Vous êtes sur la page 1sur 25

Sommaire

JANVIER 2022 / VOLUME 18


ÉDITORIAL • Le GPS cérébral et la mémoire • L’hypnose
Thierry Servillat associée à la technologie de réalité virtuelle
immersive 3D dans la gestion de la douleur :
ATELIERS PRATIQUES une revue de la littérature • L’hypnose,
un avantage sur la douleur, l’anxiété, les
AUTOSUGGESTION ET SUGGESTION PAR compétences adaptatives, le sommeil et la
OMISSION dépression.
Jean-Claude Lavaud NUMÉRO
DOSSIER • LA DISSOCIATION 18
DE QUELLE COULEUR ÊTES-VOUS,
MAINTENANT ? KÉTAMINE MON AMOUR, JE TE DÉTESTE
Isabelle Federspiel Isabelle Federspiel
SORTIR DE L’IMPASSE LA DISSOCIATION EST-ELLE
Arnaud Gouchet NÉCESSAIREMENT PATHOLOGIQUE ? JANVIER 2022
L’AUTOHYPNOSE À LA RESCOUSSE DE LA Antoine Bioy et Marie Collinet
RÉÉDUCATION DES SENS CHIMIQUES ! L’UTILISATION DE L’HYPNOSE DANS 19 €
Sophie Thiroux Ponnou LES TROUBLES TRAUMATIQUES ET
SUIVI HYPNOTHÉRAPEUTIQUE EN LANGUE DISSOCIATIFS www.dunod.com
DES SIGNES FRANÇAISE (LSF) Erik de Soir, Onno van der Hart
Bénédicte Gourdon
OUVERTURES
SCRIPT HYPNOTIQUE D’UN GRAND BOL
D’AIR LA MINDFULNESS : OUTIL D’EXCEPTION
Kevin Groguenin AU SERVICE DE L’HYPNOPRATICIEN
Emmanuelle Caudron
CLINIQUES
CHANTER LES LOUANGES : MES
RENCONTRES AVEC ERNEST HILGARD
L’HYPNOSE AU SERVICE DE LA RELATION
Stephen Gilligan
EN SOINS PALLIATIFS
Laurence Larigauderie DE WILLIAM JAMES À MILTON ERICKSON.
PRENDRE SOIN DE LA CONSCIENCE
LE FRISBEE ÉCRIT OU COMMENT SOIGNER
HUMAINE
À DISTANCE
Interview d’Armelle Touyarot
Bogdan Pavlovici
MALICE ET LÉGÈRETÉ : POLITIQUEMENT
INFARCTUS DU MYOCARDE INAUGURAL
INCORRECT
: COMMENT L’HYPNOSE RELANCE
Emmanuel Pasquier
L’EXISTENCE
Sophie Leymarie
ABÉCÉDAIRE
ÉCHOS DE LA SCIENCE D/BÉCÉDAIRE : DISSOCIATION
Gérard Ostermann
Induction hypnotique aux suggestions
d’hypnoanalgésie • L’hypnose médicale,
une alternative valide à la sédation
Photo de couverture : Shutterstock

médicamenteuse et à l’anesthésie générale

978-2-10-063365-4
NUART 8571566

9782100633654_RHYS-18_v1.indd 1-3 07/12/2021 17:11


Directrice de publication
Nathalie JOUVEN

Administration et rédaction
Dunod Éditeur S.A.
11, rue Paul Bert, CS 30024, 92247 Malakoff cedex

Rédacteur en chef À découvrir


dans le NUMÉRO
Thierry SERVILLAT

Conseiller éditorial et scientifique


Antoine BIOY

Couverture et Maquette intérieure Composition


19
Dunod Éditeur PCA

Périodicité
revue trimestrielle
PARUTION :
Impression AVRIL 2022
Imprimerie Chirat
42540 Saint-Just-la-Pendue

N° commission paritaire (CPPAP)


0620 T 93699

ISSN Parution Dépôt légal SOMMAIRE


2557-521X janvier 2022 janvier 2022, N°
ATELIERS PRATIQUES • Hypnose et maladie de Parkinson • Script hypnotique - un deux-feuilles
hypnotique • La réification, un outil pour diminuer la douleur et améliorer la mobilité articulaire
en kinésithérapie
Secrétaire de rédaction : Jean-Claude LAVAUD, assisté de Arnaud GOUCHET et de : Amandine DERBRE, Nicolas GOUIN,
Edith HAMEON BEZARD, Christine MIRAIL, Anne VIAU CLINIQUES • Protocole d’une Intervention hypnotique pour douleur, détresse et démangeaisons
Responsable illustrations : Arnaud GOUCHET chez les enfants souffrant de brûlures aiguës • Troubles du comportement alimentaire
Comité éditorial : Patrick BELLET, Christine BERLEMONT, Rémi CÔTÉ, Yann FAVARONI, Daniel GOLDSCHMIDT, ÉCHOS DE LA SCIENCE
Arnaud GOUCHET, Fabienne KUENZLI, Christian MARTENS, Lolita MERCADIÉ, Karim NDIAYE, Gérard OSTERMANN,
Jean-Édouard ROBIOU DU PONT, Dan SHORT, Chantal WOOD DOSSIER MÉDITATION ET HYPNOSE • Hypnose et Pleine conscience • Hypnose et méditation
Correspondants : Vladimir ZELINKA (Belgique), Fabienne KUENZLI (Suisse), Rémi CÔTÉ (Québec), Dan SHORT (USA), OUVERTURES • Accueillir l’intranquille, l’indicible • Hypnose et gynécologie obstétrique
Teresa ROBLES et Mauricio NEUBERN (Amérique centrale et du Sud)

Participent à ce numéro : Antoine BIOY, Emmanuelle CAUDRON, Marie-Chantal COLLINET, Erik DE SOIR,
Isabelle FEDERSPIEL, Pierre Henri GARNIER, Arnaud GOUCHET, Nicolas GOUIN, Bénédicte GOURDON,
Kevin GROGUENIN, Stephen GILLIGAN, Laurence LARIGAUDERIE, Jean-Claude LAVAUD, Sophie LEYMARIE, Cyril LE ROY,
VOTRE CONTRIBUTION À LA REVUE DE L’HYPNOSE ET DE LA SANTÉ
Silvia MORAR, Gérard OSTERMANN, Bogdan PAVLOVICI, Emmanuel PASQUIER, Thomas PRUVOT, Thierry SERVILLAT, Vous êtes soignants, thérapeutes, praticiens de l’hypnose ou d’une autre thérapie complémentaire, ou encore
Dan SHORT, Sophie THIROUX PONNOU, Armelle TOUYAROT, Onno VAN DER HART, Chantal WOOD
professionnel des sciences, quel qu’en soit le domaine, La Revue de l’hypnose et de la santé est ouverte et accueille
Un grand merci aux photographes et illustrateurs : Stefan ALEN, Reimund BERTRAMS, Marco CONSANI, tous les points de vue.
CORBEYRAN KEV22, Arnaud GOUCHET, Emiliano GRUSOVIN, Pete LINFORTH, Antonios NTOUMAS, Ian STAUFFER,
Sophie THIROUX PONNOU, RA_FUS, Wikimedia Images Vous êtes les bienvenus ! La Revue de l’hypnose et de la santé vous encourage à publier vos écrits.
© Dunod Si les états modifiés de conscience en santé et dans la recherche scientifique constituent le fondement de la revue,
ses multiples déclinaisons, qu’elles soient artistiques, ethnologiques ou encore sportives ont une place de choix
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. En application de la loi du 1er juillet 1992, il est interdit dans La Revue de l’hypnose et de la santé.
de reproduire, même partiellement, la présente publication sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (20, rue des
Grands-Augustins, 75006 Paris). Au fond, avec La Revue de l’hypnose et de la santé, l’imagination créatrice est au pouvoir !
All rights reserved. No part of this publication may be translated, reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or any other means, electronic,
mechanical, photocopying recording or otherwise, without prior permission of the publisher. Nous accueillerons vos propositions d’article avec plaisir.
Alors, n’hésitez plus et envoyez votre projet (une page peut suffire) à Thierry Servillat : tservillat@gmail.com

9782100633654_RHYS-18_v1.indd 6 07/12/2021 17:11


Éditorial
Bonne année !

Au nom de tous mes collègues de la rédaction, jevous


souhaite une belle et bonne année 2022 !
Une année qui nous per mette de vivre, à nous
habitants d’une planète commune, des signes
d’espoir.
Espoir de voir reculer la pandémie de CO VID 19
et d’aller ver s l’éradication de ce vir us,
nous per mettant ainsi de faire de belles rencontres
telles que nous les souhaitons, libres et jo yeuses.
Espoir de pouvoir soigner nos patients dans de
bonnes conditions.
de pouvoir prendre en charge leur s besoins tout
en pouvant prendre en charge les nôtres.
Espoir de voir la recherche progresser , de pouvoir
de plus en plus nous appuyer sur ses résultats afin
d’appliquer ceux-ci a vec sérieux et humilité,
et d’être capable d’in venter, d’imaginer a vec
nos patients des solutions qui leur con viennent afin
qu’ils puissent améliorer leur santé et épanouir
leurs vies.
Espoir de pouvoir continuer à espérer pour l’a venir de
notre planète, des animaux qui y vivent et des forêts
qui la peuplent,
pour que des enfants y jouent encore longtemps,
et que nos adolescents puissent y trouver les
espaces dont ils ont besoin pour grandir et mûrir .
Espoir de pouvoir bien choisir nos dirigeants
et nos responsables pour que ceux-ci promeuvent
la coopération et non la compétition.
Espoir que cette re vue puisse continuer à vous
rendre ser vice et vous appor ter ce dont vous a vez
besoin dans votre pratique et dans vos réflexions
professionnelles.
Oui, bonne, joyeuse année 2022 à toutes et à tous !
Et une pensée spéciale pour les infir mières et les
infirmiers ! !

RHYS_N_18.indd 1 13/12/2021 11:30


Les auteurs de ce numéro

Antoine Bioy Armelle Touyarot Arnaud Gouchet Bogdan Pavlovici Bénédicte Gourdon
est psychologue est sage-femme est médecin est psychiatre est psychologue
et professeur des et hypnothérapeute anesthésiste- psychothérapeute sur l’unité d’accueil et
universités (P aris 8). à Toulouse. Elle est réanimateur, référent (approche systémique, de soins des per sonnes
également traductrice. en hypnose médicale hypnose éricksonienne, sourdes et en
au CH de Saint-Brieuc. HTSMA). néphrologie pédiatrique,
CHU de Bordeaux.

Chantal Wood Cyril Le Roy Dan Short Emmanuelle Caudron Emmanuel Pasquier
est praticien hospitalier , est infir mier est psychologue est cadre de est professeur
médecin de la douleur . au CHU d’Anger s et hypnothérapeute santé dans l’Unité de philosophie.
et hypnothérapeute. à Scottsdale (USA). d’Évaluation de Il est spécialiste
Il dirige l’Institut Milton Traitement de la du monde
Erickson de Phoenix Douleur et de Soins des super-héros.
en Arizona. Palliatifs à l’hôpital
Sainte-Périne, AP-HP,
Université P aris-Sacla y.

Erik de Soir Gérard Ostermann Isabelle Federspiel Jean-Claude Lavaud Kevin Groguenin
est docteur est professeur est médecin est anthropologue est psychologue
en psychologie de thérapeutique, anesthésiste- et hypnothérapeute clinicien dans
et docteur en sciences médecin inter niste, réanimateur à Saint-Pierre, le département
sociales et militaires, psychothérapeute et hypnothérapeute île de La Réunion. de l’Yonne.
psychothérapeute- analyste. à Angers.
psychotraumatologue
et professeur associé
en psychotraumatologie.

Laurence Larigauderie Marie-Chantal Collinet Nicolas Gouin Onno van der Hart Silvia Morar
est infir mière et est psychologue est médecin-psychiatre est docteur est neurochir urgienne.
praticienne en h ypnose, spécialisée à Rezé. en psychologie, Elle enseigne l’h ypnose
EADSP45 (équipe en neuropsychologie psychothérapeute et l’h ypnoanalgésie
d’appui de soins au Centre Hospitalier (jusqu’en 2017) et à l’université P aris-Sud.
palliatifs du Loiret). de Verdun (55). professeur émérite en
psychopathologie de la
traumatisation chronique.

Sophie Leymarie Sophie Thiroux Ponnou Stephen Gilligan Thierry Servillat Pierre Henri Garnier
est psychologue est docteur en psychologie est psychologue est médecin-psychiatre, est psychologue et
au CHU de Limoges. clinique. Elle exerce et psychothérapeute. à Rezé, dans la docteur en InfoCom.
à Concarneau. Il est américain. banlieue nantaise.

RHYS_N_18.indd 2 13/12/2021 11:31


Sommaire
Éditorial 1

Les auteurs de ce numéro 2

ATELIERS PRATIQUES
Autosuggestion et suggestion par omission 5
De quelle couleur êtes-vous, maintenant ? 8
Sortir de l’impasse 11
L’autohypnose à la rescousse de la rééducation des sens chimiques ! 16
Suivi hypnothérapeutique en Langue des Signes Française (LSF) 22
Script hypnotique d’un grand bol d’air 30

CLINIQUES
L’hypnose au service de la relation en soins palliatifs 37
Le frisbee écrit ou comment soigner à distance 44
Infarctus du myocarde inaugural : comment l’hypnose relance l’existence 53

ÉCHOS DE LA SCIENCE
Des nouvelles de la science et de l’hypnose 62

DOSSIER • LA DISSOCIATION
Kétamine mon amour, je te déteste 72
La dissociation est-elle nécessairement pathologique ? 74
L’utilisation de l’hypnose dans les troubles traumatiques et dissociatifs 82

OUVERTURES
La mindfulness : outil d’exception au service de l’hypnopraticien 95
Chanter les louanges : mes rencontres avec Ernest Hilgard 102
De William James à Milton Erickson. Prendre soin de la conscience humaine 107
Malice et légèreté : Politiquement incorrect 111

ABÉCÉDAIRE
D/bécédaire Dissociation 117

RHYS_N_18.indd 3 13/12/2021 11:31


CLINIQUES

L’hypnose au service
de la relation en soins
palliatifs

Profiter de l’instant présent, voir le côté positif des choses.


Laurence Larigauderie

I
nfirmière depuis vingt-huit ans, Au fil des années, différentes for-
je travaille depuis sept ans au mations complémentaires sont
sein d’une équipe mobile ter- venues enrichir mes compétences
ritoriale de soins palliatifs qui professionnelles et m’ont permis
intervient sur tout un département, de développer ma pratique et mon
aussi bien à domicile qu’en institution savoir-être autour de l’accompa -
(hôpitaux, cliniques, établissements gnement : relation d’aide, hypnose,
médico-sociaux… ). Les membres de systémie, formation de formateurs,
cette équipe pluridisciplinaire n’ont éducation thérapeutique du patient
pas vocation à pratiquer directement (ETP), diplôme interuniversitaire (DIU)
d’actes de soin. Ils ne se substituent de soins palliatifs et d’accompagne -
donc pas à l’équipe soignante, mais ment puis diplôme universitaire (DU)
ils l’épaulent par leur expertise, ainsi d’éthique soignante et hospitalière.
que dans la mise en place des thé- Dans mon quotidien, chaque rencontre
rapeutiques et des soins person- est singulière, et l’hypnose sous ses
nalisés. Une de leurs missions est différentes formes est souvent utilisée.
d’écouter, d’accompagner et de sou- D’abord il y a le premier contact avec le
tenir patients, proches aidants, et patient (ou son proche), par téléphone.
professionnels de santé. Quelques mots pour proposer notre

37

RHYS_N_18.indd 37 13/12/2021 11:32


intervention, expliquer nos missions pour un soutien par la psychologue
d’accompagnement, de soutien, d’ap- ou pour une séance d’hypnose for-
pui thérapeutique, de coordination pour melle au patient par une des deux
la mise en place d’aide. L’utilisation infirmières de notre équipe. Lorsque
de la communication théra­peutique cela arrive, l’objectif est d’amélio -
facilite ce premier contact en instal- rer un symptôme (douleur, anxiété,
lant la relation de soin vers une future troubles du sommeil…), souvent en
alliance thérapeutique. complément d’un traitement médical
Puis vient la rencontre, en binôme adapté. Plutôt que d’utiliser le terme
pluridisciplinaire, en général pour une d’hypnose, on emploie désor mais
évaluation globale de la situation. Il parfois les termes de techniques
s’agit alors de faire connaissance, de d’activation de la conscience (TAC),
recueillir des informations sur l’his - où un souvenir d’apprentissage va
toire de la maladie, l’histoire fami- permettre au patient de mobiliser
liale du patient, les problématiques ses propres ressources (Becchio
actuelles et de permettre au patient et Pourchet, 2020). Très souvent il
d’exprimer ses volontés concernant s’agira d’apporter un soulagement
sa prise en charge présente et future, puis de donner les clés au patient
même si ce futur est incertain, car pour qu’il puisse devenir rapidement
autonome en utilisant l’au-
tohypnose (ou autoactivation
L’hypnose conversationnelle permet
de la conscience), chaque fois
d’aider le patient à verbaliser ses besoins que cela lui semblera oppor-
tun. On verra d’ailleur s parfois
et à trouver ses propres ressources le patient s’approprier cet outil
et l’utiliser de lui-même afin
souvent compromis par la maladie. de résoudre d’autres problématiques
L’hypnose conversationnelle permet (Larigauderie, 2017).
alors, en complément de l’écoute Par la suite, nous proposerons de
active, d’aider le patient à verbaliser rester en lien par téléphone pour un
ses besoins et à trouver ses propres soutien psychologique et un accom-
ressources. La relation de soin sera pagnement régulier 1 , au rythme
alors facilitée par notre capacité à déterminé par le patient. Durant ces
accorder notre confiance au patient. échanges téléphoniques, la commu-
Parfois, lors de notre évaluation ini- nication thérapeutique aura de nou-
1. Décret d’actes tiale au domicile du patient, nous veau toute sa place.
et d’exercice infirmier
n° 2004‑802 relevons un besoin d’écoute et
du 29 juillet 2004 de soutien. Lorsque le patient ne Vignette clinique
relatif aux parties IV
et V (dispositions
peut pas se déplacer, et qu’il n’y Ainsi nous rencontrons Mme Denis
réglementaires) a pas d’équipe de première ligne pour la première fois à la demande
du Code de la santé engagée (comme un SSIAD ou une de l’équipe mobile de soins pallia-
publique. Article
R. 4311‑5 (41° Aide et HAD), il arrive que nous proposions tifs du centre hospitalier où elle
soutien psychologique). un accompagnement au domicile, avait été prise en charge pendant

38

RHYS_N_18.indd 38 13/12/2021 11:32


quelques jours, suite à une anémie la maladie et des craintes qui y sont
avec insuffisance rénale sur rejet rattachées.
d’une transplantation bipulmonaire. Lors de cette deuxième rencontre,
Elle rentre chez elle avec une oxy- Mme Denis est très facilement en
génothérapie, mais est encore dysp- lien. Les adaptations thérapeu -
néique, anxieuse et douloureuse. tiques de l’antalgie sont efficaces, la
Elle souhaite rédiger ses directives patiente ressent moins de douleurs.
anticipées. Après avoir contacté son Elle se sent néanmoins encore gênée
médecin traitant pour obtenir son pour respirer, ce qui majore l’an-
accord de principe, nous décidons xiété, qui entraîne de nouveau plus
au sein d’un staff réunissant tous de dyspnée, dans un cercle vicieux
les membres de notre équipe d’al- difficile à inverser pour elle. Nous
ler rencontrer cette patiente à son lui expliquons en quelques mots ce
domicile pour une évaluation globale qu’est l’hypnose, elle n’a pas de
pluridisciplinaire en binôme médecin- questions, et souhaite juste expéri-
infirmière, au cours de laquelle nous menter cet outil pour se sentir encore
allons utiliser la commu-
nication thérapeutique
pour faciliter le lien et Garder ensuite le lien grâce
favorise r l’alliance et
la confiance. À l’issue à des appels téléphoniques
de cette première ren-
pour un soutien psychologique
contre, après l’a voir
aidée à rédiger ses
directives anticipées, nous allons mieux. L’objectif posé par la patiente
faire des propositions d’adaptation pour cette première séance d’hyp-
de l’antalgie au médecin traitant. nose est de « profiter de l’instant
Puisque cette patiente ne peut pas présent, favoriser l’étincelle de l’en-
se déplacer dans un cabinet de ville, vie, voir le côté positif des choses ».
et qu’aucun réseau existant ne peut Elle nous parle de ses ressources, et
lui proposer des séances au domicile, en particulier des paysages du sud
nous allons proposer à Mme Denis de la France où elle a grandi et qui
de revenir la voir pour une séance lui manquent. Nous lui proposons
d’hypnose plus formelle avec pour de retrouver toutes les sensations
objectif final de lui permettre, par l’ap- liées à ces souvenir s pour permettre
prentissage de l’autohypnose, d’ap- l’induction d’un état d’hypnose, en
prendre à moduler ses douleurs en lui précisant qu’elle pourra à tout
attendant que les interdoses d’antal- moment se sentir libre d’inter venir si
giques prescrits agissent. Le second besoin, et qu’elle a aussi la possibi -
objectif sera aussi de faire baisser lité de laisser de côté une suggestion
le seuil anxieux à la fois grâce à qui ne lui serait pas utile ou qui ne lui
l’hypnose, mais aussi par l’écoute conviendrait pas. Très rapidement, à
active et la verbalisation du vécu de l’évocation des paysages ensoleillés,

39

RHYS_N_18.indd 39 13/12/2021 11:32


Mme Denis ferme les yeux sponta - et proposons de « laisser la partie
nément, elle ébauche un léger sou - inconsciente profiter de ce moment
rire et on obser ve un apaisement de et faire les adaptations nécessaires
sa respiration. Nous lui proposons afin de permettre l’atteinte des objec-
d’explorer cet endroit avec tous ses tifs posés ».
sens. Suivent quelques échanges En revenant dans la réalité de l’ici et
brefs « que ressentez-vous ? » « Je du maintenant, Mme Denis explique
me sens bien… une belle énergie, spontanément s’être vue chez sa
de la lumière qui m’entoure ». Nous sœur, au milieu de la nature. Elle a
lui suggérons alors « d’inspirer cette senti la couleur jaune en elle, puis
belle énergie pour apaiser, cicatriser, a ressenti ses forces se rassembler.
régénérer tout ce qui en a besoin Elle nous dit « avoir oublié son corps
à l’intérieur du corps… peut-être de souffrance ». Elle se lève alors et
même, visualiser la couleur de cette ressent une grande légèreté, l’oubli
belle énergie, qui circule comme la de son corps, et ses organes rede-
sève d’un arbre ou comme le flux venus silencieux. En prescription de
et le reflux des vagues, ou encore tâches, nous lui proposons de s’en -
comme le courant d’un ruisseau ». traîner à retourner dans ce lieu qui
Nous laissons également du silence l’apaise, dès qu’elle en ressentira le

40

RHYS_N_18.indd 40 13/12/2021 11:32


CLINIQUES

besoin pour retrouver la sensation L’induction (type induction d’Elman)


de cor ps léger. sera un peu plus longue que les pré-
Nous la reverrons un mois après, elle cédentes séances, pour arriver à une
s’est bien saisie de la proposition de transe profonde, détachée du prurit.
s’extraire de sa réalité pour aller trou- Nous utiliserons quelques sugges -
ver l’apaisement dans son imaginaire, tions de mieux-être, d’apaisement,
souvent dans des paysages du sud de de confort cutané avec cicatrisation,
la France. Néanmoins, elle est encore apaisement, assouplissement de la
gênée par des épisodes de dyspnée peau qui se fait oublier, et l’utilisa -
avec une respiration décrite comme tion d’une métaphore apportée par
« courte et oppressante ». C’est le la patiente pendant l’anamnèse, d’un
cas à notre arrivée. Après un court champ bénéficiant de la culture sur
échange, nous allons proposer une brûlis pour être ensuite plus fertile.
réification de cette dyspnée. Elle la Dès la fin de la séance, Mme Denis dit
compare « à un étau glacé et argenté ressentir un réel apaisement cutané.
qui broie tout de l’intérieur ». Elle va
d’abord réussir à le réchauffer, puis Lors de la dernière séance faite à ce
à le desser rer et l’étau va progressi - jour, l’objectif posé par la patiente est
vement devenir transparent puis dis- de favoriser un changement profond
paraître. Ainsi, en quelques minutes, sur sa façon de voir la vie. En effet,
de façon très naturelle, ses poumons elle nous explique qu’elle était une
lui semblent redevenus libres et silen- personne très optimiste et qu’elle
cieux, la respiration est fluide.
Là aussi, nous lui expliquons
qu’elle pourra, seule, modifier Quel étonnement de découvrir
ces sensations si elles sont
de retour, en en modifiant que des outils aussi simples peuvent
les caractéristiques (taille,
matière, chaleur, couleur,
améliorer le quotidien
poids) comme nous venons et la qualité de vie !
de le faire ensemble. Elle est
étonnée de découvrir que des
outils aussi simples à utiliser pour voyait toujours la vie du bon côté,
elle peuvent améliorer son quotidien mais que la maladie l’a éloignée de
et donc sa qualité de vie. cette philosophie de vie, qu’elle sou-
haiterait pouvoir retrouver. L’objectif
La séance suivante, trois mois plus est de favoriser le changement, ou
tard, permettra d’aller travailler en plutôt de retrouver cette faculté
hypnose profonde pour soulager « à voir le verre à moitié plein plu-
des démangeaisons et des incon- tôt qu’à moitié vide ». Lui est alors
forts cutanés liés à une poussée proposé de retrouver un souvenir
de psoriasis dont le traitement mis d’apprentissage victorieux où elle
en place n’est pas encore efficace. manipule un objet. Elle a beaucoup

41

RHYS_N_18.indd 41 13/12/2021 11:32


peint dans sa vie, et retrouve le sou-
présent, autour de ce que nous dit
venir d’une séance riche où elle a eu
et nous montre le patient tant sur le
l’impression que quelque chose seplan verbal que non verbal, et de tout
débloquait en elle, avec une meilleure
ce que nous percevons de son envi-
maîtrise de la technique. Nous lui
ronnement. Et, dans le même temps,
permettons de revivre ce moment, nous restons également attentifs à
juste guidée par nos paroles. Cette
nos réactions et à nos ressentis (la
séance sera dynamique, avec la main
fonction de résonance de l’approche
droite qui peint dans le vide, dans
systémique).
une choré ­graphie ample et fluide.
C’est ensuite au moment de la super-
Nous saurons quelques semaines vision, dont nous bénéficions au sein
plus tard, lors d’un point fait par
de notre équipe pluridisciplinaire,
téléphone, que Mme Denis se sent que nous pouvons questionner et
mieux malgré des hospitalisationspenser les enjeux de la relation de
régulières liées à sa pathologie.soin, sur ce qui se joue devant nous
Parallèlement à nos rencontres, elle
et en nous. On est alors au cœur
continuera d’utiliser l’autohypnose
de l’éthique du soin, soin dont l’éty -
mologie grecque (epimeleia)
signifie « avoir le souci de soi,
de l’autre » (Lombard, 2007).
L’étymologie grecque du mot « soin » Finalement, les propositions
de rencontre pour une ou plu-
(epimeleia) signifie « avoir le souci de soi, sieurs séances d’hypnose for-
de l’autre ». melle sont assez rares puisque
les équipes mobiles de soins
palliatifs ne pratiquent pas
lorsqu’elle en ressent le besoin. d’actes de soin. L’hypnose est néan-
Il nous semble impor tant de pré- moins considérée dans notre pratique
ciser que pendant un entretien, comme un outil relationnel au sein
nous sommes nous-mêmes dans de l’accompagnement du patient ou
un état modifié de conscience, notre de ses proches, que nous propo-
attention est focalisée sur l’instant sons quand le patient ne peut pas

https://urlz.fr/gDaS

42

RHYS_N_18.indd 42 13/12/2021 11:32


CLINIQUES

avoir accès à des professionnels permettre au patient de se sentir


libéraux (manque de mobilité, et/ou mieux écouté, accompagné, informé,
de moyens financier s). dans le respect de ses besoins, de
ses souhaits, et de ses choix.
À retenir L’hypnose sera tout au long de cet
Au cœur de notre pratique d’infir- accompagnement un outil facilitant
mière, nous offrons au patient ce qui la relation de soin, outil particuliè-
est précieux : du temps, une présence rement éthique, car respectueux du
attentive, une attention à l’autre. patient et s’appuy ant sur son auto-
Ce temps de rencontre, où la rela- nomie, sur son agentivité et sur ses
tion devient temps de soin, pourra compétences.

Bibliographie
Becchio J, Pourchet S. Les TAC en soins palliatifs. Revue Hypnose et thérapies brèves
Metawalk n° 59, novembre/décembre 2020.
Larigauderie L. Hypnose et soins palliatifs... ou comment redonner la main aux patients.
Médecine Palliative : Soins de Support – Accompagnement – Éthique Volume 16, Issue 4,
Septembre 2017.
Lombard J. « Aspects de la technè : l’art et le savoir dans l’éducation et dans le soin »,
Le Portique [En ligne], 3‑2006 | Soin et éducation (I), mis en ligne le 8 janvier 2007,
consulté le 18 novembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/leportique/876

43

RHYS_N_18.indd 43 13/12/2021 11:32


L’utilisation de l’hypnose
dans les troubles
traumatiques et dissociatifs

L’hypnose est ici montrée comme un catalyseur,


un moyen pour faciliter le traitement des Troubles
Dissociatifs de l’Identité (TDI).
Erik de Soir, Onno van der Hart

L
’hypnose n’est pas seule- traumatisme peut varier en degré de
ment un phénomène induit complexité. Cependant, reconnaître
par un thérapeute ou un ce phénomène et travailler avec lui,
hypnotiseur de scène, mais même lorsque l’induction de transe
aussi, de manière bien maligne, par formelle n’est pas impliquée, sont
des auteurs d’abus sexuels et autres essentiels pour un traitement appro-
violences. De plus, une grande par- prié, car l’hypnose se compose des
tie de l’expérience des victimes de éléments dissociation, absorption et
traumatismes, en particulier celles suggestibilité.
souffrant d’un trouble dissociatif com- Chez des patients ayant souffer t des
plexe tel que le Trouble Dissociatif de traumatismes de l’enfance, une dis-
l’Identité (TDI), peut être comprise sociation complexe de la personnalité
comme un état autohypnotique qui peut mener au TDI, dans lequel des
est à peine ou pas du tout reconnu parties réactivées de l’enfant menacé
par eux-mêmes et leurs soignants. La par l’auteur sont encore complète -
dissociation de la personnalité liée au ment préoccupées et absorbées par

82

RHYS_N_18.indd 82 13/12/2021 11:32


La dissociation

la menace originelle qui agit


comme une suggestion post- Chez des patients ayant souffert
hypnotique (maligne) avec une des traumatismes de l’enfance,
réactivité accrue aux signaux
sociaux. Ces types de sugges - une dissociation complexe de la
tions hypnotiques, ainsi que
les suggestions autohypno-
personnalité peut mener au TDI
tiques peuvent dominer à un
point tel qu’elles peuvent empêcher distinctes au cours d’une expérience
les suggestions thérapeutiques de est extrêmement bouleversante. Par
fonctionner. exemple, les patients traumatisés
En d’autres termes, si les patients décrivent leur vécu comme « j’ai
souffrant de troubles liés à un trau- explosé », « j’ai perdu la tête » ou
matisme, y compris les troubles dis- « ça m’a brisé ». Les auteurs de cet
sociatifs, obtiennent un score faible article avancent l’expression « point
à un test d’hypnotisabilité, cela ne de rupture » comme une métaphore
dit rien sur leur hypnotisabilité, qui plus appropriée (pour de telles
est généralement éle vée. expériences) que « traumatisme »,
Dans cet ar ticle, le caractère disso - qui signifie blessure. Après tout,
ciatif et autohypnotique des troubles le « point de rupture » indique plus
traumatiques est d’abord discuté. directement l’origine et la persis -
Ensuite, l’utilisation de l’hypnose tance d’une division ou d’une dis-
dans le traitement de clients atteints sociation de la personnalité. Il fait
de troubles dissociatifs est discutée : également référence au point de vue
un traitement par phases tel que selon lequel tous les troubles liés aux
prévu dans les lignes directives pour traumatismes, y compris le trouble
le traitement du TDI de la société de stress post-traumatique et cer-
internationale pour l’étude du trauma taines formes de dépression, sont
et de la dissociation. L’hypnose n’est de nature dissociative.
pas considérée comme un trai-
tement à part entière, mais
comme un catalyseur, un moyen La dissociation est l’essence
pour faciliter le traitement. Faire
appel à l’imagination du client
du traumatisme
y joue un rôle majeur .
Le psychologue militaire anglais
Traumatisme Charles Myers a décrit en 1940 de
et dissociation tels points de rupture et leurs consé -
de la personnalité quences chez des soldats gravement
traumatisés pendant la Première
La dissociation est l’essence du trau- Guerre mondiale. Peu de temps après
matisme : la décomposition de la un tel point de rupture, ils étaient dans
personnalité en parties dissociatives un niveau de conscience altéré dans

83

RHYS_N_18.indd 83 13/12/2021 11:32


lequel leur attention était entièrement la surface de la conscience ». Cette
focalisée (absorption) sur leurs expé- partie maintient les souvenirs trau-
riences traumatisantes en temps de matiques à distance, aussi bons ou
guerre. Dans une paraphrase de la mauvais soient-ils. L’individu en tant
description originale de Myers, leur que PANP ne peut pas ou ne veut
personnalité « normale » avait été rem- pas intégrer la mémoire traumatique
placée par une « partie émotionnelle et la PEP est donc aussi incapable
de la personnalité » (PEP) – dissociée
de le faire. En bref, subir des points
du monde actuel et focalisée sur le
de rupture implique l’émergence et
trauma – alternant avec une « partie
la persistance d’une dissociation de
apparemment normale de la person-
la personnalité, constituée de deux ou
nalité » : PANP) – dissociée du trauma
et focalisée sur le monde actuel. La plusieur s parties dissociatives. Bien
PEP est en permanence « en temps que le maintien de cette dissociation
de traumatisme », c’est-à-dire dans un de la personnalité ait certainement
état de transe dans lequel l’expérience une valeur de survie, le prix de la non-
du point de rupture domine toujours la réalisation de la souffrance trauma-
conscience. La PANP est active dans tique est qu’elle peut être réactivée
la vie quotidienne, mais fonctionne « à encore et encore et ainsi perpétuée.

84

RHYS_N_18.indd 84 13/12/2021 17:43


La dissociation

Symptômes de dissociation a souvent un réalisme plus fort que


La dissociation de la personnalité se l’orientation vers la réalité générale.
manifeste par des symptômes disso - Cet éloignement de la réalité qui nous
ciatifs, qui se différencient en symp- entoure peut être vécu par chacun
tômes négatifs (perte fonctionnelle, d’entre nous, volontairement (comme
comme l’amnésie ou la paralysie) et lors de la lecture d’un livre) ou invo-
en symptômes positifs (intrusions, lontairement, et n’est pas néces-
comme les flash-back et l’audition sairement problématique. Chez les
de voix) ainsi que les symptômes clients traumatisés, cette distinction
somatofor mes (comme l’anesthé - entre imaginaire et réalité externe
sie, les tics, ou la douleur) et des peut être brouillée ou non vécue : ni
symptômes psychofor mes (tels que dans leur monde intérieur ni dans
l’amnésie et l’audition de voix). Ces les perceptions des PEP du monde
symptômes peuvent aller et venir extérieur. Ainsi, cette caractéristique
au fur et à mesure que les PANP et peut cependant être utilisée à leur
les PEP (réactivées) alternent. Cela avantage en thérapie.
peut grandement dérouter et désta -
biliser non seulement la personne Traitement et utilisation
concernée, mais aussi les psycho - de l’hypnose avec des
thérapeutes non spécialisés – avec patients dissociatifs
le risque d’erreur de diagnostic et de
traitement. Une comorbidité comme L’utilisation de l’hypnose peut être
la dépression, les troubles alimen- explicite, précédée d’une induction
taires, les troubles de la personnalité formelle, et en tant que telle, pour
peut encore compliquer le tableau les clients positifs, favoriser l’appren-
clinique : les risques d’erreur de dia- tissage actif et expérientiel. Souvent,
gnostic et de traitement abondent. cependant, travailler avec l’hypnose,
c’est-à-dire avec l’état d’auto­hypnose
Traumatisme, du patient traumatisé, se fait de
dissociation et (auto) manière implicite.
hypnose Dans les cas de dissociation pri-
maire de la personnalité, comme
L’expérience (intérieure) du patient le SSPT [Syndrome de Stress Post
traumatisé est souvent en grande Traumatique] simple, le traitement
partie un état autohypnotique, dans recommandé consiste à restaurer la
lequel non seulement les PEP sont « partie émotionnelle » [de la] person-
totalement ou partiellement en temps nalité (PEP)… et à effectuer son union
de traumatisme (dans lequel les sug- avec la partie « apparemment normale »
gestions post-hypnotiques malignes de la personnalité (PANP) qui ignorait
des auteurs peuvent être dominantes), jusqu’ici les expériences impliquées.
mais il y a aussi une réalité intérieure La technique du téléviseur imaginaire,
semblable à la transe, une forme conçue par Spiegel, est souvent uti-
d’auto­hypnose. Ce monde de transe lisée : le patient met sur une moitié

85

RHYS_N_18.indd 85 13/12/2021 11:32


de l’écran des images sécurisées leur phobie des diverses expériences
et sur l’autre moitié des images de intérieures qui ont un caractère de
l’événement traumatique. Le patient transe et dont les autres parties dis-
peut également imaginer que le trau- sociatives sont les représentants,
matisme est sur une bande-vidéo, et à obtenir plus de contrôle sur les
qu’il ou elle peut à distance arrêter, reviviscences, flash-back et autres
rembobiner, ralentir ou accélérer, ou symptômes dissociatifs.
passe r de la couleur au noir et blanc. Les techniques suivantes visent à
La norme de soins psychothérapeu - renforcer temporairement, à augmen-
tiques pour les troubles dissocia - ter les barrières dissociatives entre
tifs plus complexes du DSM-5, en les parties dissociatives et à créer
particulier le trouble dissociatif de plus de distance mentale par rapport
l’identité (TDI), ainsi que d’autres aux expériences traumatisantes.
troubles complexes liés aux trauma-
tismes tels que le TSPT complexe, Endroits sûrs intérieurs
est le traitement en phases décrit Une technique hypnotique bien connue
ci-dessous. Les phases de traite- aide le patient en tant que PANP à
ment respectives, chacune avec ses créer des lieux intérieurs sûrs avec
propres tâches et défis spécifiques, différentes PEP. Lorsqu’une situation
sont les suivantes : (1) promouvoir la menaçante particulière, telle que l’an-
sécurité, la stabilisation, la réduction niversaire du patient, au cours duquel
des symptômes et l’acquisition de l’abus sexuel « cadeau » a eu lieu,
compétences ; (2) le traitement des est connue, les parties affectées
souvenirs traumatiques (exposition) ; peuvent se retirer à l’avance dans
(3) la (ré) intégration de la personna- de tels endroits. Cer taines parties
lité et la réhabilitation. peuvent partager le même endroit
sûr, d’autres parties ont besoin d’un
Techniques hypnotiques endroit complètement séparé. Le
en phase 1 du traitement thérapeute peut citer des exemples
La plupart des clients présentant d’inspiration, comme une cabane
des troubles dissociatifs complexes, cachée dans un arbre, une grotte
et donc leurs parties dissociatives sous terre, ou une île inhabitée, mais
distinctes, ont une capacité d’ab- il est essentiel que le lieu imaginaire
sorption dans les images mentales en question soit bien vécu comme
(absor ption, imagination) très déve- sûr par la partie en questio n. Par
loppée : une des caractéristiques de exemple, une PEP très anxieuse d’un
la transe hypnotique. En traitement, patient extrêmement traumatisé a
cette capacité peut être largement choisi un bunker avec des murs de
utilisée pour atteindre des objectifs plusieurs mètres d’épaisseur . En plus
thérapeutiques. La phase 1 du trai- de ces endroits sûrs, le thérapeute
tement vise principalement à ren- peut faire des suggestions supplé -
forcer le fonctionnement des PANP mentaires, telles qu’un « mur intérieur
dans la vie quotidienne, à surmonter insonorisé » (également à utiliser au

RHYS_N_18.indd 86 13/12/2021 11:32


La dissociation

cas où certaines parties auraient imaginaire offre également la pos-


quelque chose à discuter qui est sibilité de projeter d’autres images
trop menaçant pour d’autres parties). positives et sûres, pour ainsi dire en
passant sur d’autres canaux.
Stockage des souvenirs Dans la phase de stabilisation, cette
traumatiques technique peut être utilisée d’une
part pour augmenter la distance au
Dans la phase de traitement 1, le thé- traumatisme (aussi longtemps que
rapeute peut aider le patient à visua- les souvenir s traumatiques ne sont
liser des objets dans lesquels des pas intégrés) et, d’autre part, pour
expériences traumatiques peuvent augmenter la capacité d’intégration
être stockées pendant une période dans le présent. Dans la phase 2 du
de temps plus ou moins longue. traitement, cette technique est uti-
Exemples : coffres-for ts, boîtes en lisée par certains thérapeutes pour
acier, bunkers, fichiers informatiques, examiner petit à petit le traumatisme.
DVD (anciennement cassettes
vidéo). Parfois, une mesure de
Une méthode de stockage spéciale
sécurité supplémentaire est
appliquée, à savoir verrouiller est la « métaphore vidéo »
un tel coffre-fort avec deux clés,
une pour le patient et une pour
le thérapeute, qui doivent ensuite se Suggérer un sommeil
mettre d’accord sur le moment où le profond ou une mise
coffre-fort sera ouvert pour le traite- en retrait temporaire
ment de phase 2.
Une méthode de stockage spéciale Parfois, avec le consentement du
est la « métaphore vidéo ». En cela, patient, le thérapeute peut suggérer
le patient est instruit en hypnose de qu’une ou plusieur s parties de la
regarder un écran de télévision (ima- personnalité entreront temporaire-
ginaire) et d’imaginer que les images ment dans un « sommeil sûr, profond
ou les films peuvent être « pris de et sans rêves » et s’absente pen-
la tête » et montés dans une vidéo dant un certain temps. De telles sug-
avec un appareil spécial. Le son et gestions peuvent être appropriées,
l’image peuvent être modifiés ou com- par exemple, lorsqu’on sait qu’un
plètement supprimés. Le thérapeute ou plusieur s PEP réagissent violem-
donne alors au patient des sugges - ment aux prétendus « anniversaires »
tions pour arrêter la vidéo et utiliser de certains événements traumati-
une autre fonction spéciale de l’ap- sants (déclencheur s liés au temps).
pareil pour stocker les images avec Le thérapeute suggère que ces PEP
la télécommande. Il est essentiel ici resteront dans un sommeil profond
que le fait de pouvoir faire fonction- jusqu’après le ou les jours spéci -
ner l’appareil soi-même augmente le fiques et ne se réveilleront pas avant
sentiment de contrôle. L’écran vidéo d’entendre la voix du thérapeute.

87

RHYS_N_18.indd 87 13/12/2021 11:32


De cette façon, ces parties sont pro- Techniques hypnotiques
tégées contre les réexpériences trau- en phase 2 du traitement
matiques et la PANP peut continuer à
mieux fonctionner, comme si elle était La phase 2 du traitement se concentre
« stockée », afin qu’elles ne revivent sur l’intégration des souvenir s trau-
plus les expériences traumatiques et matiques : surmonter la phobie des
que la PANP puiss e continuer à mieux souvenirs traumatiques. Certes, pour
fonctionner. Non seulement la volonté les patients ayant des problèmes dis-
des parties concernées de le faire est sociatifs plus complexes, il est utile
essentielle, mais aussi l’assurance de distinguer deux niveaux d’intégra -
qu’elles seront également réveillées tion des souvenir s traumatiques : la
à nouveau. Une bonne relation de synthèse et la réalisation. La syn-
travail avec le thérapeute est une thèse implique une exposition pro-
condition préalable à cela. Parfois gressive et structurée des PEP(s)
ces parties préfèrent aller dormir et des PANP(s) à un souvenir trau-
dans leur lieu sûr, parfois dans un matique, centrée sur le partage et
endroit différent. l’acceptation de cette expérience.
En conséquence, la mémoire trau-
Protection imaginative matique en tant que réexpérience se
contre les déclencheurs transforme en une mémoire narrative
du monde extérieur autobiographique qui synthétise les
épisodes traumatiques du patient.
Un tel exercice d’imagination peut Ce processus fait que le patient se
favoriser une gestion plus adéquate rend de plus en plus compte qu’il a
des situations de vie réactivant le vécu les événements traumatisants,
souvenir traumatique. Le thérapeute qu’ils sont désormais complètement
suggère au patient d’imaginer un passés, mais qu’ils ont (eu) certaines
magasin dans lequel il y a toutes conséquences. Dans la synthèse gui-
sor tes de combinaisons ou d’autres dée des souvenir s traumatiques, un
vêtements qui peuvent le protéger travail contrôlé avec l’imagination est
des situations mentionnées ; peut- très utile, en particulier pour trouver
être même différentes combinaisons un équilibre efficace entre l’expé -
de protection pour différentes parties. rience du présent et le « temps trau-
Le patient, c’est-à-dire la partie affec- matique » intérieur non résolu.
tée, peut alors utiliser cette combi-
naison pour évoquer et maintenir un La salle de réunion
sentiment de sécurité, de confiance interne
et/ou de relaxation dans diverses
situations stressantes. La collaboration interne entre les
Les techniques suivantes visent à parties peut être favorisée en pro-
réduire les barrières dissociatives et posant au patient de créer un lieu
à réduire la distance entre les parties de rencontre imaginaire, où les par-
dissociatives. ties se réunissent et négocient leurs

88

RHYS_N_18.indd 88 13/12/2021 11:32


objectifs respectifs et les moyens par est en réalité différente. Ensuite, il
lesquels ils peuvent être atteints. est suggéré à cette PEP qu’elle peut
Un simple début permet de s’accor - voir à travers les lunettes d’un sage
der sur l’agenda des activités de la plus grand ou qu’elle peut « emprunter
journée du lendemain. Les caracté- ses yeux » pendant un certain temps.
ristiques d’un tel lieu peuvent varier La PANP peut tenir le rôle de l’enfant
selon la personne et les parties dans l’imagination ou le prendre sur
dissociatives impliquées, mais une ses genoux, ce que cet adulte PANP
approche couramment utilisée est peut également trouver effrayant au
la technique de la table dissociative début, craignant d’être submergé par
de Fraser. Ceci vise la représentation les sentiments de l’enfance.
d’une réunion ou d’une salle de réu- Lorsque la synthèse effective de la
nion dans laquelle se trouve une table mémoire traumatique convenue a
avec des chaises sur lesquelles des lieu, le thérapeute explique à nou-
parties peuvent s’asseoir , tandis que veau la procédure et demande inté-
certains enfants peuvent se cacher rieurement si toutes les parties qui
sous la table et ainsi pouvoir écouter. doivent y participer sont dans l’es -
Une partie, généralement une PANP, pace intérieur désigné. Le thérapeute
est désignée pour présider les réu- vérifie également que toutes les par-
nions. L’avantage d’une application ties qui ne devraient pas être là sont
fréquente de cette approche n’est dans leur propre endroit sûr. Il peut
parfois pas seulement dans l’amélio - également y avoir des parties qui
ration des communications internes. veulent toujours regarder et écou-
Il y a des patients, guidés par le thé- ter à distance, par exemple via un
rapeute dans cette « rencontre » inté- miroir sans tain imaginaire. Toutes
rieure, qui au fil du temps, rapportent les mesures visent la synthèse gui-
qu’ils ont également commencé à dée de la mémoire traumatique pour
mieux fonctionner en groupe avec éviter les re-traumatisations et les
d’autres per sonnes. réactions dissociatives incontrô -
lées. Le « partage » est pris au pied
Fusion temporaire de la lettre, par exemple dans la
de deux (jeunes) parties façon dont les parties impliquées le
dissociatives façonnent. Par exemple, la PEP dont
le souvenir traumatique est discuté
Un pas de plus est l’« union tempo- peut s’asseoir sur une chaise ima-
raire » de deux parties dissociatives ginaire, tandis que les pièces d’ap-
d’une partie dissociative enfant qui pui qui l’entourent sont connectées
est coincée dans une période et d’une et avec suppor t. Ce partage peut
PANP adulte, mieux capable de distin- alors se dérouler en rondes, entre
guer le présent du passé. Le théra- lesquelles des moments de détente,
peute explique d’abord à l’enfant la de rapprochement et d’éventuelles
partie et lui dit qu’une certaine situa- concer tations peuvent avoir lieu. Une
tion peut ressembler au passé, mais suggestion hypnotique pourrait être

RHYS_N_18.indd 89 13/12/2021 11:32


que pendant une ronde de partage et le confort qu’elles peuvent se don-
réel, une minute de temps d’horloge ner. Des représentations appropriées
est perçue comme une seconde de peuvent être ajoutées, comme une
temps subjectif et vice versa pour promenade calme dans un environ-
les temps inter médiaires. nement calme avec de nombreuses
Lorsque la synthèse d’un souvenir fleurs où le soleil brille très agréable-
traumatique en fin de séance est ment, assis ou allongé sur l’herbe à
incomplète, le thérapeute propose regarder passer quelques nuages pai-
des suggestions hypnotiques pour siblement. Après cela, le thérapeute
ranger ce qui reste jusqu’à la séance propose que les parties, reposées
suivante – par exemple dans un coffre- et bien confortables, retournent à la
fort. Dans tous les cas, les sugges - séance pour rentrer chez elles saines
tions pour les parties concernées et sauves. C’est en effet une tâche
sont pour le repos, la récupération essentielle vers la fin d’une séance
© Reimund Bertrams @ Pixabay

90

RHYS_N_18.indd 90 13/12/2021 11:32


La dissociation

dans laquelle l’hypnose a été utilisée, pertes et les difficultés que cela a
intentionnellement ou non, pour aider entraîné. Parfois, il convient d’effec -
le client à être suffisamment présent tuer un rituel d’adieu imaginaire, dans
dans ce qu’on appelle l’état de veille, lequel le patient en transe s’imagine
l’état dans lequel il fonctionne clai- dire au(x) parent(s) tout ce qui le
rement comme une PANP. Après tout, dérange encore et ce qui doit lui être
il peut être dangereux que le patient rendu. Parfois, l’adieu peut également
rentre chez lui alors qu’il n’est pas prendre la forme d’une lettre d’adieu
suffisamment orienté vers la réalité (généralement à ne pas envoyer) dont
extérieure. le patient décide quoi faire, au fil du
temps.
Techniques hypnotiques Quoi qu’il en soit, la phase 3 consiste
en phase 3 à surmonter un certain nombre de
phobies qui entravent la vie nor-
Une partie essentielle de la troisième male et le développement personnel.
étape du traitement, l’intégration de Dans un état hypnotique, les patients
la personnalité et la réhabilitation, peuvent imaginer, par exemple sur
implique la fusion des parties disso - un écran de télévision ou une scène
ciatives. Cela peut être un processus imaginaire, comment ils aimeraient
d’intégration de plusieur s années se compor ter de diverses manières,
qui, s’il est fait correctement, abou- y compris dans les relations intimes
tit à l’unification de la personnalité. et face à des personnes exigeantes.
Certaines parties fusionnent sponta - Après s’être vus ainsi engagés à
nément du fait de la synthèse de leur l’écran, ils peuvent imaginer entrer
mémoire traumatique. Par exemple, dans la télévision ou sur scène et
d’autres parties ont besoin de plus de s’unir à leur idéal.
temps pour par tager leur historique
respectif et les fonctions associées Conclusion
et autres caractéristiques. Lorsque Les techniques hypnotiques sont des
le moment est venu de fusionner, les procédures bien connues qui devraient
rituels de fusion peuvent être très faire partie du répertoire standard de
utiles à l’imagination. Les exemples tous les thérapeutes qui travaillent
incluent : des parties dansant et avec des patients atteints de troubles
s’embrassant ensemble, des ruis- dissociatifs complexes ainsi que
seaux d’eau ne faisant plus qu’un. d’autres troubles complexes liés à un
Si le thérapeute en parle, c’est pour traumatisme qui peuvent également
inciter le patient à faire appel à sa être de nature dissociative. Ces tech-
propre imagination. niques sont présentées dans cet
La phase de traitement 3 comprend article comme des inter ventions
également l’énor me travail de deuil, uniques, mais dans la pratique cli-
notamment pour le fait que le patient nique réelle, elles sont souvent utili-
a terriblement souffer t de la part de sées en combinaison. Afin de travailler
ses parents, mais aussi toutes les efficacement avec ces techniques, le

91

RHYS_N_18.indd 91 13/12/2021 11:32


thérapeute doit comprendre la struc- phases de traitement. Ceci devrait
ture dissociative de la personnalité être contextualisé, cependant,
du client. La manière la plus appro- en comprenant qu’il existe peu
priée d’appliquer ces techniques est d’études de traitement concernant
de les individualiser en fonction des les troubles dissociatifs complexes,
besoins et des caractéristiques du même si une recherche impor tante
client, qui est aidé à créer son ima- est en cours. De plus, la durée du
gerie unique. Tous les exemples que traitement et la complexité des
le thérapeute présente au client sont variables impliquées rendront très
des sources d’inspiration. difficile l’étude de l’appor t indivi-
duel des travaux d’imagerie
guidée. Malgré ce manque
Des techniques souvent utilisées de données empiriques, il
est difficile d’imaginer com-
en combinaison ment une thérapie avec des
clients atteints de troubles
Il est à noter qu’il n’existe pas de dissociatifs complexes pourrait se
données empiriques pour l’utilisa - dérouler sans utiliser au moins cer-
tion de l’imagerie dans les trois taines des techniques décrites ici.

Bibliographie
Cardeña E, Maldonado J, Van der Hart O, Spiegel D. Hypnosis [Treatment guidelines]. In
E. B. Foa, T. M. Keane, M. Friedman & J. A. Cohen (Eds.), Effective treatments for PTSD,
2nd rev. ed. (pp. 592‑596). Guilford; 2009b)
Fraser G. A. Fraser’s “Dissociative Table Technique” revisited, revised: A strategy for
working with ego states in dissociative disorders and ego-state therapy. Journal of Trauma
and Dissociation, 4(4), 2003; 5‑28.
Kluft R. P. Hypnosis in the treatment of dissociative identity disorder and allied states: An
overview and case study. South African Journal of Psychology, 42(2), 2012; 146‑155.
Spiegel H, Spiegel D. Trance and treatment: Clinical uses of hypnosis, 2e druk. American
Psychiatric Press; 2004.
Van der Hart O. The use of imagery in phase 1 treatment of clients with complex dissociative
disorders. European Journal of Psychotraumatology, 3, 2012; 8458 –http://dx.doi.
org/10.3402/ejpt.v3i0.8458
Van der Hart O, Nijenhuis ERS, Steele K. Le soi hanté. Dissociation structurelle et
traitement de la traumatisation chronique. De Boeck Superieur ; 2017.
Van der Hart O, Steele K, Nijenhuis ERS, De Soir E. Le traitement des souvenirs
traumatiques selon le modèle de la dissociation structurelle de la personnalité. Revue
Francophone du Stress et du Trauma, 9 (2), 2009 ; 81‑92.

92

RHYS_N_18.indd 92 13/12/2021 11:32


Directrice de publication
Nathalie JOUVEN

Administration et rédaction
Dunod Éditeur S.A.
11, rue Paul Bert, CS 30024, 92247 Malakoff cedex

Rédacteur en chef À découvrir


dans le NUMÉRO
Thierry SERVILLAT

Conseiller éditorial et scientifique


Antoine BIOY

Couverture et Maquette intérieure Composition


19
Dunod Éditeur PCA

Périodicité
revue trimestrielle
PARUTION :
Impression AVRIL 2022
Imprimerie Chirat
42540 Saint-Just-la-Pendue

N° commission paritaire (CPPAP)


0620 T 93699

ISSN Parution Dépôt légal SOMMAIRE


2557-521X janvier 2022 janvier 2022, N°
ATELIERS PRATIQUES • Hypnose et maladie de Parkinson • Script hypnotique - un deux-feuilles
hypnotique • La réification, un outil pour diminuer la douleur et améliorer la mobilité articulaire
en kinésithérapie
Secrétaire de rédaction : Jean-Claude LAVAUD, assisté de Arnaud GOUCHET et de : Amandine DERBRE, Nicolas GOUIN,
Edith HAMEON BEZARD, Christine MIRAIL, Anne VIAU CLINIQUES • Protocole d’une Intervention hypnotique pour douleur, détresse et démangeaisons
Responsable illustrations : Arnaud GOUCHET chez les enfants souffrant de brûlures aiguës • Troubles du comportement alimentaire
Comité éditorial : Patrick BELLET, Christine BERLEMONT, Rémi CÔTÉ, Yann FAVARONI, Daniel GOLDSCHMIDT, ÉCHOS DE LA SCIENCE
Arnaud GOUCHET, Fabienne KUENZLI, Christian MARTENS, Lolita MERCADIÉ, Karim NDIAYE, Gérard OSTERMANN,
Jean-Édouard ROBIOU DU PONT, Dan SHORT, Chantal WOOD DOSSIER MÉDITATION ET HYPNOSE • Hypnose et Pleine conscience • Hypnose et méditation
Correspondants : Vladimir ZELINKA (Belgique), Fabienne KUENZLI (Suisse), Rémi CÔTÉ (Québec), Dan SHORT (USA), OUVERTURES • Accueillir l’intranquille, l’indicible • Hypnose et gynécologie obstétrique
Teresa ROBLES et Mauricio NEUBERN (Amérique centrale et du Sud)

Participent à ce numéro : Antoine BIOY, Emmanuelle CAUDRON, Marie-Chantal COLLINET, Erik DE SOIR,
Isabelle FEDERSPIEL, Pierre Henri GARNIER, Arnaud GOUCHET, Nicolas GOUIN, Bénédicte GOURDON,
Kevin GROGUENIN, Stephen GILLIGAN, Laurence LARIGAUDERIE, Jean-Claude LAVAUD, Sophie LEYMARIE, Cyril LE ROY,
VOTRE CONTRIBUTION À LA REVUE DE L’HYPNOSE ET DE LA SANTÉ
Silvia MORAR, Gérard OSTERMANN, Bogdan PAVLOVICI, Emmanuel PASQUIER, Thomas PRUVOT, Thierry SERVILLAT, Vous êtes soignants, thérapeutes, praticiens de l’hypnose ou d’une autre thérapie complémentaire, ou encore
Dan SHORT, Sophie THIROUX PONNOU, Armelle TOUYAROT, Onno VAN DER HART, Chantal WOOD
professionnel des sciences, quel qu’en soit le domaine, La Revue de l’hypnose et de la santé est ouverte et accueille
Un grand merci aux photographes et illustrateurs : Stefan ALEN, Reimund BERTRAMS, Marco CONSANI, tous les points de vue.
CORBEYRAN KEV22, Arnaud GOUCHET, Emiliano GRUSOVIN, Pete LINFORTH, Antonios NTOUMAS, Ian STAUFFER,
Sophie THIROUX PONNOU, RA_FUS, Wikimedia Images Vous êtes les bienvenus ! La Revue de l’hypnose et de la santé vous encourage à publier vos écrits.
© Dunod Si les états modifiés de conscience en santé et dans la recherche scientifique constituent le fondement de la revue,
ses multiples déclinaisons, qu’elles soient artistiques, ethnologiques ou encore sportives ont une place de choix
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. En application de la loi du 1er juillet 1992, il est interdit dans La Revue de l’hypnose et de la santé.
de reproduire, même partiellement, la présente publication sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (20, rue des
Grands-Augustins, 75006 Paris). Au fond, avec La Revue de l’hypnose et de la santé, l’imagination créatrice est au pouvoir !
All rights reserved. No part of this publication may be translated, reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or any other means, electronic,
mechanical, photocopying recording or otherwise, without prior permission of the publisher. Nous accueillerons vos propositions d’article avec plaisir.
Alors, n’hésitez plus et envoyez votre projet (une page peut suffire) à Thierry Servillat : tservillat@gmail.com

9782100633654_RHYS-18_v1.indd 6 07/12/2021 17:11


Sommaire

JANVIER 2022 / VOLUME 18


ÉDITORIAL • Le GPS cérébral et la mémoire • L’hypnose
Thierry Servillat associée à la technologie de réalité virtuelle
immersive 3D dans la gestion de la douleur :
ATELIERS PRATIQUES une revue de la littérature • L’hypnose,
un avantage sur la douleur, l’anxiété, les
AUTOSUGGESTION ET SUGGESTION PAR compétences adaptatives, le sommeil et la
OMISSION dépression.
Jean-Claude Lavaud NUMÉRO
DOSSIER • LA DISSOCIATION 18
DE QUELLE COULEUR ÊTES-VOUS,
MAINTENANT ? KÉTAMINE MON AMOUR, JE TE DÉTESTE
Isabelle Federspiel Isabelle Federspiel
SORTIR DE L’IMPASSE LA DISSOCIATION EST-ELLE
Arnaud Gouchet NÉCESSAIREMENT PATHOLOGIQUE ? JANVIER 2022
L’AUTOHYPNOSE À LA RESCOUSSE DE LA Antoine Bioy et Marie Collinet
RÉÉDUCATION DES SENS CHIMIQUES ! L’UTILISATION DE L’HYPNOSE DANS 19 €
Sophie Thiroux Ponnou LES TROUBLES TRAUMATIQUES ET
SUIVI HYPNOTHÉRAPEUTIQUE EN LANGUE DISSOCIATIFS www.dunod.com
DES SIGNES FRANÇAISE (LSF) Erik de Soir, Onno van der Hart
Bénédicte Gourdon
OUVERTURES
SCRIPT HYPNOTIQUE D’UN GRAND BOL
D’AIR LA MINDFULNESS : OUTIL D’EXCEPTION
Kevin Groguenin AU SERVICE DE L’HYPNOPRATICIEN
Emmanuelle Caudron
CLINIQUES
CHANTER LES LOUANGES : MES
RENCONTRES AVEC ERNEST HILGARD
L’HYPNOSE AU SERVICE DE LA RELATION
Stephen Gilligan
EN SOINS PALLIATIFS
Laurence Larigauderie DE WILLIAM JAMES À MILTON ERICKSON.
PRENDRE SOIN DE LA CONSCIENCE
LE FRISBEE ÉCRIT OU COMMENT SOIGNER
HUMAINE
À DISTANCE
Interview d’Armelle Touyarot
Bogdan Pavlovici
MALICE ET LÉGÈRETÉ : POLITIQUEMENT
INFARCTUS DU MYOCARDE INAUGURAL
INCORRECT
: COMMENT L’HYPNOSE RELANCE
Emmanuel Pasquier
L’EXISTENCE
Sophie Leymarie
ABÉCÉDAIRE
ÉCHOS DE LA SCIENCE D/BÉCÉDAIRE : DISSOCIATION
Gérard Ostermann
Induction hypnotique aux suggestions
d’hypnoanalgésie • L’hypnose médicale,
une alternative valide à la sédation
Photo de couverture : Shutterstock

médicamenteuse et à l’anesthésie générale

978-2-10-063365-4
NUART 8571566

9782100633654_RHYS-18_v1.indd 1-3 07/12/2021 17:11

Vous aimerez peut-être aussi