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Des Omeyyades aux Seljukides, les questions de la terre et de l’armée sont intimement

liées. Source de revenues considérables, la première permet de rémunérer la seconde


selon un système fiscal particulier. L’accroissement continu des corps armés aura un
impact négatif sur les ressources de l’État et le pouvoir califal. Décrivez brièvement mais
de manière précise, les différentes étapes de cette évolution, d’une dynastie à une autre.

Le régime des terres :


À l’origine, on distinguait deux éléments dans la conquête : les biens mobiliers et
la terre.
Les biens mobiliers (armes, montures, captifs) étaient considérés comme du
butin (ghanîma). L’État en prélevait le 1/5e (khums) tandis que le reste revenait aux
combattants présents.
Les terres étaient considérées en fonction de l’attitude des populations
indigènes lors de la conquête. Les terres de ceux qui s’étaient soumis pacifiquement
demeuraient leurs propriétés en échange d’un tribut (djibaya). Les terres abandonnées
par leurs occupants ou celles qui appartenaient à des populations qui s’étaient dressées
contre les musulmans furent confisquées et considérées comme du butin. Elles furent
donc divisées en deux parts, le cinquième passant à l’État, le reste aux conquérants
arabes. Les propriétés furent alors distribuées en lots (day‘a) et concédées à des
musulmans (surtout arabes). Le bénéficiaire devait les mettre en valeur et percevait les
redevances. Ce système se généralisa rapidement et donna naissance à une caste
d’aristocrates terriens qui faisaient exploiter leurs terres par des tenanciers et de
nombreux esclaves.

Le système de l’iqtâ’
L’iqtâ’ désigne une parcelle retranchée des terres soumises à l’État musulman. À partir
du 9e siècle, le système se généralisa et les souverains attribuèrent aux officiers turcs et
persans des terres à titre de salaire.

À l’origine on distinguait deux éléments dans les conquêtes : les biens mobiliers
(montures, matériel, captif etc) et la terre.
Les biens mobiliers était du butin et l’état en prélevait 1/5 et le reste alla aux
combattants présents.
La terre était considérée en fonction de l’attitude des propriétaires. Si ces
derniers étaient pacifiques et ne résistaient pas, alors ils restaient propriétaires de leur
terre et ils payaient une redevance ce à l’état (djibaya). Lorsque les paysans
abandonnaient leurs terres ou si ils se dressaient contre l’État alors les terres étaient
confisquées et devenaient du butin. L’état en prélevait 1/5 et le reste alla aux
combattants. Les propriétés furent alors distribuées en lots (daya) et concédées à des
musulmans, surtout arabe. Le bénéficiaire devait mettre en valeur les terres et
percevaient des redevances.
Ce système se généralisa et donna naissance à une aristocratie terrienne qui faisait
exploiter leurs terres par des paysans ou esclaves.
Empire abbasside (750-1258) : Le système de l'Iqtâ a été initialement utilisé pour
récompenser les militaires qui avaient contribué à la conquête et à la défense du
territoire. Cependant, les gouverneurs des Iqtâ ont commencé à exploiter les
populations locales et à détourner les fonds pour leur propre profit, ce qui a entraîné
une baisse des revenus de l’État et affaibli le pouvoir califal.

Dynastie des Toulounides (868-905) : Les Toulounides ont utilisé le système de


l'Iqtâ pour financer leur cour et leur armée. Cependant, ils ont également exploité les
populations locales et ont fini par être renversés après une révolte populaire.

Dynastie des Hamdanides (890-1004) : Les Hamdanides ont également utilisé le


système de l'Iqtâ pour financer leur cour et leur armée. Cependant, ils ont été
confrontés à des révoltes et à des conflits internes, ce qui a affaibli leur pouvoir.

Dynastie des Bouyides (934-1055) : Les Bouyides ont utilisé le système de l'Iqtâ
pour renforcer leur pouvoir et leur autorité sur le territoire qu'ils ont conquis.
Cependant, ils ont également exploité les populations locales et ont finalement été
confrontés à des révoltes et à des conflits internes qui ont affaibli leur pouvoir.

Dynastie des Seljukides (1037-1194) : Les Seljukides ont apporté des


modifications importantes au système de l'Iqtâ, notamment en introduisant une
bureaucratie plus centralisée et professionnalisée pour gérer le système. Cependant,
malgré ces réformes, le système de l'Iqtâ a continué à être affecté par la corruption et la
mauvaise gestion, ce qui a affaibli leur pouvoir.

Dans l'ensemble, le système de l'Iqtâ a eu un impact négatif sur les ressources de l’État
et le pouvoir califal, car il a favorisé la corruption et la mauvaise gestion, ce qui a affaibli
le pouvoir des dynasties qui ont utilisé ce système.

Abbasside Toulounide Hamdanides Buyide Seljukide


Récompenser Financer la Financer la Renforcer leur Modif import
les militaires cour et l’armée cour et l’armée pv et leur de la iqta =
Exploitation Exploitation Révoltes et autor. bureaucratie
pop locales = pop locales, conf internes = Exploi pop loc., centr et pro
Baisse des corruption = Pouvoir affaibli Rév et conf int Corrup et
revenus, renversement = mauv gest =
pouvoir califal rév populaire Pouvoir affaibli Pouv affaibli
affaibli

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