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Planchon Jacques, Teyssonneyre Yannick. Deux exemples de fortifications romaines dans les Alpes occidentales : le
Néron (Isère) et le Pic-de-Luc (Drôme). In: Dialogues d'histoire ancienne, vol. 37, n°1, 2011. pp. 61-91;
doi : https://doi.org/10.3406/dha.2011.3256
https://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256_2011_num_37_1_3256
Abstract
Two examples of Roman fortification in the Western Alps: The Néron in Isère and the Pic-de-Luc
in Drôme.
Two elevated sites dating back from the late third and early fourth century can be compared along
alpine passageways : one is the Néron overlooking Grenoble and the Isère valley, the other is the
Pic-de-Luc overlooking the former capital of Luc-en-Diois and the Drôme valley. Both actually
share similar features : big water-tanks, different buildings and fortification with one tower at least.
Both sites are also provided with access tracks on difficult ground. Their common features lead
one to consider that these settlements were meant to control the main alpine roads for a military
purpose. As some of these remains are common to other sites in the Isère valley and surmised in
other areas of the higher Drôme valley, the configuration of such connecting valleys urges one to
raise the assumption that defence facilities had been built along the roads to the western alpine
passes. This assumption is only a research-clue to be bolstered by fieldwork, yet it can be found
relevant in the alpine historical context of the third and fourth century. Indeed, several previous
events contribute to viewing the Alps as a new strategic target as of the late second century :
when Clodius Albinus seceded, then at the time the Alamans raided the area in the mid third
century. But, above all the "Gallic Empire" in the late third century and the appointment of a
Prefect of the Guards in the Grenoble area may have made such a defence system useful in the
Alps between Gaul and Italy, according to the imperial strategy.
Dialogues d’ histoire ancienne 37/1 - 2011, 61-91
Dans la tradition littéraire latine, les Alpes sont perçues comme une formidable
fortification naturelle du nord de l’Italie. Associé à plusieurs mythes ( Jourdain-
Annequin 1999 et 2004), ce massif que Florus (I, 38) qualifie de claustra Italiae devient
avec Caton (IV, 75) « l’inexpugnable barrière qui protège l’Italie à la manière d’un
rempart », idée reprise par Tite-Live (XI, 35, 9) pour décrire l’apogée de l’ascension
d’Hannibal lorsqu’il restitue la harangue du général carthaginois à ses troupes : « Vous
escaladez, dit-il, en ce moment les remparts de l’Italie ; que dis-je ? les murs même de
Rome ». Cette imperméabilité naturellement protectrice décrite par les sources est
cependant très relative, comme le démontrent entre autres les franchissements des
Gaulois de Brennus (390 av. J.-C.) et des Carthaginois (218 et 207 av. J.-C.).
Avec la conquête de la Transalpine puis celle de la Gaule chevelue, la moitié
sud-ouest du massif alpin perd assez rapidement sa vocation de barrière naturelle, mais
demeure cependant, dans la mentalité romaine, un espace « hostile » qu’il est malaisé
de traverser. Ce sont alors le contrôle des provinces alpines et l’ouverture de voies de
communication qui constituent les enjeux des dernières décennies du Ier s. av. J.-C. et les
premières années du siècle suivant, comme le montrent les lettres de Munatius Plancus à
Cicéron (X, 23, 2) lorsque, parti de Lugdunum, il va tenter d’intercepter Marc-Antoine
et Lépide à travers les Préalpes. Enfin les mentions d’Auguste dans ses Res Gestae, l’arc
de Suse et le trophée de la Turbie, comme le statut particulier du royaume de Cottius,
chargé de sécuriser la via Cottia per alpem par le Montgenèvre, viennent illustrer ces
faits.
*
Musée de Die et du Diois – musee@mairie-die.fr
** Doctorant de l’Université de Provence, rattaché au Centre Camille Jullian – yannick.tey@hotmail.fr
Malgré quelques réorganisations imputées à Galba par Pline (III, 4, 37) les Alpes
occidentales semblent être considérées comme pacifiées et sécurisées durant le Haut-
Empire et cessent manifestement de représenter un intérêt stratégique. Pour les siècles
suivants, l’attention semble avant tout
retenue par les événements aux confins de
l’empire, notamment sur le limes.
À cet égard, les découvertes
effectuées sur deux portes d’entrée du
massif alpin occidental, entre Gaule et
Italie, pourraient amener à reconsidérer
ce désintérêt. En effet, les sites du Pic-
de-Luc (au sud de Luc-en-Diois) et du
Néron (au nord-ouest de Grenoble) sont
susceptibles d’apporter un éclairage diffé-
rent sur la perception de l’espace alpin au
cours du IIIe siècle [fig. 1]. Ces différentes
observations archéologiques sont présen-
tées dans leur contexte historique afin de
comparer ces deux sites et de comprendre
s’ils peuvent s’insérer dans un ensemble
1. Localisation des fortins. commun plus vaste.
A. Le Néron
2 Par le côté sud du massif, trois variantes du chemin des Charbonniers mènent au site par le Pré-Néron.
Une permet de rejoindre Saint-Égrève par Le Muret en passant soit par l’itinéraire de Fontaine Vierge, soit
par le Grand Saut, moins vertigineux où deux plaques mortuaires rappellent combien le passage est difficile
d’accès pour les randonneurs néophytes. Les deux autres partent de Narbonne par un chemin câblé. Sur
le flanc est du Néron, en bordure de falaise, le chemin d’Hyppolite Müller suit la voie romaine jusqu’à la
deuxième vire où l’itinéraire antique se perd dans un éboulement. Cet accès se poursuit par une montée en
lacets sous l’arête dorsale et permet de joindre la clairière du camp romain par l’est.
3 Situé sur l’itinéraire entre Grenoble et le col du Lautaret à Briançon dans la vallée de la Romanche, le
tronçon de voie dite « Porte romaine de Bons » présente une moitié de voûte en plein cintre haute de 4 m
qui est encore en élévation avec des parois avoisinant 2,45 m de hauteur au sommet desquelles les éléments
d’une corniche sont encore visibles. Des banquettes (30 x 50 cm) faisant office de barrières sont présentes
en bordure de la voie. Le sol est marqué de rainures qui permettent d’envisager un plancher ou tablier en
bois. Ces derniers éléments ne sont pas sans rappeler ceux du Néron, où la restitution d’un tablier proba-
blement bordé par des barrières en bois, le long de la vire, est tout à fait vraisemblable. J.-P. Jospin propose
une datation augustéenne pour les tronçons de voie de la « porte romaine de Bons » et celle de Donnas
dans le Val d’Aoste (Tillet et al. 2000).
7. Négatifs espacés de 1,5 à 4 m, présents sur 200 m de longueur. Une fois sur deux, des sillons
encadrent des queues d’aronde.
s’avère périlleuse. Après avoir découvert des tessons de céramiques qu’il qualifie de
« burgondes » à proximité (notes Müller), H. Müller propose de voir la passerelle
romaine fonctionner jusqu’au Ve siècle.
En 1910, lors des travaux d’encable-
ment de la vire, préalablement à l’instal-
lation de la passerelle visant à valoriser le
site, H. Müller a mis au jour, à « 30 cm
de profondeur sous la voie romaine »
(Archives Musée Dauphinois, notes
Müller), une sépulture en coffre de dalles
calcaires orientée nord-est / sud-ouest
(192 x 44 x 32 cm). Une petite cruche,
attribuée au IIIe siècle par H. Müller et
placée à la gauche de la tête du défunt, lui
permet de dater la tombe [fig. 8]. Sur son
plan, H. Müller la situe en aval de la voie
taillée dans la falaise, mais sa localisation
précise reste inconnue. Pour lui, l’accès
au site passe à proximité immédiate de
8. Croquis de la tombe (notes H. Müller).
la sépulture et rejoint la Ripaillère, pour
rejoindre la Chartreuse [fig. 9], ou retourner à Grenoble par Narbonne et Le Canet
(commune de Saint-Martin-le-Vinoux). À proximité de la passerelle, des négatifs de
poutres sont mentionnés par B. Rémy et J.-P. Jospin (2006, p. 108) dans la falaise ;
interprétés comme les vestiges d’une cabane en bois ou d’une guérite, ils ne sont plus
visibles aujourd’hui.
Un autre itinéraire d’accès est envisageable à partir de Narbonne, permettant de
desservir la grotte Viallet et la Grande Beaume de l’Hermitage. Dans cette dernière,
« une fusaïole, deux perles de collier, de la poterie, une hache, deux anneaux en bronze
et trois silex » ont été découverts par H. Müller en 1893. Ces deux cavités ont pu servir
d’avant-poste en contrebas de la fortification.
4 Du fait de la végétation cette liste n’est pas exhaustive : il est probable que le sud et le nord du site
recèlent des vestiges.
12. Mobilier découvert dans la citerne : liste et croquis des outils de carrier (notes H. Müller).
Eléments de datation
Deux monnaies sont issues du site : celle de Claude II découverte dans l’enduit
de la citerne, et une de Tetricus (rens. Loïc Serrières). Les deux étant perdues, il nous est
impossible de les identifier plus précisément, ce qui constitue un problème. En effet, les
antoniniani de mauvais aloi de cette époque réapparaissent dans la circulation moné-
taire et plus singulièrement dans les trésors à chaque pénurie de bronze (Delmaire 1982 ;
Roman, Dalaison et al. 2008) et ce, jusqu’à la fin du IVe siècle. Dans les contextes lyon-
nais, les monnaies de Claude II, comme celles de Tetricus (I et II) et leurs « imitations
radiées », ont une longévité d’utilisation qui peut s’expliquer tant par une thésauri-
sation rapide que par un sous-approvisionnement monétaire de ces régions. Ainsi, les
contextes constantinien et valentinien voient coexister le monnayage officiel et les anto-
niniani et aureliani de moindre qualité datant de la seconde moitié du IIIe s (Cécillon
2010). Ces observations invitent à une certaine prudence quant à l’utilisation comme
fossile directeur de ce type de numéraire. Tout au plus peut-on les envisager comme
terminus post quem, qui suggère une occupation du site à partir du dernier quart du
IIIe siècle.
En l’absence de céramique, l’étude des tuiles peut apporter des éléments complé-
mentaires de datation. Cette étude a été réalisée par B. Clément dans le cadre d’un
travail universitaire 5. Deux types de tegulae ont été distingués sur le Néron. Le premier,
issu des bancs rocheux sud-est, s’apparente à celui mis au jour sur le site du col du Petit
Saint-Bernard (Seez), dans les niveaux du IIIe siècle de notre ère [fig. 13, type I]. Ces
tuiles proviennent des ateliers municipaux de la cité d’Aoste, en Italie (Clément 2010).
Le second type du Néron trouve des éléments de comparaison dans des contextes beau-
coup plus méridionaux et tardifs, aux alentours de Sète, sur l’atelier de tuilier de Loupian
- Bourbou [fig. 13, type II], qui semble fonctionner entre la fin du IVe et le Ve siècle ; on
en retrouve des productions dans les contextes du Ve s. de la villa de Loupian (Clément
2010). Ces comparaisons permettent de renforcer l’hypothèse d’une occupation du
Néron dès le IIIe siècle et perdurant manifestement jusqu’au Ve siècle.
5 Clément 2008 et 2009, propositions de datation basées sur une chrono-typologie des rebords et des
encoches des tegulae. Les résultats utilisés ici s’appuient également sur des études encore inédites, ou en
cours de publication, concernant différents sites de la Gaule interne et la Narbonnaise. La faible quan-
tité du mobilier ramassé en surface incite cependant à considérer ces propositions de datation comme des
hypothèses.
Contexte local
Le site du Néron domine Grenoble et la vallée de l’Isère, à son confluent avec
le Drac, qui constituent des voies de communication essentielles entre l’axe rhodanien,
notamment Lyon et Vienne, et l’Italie ( Jourdain-Annequin 2004 ; Ségard 2009 avec
carte p. 34). Sur ce carrefour, Cularo occupe une position qui conduira cette station
à prendre de l’importance au cours du IIIe siècle, l’amenant à devenir une capitale
entourée d’un rempart (les portes sont financées par Dioclétien et Maximien entre 285
et 305 6). La Notitia Galliarum la nomme civitas Gratianopolitana au IVe s. ; vers 420, la
Notitia Dignitatum (42, 17) indique que Cularo est le siège du Tribunus cohortis primae
Flaviae Sapaudicae.
Dans ce contexte, la position dominante du Néron, ainsi que l’accès difficile
du site, étayent l’interprétation d’un établissement à vocation stratégique, destiné à
contrôler la vallée dans son étranglement entre Chartreuse et Vercors. Les bâtiments,
couverts, comme la présence d’une citerne de forte contenance, invitent à envisager
une occupation pérenne. La présence d’une tour renforce l’hypothèse d’une vocation
militaire, à nuancer cependant en l’absence d’éléments probants concernant la contem-
poranéité des vestiges.
B. Le Pic-de-Luc
Cadre géographique
Le Pic-de-Luc est situé au sud-est de Luc-en-Diois, en rive droite de la Drôme.
Sous les affleurements calcaires qui constituent son versant adret sont visibles les strates
marno-calcaires, plus friables, qui forment son ubac et dont les colluvionnements,
manifestement importants vu l’érosion de cette partie du massif, forment un épaule-
ment à l’aplomb du Ravin de Luc qui borde le Pic au nord. Le point culminant du Pic,
1.083 m, domine le village de Luc (autour de 560 m NGF) et l’ensemble de la vallée de
la Drôme, depuis Die au nord jusqu’au col de Cabre, au sud. Il contrôle également une
cluse du lit de la Drôme et la vallée de Miscon, ouvrant vers l’est par le col du même
nom. Un effondrement de la strate supérieure de calcaire a provoqué en 1441-1442 le
barrage de la Drôme en deux points (le Claps), constituant deux lacs (Bois, Ratz 2008,
p. 157-160) qui vont se combler progressivement avant que ces barrages soient percés
entre la fin du XVIIIe et le XIXe siècle (le Saut de la Drôme).
Une tradition rapportée dès le XVIIIe siècle considère le Pic comme Aerarium
romanorum, « lieu où les Romains faisaient battre la monnaie » et, si des « masures »
sont signalées sur son sommet (Moreau de Vérone 1837, p. 150), aucun argument maté-
riel n’est fourni à l’appui de cette affirmation. Les antiquaires du XIXe siècle reprennent
la tradition sans apporter plus d’éléments ; on parle alors d’une Citadelle au sommet du
Pic, attribuée au gré des auteurs depuis l’âge du Fer jusqu’à l’époque médiévale, voire
moderne. En 1959, les vestiges de citernes en mortier de tuileau et une anse d’amphore
sont signalés pour la première fois, attestant ainsi une présence à l’époque romaine.
de refend mais reliées entre elles par une ouverture cintrée [fig. 16] ; l’un de ces arcs
est conservé en élévation [fig. 17] et les vestiges d’un second ont été observés. Toutes
les parois comportent les traces d’un enduit de tuileau épais de 5 à 6 cm [fig. 18].
L’ensemble totalise une contenance de l’ordre de 400 à 500 m3. Le sommet du Pic ne
comportant aucune source, il est évident que ces citernes ne pouvaient être alimen-
tées que par les eaux pluviales, la pente située en amont ne suffisant pas, seule, à les
remplir. En revanche, l’existence de toitures pourrait alimenter un tel volume, toitures
à mettre en relation avec les vestiges de bâtiments repérés sur la crête, de part et d’autre
des citernes ; des fragments de tegulae en proviennent.
17. Ouverture cintrée reliant les citernes. 19. Mur en opus incertum, maintenu par un
contrefort semi-circulaire.
20. Ancrage de mur dans le rocher. 21. Creusement taillé dans le rocher.
22. Tour à l’extrémité orientale de la crête. 23. Tour de l’extrémité orientale de la crête :
vestiges.
Côté ouest ont été repérées deux constructions appartenant à deux bâtiments
distincts. Le plus occidental, deux vestiges de murs maçonnés parallèles à la crête [n° 1],
ne serait qu’une liaison entre deux affleurements rocheux, dont le premier, à l’ouest
et en surplomb du Claps, semble n’avoir conservé aucune trace de construction. Sur
l’autre affleurement, un mur [n° 2] a été observé sur plus de 5 m d’élévation et 13 m
Fonction du site
Quel genre d’utilité pouvait présenter un tel site ? L’isolement en altitude rend
peu vraisemblable une hypothèse d’habitat privé et, jusqu’à présent, l’absence de vestiges
architecturaux élaborés (marbres, colonnes…) associée à l’étalement des constructions
tout au long de la crête plaide à l’encontre d’un site monumental ou cultuel. En outre,
8 Au XVIIIe s., « on a trouvé quelques médailles en moyen bronze de Claude, Galba, Vespasien et
Antonin pie, mais dans le plus pitoyable état » : Vaugelas, f° 99. On insistera sur l’usure des bronzes du
Haut-Empire. Ces monnaies découvertes du XVIIIe s. ont été rajoutées au tableau de présentation initial
(Planchon 2006a, 20), passant de 56 à 60 monnaies.
9 Un serment de 1168 pour Luc et ses fortifications prêté par le comte de Die à l’évêque de Die fait état
de fortifications « antérieures ». S’agit-il des vestiges du fortin romain ? (Tissot 2002, p. 70-80 ; Planchon
2004).
24. Tableau de répartition chronologique des monnaies du Pic-de-Luc (point blanc : date précise ;
trait noir : durée du règne).
les citernes, tant par leur capacité que par leur mode supposé d’alimentation, orientent
l’interprétation vers une occupation en nombre, voire pérenne. Les fragments de tubuli
indiquent la possibilité de chauffer des espaces, voire de passer l’hiver. On peut penser
à une petite garnison ou à un refuge. Ultimum sed non minimum, le panorama offert
par ce site isolé et dégagé sur la vallée de la Drôme étaye, presque à lui seul, l’hypo-
thèse d’un établissement de type militaire, que ne contredit pas l’analyse des monnaies
découvertes sur le site : entre Anarchie militaire, Empire gaulois, réorganisation suite
aux raids de 275-276 et Bagaudes, les raisons ne manquent pas de vouloir contrôler la
voie de la vallée de la Drôme.
Hypothèses
L’installation du Camp du Néron et de son chemin d’accès semble être contem-
poraine de l’optimum d’occupation observé sur le Pic-de-Luc. Les deux sites occupent
des positions élevées, offrant un large panorama et contrôlant d’importantes voies
d’accès vers les Alpes et l’Italie. Tous deux présentent des citernes, de 300 à 500 m3,
situées en contrebas des bâtiments et pouvant être alimentées par les écoulements
d’eaux pluviales provenant des toitures, cet ensemble de constructions ayant vocation
à accueillir plusieurs personnes, voire une petite garnison. Chaque site est implanté à
proximité d’une agglomération importante, ancienne capitale pour Luc-en-Diois, en
déclin, capitale en devenir pour Grenoble.
Deux sites perchés surplombant deux villes romaines : la tentation serait grande
d’attribuer au Néron et au Pic la fonction de site refuge pour les populations. Par
exemple, selon Grégoire de Tours (Hist. Franc., I, 29), les habitants de Javols (Lozère) se
réfugient dans le castrum de Grèzes au passage des Alamans. Cette situation, qui s’avère
cependant extrêmement rare au IIIe siècle (Schneider 2001), nécessite des lieux suscep-
tibles d’accueillir de nombreuses personnes. Avec des surfaces limitées à un simple
replat et à une crête, le Néron comme le Pic-de-Luc s’apparentent plutôt à la catégorie
des fortins, constitués pour L. Schneider de sites de moins de 0,25 ha. En outre, le déve-
loppement de ces sites d’habitat refuge semble n’intervenir qu’à partir de la fin du VIe
siècle au plus tôt (Reddé et al. 2006, p. 62), à une époque postérieure tant aux indices
d’installation du Pic-de-Luc et du Néron qu’à l’édification des enceintes urbaines de
Grenoble et de Die. Pour ces raisons, l’hypothèse de fortifications de hauteur destinées
aux populations ne paraît pas convenir aux deux sites étudiés ici.
Une tour au moins a été repérée sur chacun des fortins, venant étayer l’interpré-
tation militaire de leur occupation. Toutes ces similarités entre les deux sites, associées
au contexte politique du IIIe siècle dans la région, peuvent laisser penser que ces fortins
seraient à considérer comme les vestiges d’un glacis alpin sur les axes menant au Mont-
genèvre. Bien que délicate à première vue, cette hypothèse peut toutefois être défendue.
Tout d’abord, il est évident que deux sites ne constituent pas un système. La
compilation de données archéologiques, anciennes ou récentes, dans les régions de
Luc et de Grenoble, amène des éléments propres à élargir le champ de vision et offre
autant de pistes de recherches. Pour la région de Grenoble, l’ « oppidum » du Grand
Rochefort présente les caractéristiques d’un site fortifié de hauteur et une occupation
y est attestée depuis la protohistoire jusqu’au Ve siècle (Pelletier et al. 1994, p. 154-155 :
il semble que son rempart soit consolidé au IIIe s.). Offrant un large panorama sur la
vallée de l’Isère en aval et en amont de Grenoble, sa situation lui permet de contrôler
également la vallée de la Gresse. Plus au sud, l’ « oppidum » de Vif Saint-Loup présente
des caractéristiques similaires (Pelletier et al. 1994, p. 155, enceinte et citernes attribuées
au IIIe s.), permettant un contrôle de la voie reliant Grenoble au Trièves et à la Durance.
On peut également, en amont de Grenoble, évoquer le site perché du Fort des Quatre-
Seigneurs qui borde opportunément la vallée de l’Isère : sa position stratégique et la
découverte d’un dépôt monétaire du début du IVe s. (Pelletier et al. 1994, p. 65 et 172)
en font une piste de recherches pertinente 10 [fig. 25].
Plus excentrée mais tout aussi intéressante est la position du site de Saint-Claude
au château de Saint-Cassin, dominant le bassin de Chambéry. Ce site de hauteur, sur
les contreforts de la Chartreuse, est occupé du Ier au IVe siècle (Chemin 1971, p. 9-10 ;
10 Quelques sites plus problématiques font également partie des pistes qui restent à explorer. Bien qu’in-
terprété comme villa suburbaine (Rémy, Jospin 2006, p. 44), le site de la Bastille, qui surplombe directe-
ment Grenoble, réunit des intérêts poliorcétiques évidents. Le site de la chapelle Saint-Ours, à la pointe
nord du massif du Vercors, présente un panorama et des qualités topographiques intéressants. Enfin, si l’at-
tribution au IIIe siècle de l’ensemble des fortifications observées à Veurey est établie (Colardelle, Lebascle
1972), ce site de plaine peut compléter un dispositif de contrôle de la vallée de l’Isère.
Rémy, Ballet, Ferber 1996, p. 190). Largement comparable à nos sites du bassin greno-
blois et diois, il pousse à élargir les recherches sur le bassin chambérien.
En secteur voconce, le Pic-de-Luc semble plus isolé au cœur de la vallée de la
Drôme. Son contrôle visuel s’étend, du nord au sud, de Die au col de Cabre ; vers l’est,
la vue est dégagée en direction du col de Miscon. De l’autre côté de ce col, dans une
anfractuosité des affleurements rocheux du sommet de la Sadière, cinq antoniniani ont
été découverts début 2008 11. Ce site, qui complète vers l’est le contrôle visuel du Pic,
reste à prospecter. Au débouché de la vallée de la Drôme, l’extrémité du plateau du
Vellan, qui domine Plan-de-Baix, est une autre piste à explorer.
Associés aux deux exemples attestés du Néron et du Pic-de-Luc, ces différents
sites de hauteur sont autant de pistes à explorer qui amènent cependant à s’interroger
sur la mise en œuvre d’un dispositif de verrouillage des voies alpines. Un rapide survol
des événements concernant les Alpes occidentales entre l’extrême fin du IIe et le IVe
siècle va permettre de vérifier si cette construction théorique reste pertinente dans son
contexte historique.
Le contexte historique
Les cités allobroge et voconce, qui contrôlent les accès nord-ouest de l’arc alpin,
font partie de la Narbonnaise, province sénatoriale donc a priori dépourvue de troupes
en résidence. 12 Une première étape dans la réforme de ce statut pourrait voir le jour lors
de la confrontation entre Septime Sévère et Clodius Albinus. En réaction à la sécession
d’Albinus, Septime Sévère, alors en Syrie, envoie un général (stratego) et des troupes
« occuper les défilés des Alpes et garder les voies d’accès à l’Italie » (Hérodien, III, 6,
10) 13. Cette réaction inaugure, dès la fin du second siècle, le retour des Alpes comme
enjeu stratégique. Ce contrôle a certainement été renforcé après la victoire du parti sévé-
11 Trois de Gallien (RIC Milan 508, Rome 181 et Siscia 572 var.) et deux de Claude II (RIC Rome 54,
l’autre au revers Consecratio).
12 Selon R. Brulet (Reddé et al. 2006, p. 43), la crise du IIIe s. et plus singulièrement la situation militaire
vont tendre à homogénéiser le statut des provinces en ce qui concerne le cantonnement des troupes. Aussi
n’est-il pas surprenant d’en retrouver dans les provinces sénatoriales.
13 Decimus Clodius Albinus, élevé César par Septime Sévère en 193, fut consul avec lui en 194. N’appré-
ciant pas la nomination de Caracalla comme César en 195, Albinus fut déclaré ennemi du peuple romain
(Dion Cassius 75, 4, 1), Septime Sévère revint à Rome pour asseoir son autorité. Afin d’isoler la péninsule
italique d’une sécession soutenue par la Bretagne, les trois Gaules, le légat de la province de Tarraconaise
(Lucius Novius Rufus) et une part non négligeable des sénateurs romains emmenés par Albinus, Septime
Sévère fit garder les voies d’accès à l’Italie par ses frères d’armes à la tête des légions de Pannonie (Tiberius
Claudius Candidus), Dacie (Lucius Marius Maximus) et de Mésie. Cette mesure empêcha Albinus de venir
s’imposer à Rome. Défait et tué (ou suicidé selon les sources) à Lyon en février 197, il entraîna Lyon dans
rien à Lugdunum : la ville fut pillée, sa XIIIe cohorte dissoute et remplacée par des déta-
chements de quatre légions germaniques auxquelles Sévère confie l’arca Galliarum 14.
L’armée semble alors jouer un rôle important dans le contrôle de la capitale des Gaules,
ce qui constitue une rupture avec la politique menée jusqu’ici dans les provinces séna-
toriales. Cette précaution n’est pas si étonnante de la part d’un empereur à qui l’on doit
tant de réformes dans le domaine militaire, incluant le renforcement du limes rhénan
et du front de Dacie. Mais on ne retiendra cette proposition qu’au titre d’un probable
événement précurseur 15.
Une seconde étape serait à envisager avec l’incursion de tribus germaniques,
notamment les Alamans, en direction de l’Italie du Nord dans le courant de l’année
258. Plusieurs points de passage sont envisageables, notamment par les provinces de
Germanie et de Rhétie, mais la Gaule est également traversée (Christol 2006, p. 138) :
faut-il limiter cette incursion au territoire helvète, ou doit-on considérer que les vallées
de l’Isère et de la Durance qui constituent, rappelons-le, des axes de communications
privilégiés du massif alpin, ont également été concernées ? Toujours est-il que depuis
Milan, devenue résidence impériale durant les événements de 258 à 260, une sérieuse
réflexion a rapidement pu s’engager pour tenter de rendre aux Alpes leur vocation de
protection du sol italien. Là encore, faute d’indications archéologiques fiables concer-
nant nos fortins, on ne peut considérer cette étape qu’en tant que précurseur, voire
comme simple facteur intervenant régulièrement au cours du IIIe s.
La troisième étape est évidemment la constitution de l’Empire gaulois, qui suit
la victoire de Postumus contre Salonin à Cologne, en 260. L’autorité de Postumus est
rapidement reconnue par les provinces de Gaule, la Bretagne et les Germanies, cepen-
dant on ne sait de quel côté penche la Narbonnaise. Gallien, retenu par les Alamans à
Milan puis occupé en Orient, « s’astreint à une politique défensive en Narbonnaise
et sur le flanc septentrional des Alpes » (Christol 2006, p. 146), marquée notamment
par la perte par Postumus du contrôle des cols alpins entre la Gaule et l’Italie en 263.
sa chute et « un grand nombre de sénateurs furent mis à mort par Sévère pour avoir pris son parti ou pour en
avoir été soupçonnés » (Histoire Auguste, XII, XII, 2).
14 La legio Prima Minervia Pia Fidelis fait partie de ces armées du limes dont des éléments sont détachés
à Lyon entre 197 et 211. Loyale aux Sévères, d’où ces détachements, cette légion prendra ensuite le parti des
empereurs gaulois entre 260 et 274. Sans en tirer de conclusions, on remarquera que sur les huit vétérans
de cette légion connus par les inscriptions de Narbonnaise (toutes périodes confondues), trois ont leur
sépulture entre Lyon et les Alpes : un à Vienne (CIL XII, 1874), un à Valence (CIL XII, 1749, vers 150-250)
et un à Die même (CIL XII, 1576, IIIe s.).
15 Pour mémoire, l’un des tauroboles de Die est dédié au salut de Septime Sévère et de la famille impériale
entre 198 et 209, peut-être en 208 (Planchon et al. 2010, p. 310 n° 301).
16 CIL XII, 2228 : Imp(eratori) Caesar[i] / M(arco) Aur(elio) Claudio / Pio Felici Invicto / Aug(usto)
Germanico / max(imo) p(ontifici) m(aximo) trib(uniciae) potes/tatis II co(n)s(uli) patri pa/triae proc(onsuli)
vexil/lationes adque / equites itemque / praepositi et duce/nar(ii) protect(ores) ten/dentes in Narb(onensi) /
prov(incia) sub cura Iul(i) / Placidiani v(iri) p(erfectissimi) prae/fect(i) vigil(um) devoti / numini maiesta/
tiq(ue) eius.
17 Les vexillationes sont des unités militaires détachées de leur corps d’origine pour des missions tempo-
raires (Le Bohec 2007). Ce n’est donc probablement pas en tant que préfet des Vigiles que Placidianus
commande ces hommes associés à des cavaliers.
18 CIL XII, 1551 : Ignibus / aeternis Iul(ius) / Placidianus / v(ir) c(larissimus) praef(ectus) prae/tori(o) / ex
voto posuit.
militaire du préfet dont les troupes, en sous-effectifs face à celle de l’Empire gaulois,
restent suffisantes pour verrouiller des points de passage et couper les lignes de ravitail-
lement. Ainsi, le contrôle des trois accès menant par Grenoble vers l’Italie, sans compter
le verrouillage de la vallée de la Drôme, plus au sud, grâce au Pic-de-Luc sur la voie
« Vocontia », revêtent un intérêt stratégique évident 19.
Dans les années qui suivent, on peut se demander si les voies alpines sont concer-
nées par les incursions germaniques de 276 qui, bien que touchant plus profondément
les Gaules et probablement l’Ibérie, ne semblent pas inquiéter outre mesure le sud-est
de la Narbonnaise (Christol 1996, p. 27-28). La même question peut se poser au sujet
de la pacification des Bagaudes, déléguée par Dioclétien à Maximien Hercule, si tant
est que ces révoltes aient pu progresser jusqu’au Rhône. Que ce dernier institue ou non
une provincia Gallia Riparensis pour assurer la sécurité des communications entre la
Méditerranée et le Léman (Demougeot 1979, p. 27 et 42 ; contra Rémy, Bertrandy 1997,
p. 125 : aucune source n’en fait état), la mise en œuvre d’une politique de fortification
des villes, instaurée par Probus et poursuivie par la Tétrarchie, permet d’inaugurer une
nouvelle forme de contrôle et de défense du territoire, en parallèle avec la profonde
réorganisation du découpage provincial. C’est dans ce contexte que Grenoble se méta-
morphose et devient une capitale de cité que Dioclétien dote d’un rempart (CIL XII,
2229). Les Voconces, de leur côté, semblent également concernés par ces transforma-
tions. Chef-lieu de cité depuis le IIe siècle, la ville de Die accède au statut de Colonia
Dea Augusta Vocontiorum, probablement à titre honorifique, dans le courant du IIIe
siècle (CIL XII, 690 ; Planchon 2004) et son rempart, analogue à celui de Grenoble,
englobe un espace urbain de 27 ha. L’édification de l’enceinte de Die, si elle date bien
de la charnière des IIIe et IVe siècles, précéderait ainsi la désertion progressive du Pic-de-
Luc ; il en est probablement de même pour Grenoble, dont le rempart est mieux daté.
19 Une piste de recherches reste à explorer en ce qui concerne les accès aux cols du Saint-Bernard. Le site
de la colline Saint-Sigismond d’Aime, voire ceux du Petit- et du Grand-Saint-Bernard, peuvent également
participer à un hypothétique système défensif général.
l’Africa …), mais également présentes dans les Alpes Juliennes. Cette stratégie est cepen-
dant mise à mal dans le courant du IIIe siècle, lorsque le limes ne semble plus en mesure
de jouer son rôle de protection (Napoli 1997, p. 257 20). Selon D. Baatz et R. Brulet
(Reddé et al. 2006, p. 42-43), cette perméabilité constatée du limes en Germanie et
Rhétie oblige empereurs et usurpateurs à adapter le système défensif par la création, au
sein même des provinces, d’un réseau de fortifications plus diffus mais prioritairement
situé sur les routes militaires et ce, notamment, durant l’Empire gaulois.
Dans ce contexte spécifique au IIIe siècle, alors que les sécessions « gauloises »
ont fait réapparaître une zone frontière dans les Alpes occidentales et que des fortifi-
cations sont établies sur les axes de circulation, les fortins du Néron et du Pic-de-Luc
apparaissent comme parfaitement adaptés aux nouvelles stratégies. Cette solution prag-
matique, adaptée à de petits contingents de troupes mobiles capables d’intervenir et
de se replier rapidement en ayant l’avantage de la topographie, paraît appropriée pour
assurer une protection des axes de passage, tant contre d’éventuels « raids barbares »
qu’en prévision de tentatives d’annexion de la part de l’un ou l’autre des empereurs en
présence.
Notre construction théorique reste cependant fragile, faute notamment d’élé-
ments fiables de datation des fortifications et par manque d’éléments précis de compa-
raison entre les différents sites de hauteur évoqués dans ces pages. L’hypothèse d’un
système de fortifications non linéaires établi dès le IIIe siècle sur les grandes voies
des Alpes occidentales semble cependant pertinente, en attendant que de nouveaux
éléments viennent la conforter ou l’infirmer.
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20 On remarque également un verrouillage systématique des cols dans les Alpes Juliennes, mais les rares
éléments de datation font actuellement attribuer ce système au IVe siècle (Napoli 1997, p. 276 et 282).
L’architecture de ces fortins est très différente de ce qui a été mis en évidence au Néron et au Pic-de-Luc.
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