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cours pro

la réglementation #2

4.42
les politiques et codes
liés à l’aménagement du
territoire

barriquand stéphane
0. déroulé du cours

0. définitions et acteurs
1. le plan d’urbanisme et l’application de la règle
2. l’urbanisme de planification
3. le projet urbain

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« Il faudra bien que les COS, les POS, les SDAU, les ZAD, les ZIF et tous ces sigles sibyllins
rentrent au musée de la barbarie moderne !
Il faudra bien que les défroqueurs de la mémoire et les urbanistes cessent de travestir les
inaliénables fils qui relient les générations.”
Jean Maglione, “Cris et Ecris” 1994

« Le territoire français est le patrimoine commun de la nation. Les collectivités publiques en


sont les gestionnaires et les garantes dans le cadre de leurs compétences.»
Code de l’Urbanisme 1945

« La notion d’équilibre est une notion clé de la géographie, et plus spécialement de la


branche exécutive de celle-ci, nommée aménagement du territoire».
Aurélien Bellanger, «L’aménagement du territoire» - roman

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0.1 définitions

aménagement du territoire : “l’action et la pratique de disposer avec ordre, à


travers l’espace d’un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs acti-
vités, les équipements et les moyens de communication qu’ils peuvent utiliser, en
prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques, voires
stratégiques”.
in Françoise Choay et Pierre Merlin “Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement”

urbanisme : “désigne aussi bien les travaux du génie civil que les plans de villes
ou les formes urbaines caractéristiques de chaque époque.”
in Gaston Bardet “L’urbanisme”

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0.2 acteurs

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1. plan d’urbanisme et application de la règle

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plan du quartier neuf à Lyon 1782 in Pelletier/Delfante

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haussmann paris fin XIXe
« La construction le long des nouvelles rues est dis- La pente des toitures est limitée à 45%.
ciplinée plus précisément que par le passé; Si I’on examine les critéres d’élaboration du
I’obligation de présenter une demande de permis de projet adoptés pour ces réalisations, il semble
construire est introduite en 1852; qu’Haussmann poursuive à une échelle plus
I’ancien règlement parisien de construction de 1783- vaste, la politique d’aménagement baroque qui
84 est modifié en 1859, et on fixe des nouveaux règne sur des concepts analogues de régula-
rapports entre la hauteur des maisons et la largeur rité, de symétrie, de «culte de l’axe””
des rues
(pour les rues à partir de vingt mètres, la hauteur doit “Histoire de l’architecture moderne”
être égale à la largeur; pour les rues plus étroites, le Léonardo Benevolo
rapport peut aller jusqu’a une fois et demie). gabarit de façade et éléments de règlementation

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“Je m’oppose à deux idées contraires : la première Tel était l’objet du travail d’élaboration du plan
prétendrait que les architectures peuvent seules faire d’occupation des sols à Paris auquel j’ai pu in François Grether, «La ville sur mesure
la ville, la seconde que la production architecturale prendre part dans les années 1975 au sein de
devrait se soumettre totalement aux prescriptions l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). Il s’agissait
urbanistiques. Je me situe entre ces deux points de de rompre avec un fonctionnalisme et un hygié-
vue et pense que l’une des missions de l’urbaniste nisme dépassés, pour permettre le renouvelle-
est de préparer les conditions préliminaires de réali- ment permanent des tissus et paysages urbains.
sations qui concourent aux transformations succes- Contrairement à l’idée reçue d’un retour à l’hauss-
sives du cadre de vie. Cette attitude amcale et bien- mannisme, les dispositions adoptées ont permis
veillante vis-à-vis de l’architecture engage une forme des réalisations variées, parfois très créatives, par
de complémentarité, parfois de connivence. exemple celles de la rue de Meaux dans le 19e
(Renzo Piano, architecte) ou de la rue Oberkampf
dans le 11° (Frédéric Borel, architecte).

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2. l’urbanisme de planification

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≠ distinction entre le Planning et le Design dans le monde anglo-
saxon, d’un coté la planification urbaine de l’autre la réalisation de la
ville.

- planification urbaine (PLU, SCoT, SDRADEt…) envisage comment


les choses vont être mais ne les réalise pas (cadrage)
≠ en dehors des villes (urbanisme = aménagement des agglomérations
urbaines - R. Auzelle)
- urban studies : sciences analytiques prenant comme objet d’étude
la ville (sociologue, anthropologue, ethnologue, historien, géographe,
philosophe…)
- plans directeurs, d’aménagement (ZAC, AMI,…) réalisation effec-
tive et construction de la ville (chapitre suivant)

1941 - création de l’ordre des architecte mais aussi de la “première


reconstruction“, «la charte de l’urbanisme » andré gutton 1941
gaston bardet (institut d’urbanisme) : échelons communautaires, rura-
lisme, arts et traditions populaires

1945 création du Ministère de la Reconstruction et de l’Urba-


nisme
1947 “Paris et le désert français”J.F. Gravier (géographe)
1950 Fond d’aménagement du territoire
1963 DATAR : Délégation à l’aménagement du Territoire et à l’action
régionale vision prospective

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1945 code de l’urbanisme (avec initialement des dispositions
relatives à la construction)
partie Législative et Réglementaire

Règlement National d’Urbanisme :


> hiérarchie : ne s’applique qu’à défaut de règlement locaux
(PLU, PAZ, POS…)
> R111-1 à R111-26 du Code de l’Urbanisme, toujours en 3 ca-
tégories :
- localisation et desserte des constructions
- implantation et volume des constructions
- aspect des constructions.
encore 10 000 communes (sur 36000)
> règles :
- terrain doit être desservi par des voies publiques ou pri-
vées
- raccordé aux réseaux publics
- distance d’au moins 3 mètres entre deux bâtiments
- recul par rapport à une voie publique

> acteurs : Etat instruit les demandes (≠ document d’urbanisme


local = les élus)
ex. localement : le Préfet avec ses services : DDT…

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schéma directeur de la région parisienne 1965 schéma directeur de l’agglomération lyonnaise - 1998
noir : centre urbains
orange : extenion urbaine à venir
rouge : axe routies

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Comment est organisé un POS (éq. PLU) ?
U
Article.7.U IMPLANTATION PAR RAPPORT AUX LIMITES SÉPARATIVES

7.0 - Généralités
• règlement - code de l’urbanisme art. R.123-9
Pour l'application des règles ci-après, le calcul se fera au nu de la façade, sans tenir compte de ses
éléments de débords éventuels, tels que débords de toitures, balcons, saillies, encorbellements et 1° Les occupations et utilisations du sol interdites ;
marquises, à condition que leur profondeur par rapport à la façade ne dépasse pas 1,20 m, excepté
dans le cas d'implantation en limite de propriété voisine. 2° Les occupations et utilisations du sol soumises à des conditions
particulières ;
7.1 - Règles générales
Les constructions et installations doivent respecter, par rapport aux limites séparatives :
- dans les secteurs Uc, Ut, ainsi que dans les périmètres identifiés au titre de l’article L. 123-1,
7° du Code de l’Urbanisme : un recul minimum de 3 m. 3° Les conditions de desserte des terrains par les voies publiques
- dans la zone U, les secteurs Ui et Up : un recul minimum de 4 m.
Dans le secteur Uc, ainsi que dans les périmètres identifiés au titre de l’article L. 123-1, 7° du
ou privées
4° Les conditions de desserte des terrains par les réseaux publics
Code de l’Urbanisme
- des implantations autres que celles définies ci-dessus peuvent être autorisées, en cas de
réhabilitation ou d'extension des constructions existantes, afin de conserver l'unité architecturale
de la construction. 5° La superficie minimale des terrains constructibles
- les constructions peuvent être édifiées en limite de propriété et en ordre continu lorsqu'elles
jouxtent un bâtiment existant de hauteur comparable, érigé en limite mitoyenne.
6° L'implantation des constructions par rapport aux voies et em-
- les constructions doivent être édifiées en ordre continu sur les limites séparatives aboutissant aux
voies, sur une profondeur maximum de 15 m par rapport au domaine public ou inférieure ou égale
au bâtiment adjacent le plus profond, lorsqu'elles constituent un remplissage d'une "dent creuse" prises publiques ;
sur un front bâti existant. Dans ce cas, la façade sur rue de la construction projetée pourra :
! soit respecter l'ordonnancement des façades des constructions existantes, 7° L'implantation des constructions par rapport aux limites sépara-
soit être partiellement implantée en retrait par rapport aux dites façades, sans que ce retrait
tives ;
!
n'excède 3 m.

8° L'implantation des constructions les unes par rapport aux autres


sur une même propriété 9° L'emprise au sol des constructions ;
10° La hauteur maximale des constructions ;
11° L'aspect extérieur des constructions
12° Les obligations imposées aux constructeurs en matière de réa-
lisation d'aires de stationnement ;
13° Les obligations imposées aux constructeurs en matière de réa-
lisation d'espaces libres, d'aires de jeux et de loisirs, et de planta-
tions ;
14° Le coefficient d'occupation du sol défini par l'article R. 123-10
> supprimé par la loi ALUR 2014
PLU de la commune de TALLOIRES – Règlement – AGENCE DES TERRITOIRES 12

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• document graphique du règlement
(PLU)
zones U : zones urbaines
zones AU : zones à urbaniser dont :
1AU secteurs urbanisables immédia-
tement (assainissement et desserte)
2AU ouverture à l'urbanisation (modifi-
cation ou révision du PLU)
zones A : zones agricoles
zones N : zones naturelles et forestières

• annexes
informations reportées pour information :
- servitudes utilité publique (Plan de Sau-
vegarde et de Mise en Valeur, lignes aé-
riennes, Plan d'Exposition au Bruit, aux
infrastructures de transport, Plan de Pré-
vention des Risques (P.P.R.)
- périmètre Z.A.C ou les zones où un droit
de préemption public s'applique
- réseaux d'eau potable et d'assainisse-
ment.

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La loi SRU : le retour du projet

47
loi du 13 décembre 2000 dite solidarité et au
renouvellement urbain (SRU) et du 2 juillet
2003 (dite loi Urbanisme et Habitat)
POS>PLU
> justifier et d’expliciter les choix d’aménage-
ment retenus et leur cohérence

• Projet d’Aménagement et de Dévelop-


pement Durable (P.A.D.D.)
BILAN DE LA MISE EN OEUVRE des OAP

Un projet d’éco-hameau concerté avec la population COMMUNE DE BURDIGNES

HAMEAU DE MIROSSE - document politique exprimant le projet de


la collectivité
ESPACES PRIVATIFS
21 Janvier 2014
H bitat
bi
rages
dins
• Orientations d’aménagement (OAP)
• Nombre minimum de logements so-
ciaux (art. 55)
du
par le

• Schémas de cohérence territoriale


RQ QH Montpenan
Très vite, les élus s’orientent vers une démarche DLV X
0 PP
de développement durable et d’exemplarité, F R
Murets de pi

(SCOT)
accompagnés en cela par le Parc Naturel Régional. Le
C
projet de Mirosse devient expérimental en suivant une et
démarche participative qui a vocation de reproduction
sur le Parc (110 adultes et 11 enfants participants).
Un diagnostic est réalisé et partagé au travers d’ateliers,
de balades et de rencontres avec des professionnels..
Quatre scénarios sont ensuite explorés et débattus
à partir d’une maquette. Le scénario final retenu est
précisé avec le groupe des futurs habitants.
Les principes d’aménagement du secteur sont
La loi évolution du logement, de l’aménage-
retranscris dans les OAP du PLU en cours d’élaboration. & Solstice 11, rue Montgrand _ 13 006 Marseille _ 04 91 31 93 01 _ c.dugontier@agirenville.com_ www.agirenville.com _
ment et du numérique dite ELAN (2018) : li-
mitation de l’étalement urbain, intensification
Les esquisses des 4 scénarios d’aménagement : Coupe du projet de hameau sur la pente :

urbaine
• Zéro Artificialisation Nette

e nANNEXE
s a l - b a rGUIDE
r i q u aOAP
n d /- /Analyse
/ p o l i tde
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e t caider
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e l’aménagement du territoire /// e442 - 2022/2023 13 I 20
Grille d’analyse des méthodes de l’urbanisme par Jean-Paul Lacaze

Mode de
Aspect de la Dimension
TYPE DE METHODE Objectif principal Valeurs de référence Champ professionnel décision
ville privilégié principale
dominant
Modifier les
PLANIFICATION Pôle Efficacité
structures de Le temps Ingénieurs Economistes Technocratie
STRATEGIQUE économique Rendement
l’espace
COMPOSITION Créer des quartiers Esthétique Architectes-urbanistes
Site construit L’espace Autocratie
URBAINE nouveaux Valeur culturelle Aménageurs
Améliorer la vie Espace de Appropriation de
URBANISME Sociologues
quotidienne des relations Les hommes l’espace Démocratie
PARTICIPATIF Animateurs
habitants sociales Valeurs d’usage
Renforcer la qualité Concentration Adaptation à la
URBANISME DE
des services de réseaux Les services demande Rapport Gestionnaires Management
GESTION
existants de services coût/efficacité
URBANISME DE Attirer les Les aspects Architectes spécialistes
Image globale Notoriété Personnalisation
COMMUNICATION entreprises symboliques de la communication

Source : Les Méthodes de l’Urbanisme , QSJ ?, PUF et La ville et l’urbanisme, Domino-Flammarion.

Jean-Paul Lacaze est X-Ponts, ancien directeur de l’EPA –Etablissement Public d’Aménagement - de la Ville Nouvelle du Vaudreuil, puis de
l’EPA de la Défense, puis de l’ANAH (Agence nationale pour l’amélioration de l’Habitat – quartiers anciens réhabilités -) . Il siège au Conseil
National des Pont et Chaussées

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3. le projet urbain

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“urbanisme à la française”
dérogation aux règles générales
formalisation d’un plan masse pré-opérationnel

les ZUP
- le gigantisme (ZUP de Toulouse le Mirail, projet de 25 000 logements, inachevée... )
- 155 ZUP ont été créées de 1958 à 1964, soit 655 000 logements - principe d’urba-
nisation par la voie
- nouvelle gestion de la question foncière

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Le projet urbain Christian Devillers - conférence au pavillon de l’arsenal 1994 :
- ne relève pas d’une profession, mais d’une compétence,
- n’est pas une procédure, mais une démarche »
- est donc une pensée de la reconnaissance de ce qui est là, des traces, du substrat,
une reconnaissance du mouvement et du flux dans lesquels on se situe, des fondations
sur lesquelles on s’appuie pour établir des fondations pour d’autres qui viendront après.
Faire du projet urbain, c’est parler de la relation plutôt que des objets, dans le temps au-
tant que dans l’espace.»

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- urban design (ou design urbain) :
«La conférence souhaite développer un champs exploratoire et trouver une base
commune entre le travail de l’architecte, du paysagiste et de l’urbaniste dans le do-
maine de l’urbain design» (Jose Lluis Sert 1956- «Progressive Architecture»)
L’urban design nécessite :
- un processus créatif,
- un processus collaboratif et pluridisciplinaire,
- un processus spatial qui crée des formes urbaines qui influence l’expérience des
villes.»

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A quel moment parler de programmation ?

Florence MENEZ, Cete de Lyon 13


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SRADDET
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ensal-barriquand /// politique et codes de l’aménagement du territoire /// e442 - 2022/2023 I 28


bilan de promotion immobilière en logement libre

n
t
s 16%
Zone d’aménagement concerté (ZAC) :
e Opération d’initiative publique permettant de pro-
r grammer des équipements publics et de produire
u des terrains à bâtir, hors PLU, mais réglementée
e par un Plan d’Aménagement de Zone, consitution
e d’un dossier de ZAC, concertation, consultations
s règlementaires, décision de création… - code de
e l’urbanisme art. R.311-1
- dossier de création : plans étude d’impact fi-
nancement (taxes) étude hydraulique étude loi sur
n l’eau
e - dossier de réalisation : équipements publics,
0 programme des constructions financement étude
c d’impact éventuellement modifiée, cahier des
- charges des prescriptions architecturales
²
le coût du foncier a augmenté 3 fois plus vite que
les coûts du logement, + 71 % en dix ans (2019)

bilan d’aménagement : postes de dépense du


logement libre - source Adéquation
coQuartier 4 juillet 2013 7

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“Venu en tant qu’urbaniste, et sans savoir encore ce que le Prince avait compris de ce métier, si-
non, je crois, quelque chose de grandiose qui avait trait à l’éternité, à la grandeur et à la dignité de
l’homme, mais aussi à son orgueil, à la dévoration de l’espace, à son destin d’espèce industrielle,
je devais jouer, dans le cerveau recomposé qui gouvernait la France, l’équivalent du sens spatial,
la zone chargée d’intégrer les stimuli pour leur donner la forme d’un objet tridimensionnel et habi-
table — a priori, la forme d’une ville.
Ma lettre de mission n’était pas plus explicite. Nivelle, en me la remettant, m’avait dit sensiblement
la même chose que Lossac : vous, les urbanistes, vous parlez directement à Dieu.
Elle avait ajouté : à vous de trouver quelque chose à lui dire.»

Aurélien Bellanger, “Le Grand Paris" - roman

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