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INTRODUCTION SUR LA

COMPTABILITE ET SA
NORMALISATION
SOMMAIRE

1- Historique et finalité de la comptabilité

2- Fondements de la comptabilité

3 – Panorama de la pensée comptable


1- Historique et finalité de la comptabilité
• La comptabilité sous sa forme actuelle moderne, est
apparue en Italie en 1494 avec l’avènement de la partie
double développé par LUCA PACIOLI dans son ouvrage
intitulé «Traité particulier des comptes et des écritures ».
• La comptabilité : Art, technique, science, moyen de
communication (entre les parties prenantes) est une veille
invention qui a évoluée avec le développement de
l’humanité, des techniques, des migrations, des fusions
sociales et des échanges économiques.
• Les contacts économiques entre les hommes ont
immédiatement généré la nécessité de garder des traces de
ces transactions.
1- Historique et finalité de la comptabilité

 La comptabilité est indispensable pour la


gestion d’une entreprise:
La comptabilité est une technique qui permet
d’enregistrer toutes les opérations réalisées par
l’entreprise et d’établir après traitement des états
financiers à la fois utiles pour les dirigeants de
l’entreprise que pour les tiers.
1- Historique et finalité de la comptabilité
 La comptabilité présente donc une grande
utilité pour le chef d’entreprise:
 Elle lui permet de connaître ses résultats: outil financier qui retrace les
différentes opérations de l’entreprise, à travers la tenue des comptes de
Produits et de Charges qui dégagent le résultat
 Elle lui permet d’orienter ses choix: Instrument de prise de décisions
 Elle lui permet de mieux gérer son entreprise: Instrument de gestion
 Elle lui permet de faire des projections: Instrument de prévision
 Elle lui permet d’acquitter ses obligations administratives ou autres.
 Moyen de preuve.
1- Historique et finalité de la comptabilité
 Evolutions des pratiques comptables
La comptabilité a existé depuis fort longtemps, puis a évolué
pour devenir enfin un langage universel:

De la comptabilité rudimentaire
à la comptabilité normalisée

Des traces de comptes Recherche de


Comptabilité à partie
avant JC Anciennes comparabilité:
double: 15ème Siècle
civilisations Information financière
Normalisations nationales crédible: Normalisation
Absence de normalisation puis régionales internationale
1- Historique et finalité de la comptabilité
 Evolution des normes comptables
 La comptabilité, née dès l’antiquité, formalisée depuis le
quinzième siècle, est devenue la source la plus sûre de
l’information économique et financière.

 La mondialisation des économies, le décloisonnement des


marchés économiques et financiers, le développement des
marchés financiers et l’apparition de nouveaux instruments
financiers, ont engendré plusieurs problèmes.

D’où l’intérêt de l’harmonisation


comptable internationale
1- Historique et finalité de la comptabilité
 La comptabilité à tendance à devenir un langage
universel:
• Le capitalisme financier est planétaire bien avant la
globalisation de l’ économie.
• Les investisseurs ont besoin d’états financiers des
entreprises reflétant leurs situations exactes d’une
manière sincère et de comparer les situations d’
entreprises installées dans des pays différents.
• L’utilisation de normes par pays ne permet pas d’avoir
cette comparabilité.
• La recherche d’un langage comptable universel s’est
fait sentir depuis longtemps.
1- Historique et finalité de la comptabilité

•  Les trois phases de l’évolution de la


technique comptable :
L’antiquité et le moyen âge

L’ère industrielle

L’époque contemporaine
1- Historique et finalité de la comptabilité
 L’antiquité et le moyen âge
 L’antiquité :
• Des traces d‘écritures comptables ont été retrouvées dans les
civilisations Incas, égyptiennes et romaines.
 Le moyen âge :
• Les seigneuries et surtout les ordres religieux, devenus d’importantes
puissances économiques et financières, ont été des milieux
favorables au développement de la comptabilité. En effet, les Frères
trésoriers devaient présenter à la première requête de leur supérieur
un état exact de leurs recettes et de leurs dépenses.
• Ceux-ci possédaient en effet de très grandes propriétés foncières qu’il
fallait gérer rigoureusement;
• Cette nécessité de rendre compte justifie encore aujourd’hui la
finalité de la comptabilité. Elle est l’instrument grâce auquel on rend
compte, on informe, on communique, on explique, on légitime, on se
justifie et on prouve
1- Historique et finalité de la comptabilité
 L’antiquité et le moyen âge
• Au 14ème et au 15ème siècle, va naître en Italie la méthode dite de la
partie double : (Partita doppia). Elle sera formalisée avec la
publication en 1494 du premier ouvrage imprimé qui traite de la
comptabilité, « la summa di arithmetica, geometri, proportioni et
proportionalita » du moine franciscain Fra Luca Di Borgo, de son vrai
nom Luca Pacioli.
• La partie de son ouvrage consacrée à la comptabilité est appelée
« Traité particulier des comptes et des écritures ». Elle jette les bases
de la première organisation comptable connue, en érigeant en système,
la partie double, et en énonçant les règles fondamentales de ce qui
constitue la doctrine comptable. La genèse de la partie double s’est
déroulée sur au moins deux siècles et Luca Pacioli n’en est pas
l’inventeur, mais le talentueux vulgarisateur.
1- Historique et finalité de la comptabilité
 L’antiquité et le moyen âge
• Cette grande évolution de la comptabilité à la fin
du moyen âge s’est opérée grâce aux grandes
croisades qui ont permis aux grandes villes de
l’Italie du nord (Florence, Gènes et Venise) de
connaître une fortune bancaire et commerciale.
• Il leur a fallu la comptabilité à partie double pour
mieux gérer et contrôler leurs affaires.
1- Historique et finalité de la comptabilité
 L’ère industrielle
• La seconde évolution date de l’Ere industrielle caractérisée par
l’apparition de la société par action, l’afflux de capitaux et
surtout par la mise en place des outils de gestion internes à
l’entreprise. Les efforts de normalisation pour accroître la
confiance des prêteurs date de cette époque.

• 19ème et première moitié du 20ème siècle : est la période de


consécration du bilan et du compte de résultat. En effet, ce
n’est qu’au cours du 19ème siècle que les grandes entreprises
industrielles et commerciales vont prendre l’habitude
d’analyser et de mesurer périodiquement leur patrimoine
(grâce au bilan) et leur revenu (grâce au compte de résultat).
Cette pratique est elle-même liée à l’obligation qui incombait,
dans les sociétés par actions, aux délégués (mandataires) de
rendre compte de leur gestion à leurs mandants
(propriétaires).
1- Historique et finalité de la comptabilité
L’ère industrielle
• Plusieurs principes de la comptabilité moderne sont nés
au 19ème siècle et régissent la confection du bilan et
du compte de résultat (continuité, spécialisation des
exercices, prudence…). La comptabilité de gestion y a
également connu son essor prodigieux surtout dans les
pays anglo-saxons.
1- Historique et finalité de la comptabilité
 L’époque contemporaine
La troisième phase d’évolution apparaît avec l’internationalisation
des marchés (globalisation) qui impose aujourd’hui que la
comptabilité devienne un objet de droit harmonisé et lisible par tous
de la même manière et qu’elle constitue donc un langage commun.
 Deux faits marquent très fortement l’évolution contemporaine
de la comptabilité des entreprises :
• d’une part, la normalisation et la réglementation de la
comptabilité générale
• et d’autre part, le développement de la recherche comptable.
La comptabilité des entreprises est aujourd’hui normalisée, ce qui
signifie qu’elle s’appuie sur une terminologie et des règles
communes et produit des documents de synthèse dont les
présentations sont identiques d’une entreprise à l’autre.
1- Historique et finalité de la comptabilité
L’époque contemporaine
La normalisation des comptabilités est
antérieure à la seconde guerre mondiale et
procède de la volonté des Etats d’avoir des
informations homogènes sur les entreprises
de façon éventuellement à exercer sur elles
un contrôle économique et fiscal.
1- Historique et finalité de la comptabilité
 L’époque contemporaine
 Dans presque toutes les normalisations, le document de base est
le plus souvent le plan comptable général :
 Dès 1900, les compagnies d’assurances américaines tenaient leurs
comptabilités selon des règles communes ;
 En 1937, l’Allemagne promulgue le « plan Goering » qui unifie les
principes et méthodes de comptabilité, lequel plan a fortement
inspiré le plan français de 1943 (qui ne fut pas appliqué) ;
 En France, le premier plan est adopté en septembre 1947, puis
révisé en 1957 et en 1982
 En Afrique francophone, on assiste à l’adoption du Plan Comptable
Général de l’Organisation Commune des Etats Africains, Malgache
et Mauricien (OCAM) en 1970, le SYSCOA en 1998, le SYSCOHADA
en 2001, le SYSCOA révisé en 2013 et le SYSCOHADA révisé en 2017.
1- Historique et finalité de la comptabilité
L’époque contemporaine
Le processus de normalisation se consolide avec la
création en 1973 de l’International Accounting
Satnadard Committee (IASC), organisme international
de normalisation comptable. Créé par les organisations
comptables des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie, de
l’Allemagne, de la France, du Japon, du Mexique, des
Pays-Bas, du Royaume Uni et de la République d’Irlande,
l’IASC compte aujourd’hui plus d’une centaine de
membres repartis dans plus de 80 pays.
1- Historique et finalité de la comptabilité
 Définition et finalité de la comptabilité
• « Toute entité (...) doit mettre en place une comptabilité générale
destinée à l’information externe comme à son propre usage ».
SYSCOHADA - Titre I – Chapitre 1 – Article 1er
• Pour répondre à cette obligation d’information, que le seul
enregistrement comptable des opérations courantes ne saurait
totalement satisfaire, la comptabilité des entreprises prévoit la
présentation annuelle d’états financiers de synthèse (bilan, compte
de résultat, tableau de flux de trésorerie, notes annexes).
• L’édition de ces différents états s’effectue à travers la réalisation
d’opérations et de procédures comptables et extra - comptables
précises, conduites dans un ordre logique et conventionnel, au cours
et en fin d’exercice.
• La discipline comptable est habituellement divisée en plusieurs
champs ou domaines, tant pour les besoins de l’enseignement que
pour ceux de la pratique professionnelle. Ainsi, la comptabilité peut
se décliner en trois grandes branches :
1- Historique et finalité de la comptabilité
 Définition et finalité de la comptabilité
1. La comptabilité générale ou financière
 Mémoire de l’entreprise, elle renseigne sur la composition et la
valeur du patrimoine ; elle fournit les éléments de base du calcul
des impôts et des cotisations, justifiant l’harmonisation et la
normalisation de ses méthodes.

2. La comptabilité analytique de gestion ou de management


 Elle est l’outil qui permet à l’exploitant de connaître les coûts et de
mesurer la rentabilité des différents secteurs d’activité de
l’entreprise.

3. La comptabilité prévisionnelle
 Elle permet de chiffrer les programmes envisagés, d’apprécier leur
faisabilité et a posteriori, d’expliquer les écarts entre réalisations et
prévisions
1- Historique et finalité de la comptabilité
 Définition et finalité de la comptabilité
• La comptabilité est la science qui a pour but d’enregistrer en unités
monétaires les mouvements de valeurs économiques en vue de
faciliter la conduite des affaires financières, commerciales et
industrielles.

 La comptabilité générale est ainsi un système d’organisation de


l’information financière permettant :
• d’identifier, de collecter, de classer, de saisir, de traiter et
d’interpréter des informations relatives aux flux réels et financiers
mesurables en terme monétaire qui entrent, circulent, restent en
suspens ou sortent d’une entité économique bien définie,

• elle fournit, après un traitement approprié de ces informations, des


états de synthèse réguliers et sincères qui donnent une image fidèle
du patrimoine et de la situation financière et des résultats de l’entité
concernée.
1- Historique et finalité de la comptabilité
 Définition et finalité de la comptabilité
Au total, la comptabilité interne d’exploitation ou comptabilité
générale ou comptabilité financière, répond à trois objectifs
majeurs :

• assurer un suivi comptable fiable et continu (classement,


saisie, enregistrement) des opérations traitées avec des tiers ou
relatives à l’exploitation et entraînant des mouvements de
valeur économique,
• satisfaire aux obligations légales par la tenue des livres et
documents obligatoires,
• préparer et permettre l’établissement d’états financiers
périodiques procurant les synthèses et les sources
d’informations exploitables par les différents utilisateurs
concernés.
2- Fondements de la comptabilité
 Part de la technique, du droit et de l’économie dans la
comptabilité
• La comptabilité est une technique : « technique quantitative
permettant de saisir et d’enregistrer, le plus souvent en unités
monétaires, les opérations d’une entreprise, de les classer, de
les regrouper, puis de les présenter et d’interpréter les résultats
auxquels elles donnent lieu ».

• Et le droit comptable (article 17 du SYSCOHADA) renvoie


expressément à cette technique : « l’organisation comptable
doit au moins respecter les conditions de régularité et de
sécurité suivantes : (…) « l’emploi de la technique de la partie
double». En ce sens, le droit des comptes n’est, pour l’essentiel,
rien d’autre que la comptabilité mise en mots.
2- Fondements de la comptabilité
 Part de la technique, du droit et de l’économie dans la comptabilité
• La comptabilité est fondamentalement juridique. En effet, le bilan, qui
est le document de synthèse comptable par excellence, est la
représentation chiffrée du patrimoine de l’entreprise ; de façon plus
générale, on peut affirmer que tous les montants qui entrent dans les
comptes de bilan ou de résultats, sont l’expression en unités monétaires
des droits subjectifs patrimoniaux de la personne dont l’entreprise
relève. En ce sens, on a pu dire que « la comptabilité est l’algèbre du
droit ».
• La comptabilité est aussi économique. Le cadre conceptuel des normes
IAS est clairement orienté en ce sens : « l’objectif des états financiers
est de fournir une information sur la situation financière, la
performance et les variations de la situation financière d’une
entreprise, qui soit utile à un large éventail d’utilisateurs pour prendre
des décisions économiques». En ce sens, ajoutant à la formule
précédente, on écrira que la comptabilité est l’algèbre du droit
pondérée par des coefficients économiques destinés à parfaire
l’information en fonction des destinataires des comptes.
2- Fondements de la comptabilité
 Aspects historiques et conséquences sur les fondements
 Depuis le début de la période moderne jusqu’à la fin du 19ème siècle, la
comptabilité est née et s’est développée en Europe à l’initiative des marchands
soucieux d’identifier et de gérer les créances et les dettes, notamment, les
crédits (financement, exploitation, consommation) avec leurs cocontractants.
A ce substrat européen, la comptabilité doit sa technique en partie double et
sa formalisation à travers un plan comptable, ainsi que la perception de ses
fondements juridiques.

 Au 20ème siècle, la comptabilité s’est développée plus vite et plus


systématiquement aux USA, sous l’effet de plusieurs facteurs, dont
notamment :
 les progrès de la gestion des entreprises et le développement des
théories économiques relatives au « management » (gestion des
entreprises),
 la réponse des milieux économiques et financiers à la crise boursière de
1929,
 l’influence internationale du modèle américain.
 A ce substrat américain, la comptabilité doit la perception
de ses fondements économiques.
2- Fondements de la comptabilité
 Les fondements de la comptabilité selon l'IASB
 Le cadre conceptuel de l’IASB distingue (parfois
formellement, parfois implicitement) deux niveaux :

 la définition des éléments comptables, d’une part,


 et la reconnaissance (« recognition ») des éléments
comptables, d’autre part.

Les définitions sont de nature essentiellement


économiques, tandis que les critères de reconnaissance
introduisent les paramètres juridiques.
2- Fondements de la comptabilité
 Les fondements de la comptabilité selon l'IASB
Le cadre conceptuel de l’IASB définit comme suit les
éléments constitutifs des comptes (paramètre
économique) :
• Un actif (« asset ») est une ressource contrôlée par l’entreprise
qui découle d’événements passés et de laquelle l’entreprise
attend un flux de bénéfices futurs.
• Une dette (« liability ») est une obligation présente de
l’entreprise qui découle d’événements passés et dont le règlement
est censé consister en une sortie de ressources contenant des
bénéfices économiques.
• Les fonds propres représentent l’intérêt résiduel dans les actifs
de l’entreprise après déduction de toutes les dettes.
2- Fondements de la comptabilité
 Les fondements de la comptabilité selon l'IASB
Le cadre conceptuel de l’IASB définit comme suit les
éléments constitutifs des comptes (paramètre économique) :
• Un produit (« income ») est une augmentation des bénéfices
économiques durant l’exercice comptable, sous la forme soit d’entrées
de fonds (« inflows ») soit de revalorisations des actifs ou de
diminutions des dettes se traduisant par des accroissements des fonds
propres, accroissements autres que ceux provenant des apports des
participants.
• Les charges (« expenses ») sont des diminutions des bénéfices
économiques durant l’exercice comptable, sous la forme soit de sorties
de fonds (« outflows ») soit de dépréciations des actifs ou
d’augmentations des dettes se traduisant par des diminutions des
fonds propres, diminutions autres que celles provenant de distributions
des fonds propres aux participants.
2- Fondements de la comptabilité
 Les fondements de la comptabilité selon l'IASB
 Le cadre conceptuel de l’IASB introduit des paramètres juridiques comme critère de
reconnaissance des éléments à porter dans les comptes et comme critère de
répartition à l’intérieur de ceux-ci, mais force est de constater que le cadre est à cet
égard non systématique, si ce n’est lacunaire.
• Par exemple, il précise qu’un élément ne peut être reconnu au titre d’actif que
si son degré de certitude est absolu ou probable, sans définir la notion de
certitude mais en donnant l’exemple d’une créance de somme dont le paiement
est probable, ce qui en réalité est normalement le cas du simple fait de la
naissance et de la certitude juridiques de cette créance, le risque de non-
paiement faisant l’objet - le cas échéant - d’une comptabilisation ultérieure et
distincte au titre des ajustements de valeur.
• Le cadre souligne aussi que les actifs sont généralement des droits (« legal
rights »), de propriété ou autres ; il ajoute que certains actifs ne sont pas des
droits - par exemple le savoir-faire (« know-how ») acquis en fait - mais, par
ailleurs, il précise que l’actif doit avoir une valeur d’acquisition mesurable de
façon fiable ; de plus, en pratique, d’une part la norme IAS 38 (relative aux
immobilisations incorporelles) ne reconnaît pas le « goodwill » interne c’est-à-
dire généré par l’entreprise elle-même et, d’autre part, tous les exemples
d’immobilisations incorporelles donnés par la norme correspondent à des
acquisitions de droits.
2- Fondements de la comptabilité
 Les fondements de la comptabilité selon l'IASB
 Le cadre conceptuel de l’IASB introduit des paramètres juridiques comme critère de
reconnaissance des éléments à porter dans les comptes et comme critère de
répartition à l’intérieur de ceux-ci, mais force est de constater que le cadre est à cet
égard non systématique, si ce n’est lacunaire.
• En ce qui concerne les dettes, la définition retenue par le cadre conceptuel
présente un caractère manifestement juridique, puisqu’elle vise une « obligation
actuelle » (« present obligation »), ce que le cadre illustre par les obligations
contractuelles et par les dispositions légales, et ce que les critères de
reconnaissance confirment par référence à l’exécution sous forme de paiement ;
dans le même sens, la plupart des exemples donnés par le cadre visent des
obligations au sens juridique du terme.
• Le cadre souligne aussi qu’une obligation peut naître - et être comptabilisée
comme telle au passif du bilan au titre de dette induite (« constructive
obligation ») - par la volonté unilatérale de l’entreprise débitrice agissant dans
le cadre des pratiques normales des affaires, des us et coutumes ou du désir de
maintenir de bonnes relations ou d’agir de manière équitable.
2- Fondements de la comptabilité
 Les fondements considérés du point de vue des enregistrements
comptables
• L’entrée d’une acquisition dans les comptes de bilan est fondée sur un
critère juridique : l’acquisition a nécessairement pour objet un droit
certain, liquide et principal. De même, la plupart des sorties sont
fondées sur des actes juridiques, tels que la vente (d’immobilisations ou
de stocks) et le paiement (des créances de somme).
• La ventilation des acquisitions entre les comptes de bilan et les
comptes de résultats est fondée sur des critères juridiques et
économiques. Certaines acquisitions sont portées au bilan en raison de
leur nature juridique : il s’agit des obligations contractées envers les
associés ou actionnaires en contrepartie de leurs apports (passif), d’une
part, des créances (actif) et des dettes de somme (passif), d’autre part,
de tout le numéraire disponible (actif).
• Enfin, pour le surplus, la ventilation des acquisitions entre les comptes
d’actif (bilan) et les comptes de charges (compte de résultats) dépend de
l’utilité économique de l’élément considéré.
2- Fondements de la comptabilité
 Les fondements considérés du point de vue des enregistrements
comptables
• Ces critères économiques et juridiques sont eux-mêmes
conditionnés par les fondements techniques des comptes,
notamment par la distinction entre le bilan, le compte de résultats
et l’annexe, ainsi que par la structure du plan comptable.
• Au moment de leur entrée dans les comptes, les éléments sont
valorisés au montant exprimé dans l’acte juridique d’acquisition :
l’évaluation se fait donc selon le critère de la valeur d’acquisition.
Par la suite, cette valeur est ajustée vers le haut ou vers le bas : cet
ajustement de la valeur d’acquisition se fait alors selon le critère
de la valeur courante appréciée en fonction de l’évolution de
l’utilité économique de l’élément.
• L’entrée et la sortie dans les comptes, la ventilation à l’intérieur
des comptes, l’évaluation à l’entrée et les ajustements de valeur
par la suite, constituent donc les points d’articulation des
fondements économiques et juridiques des comptes.
3- Panorama de la pensée comptable
 Les deux « écoles » historiques de pensée comptable
La standardisation nécessaire de la comptabilité justifie la publication de
normes comptables. Celles ci, comme la comptabilité, sont largement
tributaires de l’environnement socio-économique. Pendant le 20e siècle,
jusqu’en 1980/1990, trois grands courants de normalisation ou « Ecoles »
de pensée (et de pratique) comptable ont ainsi émergé et se sont imposés.
Il s’agit de :
 L’Ecole anglo-saxonne, caractérisée par une approche financière de la
comptabilité axée sur les besoins de l’information boursière (et
notamment l’obtention du « résultat par action »),
 L’Ecole « continentale », soucieuse d’une approche plus patrimoniale -
économique - que boursière, mais respectueuse du périmètre juridique
de l’entreprise.
 L’Ecole soviétique selon laquelle l’entreprise et sa comptabilité sont, en
l’absence de marché, au service de l’Etat et du Plan central (Gosplan).
Cette école a désormais disparu avec le système collectiviste des pays de
l’Est (1990/1991).
3- Panorama de la pensée comptable
 Les deux « écoles » historiques de pensée comptable
Les deux premières écoles comptables ont désormais les faveurs des
divers pays du monde, en fonction, moins d’options techniques, que
d’influences culturelles, historiques et linguistiques, avec un avantage
certain pour la première (économiquement et militairement
puissantes).
Ecole Anglo-saxonne Ecole Continentale

Pays USA et Commonwealth France, Allemagne, Europe


membres Canada latine et de l’EST
Asie (Japon) Asie du Sud Est (Laos,
Ex Colonies Anglophones Cambodge, Vietnam)
d’Afrique Ex Colonies Francophones
Amérique Latine d’Afrique
Amérique latine
3- Panorama de la pensée comptable
 Les deux « écoles » historiques de pensée comptable
Dans leur nature fondamentale et avant les
rapprochements résultant notamment de la création de
l’International Accounting Standards Committee IASC
(1973) et les Directives Européennes:
 4ème(1978) : comptes des Sociétés individuelles
 7ème (1983) : consolidation,
 et 8ème (1984) : contrôle légal des comptes,

 ces deux Ecoles se caractérisent schématiquement par


les traits suivants :
3- Panorama de la pensée comptable
 Les deux « écoles » historiques de pensée comptable
ECOLE ANGLO-SAXONNE ECOLE CONTINENTALE
 Primauté des « principes comptables » et  Principes et méthodes peu développés,
des méthodes d’évaluation souvent implicites.
 Finalité d’information boursière (résultat  Finalité d’entreprise (PME surtout) et
par action) d’information statistique, économique
et fiscale
 Analyse de l’activité par fonctions quasi-  Analyse des charges « par nature »
intégration de la comptabilité analytique juridique (distinction comptabilité
d’exploitation dans la comptabilité générale ou financière / Comptabilité
générale analytique)
 Périmètre «économique » du bilan  Périmètre « juridique » du bilan
(approche patrimoniale)
 Modélisation formelle limitée aux états  Modèles d’états financiers (« comptes
financiers ; absence, en «amont » de ces annuels ») très contraignants
états, de tous cadre et plan général. (rubriques, postes) et, en amont, plan
de comptes normalisé et codifié.
 Importance d’un document explicatif des  Absence de compléments explicatifs.
états financiers (relativement
synthétiques) : les « Notes » ou annexes.
3- Panorama de la pensée comptable
 Les deux « écoles » historiques de pensée comptable
EN RESUME
ECOLE ANGLO-SAXONNE ECOLE CONTINENTALE

 Fortes exigences de fond,  Grand formalisme et juridisme,


moindres exigences de forme, avec peu d’exigences de fond, et
dans le cadre d’une conception existence d’un « plan comptable
très libérale de l’économie. général», dans le cadre d’une
conception plus contraignante de
l’information comptable au
service de l’économie de marché.
3- Panorama de la pensée comptable
 Les deux « écoles » historiques de pensée comptable
• Il y a lieu de noter, pour bien comprendre la philosophie qui sous
tend la normalisation comptable chez les anglo-saxons, qu’au
Etats – Unis, les règles comptables ne sont pas définies dans des
textes législatifs ou réglementaires (absence de droit
comptable). Cette mission appartient aux organismes
professionnels.
• C’est ainsi que la SEC (Security and Exchange commission –
l’équivalant de la COB en France-) a délégué la responsabilité de
la définition des règles comptables à l’AICPA (Américan Insitutute
of Certified Pubic Accountants) qui a ensuite elle – même désigné
en 1973 le FASB (Financial Accounting Standards Board) pour
accomplir cette tâche.
3- Panorama de la pensée comptable
 Rapprochement des deux écoles ; rôle de l’IASC et points de convergence :
L’européanisation de la comptabilité
•  Apport de la directive de 1978 (4ème) prévoit la prise en compte de la notion
d’ « image fidèle du patrimoine », inspirée par l’influence britannique et son
concept de « true and fair view ».
• Cette notion a été introduite dans le Companies act de 1948 en remplacement
de la « true and correct view » prévue par le Companies act de 1929. Elle se
substitue à celle du projet de 1971 qui visait une « image aussi sure que
possible du patrimoine » (inspirée du droit allemand).
• L’indication que l’image fidèle doit porter sur le patrimoine dans le SYSCOA et
le SYSCOHADA est un élément de différentiation avec la comptabilité anglo-
saxonne qui ne s’attache qu’à l’image fidèle de la situation et du résultat.
• La directive définit la participation en fonction de la notion de lien durable et
de contribution à l’activité de la société, avec une présomption de
participation au dessus d’un niveau fixé par les Etats à un maximum de 20% de
détention du capital
3- Panorama de la pensée comptable
 Rapprochement des deux écoles ; rôle de l’IASC et points de
convergence : L’européanisation de la comptabilité
La directive pose les principes généraux suivants:
• la société est présumée continuer ses activités
• les modes d’évaluation ne peuvent être modifiés d’un exercice à l’autre
• le principe de prudence doit en tout cas être observé et notamment :
– seuls les bénéfices réalisés à la clôture de l’exercice peuvent y être
inscrits
– il doit être tenu compte de tous les risques prévisibles et pertes
éventuelles qui ont pris naissance au cours d’un exercice antérieur,
même si ces risques ou pertes ne sont connus qu’entre la date de la
clôture du bilan et la date à laquelle il est établi
– il doit être tenu compte des dépréciations, que l’exercice se solde
par une perte ou un déficit
3- Panorama de la pensée comptable
 Rapprochement des deux écoles ; rôle de l’IASC et
points de convergence : L’européanisation de la
comptabilité
La directive pose les principes généraux suivants:
• il doit être tenu compte des charges et produits afférents
à l’exercice auquel les comptes se rapportent, sans
considération de la date de paiement ou d’encaissement
de ces charges ou produits,
• les éléments des postes de l’actif ou du passif doivent
être évalués séparément,
• le bilan d’ouverture doit correspondre au bilan de
clôture de l’exercice précédent.
3- Panorama de la pensée comptable
 Rapprochement des deux écoles ; rôle de l’IASC et
points de convergence : L’européanisation de la
comptabilité
• La promulgation de la quatrième directive européenne
marque ainsi l’apparence d’un certain cadre conceptuel.
L’exposé des motifs de la directive pour préciser les
objectifs de la directive insiste sur l’importance de la
structure et du contenu des comptes annuels et du
rapport de gestion pour la protection des associés et
des tiers, des modes d’évaluation et de la publicité des
documents pour les sociétés anonymes et les sociétés à
responsabilité limitée.
3- Panorama de la pensée comptable
 Rapprochement des deux écoles ; rôle de l’IASC et points de
convergence : L’européanisation de la comptabilité
Ainsi, les structures internationales qui essaient de jeter les
ponts entre les deux écoles de pensée et de pratiques
comptables sont :
• l’IASC (comité des normes comptables internationales) créé en
1973 devenu IASB
• l’AICPA (Américan Institute of Certified Pubic
Accountants) à travers la FASB
• Et de l’IFAC (fédération internationale des comptables).
Ces deux dernières structures ont la particularité de regrouper en
leur sein essentiellement des organisations professionnelles à
l’instar des anglo-saxons et sont donc fortement marquées par ce
courant de pensée.

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