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FICHE DE LECTURE №

- Nom de l’auteur : Amossy Ruth ; Herschberg Pierrot Anne ;


- Le titre de l’ouvrage : Stéréotypes et clichés : langue, discours, société ;
- Editions : Arman colin ;
- Ville et année de publication : Paris, 2006 ;
- Collection : 128
- Le nombre de page : 128 pages ;
- ISBN : 978-2-200-61385-3

Les mots clés : cliché, poncifs, lieu commun, idées reçues, stéréotypes, représentation
sociale, préjugé, imaginaire, idéologème, imagologie, langue du bois.

La problématique de l’auteur

Le présent ouvrage est une mise au point des concepts de stéréotypes, de clichés, des
idées reçues dans une étude interdisciplinaire : les sciences sociales, la littérature, la
linguistique, l’analyse de discours. Leur étude permet d’analyser les interactions sociales, la
relation des discours aux imaginaires sociaux. Amossy et Herschberg Pierrot se demandaient :
pourquoi les questions des évidences partagées, des représentations collectives, des
automatismes du langage se trouve-t-elle au centre des réflexions contemporaines ? Dans
quelle mesure leurs perspectives peuvent-elles se regrouper ? Un travail équilibré organisé
autour de quatre chapitres a permis de réponde à ces interrogations.

Le premier chapitre fait l’examen des expressions comme cliché, poncifs, lieux
communs, idées reçues, stéréotype du point de vue de leur évolution sémantique et des
relations qui s’établissent entre ces différents termes. Le deuxième chapitre, intitulé « … » a
montré que les sciences sociales ont fait du stéréotype, un objet d’étude empirique ayant
contribué à l’analyse des relations entre les groupes sociaux et leurs membres individuels ;
d’où leur participation à la construction de l’identité sociale et de la cognition sociale. Dans le
chapitre trois consacré au rapport entre « Clichés, stéréotypes et littérature », le phénomène de
stéréotypie est considéré comme un effet de style ou plutôt comme procédés de construction
de texte et en même temps comme réflexion sur une nouvelle didactique de la lecture. Enfin,
le quatrième chapitre : « Linguistique, rhétorique et analyse du discours », examine les

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notions de stéréotype, de locution figée, de prototype, de langue de bois du point de vue
linguistique et discursive.

L’appréciation critique

Au sortir d’une telle lecture, il convient de remarquer que les clichés et les stéréotypes
occupent une place importante dans les études en sciences humaines. En effet, ces
phénomènes transcendent la question de l’opinion, du sens commun, de la catégorisation ; ils
permettent davantage d’étudier les interactions sociales, le rapport entre langage et société.
L’intérêt de l’analyse des clichés et des stéréotypes réside aussi bien dans la démystification
de tout ce qui entrave les relations interpersonnelles, la libre appréhension du réel et
l’originalité que dans la participation de ces phénomènes à la construction et langagière, c’est-
à-dire la manière dont les individus approprient les stéréotypes et les font jouer dans la
dynamique des rapports sociaux et de la communication.

Les pistes d’approfondissement

Les notions de clichés, de stéréotypes, de lieux communs, représentation sociales


deviennent plus intéressantes lorsqu’il faut étudier la littérature orale, domaine dans lequel les
discours et les usages sont de plus en plus perçus comme relevant du fond culturel, du
patrimoine collectif.

Les citations importantes

« Les lieux communs sont liés à la conversation qui devient le champ d’exercice par
excellence de l’opinable », p.18

Les idées reçues « forment les évidences de base d’une société qui décrit sa norme de
conduite et de croyance comme un fait universel », p.24

Les stéréotypes sont « des représentations des schèmes culturels préexistants, à l’aide
desquels chacun filtre la réalité ambiante » p ;26

« Nous avons besoins de rapprocher ce que nous voyons à des modèles préexistants pour
pouvoir comprendre le monde, faire des prévisions et régler nos conduites », p.28

« L’adhésion à une opinion entérinée, une image partagée, permet par ailleurs à l’individu de
proclamer indirectement son allégeance au groupe dont il désire faire partie. Il exprime en
quelque sorte symboliquement son identification à une collectivité en assumant ses modèles
stéréotypés. », p.43

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« Lorsque nous avons en tête une image préétablie qui suscite une certaine attente, nous avons
tendance à sélectionner les informations nouvelles qui viennent confirmer cette attente. Elles
sont mieux perçues et minorisées dans la mesure où elles s’assimilent plus aisément aux
conceptions stéréotypées préexistantes », p.49

« Dans un contexte qui intéresse l’imaginaire sociale, à la logique des représentations sociales
à travers lesquelles un groupe perçoit et interprète le monde, le terme de représentation sociale
a sans doute sur celui de stéréotype l’avantage de ne pas être chargé de connotation
négative », p.51

« Cette initiation à la stéréotypie doit à la fois développer l’aptitude à la lecture et les


capacités d’analyse des élèves. Elle leur permet d’évaluer le degré de novation d’un texte, de
comprendre en même temps comment il se tisse au gré d’une reprise (singulière ou non)
d’éléments préexistants. La découverte des possibilités de modulation et de transformation
des matériaux stéréotypés stimule leur propre créativité La découvertes des possibilités de
modulation et de transformation des matériaux stéréotypés stimule leur propre créativité […]
Cette compétence culturelle doit les aider à relativiser leurs propres croyances et à mieux
comprendre la dimension sociale et idéologique du discours », p.83

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