Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La catégorie sociale
La religion comme
comme variable
variable explicative
explicative ou
ou variable
variable
indépendante
indépendante
Le vote comme
variable à
expliquer ou
variable
dépendante
Les modèles écologiques, suite
Bien entendu tous les électeurs ne rentrent dans le modèle (probabiliste).
Mais cela permettra d’observer des sensibilités politiques locales variables
selon les contextes (Yves LACOSTE) : la même sensibilité « socialiste » peut
renvoyer au radicalisme (Midi – Pyrénées) ou au catholicisme social
(Bretagne).
2/ Paul BOIS reprend dans Paysans de l’Ouest (1960) l’analyse de SIEGFRIED,
et souligne qu’il met notamment en évidence le lien entre religion et vote.
Mais il critique d’une part les exceptions dont le modèle ne rend pas compte
(à compléter) ; et d’autre part une analyse tautologique : la corrélation
entre catholiques et vote à droite, et déchristianisés et vote à gauche est
établie, mais cela ne dit pas pourquoi – il faut établir la relation de causalité.
En bon historien il pense que la cause précède les effets. Il cherche ainsi
l’explication du clivage dans le passé (au présent on ne peut que le
constater). Il choisit alors un département témoin, la Sarthe, où coexistent
depuis longtemps des catholiques et des populations déchristianisées.
Remontant jusqu’à la RF, dans les archives, il trouve l’explication :
Les modèles écologiques, fin
• Les révolutionnaires ont nationalisé les biens du Clergé. Quand ils veulent
revendre ces terres (guerre, besoins de financement), des paysans de
l’Ouest de la Sarthe, riches et catholiques souhaitaient les racheter. Or,
elles seront revendues à des bourgeois : les propriétaires terriens
catholiques passent alors dans la contre révolution (à droite) que la
bourgeoisie continue de soutenir (gauche).
• C’est le modèle du « traumatisme historique » : à l’origine du clivage, un
évènement particulier qui structure durablement les choix électoraux.
• C’est « l’évènement congelé en structure » (Emmanuel LE ROY LADURIE),
au sens où l’analyse ne vaut que si l’évènement traumatique, qui se produit
dans le temps court (entre 1789 et 1793), est transmit dans les familles, les
Eglises, les milieux sociaux. Autrement dit s’il y a une mémoire, ce qu’il faut
établir. Un évènement traumatique comme la guerre d’Algérie peut
expliquer des comportements électoraux de pieds - noirs ou de harkis qui
sont vivants ; un évènement qui se produit sous la RF ne peut orienter les
comportements actuels que s’il y a une transmission, une mémoire.
b/ Des modèles sociologiques produits aux EU
Deux grandes écoles américaines ont aussi produit des travaux pionniers.
1/ D’abord l’école de Columbia, avec l’équipe dirigée par Paul LAZARSFELD,
qui publie ses travaux dans un ouvrage : The people’s choise (1944). Ils
mènent en 1940 une enquête par entretiens (qualitatif) auprès d’électeurs
pour analyser l’influence de la campagne électorale sur les choix électoraux,
et valident deux séries de résultats :
• « On pense politiquement comme on est socialement » : les positions
sociales des électeurs expliquent leurs opinions politiques. Ainsi les
électeurs républicains seraient plutôt aisés, protestants, ruraux, fermiers,
et les démocrates dans les « classes populaires », catholiques, et urbains.
• La campagne électorale change peu les chois des électeurs, car ceux qui
pourraient changer d’avis n’écoutent pas les campagnes électorales, tandis
que les autres – intéressés qui écoutent – ont déjà fait leur choix de façon
ferme. Ici c’est la toute puissance des médias qui est mise à mal puisque
la campagne électorale ne fait surtout que renforcer les choix existants.
Résultats des élections présidentielles aux EU, 6 novembre 2020
Des modèles sociologiques produits aux EU, suite
2/ La thèse sera critiquée par les auteurs du paradigme du Michignan
(CAMBELL, CONVERSE, MILLER) publiant The american voter. Selon eux ce
modèle déterministe (position sociale de l’électeur) ne peut expliquer les
fluctuations à court terme de l’électorat.
• Ils réalisent une enquête quantitative portant sur un échantillon
représentatif de la population américaine. Les électeurs sont interrogés
avant et après les élections présidentielles de 1948, 1952 et 1956, avec des
séries de questions portant sur deux variables principales.
• L’identification partisane. « Comme l’acheteur d’une auto qui n’y connait
rien aux voitures sinon qu’il préfère une marque donnée, l’électeur qui sait
seulement qu’il est démocrate ou républicain réagit directement à son
allégeance partisane » - mesurer l’influence de l’identification à un parti
(démocrate ou républicain) sur le vote.
• Le contexte électoral. Il s’agit ici de mesurer les effets de contexte (guerre,
crise économique …), de la personnalité du candidat sur les votes.
Des modèles sociologiques produits aux EU, suite
En combinant les effets de ces deux variables ils dégagent trois types
d’élections
• Les élections de maintien : en l’absence d’enjeux particuliers, c’est
l’identification partisane qui est centrale (élection de Truman en 1948)
• Les élections déviantes, avec une contradiction temporaire entre les choix
des électeurs et leur identification partisane. Ici c’est l’effet contexte qui est
décisif : Eisenhower, républicain, élu par une Amérique majoritairement
démocrate qui se détourne de Truman (irrégularités de l’administration)
• Les élections de réalignement, avec un changement durable des
identifications partisanes (Roosevelt après la crise de 1929, 4 mandats).
Cette analyse a constitué le « paradigme dominant » un temps, mais elle
sera contestée à la suite en raison d’une part de la crise des identifications
partisanes (concerne de moins en moins d’électeurs), d’autre part de
l’émergence du vote sur enjeu - choix dicté par la capacité supposée à
apporter des solutions à un problème spécifique (électeurs instruits).
B/ Prolongements et renouvellement des problématiques
Dans ces approches classiques la stabilité de l’électeur est la règle, la
volatilité l’exception. A la suite les travaux portent sur les variables lourdes
(pour expliquer la stabilité), et sur les préférences individuelles (pour
expliquer la volatilité).
a/ Vote et position sociale : le rôle des variables lourdes
Guy MICHELAT et Michel SIMON (1977) mettent en évidence le rôle de la
classe sociale et de la religion, et soulignent que :
• la classe ouvrière et les non croyants votent plutôt à gauche : ce vote de
classe est central quand un ouvrier sur deux vote pour le PC, qui alimente
avec certains syndicats (CGT) et organisations (Secours Populaire) une
« conscience de classe », encadrent les ouvriers sur les territoires où ils
sont implantés (la « banlieue rouge » parisienne). Ils peuvent subvertir les
règles du recrutement politique avec des candidats ouvriers (Bernard
PUDAL), et défendre localement et nationalement les ouvriers (Julian
MISHI).
• les catholiques et les milieux plus aisés votent plutôt à droite.
Vote et position sociale : le rôle des variables lourdes
Sources :
Web - archives
Démocratie semi-
Démocratie représentative représentative. Le
Démocratie directe Démocratie semi directe et
où le peuple désigne le référendum à
et vote des lois par représentants sous contrôle
titulaire des charges . l’initiative des élus.
le peuple sans (révocation, référendum
Mandat représentatif. Mandat
intermédiaires. Ici d’initiative populaire).
représentatif.
un exécutif commis Mandat impératif
B/ L’évolution de la classification des régimes politiques
Les sociétés antiques ont ainsi connu la démocratie, la république, mais aussi
la monarchie, l’aristocratie, la tyrannie … Comment les classer ?
a/ Du classement selon le nombre des dirigeants aux évolutions
Les premières classifications se fondent sur le nombre de dirigeants :
• La monarchie (Mono + Arché) est le commandement d’un seul ;
• L’aristocratie (Aristo + Cratos) est le gouvernement d’un petit nombre, les
meilleurs ;
• La ploutocratie (Ploutos + Cratos) est le gouvernement d’un petit nombre,
les riches ;
• La démocratie (Demos + Cratos) est le gouvernement du peuple, c’est-à-
dire de tous, de la multitude.
Progressivement vont être ajoutés de nouveaux critères pour perfectionner
les classifications : la nature du régime, la façon dont le pouvoir est exercé, le
principe du gouvernement … Deux exemple à la suite
Elaborée en observant l’existant, la classification d’ARISTOTE incorpore deux
critères : le nombre de dirigeants d’une part, et la façon dont le pouvoir est
exercé d’autre part (recherche de l’intérêt commun ou celui des dirigeants).
Ainsi avec les mêmes constitutions formelles, un régime peut adopter une
forme « pure » et une forme « dégradée » selon les usages du pouvoir.
Chef charismatique
d’une « communauté
d’amour »
Structures sociales
Idéologie qui remplace
dédoublées via le parti
tous les espaces
unique avec adhésion
d’expression culturelle
obligatoire