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GUECHI
C.H.U. Hussein Dey
Cours Résidanat 1ère Année
2020 - 2021
Genre Helicobacter
Le genre Helicobacter fait partie de la famille des Helicobacteraceae
qui comprend les genres Helicobacter, Sulfurimonas Sulfurovum, Thiovulum
et Wolinella. Seul le genre Helicobacter présente un intérêt en médecine
vétérinaire et humaine. Il est subdivisé en plusieurs espèces dont Helicobacter
pylori. Certaines espèces sont atropisme gastrique et d’autres intestinal (cf.
Tableau I).
En effet, dés 1915 les auteurs ont émis l'hypothèse que des bactéries
spiralées observées au niveau de la muqueuse gastrique peuvent avoir un rôle
dans l'ulcère duodénal, mais, il a fallu attendre 1983 pour que des
anatomopathologistes australiens, Warren et Marshall, réussissent à cultiver ce
germe; en raison de sa morphologie et de ses exigences de culture, il fut tout
d'abord dénommé Gastrique Campulobacter Like Organisme (GCLO) (Warren
et Marshall 1983) puis Campylobacter pyloridis puis Campylobacter pylori,
pour prendre enfin le nom d'Helicobacter pylori (Goodwin et coll. 1989).
Germe du mucus, il est retrouvé presque exclusivement dans l'estomac de
l'homme et des primates (Megraud F.1993).
Il est à signaler que l’espèce H. heilmannii (germe non cultivable) peut être
responsable des mêmes pathologies
- Caractères culturaux :
Germe micoaerophile, H. pylori nécessite pour sa culture une
atmosphère contenant 5% d'oxygène 10%de gaz carbonique (CO2) et 85%
d'azote (N2).
La température optima de culture est de 37°c. Il peut cultiver à 42°c.
Il nécessite des milieux d'isolement enrichis au sang ou à l'hémine : les
colonies apparaissent après 03 à 04 jours d'incubation : elles ont un diamètre
de 0,5 à 1mm de diamètre; elles ont un aspect grisâtre et transparent. On
peut également utiliser un milieu de base riche additionné de 0,2 de charbon
actif.
- Caractères biochimiques :
N'attaque pas les hydrates de carbonne, possède une oxydase, une catalase,
une glutamyl transpetidase et surtout caractérisé par la production d'une
uréase en très grande quantité.
Ne produit pas les nitrates.
- Variabilité génomique
Le génome de Helicobacter pylori a été entièrement séquencé. Il a été
démontré que Helicobacter pylori possède un haut degré de polymorphisme
génomique (GO et Coll. 1996).
L'analyse du génome entier ou de ses fractions, par les méthodes génotypiques
usuelles, montre que les structures génétiques des souches provenant de sujets
non reliés sont pratiquement toutes différentes. Au contraire, les souches isolées
successivement chez un même sujet et les souches isolées chez les sujets vivant
en communauté sont très peu différentes ou identiques (Fauchère J.L. 1999).
Cette diversité génomique permet de différencier les souches et être
utilisée comme marqueur épidémiologique.
Facteurs de pathogénicité
1) – Le L.P.S:
Même propriétés physico chimiques que les LPS des Gram (-). En plus de
son activité biologique caractéristique de toutes les endotoxines des Gram
négatifs, bien que l'activité endotoxique soit réduite par rapport à celle des
entérobactéries, le LPS d'Helicobacter pylori possède d'autres propriétés
qui pourraient lui conférer un rôle dans la pathogenicité [Matysiak 1999]
Parmis ces propriétés on peut citer
1°) – Son action sur la structure macromoléculaire de la mucine;
en modifiant la structure du mucus, peut entraîner une réduction de ses
propriétés protectrices [Slomiany et coll. 1992].
2°) – La présence de polysaccharide de surface antigéniquement
proche des antigènes Lewis y et Lewis x des groupes sanguins: or cet Ag est
également retrouvé au niveau des cellules épithéliales gastriques [Sevin
1998] il y a production locale d'anticorps dirigés contre cet Ag. Ces
Anticorps vont donc réagir avec l'Ag de l'hôte : Cette réaction auto immune,
pourrait faire évoluer l'infection vers l'atrophie gastrique. Ces auto
anticorps dirigés contre les Ag Lewis ont été détectées chez les sujets
infectés par Helicobacter pylori [Matysiak 1999].
Cet Ag Lewis est retrouvé chez 80% des souches.
3°) – Stimulation de la libération de la gastrine.
4°) – Stimulation de la libération d'IL8.
2) – Les adhésines
3) – Les flagelles
Elle stimule les lymphocytes T qui vont ensuite avoir une réaction croisée
avec le déterminant similaire des HSP endogènes produites par les cellules
stressées de l’hôte : il y aurait donc une réaction auto immune [Megraud 1993]
8) – Autre Facteurs :
Particulièrement :
- L’atpase de type P qui régulerait le PH interne de la Bactérie indispensable
à sa survie.
- La catalase et la superoxide dismutase qui détruirait les substances
bactéricides produites par des cellules inflammatoires.
Rôle pathogène
Gastritis adenocarcinoma
Figure 1
Shematic diagram showing the progression of H.pylori infection
(d’après J.L. Telford et coll. 1994)
Examen anatomopathologiques :
Mise en culture.
Un fragment de biopsie est placé dans une boîte de pétri stérile et bien
dilacéré à l’aide d’un bistouri stérile puis ensemencé sur milieu solide Le milieu
est constitué d’une base gélosée (Milieu cœur cervelle (BHIA), Columbia ou
Trypticase soja (TSA) additionné de 7% de sang de cheval, de mouton, ou
humain. Pour les rendre sélectifs, les milieux sont additionnés d’antibiotiques.
On recommande le mélange de Skirrow, contenant de la polymixine B de la
vancomycine, du trimethoprim et de l’amphotericine B.
- Sur l’oxydase
- La morphologie au Gram
- L’uréase.
Un test appelé premier platinium HPSA : C’est un test ELISA utilisant des
anticorps polyclonaux. Ce test aurait une sensibilité de 94,1% et une spécificité
de 91,8% avant traitement en prenant la culture, l’examen histologique et le test
à l’uréase comme référence [Monteiro. L –Mégraud F 1999]
Lors du suivi thérapeutique, la sensibilité est de 90% et la spécificité de 95,
3%.
Après traitement, on observe une diminution rapide dans le temps des
valeurs obtenues par ce test.
Le diagnostic
Le suivi thérapeutique
Présente l’inconvénient d’être très coûteux.
- Recherche de l’Ag dans les selles : Pourrait être utilisé pour :
Le diagnostic
Les études épidémiologiques surtout chez les enfants et
particulièrement ceux âgés de moins de un an chez lesquels la valeur de la
sérologie est restreinte du fait de l’existence d’anticorps maternels.
Transmission
Mode de transmission non encore établi : serait oro-orale ou feco-orale.
On soupçonne l’eau comme pouvant été un véhicule ou transmission intrafamiliale
VI) – Traitement :
Trithérapie : associant : inhibiteur de la pompe protons (I.P.P.) (Omeprazole)
+ Amoxi + metronidazole (flagyl) ou I.P.P. + chlarithromycine + metronidazole
mais apparition de souches résistante, à la chlarithromycine
(= 10% en Algérie) et au métronidazole [=45% en Algérie) Mais on n’a jamais
obtenu une éradication à 100% quel que soit le schéma thérapeutique utilisé.