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malheureusement faire face à de nombreux la route. De plus, il a été tenu compte dans ce cours,
problèmes à caractère urgent. selon le cas et les possibilités financières
Le monde moderne auquel nous appartenons disponibles à une administration routière, de faire
voudrait que les activités d’entretien requièrent une appel à un matériel spécialisé sur terrain, pour
attention plus soutenue dans la mesure où toute l’auscultation et l’exécution des travaux routier, et à
négligence et toute décision de les différer des méthodes basées sur une forte utilisation de
entraîneraient une remise en état coûteuse, main d’œuvre sur les voies de desserte agricole.
défavorisant par conséquent le développement.
Au cours de l’exploitation, une route doit I.2. Prise en compte de quelques définitions
être conservée dans un état aussi proche que
possible de son état d’origine. Cet objectif est - Entretien courant
difficilement atteint en République Démocratique Il s’agit des opérations, généralement de
du Congo (RDC) notre pays, à cause de faibles routine, qu’on réalise une fois au moins chaque
moyens financiers affectés à l’entretien d’une part et année sur une section de route, c'est-à-dire des
il faut d’autre part dire qu’au niveau politico – opérations très simples et de faible ampleur exigeant
administratif le plus élevé de la prise de décision, une main d’œuvre qualifiée ou peu qualifiée comme
l’entretien routier est malheureusement relégué au par exemple les réparations localisées.
second plan, ce qui est fort regrettable. - Entretien périodique
Les travaux routiers à prescrire dans un Ce sont des opérations ponctuelles réalisées
programme d’entretien sont multiples et varient en sur une section de route à l’issue d’une période
fonction de la catégorie et du type de route à estimée à un certain nombre d’années (deux ans et
considérer, ce qui permet d’effectuer des plus par exemple).
investigations d’abord et de proposer des remèdes La réalisation de ces opérations fait appel à
efficaces en suite conformément à l’état de santé de un équipement spécialisé et d’une main d’œuvre
-3-
- Auscultation
C’est l’ensemble de mesures à effectuer à
l’aide des appareils appropriés en vue de décrire,
d’évaluer l’état réel d’une chaussée et de formuler un
diagnostic juste.
-4-
chaussée.
-5-
professionnels de la route, « le but ultime de la Roulant à bord de son véhicule, l’uni pour
technique routière en matière de chaussée ». Il est l’automobiliste s’apprécie par le confort lorsqu’il ne
évident que le corps de la chaussée n’a de ressent pas les vibrations excessives ou les
justification que s’il permet à cette dernière couche secousses brutales.
de roulement de jouer convenablement son rôle. Par ailleurs, il est erroné de croire qu’on
Parmi les paramètres indicateurs de qualités peut se passer de l’uni qui ne serait qu’un luxe.
superficielles des chaussées, on retient : Un prix est toujours à payer lorsqu’on
- l’uni (longitudinal et transversal) accorde peu d’attention à ce paramètre. Aussi, il est
- la rugosité (adhérence) : macrorugosité et évident que pour faire de la couche de surface une
microrugosité couche présentant un bon uni, l’assise toute entière
- l’imperméabilité devra résister à des efforts verticaux transmis par le
- les dégradations de surface. trafic étant donné la qualité des matériaux, les
épaisseurs retenues ainsi que la performance du
II.1.1. L’uni matériel de mise en œuvre. C’est grâce à ces
éléments réunis qu’il est possible d’assurer par
L’uni est un paramètre qui indique la exemple la régularité et la permanence du profil lors
qualité d’une chaussée dont les profils en long et en de la pose des enrobés bitumineux par le finisseur.
travers diffèrent très peu du profil théorique.
Autrement dit, lorsqu’ on fait la comparaison entre II.1.1.1. Mesure de l’uni
la ligne rouge (théorique) du projet et celle du profil
réellement mis en œuvre, très peu des différences L’uni est mesuré soit longitudinalement (uni
sont observables du point de vue de la dénivellation longitudinal), soit transversalement (uni
et de la présence d’ondulations. transversal) à l’aide d’une gamme large
d’instruments de mesure notamment :
-6-
a) en profil en long :
- la règle de 3m qui est encore utilisée
dans certaines administrations routières dans la
- le viagraphe : est tracté à 4 ou 5km/h et
réception des travaux. Elle permet de mesurer
mesure les dénivellations locales du profil en long
manuellement les dénivellations sur la surface de
par rapport à la ligne moyenne de ce profil. (fig2).
roulement ;
- la règle roulante de 3m munie d’un
Fig.2 : schéma du viagraphe.
palpeur en son centre. Elle permet de vérifier l’uni
dans la phase de la construction par exemple où l’on
admet les flèches de l’ordre de 3mm en profil en
long et 5mm en profil en travers sur le béton de
ciment, et 5mm en profil en long et 10mm en profil
en travers sur l’enrobé bitumineux ;
- le profilographe (essai A.A.5.H.0) mesure
la pente du profil en long.fig.1
- l’indicateur de confort (roughness
indicator) enregistre les chocs en produisant des
Fig. 1 : profilographe
impulsions, ce qui permet d’obtenir rapidement et
directement les résultats. (Fig.3)
Fig.3 : Indicateur de confort
-7-
- appareils à ultrason ou à
laser pour le relevé géométrique.
b) En profil en travers
S’agissant de l’évolution des déformations
transversales d’une chaussée (la formation
- l’intégrateur du choc (bump integrator) d’ornières par exemple), l’uni sera apprécié par :
mesure la planéité dynamique. C’est un appareil qui - le transverso – profilgraphe(fig.5)
est tracté par un véhicule laboratoire où sont
installés les enregistreurs. L’appareil est équipé de Fig.5 : Transverso profilographe
capteurs de mouvement vertical.
- l’analyseur du profil longitudinal (APL).
C’est un appareil grâce auquel on
apprécie de manière très satisfaisante
l’uni en profil en long (fig.4)
des techniques radar ou des faisceaux laser et qui couche de roulement puisse être suffisamment
peuvent explorer le revêtement à partir du véhicule cohésif pour ne pas se fissurer sous l’action des
en circulation. charges et du climat car le vieillissement (liant)
produit des fissures fines où pénétrera l’eau et
occasionnera le faïençage.
b) La microrugosité
II.1.3.1. Mesure de l’imperméabilité
La microrugosité est en relation avec la
nature pétrographique de la roche du granulat, ce La perméabilité étant le signe de l’usure,
qui permet de considérer les essais réalisés sur la donc du vieillissement, elle est mesurée in situ à
dureté, le polissage accéléré, etc. l’aide d’un appareil appelé : perméamètre. Cet
appareil est constitué d’un tube à appliquer
II.1.3. L’imperméabilité fortement sur la chaussée après l’avoir mastiqué à
sa partie inférieure et la vitesse d’écoulement d’eau
Cette caractéristique intéresse est ainsi mesurée.
particulièrement l’ingénieur routier et permet à la
couche de roulement de jouer son troisième rôle, II.1.4. Les dégradations de surface
celui de faire obstacle à la pénétration d’eau dans
l’assise, donc un rôle protecteur faisant de la couche Etant donné les différents types des
de surface, une couche qui assure l’imperméabilité structures existant dans le domaine de routes, il
aux eaux de ruissellement. Il est recommandé, en apparait utile de rattacher les dégradations selon
conséquence, que le film du liant utilisé dans la
- 12 -
3. ARRACHEMENTS
B. Quelles sont les causes probables des
- Désenrobage
- Ecaillage dégradations ?
- Ejection et (ou) arrachement du joint
- Glaçage Il est important de noter que les causes des
- Nid de poule dégradations sont nombreuses et variées, d’ordre
- Pelade
quantitatif (trafic, etc.), qualitatif (type de matériau
- Plumage
- Tête de chat
constituant le corps de la chaussée, par exemple) ou
- Usure causée par les pneus à clous (désenrobage et plumage) aléatoire (pluviosité, etc.).
Ces facteurs sont simultanément cause et
effet, c'est-à-dire que les dégradations apparues
deviennent la cause de nouvelles dégradations, ceci
se développant en cascades.
Tenant compte des connaissances acquises
4. REMONTEES (ou mouvement de matériau) sur le problème, il est possible de classer les causes
de dégradations par rapport aux critères suivants :
- Pompage
- Remontée de boue verte
- le trafic,
- Remontée d’eau - les conditions climatiques,
- Remontée de laitance l’environnement et leurs conséquences,
- Remontée du liant – ressuage - le dimensionnement du corps de
- Remontée de mortier
chaussée,
- la qualité des matériaux et leur mise en
œuvre.
- 17 -
sur une épaisseur très variable. Le trafic poids Par rapport à la qualité, nous disons d’un
lourds provoque alors des tassements plus ou moins matériau qu’il est effectivement un mauvais
importants entraînant des déformations et des matériau lorsque :
fissures qui occasionnent le vieillissent prématuré - sa granularité est incorrecte,
du corps de chaussée. - il a un pourcentage élevé d’éléments
roulés,
Le dimensionnement du corps de chaussée - la dureté des granulats est insuffisante,
S’agissant de la fabrication défectueuse
Compte tenu du trafic de plus en plus lourd (spécialement pour les enrobés) on retiendra par
qui emprunte les routes, force et de retenir que le exemple :
dimensionnement du corps de chaussée intervient - le pourcentage de liant ou de fines
de façon très sensible dans les causes de incorrect,
dégradation. - les granulats sont sales,
Une attention soutenue est accordée à ce - le malaxage insuffisant, etc…
paramètre pour éviter qu’ils ne se produisent des
En ce qui concerne la technique de mise en
effets néfastes.
œuvre, les causes de l’apparition de dégradations
peuvent être dues :
La qualité des matériaux et leur mise en
œuvre - compactage insuffisant,
- surcompactage,
On évite l’apparition des dégradations - température de mise en œuvre
prématurées lorsqu’on veille à la qualité des insuffisante,
matériaux et à la technique de mise en œuvre. - ségrégation à la mise en œuvre. Etc…
- 19 -
1. LE RESSUAGE
Remèdes
Remèdes
Evolution
- 25 -
Principales causes
- l’action de l’eau,
- le compactage insuffisant des rives
(enrobés),
- la largeur insuffisante de la chaussée.
Evolution
- longueur (m)
- largeur (cm).
Evolution
- 30 -
- boucher le trou par de nouveaux matériaux Pour l’établissement d’un diagnostic précis
d’apport, chaque couche doit être reconstituée sur la résistance mécanique des structures des
respectivement avec un matériau de même qualité chaussées, il importe de procéder à la description
que celui de la couche de base à réparer et d’un des couches en rapport avec les épaisseurs, l’état de
enrobé à froid pour le revêtement. C’est à l’aide du ces structures, la qualité des interfaces, etc.
compacteur vibrant, de la plaque vibrante ou de la On ne doit jamais perdre de vue que pour
dame à main que se fera le compactage. une connaissance approfondie de la structure et
surtout de son état, toutes les informations utiles
II.2. Évaluation de l’état de la structure de la doivent être réunies afin de bien examiner et
chaussée (portance) interpréter les résultats.
réseau national d’une part et d’autre part, on note Considérant qu’il n’est toujours pas possible
une grande discontinuité de ce réseau revêtu. de disposer d’un camion supportant une lourde
charge de 13 T, un coefficient de pondération (voir
Dans tous les cas, la campagne de déflexion
tableau 3) permet de transformer les déflexions
sera organisée dans le but de déterminer la
mesurées à celles correspondantes à l’essieu de 13
déformabilité du corps de chaussée autrement dit le
T.
comportement structurel de la chaussée.
Tableau 3 : Coefficient correcteur de déflexion par
Organisation des mesures rapport à l’essieu utilisé
mesures car on suppose que les sols contiennent 3. Cadence des mesures.
encore leur teneur maximale en eau. Toutefois, les
coefficients multiplicateurs de la déflexion Le pas de mesure dépend généralement de la
permettent de corriger les valeurs, quelque soit la longueur du tronçon à ausculter. Lorsque celui est
saison. Enfin, il est vivement recommandé de tenir relativement court, une cadence de 20m est
compte de la nature de la plate forme pour appliquer suffisante. Dans le cas contraire, elle sera plus
ce coefficient tel que indiqué dans le tableau. grande et variera entre 20 et 100m.
fonctionnement est le même pour les mesures étant Equipement pour la mesure
donné que sur la chaussée, le bras de mesure de la Pour que des mesures puissent être
poutre est inséré entre les roues (axes) du jumelage effectuées à l’aide de la poutre Benkelman, i l faut
arrière du véhicule .Comme ont peut le voir sur le prévoir l’équipement suivant :
figure 22 ci- dessous, la poutre Benkelman est - un camion à 2 essieux dont l’essieu
composée de 2 parties : arrière est chargé à 13 tonnes. Il faut
- le bâti en partie fixe, qui est constitué d’une soigneusement vérifier la pression du
poutre de 1,50 mètre environ ; gonflage des pneus soit 7 bars
- le fléau en partie mobil dont la poutre a une (7kg /cm²)
longueur de 3,75 m environ pouvant osciller - un cyclomètre (roue d’arpenteur )
autour de l’axe porté par le bâti. C’est à l’aide - une latte graduée de 2 m pour les
du comparateur mécanique que la lecture des mesures du produit RD dont on parlera
déflexions est faite. plus loin
- des pioches
Fig.22 : Schéma de principe de la poutre
- des pelles
Benkelman.
- deux pinceaux
- une peinture claire
- des drapelets pour la sécurisation
- la poutre Benkelman
peinture claire à chaque pas (cadence) soit de 20 – Dans la mesure de la déflexion, il est bon
100 m selon le cas. de distinguer :
- la déflexion totale lue au moment où l’essieu
IL faut préciser également que la mesure du
arrière est- au niveau de l’extrémité de la
produit R x d est faite sur une distance égale à 10
poutre ;
fois le pas choisi (ex. 200 m ; 250 m ; 500m ; 1000
- la déflexion rémanente lue au, moment où le
m).
véhicule s’éloigne de la poutre, et
Mesure proprement dite. - la déflexion élastique (partie réversible)
- le camion étant prêt pour la mesure, il faut le obtenue en faisant la différence entre les deux
placer au point matérialisé sur la chaussée ; précédentes.
- l’extrémité de la poutre est introduite entre 2 Diagramme de comportement
roues jumelées arrière (sur l’axe). déflectométrique.
- mettre la poutre en station Les déflexions individuelles ainsi mesurées
- faire la lecture (z1) permettent de monter un graphique sur lequel on
- déplacer le véhicule vers le point suivant représente respectivement selon les échelles
- faire une deuxième lecture (z2) choisies, les points mesurés sur l’axe des abscisses
- calculer la déflexion individuelle en et les déflexions lues sur l’axe des ordonnées.
appliquant la formule ; di = (z2- z1) x facteur Ces déflexions représentent soit des
d’ajustement qui est établi à partir du rapport bâtonnets soit des points reliés suivant une ligne
L1 /L2 du calibrage au comparateur. brisée respectant l’ordre des mesures
Le Laboratoire National des Travaux
Publics de l’Office des Routes recommande de
prendre comme facteur, la valeur 2.
- 40 -
10 87 - 3,57 12,7449
L’écart type est obtenu par la formule suivante :
11 98 -14,57 112,2849
d di d di ²
18 110 - 26,57 705,9649
N° di
19 54 - 29,43 866,1249
1 72 11,43 130,6449
20 88 - 4,57 20,8849
2 55 28,43 808,2649
21 83 0,43 0,1849
3 37 46,43 2155,7449
22 96 -12,57 158,0049
4 48 35,43 1255,2849
23 88 - 4,57 20,8849
5 63 20,40 417,3842
82 1919 13155,6527
6 57 26,43 698,5449
2
1
7 67 16,43 269,9449
1
- 43 -
d di 2 13155,6527 13155,6627 Les études réalisées entre 1974 et 1981 par
24,45
n 1 23 1 22 la Direction de la Recherche Routière de l’Office
des Routes ont permis de faire une première
d90 d 1,3 83,43 1,3 x 24,45 115,215 x 1 mm approche très significative de l’évaluation des
100
déflexions critiques des chaussées souples en RD
d90 115 x 1 mm
100 Congo.
Classes des déflexions caractéristiques
En effet, sur l’ensemble des provinces
Selon les principes du catalogue de
auscultées, il a été pris en compte le produit du
dimensionnement, on distingue 5 classes des
pourcentage de poids lourds (% PL > 3T) par le
déflexions caractéristiques groupées comme
coefficient d’agressivité. Au niveau de chaque
suit :
province, l’enquête réalisée à donné les résultats
Classe I : d(90) comprise entre 0 – 60 x
suivants :
1/100
Classe II : d (90) 60-80 x 1/100mm Tableau 6 : produit du % PL par coefficient
Classe III: d(90) (80-100) x 1/100 mm d’agressivité du trafic
Classe IV : d (90) (100 -150) x Province Bas Bandundu Katanga Autres
1/100mm considérée Congo provinces
Classe V : d (90) >150 x 1/100mm (% P-L) x 0,25 0,17 0,06 0,09
(C.a)
Ces données ont permis d’appliquer la
formule ci – après pour obtenir le nombre d’essieux
équivalents de 13 T soit :
- 44 -
selon le degré de leur gravité tel que indiqué au Tableau 8 : Nouvelles valeurs des déflexions
point traité ci – haut sur les classes des critiques
dégradations.
Nombre Déflexion critique (d90) selon :
Ainsi, il a été établi une concordance entre d’essieux Chaussée non Chaussée liée
l’état visuel et l’état déflectométrique pour fixer une équivalent de liée au ciment
section définitive de déflexion homogène. 13 T
103 150 130
4
Les trois paramètres déterminant chaque 10 135 115
5
section étant connus, à savoir : le trafic, la déflexion 10 120 100
6
10 105 85
caractéristique d(90) et l’état de surface, il a été mis
en évidence l’importance du rôle joué par les
matériaux constituant la chaussée. Ainsi, une
différence a été faite pour le tracé des droites
critiques selon qu’elle comporte des matériaux non
liés (graves concassées naturelles, latéritique…) ou
liés au ciment (sable ou grave d’origines diverses).
Fig.24 : Droite critique chaussée non liée Fig.25 : Droite critique chaussée liée.
- 47 -
fig.26 : Produit R x d
0
10
Détermination du produit Rxd
20
C’est sur une distance représentant 10
30 mesures que s’effectue la détermination en vue
40
d’être renseigné sur la qualité du corps de chaussée.
Wn
50
Lorsqu’on connait le rayon R, on a une
indication sur le comportement au poinçonnement
60
70 de la structure car dans un schéma bicouche, comme
80 on le verra plus loin, à partir de l’épaisseur (h) de la
structure et du produit Rxd, on arrive à évaluer le
90
rapport des modules du corps de la chaussée (E1) et
W
du sol support (E2) soit :
Au niveau du sommet de la courbe ainsi
tracée, on a la déformée de la chaussée qui est
caractérisée par le rayon de courbure R dont la ligne
d’influence est assimilée à une équation
On verra également plus loin comment le
d0
d x dans la quelle x indique l’écartement
1 kx² rapport intervient dans la vérification des
du point considéré par rapport au sommet de la contraintes.
courbe. Le calcul proprement dit du produit Rxd se
fait en recourant à 2 méthodes dites analytiques et
méthode de la droite.
- 49 -
La première méthode dite analytique n’a pas Fig.27 : courbe obtenue en exploitant les déflexions
été développée dans ce cours et la préférence a été lues aux 3 premiers points de mesure.
portée sur l’autre où l’on fait usage d’exploitation
des données déflectométriques.
La méthode de la droite est donc une forme
simple qui repose sur les points suivants :
- les mesures sont prélevées sur terrain à
chaque (200m, 250m, 500m… 1000m) soit 10 fois
la cadence choisie). A l’aide de la règle de 2m, on
lit les déflexions au pas de 20cm jusqu’à 1,80m,
tandis que la déflexion correspondant au point de
2,00m est la déflexion finale notée (Df)
- on trace la courbe à partir de 3 premières
coordonnées respectivement sur l’axe des abscisses,
les points 0,20 ; 0,40 et 0,60m et sur l’axe des
ordonnées des déflexions lues sur chaque point en
Etant donné que la représentation de la
respectant les échelles choisies.
droite exige la connaissance des déflexions
La figure ci – dessous illustre le graphique
intermédiaires (wi) respectivement aux points 0,10 ;
de la courbe obtenue en exploitant les déflexions
0,20 ; 0,30 ; 0,40 ; 0,45 ; 0,50, signifiant le passage
lues aux trois premiers points de mesure.
de la déflexion de la valeur nulle à la valeur
maximale de la ligne d’influence, on utilisera la
relation suivante pour les calculs :
- 50 -
II.2.3. Résumé de la méthodologie d’analyse de Ce qui permet d’indiquer de manière précise si elles
l’état de la structure sont dues aux faiblesses de la couche de surface ou
de la structure.
Trois étapes sont à respecter dans l’analyse - auscultation
de l’état de la structure. Il s’agit : Rappelons qu’i s’agit d’une l’opération de mesure
- historique de la chaussée. de la portance de la structure et sa variation tout au
Il faudrait mener des recherches et enquêtes long du tracé de la route.
en vue de s’informer sur les travaux de construction Une chaussée souple étant flexible, son
et entretien réalisés et les époques au cours aptitude à travailler au poinçonnement sous une
desquelles les réalisations ont eu lieu. La banque charge appliquée sera mesurée par la valeur de la
des données routières est indispensable à ce sujet. déflexion.
C’est également au cours de cette étape que Définie plus loin, nous rappelons que la
l’on devra disposer des informations sur le trafic déflexion est l’affaissement de la chaussée au
(passé et futur ; voir plus loin) passage d’une charge de l’essieu maximal autorisé
- examen visuel dans un pays donné.
Il est effectué dans le but de relever l’état
visuel de la chaussée. On profite des observations II.2.4. Thérapie à proposer
visuelles pour indiquer les caractéristiques
géométriques de la chaussée, les agglomérations, les Le remède à apporter pour la remise en état
carrefours et la position de la chaussée par rapport d’une chaussée auscultée est de trois natures
au terrain naturel (déblai ou remblai). diverses à savoir :
L’état visuel de la chaussée ainsi relevé - l’entretien
permet de formuler la première hypothèse sur les - le renforcement
causes probables de l’apparition des dégradations. - la reconstruction (réfection totale)
- 52 -
Il s’agit donc là des solutions de base qui sont - risque d’augmentation de la circulation
généralement envisagées. (poids, nombre) à cause des travaux programmés
dans les environs de la route p.ex.
II.2.4.1. Poursuite de l’entretien - malgré une portance résiduelle insuffisante,
l’état visuel de la chaussée est plustôt acceptable.
On envisage les travaux d’entretien lorsque
la chaussée auscultée satisfait aux conditions Quant au renforcement curatif, il aura lieu
suivantes : toutefois qu’il faudrait remédier au manque de
portance résiduelle de la structure actuelle ou
- le comportement visuel est jugé acceptable
lorsqu’il sera question de remédier à un ou plusieurs
par le fait de la présence des dégradations de surface
dégradations structurelles observées.
dont la réparation peut être faite au cas par cas.
- lorsque la portance résiduelle est jugée Un apport de nouvelles couches (CR et CB)
satisfaisante. après enlèvement éventuel soit d’une partie soit de
la totalité des couches concernées est exigée.
II.2.4.2. Renforcement de la chaussée
Par ailleurs, il importe de préciser qu’on
parle du rechargement lorsqu’on a eu à enlever
Le renforcement peut être envisagé
éventuellement une partie du revêtement
préventivement ou curativement suivant l’époque à
hydrocarboné, sinon on devra alors procéder au
choisir pour les travaux.
renforcement proprement dit consistant à envisager
Il faudrait recourir au renforcement
des opérations d’enlèvement et remplacement des
préventif lorsqu’il se présentera l’une des conditions
couches de base et revêtement par des matériaux
suivantes :
nouveaux. Un élargissement éventuel de la chaussée
- 53 -
Tableau 9 : Classes de portance. de poids - sable argileux amélioré in situ naturels ou améliorés (au
lourds granulométriquement ciment, au concassé, ou à
- scories et laves volcaniques la chaux)
Classes Portance
- inérites et puzzolanes - sol bitume au travel plant
Déflexion (d90) CBR - banco – coquillages - sol –chaux ou traité au
Classe 1 < 60 CBR < 5 - graves sableuses ciment
Classe 2 60 – 80 5 < CBR < 10 - tout – venant de concassage o/60 - scories et laves
Classe 3 80 – 100 10 < CBR < 15 sélectionnées
- banco – coquillage
Classe 4 100 – 150 15 < CBR < 30 amélioré au bitume
Classe 5 >150 CBR > 30 - tout – venant de
concassage 0/40
c) Matériaux à mettre en œuvre 5 x 105 à - graveleux latéritiques naturels - graveleux latéritiques de
1,5 106 (améliorés au besoin) très bonne qualité
Poids - scories et laves (améliorés au besoin)
Tenant compte des classes du trafic cumulé,
lourds - banco – coquillages améliorés au - sol – bitume (mélangé au
le guide de dimensionnement des chaussées pour les bitume centrale) ou sol – ciment
pays tropicaux propose divers matériaux locaux à - sol – bitume - scories et laves
- sol – chaux, sol traité au ciment améliorées
utiliser dans la structure et le choix à faire sera - tout – venant de concassage o/60 - tout – venant de
conditionné par les possibilités locales concassage 0/40
d’approvisionnement et des considérations 1,5 x 106 - graveleux latéritiques de bonne - graveleux latéritiques
économiques. à 4 x 106 qualité (améliorés au besoin) d’excellente qualité
Poids - sol – bitume mélangé en centrale (préférablement
lourds - scories et laves améliorées améliorés).
Tableau 10 : matériaux proposés pour la - banco – coquillages améliorés - tout – venant de
remise en état des chaussées - tout – venant de concassage o/60 concassage 0/40
- sol – chaux ou traité au ciment
4 x 106 à - graveleux latéritiques - graveleux latéritiques
Trafic Fondation Base
107 poids d’excellente qualité améliorés en centrale
cumulé
lourds (préférablement améliorés). - tout – venant de
< 5 x 105 - graveleux latéritiques naturels - graveleux latéritiques
- tout – venant de concassage 0/60 concassage 0/40
- 57 -
Ancienne chaussée : couche de base en matériaux Ancienne chaussée : couche de base en matériaux
naturels naturels
- son épaisseur h
- 60 -
Fig.31 : constitution des ensembles dans le schéma Désignation 1èrpossibilité 2ème possibilité 3ème possibilité
bicouche
31 31
CR
Désignation 1èr possibilité 2ème 31 E1h1 t1 E1h1 t1
possibilité CB E1h1 E2h2 32 t
1
t1 2
CR E1h1 32
CF 32 E3
CB 31 t2 E2h2
E2h2 t2
t1 E1h1
Pf E3 E3
CF
E2 z1
II.2.6.5. Comparaison des contraintes exercées et Quant à la formule de Kerkhoven, elle sera
des performances des matériaux donnée par la relation :
calculer les épaisseurs des couches de rechargement Le principe est par conséquent de comparer
ainsi que celles des structures destinées à une l’épaisseur équivalente de la structure existante avec
reconstruction partielle. celle d’une structure fictive dimensionnée pour le
même module du sol et pour un trafic cumulé égal à
Il importe de noter que cette méthode
la somme du trafic passé et du trafic futur. Il est
s’applique suivant la même philosophie générale
indiqué que la différence des épaisseurs
vue précédemment à savoir :
équivalentes doit être convertie en épaisseur d’une
- considérer l’historique de la chaussée en vue ou de plusieurs couches de renforcement.
de réunir des renseignements sur la date de la
mise en service de la structure actuelle, le (s)
date (s) des travaux d’entretien et autres II.2.7.1. Dimensionnement des renforcements et
affectant la chaussée (pose des câbles, prise en compte des paramètres de base
canalisations et emplacement de celles – ci).
Etant donné que cette méthode CRR fait
- examen visuel considéré comme étant très
appel aux abaques pour le dimensionnement, il
important car il permet d’établir la première
importe de tenir compte des paramètres facilitant
hypothèse au sujet de l’origine des
l’entrée. Il s’agit :
dégradations constatées et de proposer
- trafic (kNc)
éventuellement les mesures à prendre.
- déflexion caractéristique (dc)
- auscultation permettant de mesurer la - module du sol (Es)
déflexion. La plus grande valeur mesurée sur
la section de la route est la valeur la plus
représentative dans la formulation du
diagnostic valable.
- 67 -
(MPa)
- fraisage à froid
- 76 -
III.2. Le rabotage et le fraisage à chaud Il est bon de signaler que cette technique est
en régression et attire moins par rapport à la
Cette technique est d’application lorsque la
précédente étant donné les conditions de travail à
couche de roulement est fatiguée. Cette fatigue se
chaud et la non récupération pour recyclage en
manifeste par la fissuration, le décollement,
centrale des matériaux fraisés.
l’orniérage. Et lorsque l’apport de la nouvelle
couche avec une nouvelle épaisseur en plus pose III.3. Le thermoreprofilage
problème, la partie supérieure du revêtement peut
Cette technique est plus élaborée par rapport
alors être déposée par un rabotage ou un fraisage à
à la précédente étant donné qu’elle permet de
chaud. Cette opération est réalisée en chauffant
remettre en forme une couche de renforcement en
l’enrobé à une température variant entre 160 –
enrobé bitumineux déformée ou usée sans
180°C au point où il devient malléable et sera
enlèvement de matériaux ni apport d’enrobé neuf.
enlevé et mis en cordon par fraisage au moyen de
dents scarificatrices ou par rabotage au moyen de La présente technique recourt à une machine
lames réglables en profondeur et en direction. appelée thermoreprofileur qui effectue les
opérations suivantes :
La machine utilisée permet la dépose de
l’enrobé jusqu’à 4cm environ de profondeur. - elle chauffe à 160°C l’enrobé en place par un
dispositif infrarouge qui ramollit les matériaux de la
La technique de rabotage ou fraisage à
couche de roulement à retravailler ;
chaud permet d’éliminer l’enrobé scarifié en
- grâce à un réglage hydraulique, elle scarifie,
laissant toutefois place à un matériau (enrobé) neuf
griffe et décohésionne le matériau réchauffé en le
dont l’épaisseur mise en œuvre est égale à celle de
pénétrant jusqu’à la profondeur nécessaire (1 – 4
l’ancienne couche.
cm) pour redresser le profil déformé et
- 77 -
réhomogénéiser l’enrobé sans que les granulats Du début jusqu’à la fin, toutes les opérations
puissent être détruits. sont réalisées par une seule machine,
respectivement en assurant :
Munie d’une lame répétrice, les matériaux
travaillés sont égalisés. De même, grâce à sa poutre - le réchauffage,
lisseuse équipée de plaques chauffantes, des - la scarification de l’enrobé existant,
dameurs et des vibreurs, le précompactage efficace - l’évacuation des matériaux éventuellement
du matériau est réalisé. Il suffira alors de compléter excédentaires,
le compactage définitif en utilisant le compacteur - le matériau neuf ayant été apporté,
classique. - le lissage et précompactage.
C’est précisément dans le cas où la structure Il sied de préciser que l’enrobé foisonné
n’a pas de défaut que la technique est utilisée. (remanié) laissé en place est utilisé pour le
renouvellement du profil par distribution
III.4. La thermo régénération
transversale, alors que l’enrobé neuf est introduit à
Aux Etats – Unis, cette technique est connue l’avant de la machine comme dans la finisseuse
sous l’appellation de "REPARING". Elle connait un classique pour servir de couche d’usure de 2 cm
champs d’application très large et permet par d’épaisseur environ.
conséquent de restaurer le profil en travers de la 3
Fig.41 : Schéma d’une machine de thermo régénération
chaussée en conservant en place tout ou partie des
enrobés anciens avec apport d’enrobés neufs sur un
support chauffé et foisonné.
3
Extrait de la RGRA n°568, oct1980
- 78 -
Fig.43 : Shéma d’une machine de recyclage en Ici, le recyclage des matériaux est réalisé
place5 non pas en place, mais en centrale où l’on retiendra
les avantages suivants :
5
Extrait de la RCRA n°568, oct 1980.
- 81 -
IV. Entretien d’autres types refaire la continuité de la surface sur la quelle doit
se poser le pavage. (Fig.44).
des chaussées Fig.44 : schématisation du désordre appelé
soufflage
Dans la suite de l’étude, on peut considérer
les deux autres types des chaussées restantes à
savoir la chaussée pavée et la route en terre.
Pour refaire le pavage, on recourt aux dégradations dont les causes sont généralement le
opérations suivantes : trafic et l’eau pluviale ou les deux à la fois.
- démolir le vieux pavage
Mais les matériaux constituant la couche de
- enlever les détritus des anciens joints c'est-à-
revêtement ne se comporte pas tous de la même
dire que l’on doit faire le décrottage de vieux
manière face à l’agressivité du trafic et à la
pavés
perturbation provoquée par les eaux qui ruissellent
- triage des pavés en vue de sélectionner les
ou qui stagnent superficiellement ou en profondeur.
bons
- enlèvement de l’ancien sable sali en vue de le IV.2.1. Désordres causés par la circulation
remplacer par du sable neuf
- repavage en veillant au retournement de face Dans l’analyse des causes, l’anatomie va
pour le pavage de réemploi intervenir dans la mesure où les matériaux ne se
- périodiquement, il faudrait veiller au comportent pas de la même manière face aux agents
renouvellement des joints (rejointement) par destructeurs comme dit plus haut.
du gravillon et de l’émulsion de bitume.
IV.2.1.1. Lorsque le revêtement est constitué par
IV.2. Entretien des routes en terre une prédominance sableuse
matérialisé par 3 bourrelets longitudinaux qui l’aspect d’une surface atteinte par une espèce de
canalisent le passage. lèpre et où des plaques entières de chaussée sont
Le bourrelet central a la particularité de enlevées, est retardée. On assiste par contre au
placer le véhicule à cheval, affleure les essieux des soulèvement de poussière au passage de véhicules.
véhicules basses, occasionne souvent l’arrêt En saison pluvieuse, la chaussée devient
complet du véhicule donc le refus de la poursuite du glissante. Il y a formation de bourbier et les
parcours. véhicules s’enlisent. L’eau ne devra donc pas
La formation des bourrelets dessine le imbiber la chaussée et le drainage devra par
passage obligé des véhicules et rend la circulation conséquent bien fonctionner.
difficile pour les déplacements latéraux tant pour
doubler que pour croiser. IV.2.1.3. Lorsque le revêtement est constitué des
En saison pluvieuse, le sable a un semblant matériaux latéritiques
de cohésion qui n’occasionne pas des désordres trop
significatifs. Le principal désordre observable souvent sur
la largeur totale de la chaussée latéritique est la tôle
IV.2.1.2. Lorsque l’argile prédomine dans le ondulée.
matériau Ce phénomène se produit souvent en saison
sèche où les matériaux libres se regroupent
Le comportement de la chaussée à perpendiculairement à l’axe et donnent l’aspect
prédominance argileuse en saison sèche est assez d’une voie ondulée dont les ondes ont
bon lorsque l’opération de profilage a été réalisée respectivement un espacement et une amplitude
durant les dernières pluies au moment où la surface plus ou moins réguliers.
était assez malléable. Grâce à cette opération, Libre au départ, les matériaux constitués par
l’apparition des nids de poule donnant à la route un squelette minéral sont liées par un mortier sablo
- 84 -
– argileux et il y a prise lors du passage répété des à cause de la plasticité des matériaux) passe à
véhicules, ce qui les rend résistants et compact, proximité d’une nappe d’eau.
formant ainsi des stries des ondulations parallèles de Bien que rien ne permet de diagnostiquer le
10 à 15 cm d’amplitude, et de 60 à 70 cm mal au niveau de la couche de surface, toute la
d’espacement. chaussée finit par céder au moindre passage des
Les expériences vécues permettent d’affirmer véhicules.
que sur une chaussée latéritique où circulent plus ou IV.2.2.2. La surface imbibée d’eau
moins 200 véhicules par jour, la tôle ondulée se
forme après 3 jours seulement. Les irrégularités géométriques et structurelles
(ornières, flaches, nids de poule, etc.) perceptibles
IV.2.2. Désordres causés par l’eau sous forme de cavité où stagnerait l’eau, provoquent
l’imbibition. Au moindre passage des véhicules, la
L’analyse de ce phénomène permet de surface se défigure.
considérer deux situations :
- l’infiltration, et L’eau qui provoque des ravissements
- l’imbibition.
Cette eau est à prendre également en ligne
IV.2.2.1. L’infiltration de compte dans la mesure où elle provoque des
désordres dont l’ampleur dépend de la déclivité du
L’eau qui parvient à atteindre la couche de terrain.
roulement par infiltration est une eau provoquée Selon la localisation, on distingue :
assez souvent par des phénomènes de capillarité - les ravines parallèles sur la largeur de
observables là où la route en terre (argileuse surtout l’accotement au niveau des courbes concaves.
- les ravinements des talus de remblai
- 85 -
- les ravinements aux abords des ouvrages d’art primaire, la largeur de débroussement pour
- les ravinements longitudinaux consécutifs à l’ensoleillement de la route, etc.
défauts de profilage d’un entretien négligé
Contribuant à la survie de la route, ces
des accotements
dispositions ont le mérite d’être rappelées ici au
- l’érosion au niveau de la plate forme ou du
même titre que les initiatives à prendre
talus.
préventivement et qui apportent leur contribution au
IV.2.3. Désordres dus à la végétation
bon fonctionnement des organes d’assainissement et
Il suffit que le trafic soit réduit sur un de protection des talus de crête en vue d’assurer la
itinéraire incorrectement entretenu pour que protection de la plate forme, les saignées latérales
l’opportunité de se développer à loisir s’offre à la pour décongestionner les fossés, les petits barrages
végétation. de sédimentation pour prévenir l’érosion dans des
fossés à fortes pentes, les gabions métalliques et les
IV.2.4. Techniques d’entretien
perrés pour la protection des talus, la couverture
Il est bon de rappeler que la route en terre végétale et le fascinage de talus (voir cours de
représente un ouvrage de faible résistance, prête à construction).
disparaitre littéralement si aucune action n’est
IV.2.4.1. Entretien curatif
entreprise à temps pour maintenir ou améliorer au
besoin les caractéristiques et les qualités qui lui ont Les désordres observés sur la route en terre
été données lors de sa construction. sont remédiés par les techniques mécanisées en
général et particulièrement par les techniques
De multiples dispositions doivent donc être
utilisant une haute intensité de main d’œuvre
prises sur le choix des éléments géométriques, la
(techniques himo).
qualité des matériaux constituant le revêtement
- 86 -
- reprofilage mixte.
a) Techniques mécanisées
Le reprofilage en remblai
L’entretien des routes est assuré par les
engins suivant deux opérations importantes à
Il consiste à ramener les matériaux pris sur
savoir :
les bords de la chaussée vers l’axe en trois passes :
- le reprofilage la première passe à gauche et la seconde à droite en
- le rechargement inclinant chaque fois le lame vers l’extérieur de la
route, laissent un cordon qui est éliminé par le
S’agissant du reprofilage, la route est traitée troisième passe au centre où la lame sera tenue en
périodiquement en vue de redonner la forme de la position normale.
chaussée déformée par les actions agressives du
trafic et par les perturbations provoquées par l’eau. Fig.45 : reprofilage en remblai
Par le reprofilage, les faibles déplacements
des matériaux libres refont le profil de la route en
vue d’apporter une simple correction à la couche de 1
roulement.
2
Trois méthodes de reprofilage sont souvent
d’application. Il s’agit : 3
- reprofilage en remblai
- reprofilage en déblai
- 87 -
Le reprofilage en déblai
habiles à qui revient la liberté des initiatives dans - préparation en vue de déterminer et de
l’accomplissement du travail. délimiter soigneusement sur le terrain, la section à
C’est par combinaison de deux précédentes recharger ;
méthodes que l’on arrive à réemployer les - en suite, on cherche les emprunts, c'est-à-dire,
matériaux écrêtés pour combler les concavités les gisements des matériaux de bonnes qualités
créées sur la chaussée. routières situés aux proximités de tronçons de la
En ce qui concerne la technique de route à recharger.
rechargement, on arrive à reconstituer Il est recommandé de :
périodiquement le revêtement primaire par apport et - dresser un schéma indiquant la position des
mise en œuvre de nouveaux matériaux. gisements et leurs caractéristiques, la végétation
De nombreux travaux réalisés dans le cadre couvrant les gisements, l’épaisseur des matériaux
de l’entretien des routes en terre permettent de tirer utilisables, la surface du gisement, la qualité des
des enseignements sur l’usure de la chaussée matériaux et la distance comprise entre les
latéritique par exemple empruntée par un trafic de gisements et la route.
l’ordre de 200 v/j, correctement entretenue, et qui - l’extraction
est estimée à 2 à 3 cm par an. Il est vivement vient dès que la découverte du gisement que
conseillé dans ce cas, de ne jamais laisser descendre l’on voudrait exploiter et qui devrait se situer à une
cette couche en dessous de 6 cm d’épaisseur afin distance n’excédant pas 5 km pour des raisons
d’éviter de précipiter sa disparition complète. économiques est faite. Les matériaux sont alors
extraits après l’abattage des arbres, l’élimination des
La technique de rechargement comprend les stériles, le découpage etc.
étapes suivantes : Un bon matériau à extraire est celui qui
n’est pas trop humide. Sa teneur en eau doit être
proche de l’optimum Proctor et le choix de la saison
- 89 -
est déterminant car il faut éviter que les matériaux en eau, puis compacté au compacteur. La densité
trop exposés à la pluie ne puissent pas remplir les sèche devra être vérifiée sur le chantier de manière
conditions exigées pour la mise en œuvre. fréquente.
C’est le bulldozer qui est l’engin approprié Au risque de créer des bourbiers pendant la
pour l’extraction du matériau sur un site préparé. saison pluvieuse, il n’est pas recommandé de mettre
S’agissant du : en œuvre des matériaux dont l’indice de plasticité
- chargement et transport des matériaux, cette est très élevé.
première opération est faite. mécaniquement en Enfin, les travaux de rechargement doivent
générale (à la chargeuse) et aussi manuellement être programmés conformément à l’évolution du
lorsqu’on dispose d’une main d’œuvre abondante bulletin météorologique.
(10personnes par camion).
Le transport des matériaux extraits est assuré b) Techniques himo
par des camions bennes basculantes dont la capacité
ne devra pas dépasser 6m3 car les véhicules de Dans la méthode himo, le volume important
tonnage élevé sont exposés à l’ensablement ou à du travail est réalisé par une main d’œuvre
l’enlissement et effectuent difficilement les abondante et disponible.
manœuvres sur la plate – forme préparée. Aussi, les Son principe dans les travaux d’entretien est
gros tas de matériaux déversé par les gros camions pratiquement le même que dans la construction. Il
poids lourds sont trop espacés à tel point que leur est vivement recommandé de relire le cours de
étalage à la niveleuse se fait moins correctement construction en accordant un peu d’attention aux
selon certaines expériences. avantages à tirer des techniques himo, aux critères à
- la mise en œuvre des matériaux déchargés sur remplir pour les applications sur terrain, et la
la plate – forme sont étalés à la niveleuse, arrosé au nécessité de prendre en compte certaines
camion citerne pour compléter au besoin la teneur considérations économiques.
1
- 90 -
c) Technique d’entretien des routes avec le super de Peltier soit les abaques du Rood Research
– sol Laboratory repris ce cours.
Lorsque le super sol est utilisé pour
entretenir les routes en terre, on recourt à la
technique dont le principe est le même que celui vu
dans le cours de construction.
(5)
Interprétation des données
cet exemple de calcul est tiré du code belge de bonne pratique pour le
dimensionnement des chaussées souple à l’aide des matériaux
bitumineux
- 92 -
Supposant que le trafic commercial est le Le diagnostic formulé sur base de l’état
même dans les deux sens de la circulation, N1 = visuel, de la portance et de l’examen du tableau IV 6
1/2100 = 50 véhicules commerciaux / j. supposant s’établit comme suit :
qu’il n’y a pas d’augmentation annuelle de la - l’état visuel du revêtement est non
circulation (t = 0), on trouve, pour la durée de acceptable ;
service écoulé x = 20 ans : - la portance résiduelle est insuffisante ;
Nc 300.50.20 0,3.106 - on estime que le revêtement a atteint la fin de
et pour la durée de service futur y = 20 ans : la durée de vie vu que les fissurations ne sont
accompagnées que de faibles déformations et
Nc 300.50.20 0,3.106
compte tenu de sa faible épaisseur (5cm) et
L’état visuel
de la durée de service écoulé (20 ans).
b) Reconstruction totale
Les structures neuves dimensionnées pour le
trafic cumulés de kNc = 1,0.300.50.20 = 0,3.106 et
pour le module du sol ES = 20 MPa se présentent
comme suit (réf.1) :
- revêtement hydrocarboné : 10 cm
- empierrement : 18 cm
- sous – fondation : 35 cm
ou (ref.1) :
- revêtement hydrocarboné : 14 cm
- béton maigre : 20 cm
- sous – fondation : 24 cm
pour comparer les avantages et les inconvénient 2 x
2 variantes de la solution, on dresse un tableau
synoptique (tableau 6) qui servira également de base
pour l’évaluation des coûts.
- 95 -
III.3. Le thermoreprofilage-----------------------------------------------------
149
III.4. La thermo régénération---------------------------------------------------
150
III.5. les huiles de régénération------------------------------------------------
152
III.6. Le recyclage en place---------------------------------------------------153
III.7. Le recyclage en centrale-----------------------------------------------156
IV.1.1 Le soufflage----------------------------------------------------------157
IV.1.2. Le repiquage----------------------------------------------------------158
ANNEXE-----------------------------------------------------------------------176