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Les affections hématologiques associées aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont nombreuses et
variées. Elles représentent cependant un faible pourcentage des étiologies des AVC. Elles sont pour
certaines importantes à rechercher activement car leur mise en évidence peut impliquer un traitement
spécifique. Pour d’autres (par exemple thrombophilies récemment identifiées comme la mutation du gène
du facteur V Leiden ou de la prothrombine), leur recherche ne doit pas être systématique mais se discute
en cas d’AVC du sujet jeune d’étiologie indéterminée et en présence d’antécédents familiaux ou
personnels de thrombose artérielle ou veineuse.
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Hématies Anémies
Les anémies ferriprives, secondaires à un saignement chroni-
Polyglobulies que sont associées à une thrombocytose secondaire et à un état
Dans les polyglobulies vraies, les accidents ischémiques d’hypercoagulabilité. Elles ont été rapportées comme cause
cérébraux (AIC) sont décrits chez 10 à 20 % des sujets. [4] Une d’AIC ou de thromboses veineuses cérébrales (TVC) dans
étude multicentrique italienne rapporte le suivi sur 20 ans de quelques rares cas. [8-11]
Neurologie 1
17-046-B-15 ¶ Affections hématologiques et accidents vasculaires cérébraux
Figure 1. Thrombose veineuse cérébrale du sinus sagittal supérieur chez une patiente de 28 ans ayant une hémoglobinurie paroxystique nocturne. À
gauche, IRM séquence pondérée T1 : hypersignal du sinus thrombosé (flèche). À droite, angio-RM temps veineux, absence de flux dans le sinus thrombosé
(flèche).
Les anémies par hémorragie aiguë et grave compliquée a permis le suivi de plus de 4000 patients dans 43 centres nord-
d’hypotension artérielle sévère sont à l’origine d’accidents américains sur 10 ans : antécédents d’AIT, taux bas d’hémoglo-
ischémiques cérébraux ou rétiniens. Il s’agit le plus souvent bine, épisodes récents de douleurs thoraciques et tension
d’infarctus jonctionnels ou d’infarctus distaux secondaires à une artérielle systolique élevée pour les infarctus cérébraux ; taux bas
sténose artérielle. d’hémoglobine et taux élevé de globules blancs pour les
hémorragies cérébrales. [17]
Hémoglobinurie paroxystique nocturne La prévalence des AVC chez les doubles hétérozygotes (Hb
SC) est de 2 à 5 %, survenant à un âge moyen de 30 ans. Les
Cette anémie chronique est une cause bien connue de manifestations cliniques sont les mêmes, souvent moins sévères
thrombose veineuse cérébrale [12] (Fig. 1). Bien qu’il s’agisse que celles des patients Hb SS.
d’une pathologie thrombotique, le traitement par héparine est La prévalence des AVC est de 1,5 à 2 % chez les patients
discuté en raison du risque d’activation par l’héparine des porteurs d’un trait drépanocytaire, ne semblant pas différer de
plaquettes atteintes et de l’activation de la coagulation par ce celle de la population noire en général ; le risque thrombotique
biais. Le rôle de cette pathologie dans la survenue d’occlusions de cette anomalie héréditaire n’est donc pas certain. [4]
artérielles reste incertain. Les AIC sont rares au cours des thalassémies majeures ou
intermédiaires (bêtathalassémie/hémoglobine ; E-ß-thal/HbE). Ils
Anomalies héréditaires de l’hémoglobine ont été essentiellement rapportés au décours de transfusions
sanguines, ou chez les sujets présentant une thrombocytose
Les AVC sont rapportés chez environ 10 % des sujets drépa- secondaire à une splénectomie. [18]
nocytaires (3 à 17 %) homozygotes Hb SS. Il s’agit trois fois sur
quatre d’accidents ischémiques, survenant dans cette forme
homozygote avant l’âge de 15 ans (en moyenne vers 6 ans). Les
Plaquettes
artères de gros et de petit calibre peuvent être atteintes ; la Thrombocytémies
topographie des infarctus est fréquemment jonctionnelle ou Les AIC représentent environ un tiers des manifestations
sous-corticale. [13] La réalisation d’imageries par résonance thrombotiques des patients présentant une thrombocytémie
magnétique (IRM) systématiques permet souvent la découverte essentielle. [19-21] Les AIT sont particulièrement fréquents, leur
d’infarctus « silencieux » chez des patients jusqu’alors considérés mécanisme présumé étant des désordres de la microcircula-
comme asymptomatiques. [14] L’angiographie (conventionnelle tion. [19, 22] Les AIC sont rapportés chez 3 à 9 % des sujets,
ou par résonance magnétique) visualise des sténoses ou des habituellement en rapport avec une occlusion de petits vais-
occlusions de vaisseaux intracrâniens réalisant un aspect de type seaux. Les observations de TVC sont beaucoup plus rares. Quant
« moya-moya ». Le doppler transcrânien permet de retrouver ces aux accidents hémorragiques cérébraux ou méningés, ils restent
sténoses sous forme d’accélérations enregistrées au niveau des exceptionnels. Le mécanisme physiopathologique de ces AIC
cérébrales moyennes, une valeur supérieure à 200 cm/s étant reste mal compris. Il n’a pas été montré de corrélation entre le
associée à une augmentation de près de 2,5 fois du risque chiffre de plaquettes et la survenue des manifestations throm-
d’AIC. [15] Dans deux tiers des cas, les AIC récidivent le plus botiques ; les anomalies plaquettaires qualitatives associées
souvent dans les 2 premières années. La physiopathologie de ces jouent probablement un rôle important. Sur le plan thérapeuti-
accidents est complexe, associant une hyperplasie intimale des que, l’aspirine à faibles doses est habituellement utilisée en cas
vaisseaux intracrâniens, des thromboses et très rarement des d’AIT en dépit du risque hémorragique qu’elle confère. [23] Il n’y
embolies graisseuses à partir de foyer de nécrose osseuse. [16] Les a pas de consensus en cas d’infarctus constitué, une chimiothé-
TVC sont rares et s’observent essentiellement en cas d’anomalies rapie paraît indiquée en cas d’accident constitué et/ou chez les
associées de l’hémostase. Les hémorragies intracrâniennes (sous- sujets ayant un chiffre de plaquettes élevé.
arachnoïdiennes et cérébrales) surviennent avant l’âge de Dans quelques rares observations, des accidents ischémiques
25 ans. Elles résultent de lésions pariétales artérielles induites cérébraux artériels ou veineux ont été rapportés associés à des
par l’occlusion des vasa vasorum, pouvant favoriser la constitu- thrombocytoses secondaires à une splénectomie ou à une
tion d’anévrismes. Certains facteurs de risque d’AVC ont été anémie ferriprive. La responsabilité de la thrombocytose dans
identifiés dans la « Cooperative Study of sickle cell disease » qui l’ischémie reste cependant discutée. [10]
2 Neurologie
Affections hématologiques et accidents vasculaires cérébraux ¶ 17-046-B-15
Thrombopénies artériels ou veineux cérébraux sont plus rares. Ils sont bien
documentés au cours des leucémies myéloïdes, des leucémies
Quelle que soit leur cause, les thrombopénies sont associées aiguës lymphoblastiques et des lymphomes malins. Les méca-
à un risque important de saignement intracrânien, volontiers nismes en sont multiples : leucostase constituée d’agrégats de
grave et ce, surtout lorsque le chiffre de plaquettes est inférieur leucocytes ou de nodules leucémiques en rapport avec une
à 20 000/mm3. diminution de leur déformabilité, hyperviscosité induite par
Les thrombopénies graves induites par l’héparine d’origine l’hyperleucocytose (en particulier dans le cas des leucémies
immunoallergique surviennent entre 5 et 10 jours de traitement myéloïdes), coagulopathies subaiguës de consommation. [27-31]
et se compliquent une fois sur deux d’accidents thrombotiques Les AIC sont décrits dans 12 % des cas de syndrome hyper-
artériels souvent multiples ou veineux. [24] Une étude rétrospec- éosinophilique ; il s’agit le plus souvent d’accidents emboliques
tive de 960 patients avec thrombopénie induite par l’héparine compliquant la cardiopathie sous-jacente, une fibrose endo-
a mis en évidence un AIC chez 3,1 % des patients, plus parti- myocardique. [32, 33] Les hémorragies cérébrales ont été plus
culièrement chez les femmes, en cas de thrombopénie sévère et rarement rapportées. [34]
dans les 2 semaines suivant le début de la thrombopénie. [25]
Neurologie 3
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acquis. Ils sont surtout associés au risque de thrombose vei- résistant à l’action protéolytique de la protéine C activée
neuse, leur rôle dans la pathologie artérielle étant plus discuté. (Facteur V Leiden, Arg 506-> Glu). [47] Alors que de petites
La protéine S est présente dans le plasma sous deux formes ; études suggéraient une association entre le risque d’infarctus
pour un tiers sous une forme libre et active en tant que cérébral et la rPCa, ces données n’ont pas été confirmées par la
cofacteur de la protéine C activée et pour deux tiers sous une majorité des études cas-témoins. [48-53] L’analyse de l’ensemble
forme liée à la C4 binding protein. de ces études montre une discrète augmentation du risque
d’AIC chez les patients avec rPCa ou facteur V Leiden (OR 1,6 ;
Déficits constitutionnels
IC 95 % 1,3-1,9), un peu plus élevé lorsque les patients sont
Ils sont pour les trois protéines de transmission autosomique âgés de moins de 50 ans (OR 3,1 ; IC 95 % 2,3-4,1). [42] Dans la
dominante (dans de rares familles, une transmission autosomi- pathologie veineuse cérébrale, la mutation du gène du facteur
que récessive a été évoquée pour les déficits en protéine C). V Leiden est retrouvée dans 15 à 20 % des cas, [54] le plus
Deux types de déficits sont décrits : quantitatif ou qualitatif souvent associée à un autre facteur favorisant de thrombose. [55]
(dans ce cas, l’activité antigénique de la protéine est normale La mutation du gène de la prothrombine (G20210A) est
alors que son activité biologique est diminuée). L’augmentation associée à une augmentation modérée du risque de thrombose
du risque de thrombose (notamment veineuse) est établie dans veineuse. [56] Le mécanisme de l’hypercoagulabilité serait dû à
les déficits constitutionnels. Mais les thromboses veineuses une augmentation de la formation de thrombine. Elle est
cérébrales restent rares et les thromboses artérielles cérébrales le associée à une augmentation très modérée du risque d’infarctus
sont encore plus. Essentiellement rapportées dans les déficits cérébral (OR 1,4 ; IC 95 % 1,03-1,9), un peu plus importante
homozygotes et qualitatifs en antithrombine, [39] elles sont rares encore chez les sujets jeunes (OR 1,9 ; IC 95 % 1,3-3,0). [42, 57]
dans les déficits héréditaires en protéine C [40] et restent Au cours des TVC, cette mutation est présente dans 6 à 20 %
discutées dans les déficits en protéine S. [41] Quatre études cas- des cas. [54]
témoin ont évalué la prévalence de ces déficits en antithrom- La protéine Z est une enzyme d’individualisation relativement
bine, protéine C et protéine S au cours des infarctus cérébraux : récente, supposée être impliquée dans la suppression du
elle est estimée entre 0 et 21 % selon les séries. [42] thrombus par l’intermédiaire de l’inhibition du facteur X activé.
Déficits acquis Certaines études ont montré une association entre déficit en
protéine Z et le risque d’infarctus cérébral, [58] association
Ils sont rapportés, bien sûr, lors des traitements par antivita- cependant non confirmée par d’autres études notamment à la
mines K (protéine C, protéine S) et des traitements par héparine phase aiguë de l’infarctus cérébral. [59]
(antithrombine), mais également au cours des maladies hépati-
ques sévères, des syndromes néphrotiques, de la CIVD, de la
grossesse (antithrombine, protéine S). Ils induiraient un état États d’hypofibrinolyse
prothrombotique. Toutefois, à l’heure actuelle, il n’a pas été Les déficits héréditaires en plasminogène peuvent être
réalisé d’études prospectives analysant une possible relation quantitatifs ou qualitatifs, constitutionnels ou acquis. Ces
entre déficit acquis chronique en protéine anticoagulante et anomalies prédisposeraient aux thromboses veineuses et,
survenue d’AIC. exceptionnellement, aux accidents ischémiques cérébraux. [60,
Un taux bas en protéines anticoagulantes est parfois constaté 61]
à la phase aiguë des AIC. Ces anomalies ne sont souvent que le Les dysfibrinogénémies et les hypofibrinogénémies sont des
reflet de l’activation de la coagulation ou parfois d’un traite- affections rares de transmission autosomique dominante. Chez
ment anticoagulant et se corrigent à distance. Ceci est particu- 10 % des patients, on note des thromboses veineuses récidivan-
lièrement vrai pour la protéine S dont la fraction libre est tes. Les accidents ischémiques artériels ont été rapportés
abaissée dans les états inflammatoires associés à une augmenta- exceptionnellement. [62]
tion du fibrinogène, ce qui est souvent le cas des AIC à la phase Les autres déficits tels les déficits en facteur XII ou en
aiguë. Aussi, avant d’affirmer un déficit en une de ces protéines prékallicréine sont anecdotiques et restent des causes discutées
de la coagulation, il faut réaliser un deuxième dosage, quelques d’AIC.
semaines après l’épisode aigu.
4 Neurologie
Affections hématologiques et accidents vasculaires cérébraux ¶ 17-046-B-15
chez l’enfant et chez le sujet jeune, alors que les études réalisées
chez les adultes plus âgés sont contradictoires. La présence
d’anti-ß2-GPI serait plus particulièrement associée à une
augmentation du risque d’infarctus cérébral. [66] Le rôle des aPL
dans le risque de récidive des AIC est controversé. [67] Il est à
noter que dans ces études épidémiologiques, les valeurs moyen-
nes des titres d’aCL constatés chez les patients sont faibles et ne
permettent en général pas de retenir le diagnostic de SAPL
confirmé.
Physiopathologie
Différents mécanismes sont proposés pour expliquer le rôle
des aPL dans les thromboses : dysfonctionnement de l’endothé-
lium, activation plaquettaire dépendante des aPL, inhibition des
anticoagulants endogènes (prothrombine, protéine C/thrombo-
moduline, annexine V et facteur tissulaire), anomalie de la
fibrinolyse. [68] Tous ces éléments contribuent à la création d’un
état systémique prothrombotique qui induit directement une
thrombose in situ dans les vaisseaux cérébraux et/ou qui facilite
la formation de thrombi fibrinoplaquettaires sur les valves
cardiaques avec risque d’embolies secondaires.
Traitement
Plusieurs études rétrospectives ont montré qu’une anticoagu-
Figure 3. Infarctus cérébraux multiples compliquant une coagulopa- lation au long cours assure la prévention secondaire des
thie intravasculaire disséminée chronique. évènements artériels ou veineux. [68, 69, 70, 71] Le niveau d’anti-
coagulation souhaité reste discuté. En cas d’affection associée au
■ Anticorps antiphospholipides SAPL (lupus notamment), les corticoïdes ou immunosuppres-
seurs sont parfois proposés.
Les principaux antiphospholipides (aPL) sont les anticorps
anticardiolipines (aCL) et l’anticoagulant circulant (ACC). Leur
présence (à un titre moyen ou élevé pour les aCL) associée à ■ Paraprotéinémies
une ou plusieurs manifestations cliniques (thromboses de sièges
divers, artérielles ou veineuses et/ou avortements répétés) définit Les patients ayant un myélome multiple ou une macroglobu-
le syndrome des antiphospholipides (SAPL). Initialement linémie ont un risque augmenté d’hémorragie cérébrale ou
détectés chez les sujets atteints de lupus érythémateux dissé- d’hémorragie sous-arachnoïdienne, surtout lorsque s’associe une
miné, les aPL peuvent être présents en dehors du lupus ou de thrombopénie ou une cryoglobulinémie. Le risque d’infarctus
toute autre affection sous-jacente, constituant alors le syndrome cérébral est également augmenté du fait de l’hyperviscosité,
primaire des antiphospholipides. La cible moléculaire réelle des secondaire d’une part à l’hyperprotidémie et, d’autre part, aux
aPL est constituée par des protéines, notamment la ß-2 glyco- anomalies qualitatives des paraprotéines. Dans certains cas, les
protéine I (ß2-GPI) ; des anticorps anti-ß2-GPI peuvent ainsi être vaisseaux cérébraux sont occlus par des thrombi atypiques
également recherchés mais leur présence n’est actuellement pas contenant un excès de matériel acidophile évoquant des
retenue dans les critères biologiques (problèmes de standardisa- précipitats de protéines. Bien que les plasmaphérèses puissent
tion de la méthode de dosage et rareté de la présence isolée de améliorer cliniquement ces patients, le traitement est basé sur
ces anticorps en l’absence d’aCL et d’ACC). le traitement spécifique de la paraprotéine.
Neurologie 5
17-046-B-15 ¶ Affections hématologiques et accidents vasculaires cérébraux
rechercher activement car pouvant entraîner un traitement [25] LaMonte MP, Brown PM, Hursting MJ. Stroke in patients with heparin-
spécifique. Pour d’autres (par exemple thrombophilies récem- induced thrombocytopenia and the effect of argatroban therapy. Crit
ment mises en évidence comme la mutation du gène du facteur Care Med 2004;32:976-80.
V Leiden ou de la prothrombine), leur recherche ne doit pas [26] Shepard KV, Bukowski RM. The treatment of thrombotic thrombo-
être systématique mais se discute en cas d’AVC du sujet jeune cytopenic purpura with exchange transfusions, plasma infusions and
d’étiologie indéterminée et en présence d’antécédents familiaux plasma exchange. Semin Hematol 1987;24:178-98.
ou personnels de thrombose artérielle ou veineuse. [27] Arboix A, Oliveres M, Besses C. Sensorimotor stroke due to
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I. Crassard* (isabelle.crassard@lrb.ap-hop-paris.fr).
F. Woimant.
Service de neurologie, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Crassard I., Woimant F. Affections hématologiques et accidents vasculaires cérébraux. EMC (Elsevier SAS,
Paris), Neurologie, 17-046-B-15, 2005.
Neurologie 7