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Lauren MOUKANAS Première 4 DM SVT pour le lundi 6 novembre

La controverse entre Pouchet et Pasteur sur la formation de nouvelles cellules


La théorie de la génération spontanée, selon laquelle la vie peut naître spontanément à
partir de matière non vivante, est très ancienne ; au IVème siècle AV-JC, Aristote la défendait
déjà et, encore au XVIIème siècle, Descartes et Newton l’ont appuyée. Au XIXe siècle, cette
thèse, aussi appelée hétérogénie est soutenue par le médecin biologiste Félix Pouchet, mais
vigoureusement contestée par le célèbre biologiste et chimiste Louis Pasteur. En découle une
controverse expérimentale entre Pouchet et Pasteur sur la formation de nouvelles cellules.
Dans un premier temps, nous allons analyser rigoureusement l'expérience du col de cygne de
Pasteur réalisée en 1859 qui invalide la théorie de la génération spontanée. Puis nous nous
intéresserons à l'expérience de Pouchet sur l'eau de foin qui date de la même année, pour
montrer que ses conclusions sur la formation de nouvelles cellules ne sont pas correctes.

Dans le document 1, nous est présentée la célèbre expérience du col de cygne de Pasteur
(1859) avec le protocole expérimental et les résultats après plusieurs jours. Son hypothèse
est que les microorganismes ne naissent pas spontanément dans un liquide mais se
développent à partir de microorganismes préexistants dans l’air. Quatre expériences sont
réalisées simultanément avec des ballons remplis d’un milieu de culture (eau et éléments
nutritifs).
La première expérience, avec un flacon ouvert et non chauffé peut être considérée comme
l’expérience témoin qui sert de référence : elle montre qu’au contact de l’air, le milieu se
trouble et des microorganismes sont donc présents. Autrement dit, sans rien faire de
particulier, il y a bien des microorganismes.
Pour les 3 expériences suivantes, le milieu de culture est chauffé et donc stérilisé : cette
condition est nécessaire pour savoir si des microorganismes peuvent apparaître à partir
d’une matière inerte, c’est-à-dire non vivante. En effet, la chaleur tue les éventuels
microorganismes.
Dans l’expérience où le flacon est ouvert et chauffé, donc stérile le milieu devient trouble au
bout de quelques jours, ce qui prouve la présence de microorganismes. Le milieu peut avoir
été contaminé par les microorganismes présents dans l’air. Cette expérience ne réfute donc
pas la théorie de la génération spontanée.
Dans l’expérience où le flacon est fermé et chauffé, le milieu reste clair ; il n’y a donc pas de
microorganismes. Le flacon qui est stérilisé et fermé afin d’empêcher tout contact entre l’air
et le milieu de culture, ne peut pas être contaminé par des microorganismes venant de l’air.
J’en déduis qu’à partir d’un milieu stérilisé, il n’y a donc pas de croissance de
microorganismes. Cette expérience permet donc de réfuter la théorie de la génération
spontanée.
Dans la dernière expérience, réalisée dans un flacon en col de cygne ouvert et chauffé, le
milieu reste clair ; il n’y a donc pas de microorganismes. La forme du col de cygne n’empêche
pas l’air de circuler ; il y a donc contact entre l’air et le bouillon de culture. Mais elle permet
de piéger les microorganismes présents dans l’air dans la courbure. Ils ne peuvent donc pas
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atteindre le milieu de culture. Cela prouve que c’est l’air qui est vecteur de microorganismes
et que ce n’est pas le milieu de culture qui donne naissance à cette vie microbienne. Cette
expérience permet donc d’invalider la théorie soutenue par Pouchet
C’est donc la célèbre expérience du col de cygne qui contredit le plus efficacement la théorie
de la génération spontanée car si des microorganismes pouvaient naître de la matière inerte,
c’est-à-dire le milieu de culture, alors au bout de plusieurs jours dans un flacon stérilisé on
aurait dû obtenir un milieu trouble : c’est donc bien l’air qui véhicule les microorganismes.

Dans le document 2, l’expérience de Pouchet (1859) est présentée en quelques lignes.


Son hypothèse est que les microorganismes naissent spontanément et que du vivant peut
apparaître à partir d’une matière morte précédemment vivante. Le protocole qu’il suit est de
porter à ébullition de l’eau de foin à 100°C en fermant hermétiquement le milieu. Après
quelques jours, il observe que des bacillus subtilis (bacilles de foin) sont présents dans les
solutions. Il en déduit qu’ils se sont formés spontanément et que donc la théorie de la
génération spontanée est vraie.
Le premier argument qui prouve que les conclusions de Pouchet ne sont pas correctes est
que les bacillus subtilis possèdent des enveloppes de protection extrêmement robustes
appelées spores (document 3, photographie de deux spores de bacillus). Ces spores
permettent aux bacilles de foin de résister à des conditions environnementales difficiles,
comme la chaleur. Les spores peuvent survivre à des températures supérieures à 100°C,
température utilisée par Pouchet pour rendre l’eau de foin stérile. Ainsi, le taux de survie du
bacillus subtilis à une température de 100°C n’est pas nul comme le montre la courbe du
document 3 : le taux de survie des bacilles à une température de 100 degrés est compris
entre 0 et une unité arbitraire. On peut en déduire que toutes les bactéries n’ont pas été
détruites.
Par ailleurs, Pouchet ne semble pas avoir réalisé de contrôle initial sur la contamination
préexistante de l’eau de foin utilisée dans son expérience. Comme les spores de Bacillus
subtilis sont capables de germer et de donner naissance à des bactéries actives lorsqu'elles
sont confrontées à des conditions favorables, comme un milieu nutritif adéquat, on peut
supposer que les microorganismes observés étaient en fait issus de la germination des
spores, plutôt que de la génération spontanée à partir de matière inerte. Pouchet aurait pu
chauffer le milieu à plusieurs températures supérieures à 100 °C et observer les résultats au
microscope. Ces arguments jettent un doute sérieux sur la validité des conclusions de
Pouchet.
Enfin, dans cette expérience, Pouchet ne réalise pas de témoin. Son expérience manque
donc de la rigueur nécessaire pour que les résultats soient valables. L’expérience est donc
peu fiable et difficile à exploiter.
En conclusion, cette controverse entre Pouchet et Pasteur initiée en mars 1859 quand
l’Académie des sciences annonce qu’elle remettra un prix de 2500F à quiconque apportera
un éclairage nouveau sur la génération spontanée tourne donc à l’avantage du jeune Louis
Pasteur. Ce dernier démontre en effet que dans un milieu convenablement stérilisé et isolé
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ma vie n’apparaît pas spontanément, tandis que les étonnants résultats de Pouchet sont
invalidés par l’existence des spores contenues dans l’eau de foin et qui résistent à une
chaleur supérieure à 100°C. En avril 1864, Pasteur démontrera que la théorie de la
génération spontanée est fausse, devant l’Académie des sciences qui conclura définitivement
en sa faveur en 1865.

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