différences notables selon le sexe en ce
carotides symptomatiques ≥ 70 % chez la femme et chez qui concerne les mesures générales à prendre à la phase aiguë
l’homme mais le bénéfice est plus marqué chez l’homme que des AVC : maintien de la liberté des voies aériennes, correction

4 Neurologie
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de l’hyperglycémie, surveillance de la pression artérielle, Tableau 2.


maintien de l’oxygénation et de l’équilibre hydroélectrolytique, Étiologies d’infarctus cérébral plus fréquentes chez la femme que chez
soins cutanés, alimentation suffisante par la voie la plus l’homme.
appropriée, rééducation précoce, etc. Artérite de Takayashu
SICRET syndrome
Antithrombotiques et thrombolyse Dysplasie fibromusculaire
Syndrome des anticorps des antiphospholipides
Aucune différence selon le sexe n’a été rapportée à la phase Lupus érythémateux
aiguë de l’AVC en ce qui concerne l’efficacité de l’aspirine ou
Syndrome de Sneddon
l’utilisation de l’héparine, qu’elle soit à fortes doses ou à doses
Anémies par carence martiale
de prévention des thromboses veineuses et embolies pulmonai-
res. En ce qui concerne la thrombolyse, c’est en 1995 que SICRET : small infarcts of the cochlear, retinal, and encephalic tissue.
l’étude du NINDS [61] a montré l’efficacité du recombinant-tissue-
type plasminogen activator (rt-PA) dans les trois premières heures
de l’infarctus cérébral avec un bénéfice absolu de 13 % sur la caractérisé par la survenue, chez la femme jeune, de petits
probabilité de récupération complète ou quasi complète. Dans infarctus cochléaires, rétiniens, et cérébraux. À ces causes
cette étude, il n’avait pas été noté de différence selon le sexe classiques il convient d’ajouter les anémies ferriprives, fréquen-
mais dans une méta-analyse ultérieure portant sur 2 178 tes chez la femme jeune et souvent liées, soit à des règles trop
patients inclus dans trois études (NINDS, ECASS 2, ATLANTIS), abondantes, soit à des hémorragies sur fibrome. Malgré ces
il a été noté une efficacité plus grande de la thrombolyse chez quelques spécificités, en pratique clinique, le bilan étiologique
la femme que chez l’homme [62], indépendamment de l’âge, des de l’infarctus cérébral chez le sujet jeune est identique quel que
facteurs de risque, de la sévérité du déficit neurologique initial soit le sexe.
ou de la durée des symptômes avant traitement. De même, dans
une étude sur 100 patients ayant un infarctus dans la circula-
tion antérieure et traités par thrombolyse intraveineuse, le taux
Facteurs de risque : migraine
de recanalisation a été plus élevé chez les femmes, avec une Les facteurs de risque traditionnels ont été envisagés plus
amélioration plus fréquente du déficit neurologique dans les haut et ils ne connaissent pas de différence majeure selon le
72 premières heures [63]. Ceci n’a cependant pas été retrouvé sexe. Il n’en est pas de même de la migraine, affection trois fois
dans la grande étude canadienne déjà citée [58]. plus fréquente chez la femme que chez l’homme et dont nous
avons montré [66, 67] qu’elle était un facteur de risque des
Pronostic infarctus cérébraux chez la femme jeune. Depuis lors, de
nombreux travaux ont été consacrés à la migraine en tant que
Certaines études suggèrent un plus mauvais pronostic de facteur de risque d’infarctus cérébral : deux études de cohortes,
l’AVC chez la femme que chez l’homme avec, chez les sujets de neuf études cas-témoins, de nombreuses études en neuro-
moins de 65 ans, une mortalité un peu plus élevée (25 versus imagerie et une méta-analyse [68, 69] . Sur l’ensemble de ces
22 %) [15] et, chez les sujets plus âgés, un risque plus important études, on note, chez les femmes jeunes, une augmentation du
de dépendance et d’institutionnalisation [58, 64] . Il semble risque d’infarctus cérébral avec un risque relatif d’environ 3
toutefois que cette différence de pronostic selon le sexe soit (Tableau 3). Le risque est plus élevé dans la migraine avec aura
moins marquée que pour l’infarctus du myocarde dont le (risque relatif d’environ 6) et il est augmenté par le tabac (risque
pronostic est plus sévère chez la femme que chez l’homme, relatif de 10), les contraceptifs oraux (risque relatif de 14) et par
notamment chez les sujets jeunes [65]. l’association tabagisme + contraceptifs oraux (risque relatif
d’environ 34). Ces données acquises à partir de six études cas-
témoins ont été confirmées dans la grande étude WHS qui a
■ Accident vasculaire cérébral montré, chez les femmes de moins de 55 ans ayant une
migraine avec aura, un risque d’infarctus cérébral accru, avec un
chez la femme de moins de 50 ans risque relatif de 2,25. En revanche, il n’y avait pas d’association
entre la migraine sans aura et le risque d’infarctus cérébral [70].
L’AVC chez la femme jeune est rare, ne représentant que 5 % Les résultats de la récente méta-analyse vont dans le même sens
de l’ensemble des AVC, mais il s’agit d’un groupe crucial car avec un risque relatif d’infarctus cérébral de 2,16 pour la
d’une part, les conséquences d’éventuelles séquelles y sont migraine en général, 2,88 pour la migraine avec aura, 1,56 pour
encore plus importantes et, d’autre part, il s’agit d’un groupe la migraine sans aura et 2,76 chez les femmes de moins de
cible pour la modification des facteurs de risque. Enfin, certai- 45 ans [69].
nes étiologies et certains facteurs de risque sont plus fréquents De nombreuses études de neuro-imagerie, scanner puis
chez la femme jeune et d’autres sont même spécifiques. imagerie par résonance magnétique (IRM), ont été effectuées
chez les migraineux avec des résultats divergents concernant la
fréquence des infarctus cérébraux silencieux. La majorité de ces
Causes et facteurs de risque études montre néanmoins une plus grande fréquence des
à prépondérance féminine hypersignaux de la substance blanche mais, le plus souvent,
sans différence selon le sexe. Une étude récente a cependant
Causes trouvé une plus grande fréquence chez la femme des hypersi-
gnaux de la substance blanche profonde mais pas de la subs-
Parmi les nombreuses étiologies d’AVC chez les sujets jeunes, tance blanche périventriculaire [71]. Bien que la signification de
qu’il s’agisse des malformations vasculaires dans les hémorragies ces hypersignaux reste obscure, ils sont souvent interprétés
cérébrales ou sous-arachnoïdiennes, des embolies d’origine comme témoignant aussi du risque accru d’ischémie cérébrale
cardiaque ou des dissections pour les infarctus cérébraux, il n’y qui existe chez la jeune migraineuse.
a le plus souvent pas de différence majeure selon le sexe. Il En résumé, en dépit de biais toujours possibles, l’augmenta-
existe néanmoins un certain nombre d’affections plus rares, à tion du risque ischémique cérébral observé chez la jeune
prépondérance féminine (Tableau 2), telles que la maladie de migraineuse, souffrant notamment de migraine avec aura, est
Takayashu, la dysplasie fibromusculaire, le syndrome des probablement réelle car elle a été constatée avec une remarqua-
anticorps antiphospholipides, le lupus systémique, le syndrome ble constance et homogénéité dans toutes les études, pourtant
de Sneddon, et le small infarcts of the cochlear, retinal, and effectuées avec des méthodologies différentes, et dans des
encephalic tissue (SICRET) syndrome (ou syndrome de Susac) conditions très variables [68, 69]. Le mécanisme de cette augmen-

Neurologie 5
17-046-R-20 ¶ Accidents vasculaires cérébraux chez la femme

Tableau 3.
Études cas-témoins de la migraine et des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez la femme jeune [68].

Études Patients Diagnostic de migraine Risque d’AVC chez la migraineuse :


OR
Tzourio 1993 [66] 212 avec IC, 15-80 ans Interview directe (neurologue) 4,3 (1,2-6,3) < 45 ans
212 témoins appariés sur âge, sexe et + critère IHS
hypertension
Tzourio 1995 [67] 72 femmes avec IC, 15-44 ans Interview directe (neurologue) 3,0 (1,5-5,8) MA = 6,2 (2,1-18)
173 témoins appariés sur âge + critère IHS
Lidegaard (1995)* 692 avec IC Questionnaire 2,8 (p < 0,001)
591 témoins appariés sur âge et sexe
Carolei (1996)* 308 avec AIT/IC, 15-44 ans Interview directe (neurologue) 3,7 (1,5-9,0) femme < 35 ans MA = 8,6
591 témoins appariés sur âge et sexe critère IHS (1,0-75)
Chang (1999)* 291 femmes avec IC, 20-44 ans Interview directe (neurologue) 3,5 (1,3-9,6) MA = 3,8 (1,2-11,5)
736 témoins appariés sur âge critère IHS MSA = 2,9 (0,6-13,5)
Schwaag (2003)* 160 avec AIT/IC < 46 ans Interview directe (neurologue) 2,68 (1,25-5,75) femme
160 témoins appariés sur âge et sexe critère IHS

* Références in [68]. MA : migraine avec aura ; MSA : migraine sans aura ; IC : infarctus cérébral ; AIT : accident ischémique transitoire. IHS : International Headache Society.

tation de risque reste obscur : un lien causal direct semble peu sous contraceptifs oraux. Les principales caractéristiques de cette
probable puisque la migraine n’est pas plus fréquente dans les augmentation de risque peuvent se résumer de la façon sui-
infarctus cryptogéniques que dans ceux qui ont une cause vante :
connue et qu’il existe une forte interaction avec les risques liés • les fortes doses d’œstrogènes (≥ 50 µg) augmentent tous les
au tabac et à la contraception orale. L’augmentation de risque types d’AVC (infarctus, hémorragies cérébrales, hémorragies
est vraisemblablement multifactorielle, les facteurs incriminés sous-arachnoïdiennes) par un facteur d’environ 4 ;
impliquant la coagulation, le cœur, ou une dysfonction de la • les faibles doses d’œstrogènes doublent le risque d’infarctus
paroi vasculaire sans qu’aucun puisse réellement expliquer cérébral, même après ajustement sur les autres facteurs de
pourquoi l’infarctus cérébral est plus fréquent chez la jeune risque vasculaires ;
femme migraineuse que non migraineuse [68].
• le risque d’infarctus cérébral est accru par la présence des
Malgré l’augmentation du risque relatif, le risque absolu
autres facteurs de risque, le risque relatif atteignant dans une
d’infarctus cérébral chez la jeune femme migraineuse reste
étude [82] 4,4 en association avec le tabac, 4,6 avec l’obésité,
extrêmement faible (18 pour 100 000 par an), ce qui ne justifie
5,3 avec le diabète, 7,6 avec l’hypertension et 10,8 avec
pas la contre-indication, prônée par certains, des œstroproges-
l’hypercholestérolémie. Le risque est également augmenté en
tatifs chez la jeune migraineuse, du moins en l’absence de
migraine avec aura ou d’autre facteur de risque vasculaire. En cas de thrombophilie congénitale, multiplié par 11 chez les
revanche, l’arrêt du tabac et le choix d’une pilule faiblement femmes porteuses d’une mutation du facteur V Leiden, alors
dosée en œstrogènes sont vivement recommandés. En cas de que curieusement, dans la même étude, la mutation de la
migraine avec aura ou d’autres facteurs de risque vasculaires, un prothrombine ne paraît conférer de risque supplémen-
progestatif pur est recommandé, bien qu’il n’y ait pas de taire [85] ;
donnée prouvant l’innocuité des progestatifs en matière de • l’association des œstrogènes et des progestatifs de deuxième
risque thrombotique [72]. et de troisième génération paraît comporter un risque plus
faible [82, 83] ;
• les progestatifs purs ont été étudiés mais ne semblent pas
Causes et facteurs de risque spécifiques augmenter le risque d’infarctus cérébral [74, 79] ;
• le doublement du risque d’infarctus cérébral lié aux œstro-
Contraception orale [73-85] progestatifs à faible teneur en œstrogènes correspond à un
risque absolu faible de quatre infarctus cérébraux additionnels
En l’absence d’étude randomisée, l’analyse de relation entre pour 100 000 femmes par an en l’absence de tabac et
contraceptifs oraux et AVC est parsemée de difficultés métho-
d’hypertension artérielle ;
dologiques liées à un certain nombre de facteurs tels que :
• le risque de thrombose veineuse cérébrale, comme celui de
• le biais de sélection quasi inéluctable dans les études cas-
thrombose veineuse des membres inférieurs, est significative-
témoins et de cohorte ;
ment augmenté avec un risque relatif d’environ 3 par les
• l’utilisation de différents œstrogènes et progestatifs, et à des
doses variées ; contraceptifs œstroprogestatifs et il est accru de façon
• l’emploi de critères variables de définition de l’utilisation des considérable en présence d’une thrombophilie congénitale
contraceptifs : la plupart des études n’utilise que deux quel qu’en soit le type, avec une multiplication du risque par
catégories : consommation présente ou absente, et inclut la environ 30 [86, 87].
consommation passée tantôt avec l’une, tantôt avec l’autre ; En pratique, bien que le risque absolu d’infarctus cérébral et
• prise en compte inconstante des facteurs de risque vasculai- de thrombose veineuse cérébrale lié aux contraceptifs oraux
res : âge, tabac, hypertension, migraine... qui peuvent eux- œstroprogestatifs soit très faible, la plus grande vigilance
mêmes être évolutifs ; s’impose quant aux autres facteurs associés, en particulier le
• classification variable des AVC, certaines études regroupant tabagisme, si fréquent chez la femme jeune. La survenue d’un
tous les AVC, d’autres séparant hémorragies et infarctus et AVC sous contraceptifs oraux, qu’il y ait ou non une autre
très peu détaillant les différents types d’infarctus cérébraux ; cause, oblige à l’arrêt de la contraception œstroprogestative et à
• l’utilisation de populations témoins différentes, par exemple son éventuel remplacement par une autre méthode : le stérilet
en population générale ou bien en milieu hospitalier. est en général contre-indiqué par la prise d’un antithrombotique
En dépit de quelques résultats discordants, la plupart des en prévention secondaire mais le recours aux progestatifs purs
études [73-82] et deux méta-analyses [83, 84] suggèrent une peut être autorisé en dépit des données très fragmentaires qui
augmentation du risque vasculaire cérébral chez la femme jeune existent sur leur éventuel risque thrombotique. Enfin, il est

6 Neurologie
Accidents vasculaires cérébraux chez la femme ¶ 17-046-R-20

Tableau 4.
Risque d’accident vasculaire cérébral durant la grossesse et le post-partum dans l’étude Baltimore Washington [92].

Période Risque relatif Risque relatif Risque relatif


d’accident vasculaire cérébral d’hémorragie cérébrale d’infarctus cérébral
(total) (IC 95 %) (IC 95 %) (IC 95 %)
Grossesse 1,1 (0,6 – 2,0) 2,5 (1,0 – 6,4) 0,7 (0,3 – 1,6)

Post-partum
< 6 semaines 7,9 (5,0 – 12,7) 18,2 (8,7 – 38,1) 5,4 (2,9 – 10,0)
après accouchement 12,7 (7,8 – 20,7) 28,3 (13,0 – 61,4) 8,7 (4,6 – 16,7)
après avortement 1,8 (0,4 – 7,2) 4,5 (0,6 – 33,1) 1,1 (0,2 – 7,9)

Grossesse et post-partum 2,4 (1,6 – 3,6) 5,6 (3,0 – 10,5) 1,6 (1,0 – 2,7)
IC : intervalle de confiance.

justifié de rechercher une thrombophilie congénitale chez les crises comitiales, une agitation, des troubles visuels pouvant
femmes jeunes ayant, sous contraceptifs oraux, un infarctus aller jusqu’à la cécité corticale, et des troubles de conscience. En
cérébral de cause indéterminée. l’absence d’AVC, l’IRM montre en séquence T2 des hypersi-
gnaux diffus de la substance blanche, sans baisse de coefficient
Syndrome d’hyperstimulation ovarienne apparent de diffusion et en rapport avec un œdème vasogéni-
Les traitements hormonaux d’induction de l’ovulation avant que réversible si l’éclampsie est traitée à temps. À côté de ces
fécondation in vitro sont réalisés de plus en plus fréquemment formes réversibles peuvent survenir des hémorragies et des
et peuvent parfois se compliquer d’un syndrome d’hyperstimu- infarctus cérébraux, en particulier lorsque l’éclampsie se
lation ovarienne qui aboutit à l’hospitalisation dans environ complique d’un syndrome HELLP [96].
2 % des cas [88-91]. Ce syndrome est caractérisé par la production L’angiopathie du post-partum [97-100] n’a de spécifique que sa
de substances vasoactives qui entraînent une augmentation de survenue durant le post-partum. Elle fait partie du vaste
la perméabilité capillaire et du volume des ovaires. Les signes syndrome d’angiopathie cérébrale aiguë réversible, syndrome
précoces en sont des nausées, des vomissements, une diarrhée, clinicoradiologique caractérisé par l’association d’une céphalée
des douleurs pelviennes, un ballonnement abdominal puis aiguë, éventuellement accompagnée d’autres signes neurologi-
peuvent survenir des épanchements pleuraux, péricardiques, ou ques, et d’une vasoconstriction segmentaire spontanément
une ascite. Dans les cas sévères, se produit une hémoconcentra- réversible des artères cérébrales. Cette vasoconstriction réversible
tion avec hypovolémie, oligurie, et hypercoagulabilité. Des a été rattachée à de multiples facteurs : prise de sympathomi-
thromboses artérielles et veineuses de localisation diverse métiques, vasoconstricteurs nasaux, cocaïne et autres drogues,
peuvent alors survenir. Il existe environ 25 cas publiés d’AVC, dérivés ergotés, phéochromocytome, antidépresseurs inhibiteurs
artériels le plus souvent, avec notamment plusieurs observations de la recapture de la sérotonine, etc. Le post-partum est l’une
d’occlusion sylvienne [89, 91] , mais aussi veineux avec en des circonstances de survenue les plus fréquentes, en particulier
particulier des thromboses de la veine jugulaire [90]. Ces formes en association avec une éclampsie ou après un traitement par
sévères requièrent un traitement spécifique urgent visant à
bromocriptine ou dérivés ergotés [97-100] . La céphalée est
restaurer l’équilibre hydroélectrolytique et protéique et à
constante, habituellement brutale, sévère, diffuse, permanente
évacuer les divers épanchements. L’héparine a été proposée à
mais volontiers fluctuante. Parfois, elle est caractéristique car
titre préventif en cas d’antécédent de thrombose ou dans les
elle évolue par crises répétitives de céphalées en « coup de
syndromes d’hyperstimulation ovarienne sévères [89, 90].
tonnerre » durant 1 heure ou 2 et se répétant parfois plusieurs
Grossesse et post-partum fois par jour pendant 1 à 2 semaines. Elle est très souvent
associée à des nausées, des vomissements, une photophobie et
La grossesse a longtemps été considérée comme une période parfois à des crises d’épilepsie ou des déficits focaux de tous
à haut risque d’AVC chez la femme jeune et ceci est malheu- types, voire des troubles de conscience. Le scanner est le plus
reusement toujours le cas dans les pays pauvres, essentiellement souvent normal mais l’IRM peut montrer des hypersignaux non
à cause des grossesses multiples et de l’éclampsie encore spécifiques en T2 et en fluid attenuated inversion recovery (FLAIR)
responsable d’une importante surmortalité maternelle [92]. En mais aussi des infarctus cérébraux, un aspect de leu-
revanche, plusieurs études effectuées dans les pays riches ont coencéphalopathie postérieure [98] ou parfois même hémorragie
montré qu’il n’y avait pas d’augmentation significative du sous-arachnoïdienne ou des hémorragies cérébrales [100]. Le
risque d’AVC pendant la grossesse, qu’il s’agisse des infarctus, liquide cérébrospinal est généralement normal mais une discrète
des hémorragies, ou des thromboses veineuses cérébrales, mais
pléiocytose, une hyperprotéinorachie et la présence de sang ont
que le risque était considérablement accru pendant les 6 semai-
été rapportées. L’angiographie (par résonance magnétique, voire
nes qui suivent l’accouchement avec un risque relatif de
conventionnelle) est l’examen clé montrant typiquement de
12 pour l’ensemble des AVC, allant de 8 pour les infarctus
multiples rétrécissements segmentaires parfois séparés par des
cérébraux à 28 pour les hémorragies cérébrales [93, 94]
segments dilatés, sur les artères de gros et moyen calibre dans
(Tableau 4). Cette augmentation de risque durant le post-
partum ne se retrouve pas après avortement [93]. les territoires carotidiens et vertébrobasilaires. L’évolution de ce
Parmi les causes spécifiques d’AVC pendant la grossesse, syndrome est en règle spontanément favorable en 2 semaines à
certaines comme le choriocarcinome, les embolies de liquide 4 mois. Le traitement de l’angiopathie du post-partum repose
amniotique et la cardiomyopathie gravidique sont exception- sur l’arrêt de la bromocriptine et sur la prescription d’antalgi-
nelles. Ceci n’est pas le cas de l’éclampsie qui demeure la cause ques (paracétamol injectable), de nimodipine en intraveineux,
principale d’AVC pendant la grossesse et le post-partum, et éventuellement d’antiépileptiques et d’antihypertenseurs.
présente chez 14 à 44 % des hémorragies cérébrales et 24 à À côté de ces variétés d’AVC spécifiques à la grossesse et au
47 % des infarctus cérébraux dans des études américaines et post-partum, toutes les causes d’AVC du sujet jeune peuvent
françaises [93, 94]. L’éclampsie apparaît en fin de grossesse à survenir durant cette période, telles que les hémorragies sous-
partir de la 20e semaine mais elle peut aussi survenir dans les arachnoïdiennes par rupture d’anévrisme qui ont un pic de
2 semaines qui suivent l’accouchement et être alors de diagnos- survenue entre 30 et 34 semaines d’aménorrhée [101] , les
tic plus difficile [95]. La symptomatologie associe une hyperten- hémorragies sous-arachnoïdiennes ou cérébrales par rupture de
sion artérielle, une protéinurie, des œdèmes, des céphalées, des malformation artérioveineuse [102], les infarctus par embolie

Neurologie 7
17-046-R-20 ¶ Accidents vasculaires cérébraux chez la femme

d’origine cardiaque ou les dissections carotides ou vertébrales par les résultats de très nombreuses études cas-témoins et de
qui peuvent se produire lors du travail ou en post-partum cohortes conduites avec l’HTSM [2, 107, 108]. Celles-ci avaient en
immédiat. effet montré une réduction du risque d’infarctus du myocarde
Les thromboses veineuses cérébrales (TVC) [103, 104] gravido- et d’AVC mortels d’environ 50 %. La situation était beaucoup
puerpérales rendent compte de la prépondérance de cette plus confuse en matière d’AVC non mortels avec un risque
affection chez la femme jeune, en particulier dans certains pays relatif qui allait de 0,4 dans l’étude de Walnut Creek à 2,27 dans
comme l’Inde ou le Mexique où elles représentent près de la l’étude de Framingham, la majorité des études se situant aux
moitié des TVC. Le sinus sagittal supérieur est touché avec alentours de 1 et donc n’indiquant ni risque, ni bénéfice [2, 107,
prédilection et le pronostic est habituellement bon, à condition 108] . Malgré ces résultats mitigés, l’HTSM jouissait jusqu’en
d’un diagnostic et d’un traitement précoces. Le diagnostic doit 1998 d’une réputation de traitement efficace en prévention
donc être évoqué de principe devant toute céphalée ou crise primaire du risque cardiovasculaire. Ces études étaient cepen-
d’épilepsie, tout déficit focal ou trouble de conscience survenant
dant entachées des mêmes difficultés et biais méthodologiques
dans les jours qui suivent l’accouchement. L’IRM avec veino-
que celles consacrées aux contraceptifs oraux : biais de sélection,
gramme par résonance magnétique (VRM) est l’examen clé pour
utilisation de différents œstrogènes et progestatifs, de différentes
le diagnostic, et l’héparine le traitement de choix.
doses, définition variable de l’utilisation actuelle et passée,
En pratique, la démarche diagnostique à la phase aiguë d’un
AVC doit être conduite avec la même logique chez la femme variabilité de prise en compte des facteurs de risque vasculaires,
enceinte qu’en dehors de la grossesse. Le rapport bénéfice/ et des différents types d’AVC, etc. Surtout, ces études compa-
risque de chaque examen doit être soigneusement évalué et, raient des populations non comparables, les femmes prenant
lorsque l’imagerie est nécessaire, il est préférable de recourir en une HTSM étant en bien meilleure santé que celles qui n’en
première intention à l’IRM sans injection et aux explorations prenaient pas (healthy woman bias). À partir de 1998 ont été
ultrasonores. Si le diagnostic nécessite impérativement une publiés les résultats de plusieurs grandes études randomisées
injection de gadolinium, voire une artériographie, celles-ci américaines qui ont montré non seulement que l’HTSM ne
peuvent néanmoins être effectuées. En ce qui concerne le conférait pas de protection mais même qu’elle augmentait le
traitement, hormis la thrombolyse qui est formellement contre- risque cardiovasculaire.
indiquée, il ne diffère pas à la phase aiguë de celui qui est
appliqué chez le sujet jeune en dehors de la grossesse. HERS
Chez une femme ayant eu un AVC gravidopuerpéral, la
question se pose du risque de récidive. Il ne semble pas que les L’étude HERS [109] est une étude randomisée conduite en
récidives soient plus fréquentes pendant la grossesse elle-même double aveugle qui a comparé les œstroprogestatifs au placebo
mais elles sont, comme les AVC incidents, plus fréquentes chez 2 763 femmes ménopausées ayant un antécédent corona-
durant le post-partum [105]. La décision concernant une gros- rien et suivies pendant 4,1 ans. Malgré une baisse du low density
sesse ultérieure est à discuter au cas par cas et, si elle est prise, lipoprotein (LDL) cholestérol et une augmentation du high density
elle soulève la question du traitement antithrombotique lipoprotein (HDL), aucune différence n’a été observée en ce qui
pendant la grossesse. La prophylaxie par aspirine peut être concerne l’infarctus du myocarde et l’AVC et il a même été noté
continuée, sauf tout à fait en fin de grossesse, et elle est même
une augmentation des infarctus du myocarde au terme de la
recommandée en cas de prééclampsie ou de syndrome des
première année de traitement. L’étude a été poursuivie en
antiphospholipides [106]. Chez les femmes recevant des antivita-
ouvert [110] avec un suivi de 6,8 ans et a confirmé l’absence de
mines K (AVK) au long cours, par exemple pour une valve
différence significative quant au nombre d’infarctus du myo-
cardiaque mécanique, et envisageant une grossesse, il est
carde et d’AVC. HERS a ainsi été la première étude à conclure
préférable de remplacer les AVK par une héparine de bas poids
moléculaire (HBPM) quand la grossesse est débutée et de qu’il n’y avait pas d’indication de l’HTSM dans la prévention
poursuivre ce traitement à doses ajustées pendant toute la secondaire des accidents coronariens.
grossesse. Chez une femme ayant eu une TVC durant le post-
partum, en l’absence de thrombophilie sous-jacente, une ESPRIT
prophylaxie par HBPM est recommandée pendant le post-
partum alors qu’en présence d’une thrombophilie, la prophy- L’étude ESPRIT est également une étude randomisée conduite
laxie est recommandée durant toute la grossesse et le en aveugle comparant cette fois le valérate d’estradiol (2 mg per
post-partum [106]. os) au placebo chez 1 017 femmes ménopausées âgées de 50 à
69 ans ayant eu un premier infarctus du myocarde récent [111].
Après un suivi de 2 ans, il n’y avait pas non plus de différence
■ Accident vasculaire cérébral pour le critère combiné infarctus du myocarde, décès de cause
cardiaque et AVC. Il n’y avait pas d’augmentation du risque
chez la femme après la ménopause d’infarctus du myocarde dans les 6 premiers mois contrairement
à l’étude HERS.
L’incidence des AVC augmente très rapidement chez la
femme après la ménopause mais reste toutefois inférieure à celle
observée chez l’homme alors que la prévalence, on l’a vu, est WEST
supérieure en raison de la plus grande longévité de la femme.
L’étude WEST est une étude randomisée conduite en double
Dans cette tranche d’âge, les causes sont dominées par l’athéro-
aveugle dans 21 centres américains comparant l’effet des
sclérose, cependant un peu moins fréquente que chez l’homme,
œstrogènes seuls (17 bêta-œstradiol 1 mg/j) au placebo chez
et les embolies d’origine cardiaque, à l’inverse, un peu plus
664 femmes ménopausées âgées de plus de 44 ans ayant eu un
fréquente. Les deux aspects spécifiques concernant les AVC chez
accident ischémique cérébral datant de moins de 90 jours [112].
les femmes après la ménopause ont trait à l’HTSM et au rôle de
l’hystérectomie. Après un suivi moyen de 2,8 ans, aucune différence significative
n’a été constatée sur le taux de décès, le taux d’AVC, et le taux
d’infarctus du myocarde. Il y avait même une augmentation du
Hormonothérapie substitutive nombre d’AVC mortels (risque relatif de 2,9) et une augmenta-
de la ménopause tion significative du nombre d’AVC pendant les 6 premiers mois
(risque relatif 2,3). Cette étude concluait, comme l’avait fait
La rareté des affections cardiovasculaires avant la ménopause HERS pour l’infarctus du myocarde, que l’HTSM ne devait pas
a longtemps conduit à penser que les œstrogènes possédaient être prescrite dans la prévention secondaire des infarctus
un effet protecteur vasculaire, et cette opinion a été confortée cérébraux.

8 Neurologie
Accidents vasculaires cérébraux chez la femme ¶ 17-046-R-20

Tableau 5. a comparé les œstrogènes conjugués équins (0,625 mg) au


Women’s Health Initiative (WHI) : résultats sur les événements placebo. L’étude a été arrêtée en 2004 après un suivi moyen de
vasculaires [114]. 6,8 ans en raison d’une augmentation significative de 39 % du
Événements HTSM Placebo Hazard ratio (IC) risque d’AVC : risque relatif 1,39 (1,10 – 1,77). Le risque absolu
était de 12 AVC pour 10 000 patientes par an. En revanche, il
Événements 0,37 %/an 0,30 %/an 1,29 (1,02 – 1,63) n’y avait pas de différence significative pour l’infarctus du
coronariens (286)
myocarde, le cancer du sein, le cancer colorectal, l’embolie
AVC (212) 0,29 %/an 0,21 %/an 1,41 (1,07 – 1,85) pulmonaire et le décès. Le seul effet bénéfique était une
Maladie veineuse 0,34 %/an 0,16 %/an 2,11 (1,58 – 2,82) diminution significative des fractures de hanche.
thromboembolique
(218) Méta-analyse
Tous événements 1,57 %/an 1,32 %/an 1,22 (1,09 – 1,36)
vasculaires (1 240) Une méta-analyse [115] récente a porté spécifiquement sur
AVC : accident vasculaire cérébral ; HTSM : hormonothérapie substitutive de la l’HTSM et le risque d’AVC à partir de 28 études (Tableau 6). Elle
ménopause. a montré que le risque d’AVC qui était de 2 % chez les femmes
ne recevant pas d’HTSM était augmenté d’un tiers chez celles
qui prenaient l’hormonothérapie. Cette augmentation de risque
WHI était due à un excès d’infarctus cérébraux mais il n’y avait pas
L’étude WHI [113] est une monumentale étude américaine d’augmentation du risque d’hémorragie cérébrale. Il existait
consacrée pour la première fois à l’effet de l’HTSM en préven- également une augmentation de 50 % du risque de mauvais
tion primaire. Il s’agit d’une étude randomisée conduite en pronostic après AVC, comme l’indique le critère combiné de
double aveugle dont le protocole a été écrit en 1991-1992, mort ou dépendance.
l’inclusion effectuée de 1993 à 1998 pour un suivi prévu de En résumé, les études randomisées américaines consacrées à
8,5 ans ; 16 608 femmes ménopausées de 50 à 79 ans (moyenne l’HTSM montrent que celle-ci augmente le risque d’AVC chez la
60,3) ayant un utérus intact ont été traitées, soit par HTSM femme ménopausée, qu’elle ait ou non des antécédents cardio-
(œstrogènes conjugués équins 0,625 mg/j + acétate de médroxy- vasculaires et qu’elle soit traitée par des œstroprogestatifs ou,
progestérone 2,5 mg/j), soit par placebo. Plusieurs critères de après hystérectomie, par œstrogènes seuls. De nombreuses
jugement ont été utilisés : le critère principal était, en termes questions restent en suspens à propos de cette augmentation de
d’efficacité, la survenue des événements coronariens (infarctus risque dont le mécanisme demeure obscur : l’hypercoagulabilité,
du myocarde + décès), et en matière de tolérance, celle des l’inflammation et une élévation de la pression artérielle systoli-
cancers du sein. Un index global a été défini regroupant les que ont été évoquées. En effet, dans WHI, une augmentation de
critères principaux, les AVC, les embolies pulmonaires, les 1 mmHg a été observée sur la pression artérielle systolique, ce
cancers de l’endomètre, les cancers colorectaux, les fractures de qui pourrait expliquer une partie du risque. Par ailleurs, ces
hanche et les décès. Cette étude a été interrompue prématuré- études ne permettent pas de savoir de façon certaine si le risque
ment le 31 mai 2002 après un suivi moyen de 5,2 ans en raison est présent lorsque l’HTSM est utilisée dès la ménopause et s’il
d’une augmentation significative du risque de cancer du sein et concerne des sous-groupes à risque thrombotique accru en
d’un index global de risque supérieur aux bénéfices. Les raison, par exemple d’une thrombophilie congénitale. La
résultats de WHI concernant les événements vasculaires figurent principale question reste cependant celle du type d’hormones
au Tableau 5. En résumé, il existait une augmentation significa- utilisé qui diffère de part et d’autre de l’Atlantique. En effet, en
tive sous HTSM des événements coronariens, des AVC, de la Europe, depuis longtemps c’est l’administration non orale
maladie veineuse thromboembolique et de l’ensemble des d’œstradiol qui est recommandée, notamment en France où les
événements vasculaires. formulations cutanées représentent 70 % pour les utilisatrices de
Pour le risque d’AVC lui-même, il existait une augmentation 50 à 64 ans et 74 % pour les utilisatrices de 65 à 74 ans [116]. Il
significative d’incidence mais pas de mortalité, avec un risque est bien établi que la voie d’administration de l’œstrogène
relatif de 41 % et un risque absolu de 8/10 000 patients/ influence les principaux marqueurs de risque vasculaires et il est
années. Le risque était augmenté de façon homogène de la intéressant de noter que deux études récentes du groupe
première (risque relatif 1,53) à la cinquième année (risque relatif ESTHER ont effectivement montré que les œstrogènes transder-
1,32) et il l’était autant pour les accidents ischémiques que pour miques n’augmentaient pas le risque d’accidents thromboem-
les accidents hémorragiques (risque relatif 1,4). Le risque était boliques veineux chez la femme ménopausée, à l’inverse des
augmenté dans toutes les tranches d’âge de 50 à 59 ans (risque œstrogènes oraux. Ceux-ci multiplient par 25 le risque throm-
relatif 1,5) comme de 70 à 79 ans (risque relatif 1,46). Enfin, boembolique veineux chez les femmes ayant une thrombophilie
cette augmentation de risque était indépendante de celle des congénitale avec mutation du facteur V ou du facteur II [117,
118].
autres facteurs de risque vasculaires.
En pratique, il existe un consensus pour affirmer qu’on ne
WHI-E peut plus conseiller l’HTSM en prévention vasculaire primaire
ou secondaire. En cas d’infarctus cérébral survenant sous HTSM,
L’étude WHI-E [114] a concerné 10 739 femmes âgées de 50 à les données sont insuffisantes pour avoir une attitude absolu-
79 ans, ménopausées avec antécédents d’hystérectomie. L’étude ment tranchée : il est important d’informer la patiente sur le

Tableau 6.
Hormonothérapie substitutive de la ménopause (HTSM) et accident vasculaire cérébral (AVC). Méta-analyse [115].

Études Sujets Événements Taux d’événements OR (IC 95 %) p


(nombre) (nombre) (nombre) sans traitement (%)
AVC 28 39 769 940 2,03 1,29 (1,13 – 1,47) 0,0002
Infarctus 16 23 426 443 1,59 1,29 (1,06 – 1,56) 0,01
Hémorragies 17 23 690 63 0,25 1,07 (0,65 – 1,75) 0,79
Devenir
Décès 22 36 430 129 0,29 1,28 (0,87 – 1,88) 0,21
AVC non fatal 21 36 230 710 1,72 1,23 (1,06 – 1,44) 0,007
Mort ou dépendance 14 20 445 145 0,53 1,56 (1,11-2,20) 0,01
IC : intervalle de confiance ; OR : odds ratio.

Neurologie 9
17-046-R-20 ¶ Accidents vasculaires cérébraux chez la femme

rapport bénéfice/risque du traitement. Notre attitude est de associée ou non, etc. Ces études suggèrent de nombreux effets
conseiller fortement l’arrêt de l’HTSM en précisant toutefois que bénéfiques et quelques effets délétères des œstrogènes résumés
cet arrêt n’est pas irréversible et que la reprise pourrait être dans le Tableau 7. Ces effets concernent les cellules cérébrales
envisagée selon les symptômes, leur intensité, la qualité de vie, (neurones, astrocytes, microglie), l’endothélium, l’hémostase,
la présence d’une ostéoporose majeure, etc. D’autres études sont l’inflammation et les marqueurs de l’athérosclérose [107, 121].
clairement nécessaires pour permettre de cibler au mieux la • Au niveau neuronal, les œstrogènes ont une action protec-
prescription de l’HTSM. L’étude Kronos Early Estrogen Preven- trice résultant de nombreux mécanismes : effet antioxydant,
tion Study (KEEPS) devrait inclure 900 femmes âgées de 40 à effet antiapoptotique, blocage des substances excitotoxiques,
55 ans et traitées en aveugle par HTSM orale transdermique ou préservation des fonctions mitochondriales, augmentation de
placebo. la concentration du guanosine monophosphate (GMP)
cyclique, etc. [107, 108]..
Hystérectomie • Au niveau endothélial, les œstrogènes ont un effet vasodila-
tateur avec augmentation de la vasodilatation endothélium-
Le rôle de l’hystérectomie - avec ou sans ovariectomie - dépendante [125], augmentation du rapport monoxyde d’azote
comme facteur de risque vasculaire a été longtemps contro- (NO)/endothéline [126], amplification de la voie de signalisa-
versé [119, 120]. La grande étude WHI vient probablement de tion endothéliale du NO et de la cyclo-oxygénase. Il est à
mettre fin à la controverse qui existe à ce sujet [119] . Une noter toutefois que cet effet vasodilatateur bénéfique est
analyse des taux d’hystérectomie et des caractéristiques de base atténué par la présence de facteurs de risque vasculaires tels
et notamment des facteurs de risque vasculaires a été effectuée que le diabète [127].
chez 89 214 femmes incluses dans l’étude d’observation WHI. Il • En ce qui concerne l’hémostase, l’augmentation du risque de
a été effectivement constaté que la mortalité cardiovasculaire et thromboses veineuses observée sous œstrogènes suggère un
le risque coronarien étaient plus élevés chez les femmes ayant effet prothrombotique qui pourrait être sous-tendu par de
eu une hystérectomie avec ou sans ovariectomie (risque relatif nombreuses actions : activation de la thrombine [127], dimi-
1,26, p < 0,001). Toutefois, après ajustement sur les variables nution de l’antithrombine III et augmentation des
démographiques et sur les facteurs de risque cardiovasculaires, D-dimères [128], activation plaquettaire avec augmentation du
l’effet de l’hystérectomie était réduit et devenait non significatif. thromboxane B 2 plasmatique [129] . Les œstrogènes ont à
Cette étude suggère donc que les femmes qui ont subi une l’inverse des effets bénéfiques tels qu’une activation de la
hystérectomie ont un profil de risque vasculaire péjoratif et une thrombolyse. Ces modifications de l’hémostase sont particu-
prévalence et incidence d’affections cardiovasculaires plus lièrement influencées par l’association ou non à un progesta-
élevées que les femmes qui n’ont pas d’hystérectomie. Le risque tif, l’activation plaquettaire n’étant pas observée sous
vasculaire accru serait donc dû aux facteurs de risque et non pas œstrogènes seuls [129] , par la voie d’administration, les
à l’hystérectomie elle-même. œstrogènes transdermiques n’induisant pas l’activation de la
thrombine [117], et par le patrimoine génétique : présence ou
non d’une thrombophilie congénitale, polymorphismes divers
■ Œstrogènes et risque vasculaire tels que ceux du récepteur des œstrogènes alpha [130] ou de la
glycoprotéine plaquettaire IIIa [131].
cérébral : mécanisme • Les œstrogènes per os à fortes doses ont un effet pro-
inflammatoire avec augmentation de la C reactive protein
De très nombreuses études ont été conduites chez l’animal et
in vitro pour tenter de préciser le mécanisme des relations entre (CRP) [132] mais ceci n’est pas observé à très faibles doses [133],
hormones féminines et physiopathologie des AVC [107, 121]. Tout ni par voie transdermique [134]. Les études chez l’homme sont
d’abord dans une étude menée sur des rats hypertendus à haut particulièrement contradictoires en ce qui concerne les effets
risque d’AVC, l’espérance de vie des femelles a été significative- des œstrogènes sur la paroi artérielle : compliance et disten-
ment plus longue que celle des mâles [122], ce qui est concor- sibilité de la carotide augmentées dans certaines études et
dant avec l’espèce humaine. Par ailleurs, plusieurs études ont abaissées dans d’autres [107, 130], progression de l’épaisseur
montré que les infarctus sylviens étaient plus petits chez la intima-média de la carotide non modifiée dans certaines
souris femelle ou ovariectomisée et substituée que chez la souris études [135, 136], ralentie dans d’autres, notamment en
mâle ou ovariectomisée mais non substituée [123, 124] . Ces l’absence d’hypolipémiant associé [137] et avec œstrogènes
résultats vont dans le sens d’un effet protecteur des œstrogènes seuls [138].
sur l’infarctus cérébral, ce qui est concordant avec la rareté dans En résumé, il est actuellement impossible de rendre compte
l’espèce humaine des infarctus cérébraux chez la femme non des données observées chez la femme par les constatations
ménopausée, mais discordant avec l’augmentation de risque effectuées chez l’animal et in vitro. L’hypothèse a été soule-
observée sous HTSM. Les études effectuées chez l’animal et in vée [130] que l’effet protecteur des œstrogènes et/ou de l’HTSM
vitro souffrent en grande partie des mêmes types de biais et serait d’autant plus marqué que la paroi artérielle est saine et
difficultés méthodologiques que les études des contraceptifs « répond » bien aux œstrogènes. À l’inverse, les œstrogènes
oraux et de l’HTSM : utilisation d’hormones différentes, à doses deviendraient délétères en présence d’une dysfonction endothé-
différentes, espèces animales différentes, hypertension artérielle liale et/ou de plaques instables, a fortiori par voie orale puisqu’il

Tableau 7.
Actions neurovasculaires des œstrogènes (d’après Bushnell [107]).

Neurones Endothélium Hémostase Athérome


- effet antioxydant - vasodilatation - activation -& LDL cholestérol
- antiapoptotique # NO thrombine - # HDL
& excitotoxicité # NO/endothéline plaquettes - # CRP
# GMPc - & antithrombine ±* compliance carotide
préservation de la fonction - # thrombolyse ±* progression épaisseur intima-
mitochondriale média-carotide
# débit sanguin cérébral
* Résultats contradictoires : GMPc : guanosine monophosphate cyclique ; LDL : low density lipoprotein ; HDL : high density lipoprotein ; CRP : C reactive protein ; NO : monoxyde
d’azote.

10 Neurologie
Accidents vasculaires cérébraux chez la femme ¶ 17-046-R-20

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M. Arnold.
Department of Neurology, University Hospital of Bern, Inselspital, Freiburgstrass 18, 3010 Berne, Suisse.
M.-G. Bousser (mg.bousser@lrb.aphp.fr).
Service de neurologie, Hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Arnold M., Bousser M.-G. Accidents vasculaires cérébraux chez la femme. EMC (Elsevier SAS, Paris),
Neurologie, 17-046-R-20, 2006.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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