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SET 1 d’articles :

Emile DURKHEIM (père de la sociologie)


« Il faut traiter les faits sociaux comme des choses » dans Les Règles de la Méthode sociologique
(1895) : l’idée que nous devons être face à la société comme le physicien observant un phénomène
inconnu.

Les faits sociaux existent, qu’ils consistent en « manières d’agir, de penser et de sentir » qui
s’imposent à l’individu, et qui ne sont réductibles ni à des faits de nature ni à une collection de faits
individuels. La socio ne se limite pas à des spéculations.

Le Suicide (1897) : Durkheim montre que cet acte s’agit bien d’un fait social, et qu’il varie en fonction
de l’intégration de l’individu dans la vie sociale, de la religion, des saisons…

Pour + de contexte :

- Défaite de 1870, avènement de la société industrielle, croissance des villes et des classes
pauvres.
- Il diagnostique le passage de la solidarité mécanique (fondée, comme dans les sociétés
traditionnelles, sur la similitude et la proximité des individus) en solidarité organique (fondée
sur la complémentarité des individus résultant de la division du travail engendrée par
l’industrialisation) …

Volonté de renouveler ce que l’on appellerait aujourd’hui le « lien social » par ses écrits, afin d’éviter
les situations d’anomie, c’est-à-dire celles où les aspirations individuelles ne sont plus régulées par
les normes sociales.

Le Suicide (1897), Emile DURKHEIM ; Martine FOURNIER :


Enquête produite par Durkheim / récolter ses données dans un nombre impressionnant de registres
de statistiques officielles / cherche des corrélations, puis calcule des « coefficients de préservation »
ou d’aggravation...

Que ressort-il de son analyse ?

- On se tue plus en ville qu’à la campagne, davantage si l’on est un homme qu’une femme,
davantage si l’on est célibataire ou veuf que si l’on vit en famille, davantage en temps de paix
que de guerre.
- Les protestants se suicident plus que les catholiques, et ces derniers plus que les juifs...
- Ce qui l’inquiète est de savoir comment se tisse le lien social dans les nouvelles sociétés
industrialisées.
- Le suicide constitue un dysfonctionnement de ce lien social.

Démonstration : le suicide = « fait social »

- Analyse des explications « psychopathiques », puis celles qui invoquent « la race » et


« l’hérédité », et « des facteurs cosmiques » (le climat)  cachent d’autres causes.
Typologie des suicides

Suicide altruiste : concerne des individus trop intégrés et qui ne supportent pas de faillir aux règles
de leur groupe : par exemple, les militaires de carrière se suicident davantage que les civils.

Suicide « égoïste » (que l’on appellerait plutôt aujourd’hui « individualiste »), proviendrait, lui,
directement d’un défaut d’intégration, d’une perte de repères, ou d’un isolement social, affectif (les
veufs et les célibataires…).

Le suicide « anomique » (du terme d’anomie, l’absence de normes), lui, met en évidence certains
dérèglements des sociétés modernes, lesquels conduisent les individus à trop espérer et à ne plus
être capables de contenir leurs désirs

 Les protestants se suicident davantage que les catholiques, c’est que leur religion laisse
davantage l’individu face à lui-même.

Conclusion : « le suicide varie en fonction inverse du degré d’intégration des groupes sociaux dont
fait partie l’individu ».

Augm nombre de suicide = « indice d’une misère sociale »  affaiblissement des anciens cadres de
sociabilité.

En Inde, une vague de suicides chez les étudiants des basses castes dans les
grandes écoles
Quotas réservés aux plus défavorisés  débat sur la discrimination institutionnelle dont
sont victimes les étudiants des basses castes sur les campus de ces écoles prestigieuses qui
doivent réserver des quotas aux élèves issus des castes les plus défavorisées :
Des jeunes livrés à eux-mêmes Les dalits et les Adivasis bénéficient également d’une « décote »,
qui leur permet d’être retenus avec des notes inférieures au niveau requis. L’élite brahmanique n’a
jamais vu d’un bon œil l’arrivée de ces concurrents sélectionnés, selon elle, « au rabais ».

La politique de discrimination positive n’a ouvert qu’un accès précaire aux basses castes car le
dispositif pèche par manque d’ambition et de moyens. Environnement hyperconcurrentiel auquel ils
ne sont pas préparés + marginalisés, avec des professeurs difficilement accessibles. « Le cancer
insidieux du castéisme »

SET 2 d’articles
Comprendre la modernité :

Weber => but de comprendre les ressorts de l’apparition de la Modernité Science


« empirique » et « compréhension »
Science « empirique » et « compréhensive » visait à mettre en lumière la façon dont les
représentations mentales,

Sa première grande étude sur la religion => L’Ethique protestante et l’Esprit du


capitalisme : comment les valeurs protestantes avaient influé directement sur le
développement du capitalisme ?
- Croyance en la prédestination de l’âme (le salut de chacun est fixé d’avance), et pour
se rassurer sur leur sort  besoin de prouver par leurs actions quotidiennes qu’ils ont
été touchés par la grâce et qu’ils ont droit au salut dans l’au-delà  le comportement
à adopter est : l’ardeur au travail, l’accumulation de biens et le de ne pas jouir des
richesses accumulées  preuve d’une droiture morale (éthique protestante) 
favoriser l’essor du capitalisme
Après cela, WEBER  montrer comment se mettent en place les valeurs modernes via un
processus de rationalisation** => et effondrement des valeurs religieuses tradi +
« désenchantement du monde ».
- Rationalisation en lien avec montée en puissance de la science, apparition de
l’individualisme, développement de la bureaucratie)

Le capitalisme proche de Dieu


WEBER dans : L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme (1905) => apporte un
éclairage nouveau sur les liens entre économie et morale :
Non seulement le capitaliste n’est pas immoral, mais ses dispositions à
l’enrichissement sont issues d’une certaine pensée religieuse : contrairement au
catholicisme, qui prône le retrait hors du monde, le protestantisme valorise le travail
et l’activité dans le monde.
Selon WEBER, c’est la croyance enracinée dans le calvinisme que l’enrichissement = preuve
de grâce divine qui est à l’émergence du capitalisme moderne.
Le capitalisme est-il moral ?
Pour répondre à cette question -> constats objectifs … aussi liée à des présupposés culturels
et religieux
Dans pays à dominante catholique  défiance à l’égard du capitalisme vient d’une condamnation ancienne :
l’usure et de l’enrichissement, déjà présente chez Aristote ou dans l’Ancien Testament.

Selon Geneviève Even-Granboulan : cette réticence n’a pas encore été totalement levée.

Mêmes explications ont été avancées au sujet des pays à dominante musulmane danslesquels l’usure est encore
une pratique condamnée.

Les pays protestants sont au contraire réputés mieux disposés au capitalisme depuis publication de L’Ethique
protestante et l’Esprit du capitalisme de Max Weber  car accumulation richesse pas considérée comme fin en
soi mais comme moyen de vie bonne.  Capitalisme = discipline de tous les instants.

** Mais ce qui est vrai pour le capitalisme des origines l’est-il pour le capitalisme contemporain ?

 Les valeurs dont parle Weber = détruites par l’envahissement de l’économique dans notre imaginaire
collectif.

Mais selon G. Even-Granboulan -> on reproche souvent au capitalisme son immoralité. Celle-ci caractérise en
fait des formes imparfaites du capitalisme pas encore arrivées à maturité. Ex : dévp.t anarchique du capitalisme
mafieux russe, …

Pour d’autres, le capitalisme = qu’un processus d’accumulation sans finalité  ni bon ni mauvais = il est amoral
 comment lui donner sens :

- tentatives de moralisation à travers l’;édiction dans des secteurs d’activité professionnelle de règles
d’action (déontologie) = rédaction de chartes de déontologie au sein d’entreprises.
- développement de« fonds éthiques » = gérer les fonds de communautés religieuses, ils se sont
diffusés auprès du grand public.

SET 3 d’articles :
Irrationnels, mais prévisibles
Théorie du choix rationnel (TCR) /// mais individus influençables, mauvais calculateurs et
inconstants.

Erreurs identifiées  donc les plus prévisibles.

Idée d’Actions humaines suivant la raison (philo)  théorie éco moderne de l’acteur rationnel :

 Agent éco égoïste et calculateur => deux sources :


- Sociologues = WEBER, PARETO  phénom sociaux = somme d’actions des individus
conscients des buts derrière leurs actions.
- Postulat des éco classiques = le but unique des agents éco  maximiser leur profit qui est
calculable par éval coût-bénéfice.
 MAIS paradoxes : 1) le paradoxe du vote => pourquoi les gens décident de voter au lieu
d’aller en week-end alors qu’ils savent que leur voix compte pour partie infime  expli :
L’illusion de peser sur le résultat, le sens du devoir, la sympathie envers leur candidat … ?

AINSI vient H. SIMON : notion de « rationalité limitée » : le choix des cteurs dép de la quantité et
qualité des info qu’ils détiennent + capacité de calcul. EX : achat de voiture, pas le temps de traiter
toutes infos + pas d’objectivité --> « règle de flair » = demander conseil a un expert ou encore copier
le comportement des autres dans la même situation.

Morale et normes versus rationalité ?


Daniel Kahneman + Amos Tversky : rationalité limitée <-> série de biais cognitifs  discipline de
l’économie comportementale  3 types de critiques à la TCR :

Le calcul des intérêts se heurte à

1° « biais cognitifs », càd raisonnements apparemment fiables mais qui comportent des erreurs de
jugement.

2° biais « émotionnels » = mes choix sont affectés par des variables émotionnelles  brouillent mes
intérêts et mes calculs

3° « biais moraux » qui font que nombre de nos choix économiques sont commandés aussi par des
normes sociales // d’accepter d’aller à l’encontre de nos intérêts directs afin de satisfaire aux normes
en usage.

Axiome d’égoïsme de la TCR  heurté au fait que l’action désintéressée existe

Ce poids de la morale et des normes sur l’action humaine, bien connu des sociologues, est-il
compatible avec la rationalité ? Action sous le joug de la domination des normes ou bien – autre
possibilité sous l’impulsion de ses sentiments spontanés ? Peut-on réellement toujours parler de
rationalité ?

 sommes-nous rationnels, et pouvons-nous comprendre le pourquoi de nos actions ?


Gary Becker : a montré que non seulement les transactions marchandes mais aussi des
comportements sociaux que nous plaçons généralement sous le signe de la morale ou des
sentiments sont en fait gouvernés par des calculs égoïstes  selon lui, tout peyt s’expliquer en terme
de profit et de perte.

Question : pq taux de divorce - - chez les plus aisés ? Réponse : parce que plus leur capital est
important, plus le coût du divorce est élevé.

Question : pq famille moderne fixée sur deux enfants ? Réponse : deux enfants représentent un
investissement plus rentable qu’une assurance vieillesse, au-delà de deux, ce n’est plus le cas.
Une économie de la vie quotidienne
Raisonnement « microéconomique »  « économie de la vie quotidienne » :

Steven Levitt +Stephen Dubner :

En reliant des faits a priori éloignés, ils trouvent une logique calculable aux comportements les plus
inexplicables. Ex du dealer de drogue qui habite chez sa mère  doit-elle le dénoncer etc ?

Article Herbert SIMON : Une nouvelle rationalité


Simon  remet en question la fiction de l’homo œconomicus et avance l’idée de rationalité limitée
chez les agents économiques

De la rationalité parfaite à la rationalité limitée :

Dans Modèles de rationalité limitée (1982) :

Pour lui homo economicus = fiction  cherche, par chacun de ses choix, à maximiser son utilité,
c’est-à-dire la satisfaction qu’il retire de ses choix en fonction de ses ressources. Donc censé connaître
et traiter toute l’information à sa disposition pour ne retenir que l’option qui lui sera la plus
profitable.

SIMON  élaborer une figure bien plus réaliste, en partant de 2 constats :

1° l’information à disposition des individus est imparfaite, de telle sorte que les décisions se prennent
dans l’incertitude

2° nos capacités cognitives à la traiter sont limitées.

 SIMON va avancer qu’il n’est pas si judicieux que ça de rechercher le choix optimal. En
effet, pour se tourner vers la meilleure option possible, l’individu doit au préalable
rechercher l’information qui lui manque et l’analyser à l’aune des connaissances du
moment.
 En réalité, personne ne gaspille son temps pour traiter des infos … : les individus limitent
plutôt leur processus de décision rationnelle à un principe dit de « satisficing »

Cette vision, bien plus réaliste que celle utilisée jusqu’alors par les économistes néoclassiques, va
ouvrir la voie à des travaux très féconds en théorie de la décision.

SET 3 articles :
Organisation ! Vous avez dit organisation ?
Les organisations ne sont pas des sociétés en grandeur réduite.

Les organisations = artefacts de l’homme pour l’homme = sont artificielles

Organisation = plusieurs personnes se regroupent pour faire ce qui n’est pas faisable
individuellement  donc organisation = réponse à un problème
Deux mots clés pour l’organisation : action collective + finalisée (un but)

Ne pas prendre la carte pour le territoire :

Organisation = ensemble de personnes ou grps de pers qui interagissent afin d’atteindre un but.

Cadre organisationnel (= partie formalisée) par souci d’efficacité et d’efficience  3 éléments en


interaction :

- Le projet stratégique : Les pers qui composent l’organisation = définir + formaliser le but à
atteindre
- Structure organisationnelle : Division du travail en fonction de leurs compétences
respectives. Une fois divisé, le travail doit être coordonné.
- Le système de management : mobiliser les compétences et l’énergie  activités soient
- réalisées conformément à la manière dont elles ont été définies

Toute organisation est aussi une communauté :


Au fur et à mesure  mep d’un système de références communes pour « vivre » ensemble = c’est la
culture d’entreprise  le ciment de l’organisation === ces principes de fonctionnement dépassent
tout membre de l’organisation ce qui explique que l’organisation ne se réduit pas aux personnes qui
la composent.

Au total, une organisation comporte trois étages :

- Un cadre organisationnel, formel et délibéré ;


- Un ensemble de personnes et/ou de groupes de personnes en interaction ;
- Un système de références communes, prises pour argent comptant et largement implicites.
Organisations mécanistes et organiques : une distinction sous exploitée
Distinction entre structures mécanistes et organiques issue des travaux de BURNS et STALKER datant
des années 50. Souvent limitée dans son utilisation, MAIS sa richesse 

Machines Versus Organismes vivants :


 Structures mécanistes : règles, procédures, modes opératoires, organigrammes et descriptions de
fonction.
 L’organisation : appréhendée comme une machine composée de rouages assemblés avec
précision et parfaitement huilés.  La spécialisation, la standardisation et la formalisation sont
poussées aussi loin que possible.
Une fois tâches décrites => les bonnes compétences aux bons endroits : le fameux « the right
man at the right place » de Frederick Taylor.
La hiérarchie  contrôle de l’ensemble pour s’assurer

Les structures organiques  permettent l’agencement et le réagencement des compétences en


fonction des contextes d’action et d’évolutions pas forcément prédictibles.  ICI, l’organisation
appréhendée comme organisme vivant

Deux dimensions présentent dans toute organisation :

La typologie mécaniste / organique :

- La grande e/se (e/se industrielle) = d’ordre mécaniste


- La petite e/se (société de services) = d’ordre organique

MAIS cette distinction peut être faites au sein même des e/se à différents degrés  Chaque
organisation possède des aspects mécanistes et d’autres organiques, mais pas dans la même
proportion.

** 0n accédera plus facilement à la dimension mécaniste d’une organisation si on l’appréhende par


son cadre organisationnel

** à sa dimension organique si on plonge au cœur des interactions réelles entre les personnes qui la
composent

Corrélation entre le type de problèmes rencontrés et la nature des solutions qui permettent de les
résoudre :

Comme organisation = solution à un problème de comment faire ensemble ce qu’on ne peut pas faire
individuellement

OR, il y a forme de corrélation entre type de problèmes rencontrés et la nature des solutions qui
permettent de les résoudre :

- Réponse orga mécaniste pour pblm compliqué


- Réponse orga organique à pblm complexe
Le défi organisationnel de ce début de XXIème siècle !

Evolutions de leur environnement  problèmes sont moins compliqués que complexes (mais pour
plus part des e/se de nature mécaniste)

Les structures organiques à “grande échelle” restent largement à inventer. C’est sans doute le défi
organisationnel de ce début de XXIème siècle !

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