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Module-03

Compresseurs et moteurs volumétriques


pneumatiques

Introduction

Dans le domaine de machines destinée à comprimer des gaz existent un


nombre important de technologies : compresseurs alternatifs à pistons,
compresseurs à membranes, compresseurs à palettes, compresseurs
spirales, compresseurs à vis, et compresseurs centrifuges, . . ., etc. Ces
technologies occupent chacune des niches spécifiques du marché. Dans
chaque famille de compresseurs existent plusieurs variantes.
La chambre dans laquelle évolue l’organe mécanique qui reçoit l’énergie
mécanique du moteur d’entraînement est limitée entre𝑉𝑚𝑖𝑛 𝑒𝑡𝑉𝑚𝑎𝑥 . Le volume
min est appelé volume mort. La cylindrée ou le volume engendré est
𝑉𝑐𝑦𝑙 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 − 𝑉𝑚𝑖𝑛 . (2.1)
On utilise aussi pour caractériser un compresseur le rapport volumétrique de
compression,

𝜀 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 ⁄ 𝑉𝑚𝑖𝑛 . (2.2)

Lorsqu’un cycle est parcouru par la système, cela correspond à 2 courses du piston,
un aller PMI -> PME et un retour PME -> PMI, c’est-à-dire 1 tour complet de
rotation de l’arbre. L’arbre du compresseur tourne à la vitesse de𝑛[𝑡𝑟⁄𝑠], qui
correspond donc à𝑛𝑐 .

Utilisations des compresseurs et moteurs


La liste ci-après donne des exemples d'utilisation de ces machines :
- La fabrication d'air comprimé (air pour l’instrumentation, le nettoyage
de pièces mécaniques, la peinture ; la plongée sous-marine ...) ;
- Le brassage des bassins de fermentation dans l’industrie agro-
alimentaire ;
- La compression et le déplacement des gaz de procédés ;
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- Le transport des matières pulvérulentes (transports des poudres) ;
- Le traitement, l’assainissement des locaux (ventilation, climatisation
...) ;
- Les moteurs pneumatiques dans des atmosphères dangereuses ;
- …
Le compresseur à piston est l'un des tout premiers modèles de
compresseurs, et il reste le plus polyvalent et offre toujours un excellent
rendement. La polyvalence des compresseurs à piston ne connaît
virtuellement aucune limite. Ils compriment aussi bien l'air que d’autres gaz
avec de très faibles altérations. Le compresseur à piston est le seul modèle
capable de comprimer de l'air ou un autre gaz à des pressions très élevées.
La configuration d'un compresseur à piston peut être monocylindre pour de
faibles pressions et de faibles débits volumétriques ou multi-étages pour
comprimer un gaz à de très hautes pressions. Dans ce dernier type de
compresseurs, le gaz est comprimé par paliers, sa pression augmentant
palier après palier jusqu'à devenir très élevée.

Compresseurs et moteurs rotatifs pneumatiques

Rôle d’un compresseur


Le compresseur est une machine réceptrice, son rôle est de porter un débit
volumétrique de gaz𝑞𝑣 , pris dans le milieu amont, dans les conditions de
l’aspiration (température 𝑇𝑒 , pression𝑝𝑒 ) vers le milieu aval, le refoulement
s’effectue à la pression𝑝𝑠 , avec𝑝𝑠 > 𝑝𝑒 . Cette opération s’opère au prix d’une
dépense d’énergie (mécanique souvent) que le milieu extérieur doit
communiquer au gaz.
La compression nécessite du travail et dégage de la chaleur, cette chaleur
contribue à l'augmentation de la température du gaz. Le rapport de la
pression de refoulement à la pression d’aspiration est appelé rapport de
compression,
𝑟 = 𝑝𝑠 ⁄𝑝𝑒 . (2.3)

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Rôle d’un moteur

Volume engendré(ou cylindrée, 𝑉𝑐𝑦𝑙 )

La cylindrée est définie comme la différence𝑉𝑚𝑎𝑥 − 𝑉𝑚𝑖𝑛 = 𝑉𝑐𝑦𝑙 . Le produit du


volume engendré par tour𝑉𝑐𝑦𝑙 par le nombre de cycle par unité de temps𝑛𝑐
donnait le débit volumétrique dans l’étude que nous avons effectué au
module 01 avec les pompes volumétriques, parce que le volume admis
dans le cas de ces pompes vaut directement la cylindrée. Il n’en sera plus
de même avec les compresseurs alternatifs à piston, un facteur correctif
sera utilisé.

Volume mort 𝑉𝑚
Le volume mort est toujours présent dans le compresseur à piston pour des
raisons technologiques. C’est un volume nécessaire, dégagement minimum
pour éviter le contact de la tête de piston et le fond du cylindre équipé de
clapets (valves d’aspiration et de refoulement). La manipulation de ce
volume est un paramètre majeur qui joue sur les performances du
compresseur.
Le volume mort doit être connu afin de pouvoir tracer l’axe des pressions sur
le diagramme d’indicateur, on l’évalue sur les plans de la machine ou, plus
exactement, on le mesure en remplissant d’huile l’espace mort de la machine
étudiée.

Vide relatif a

Le vide relatif𝑎 = 𝑉𝑚 ⁄𝑉𝑐𝑦𝑙 est le rapport du volume mort au volume engendré


par le piston, sa valeur est pratiquement de … 2 à 9 %, les faibles valeurs
pour les compresseurs à fort taux de compression > 8, et les plus grandes
pour les compresseurs à faibles taux de compression, de 3 à 4.

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Principaux types de compresseurs et moteurs

Machines de transvasement
De nombreux compresseurs volumétriques sont simplement des machines
de transvasement sans variation interne du volume d’air.
À titre d’exemple, les compresseurs à lobes type ROOTS, et les
compresseurs à palettes (sans compression interne).
La compression du gaz est le résultat d’une différence de débit-volume
entre l’aspiration et le refoulement du compresseur. Le débit volumétrique
à l’aspiration est imposé par la cylindrée du compresseur et son régime de
rotation; le débit volumétrique au refoulement est défini par la pression
d’utilisation en aval du compresseur. La compression de l’air est obtenue
par une compression isochore au refoulement.

Machine de compression à volume variable

Organisation schématique d’un compresseur à piston

Principaux types de compresseurs

Il existe plusieurs types de compresseurs qu’on classe généralement dans


les catégories suivantes :
 Les machines hydrostatiques où le travail de la pression
prédomine sont appelées compresseurs volumétriques ou à
déplacement positif, ou à volume engendré, ou à capacité
variable, ces différents termes sont équivalents ;
 Les machines dynamiques où le travail de l’énergie cinétique
est prépondérant sont appelées compresseurs dynamiques, ou
turbocompresseurs, ils sont du type centrifuge, hélico-
centrifuge ou axial ;
 Compresseurs à jet ;
 autres, …
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Fig. 2.1. Types de compresseurs basés sur le principe de fonctionnement

Ce chapitre concerne principalement l’examen des compresseurs


volumétriques, avec comme support de base, l’étude des compresseurs
alternatifs à piston. Dans les dernières sections du chapitre, nous passerons
en revue quelques types de compresseurs rotatifs et examinerons aussi
quelques aspects technologiques concernant les moteurs pneumatiques
rotatifs.

Composants principaux :
- cylindre ;
- piston ;
- valve d’aspiration ;
- valve de refoulement;
- bielle ;
- volant d'entraînement.

Fig. 2.2. Compresseurs alternatifs à piston

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La fonction principale d’un compresseur est de faire passer un débit
volumétrique𝑞𝑣 de gaz se trouvant dans les conditions d’aspiration(𝑇1 , 𝑝1 )
vers le refoulement à la pression𝑝2 .
Pour y arriver, on transforme l’énergie mécanique fournie par un moteur
thermique, électrique ou autre en énergie de pression (et cinétique et
thermique dans une moindre mesure) communiquée au gaz.

Fonctionnement théorique du compresseur alternatif à


piston simple effet

Rappel des équations générales

a) Equation mécanique
𝑐𝑠2 −𝑐𝑒2 𝑝𝑠
𝐸𝑚 = [ 2
+ 𝑔(𝑧𝑠 − 𝑧𝑒 ) + ∫𝑝𝑒 𝑣 𝑑𝑝] + 𝐸𝑓 , (2.4)

b) Equation thermodynamique générale


𝑝𝑠
𝑄𝑒 + 𝐸𝑓𝑖 = (ℎ𝑠 − ℎ𝑒 ) − ∫𝑝𝑒 𝑣. 𝑑𝑝.

(2.5)

c) Equation énergétique
(Premier principe de la thermodynamique)
𝑐𝑠2 −𝑐𝑒2
𝐸𝑖 + 𝑄𝑒 = 2
+ 𝑔(𝑧𝑠 − 𝑧𝑒 ) + (ℎ𝑠 − ℎ𝑒 )

(2.6)

Rappel des lois théoriques de la compression et de la détente

Les compresseurs n’étant jamais réchauffés, le gaz cède de la chaleur aux


parois fixes et mobiles (milieu extérieur) durant son évolution dans la
machine ; dans les formules, la quantité de chaleur Qe sera toujours
considérée négative (c’est à dires cédée par le gaz au milieu extérieur) ou
nulle.

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L’étude thermodynamique exacte d’un compresseur est pratiquement
impossible pour les raisons suivantes :
- l’impossibilité de calculer avec exactitude les échanges de chaleur entre
le gaz et les parois à l’intérieur du compresseur ;
- l’impossibilité de calculer exactement le travaildes frottements internes
du fluide𝑊𝑓𝑖 ;
- le fait que durant la compression tous les éléments gazeux ne suivent
pas rigoureusement la même loi de compression 𝑉 = 𝑓(𝑝).

Fig. 2.5. Lois théoriques de compression

Aussi, avant d’envisager le fonctionnement réel, rappelons-nous les résultats


obtenus au cours de thermodynamique appliquée lors de l’étude des trois
modes de fonctionnement théoriques qui servent de fonctionnements de
référence.

La compression peut s’opérer théoriquement suivant les évolutions suivantes:


- isothermique sans frottements,
- adiabatique sans frottements (ou isentropique), et

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- polytropique (adiabatique avec frottement).

Le fluide véhiculé est un gaz, la compression s’accompagne toujours d’une


grande variation de volume, donc d’une variation d’enthalpie. Le calcul de
cette variation nécessite la connaissance de l’évolution du fluide dans la
machine. Suivant l’évolution de la référence choisie (en fonction du type de
machine) on envisage généralement les lois:

- isothermique ;
- isentropique ;
- polytropique.
Cette dernière définition cherche à serrer la réalité le plus près possible. Si
l’évolution de la compression est supposée polytropique de coefficient𝑚, (sans
frottement avec échange de changeur), l’énergie massique à fournir au fluide
est :

𝑚−1
𝑚
𝐸𝑎 = ℎ𝑠 − ℎ𝑒 = 𝑚−1 𝑝𝑒 𝑉𝑒 [𝑟 𝑚 − 1] (2.7)
𝑝
, où𝑟 = 𝑝𝑠 .
𝑒

Tableau 2.1. Lois théoriques de la compression

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La masse théorique de gaz qui parcourt le cycle est𝑚𝑡ℎ , le travail indiqué
théorique𝑊𝑎𝑡ℎ est représenté par l’aire (12341) du diagramme d’indicateur
dans le plan(𝑃, 𝑉), il vaut :𝑊𝑎𝑡ℎ = 𝑎𝑖𝑟𝑒(12341) = 𝑀𝑡ℎ . 𝐸𝑎𝑡ℎ [𝐽⁄𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒].

Il nous faut signaler d’abord que nous avons négligé la variation de la masse
qui s’est produite au niveau du point figuratif 4 du diagramme, ensuite que
le débit masse théorique est :

𝑝
𝑞𝑚𝑡ℎ = 𝜌1 𝑞𝑣𝑡ℎ = 𝑅𝑇1 𝜆𝑣𝑜𝑙,𝑡ℎ . 𝑛𝑉𝑐𝑦𝑙 .
1

(2.8)

Remarquons toutefois que le travail massique de détente est habituellement


nettement plus faible comparé au travail massique de compression.
Supposons maintenant que la compression et la détente soient réversibles
et aient le même coefficient polytropique𝑚, le travail pour ce
fonctionnement sera exprimé par :

𝑊𝑎𝑡ℎ = ∮ 𝑉𝑑𝑝 = 𝑎𝑖𝑟𝑒(12341)

𝑚−1 𝑚−1
𝑚
𝑎𝑖𝑟𝑒(12341) = 𝑚−1 {[𝑝1 𝑉1 . 𝑟 𝑚 − 1] − [𝑝4 𝑉4 . 𝑟 𝑚 − 1]}. (2.9)

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Cette dernière expression se réduit à:

𝑚 𝑚−1
𝑊𝑎𝑡ℎ = {𝑝1 (𝑉1 − 𝑉4 )[𝑟 𝑚 − 1]}
𝑚−1

𝑚−1
𝑚
𝑊𝑎𝑡ℎ = 𝑚−1 . 𝜆𝑣𝑡ℎ 𝑉𝑐𝑦𝑙 𝑝1 [𝑟 𝑚 − 1]. (2.10)

La puissance interne théorique pour un compresseur dont l’arbre tourne à


𝑛𝑐 [cycles/s] est donnée par :

𝑚−1
𝑚
𝑃𝑖𝑡ℎ = 𝑛𝑐 . 𝑚−1 . 𝜆𝑣𝑡ℎ 𝑉𝑐𝑦𝑙 𝑝1 [𝑟 𝑚 − 1]. (2.11)

En rapportant cette puissance interne théorique au débit massique qui


traverse le machine, nous trouvons:

𝑃𝑎𝑡ℎ 𝑚 𝑚−1
𝐸𝑎 = = . 𝑅𝑇1 . [𝑟 𝑚 − 1]
𝑞𝑚𝑡ℎ 𝑚 − 1

𝑚−1
𝑚
𝑚−1
. 𝑝1 𝑣1 . [𝑟 𝑚 − 1]. (2.12)

Cette expression est identique à celle du travail rapporté à l’unité de masse


d’un compresseur idéal de mêmes alésage et course et sans espace mort
fonctionnant dans les mêmes conditions. Nous pouvons donc tirer le constat
suivant:
La puissance interne théorique rapportée au débit refoulé par le
compresseur est indépendante de la valeur de l’espace mort, et il en est de
même du rendement interne théorique polytropique. Ce fait a des
conséquences très importantes :
- il autorise l’emploi d’espaces morts importants facilitant la
construction et le logement des clapets sur des compresseurs
modernes très rapides ;
- il est à la base d’un procédé de réglage très économique par variation
de l’espace mort, qui théoriquement ne modifie pas le rendement.
Cette propriété n’a été établie ici que dans un cas théorique très particulier.
En pratique cette conclusion et ses conséquences ne sont évidemment
valables qu’en première approximation.

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Phases du fonctionnement théorique

Hypothèses :
- Le fluide de travail est un gaz parfait avec une chaleur massique et un
coefficient isentropique constants.

- Les chutes de pression aux valves d’aspiration et de refoulement sont


négligées ;
- Le compresseur fonctionne en régime𝑛 = 𝐶 𝑡𝑒 , et le régime de rotation n
est suffisamment lent, ainsi les effets de l’inertie du gaz dans le cylindre
négligée et pouvoir accepter que la pression et la température sont
uniforme, les mêmes partout dans le volume variable.
- La compression et la détente s’effectuent de manière polytropique, avec
le même coefficient polytropique pour la compression et pour la
détente.

Dans cette étude du fonctionnement théorique, on met en relation le cycle


mécanique de l’arbre du compresseur avec le cycle thermodynamique
nécessaire pour assurer l’aspiration, la compression, le refoulement du gaz
et enfin la détente du gaz résiduel qui ramène l’état thermodynamique à
l’état initial début aspiration. Lorsque le régime est établi, 4 types
d’évolution thermodynamique de référence sont répertoriés, 2 pendant la
première course et 2 pendant la seconde.
Il s’agit de :
 Course [PMI -> PME]
- la compression polytropique [1-2],
- le refoulement isobare/ isotherme sans frottement [2-3],
 Course [PMI <- PME]
- la détente [3-4], et
- l’aspiration isobare/ isotherme sans frottement [4-1]
Ce cycle est représenté graphiquement dans un diagramme(𝑝, 𝑉) connu
sous l’appellation de diagramme d’indicateur (ou diagramme indiqué, ou
diagramme de Watt).
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A la fin d'un précédent cycle, le piston se trouve au point mort intérieur
PMI, où le volume de l’enceinte fermée est maximum, 𝑉1 = 𝑉𝑚𝑎𝑥 . Ce volume
est rempli de gaz, le fluide de travail dans les conditions dites de l'aspiration
(pression𝑝𝑒 , température𝑇𝑒 ), et les valves d'aspiration VA et de refoulement
VR sont toutes fermées. Ceci est représenté par le point 1 dans le
diagramme(𝑝, 𝑉).

Course aller MPI vers PME :


Comme le piston avance, se déplace du point mort intérieur 1 vers le point
mort extérieur 3, le volume V diminue.
 Compression polytropique [1-2]
Le volume variable𝑉 de l’enceinte reste hermétiquement fermée (VAF &
VRF) pendant la compression polytropique et𝑑𝑉⁄𝑑𝑡<0, le volume diminue,
la masse reste constante𝑚 = 𝑚1 = 𝐶 𝑡𝑒 . Cela provoque l’augmentation de la
pression et de la température du gaz. Lorsque la pression dans le cylindre
atteint la pression 𝑝2 de refoulement, la valve de refoulement s’ouvre
instantanément (VAF & VRO). Le point figuratif de cet état est représenté
sur le diagramme par l’état 2.
 Refoulement isobare & isotherme [2-3]
Avec la valve de refoulement ouverte, (VAF & VRO), le piston continuant
son déplacement refoule le gaz (𝑑𝑚⁄𝑑𝑡 < 0) à la pression constante 𝑝2 et à la
température constante𝑇 = 𝑇2 jusqu’en fin de course au point mort extérieur
PME, ce point est noté 3 sur le diagramme d’indicateur. La course [1-2-3]
constitue un aller, le piston voit sa vitesse s’annuler au PME. Au point 3 la
valve de refoulement se ferme lorsque commence la course PME->PMI (VAF
& VRF).

Course retour MPE vers PMI :


Au point 3 le volume est minimal𝑉3 = 𝑉𝑚 , connu sous le nom de volume mort
(ou volume nuisible), c’est l'espace restant dans le cylindre lorsque le piston
est à la position la plus éloignée de l’arbre.
 Détente polytropique [3-4]
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Au point 3, le piston commence son mouvement de retour PME vers PMI, le
sens de la variation du volume s’est inversé𝑑𝑉⁄𝑑𝑡>0 aussi, maintenant c’est
à une augmentation du volume 𝑉 et à une diminution de la pression𝑝 qu’on
assiste, l’état des valves est (VAF & VRF). La masse de gaz résiduels est
donc maintenue constante𝑚 = 𝑚3 = 𝐶 𝑡𝑒 . Lorsque la pression atteint la
valeur𝑝1 , la valve d’aspiration s’ouvre, (VAO & VRF), on vient d’atteindre le
point figuratif 4.
 Aspiration isobare & isotherme [4-1]
Avec la valve d’aspiration ouverte, celle de refoulement fermée, (VAO &
VRF), le piston continuant son déplacement aspire le gaz (𝑑𝑚⁄𝑑𝑡 > 0) à la
pression constante 𝑝1 et à la température constante𝑇 = 𝑇1 jusqu’en fin de
course au point mort intérieur PMI, c’est le point de départ du cycle. La
course [3-4-1] constitue un retour, le piston voit de nouveau sa vitesse
s’annuler au PMI.

En résumé, nous notons :


Course [PMI -> PME]
Du point mort intérieur vers le point mort extérieur
- (1-2), compression, VAF & VRF, V --, 𝑝 + +, et𝑚 = 𝐶 𝑡𝑒 , et𝑇 + +;
- (2-3), refoulement, VAF & VRO, V --,𝑝 = 𝐶 𝑡𝑒 et 𝑚 − −, et𝑇 = 𝐶 𝑡𝑒 ;

Course [PMI <- PME]


Du point mort extérieur vers le point mort intérieur
- (3-4), détente, VAF & VRF, V ++, p --, et𝑚 = 𝐶 𝑡𝑒 , 𝑇 − −;
- (4-1), aspiration, VAO & VRF, V ++,𝑝 = 𝐶 𝑡𝑒 , et 𝑚 + + et𝑇 = 𝐶 𝑡𝑒

Débit moyen théorique


A cause du volume mort, le cylindre ne peut commencer à aspirer ou
admettre du gaz frais à partir du point mort extérieur, il faut attendre la fin
de la détente[3 − 4]. L’aspiration commence au point 4, le volume admis
n’est donc plus que :𝑉𝑎𝑑 = 𝑉1 − 𝑉4 .

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Pour tenir compte du volume mort, on définit le coefficient de remplissage
𝑉 −𝑉 𝑉
théorique :𝜆𝑣𝑜𝑙 = 𝑉1−𝑉4 = 𝑉 𝑎𝑑 .
1 3 𝑐𝑦𝑙

C’est une mesure de l’influence théorique de l’espace mort sur le débit du


compresseur.

Coefficient de remplissage théorique𝜆𝑣𝑜𝑙


A partir de l’équation de la détente polytropique (m coefficient polytropique)
et de la relation :
𝑉𝑎𝑑 = 𝑉1 − 𝑉4 = (𝑉1 − 𝑉3 ) − (𝑉4 − 𝑉3 )
𝑉𝑐𝑦𝑙 − 𝑉3 (𝑉4 ⁄𝑉3 − 1)
1
𝑉𝑐𝑦𝑙 [1 − 𝑎(𝑟 𝑚 − 1)] (2.13)
on trouve :
1
𝑉𝑎𝑑 = [1 − 𝑎(𝑟 𝑚 − 1)]𝑉𝑐𝑦𝑙 , donc
1
𝜆𝑣𝑜𝑙 = [1 − 𝑎(𝑟 𝑚 − 1)]. (2.14)
Ce coefficient de remplissage s’annule pour un rapport de compression,𝑟 =
1+𝜀 𝑚
( 𝜀
) pour lequel les points 2 et 3 sont confondus, ainsi que les points 4 et

1.
Le débit volumétrique théorique dans les conditions théoriques de
l’aspiration(𝑝1 , 𝑇1 ) est simplement :
𝑞𝑣𝑡ℎ = 𝜆𝑣𝑜𝑙 𝑛𝑉𝑐𝑦𝑙
1
𝑞𝑣𝑡ℎ = [1 − 𝑎(𝑟 𝑚 − 1)]𝑛𝑉𝑐𝑦𝑙 . (2.15)
On suppose qu’une masse constante𝑚𝑐 de fluide parcourt le cycle fermé,
et vaut :𝑚𝑐 = 𝑚1 − 𝑚3 , où 𝑚1 et 𝑚3 représentent les masses constantes qui
subissent la compression [1-2] et la détente [3-4] respectivement.

Fonctionnement du compresseur réel mono-étagée


Pour juger de l’évolution réelle du gaz dans le cylindre du compresseur, il
nous faut relever effectivement un diagramme d’indicateur, examiner à quel
point il s’écarte du diagramme théorique et rechercher les causes de cette
différence.

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On a trouvé qu’il existe plusieurs facteurs qui contribuent à ce que le
diagramme réel soit différent du diagramme d’indicateur théorique, nous
pouvons citer :
- gaz: fluide réel possède une viscosité non nulle,
- parois du compresseur : élastiques, et température variable,
- valves : ne s’ouvrent ni ne se ferment instantanément (inertie),
- pertes de charge : tuyauteries d’entrée et de sortie, valves
d’aspiration et de refoulement,
- fuites internes et externes,
- frottements mécaniques, et
- autres effets

Le coefficient de remplissage𝜎 est le rapport entre la masse d’air


réellement admise dans le cylindre et la masse de référence qui pourrait y
être enfermée si le processus d’admission était parfait, volume admis
correspondant à la cylindrée.
Cette masse de référence𝑚𝑟𝑒𝑓 est généralement celle qui occuperait la
cylindrée dans les conditions de pression et de température ambiantes(𝑝1, 𝑇1 ).
Le coefficient de remplissage réel sera, bien entendu, plus faible que la valeur
théorique calculée.
Il dépend de plusieurs éléments entres autres:
- l’importance relative de l’espace mort ;
- le rapport de compression ;
- la vitesse de rotation du compresseur, (moins bon pour les
compresseur rapide) ;
- le mode de refroidissement ;
- la qualité , la conception et la construction des valves ;
- la qualité de l’étanchéité des pistons, bourrages et valves ; et, à la suite
de l’usure de ces éléments, les fuites augmentent entraînant une
diminution du coefficient de remplissage,
- autres …

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Influence des fuites
Les pertes par fuite sont faibles dans un compresseur en bon état. On peut
distinguer deux sortes de fuites, les fuites externes des fuites internes.
Les fuites externes peuvent se présenter entre le joint cylindre-piston et au
niveau de la garniture de l’axe du piston. Les fuites externes sont
généralement négligeables, pratiquement nulles.
Les fuites internes sont circonscrites entre les valves de refoulement vers
celles d’aspiration, ou entre deux chambres séparées par le piston (machine
à double effet). Les fuites internes ont un autre effet néfaste car il s’agit de
gaz en cours de compression ou de refoulement, c’est à dire à température
notable. En retournant dans l’enceinte d’aspiration, ils contribuent au
relèvement général des températures.
Pour tenir compte des fuites internes, un coefficient inférieur 𝜆𝑓 < 1,est
introduit, ce qui conduit à un débit réel plus faible que le débit théorique.
Des fuites internes importantes entraînent :
 une augmentation de la puissance indiquée augmente,
 une élévation anormale de température à l’origine de la
plupart des accidents affectant le fonctionnement des
compresseurs :
 une détérioration des valves ;
 un mauvais graissage du cylindre et une usure excessive
 des cas extrêmes sont à redouter : une combustion des
vapeurs d’huile et un incendie ou une explosion du
compresseur.
On en déduit l’importance d’une surveillance minutieuse de la température
de sortie des gaz des compresseurs onéreux.

Influence des pertes de charge


Pour les tuyauteries d’aspiration et de refoulement, on prévoit des filtres de
grandes sections de passage pour limiter les pertes de charge.
A l’entrée et à la sortie de la machine se trouvent des valves (d’aspiration
et de refoulement) qui obstruent quelque peu le passage du gaz, ces
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éléments occasionnent des pertes de charge. Dans la tuyauterie
d’aspiration, le filtre et la valve provoquent une chute de la pression
d’admission∆𝑝, la pression réelle à l’aspiration𝑝𝑎 sera inférieure à celle à
celle théorique𝑝𝑎 < 𝑝1 .

Effets de parois
On appelle effets de parois l’ensemble des phénomènes résultant du fait
que la température des parois internes du compresseur ne suit pas
fidèlement la température du gaz.
La paroi latérale du cylindre et la culasse d’un compresseur alternatif à
piston sont généralement refroidis par circulation d’un fluide et à cause de
l’inertie thermique, la température de la paroi est supérieure à celle
théorique d’admission, 𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒𝑠 > 𝑇1 .
Le piston et la valve de refoulement sont très mal refroidis, les températures
y sont aussi très élevées. Les tubulures d’admission et les autres parois plus
chaudes chauffent le gaz, sa température à l’entrée de la machine sera donc
nettement plus élevée que𝑇1 .
L’influence défavorable des pertes de charge à l’aspiration et au refoulement
d’une part et celle toute aussi défavorable de la température des parois sur
le débit masse nécessite la fixation d’un facteur correctif.

Coefficients correctifs
- L’influence des fuites a conduit l’introduction d’un coefficient𝜆𝑓 < 1, et
- L’influence des effets de la dépression et de la température plus
élevée des parois à l’aspiration, les rentrées de chaleur des parois
vers le gaz en cours d’aspiration donnent une température réelle à
l’entrée𝑇𝑒𝑟 comprise entre celle des parois et la température
théorique𝑇1 . On arrive à la relation(𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒𝑠 > 𝑇𝑒𝑟 > 𝑇1 ). Notons
aussi que la pression d’entrée réelle du gaz est inférieure à celle
théorique, 𝑝𝑒𝑟 < 𝑝1 .

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Ces 2 résultats conduisent à l’évidente réalité que la masse volumique réelle
du gaz à l’entrée du compresseur est nettement inférieure à la masse
volumique théorique dans les conditions(𝑝1 , 𝑇1 ).
𝑝𝑒𝑟 𝑝1
= 𝜌𝑒𝑟 < 𝜌1 = ,
𝑅𝑇𝑒𝑟 𝑅𝑇1
On prend un autre coefficient qui tient compte de ces aspects
thermiques𝜆𝑡 < 1,
Le débit volumétrique réel dans les conditions théoriques de
l’aspiration(𝑝1 , 𝑇1 ).est donc donné par l’expression :
𝑞𝑣 = 𝜆𝑓 𝜆𝑡 𝜆𝑣𝑜𝑙,𝑡ℎ 𝑛𝑉𝑐𝑦𝑙 .

Le rendement volumétrique réel𝜂𝑣𝑜𝑙 = 𝜂𝑣𝑜𝑙𝑡ℎ 𝜆𝑓 𝜆𝑡 ,


1
𝜂𝑣𝑜𝑙 = [1 − 𝑎(𝑟 𝑚 − 1)]𝜆𝑓 𝜆𝑡 , (2.16)
Le débit moyen réel dans les conditions de l’aspiration(𝑝1 , 𝑇1 ) devient :
𝑞𝑣 = 𝜂𝑣𝑜𝑙 𝑛𝑉𝑐𝑦𝑙 . (2.17)

Diagramme d’indicateur réel

Compte tenu des différents effets précédemment présentés, le diagramme


d’indicateur réel se présente comme illustré à droite du diagramme
d’indicateur théorique.

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Fig. 2.7. Diagrammes d’indicateur d’un compresseur. a) théorique et b) réel

Caractéristiques effectives - Pertes mécaniques


Pendant le fonctionnement du compresseur des frottements mécaniques se
manifestent dans la machine entre les pièces en mouvement relatif. Il s’agit
principalement des pièces
- arbre/ paliers,
- pied de bielle/ arbre,
- crosse sur son support,
- tige de piston dans son bourrage,
- joint glissant piston-cylindre.
Cette dernière perte est particulièrement gênante car la dissipation de
l’énergie s’incorpore en partie au fluide sous forme de chaleur, ce qui
augmente l’exposant polytropique. Pour diminuer ces pertes on procède à
la lubrification de la machine de façon adéquate, et particulièrement la
lubrification du joint glissant piston-cylindre. Mais attention, la présence de
vapeurs d’huile dans le compresseur limite pratiquement la température
maximale à environ … 200°C … Cette présence de vapeur est parfois
gênante dans certains cas comme par exemple la compression d’oxygène
ou la compression de gaz pour l’industrie alimentaire. Pour y remédier, on
place un séparateur d’huile et même parfois on change le type de
compresseur, il existe en effet des compresseurs alternatifs à piston
« sec », c’est-à-dire qui fonctionnent sans lubrification.

Autres caractéristiques d’un compresseur


Les caractéristiques qui intéressent l’usager d’un compresseur sont :
- le débit volumétrique𝑞𝑣 𝑚3 ⁄𝑚𝑖𝑛 ;
- la fréquence de rotation 𝑛 𝑡𝑟⁄𝑚𝑖𝑛 ;
- le taux de compression r ;
- le rendement isothermique 𝜂𝑇 qui influence directement la puissance
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motrice et donc le prix de revient du m³ de gaz comprimé.
L’utilisateur s’attache surtout, le plus souvent aux caractéristiques du
compresseur pour une pression d’entrée déterminée :
- la puissance à l’arbre,
- le débit volume réel,
- le rapport de compression.
En général, ces caractéristiques sont garanties par le constructeur et
peuvent faire l’objet d’essais de réception.
Celles qui intéressent les constructeurs qui doivent se rendre compte de
l’origine des pertes pour pouvoir les contenir.
Le relevé du diagramme d’indicateur par cylindre et par face active du piston,
permet l’obtention des caractéristiques suivantes :
o le travail indiqué 𝑊𝑖 ;
o la pression moyenne indiquée 𝑝𝑖𝑚𝑜𝑦 ;
o la puissance moyenne indiquée 𝑃𝑖 ;
o le rendement mécanique𝜂𝑚 .
Ce dernier est déterminé à partir de la connaissance de la puissance moyenne
indiquée et de la puissance motrice d’entrainement. Les rendements ont un
intérêt théorique certain pour les constructeurs des machines.

Courbes caractéristiques
On considère le compresseur, le fluide de travail et les conditions
d’entrée ❑′𝑝1 , 𝑇1 du gaz dans la machine. L’utilisateur dispose de deux
variables indépendantes à savoir : la vitesse de rotation𝑛 et la pression de
sortie. Il s’intéresse aux éléments suivants: le débit refoulé et la puissance
d’entraînement.

Surfaces caractéristiques :
Il existe deux surfaces, appelées surfaces caractéristiques qui définissent le
fonctionnement du compresseur, ce sont :
- 𝑞𝑚 = 𝑓1 (𝑛, 𝑝𝑠 ): débit massique en fonction du régime n, et de la pression
de sortie𝑝𝑠 ,
STD. M-03: M a c h i n e s t h e r m i q u e s v o l u m é t r i q u e s P a g e 20 | 35
- 𝑃𝑖 = 𝑓2 (𝑛, 𝑝𝑠 ): puissance interne en fonction de n et de ps.
On appelle courbes caractéristiques les intersections de ces surfaces par
des plans 𝑛 = 𝐶 𝑡𝑒 ou𝑝𝑠 = 𝐶 𝑡𝑒 .
Ces courbes sont intéressantes, mais ne permettent pas de comparer
directement les performances de compresseurs différents ; on préfère
remplacer ces variables par le rendement volumétrique, le rendement
théorique isothermique et le rapport de compression, qui de plus sont des
nombres sans dimensions. Les surfaces caractéristiques sont ainsi :
𝑝
𝜂𝑣𝑜𝑙 = 𝑓3 (𝑛, 𝑝𝑠 ),
𝑒

(2.18a)
𝑝
𝜂𝑖𝑇 = 𝑓4 (𝑛, 𝑠 ).
𝑝𝑒
(2.18b)

On peut évidemment remplacer 𝜂𝑖𝑇 par une énergie volumique indiquée,


𝑃
rapport de puissance indiquée au débit volumétrique réel,𝑞 𝑖 .
𝑣

Compresseurs poly-étagés
Avec un compresseur mono-étagé, très rapidement des problèmes nombreux
surgissent dès que le rapport de pression dépasse … 7 … Ainsi arrive-t-on à
considérer une machine à plusieurs étages.
La température à la fin de la compression du gaz est d’autant plus élevée
que le taux de compression est grand, 𝑇2 = 𝑇1 𝑟 (𝑚−1)⁄𝑚 . Des difficultés de
graissage apparaissent dans les organes mécaniques en mouvement relatif
dans la machine. Il faut savoir que l’huile de graissage se décompose à partir
de … 150°C … Un graissage mal assuré va diminuer ainsi anormalement la
durée de vie du compresseur.
Si la température de l’air comprimé dépasse les 200°C au refoulement, il y’ a
un réel risque d’explosion dans le réservoir d’air comprimé. Cette explosion
aura pour origine la présence de dépôts charbonneux, dus à la décomposition
de cette huile.

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Fig. 2.8. Machine à double effet et à deux étages
Aussi, dès qu’il s’agit de réaliser des taux de compression dépassant 6 à 8
suivant l’intensité de la réfrigération continue ; 3 à 4 dans le cas de
compresseur non-refroidis par réfrigération continue, doit-on renoncer à la
compression en un seul étage et fractionner cette compression en plusieurs
étages, comme illustré à la figure 2.8.
Le refroidissement artificiel entre les étages diminue en même temps le travail
interne𝑊𝑖 , ce qui explique que l’usage en soit devenu général pour les
compresseurs dont le taux de compression dépasse la valeur 3 à 4
(compresseurs rotatifs), 6 à 8 (compresseurs à pistons).

Principe de la compression poly-étagée


Il s’agit de diviser la compression en z étages, et de ramener la température
à la sortie de chaque étage à une température proche de la température
d’entrée du premier étage.
Pour y arriver, on intercale des réfrigérants à air ou à eau entre les différents
étages, d’après le schéma suivant :

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Fig. 2.9. Compresseur multiétagé avec refroidissement intermédiaire
On réalise ainsi le taux de compression désiré sans augmentation exagérée
de la température. Si l’on met en série z étages sur le même arbre, il faudra
que leurs taux de compression soient égaux pour que la sollicitation sur l’arbre
soit la même quel que soit l’étage considéré. Si on convient d’appeler,
𝑝 𝑝 𝑝
𝑟1 = 𝑝1𝑟 , 𝑟2 = 𝑝2𝑟 , 𝑟3 = 𝑝3𝑟 ... (2.19)
1𝑎 2𝑎 3𝑎

, le taux de compression respectif de chaque cylindre et que


𝑝𝑖𝑟 = 𝑝𝑖+1𝑎 , 𝑖 = 1à𝑧 − 1
, c’est-à-dire par exemple𝑝1𝑟 = 𝑝2𝑎 .
Le taux résultant pour z cylindres sera :
𝑝
𝑟 = 𝑟1 . 𝑟2 . 𝑟3 … = ∏𝑧𝑖=1 𝑟𝑖 = 𝑝𝑧𝑟
1𝑎

(2.20)
, et la pression de sortie maximum sera :
𝑝𝑠 = 𝑝𝑒 . ∏𝑧𝑖=1 𝑟𝑖 ,
(2.21)

, où
𝑝𝑒 = 𝑝1𝑟 𝑒𝑡𝑝𝑠 = 𝑝𝑧𝑟 .
On réalise ainsi couramment des compresseurs à 3 ou 4 étages, en utilisant
des taux de compression de 4 à 6, par étage. Ceci permet d’obtenir des
pressions utiles de 200 à 360 bars et plus.

Avantages de l’utilisation des compresseurs poly-étagés :


- Le rendement volumétrique du compresseur poly-étagé est supérieur
à celui compresseur mono-étagé opérant entre les deux mêmes
pressions extrêmes,
- La puissance absorbée par le compresseur poly-étagé est plus faible
que celle absorbée par le compresseur mono-étagé,
- Les températures en sortie de chaque étage sont moins élevées que
celle qu’on aurait à la fin de la compression du compresseur mono
étagé.

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Il est cependant rare de dépasser 5 étages car, cela augmente
considérablement la complexité mécanique et diminue le rendement en
raison des pertes de charges qui ne manquent pas de se produire dans les
différentes parties du compresseur.
La comparaison, illustration faite, (figure 2.5.) du compresseur poly-étagé à
réfrigérations intermédiaires avec le compresseur mono-étagé adiabatique
montre le gain important (surface hachurée) en énergie que l’on arrive à
épargner.

Fig. 2.10. Compression multi-étages avec refroidissement intermédiaires

Compresseurs volumétriques rotatifs. Moteurs rotatifs


pneumatiques
Les compresseurs et moteurs dynamiques (turbomachines) sont des
machines rotatives, mais ne sont pas concernées par cette partie de l’exposé.
Seules les machines volumétriques rotatives sont traitées.
Compresseurs et moteurs
 rotatifs à pistons
 axiaux,
 radiaux ;
 à palettes,
 à vis,
 scroll,

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Les compresseurs volumétriques rotatifs opèrent de la même manière que
les compresseurs alternatifs à piston, la seule différence est la
cinématique relative à la variation des volumes fermés.

Plusieurs technologies existent :


- Compresseurs et moteurs à pistons à cylindrée variable
- Moteurs linéaires
- Compresseurs à anneaux liquide
- Compresseurs scroll
- Compresseur péristaltique

Compresseurs et Moteurs à Pistons


Compresseur à membrane

Fig. 2.13. Compresseur à membrane

Un système hydraulique permet d'assurer la flexion de la membrane : un


piston se déplace dans le cylindre et agit sur le fluide hydraulique qui
transmet son mouvement oscillatoire à la membrane. Le rôle du plateau à
trous est d'assurer une bonne répartition du fluide sous la membrane. Celle-

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ci est souvent constituée de trois disques métalliques : ce système a
l'avantage de permettre la détection de la rupture de la membrane par une
mesure de pression.

Moteurs à piston
Les moteurs à air à pistons sont utilisés dans des applications nécessitant
une forte puissance, un couple de démarrage élevé, et le contrôle précis de
la vitesse à basse vitesse. Ils ont deux, trois, quatre, cinq, ou six cylindres
disposés soit axialement soit radialement dans un logement. Le couple de
sortie obtenu à l’arbre est développé par la pression de l’air comprimé
agissant sur les pistons.

Fig. 2.12 Compresseur rotatif à pistons axiaux

Compresseur à pistons à cylindrée variable


Ce type de compresseur, comprime uniquement un volume de gaz
optimisé à chaque rotation.

Moteurs linéaires
Les moteurs linéaires connus comme des cylindres pneumatiques, sont
appelés, « vérins pneumatiques ».

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Fig. 2.11. Moteur linéaire - Vérin à double effet

Le principe de base de ces machines consiste en un tube cylindrique avec


deux couvercles aux bouts, et un piston libre de se mouvoir à l'intérieur de
cylindre et connecté de façon rigide à la tige de piston ; le mouvement linéaire
du piston, déplacé axialement dans le cylindre est obtenu par l'air comprimé
admis sur l'une des faces du piston.
Il existe aussi des conceptions spéciales de cylindres.

Moteurs pneumatiques (à air comprimé)


Les moteurs volumétriques sont caractérisés par une chambre fermé qui se
contracte (le volume diminue) et se détend (le volume augmente) pendant
que l'arbre de sortie tourne. Du travail mécanique utile au niveau de l’arbre
est développé par le gaz lors des phases de détente.

Les moteurs pneumatiques sont utilisés pour produire de la puissance en


continue à partir d'une installation d'air comprimé.

Avantages par rapport aux moteurs électriques :


- Ils peuvent être utilisés en atmosphères où il y a des risques
d’explosion.
- Ils ont généralement une densité de puissance plus élevée,
- Ils peuvent fonctionner sans la nécessité de réducteurs de vitesse
auxiliaire,
- Des surcharges dépassant le couple de calage ne leur causent

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généralement pas de mal,
- La vitesse du moteur à air peut être régulée par des simples vannes
de contrôle de débit,
- Le couple moteur à air peut être modifié par simple réglage de la
pression,
- Ils n'ont pas besoin de démarreur magnétique,
- Ils génèrent beaucoup moins de chaleur que les moteurs électriques.
A côté des moteurs qui fonctionnent de manière continue, où la rotation de
l’arbre est illimitée on trouve aussi comme pour les pompes volumétriques
des moteurs linéaires.
Tableau 2.2. Caractéristiques des types de moteurs les plus importants

Moteurs à pistons axiaux


Ils sont plus compacts que les moteurs à pistons radiaux, ce qui les rend
idéales pour le montage dans des endroits confinés. Leur conception est
plus complexe, ils sont plus coûteux que les moteurs à palettes, et ils sont
lubrifiés à la graisse. Toutefois, les moteurs à pistons axiaux fonctionnent
mieux et offrent une puissance maximale à des vitesses beaucoup plus
faibles que ne peut le faire les moteurs à palettes. Plus petit et plus léger
que les moteurs électriques de même puissance, les moteurs à pistons
axiaux tolèrent des températures ambiantes plus élevée.

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Moteurs à pistons radiaux
Ces moteurs de fonctionnalités robustes, lubrifiés à l'huile sont bien adaptés
à un fonctionnement continu. Ils ont le couple le plus élevé en comparaison
des autres types de moteur pneumatiques et sont particulièrement indiqués
pour des applications impliquant de fortes charges de départ et des
impulsions de puissance assurent un lissage du couple dans les deux
directions avant et arrière.

Moteur à pistons radiaux conventionnel


Pour ces moteurs avec pistons et tiges de connections, le vilebrequin a
seulement une manivelle, toutes les bielles y sont connectées. Moteur à
pistons "liés, enchaînés" avec piston double : Le mécanisme (appelé
mécanisme "Scottish yoke") converti la course du piston en rotation de
l'arbre. Ces moteurs ont seulement quatre cylindres, et les doubles cylindres
sont à 90º d'angles chacun de l'autre. Par comparaison aux moteurs à pistons
radiaux conventionnels, cette conception est beaucoup plus compacte et ne
comporte que peu de composants.

Compresseurs et moteurs rotatif à palettes


Le compresseur rotatif à palettes (en exemple ci-dessous),

Fig. 2.15. Compresseur rotatif à palettes


Un volume de fluide en forme de croissant est piégé du gaz y est introduit
(aspiration) et la rotation du rotor va comprimer ce volume jusqu'à
atteindre la pression souhaitée (refoulement), figure 2.10.
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Tableau 2.3. Caractéristiquesdes technologies de compresseurs

Compresseur rotatif à palettes


Il est composé d’un rotor monté, excentré dans un cylindre. Lorsque le rotor
tourne, le volume créé entre les palettes décroît de la zone d’aspiration à la
zone de refoulement.

Fig. 2.14. Compresseur à palettes - Principe de fonctionnement

Le rotor, la seule pièce continuellement mobile, comporte un certain nombre


de fentes sur toute sa longueur où se logent des palettes coulissantes qui
glissent sur un film d'huile. Le rotor tourne dans un stator cylindrique. La
capacité comprise entre deux palettes est variable. Lors de la rotation, la
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force centrifuge fait sortir les palettes de leur emplacement : elles forment
alors des cellules de compression individuelles. La rotation réduit le volume
de la cellule et augmente ainsi la pression de l'air.

Moteurs à palettes

Les moteurs à palettes sont normalement utilisés dans des applications


nécessitant de faible à moyenne puissances de sorties.
Les moteurs à palettes sont constitués d’aubes (palettes) axiales montées
dans des fentes radiales s'étendant longitudinalement dans un rotor monté,
excentré dans l'alésage du stator. Les palettes sont biaisées pour assurer
l’étanchéité avec la paroi intérieure du logement, la force de serrage est
donnée par des ressorts, l'action de came, ou la pression de l'air, selon la
conception. La force centrifuge qui se développe lorsque le rotor tourne aide
et contribue à cette étanchéité. Le couple se développe à partir de la
différence de pression existant entre les deux faces de la palette.
Le couple à l'arbre de sortie est proportionnel à la surface "mouillée" des
palettes. L'augmentation du nombre d'aubes réduit les fuites internes et
conduit à un couple de sortie plus uniforme et fiable à des faibles vitesses.
Cependant l’augmentation du nombre de palettes entraîne aussi plus de
frottements et le coût du moteur s’accroit tandis que l'efficacité diminue.
Les moteurs à palettes fonctionnent à des vitesses de 100 à 25.000
tr/min. La vitesse de rotation est fonction du diamètre intérieur du stator
logement du rotor et offre plus de puissance par unité de masse du gaz que
les moteurs rotatifs à pistons.

Compresseurs à anneaux liquide


Le liquide auxiliaire forme un anneau concentrique au corps. La roue étant
excentrée, des capacités de volumes variables sont générées entre deux
ailettes et l'anneau liquide. En fonction du sens de rotation de la roue, la
lumière d'aspiration est placée devant des capacités grandissantes : il se
crée une dépression et donc l'aspiration du gaz ; il est ensuite transporté
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(car emprisonne entre deux ailettes et le liquide) vers la lumière de
refoulement qui, elle, est placée devant des capacités qui diminuent de
volume : il se crée donc une compression et le refoulement du gaz
comprimé est possible.

Fig. 2.16. Compresseurs à palettes et compresseurs à anneau liquide

En ce qui concerne l'alimentation en liquide de l'anneau, trois


configurations sont possibles:
- fonctionnement en liquide perdu;
- fonctionnement en recyclage partiel;
- fonctionnement en recyclage total.

Compresseurs et moteurs à lobes – à cames


Le compresseur à lobes représenté sur la figure 2.15 comporte 2 lobes
profilés, montés dans un stator.
Les lobes sont entrainés par un système d’engrenage et présentent un jeu
très faible et sans contact métal-métal. L’aspiration du gaz dans la machine
se fait du coté où la cavité que présente les lobes est la plus grande. Comme
les lobes tournent, la taille de l’enceinte fermée se réduit progressivement
effectuant ainsi la compression du gaz qui s’y trouve. La compression

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continue jusqu’à ce que la section de sortie soit atteinte, à ce moment le
gaz sort à haute pression.
Ces machines sont compactes, ne coûtent pas beaucoup et ne nécessitent
qu’un minimum d’attention en fonctionnement et peu d’entretien.

Fig. 2.17. Compresseur à lobes (ROOTS) Principe de fonctionnement

Compresseurs rotatifs à vis


Les compresseurs à vis utilisent généralement 2 vis pour comprimer le gaz.
Les vis entrainées par un ensemble d’engrenages synchronisés.
Le gaz entre à un bout des vis et se déplace dans les filets pendant la
rotation des celles-ci, le jeu entre les filets décroit et le gaz y est comprimé.
Le gaz sort à l’autre extrémité des vis.
Une huile de lubrification assure aussi l’étanchéité, il n’y a pas de frottement
entre les vis mâle et femelle, c'est un film d'huile qui assure cette
étanchéité.
Les principales pièces de l'élément de compression sont : un rotor mâle, et
un rotor femelle qui tournent l'un envers l'autre, tandis que le volume situé
entre eux et le carter du compresseur diminue.
Le rapport de pression d'une vis dépend de la longueur et du profil de la vis
d'une part, et de la forme de l'orifice de refoulement, d'autre part. L'élément
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de compression à vis n'est équipé d'aucune soupape et il n'existe aucune
force mécanique susceptible de créer un quelconque déséquilibre.
Le compresseur fonctionne à une fréquence de rotation de l'arbre élevée et
assure un débit important. Le compresseur tournant très vite est de faibles
dimensions extérieures comparées à celles d’autres types de compresseur
volumétriques d’analogues performances.

Fig. 2.18. Compresseurs à vis

Compresseurs scroll
Le compresseur Scroll est constitué de deux spirales : l’une fixe, l’autre en
mouvement orbital qui crée la compression. La chambre d’aspiration se
trouve autour des deux spirales et le refoulement se trouve au centre où le
gaz s’échappe par un orifice.

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Fig. 2.19 Compresseur scroll

Sélection de compresseurs et de moteurs pneumatiques

Spécifications d’achat
- Les spécifications d’achat doivent reprendre les éléments suivants :
- Les informations sur le site et son passé
- Les besoins moyens, maxima (les pics) mais aussi les minimas,
- La plage de température ambiante sur le site de fonctionnement, ainsi
que les niveaux de pression attendus,
- Les températures maxima attendues des fluides de refroidissement
(air ou eau) sur le site,
- L’altitude du site au-dessus de la mer,
- Les stratégies de régulation du compresseur en fonction des besoins,
- La pression minimale requise au point d’utilisation,
- La qualité de l’air requise au point d’utilisation,
- Le niveau de bruit maximum,
- Le nombre d’heures d’utilisation par an.

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