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Archéologie de l’habitat médiéval S-1

.La rétraction urbaine dans les cités de la Gaule.

Dès la fin du IIe siècle, on voit apparaître une certaine crise urbaine par l’abandon de certains
quartiers qui peu à peu vont être remplacés en partie par des zones inhumation. Il y a donc une
rétraction urbaine. C’est un phénomène qui est antérieure au grande migration du IIIe siècle.

Dans la topographie des villes avant ces grandes crises, nous avons des villes romanisée par des
délimitation d’enceintes ( comme Nîmes ou Toulouse) remparts, des parures urbaines
monumentales comme les temples ou les théâtres, des boutiques positionnées sur des axes centraux
de la ville etc.
Les aires funéraires se développent en extérieur de la ville, le plus souvent en bordure des axes
centraux de la ville. Paris par exemple est une ville qui ne dispose pas d’enceinte.
Il y a donc une rétraction des villes, mais à l’antiquité tardive il n’y a pas d’abandon total de
l’espace rural. Les édifices publiques peuvent être entretenus comme l’amphithéâtre de Paris utilisé
à l’époque mérovingienne pour des jeux.

Toute les villes de Gaules possèdent donc des enceintes réduites qui sont conservées durant le IIe et
le IVe siècle. La ville de Tours par exemple vers 150 est restituée par la présence des nécropoles.
Vers 400, la crise urbaine va faire apparaître une réorganisation par la construction d’une enceinte et
d’un nouveau pont sur la Loire, qui s’inscrit dans une logique topographique de la ville de
l’antiquité tardive. Les espaces autrefois urbanisé laissent place à une nécropole, et la mise en place
de la construction d’un pont laisse penser que la vie urbaine n’a pas été abandonnée par tous. On a
donc une redéfinition de ce qu’est la Ville.
Ce phénomène de rétraction s’opère également dans d’autres espaces de la partie occidentale de
l’Empire romaine, comme à Gloucester où la transition migratoire varie du IIe au Ve. C’est une
crise qui touche tout l’Empire.

Cette crise urbaine intervient dès le IIe siècle et va progressivement s’accentuer avec les invasions
babares du IVe siècle.

. La construction des enceintes réduites : une redéfinition de la ville.

En Gaule il y a peu de villes qui étaient doté d’enceintes du Haut-Empire, car lorsqu’elles
étaient construites elles ne répondaient pas à une vocation militaire, comme pour celle de
Toulouse ( construite probablement par des légionnaires vers 20) nous sommes en pleine PAX
ROMANA, il n’y a donc pas de nécessité de fortification.
C’est à partir du IVe siècle que des enceintes fortifiés apparaissent pour se protéger des
invasions mais aussi pour délimiter un espace urbain de la ville haute de la ville basse, ou
campagne. Le sens de Cité, au sens romain, reprend son donc utilité qui se délimite de la ville
basse.

Les enceintes sont dépeintes comme servant à se protéger des barbares dans les textes antiques, ces
enceintes étaient construites à partir de bâtiments monumentaux plus anciens. Les gens ont donc
sacrifier des matériaux précieux comme des bouts de temple pour se protéger rapidement.
L’argument est pertinent, mais la construction de ces enceintes est plus méticuleuse qu’une simple
protection improvisée. Le caractère esthétique renvoie également à une construction pensée
soigneusement et non hâtive. L’enceinte de Mans en est un bon exemple où l’on voit des décors sur
différents niveaux de l’enceinte.
Archéologie de l’habitat médiéval S-1

Nîmes est un cas intéressant car il y a une enceinte réduite au sein de la ville, malgré la présence
d’une ancienne enceinte plus large déjà présente. L’ajout d’un élément de fortification peut être
perçu également comme une volonté de redéfinir la ville où d’ajouter une prestance urbaine.
A Tours, une seconde enceinte est également construite au Xe (950) qui correspond au maintient
d’une voie centrale.

. Le fait urbain dans l’Antiquité tardive.

A la fin de l’Antiquité, les recompositions politiques sont assez nettes, notamment par la tétrarchie
qui a pour ambition de faire cesser la crise de l’Empire romain. Au IVe siècle, la fondation de
Constantinople connaît un succès total sous Constantin avec une densification de la population. On
dote la ville de parures monumentales et d’espaces dédiés aux commerces qui vont donner un
regain de l’aménagement urbain.

Toulouse connaît également un regain au Ve en devenant capitale Wisigothique, par la construction


du Palais Wisigoth qui s’accompagne de la construction de l’église de la Daurade et l’aménagement
d’une nécropole extra-muros.

. la transformation des éléments constitutifs de la ville.

On peut observer une baisse d’activité commerciale par la réduction d’import de produits extérieurs
à la ville, notamment à cause de la piraterie en hausse sur les voies maritimes. Une partie de
l’aristocratie s’est installé en ville en quittant la campagne.
Le cas de York illustre ce fait, par la colonia qui vient se construire à côté du camp romain. Dès la
fin du IVe la nature de l’occupation change pour accueillir un atelier de travail du métal ainsi
qu’une boucherie. Concernant l’habitat civile, dans la colonia, de nombreuses structures sont
abandonnées.
Le changement urbain peut s’exprimer probablement par l’arriver de nouvelle population
également, on peut le constater par l’aménagement de fond de cabane qui diffère des constructions
habituelles.
La datation demeure cependant délicate, toutefois on ne peut nier la transformation des bâtiments
public.

.La christianisation de l’espace urbain.

(voir S1 concernant nécropole hors de la ville selon législation romaine, Théodose etc.)

Tours, vers 950 va avoir un dynamisme économique par l’arrivée des pelerins en ville , par
l’hébergement par exemple. L’inhumation ad sanctos va s’accentuer.Il va y avoir une séparation
entre la cité et le bourg.

. Les terres noires : le résultat d’un nouvel usage des sols.

Correspond à un contexte urbain qui fait office d’espace transitoire entre une ville romaine et le
haut-moyen âge, présente notamment dans le nord de l’Europe et dans les espaces romanisés.
Le problème c’est que ces niveaux sont homogènes et ont été brassées maintes fois. Durant les 50’s
ont ne faisait pas cas de ces zones et on déblayait grossièrement, puis durant les 90’s des efforts on
été fait en tenant compte du fait que l’oeil ne suffit pas. Des batteries d’analyses ont donc été mises
au point pour comprendre l’occupation de ces terres noires. Dès les 70’s, les britanniques vont
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inclurent des analyses biochimiques pour comprendre les compositions internes des monticules de
terre afin de réalisé une correspondance de niveaux brassés, mis en culture par la paléoparasitologie,
micromorphologie. Selon les endroits, il y a eu des piétinements et des selles d’animaux qui
laissaient des traces d’occupations d’animaux. Mais aussi des espaces de latrines.
Les sites de terres noires de St Julien (Tours), à Lyon et au Collège de France ont été bien analysés,
concluant sur des espaces qui ont été abandonnés, mais aussi à des mise en culture prouvant un
entretien du sol. Notons que ces terres noires peuvent aussi être issu de décomposition d’individus.

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