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Islamic University of Lebanon

Faculty of public Health


Laboratory Sciences Department

TP hématologie générale

Dr. Rana Barakat


Règles d'hygiène et de sécurité
I- Introduction
Les personnels de santé sont souvent exposés au risque biologique,
notamment les laboratoires d’analyses médicales.
Le risque biologique est présent lorsque des personnes peuvent être
exposées à des agents biologiques, susceptibles de provoquer une
infection, une allergie ou une intoxication.
Ces agents biologiques sont des micro-organismes (bactérie, virus,
champignons agents transmissibles non conventionnels ou parasites).
Les laboratoires d’analyses médicales présentent de nombreux risques
professionnels.
Toutes les personnes travaillant dans un laboratoire d’analyses médicales
sont exposées aux risques biologiques. Principalement, les techniciens de
laboratoire et les biologistes : lors de leurs prélèvements et de le leurs
analyses ;
II- Les bonnes pratiques de laboratoire
- L’interdiction de manger, de boire, de fumer, de se maquiller et de
manipuler des lentilles de contact
- L’interdiction de porter des bijoux aux mains et poignets
- Les cheveux longs doivent être attachés afin de limiter le contact avec
les mains, échantillons, appareils...
- L’interdiction de porter à la bouche tout objet ou matériel, d’humidifier
les étiquettes avec la langue, d’effectuer un examen olfactif des
échantillons.

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- L’interdiction d’entreposer des aliments ou des boissons dans les zones
de travail du laboratoire ou dans les réfrigérateurs dédiés aux
échantillons.
- Le lavage de mains régulières (afficher la procédure de lavage des
mains).
- Le port de la tenue de travail est proscrit hors du laboratoire (cantine,
bibliothèque...)
- Les plans de travail doivent être décontaminés s’ils ont été souillés par
des produits potentiellement dangereux ainsi qu’à la fin de la journée
de travail.
- Le lavage des mains lorsqu’on enlève des gants
III- Les protections individuelles
Les protections individuelles sont :
- Le port d’une tenue de travail (blouse) correctement fermée et changée
immédiatement lors de souillures par des liquides biologiques.
- Le port de gant approprié est obligatoire quand il y a un risque de contact
direct avec du sang ou autres liquides biologiques
- Le port de lunette ou écran facial lors d’un risque de projection.
- Les chaussures doivent être fermées à l’avant et protéger le pied lors
d’une chute d’objet.
 L’hygiène des mains
L’hygiène des mains reste la base de la prévention de la transmission
croisée d’agents infectieux, permettant de protéger le professionnel de
santé et son environnement de travail. Elle ne peut être efficace que si
certains impératifs sont respectés :
- Protection de toute plaie par un pansement étanche ;

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- Respect des règles préliminaires d’hygiène des mains: ongles courts et
sans vernis, absence de bijoux ;
- Lavages réguliers, correctement réalisés ;
- Le port des gants est nécessaire lors de tout contact avec les liquides
biologiques (sang, urine...) afin de prévenir le risque infectieux et
protéger le personnel ;
- Le port de gants est préconisé pour les manipulations septiques, il est
impératif en cas de lésion des mains (plaie, excoriation, eczéma,.....) ;
- En revanche, les gants doivent être ôtés pour tout acte « propre »
(téléphone,...) et pour tout contact cutané (visage, lèvres,.....) ;
- Le port des gants ne doit pas dépasser au maximum 1h. Il sera limité à
la manipulation des prélèvements et matériels souillés (Echantillon,
Automate, Plan de travail) ;
- Le port des gants n’exclut pas le lavage avant et après leur utilisation, en
utilisant des produits désinfectants, l’eau du réseau, des essuie mains à
usage unique ;
!! Le non-respect des règles d’hygiène peut entrainer :
- Le risque de piqûre avec les aiguilles (aiguille oubliée dans un sac
plastique, le conteneur à aiguille qui est trop plein),
- Le risque de coupure si les bris de verre sont mis dans le sac plastique et
non dans le conteneur à aiguille,
- Le risque de contact cutanée avec du matériel contaminé.
- Le risque d’inhalation dû à la ventilation ou au confinement des salles.

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Réalisation et lecture de frottis sanguin
I- Introduction
Un frottis sanguin est une goutte de sang étalée sur une lame de
microscope. Cette analyse peut être prescrite spécifiquement, mais le plus
souvent elle est effectuée d’emblée suite à l’obtention d’anomalies à la
formule sanguine complète effectuée par un automate.
Au contraire de la machine, l’observation du frottis sanguin par un œil
expert permet de distinguer les formes anormales des globules rouges
(drépanocytes, acanthocytes, elliptocytes, etc.) des globules blancs
(lymphocytes immatures et atypiques) et des plaquettes (amas
plaquettaires, mégathrombocytes). Le frottis sanguin permet également
d’identifier la présence du parasite causant la malaria.
Pour interpréter une analyse hématologique, la réalisation d’un frottis de
qualité, la maîtrise de la technique de lecture et la connaissance de la
morphologie normale des cellules sanguines sont essentielles.
II- En quoi consiste un frottis sanguin?
Un frottis sanguin est un examen qui consiste à prélever un échantillon de
sang à des fins d'analyse.
Cet examen sanguin permet d'analyser qualitativement et
quantitativement les cellules sanguines d'un patient. En d'autres termes,
cela signifie que cet examen permet d'évaluer l'aspect et le nombre de
cellules sanguines.
De plus, cet examen sanguin permet de distinguer le pourcentage de
chaque type de cellule sanguine : globules rouges (hématies), globules
blancs (leucocytes) et plaquettes (thrombocytes).

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III- Préparation d’un frottis sanguin
 Première étape : prélèvement du sang
La première étape d'un frottis sanguin est le prélèvement d'un échantillon
de sang. Ce dernier peut être obtenu à l'aide d'une aiguille au niveau d'une
veine du bras, du bout du doigt, ou du talon chez le bébé.
Le frottis sanguin peut être préparé à partir de:
Sang frais sans anticoagulant ou Sang avec anticoagulant EDTA.
 Seconde étape : Réalisation de frottis sanguin
1- Nettoyer deux lames à l’alcool (faces et tranches), les sécher avec du
papier absorbant, les déposer sur papier absorbant.
Le frottis sanguin doit être fait sur du verre proper, clair sans poussière
2- Prélever une goutte de sang à l’aide du compte-goutte
3- Déposer la goutte de sang à l’extrémité d’une lame
4- Appliquer une autre lame inclinée à 45° en avant de la goutte de sang
de façon à ce que le sang s’étale sous la lame par capillarité
5- Faire glisser la lame inclinée à 45° pour étaler uniformément la goutte
6- Sécher le frottis avec le sèche-cheveux.
Plus le frotis est séché à l'air rapide, l'étalement des cellules individuelles
sur la lame est meilleure. Un séchage lent (par exemple, par temps
humide) entraîne des artefacts de contraction des cellules.
7- Repérer au marqueur, avec une lettre F, la face où se trouve le sang

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 Bon frottis :
- Bonne taille (½ à ¾ de la lame)
- Bonne densité, goutte étalée en entier

 Troisième étape : Coloration frottis sanguin: May Grünwald


Giemsa
1- Fixation :
- Placer la lame du frottis sur un support horizontal au dessus d’un bac de
coloration
- Verser sur la lame 15 gouttes de colorant May-Grünwald pur de façon à
recouvrir complètement le frottis. Laisser agir 3 minutes.
2- Coloration Giemsa
- Préparer la dilution du Giemsa avec buffer
- 11 minutes Giemsa + buffer
- lavage avec l’eau de robinet
N.B : lavage seulement à la fin de coloration
Technique de préparation de buffer :
 2000 ml eau distillée
 10.25 g KH2PO4-
 8.25 g Na2HPO4,2H2O

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3- Séchage
- Laisser sécher la lame à l’air, en position inclinée, après avoir essuyé la
face inférieure de la lame avec du papier filtre.
- Attendre au moins 5 minutes avant l’examen microscopique du frottis.
 Quatrième étape : interprétation des résultats
La dernière étape d'un frottis sanguin consiste en l'interprétation de
résultats.
La coloration du frottis sanguin permet de visualiser et distinguer les
différentes cellules du sang. Dans la plupart des cas, la goutte de sang
analysée contient majoritairement des globules rouges. Plusieurs millions
de globules rouges et des centaines de milliers de globules blancs et
plaquettes peuvent ainsi être évalués.
Différents paramètres d'analyse sont alors pris en compte :
 La taille, la forme et l'apparence des cellules.
 La coloration des globules rouges, qui permet d'estimer leur teneur
en hémoglobine.
 Les différents types de globules blancs et leur pourcentage relatif.

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 Interprétation des données sur les globules rouges
Les globules rouges sont considérés comme normaux et matures lorsqu'ils
sont uniformes, ronds, aplatis, avec des faces creuses, et d'un diamètre de
7 µm.
Lors d'un frottis sanguin, ces globules rouges apparaissent avec une
couleur rosée et un centre plus clair. Si ces paramètres diffèrent, des
anomalies peuvent alors être identifiées. On distingue deux types
d'anomalies des globules rouges:
 Des anomalies de taille, plus couramment nommées anisocytose, qui sont
caractérisées par des globules rouges au diamètre plus petit que la
moyenne (microcytes au diamètre inférieur à 7 µm) ou plus gros que la
moyenne (macrocytes au diamètre supérieur à 7 µm).

 Des anomalies de formes, aussi nommées poïkilocytose, qui sont


caractérisées par des variations au niveau de la forme des globules
rouges : en forme d'oursin (échinocytes), de forme ovale (elliptocytes ou
ovalocytes), en forme de larve (dacrocytes), en forme de faucille
(drépanocytes).
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 Sphérocytose
Morphologie: Les globules rouges sont plus sphériques. Manque la zone
centrale de pâleur sur un frottis sanguin taché.

 Codocytes = Hématies en cible


Morphologie: Les globules rouges ont une zone de coloration accrue qui
apparaît dans la zone de pâleur centrale.

 Ovalocytes:
Morphologie: globule rouge de forme ovale

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 Elliptocytose:
Morphologie: Les globules rouges sont de forme ovale ou elliptique. La
majorité des cellules sont des elliptocytes.
Ils sont également visibles dans le sang d'une personne normale, mais
représentent généralement moins de 5% des cellules

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 Hematies en goutte:
Morphologie: globules rouges en forme de larme ou de poire

 Blister cell (prekeratocyte):


Morphologie: Ont une zone creuse accentuée. Ressemble à un sac à main
pour femme

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 Kératocytes (corne):
Morphologie: une partie de la cellule fond en arrière, laissant deux ou
trois projections en forme de corne. Le kératocyte est une cellule fragile
et ne reste en circulation que quelques heures.

 Echinocytes:
Morphologie : Cellule rouge avec des projections pointues régulièrement
espacées à leur surface.

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 Acanthocytose:
Morphologie : sont des globules rouges avec des projections
irrégulièrement espacées, ces projections sont très larges mais contiennent
généralement une extrémité arrondie

 Schistocytose :
Morphologie: Fragmentation des globules rouges.

 Stomatocytose:
Morphologie : globules rouges en forme de bouche en frottis
périphérique.

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 Sickle Cells Drépanocytes :
Morphologie: Globules rouges en forme de faucille.

 Globules rouges nucléés.


Ces globules rouges sont libérés de la moelle osseuse tôt dans la
circulation sanguine, en raison du besoin d'oxygène. Les globules rouges
normaux ne contiennent pas de noyau sur un frottis périphérique.

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 Interprétation des données sur les globules blancs
Une augmentation de certains globules blancs permet d'identifier le
développement d'inflammations ou de maladies. Parmi les différents
types de globules blancs, cela est notamment le cas :
 Des polynucléaires neutrophiles, qui correspondent au type de globules
blancs les plus présents chez l'adulte en bonne santé et dont la quantité
augmente lors d'inflammations.

 Des polynucléaires éosinophiles, qui sont peu nombreux mais dont la


quantité augmente lors d'allergies ou d'infections par des parasites.

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 Des polynucléaires basophiles, qui correspondent au type de globules
blancs les moins présents et dont l'augmentation rare apparaît
généralement après une vaccination, lors de la varicelle, d'une colite
ulcéreuse ou encore lors de certaines leucémies.

 Des monocytes, qui sont les plus grands globules blancs.

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 Des cellules lymphoïdes, qui incluent notamment les lymphocytes, une
sous-classe de globules blancs impliqués dans la défense de l'organisme.

 Interprétation des données sur les plaquettes


Un frottis sanguin permet d'évaluer le nombre de plaquettes présentes
dans le sang. En effet, une production trop faible ou trop importante de
plaquettes peut engendrer de graves complications. Intervenant dans le
processus de coagulation, les plaquettes doivent être en quantité suffisante
pour stopper les saignements. Si une quantité insuffisante en plaquettes
altère le phénomène de coagulation, une quantité trop importante de
plaquettes peut engendrer la formation de caillots sanguins et diminuer la
fluidité du sang.

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Numération cellulaire sur l’hématimètre
de Neubauer
I- Hématimètre
Un hématimètre permet les numérations globulaires de liquides
biologiques sans automate. Il s’agit d’une lame de verre épais, creusée de
2 rainures et gravée de 2 quadrillages sur la plate-forme centrale, les
grilles de numération.
Il existe différents types d'hématimètres (ex. Lemaur, Malassez, Nageotte,
Neubauer, Rosenthal) qui diffèrent par leur quadrillage, adapté aux
différents liquides biologiques que l'on veut analyser.
II- La chambre de Neubauer
a- Définition
La chambre de Neubauer est une plaque de verre épaisse de la taille d’une
lame de verre (30x70x4 mm), elle sert à compter manuellement les
cellules sanguines, elle se compose de deux zones réglées de forme carrée
en forme «H». Les 4 carrés latérals sont formés chaccun de 16 petits
carrés.
Le grand carré central est divisé en 25 petits carrés moyens avec des
lignes doubles ou triples, Chacun de ces 25 carrés est à nouveau divisé en
16 plus petits carrés avec des lignes simples.

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b- Préparation de l’échantillon
- Mélanger le sang EDTA sur un mélangeur pendant 5-10 minutes au
minimum.
- Diluer le sang complet ou le sang capillaire de la manière suivante :

Si le nombre de cellules est très augmenté ou au contraire diminué, il


faudra adapter la dilution

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 Solution pour dilution : on trouve dans le commerce des solutions de
dilution toutes prêtes ou des systèmes bien adaptés selon les cellules que
l'on veut compter.
Exemple : pour les leucocytes et les thrombocytes la solution de Türk ou
Plaxan, pour les érythrocytes le réactif selon Dacie et Lewis.
c- Préparation de la chambre de comptage
- On pose une lamelle sur les plates-formes latérales élevées de
l’hématimètre où un volume précis et connu de liquide biologique va
permettre de compter les cellules.
- Humecter avec de l'eau distillée pour faire adhérer la lamelle sur les
plates-formes latérales, en appuyant légèrement : il doit apparaître un
anneau de Newton (franges de couleur arc-en-ciel) qui montre la
bonne adhésion. Vérifier la propreté de la cellule sous le microscope.
- Remplir les quadrillages par capillarité en déposant une goutte de
l'échantillon dilué à l'aide d'une pipette inclinée sur la plate-forme
centrale entre la lamelle et le fond. Le remplissage doit être réalisé en
1 seule fois, sans débordement dans les rainures et sans bulles d'air.
- Laisser reposer l'hématimètre à plat, en "chambre" humide (une boîte de
Pétri avec une ouate humide), pendant 5 minutes (10 minutes pour les
thrombocytes) afin de laisser les éléments sédimenter.
Lors du comptage, s'assurer que l'échantillon ne dessèche pas.
- Observer au microscope, objectif 10x si la répartition est homogène,
sinon recommencer la mise en cellule.

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d- Principe de comptage
Quel que soit l’hématimètre et la surface à compter, on compte tous les
éléments situés à l’intérieur des lignes délimitant cette surface.
Pour les éléments situés sur les lignes, on applique la règle de la limite de
ligne :
 Compter les cellules touchant la ligne du haut et celle de droit
 Ne pas compter les cellules touchant la ligne du bas et celle de
gauche

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 Les leucocytes sont comptés dans les 4 grands carrés bleus composés de
16 petits carrés (= 64)
 Les érythrocytes et les thrombocytes sont comptés dans les 4 lignes
rouges dans le quadrillage central composé de 20 très petits carrés (= 80).
 La hauteur entre la chambre et la lamelle est de 0,1mm. Le volume est
donc de :
- grand carré 1mm x 1mm x 0,1 mm = 0,1 mm3 = 0,1 L
- très petit carré 0,05mm x 0,05mm x 0,1 mm = 0,00025 mm3
= 0,00025 L

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e- Exemple de calcul des cellules
Rendre le résultat en prenant le nombre de cellules comptées sans oublier
le facteur de dilution utilisé.

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Coagulation du sang : interpréter les taux
TP, TCA et TS

I- Définition et mécanismes de la coagulation du sang


La coagulation sanguine a une importance capitale dans de nombreuses
circonstances. Grâce à elle, dans le cas d'un traumatisme comme une
coupure, le sang s'arrête de couler rapidement si la blessure n'est pas trop
profonde ou si elle n'a pas endommagé un gros vaisseau artériel ou
veineux.
Le sang qui coule parce que la paroi d'une petite artère et/ou une petite
veine a été sectionnée contient des globules rouges, des globules blancs
et des plaquettes.
Ce sont les plaquettes qui s'agglutinent sur les berges du petit vaisseau
sectionné pour former un "bouchon mou". Progressivement, plusieurs
protéines du sang, comme la prothrombine par exemple, réagissent entre
elles pour former un bouchon plus solide : le caillot qui stoppe
l'hémorragie.
En l'absence de blessure, le sang circule dans les vaisseaux sanguins sans
former de caillots grâce à un système d'enzymes, de protéines, et de
facteurs qui empêchent le sang de coaguler.
Ce système complexe assure la fluidité du sang grâce à sa fonction
anticoagulante. Si une enzyme, une protéine, ou un facteur manque ou
fonctionne anormalement, le sang coagule plus facilement et augmente le
risque de thrombose, notamment au niveau des veines profondes
(phlébite) ou des artères pulmonaires (embolie pulmonaire).
Les trois principaux examens qui permettent d'apprécier la coagulation du
sang sont :

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 le temps de prothrombine (TP ou "temps de Quick")
 le temps de céphaline activée (TCA)
 et le temps de saignement (TS).
Le médecin peut prescrire un examen de coagulation sanguine chez les
personnes qui présentent des saignements inexpliqués ou à celles
souffrant de thrombose, c'est-à-dire produisant des caillots dans les veines
ou les artères. Il peut être aussi utilisé pour mesurer l'efficacité de
médicaments anticoagulants.
Trois examens sont prescrits pour analyser les protéines de différentes
voies de coagulation : TP, TCA et TS
II- Taux de prothrombine (TP), Temps de Quick (TQ)
a- Définition
Temps de Quick = temps de prothrombine.
Abréviations :''TQ'' et ''TP' en Français' ou ''PT'' en Anglais.
Le temps de Quick est un test utilisé dans l'exploration de la coagulation.
Ce test de première intention explore la voie exogène ou extrinsèque de
la coagulation, notamment les facteurs VII, V, X, II et le fibrinogène.
Le temps de Quick est exprimé en secondes ou en pourcentage (taux de
prothrombine ou TP).
Dans le cadre de la surveillance des traitements par anti-vitamines K
(facteurs vitamine K-dépendants : II, VII, X), les résultats sont donnés
sous forme d'INR (international normalized ratio).
b- Principe et Méthode:
Le temps de Quick (TQ) est un test simple, automatisable.

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Correspond au temps de coagulation d'un plasma citraté déplaquetté,
recalcifié en présence d'un excès de thromboplastine (phospholipides et
protéine capables de déclencher la voie exogène).
L'INR correspond au rapport du TQ du malade à celui du témoin, corrigé
en fonction de l'indice de sensibilité (ISI) propre au réactif et à
l'appareillage. Ce rapport normalisé est sans unité
 Le plasma citraté du patient et le réactif du TQ sont incubés (chauffés)
séparément
- Le réactif du TQ contient un excès de facteur tissulaire qui vient activer
le facteur VII, ainsi que du calcium, et des phospholipides
- Le calcium vient contrer les effets du citrate et permettre la conversion
de nombreux facteurs en leur forme activée afin de poursuivre la cascade.
 Le plasma du patient et le réactif sont mélangés
 Le temps nécessaire pour l'apparition du caillot est mesuré ; c'est le TQ.
c- Indications
 Bilan de routine de la coagulation (préopératoire, urgences, ...)
 Exploration d'une anomalie de la coagulation
 Surveillance d'un traitement par AVK
 Bilan ou suspicion d'insuffisance hépatocellulaire
 Bilan hémorragique
d- Conditions de prélèvement :
Ponction veineuse, sur une veine de gros calibre, éviter un garrot trop
serré (garrot peu serré et laissé moins de 1 minute). Ne pas prélever le
sang en plusieurs fois. Pas d'hémolyse.
 Tube citrate de sodium à 3,2 %.

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 Le tube doit être adéquatement rempli pour respect la proportion
sang/anticoagulant au risque de surestimer le TQ sinon (faussement
augmenté)
e- Normes
le temps de Quick peut être exprimé en temps (secondes), en pourcentage
(taux de prothrombine) ou sous forme d'INR.
TQ: 12-15 sec
TP: 80-100% chez l'adulte et 40% chez le nouveau-né
INR: 1-2 chez les patients non traités par AVK.
f- Interprétation des résultats
L’interprétation adéquate du TQ ne peut pas se faire seule
Il faut conjointement mesurer le TCK, la fibrinogénémie connaitre la
numération plaquettaire et avoir préalablement évalué le temps de
saignement
 TQ diminué
o Ceci n'a pas de signification clinique
o Ne permet pas de conclure à un état hyper-coagulable
 TQ prolongé significativement
o Il est parfois recommandé de tester un nouveau prélèvement
o Il faut d'abord exclure un artéfact :
- Le principal artéfact est un remplissage inadéquat du tube citraté. Un
excédent (proportionnel) de citrate allonge le TQ.
- La chaleur ou un tube trop vieux peut aussi allonger le TQ.

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- Hypothèse d'artéfact écartée : le résultat indique une anomalie
fonctionnelle des facteurs de coagulation de la voie exogène et/ou
commune.
III- Temps de céphaline activée (TCA)
a- Définition
Le temps de céphaline activé (TCA) est un test de coagulation global qui
mesure le temps de coagulation d’un plasma décalcifié, déplaquetté,
toujours par rapport à un plasma témoin.
Il explore l’ensemble des facteurs plasmatiques de la voie intrinsèque de
la coagulation :
 Les facteurs de la phase contact, la prékallicréine, le facteur Hageman
(XII) et le facteur de Rosenthal (XI)
 Les facteurs antihémophiliques A (VIII) et B (IX), le facteur Stuart (X),
la proaccélérine (V), la prothrombine (II) et le fibrinogène (I)
Le TCA mesure le temps qu’il faut à un plasma pour coaguler dans un
tube à essai après addition de céphaline et d’un activateur. Lorsque
l’échantillon met plus de temps que la normale pour coaguler, le TCA est
dit «allongé».
b- Principe et Méthode:
C'est le temps de coagulation d'un plasma citraté déplaquetté auquel on
ajoute un activateur des facteurs contacts et de la céphaline, substitut du
facteur 3 plaquettaire, puis après incubation à 37°c du Calcium.
Le T.C.A. normal varie suivant les activateurs (kaolin acide ellagique ...),
les céphalines commerciales et les appareils utilisés, de 30 à 40 s en
général. Le temps du malade et comparé au temps d'un témoin, le ratio
malade/témoin ne devant pas dépasser 1,2.

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c- Indications
Les principales indications du TCA sont les suivantes :
 Bilan préopératoire
 Bilan de coagulation
 Diagnostic d’un syndrome hémorragique
 Surveillance du traitement par héparine standard
 Recherche d’une insuffisance hépatocellulaire
 Recherche d’une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)
 Suspicion d’un déficit en facteur de coagulation
d- Conditions de prélèvement :
L’analyse se base sur une prise de sang. Le prélèvement de sang veineux
se fait en général au pli du coude avec un tube contenant un anticoagulant
(tube citrate).
Le tube devra être suffisamment rempli (9 volumes de sang pour 1 volume
de citrate) et bien agité. Le prélèvement doit être réalisé en évitant la pose
d'un garrot trop prolongée pour ne pas fausser les résultats. Il est
préférable d’être à jeun pour cet examen.
e- Normes
Le temps de céphaline activée est mesuré en secondes
Temps moyen : 30 à 40 secondes
(Légèrement allongé chez l’enfant et raccourci chez le sujet âgé)
Rapport temps du malade / temps du témoin : 0,8 à 1,2

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f- Interprétation des résultats
 Allongement du TCA
L’allongement du TCA est pathologique lorsqu’il est de plus de 10
secondes par rapport au témoin (ratio patient/témoin > 1,2). Il correspond
à un temps de coagulation plus long que la normale. Son résultat est
souvent à corréler avec les résultats du temps de Quick.
Déficit congénital en facteurs de coagulation :
 Facteurs VIII (hémophilie A) ou IX (hémophilie B)
 Maladie de Willebrand (maladie génétique)
 Déficit en facteur XI ou XII
Présence d’un anticoagulant circulant (ils n’ont pas d’effet anticoagulant
mais peuvent provoquer des thromboses) :
 Lupus
 Hépatites chroniques
 Syndrome des anti-phospholipides
Autres causes :
 Insuffisance hépatique (cirrhose, hépatite)
 Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)
 Carence en vitamine K
 Traitements anticoagulant efficace (effet recherché)
 Maladie hémorragique du nourrisson
 Troubles de la résorption intestinale
 Fibrinolyse, trouble du fibrinogène

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 Raccourcissement du TCA
Un temps inférieur à celui du témoin n’a pas de signification
pathologique. Il peut être néanmoins être observé un raccourcissement du
TCA au cours d’une réaction inflammatoire aiguë.
IV- Temps de saignement (TS)
a- Définition
Le temps de saignement est le temps qui s'écoule entre la création d'une
blessure et l'arrêt du saignement. Cela permet d'évaluer le temps
nécessaire à la formation d'un thrombus plaquettaire, qui sera ensuite
consolidé pour former un véritable caillot lors de la coagulation. Ce temps
est en relation avec le nombre de plaquettes sanguines. Il permet de
dépister un risque hémorragique avant une intervention chirurgicale.
b- Principe et Méthode:
Le temps de saignement (TS) est un test global explorant l’hémostase
primaire in vivo.
Il consiste à mesurer le temps nécessaire à l’arrêt du saignement après
incision superficielle de la peau du patient
2 méthodes sont possibles :
 Technique de Duke : Après désinfection locale à l'éther, une incision
de quelques millimètres, non douloureuse, est réalisée à l'aide d'une
petite pointe ("microlance") au lobe de l'oreille. Dès que la première
goutte de sang apparaît, un chronomètre est déclenché. Les gouttes de
sang sont recueillies toutes les 30 secondes sur un buvard jusqu'à l'arrêt
du saignement. Le temps de saignement est ainsi déterminé.

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 Technique d'Ivy : Le brassard d'un tensiomètre est appliqué au bras et
la personne effectuant le prélèvement applique une pression
déterminée. Ensuite après désinfection locale à l'éther, 3 petites
incisions, non douloureuses, sont réalisées à l'aide d'une "microlance"
sur la face antérieure de l'avant-bras. Dès que la première goutte de
sang apparaît, un chronomètre est déclenché. Les gouttes de sang sont
recueillies toutes les 30 secondes sur un buvard jusqu'à l'arrêt des 3
saignements. Le temps de saignement moyen est ainsi déterminé.

c- Indications
Les circonstances habituelles de prescription du TS seraient :
 le bilan de l’hémostase préopératoire avant un geste invasif ou une
intervention chirurgicale

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 l’exploration d’un syndrome hémorragique suspecté ou avéré (comme la
maladie de Willebrand).
 Le TS est utilisé pour tester les troubles acquis ou hérités des fonctions
plaquettaires, les anomalies des parois des vaisseaux ou les troubles de
l’interaction entre la paroi vasculaire et les plaquettes
d- Normes
2 - 4 minutes par la technique de Duke 3 - 5 minutes par la technique d'Ivy
e- Interprétation des résultats
Variations pathologiques
Un allongement du temps de saignement (> 8 minutes) nécessite la
réalisation d'une numération plaquettaire.
 Avec nombre de plaquettes augmenté : syndrome myéloprolifératif ;
 Avec nombre de plaquettes normales : thrombopathie, maladie de
Willebrand ;
 Avec nombre de plaquettes diminué : thrombopénie de consommation,
atteinte hépatique, thrombopathie constitutionnelle ou acquise
Médicaments pouvant interférer dans le dosage
La prise d'aspirine, même à très faible dose, dans les 8 jours qui précèdent
le test, risque d'allonger le temps de saignement.

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