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Convention E04-070 réalisée pour le compte de l’IBGE,

Département Energie

Calcul de coefficients d’émission

L’huile de palme

Rapport final

Benoit Lussis et Sandrine Meyer

CEESE-ULB

Avenue Jeanne 44 CP 124


1050 Bruxelles
tel :+ 32 2 650 33 65
fax :+ 32 2 650 46 91
http://www.ulb.ac.be/ceese
Convention IBGE E04-070 Détermination du coefficient d’émission de GES de l’huile de palme

Tables des matières

Introduction …………………………………………………………………………. 1
Chapitre 1 : Origine de l’huile de palme ………………………………………… 2
1.1. Description ……………………………………………………………………… 2
1.2. Propriétés de l’huile de palme ………………………………………….............. 3
1.3. Origine, production et consommation ………………………………………….. 5
1.3.1. Origine et développement …………………………………………………….. 5
1.3.2. Production …………………………………………………………………….. 5
1.3.3. Consommation ………………………………………………………………... 9
Chapitre 2 : Types de cultures des palmiers à huile ……………………………. 12
2.1. Caractéristiques des cultures de palmier à huile ……………………………….. 12
2.2. Démarrage de la culture ………………………………………………………… 12
2.3. Bonnes pratiques de culture ……………………………………………………. 13
Chapitre 3 : Production de l’huile de palme ……………………………………… 14
3.1. Extraction de l’huile de palme ………………………………………………….. 14
3.1.1. Egrappage …………………………………………………………………….. 14
3.1.2. Stérilisation des fruits ………………………………………………………… 14
3.1.3. Malaxage, chauffage, macération …………………………………………….. 15
3.1.4. Pressage hydraulique …………………………………………………………. 15
3.1.5. Clarification …………………………………………………………………... 15
3.2. Finition / raffinage de l’huile …………………………………………………… 15
3.3. Transport et stockage de l’huile ………………………………………………… 16
Chapitre 4 : Utilisation de l’huile de palme comme combustible ……………… 17
4.1. Adaptation à la viscosité ………………………………………………………... 17
4.2. Adaptation au point éclair ………………………………………………………. 18
4.3. Adaptation au risque de polymérisation ………………………………………... 18
4.4. Adaptation au risque de réactions physico-chimiques ………………………….. 18
Chapitre 5 : Détermination des coefficients d’émission de GES liés à l’utilisation
de l’huile de palme comme combustible ……………………………. 19
5.1. Introduction et aspects méthodologiques ……………………………………….. 19
5.2. Emissions indirectes ……………………………………………………………. 20
5.2.1. Changement d’affectation des terres …………………………………………. 20
- Introduction ……………………………………………………………………………….. 20
- Coefficient d’émissions dû au changement d’affectation des terres en Asie du Sud Est …. 21
5.2.2. Culture des palmiers à huile ………………………………………………….. 24
- Introduction ……………………………………………………………………………….. 24

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- Extraction et clarification de l’huile de palme ……………………………………………... 27


5.2.3. Transport ……………………………………………………………………… 30
5.3. Emissions directes ………………………………………………………………. 31
5.4. Tableau récapitulatif ……………………………………………………………. 32
Conclusions ………………………………………………………………………….. 34
Bibliographie ………………………………………………………………………… 35
Annexe : Schéma de la production d’huiles de palme et de palmiste ...……….... 37

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Table des illustrations

Figure 1 : Palmier à huile, inflorescences et fruits …………………………………………………………. 2


Tableau 1 : Propriétés de l’huile de palme comparées à d’autres carburants ………………………….. 4
Figure 2 : Productions d’huile de palme entre 1970 et 2004 ……………………………………………... 6
Figure 3 : Productions d’huile de palme et de soja ………………………………………………………… 6
Figure 4 : Rendement moyen des diverses productions oléagineuses dans le monde ……………….. 7
Figure 5 : Déforestation et aménagement en terrasses pour la culture de palmiers en Malaisie ……. 8
Figure 6 : Chaîne globale de productions des huiles de palme et palmiste …………………………….. 9
Tableau 2 : Principaux pays importateurs d’huile de palme (en % du total des importations) ……….. 9
Tableau 3 : Pays d’origine de l’huile de palme importée en UE (en milliers Mt) ………………………. 10
Figure 7 : Evolution du prix de la tonne d’huile de palme ………………………………………………… 11
Figure 8 : Transformation de l’huile de colza en biodiesel ……………………………………………….. 17
Tableau 4 : Surface occupée par les forêts primaires et semi-naturelles en Indonésie et Malaisie
(en milliers d’ha) ………………………………………………………………………………… 20
Tableau 5 : Calcul de ∆CB pour différentes valeurs des paramètres Cavant et Cculture …………………... 23
Tableau 6 : Calcul du coefficient d’émissions dû à la déforestation ……………………………………... 24
Tableau 7 : Calcul des émissions directes de N2O dues à la culture de palmiers à huile …………….. 26
Tableau 8 : Calcul des émissions indirectes de N2O dues à la culture de palmiers à huile ………….. 26
Tableau 9 : Calcul des émissions indirectes de N2O dues à la culture de palmiers à huile ……………. 27
Tableau 10 : Calcul du coefficient d’émissions dû au processus d’extraction et de clarification ……... 28
Tableau 11 : Calcul du coefficient d’émissions dû au traitement des effluents ………………………… 30
Tableau 12 : Consommation énergétique et émissions pour le transport international ……………….. 31
Tableau 13 : Coefficient d’émission pour le transport international ……………………………………… 31
Tableau 14 : Coefficient d’émission de CO2 éq. lié à la combustion de biomasse …………………….. 31
Tableau 15 : Coefficients d’émission de CO2 éq. liés à l’utilisation d’huile de palme comme
combustible …………………………………………………………………………………….. 32

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Introduction

Ce travail a été réalisé dans le cadre de la convention E04-070 portant sur l'assistance
technique pour le calcul des coefficient d'émission de CO2 et conclue entre l’IBGE,
Département Energie, et le CEESE-ULB.

Cette convention a pour objet l’ouverture d’une ligne de crédit de 4.920 € en 2005 pour
rémunérer au coût de 60 € de l’heure prestée toute recherche relative à une question de
l’administration sur le sujet du calcul des coefficients d’émission de CO2.

En décembre 2005, le département énergie a fait une demande concernant l’étude du


coefficient d’émission de CO2 lié à l’utilisation de l’huile de palme, en insistant sur l’analyse :
- des "différentes filières d'approvisionnement en huile" ;
- des "conditions de production de l'huile dans les pays producteurs et plus
particulièrement de l'impact des exploitations agricoles sur les forêts et par voie de
conséquence sur les émissions de CO2".

Pour répondre à cette demande, la présente étude s’est penchée successivement sur :

- l’origine de l’huile de palme, en se focalisant sur la description du palmier à huile, des


spécificités de l’huile de palme, des principales caractéristiques de sa production (quantité,
évolution, prix, pays producteurs) et de sa consommation (quantité, évolution, usages,
principaux pays importateurs) ;
- la manière dont le palmier à huile est généralement cultivé, en identifiant les principales
caractéristiques liées à la culture du palmier à huile et les "bonnes pratiques" qui
rendraient la culture plus durable ;
- les étapes de transformation et de transport nécessaires à l’obtention de l’huile de palme et
l’identification des postes susceptibles d’émettre des gaz à effet de serre ;
- les adaptations nécessaires pour que l’huile de palme puisse être utilisée comme
combustible dans un moteur, qui pourraient engendrer des émissions supplémentaires de
gaz à effet de serre ;
- la détermination du coefficient d’émission de gaz à effet de serre lié à certaines étapes de
la culture du palmier à huile, de la transformation et du transport de l’huile de palme vers
la Belgique.

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Chapitre 1 : Origine de l’huile de palme

1.1. Description

L’huile de palme est issue des fruits d’un palmier d’Afrique, Elaeis guineensis Jacq. (famille
des Arécacées), cultivé actuellement à grande échelle pour ses fruits et graines riches en
huiles à usage alimentaire et industriel.
Les fruits sont des drupes (fruits charnus à noyau) rassemblés en régimes, dont on extrait une
huile jaune-orangée de la pulpe (mésocarpe), appelée huile de palme et principalement
utilisée dans le secteur de l’alimentation (ex : margarine) où elle est une source naturelle très
importante de vitamines A. De l’amande, protégée par le noyau, est extraite une autre sorte
d’huile, plus claire et plus acide, appelée huile de palmiste et valorisée au niveau de
l’industrie des détergents (ex : savons), des bougies ou des lubrifiants.

Figure 1 : Palmier à huile, inflorescences et fruits

Noix de palme

Inflorescences

Régime de noix
de palme

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Palmier_%C3%A0_huile

Il existe trois principales sortes de palmiers :


- le dura : les fruits ont une coque (noyau) épaisse, peu de pulpe et une grosse amande ;
- le pisifera : les fruits n’ont pas de coque, beaucoup de pulpe mais une petite amande ;
- le tenera : les fruits ont une coque peu épaisse, beaucoup de pulpe et une grosse amande.
Les tenera ont été obtenu par croisements entre les palmiers dura et pisifera afin d’obtenir des
fruits avec une pulpe épaisse (extraction d’huile de palme), une coque peu épaisse (facile à

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casser) et une grosse amande (extraction d’huile de palmiste). Le rendement moyen du


palmier à maturité est d’environ 4 à 5 tonnes d’huile par hectare et par an.1

Dans les pays plus frais comme le Kenya, on a recours à une sorte de palmier hybride, issu du
croisement entre un dura et un tenera. Son rendement en huile est un peu plus faible (~ 4
tonnes par hectare et par an) mais il est mieux adapté aux conditions climatiques.2

Typiquement, une palmeraie à grande échelle en Indonésie rapporte par hectare :


- 3,2 t d’huile de palme brute ;
- 0,34 t d’huile de palmiste brute ;
- 0,42 t de tourteaux.3

1.2. Propriétés de l’huile de palme

La couleur de l’huile de palme, tirant du jaune ou rouge, dépend de sa teneur en


caroténoïdes4.
La composition de l’huile de palme est en moyenne de 40% d’acide palmitique5, 38% d’acide
oléique 6 , 10% d’acide linoléique 7 et 4% d’acide stéarique. 8 Elle est saturée à 50%.
L’huile de palmiste quant à elle est principalement composée d’acides laurique et myristique
et est saturée à 82%.9
Au moment de son extraction, l’huile de palme a tendance à se dégrader très rapidement en
acides gras libres au contact de l’air. La teneur en acides oléique et linoléique détermine le
taux d’acidité de l’huile et sa propension à l’oxydation (dégradation de l’huile).

Théoriquement, on devrait parler de graisse de palme et de graisse de palmiste étant donné


que ces deux sortes d’huile sont à l’état solide (viscosité très importante) à température
ambiante 10 (voir indice de viscosité à 40°C dans le tableau de la page suivante). Cette
caractéristique joue non seulement sur les dépenses énergétiques nécessaires à l’extraction
mais également sur celles liées au réchauffage de l’huile pour son utilisation comme
carburant.

L’huile de palme utilisée comme combustible a d’autres propriétés quelque peu différentes de
celles du diesel ou du mazout.

1
Le rendement en huile des palmeraies naturelles varie de 100 à 1.000 kg/ha, tandis que celui des plantations
sélectionnées est de 2.000 kg/ha et peut aller jusqu’à 3.000 kg/ha. (Source : Ministère de la recherche
scientifique du Sénégal ; http://www.recherche.gouv.sn )
2
De Theux B. (2004).
3
van Gelder J-W. (2004).
4
En moyenne 500 ppm de caroténoïdes, soit 15 fois plus qu’une carotte et 30 fois plus qu’une tomate. (Source :
http://www.uga.edu/fruit/oilpalm.htm#ORIGIN)
5
ou acide hexadécanoïque : acide gras saturé qui fond à 63,1°C. Formule chimique : CH3(CH2)14COOH.
6
ou acide cis-9-octadécénoïque : acide gras monoinsaturé qui ne se solidifie qu’à 4°C. La forme saturée de cet
acide est l'acide stéarique.
7
(anciennement vitamine F) acide gras essentiel polyinsaturé qui fond à -12°C.
8
http://fr.wikipedia.org/wiki/Huile_de_palme
9
van Gelder J-W. (2004).
10
http://fr.wikipedia.org/wiki/Palmier_%C3%A0_huile

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Son pouvoir calorifique inférieur notamment est plus faible, ce qui induit une
consommation volumique plus importante que pour un moteur diesel.
Sa masse volumique étant plus importante, la masse de combustible consommé sera d’autant
plus élevée.

Le point éclair est la valeur qui indique la température à laquelle un fluide émet assez de
vapeurs pour qu’elles puissent s’enflammer au contact d’une flamme. On constate au tableau
suivant que l’huile de palme raffinée a un point éclair très élevé surtout par rapport au diesel.
L’huile aura donc d’autant plus de difficulté à s’enflammer.

Par contre, l’huile de palme a un bon indice de cétane, une teneur en soufre et en
hydrocarbures de type aromatiques polycycliques nettement plus basse que celle du diesel et
enregistre un résidu de carbone plus faible.

Tableau 1 : Propriétés de l’huile de palme comparées à d’autres carburants

Source : De Theux B. (2004)


EMC : ester méthylique de colza
SVO : straight vegetable oil = huile végétale non raffinée

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L’huile de palme a pour caractéristique de se polymériser facilement en présence de chaleur


et d’oxygène. Elle forme alors de longues chaînes suite à la transformation de ses doubles
liaisons.
La propension à la polymérisation dépend notamment du même facteur que celui à
l’oxydation, à savoir la teneur en acides oléiques et linoléiques (plus ces acides sont
importants dans la composition de l’huile, plus celle-ci aura tendance à s’oxyder ou à se
polymériser). Un autre facteur de prédisposition est l’indice d’iode qui mesure la quantité de
liaisons insaturées de l’huile.

L’huile de palme est sujette aux réactions chimiques surtout si son taux d’acidité est élevé.
Lors d’un démarrage à froid du moteur, une certaine quantité d’huile de palme s’infiltre dans
le carter, réagit avec l’huile lubrifiante (basique) et détériore ses propriétés.

Sous l’action d’enzymes ou de réactions d’oxydation, l’huile peut rancir (transformation des
huiles non saturées en aldéhydes). Suite à la polymérisation des aldéhydes, favorisée par
l’action de la chaleur, l’huile devient impropre à la combustion dans un moteur.

1.3. Origine, production et consommation

1.3.1. Origine et développement

Initialement, l’espèce de palmiers est originaire des régions le long du golfe de Guinée (d’où
son appellation latine) où il subsiste encore quelques palmeraies "sauvages". Ensuite, de part
la colonisation, sa culture s’est étendue d’Afrique tropicale (Kénya, Tanzanie, Ouganda,
République démocratique du Congo, Bénin, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo) 11 , à
l’Amérique, ainsi qu’à plusieurs pays d’Asie tropicale (Inde, Indonésie et Malaisie).
En Malaisie, la culture à grande échelle du palmier à huile a commencé dans les années 70
pour diversifier la production locale focalisée sur l’hévéa (caoutchouc). Près de 20.000 m² de
forêt équatoriale ont disparus pour faire place aux plantations en terrasses.
La surface occupée par les palmeraies en Indonésie a plus que triplé depuis 1989.12

1.3.2. Production

La production d’huile de palme a quadruplé en cinquante ans et la plus forte croissance a été
enregistrée à partir de 1983.

11
http://fr.wikipedia.org/wiki/Palmier_%C3%A0_huile
12
Buckland H. (2005).

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Figure 2 : Productions d’huile de palme entre 1970 et 2004

Source : van Gelder J-W. (2004)

C’est actuellement la deuxième production mondiale d’huile après le soja, avec en 2003 une
production (27.812.445 t)13 quasiment équivalente à celle du soja.

Figure 3 : Productions d’huile de palme et de soja

Source : Buckland H. (2005)

13
FAOSTAT : http://faostat.fao.org/faostat/default.jsp?language=EN&version=ext&hasbulk=0

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Toutefois cette production requiert nettement moins de surface étant donné que son
rendement à l’hectare est de loin plus élevé.

Figure 4 : Rendement moyen des diverses productions oléagineuses dans le monde

Source : Données FAO 2003

Le marché mondial de l’huile de palme est détenu à plus de 47% par la Malaisie (13.180.000
t en 2003), premier producteur mondial et fournisseur actuel des 2/3 de l’huile de palme
consommée dans le monde, et à 36% par l’Indonésie (10.100.000 t en 2003).
A côté de ces deux géants qui exportent l’essentiel de leur production (plus de 70% pour
l’Indonésie et pratiquement 100% pour la Malaisie), l’Afrique, région d’origine du palmier,
ne représente plus que 6,5% de la production mondiale (1.871.825 t en 2003, principalement
au Nigeria, puis en Côte d’Ivoire, au Congo, au Ghana, au Cameroun) et n’arrive globalement
pas à couvrir les besoins alimentaires de ses populations (voir le paragraphe consommation)14.

Selon l’organisation Oil World, la production d’huile de palme devrait encore croître d’ici
2012 et supplanter toutes les autres productions d’huile.
La Malaisie voudrait en effet profiter de l’intérêt croissant porté aux biocarburants pour
produire sur son territoire notamment du biodiesel à partir d’huile de palme. Trois usines
devraient voir le jour d’ici l’année prochaine.15
L’Indonésie quant à elle ne cesse d’accroître sa production et tente de rattraper le niveau de la
Malaisie. La surface occupée par les palmeraies a sextuplé depuis 1985 et cette progression ne
semble pas près de ralentir.16

Les conséquences d’un tel développement de la production se situent au niveau d’une


déforestation importante notamment en Malaisie et en Indonésie.
L’image suivante montre le type d’aménagement réalisé au détriment de la forêt primaire pour
accueillir les grandes exploitations de palmiers à huile en Malaisie.

14
L’apparition d’usines de savonnerie et de cosmétique, ainsi que la demande croissante de la population ont
notamment créé un déficit entre la production locale et la demande.
15
Baillard D. (2005).
16
WWF Suisse : http://www.wwf.ch/fr/lewwf/notremission/forets/durable/huiledepalme

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Figure 5 : Déforestation et aménagement en terrasses pour la culture de palmiers en Malaisie

Source : http://www.umwelt-schweiz.ch/imperia/md/content/buwalcontent/umwelt/2004-1/f-14-17.pdf

Dans la plupart des cas, le territoire gagné sur la forêt pour les plantations est préparé en
brûlant la surface à cultiver, risquant par la même occasion de bouter le feu à des pans entiers
de forêt aux alentours. Les grands incendies de la fin des années 90 en Malaisie et en
Indonésie seraient dus à cette pratique.

Suite au boom de l’huile de palme, d’autres pays comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la


Colombie sont en train d’aménager de nouvelles plantations en grignotant de plus en plus les
forêts primaires.17 En Afrique, le même phénomène se déroule en Ouganda avec l’aide et les
subsides du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) et de la Banque
mondiale.18

D’après la FAO, le remplacement de la forêt primaire par des plantations industrielles a un


impact fort sur la biodiversité (voir notamment l’impact sur la survie des populations
d’orangs-outans en Indonésie 19 ), modéré sur les risques de désertification et fort sur les
risques liés au changement climatique.
La forêt primaire est non seulement nettement plus dense et plus riche que les plantations et
permet donc une meilleure séquestration du carbone 20 , mais les méthodes de culture
intensive sont également loin d’être "durables" (cf. utilisation d’engrais, de pesticides, etc.).

Par ailleurs, les cultivars utilisés dans les plantations sont issus de sélection et consistent
souvent en un clonage d’un plant spécifique. La diversité biologique est donc nulle et les
risques face aux maladies et attaques d’insectes multipliés.

Finalement, dans les pays d’Asie comme en Afrique, les plantations industrielles font une
concurrence acharnée aux petits paysans locaux pour ce qui est de la disposition des terres,
menaçant dès lors l’autosuffisance alimentaire de certaines régions.21

17
Source : WWF Suisse.
18
http://www.wrm.org.uy/bulletinfr/100/AF.html
19
Buckland H. (2005)
20
La forêt tropicale couvre environ 12% de la surface terrestre (1,75 milliards de km²) et stocke en moyenne 336
Gt de carbone par hectare (150 t / ha pour la biomasse aérienne et de 35 à 50 t / ha pour la biomasse
souterraine). Le palmier exploité stocke 250 g de carbone par m² et par an.
Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (http://www.cirad.fr )
21
http://www.unu.edu/unupress/unupbooks/80918e/80918E10.htm#Adverse%20environmental%20impacts%20an
d%20sustainability

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1.3.3. Consommation

Près de 90% de l’huile de palme produite est utilisée pour l’alimentation (margarine,
confiserie, plats préparés, etc.) et seulement 10% pour d’autres usages industriels
(notamment comme composants de produits à lessive et de cosmétiques). L’huile de palmiste
quant à elle est principalement utilisée pour des usages industriels dont le secteur des produits
à lessive et les cosmétiques.

Figure 6 : Chaîne globale de productions des huiles de palme et palmiste

Source : van Gelder J-W. (2004)

Alors que la Malaisie et l’Indonésie sont les plus grands producteurs mondiaux, ils ne
consommaient respectivement en 2003 que 250.363 t (11,3 kg par habitant et par an) et
2.917.743 t (13,8 kg par habitant et par an), tandis que l’Afrique en consommait 3.338.890 t
(4,3 kg par habitant des pays africains consommateurs d’huile de palme).22

Les principaux pays importateurs sont l’Union Européenne, la Chine et l’Inde.

Tableau 2 : Principaux pays importateurs d’huile de palme (en % du total des importations)

Source : Buckland H. (2005)

Voir aussi Okamoto S. (1999) pour les impacts en Indonésie et Wakker E. (2005) pour les impacts des
plantations industrielles en Asie du sud-est.
22
De Theux B. (2004).
En Afrique, les plus grands consommateurs sont, en ordre décroissant le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud,
l’Egypte, la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo, le Cameroun et la Tanzanie.

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L’UE a accrû de 90% ses importations d’huile de palme entre 1995 et 2002. En 2004, elle en
a importé plus de 3,8 millions de tonnes, essentiellement d’Asie du Sud-Est.
Ce sont principalement les Pays-Bas (39%), l’Allemagne (24%), le Royaume-Uni (13%) et
l’Espagne (11%) qui importent l’huile de palme indonésienne.
Les Pays-Bas réexportent une part importante de l’huile vers d’autres pays européens.
Les 2/3 de l’huile de palme indonésienne importée en UE correspondent à de l’huile brute et
1/3 à de l’huile raffinée.

Tableau 3 : Pays d’origine de l’huile de palme importée en UE (en milliers Mt)

Source : van Gelder J-W. (2004)

L’UE est également une grande consommatrice de l’huile de palmiste indonésienne, ainsi que
des tourteaux associés qui sont utilisés pour l’alimentation du bétail.

La consommation de la Chine et de l’Inde étant en pleine croissance, la production d’huile de


palme devrait encore doubler d’ici 2020, essentiellement en Indonésie et dans quelques états
de Malaisie (notamment l’île de Bornéo).

Il est évident que la promotion des biocarburants sera également un facteur déterminant
dans la croissance de la demande principalement des pays industrialisés.

L’attrait pour l’huile de palme, notamment pour les applications non alimentaires, porte
essentiellement sur deux aspects :
- l’huile de palme est très bon marché (prix inférieur même à l’huile de soja qui est pourtant
la plus consommée au monde). Néanmoins, la pression à la hausse de la demande d’huile
pour l’alimentation et comme biocarburant fait que le prix de l’huile en 2005 a fortement
augmenté ;

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Figure 7 : Evolution du prix de la tonne d’huile de palme

Source : Oil World in De Theux B. (2004)


Remarque : le prix du gasoil raffiné vaut +/- 200 US$/t

- le rendement des palmiers à huile est très important (environ 7,25 t d’huile à l’hectare et
par an ; 100 kg de fruits donnent +/- 22 kg d’huile de palme23) et neuf fois plus élevé que
celui de l’huile de soja à l’hectare24. Ce type de plantations est donc particulièrement
rentable et nécessite moins de surface de culture que les autres sources oléagineuses
végétales.

23
http://fr.wikipedia.org/wiki/Huile_de_palme
24
De Theux B. (2004).

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Chapitre 2 : Types de cultures des palmiers à huile

2.1. Caractéristiques des cultures de palmiers à huile

La durée de vie du palmier peut atteindre 200 ans mais dans les cultures, il est remplacé après
25 ans (injection d’herbicide ou abattage au bulldozer).25

Les cultures industrielles comptent environ 143 pieds à l’hectare plantés en triangle
équilatéral de 9 m de côté. Pendant les trois premières années, aucune récolte n’a lieu et l’on
pratique généralement une culture combinée de maïs ou d’igname.26 Les palmiers atteignent
leur maturité de production vers 6 ans.

Le palmier est originaire des zones tropicales humides et est donc grand consommateur d’eau.
Sa culture sur certains sols plus secs ou dans des régions à saison sèche trop prolongée
nécessite un système d’irrigation pour conserver le niveau de productivité.

Le développement racinaire des palmiers est faible. Les chutes d’arbres ne sont pas rares et
les plantations sont vulnérables aux tempêtes.

2.2. Démarrage de la culture

Les graines subissent un trempage à chaud pour favoriser et accélérer la germination (qui dure
parfois jusqu’à 6 mois en milieu naturel et est ramenée à une semaine par cette méthode).

Les cultivars sont élevés quelques temps en laboratoire avant d’être plantés dans la culture.

Les trois premières années, les palmiers n’ont pas encore atteint leur taille critique et il est
possible d’exploiter les espaces libres du sol de la plantation pour d’autres cultures.

A la quatrième année, la récolte peut commencer mais plus aucune autre culture n’est réalisée
étant donné que les arbres ont développé une couronne de feuillage suffisante pour empêcher
le passage de la lumière vers le sol et sa captation par d’autres plantes.

Les régimes sont cueillis tous les 10-15 jours et la production est continue tout au long de
l’année.27

A ce stade de la culture, les émissions de gaz à effet de serre se limitent essentiellement à la


pollution causée par l’utilisation d’engrais, de pesticides et insecticides28 et à la combustion
de carburants fossiles pour les engins.

Le palmier à huile consomme énormément d’éléments nutritifs du sol. Une récolte de 15 t de


fruits nécessitera 90 kg d’azote, 135 kg de potassium, 20 kg de phosphore, et 40 kg de CaCO3

25
http://www.uga.edu/fruit/oilpalm.htm#ORIGIN
26
http://www.uga.edu/fruit/oilpalm.htm#ORIGIN
27
http://www.uga.edu/fruit/oilpalm.htm#ORIGIN
28
http://www.unu.edu/unupress/unupbooks/80918e/80918E10.htm#Adverse%20environmental%20impacts%20an
d%20sustainability Voir également liste des maladies et insectes parasites du palmier à huile.

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par an. Pour la formation des feuilles, le palmier requiert 70 kg d’azote et de K2O et de 12,5
kg de P2O5 par an. Sa consommation de potassium et d’azote est aussi importante pour le
développement du tronc et des racines.29

2.3. Bonnes pratiques de culture

Face à la déforestation massive de ces dernières années et à l’apparition de grande


compagnies d’exploitation de palmeraies qui pratiquent une culture très peu « durable », s’est
créé en 2004 une association sans but lucratif, la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm
Oil).

Cette table ronde représente une initiative mondiale rassemblant divers acteurs de la
production d’huile de palme (planteurs, transformateurs, négociants, producteurs de biens de
consommation, intermédiaires commerciaux, banques et investisseurs, ONG de préservation
de la nature et de l’environnement ou actives dans le domaine social et du développement)
dans le but de promouvoir les pratiques de production durable.

Les activités de l’association comprennent :


- la conception et le développement de définitions et de critères de production et
d’utilisation durables de l’huile de palme ;
- le lancement de projets concrets visant à favoriser la mise en œuvre de pratiques durables ;
- la recherche de moyens pour résoudre des problèmes pratique d’adoption et de
vérification des bonnes pratiques de création et de gestion des plantations,
d’approvisionnement, de commerce et de logistique ;
- la collecte de ressources financières d’origine publique et privée de façon à financer des
projets menés sous les auspices de la RSPO ;
- la promotion du travail de la RSPO à tous les acteurs concernés ainsi qu’à un public plus
large.

Une liste des membres de l’association est disponible sur le site http://www.sustainable-
palmoil.org/ par catégorie (planteurs, transformateurs, producteurs de biens de consommation,
détaillants, banques et investisseurs, ONG environnementales, ONG sociales / de
développement).

Un ensemble de rapports sur diverses problématiques liées la production d’huile de palme et


des conflits engendrés sont disponibles à la page suivante : http://www.sustainable-
palmoil.org/resources.htm .

29
Ministère de la recherche scientifique du Sénégal : http://www.recherche.gouv.sn

CEESE-ULB Décembre 2005 13


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Chapitre 3 : Production de l’huile de palme

30
3.1. Extraction de l’huile de palme

Le graphique repris en annexe synthétise les principales étapes de la production et de


l’extraction de l’huile de palme.

Les moulins à huile (usines d’extraction) sont toujours situés à proximité des plantations car
les fruits, une fois cueillis, ne se conservent qu’environ 24 h avant de commencer à s’oxyder
et à accumuler les acides gras libres.
Les déchets secs (rafles, fibres, coques, etc., soit environ 50% du poids des régimes)31 sont
généralement utilisés comme combustible pour la production de vapeur et l’extraction à
chaud.
Les déchets de pressage ("tourteaux") sont récupérés comme aliments pour le bétail,
localement ou exportés notamment vers l’Europe, ou comme amendements pour le sol (risque
de pollution organique).
Les eaux chargées sont envoyées en marres de décantation / lagunage (émanations de
méthane) avant d’être rejetées à la rivière (risque de pollution organique).

L’extraction de l’huile de palme suit 5 grandes étapes (égrappage, stérilisation, malaxage et


chauffage, pressage et clarification) détaillées ci-après en suivant la méthode industrielle. Une
méthode artisanale existe également avec un pressage à froid mais correspond plutôt aux
petites productions locales non exportées.
L’obtention de l’huile de palmiste se fait à partir des noyaux et peut être réalisée ailleurs
qu’au moulin à huile de palme (voir schéma de production en annexe).

3.1.1. Egrappage

Les fruits sont séparés des rafles qui pourront être valorisées comme combustible.

3.1.2. Stérilisation des fruits

Le but de cette opération consiste à tuer les micro-organismes et à désactiver les enzymes
responsables de la dégradation de l’huile en acides gras libres.
Le procédé industriel consiste à stériliser les fruits à la vapeur sous pression à 2,5-3 kg/cm². Il
faut compter environ 600 kg de vapeur et 15-20 kWh par tonne de fruits traités. Avec les
améliorations techniques, on devrait atteindre 500 kg de vapeur et 15 kWh par tonne de
fruits.32
Suivant une méthode plus "artisanale", les fruits peuvent également être stérilisés dans des
barils de 200 litres d’eau bouillante pendant 15 à 20 minutes.33

30
http://www.uga.edu/fruit/oilpalm.htm#ORIGIN
31
http://www.enerdev.org
32
http://www.enerdev.org
33
De Theux B. (2004).

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3.1.3. Malaxage, chauffage et macération du fruit

Les fruits broyés sont malaxés pendant 20 à 40 minutes dans des cuves portées à 90-92°C.

3.1.4. Pressage hydraulique

Les fruits macérés et chauffés sont pressés afin d’extraire l’huile de palme brute (huile, eau,
matières colloïdales, impuretés solides). Le résidu de pressage est constitué de tourteaux qui
seront valorisés comme aliment pour le bétail ou comme amendement pour le sol.

3.1.5. Clarification de l’huile de palme

La clarification consiste à faire bouillir l’huile, à la chauffer ensuite à 105°C (sous pression
réduite ou sous air chaud) pendant un petit temps pour faire évaporer les 0,5% d’eau encore
présents et à filtrer l’huile pour ôter les impuretés restantes. L’huile obtenue après
clarification est l’huile de palme brute qui sera envoyée par la suite en raffinerie pour ôter les
pigments, les acides gras libres et les phospholipides et pour désodoriser le produit final.

3.2. Finition / raffinage de l’huile de palme

Après son transport vers la raffinerie, l’huile de palme brute subira divers traitements
chimiques, opérations de blanchiment et phases de traitements à la vapeur afin d’obtenir une
huile raffinée destinée notamment au secteur de l’alimentation.
Les étapes de traitement sont successivement :
- la neutralisation (pour ôter les acides gras libres qui s’oxydent facilement avec l’oxygène
de l’air et rancissent l’huile) ;
- le lavage et séchage de l’huile (l’humidité est également un facteur d’oxydation de
l’huile) ;
- le blanchiment au moyen d’une terre absorbante spéciale ;
- la désodorisation par injection de vapeur dans l’huile chauffée et tirage sous vide de la
vapeur chargée des agents odorants et gustatifs ;
- généralement, la fragmentation de l’huile raffinée (l’huile est refroidie sous certaines
conditions et les triglycérides à haut point de fusion dits « stearines », liquides à
température ambiante, sont séparés des triglycérides à bas point de fusion dits « oléines »,
solides à température ambiante,).

Pour l’utilisation d’huile de palme comme combustible, cette étape n’est pas indispensable et
peut être simplifiée.

CEESE-ULB Décembre 2005 15


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3.3. Transport et stockage de l’huile de palme34

Au cours des opérations de transvasement, stockage et transport, l’huile est susceptible de


subir trois types de détérioration : l’oxydation (oxygène de l’air + chaleur), l’hydrolyse
(présence d’eau, humidité de l’air) et la contamination.

Pour éviter cela, il faut limiter la quantité d’air et d’eau en contact avec le produit d’une part
et assurer un nettoyage correct ou un transport des huiles dans des réservoirs séparés d’autre
part.

L’huile est stockée dans des fûts cylindriques (souvent en acier inoxydable). Par bateau, train
ou camion, elle peut être transportée dans des citernes ou des conteneurs de liquide en vrac.
Tous les moyens de stockage de l’huile sont généralement pourvus d’un système de chauffage
(à eau chaude de +/- 80°C ; à vapeur sous pression de maximum 150 kPa à 127°C) pour
permettre la liquéfaction du produit et son transbordement/transvasement. Dans le cas
contraire, un échangeur de chaleur externe est utilisé (ex : bandes chauffantes électriques). En
ce qui concerne l’huile de palme, le chargement/déchargement s’effectue entre 40 et 45 °C.
Les réservoirs d’entreposage, les citernes et les conteneurs sont de préférence calorifugés pour
empêcher une cristallisation et une solidification excessive pendant les transports ou
stockages de courte durée, et équipés de sondes pour éviter la surchauffe de l’huile. Pour
l’huile de palme, la température de stockage et d’expédition en gros se situe entre 27 et 32°C.
Le stockage et le transport de longue durée s’effectuent généralement à température ambiante.

Par ailleurs, les produits de haute qualité ou destinés à un stockage de longue durée sont de
préférence placés sous atmosphère inerte (ex : CO2).

Le transport par bateau peut s’effectuer par :


- vraquiers (capacité de 15.000 à 40.000 t en citernes généralement interconnectées) ;
- navires de transport par lots (capacité de 15.000 à 40.000 t en citernes séparées) ;
- caboteurs (capacité de 750 à 3.500 t pour le transport en mer sur courtes distances et
transbordement) ;
- navires porte-conteneurs.

Le transport terrestre est réalisé au moyen de camions et wagons citernes et de conteneurs de


liquide en vrac.

Etant donné que ces précautions concernant le transport et le stockage ont pour but de
minimiser la détérioration de la qualité de l’huile par oxydation, hydrolyse ou contamination,
il est fort probable que l’huile utilisée comme combustible suive le même parcours et
nécessite les mêmes opérations que l’huile comestible.

34
FAO, Annexe IV de l’avant-projet de code d’usages révisé pour l’entreposage et le transport des huiles et
graisses comestibles en vrac.

CEESE-ULB Décembre 2005 16


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Chapitre 4 : Utilisation de l’huile de palme comme combustible

Dans cette partie du travail, les diverses adaptations nécessaires pour utiliser l’huile de palme
raffinée comme combustible sont détaillées afin d’identifier celles qui pourraient avoir une
influence sur les émissions de gaz à effet de serre lié à l’étape de combustion de l’huile.

4.1. Adaptation à la viscosité de l’huile

Comme nous l’avons vu dans la description des propriétés au chapitre 1 pages 3 à 5, l’huile de
palme raffinée a une viscosité très importante de sorte qu’à température ambiante elle est
semi-solide (point de fusion entre 35°C et 42°C).35

En conséquence, son utilisation comme carburant pour un moteur nécessite un préchauffage


préalable à l’injection aux alentours de 80-90°C. La température de préchauffage ne peut être
plus élevée sous peine de provoquer une dégradation de l’huile par oxydation et
polymérisation (voir détails des propriétés de l’huile de palme).
Ce préchauffage peut se faire de manière externe au moteur ou interne grâce à un échangeur
de chaleur. Il concerne soit tout le réservoir de stockage de l’huile, soit une petite quantité
d’huile qui sera préchauffée le temps que le moteur soit chaud et que la récupération de
chaleur sur le moteur puisse liquéfier l’huile du réservoir en entier.

D’autres solutions existent également pour combattre cet inconvénient de la viscosité de


l’huile : soit on ajoute du diesel/mazout, soit l’huile brute est transformée en biodiesel au
moyen d’une étape de transestérification (qui nécessite une certaine consommation
d’énergie et émet donc une certaine quantité de gaz à effet de serre). Le schéma ci-dessous
reprend l’étape de transestérification du colza.

Figure 8 : Transformation de l’huile de colza en biodiesel

Source : UFOP in De Theux B. (2004)

35
De Theux B. (2004).

CEESE-ULB Décembre 2005 17


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4.2. Adaptation au point éclair

Le point éclair de l’huile étant nettement plus élevé que celui du diesel/mazout, on recourt
généralement à un retard de l’avance à l’injection sur un moteur à injection indirecte, ce qui
réduit légèrement le rendement. Pour éviter une densité des fumées trop forte, le moteur
doit tourner à bas régime mais à pleine charge.

D’autres méthodes consistent à utiliser un piston ferrotherm dans un moteur à injection directe
ou de réinjecter les gaz brûlés dans l’air frais d’aspiration. 36

4.3. Adaptation au risque de polymérisation

La polymérisation de l’huile engendre des dépôts au niveau de l’injecteur du moteur, ce qui


réduit la qualité de la combustion.

Afin de minimiser ce risque, on préfère sur le plan technologique opter pour un injecteur à jet
unique de 0,2 à 0,3 mm². En outre, l’injecteur est généralement rincé au diesel au
démarrage et à l’arrêt du moteur.37

4.4. Adaptation au risque de réactions chimiques

Le démarrage à froid d’un moteur avec de l’huile de palme implique le mélange d’une
certaine quantité d’huile de palme avec l’huile basique de lubrification, dégradant ainsi les
propriétés de l’huile lubrifiante (viscosité, niveau d’acidité). Après plusieurs démarrages et
heures de fonctionnement, l’huile de lubrification doit être remplacée.
Une solution alternative consiste à démarrer le moteur au diesel pour éviter un passage trop
important d’huile de palme dans le carter.38

36
De Theux B. (2004).
37
De Theux B. (2004).
38
De Theux B. (2004).

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Convention IBGE E04-070 Détermination du coefficient d’émission de GES de l’huile de palme

Chapitre 5 : Détermination des coefficients d’émission de gaz à


effet de serre liés à l’utilisation de l’huile de palme comme
combustible

5.1. Introduction et aspects méthodologiques

Cette partie est consacrée à la définition d’un coefficient d’émissions de gaz à effet de serre
relatif à la production et au transport d’huile de palme brute (voir schéma en annexe).
L’objectif n’est cependant pas de déterminer ce coefficient avec précision mais bien
d’identifier les différentes étapes susceptibles d’être source de gaz à effet de serre et de
proposer une méthode de calcul pour chacune de ces étapes.
5 types d’émission seront envisagés pour le calcul de ce coefficient d’émissions :
- les émissions dues au changement d’affectation des terres (s’il y a lieu) et particulièrement
les émissions associées à la diminution du stock de carbone des forêts tropicales soumises
à la pression des cultivateurs de palmiers à huile en Asie du Sud Est ;
- les émissions dues à la culture des palmiers à huile et notamment à l’utilisation d’engrais
azotés ;
- les émissions liées au processus d’extraction et de clarification de l’huile de palme ;
- les émissions dues au traitement des effluents des unités de production ;
- les émissions dues au transport international par voie maritime.
Le coefficient d’émission global sera donc fonction de 5 coefficients, chacun spécifique à une
étape particulière. Ces coefficients seront exprimés en tCO2eq par unité de contenu énergétique
de l’huile de palme (PCI).

E=E +E +E +E +E
B C P E T
E = coefficient d' émission gloabal de l' huile palme (tCO 2 / MJ )
E B = coefficient d' émission de l' huile palme dû à la déforestation (tCO 2 / MJ )
EC = coefficient d' émission de l' huile palme dû à la culture (tCO 2 / MJ )
E P = coefficient d' émission de l' huile palme dû au process (tCO 2 / MJ )
E E = coefficient d' émission de l' huile palme dû au traitement des effluents (tCO 2 / MJ )
ET = coefficient d' émission de l' huile palme dû au transport (tCO 2 / MJ )

Le coefficient global ne tient pas compte de plusieurs étapes dont il nous est impossible de
déterminer le coefficient d’émission par manque d’informations ou qui apparaissent comme
moins significatives (notamment : les émissions dues à la récolte mécanique, au transport des
fruit du palmier, les émissions dues au transport national de l’huile de palme, etc.).

La méthodologie de calcul proposée est le plus souvent basée sur les recommandations de
l’IPCC (1996, 2000 et 2004). Chaque étape est illustrée sur base de données plus spécifiques à
la production d’huile de palme en Malaisie. Les valeurs fournies ci-dessous, si elles

CEESE-ULB Décembre 2005 19


Convention IBGE E04-070 Détermination du coefficient d’émission de GES de l’huile de palme

permettent de définir un ordre de grandeur des émissions, doivent donc être considérées avec
prudence car elles sont basées sur des données souvent génériques et spécifiques à un pays.

5.2. Emissions indirectes

5.2.1. Changement d’affectation des terres

- Introduction

Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’huile de palme provient principalement


d’Indonésie et de Malaisie. Dans ces deux pays, une grande partie du territoire est occupée par
une forêt tropicale native ou semi-naturelle (resp. 45 et 58%39). La pression sur ces forêts s’est
fortement intensifiée lors de ces 15 dernières années.

Tableau 4 : Surface occupée par les forêts primaires et semi-naturelles en Indonésie et Malaisie
(en milliers d’ha)

1990 2000 2005


Malaisie 20.420 19.932 19.317
(-2,4%) (-3,1%)
Indonésie 114.358 94.850 85.096
(-17,1%) (-10,3%)

Source : FAO (2005)

Cette déforestation est due d’une part à la recherche de bois d’œuvre (la Malaisie est un des
principaux exportateur de bois tropicaux) mais également à la conversion à grande échelle de
terres forestières en plantations.
Déjà en 1995, Ismail (1995) attirait l’attention sur le fait que la conversion des forêts malaises
en terres agricoles affectait la biodiversité forestière, la qualité des eaux, l’érosion des sols
ainsi que les puits carbone. Il estimait également que la conversion de forêt vierge en
plantation (caoutchouc et huile de palme) a réduit significativement les puits de carbone
permanents car le contenu en carbone par ha de ces plantations est faible en comparaison des
forêts naturelles.
Koh et Hoi. (2003) ne prévoient d’ailleurs pas un ralentissement de ces pratiques puisque,
selon leurs projections, la surface forestière malaise devrait diminuer de 6% entre 1997 et
201040 alors que les plantations de palmiers à huile devraient augmenter de 26% pendant le
même laps de temps (+ 979 milliers d’ha). Cette progression devrait se faire, d’une part, par la
conversion de terres auparavant consacrées à la production de caoutchouc (hévéa) et, d’autre
part, au détriment de la forêt tropicale.
Ci-dessous, nous proposons une estimation du carbone relâché dans l’atmosphère suite à la
conversion d’une forêt tropicale en plantation de palmier à huile en Asie du Sud Est. Au-delà
de la diminution des stocks de carbone, il ne faut pas oublier que la déforestation dans ces
régions menace directement de nombreuses espèces animales (orangs-outans, tigres,
éléphants, rhinocéros, …).

39
FAO, Global Forest Resources Assessment 2005
40
En fait, il semble que ses prévisions aient été largement optimistes puisque nous avons déjà atteint le niveau
de déforestation prévu pour 2010.

CEESE-ULB Décembre 2005 20


Convention IBGE E04-070 Détermination du coefficient d’émission de GES de l’huile de palme

Cependant, bien que les principaux exportateurs d’huile de palme sont des pays d’Asie du Sud
Est, Cunha da Costa (2004) a mis en lumière le potentiel pour la production d’huile de palme
au Brésil. L’auteur propose une restauration des sols dégradés suite à la déforestation des
régions amazoniennes en y cultivant des plantes énergétiques. Plusieurs types d’huile végétale
ont ainsi été étudiés au Brésil : soja, arachide, tournesol, huile de ricin, avocat, coco, palme et
palme hybride. Parmi celles-ci, l’huile de palme hybride présente la meilleure productivité (5
à 8 tonnes d’huile par ha, l’huile de palme la suit de près : 3,5 à 5,0).
70 millions d’ha seraient potentiellement utilisables pour cette culture. Les palmiers hybrides
pourraient régénérer les sols et contrôler l’érosion. En outre, cette production pourrait
présenter des avantages socio-économiques importants : production en coopérative,
combinaison avec d’autres cultures à courte rotation (bananes, manioc, maïs, etc.). Des
productions de l’ordre de 77 à 124 millions de tonnes par an pourraient être atteintes en
utilisant 13 à 20% des terres déforestées de la région de Carajás.
Dans ce cas, on ne parlerait plus d’émissions de carbone dans l’atmosphère mais bien de
séquestration du carbone à la fois dans les arbres et dans le sol dont la structure regagnerait en
capacité de stockage. Néanmoins, de telles plantations ne sont encore qu’à l’état d’étude et il
faudra attendre encore quelques années avant de voir arriver une telle production sur le
marché mondial.

- Coefficient d’émissions dû au changement d’affectation des terres en Asie du Sud


Est

Hypothèses

La conversion de forêt tropicale en plantation de palmiers à huile conduit à des modifications


dans le stock de carbone de la biomasse vivante (les arbres) et du sol. Si la production d’huile
de palme amène la conversion d’une partie de forêt native en plantation, il convient de tenir
compte de ce changement d’utilisation des terres dans le coefficient d’émission de l’huile.

Cette partie a pour objectif de fournir une estimation de la variation du stock de carbone
lorsque des terres occupées par une forêt native dans des pays tropicaux humides (comme la
Malaisie ou l’Indonésie) sont utilisées pour produire de l’huile de palme. Dans ce calcul, nous
faisons l’hypothèse que la biomasse vivante est entièrement brûlée avant la plantation des
palmiers41 et donc que l’ensemble du carbone de cette biomasse est directement émis dans
l’atmosphère.

La méthode utilisée est celle décrite dans le document « Good Practice Guidance for Land
Use, Land-Use Change and Forestry » du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le
Climat (IPCC, 2004) et a pour but d’estimer la variation de stock de carbone suite à la
transformation d’une forêt en culture42.

41
En réalité, une partie de cette biomasse est généralement utilisée comme bois d’œuvre ; on devrait donc tenir
compte idéalement d’un délai avant l’émission du carbone contenu dans cette partie de la biomasse.
42
Les plantations de palmiers à huile sont à considérer comme une culture et non une forêt même si la
distinction entre les deux classifications est relativement floue.

CEESE-ULB Décembre 2005 21


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Le changement du stock de carbone lors de la conversion d’une forêt en culture est la somme
des changements de stock de carbone dans la biomasse vivante43 (les arbres) et dans le sol
(carbone sous forme de composés minéraux contenus dans le sol).

∆C = ∆C B + ∆C S
∆C = Changement total dans le stock de carbone (tC/an)
∆C B = Changement total dans le stock de carbone de la biomasse vivante (tC/an)
∆C S = Changement total dans le stock de carbone du sol (tC/an)

Le changement de stock dans la biomasse vivante pour un ha correspond à la différence entre


le stock de carbone avant et après déforestation auquel on doit ajouter le carbone contenu dans
la biomasse vivante de la nouvelle culture.

(
∆C B = Caprès − Cavant + Cculture • A )
Cavant = Stock de carbone de la biomasse vivante de la forêt primaire (tC/ha, an)
Caprès = Stock de carbone de la biomasse vivante après déforestation (tC/ha, an)

Cculture = Stock de carbone de la biomasse vivante de nouvelle culture (tC/ha, an)

A = surface concernée (ha)

Dans le cas d’une forêt entièrement brûlée, la valeur du paramètre Caprès est nulle. Le GIEC
recommande une densité par défaut de la forêt tropical de 348 tonnes de matière sèche (tms)
par ha, mais les valeurs possibles sont comprises entre 280 et 520 tms/ha. Egalement par
défaut, le contenu en carbone de cette biomasse sèche est estimé à 50 %. Le stock de carbone
de la forêt tropicale humide en Asie est donc estimé en moyenne à 174 tC/ha (avec des
valeurs pouvant varier de 140 à 260).

Néanmoins différentes études tendent à montrer que le contenu en carbone de la biomasse


vivante d’une forêt non influencée par l’homme en Indonésie pourrait se situer plutôt entre
254 et 390 tC/ha (Lasco, 2002) et recommande une valeur de 254.

Le paramètre Cculture est plus difficile à estimer. Le GIEC propose une valeur moyenne par
défaut de 10 tC/ha (+/- 75%) mais celle-ci correspond à une culture annuelle. Lasco (2002)
propose des valeurs comprises entre 31 et 101 tC/ha pour une plantation de palmier à huile en
Indonésie (valeur recommandé = 62,4 tC/ha). Une autre manière de procéder consiste à
estimer le taux d’accumulation annuel du carbone dans les plantations de palmiers (5 tC/ha,
an selon Lasco) et de calculer le stock moyen sur l’ensemble de la période de plantation (ici
20 ans). Dans ce cas, le stock moyen est de 52,5 tC/ha.

Les résultats du calcul de ∆CB sont donnés dans le tableau ci-après.

43
La méthodologie du GIEC ne permet pas d’estimer les changements dans les stocks de carbone de la
biomasse morte, en outre, elle ne considère que la biomasse au-dessus du sol en raison du manque de données
fiables sur les stocks de carbone sous terre (racines) des cultures pérennes.

CEESE-ULB Décembre 2005 22


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Tableau 5 : Calcul de ∆CB pour différentes valeurs des paramètres Cavant et Cculture
Cavant (tC/ha) Cculture (tC/ha) ∆CB (tC/ha)*
Min Max Rec. Min Max Rec. Min Max Rec.
IPCC 140 260 174 - - - -229,0 -38,6 -111,6
Lasco 254 390 254 31 101,4 62,4 -359,0 -152,6 -191,6
Lasco** 254 390 254 - - 52,5 -337,5 -201,5 -201,5
Rec. = valeur recommandée
*Les valeurs de ∆CB dans la catégorie IPCC sont calculées avec les valeurs de Cculture données
par Lasco (2002).
**Méthode du taux d’accumulation

Le calcul du carbone contenu dans le sol est soumis à une plus grande incertitude car il existe
peu de données sur l’effet exact d’un changement d’utilisation du sol, dans les forêts
tropicales. Le GIEC fournit heureusement un outil de calcul des modifications de stocks de
carbone dans les sols suite à un changement d’utilisation des terres.

Le stock en carbone du sol pour une forêt tropicale située en Indonésie ou Malaisie (climat
tropical humide) est compris, selon le type de sol entre 44,0 et 66,0 tC/ha. Les données
concernant la teneur en carbone d’un sol de plantation de palmiers à huile sont plus rares. Les
coefficients par défaut du GIEC ne concernent que les terres cultivées à long terme. Selon le
type de sol, la perte de carbone dans un sol suite au changement d’utilisation du sol serait
comprise entre 0,7 et 29,0 tC/ha.

Cependant, selon la FAO (2001), dans le cas de plantations de palmiers à huile ou arbres à
caoutchouc sur des terres déforestées, on peut considérer que le contenu en matière organique
du sol, détruit lors de la déforestation, est totalement récupéré après quelques années. Dans ce
cas, le calcul de la variation du stock carbone dans les sols n’aura pas lieu d’être.

Tout changement d’affectation des terres est susceptible d’entraîner des émissions de N2O.
Cependant, l’hypothèse empruntée à la FAO nous permet de ne pas tenir compte de ces
émissions. Néanmoins, cette hypothèse mériterait d’être vérifiée par une analyse plus
approfondie.

Coefficient d’émissions de GES dû au changement d’utilisation des terres

Ci-dessus, nous avons fait l’hypothèse que l’ensemble des terres utilisées pour produire
l’huile de palme provenait d’une conversion de forêts en plantation de palmiers à huile.
Cela se justifie par le fait que l’accroissement des plantations de caoutchouc semble se faire
principalement au détriment de la forêt tropicale.
Cependant, nous avons vu plus haut qu’une partie pourrait également venir de reconversion
de plantations d’arbres à caoutchouc. On introduira donc un taux de déforestation αB, compris
entre 0 et 1, représentant la part des terres déforestées pour produire l’huile de palme
concernée. Koh et Hoi. (2003) estiment que, entre 1997 et 2010, les plantations de palmier à
huile devraient augmenter de 979 milliers d’ha alors que 395 milliers d’ha de plantations
d’arbres à caoutchouc seront abandonnées. Si l’ensemble de ces 395.000 ha est consacré à la
production d’huile de palme44, le reste provenant d’une déforestation, la valeur du taux de
déforestation serait de 60%.

44
Comme semblent le suggérer Koh et Hoi.

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Par ailleurs, nous ferons l’hypothèse que les émissions liées à la déforestation sont à imputer à
l’ensemble de production d’un cycle de rotation de palmier. La durée d’imputation dépendra
donc de la durée de vie de la plantation t. Celle-ci est estimée à 20 ans (cf. durée de vie d’un
palmier de plantation = 25 ans mais il n’arrive à pleine maturité qu’après 5 ou 6 ans).
Le coefficient d’émissions dû à la déforestation EB exprimé par unité énergétique se calcule
donc selon la formule suivante. EB est ainsi fonction du taux de déforestation, de la quantité
de carbone perdue suite à cette déforestation, de la productivité des plantations et du pouvoir
calorifique de l’huile produite.

∆C
E =α ⋅ B ⋅ 44 ⋅ 1 ⋅ 1
B t 12 P PCI
E B = coefficient d' émission de l' huile palme dû à la déforestation (tCO 2 / MJ )
∆C B = modification de stock de carbone dans la biomasse vivante (tC/ha)
α = taux de déforestation
t = durée d' imputation
P = production par ha de plantation (kg huile de palme / ha, an)
PCI = pouvoir calorifique inférieur de l' huile de palme (MJ/kg huile de palme)

Le tableau ci-dessous reprend les résultats en fonction de différentes valeurs de ces


paramètres.

Tableau 6 : Calcul du coefficient d’émissions dû à la déforestation

αB ∆CB t P* PCI* EB

- tC/ha Années kg/ha, an MJ/kg gCO2/MJ


60% 111,6 20 7.250 35,6 47,6
60% 191,6 20 7.250 35,6 81,7
60% 201,5 20 7.250 35,6 85,9
100% 359,0 20 7.250 35,6 255,0
0% 38,6 20 7.250 35,6 0,0
* Source : De Theux (2004)

5.2.2. Culture des palmiers à huile

- Introduction

La culture des palmiers à huile s’accompagne généralement de l’application de différents


types d’engrais afin de combler les déficit en potassium, phosphates et azote notamment.
L’utilisation de ces engrais azotés peut être source d’émissions d’hémioxyde d’azote (N2O).
Celui-ci est émis naturellement des sols lors du processus de nitrification et dénitrification,
cependant, les apports supplémentaires d’engrais azotés amplifient ce phénomène.
La FAO (2004) répertorie la quantité d’engrais utilisé en Malaisie pour différents types de
cultures dont la culture de palmier à huile : la moyenne nationale est de 0,076 tN/ha mais
varie (selon les régions) entre 0,054 et 0,089.

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En réalité, les émissions de N2O dues à des activités anthropiques ont lieu par deux voies
principales (IPCC, 2000) :
- la voie directe : le N2O provient directement du sol sur lequel les engrais azotés ont été
appliqués ;
- la voie indirecte : le N2O provient de la transformation du NH3 et des NOx volatilisés lors
de l’application des engrais synthétiques sur le sol mais également de l’azote qui quitte le
sol et se retrouve dans les eaux par lessivage et écoulement.
Les émissions de N2O suite à l’application d’engrais (EC) sont donc décomposées en deux
termes : les émissions directes (ECdirectes) et les émissions indirectes (ECindirectes).

Suivant la méthodologie de l’IPCC (2000), ces émissions peuvent s’écrire comme suit.

E =E +E
C C directes C indirectes
E = émissions de N2O dues à l' utilisation d' engrais dans les plantations (tCO 2 eq / MJ )
C
E = émissions de N2O directes dues à l' utilisation d' engrais dans les plantations (tCO 2 eq / MJ)
C directes
E = émissions de N2O indirectes dues à l' utilisation d' engrais dans les plantations (tCO 2 eq / MJ)
C indirectes

Les émissions directes sont fonction de la quantité d’engrais utilisée à laquelle on soustrait la
part d’engrais qui se volatilise directement sous forme de NH3 ou NOx et d’un coefficient qui
tient compte de l’azote relâché suite aux pratiques agricoles classiques (EF2). Il s’agit
cependant d’un coefficient générique applicable à tout type de culture et qui n’est donc pas
spécifique aux plantations de palmiers à huile. Or, la valeur de ce coefficient affecte
significativement le calcul des émissions de N2O. La vérification de la validité de la valeur
par défaut fournie par l’IPCC pour les plantations de palmiers à huile nous paraît donc
indispensable avant de fixer une valeur pour le coefficient EC45.

E
C directes
[
= Q ⋅ 1 − θ  ⋅ EF + EF ⋅
ES  G 1
44
2 28
]
⋅ GWP
1 1
⋅ ⋅
N 2O P PCI
Q = Quantité d' engrais utilisée annuellement par ha (kg N/ha, an)
ES
θG = fraction de la quantité d' engrais qui se volatilise directement
EF = coefficient d' émission pour les émissions due à l' apport azoté (kg N2O - N/kg N)
1
EF = coefficient d' émission pour les émissions due à la culture du sol (kg N2O - N/ha, an)
2
44
= coefficient de conversion N2O - N en N2O
28
GWP = potentiel de réchauffement climatique du N2O
N 2O

45
Cette vérification n’a cependant pas pu être réalisée dans le cadre de cette étude et nous nous contentons
donc d’adopter le coefficient par défaut de l’IPCC à titre d’exemple.

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Le tableau suivant reprend les données et hypothèses qui permettent de calculer les émissions
de N2O directes dues à la culture des palmiers à huile. Idéalement, les coefficients EF1, EF2 et
θG devraient être spécifiques à la région étudiée. En l’absence de ceux-ci, nous utilisons les
valeurs par défaut fournies par l’IPCC (1996 et 2000).

Tableau 7 : Calcul des émissions directes de N2O dues à la culture de palmiers à huile

QES θG EF1 EF2 GWPN2O P PCI EC directes


kgN/ha, kg/ha,
- kg N2O-N/kg N kg N2O-N/kg N - MJ/kg gCO2eq/MJ
an an
54 0,1 0,0125 16 310 7.250 35,6 31,3
76 0,1 0,0125 16 310 7.250 35,6 31,8
89 0,1 0,0125 16 310 7.250 35,6 32,1

Les émissions indirectes de N2O proviennent d’une part de la volatilisation du NH3 et d’oxyde
d’azote (ECindirectesG) et, d’autre part, de l’azote lessivé (ECindirectesL).

E =E +E
C indirectes C indirectes G C indirectes L

E
C indirectes G
[
= Q ⋅ θ ⋅ EF ⋅
ES G
]44
3 28
⋅ GWP
1 1
⋅ ⋅
N 2O P PCI

= [Q ⋅ θ ⋅ EF ]⋅
44 1 1
E ⋅ GWP ⋅ ⋅
C indirectes G ES L 4 28 N 2O P PCI
Q = Quantité d' engrais utilisée annuellement par ha (kg N/ha, an)
ES
θL = fraction de la quantité d' engrais perdu par écoulement ou lessivage
EF = coefficient d' émission pour les émissions dues à la transformation du NH3 et des NOX (kg N2O - N/ kgNH3 + NOX)
3
EF = coefficient d' émission pour les émissions dues à l' azote perdu par écoulement ou lessivage (kg N2O - N/ kgN)
4

Le tableau ci-après reprend les valeurs et hypothèses utilisées pour calculer les émissions
indirectes de N2O. Les coefficients θG, θL, EF3 et EF4 sont les coefficients par défaut définis
par l’IPCC (1996).

Tableau 8 : Calcul des émissions indirectes de N2O dues à la culture de palmiers à huile

EC indirectes
QES ΘG EF3 GWPN2O P PCI
G
kgN/ha, kg/ha,
- kg N2O-N/kg N - MJ/kg gCO2eq/MJ
an an
54 0,1 0,01 310 7.250 35,6 0,1
76 0,1 0,01 310 7.250 35,6 0,1
89 0,1 0,01 310 7.250 35,6 0,2
EC indirectes
QES ΘL EF4 GWPN2O P PCI
L
kgN/ha, kg/ha,
- kg N2O-N/kg N - MJ/kg gCO2eq/MJ
an an
54 0,3 0,025 310 7.250 35,6 0,8
76 0,3 0,025 310 7.250 35,6 1,1
89 0,3 0,025 310 7.250 35,6 1,3

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Le calcul des émissions totales de N2O dues à la culture des palmiers à huile est donné dans le
tableau suivant.

Tableau 9 : Calcul des émissions indirectes de N2O dues à la culture de palmiers à huile

EC directes EC indirectes G EC indirectes L EC indirectes EC


gCO2eq/MJ gCO2eq/MJ gCO2eq/MJ gCO2eq/MJ gCO2eq/MJ
31,3 0,1 0,8 0,9 32,2
31,8 0,1 1,1 1,2 33,0
32,1 0,2 1,3 1,5 33,6

On constate que les émissions directes sont de loin les plus importantes (les émissions
indirectes ne constituent que 3 à 4% des émissions totales de N2O). Soulignons que ce calcul
se base sur des facteurs d’émissions par défaut ainsi que sur des données d’utilisation
d’engrais moyenne pour la Malaisie. Seule l’utilisation de coefficients et données spécifiques
à une région permettrait d’obtenir des résultats véritablement précis en ce qui concerne les
émissions de N2O due à l’utilisation de sols agricoles. Néanmoins, les résultats présentés ci-
dessus permettent de donner un ordre de grandeur pour l’estimation a priori de ces émissions.

- Extraction et clarification de l’huile de palme

Consommation d’énergie et émissions de CO2

La production d’huile de palme passe par différentes étapes qui ont décrites ci-dessus :
égrappage, stérilisation des régimes, malaxage, chauffage et macération des fruit, pressage,
clarification. La plupart de ces étapes, et principalement la stérilisation et le chauffage, sont
particulièrement énergivores.

En réalité, les déchets organiques recueillis lors du processus d’extraction (sous forme de
fibres et de rafles) sont généralement utilisés comme combustibles et constituent la principale
source d’énergie thermique des installations de production d’huile de palme (Husain et al.,
2002) et il semblerait que plus de 75% des unités de production d’huile de palme en Malaisie
soient équipées d’un système de cogénération qui leur permet d’être autonomes en électricité
(265 unités sur un total de 347).

Husain et al. (2003) ont étudié en détail les caractéristiques d’une série d’unité de production
d’huile de palme (avec cogénération) en Malaisie. L’ensemble des unités analysées est
autonome en énergie. La valeur calorifique des fibres et rafles est estimée à 22,2 MJ par kg
d’huile de palme brute produite46, ce à quoi il faut encore ajouter la valeur calorifique des
coques vides utilisées de manière moins systématique comme combustible (23% de la masse
des grappes de fruits frais). Selon leurs données, l’énergie nécessaire à la production d’huile
de palme brute se situerait entre 6 et 31 MJ/kg.

La seule consommation d’énergie pourrait donc venir des unités qui ne produisent pas leur
propre électricité. Husain et al. estiment la demande en électricité moyenne des unités de

46
Selon les chiffres mentionnés dans cette étude, 1 tonne de fruits frais permet d’obtenir, en moyenne, 188kg
d’huile brute. De cette tonne de fruits, on peut récupérer 145 kg de fibres et 65 kg de rafles dont le contenu
énergétique est, resp., de 19.188 et 21.43 MJ/kg.

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production d’huile de palme à 30 kWh/t de fruits frais, ce qui, selon leurs hypothèses et
mesures, correspond à une consommation d’environ 160 kWh/t d’huile de palme.

Certaines unités de production d’huile de palme incluent une centrale thermique qui permet,
outre de subvenir aux besoins en énergie de l’unité, de fournir de l’électricité au réseau
électrique national (Razlan, 2004). Dans ce cas, l’électricité produite à un taux d’émission de
GES nul47 remplace une électricité produite, en grande part, à partir de combustibles fossiles.

Le coefficient d’émissions dû au processus d’extraction et clarification de l’huile de palme EP


est donc fonction de l’énergie électrique auto-produite et consommée et du taux d’émission
moyen de la production d’électricité dans le pays concerné. Ce coefficient se calcule donc
comme suit.

=  ε − ε  ⋅ τ ⋅
1
E
P  c p  PCI
E P = coefficient d' émission de l' huile palme dû au process (tCO 2 / MJ )
ε c = consommation électrique pour la production d' huile de palme (MWh/t huile de palme)
ε p = production d' électricité par tonne d' huile de palme produite (MWh/t huile de palme)
τ = taux d' émission moyen de la production d' électricité nationale (tCO2/MWh)
PCI = pouvoir calorifique inférieur de l' huile de palme (MJ/t huile de palme)

Le tableau suivant reprend les résultats du calcul de EP en fonction de différentes hypothèses


qui concerne : le pays considéré ainsi que la production et la consommation d’électricité.
Ainsi, on peut distinguer trois cas de figure principaux :
- l’unité ne produit pas d’électricité et est connectée au réseau électrique national (A) ;
- l’unité produit de l’électricité uniquement pour ses besoins propres (B) ;
- l’unité produit de l’électricité pour satisfaire ses besoins et revend le reste au réseau (C)48.

Tableau 10 : Calcul du coefficient d’émissions dû au processus d’extraction et de clarification

Cas de
Pays εc εp τ* PCI EP
figure
- kWh/kg huile kWh/kg huile gCO2/kWh MJ/kg huile gCO2/MJ
A 0,160 0 447 35,6 2,0
Malaisie B 0,160 0,160 447 35,6 0,0
C 0,160 0,320 447 35,6 -2,0
A 0,160 0 632 35,6 2,8
Indonésie B 0,160 0,160 632 35,6 0,0
C 0,160 0,320 632 35,6 -2,8

* Source : IEA (2003)

47
La biomasse utilisée comme combustible provient d’une ressource renouvelée dans le cadre de la culture des
palmiers à huile.
48
On estime ici que la production d’électricité est le double de celle nécessaire pour satisfaire les besoins de
l’unité de production, les résultats de ce cas de figure sont donnés à titre purement illustratif.

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Soulignons que plusieurs projets de production d’énergie à partir de résidus de palme sont à
l’étude, notamment en Indonésie, et pourraient être présentés dans le cadre du Mécanisme
pour un Développement Propre (MDP) du protocole de Kyoto (CRME, 2002).

Traitement des effluents

Les moulins à l’huile rejètent une grande quantité d’effluents fortement chargés de matière
organique (2,5 tonnes de déchets seraient rejetés dans les eaux pour la production d’une tonne
d’huile de palme). Ces effluents proviennent principalement opérations de décantation et de
clarification de l'huile de palme.
Dans les années 60 et 70, les producteurs d’huile de palme ont ainsi été accusés d’avoir détruit
la faune aquatique 42 rivières malaises. Pour faire face à cette situation, le gouvernement a
instauré des normes de rejets et des contraintes plus sévères. Cette politique a eu pour effet de
réduire par plus de dix la demande biologique en oxygène de ces effluents. Les producteurs
d'huile de palme ont en effet été contraints de mettre en place des systèmes de traitement de
leurs effluents (World Bank, 1999).

Deux types de systèmes ont actuellement utilisés pour traiter les effluents des unités de
production d’huile de palme : la digestion anaérobique en bassin et la digestion anaérobique
en réservoir fermés avec récupération de méthane (KIT, 2003).
La distinction est importante puisque dans le premier système (digestion en bassin) le
traitement des eaux s’accompagne d’émissions de biogaz qui contient entre 42 et 58 %V de
méthane (selon la méthode de digestion).

La récupération de ce méthane pour la production de chaleur permettrait un double bénéfice


du point de vue climatique :
- la diminution du potentiel de réchauffement climatique du biogaz (le méthane se
transforme en dioxyde de carbone dont le GWP est 23 fois inférieur) ;
- la réduction de la production d’électricité à partir de combustibles fossiles.

Un projet allant dans ce sens a été proposé au Conseil exécutif du MDP en 2003. Il a
cependant été refusé pour des questions méthodologiques49. Les auteurs de ce projet estiment
la production d’effluents à 2,5 m3/t d’huile de palme et la production de biogaz à 23 m3 par m3
d’effluent. Les émissions de méthane s’établiraient entre 17,1 et 23,7 g CH4/kg huile50.

La question de savoir si ce coefficient d’émissions (que nous noterons EE) doit être intégré
dans le coefficient d’émission global n’est pas claire puisque :
- dans un scénario où l’huile n’aurait pas été produite, ces émissions n’auraient pas eu lieu,
ou en tout cas, pas dans es mêmes proportions ;
- le carbone du méthane s’inscrit dans le cycle du carbone des palmiers (qui produisent la
même quantité de biomasse sous forme de fruit chaque année) et sera donc recapturé par
l’action de la photosynthèse (sous forme de CO2).

49
Voir pour plus d’informations : www.unfccc.int/cdm et (KIT, 2003)
50
Masse volumique du méthane 0,00071 t/m3. GWP CH4 = 23. Calcul effectué pour une part de méthane dans le
biogaz de 42 et 58% en volume.

CEESE-ULB Décembre 2005 29


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Une manière de tenir compte de ce facteur est de comptabiliser uniquement la différence


d’effet sur le climat si ce méthane avait été émis sous forme de CO2 (auquel cas, ces
émissions sont neutres d’un point de vue climatique).

E
E
(
= Φ
CH 4
⋅ GWP
CH 4
−Φ ⋅ )
1
CO 2 PCI
44
Φ CO 2 = Φ CH 4 ⋅
16
E E = coefficient d' émission de l' huile palme dû au traitement des effluents (tCO 2 eq / MJ )
Φ CH 4 = émissions de méthane dues au traitement des effluents (gCH4/kg huile)
GWPCH 4 = potentiel de réchauffement climatique du méthane ( = 23)
Φ CO 2 = quantité de CO2 contenant la même quantité de carbone que Φ CH 4 (gCO2eq/kg huile)

Tableau 11 : Calcul du coefficient d’émissions dû au traitement des effluents

Production de Production de
% CH4 Production de CH4 PCI EE
CO2 équivalente CH4 nette
- gCH4/kg gCO2eq/kg gCO2eq/kg MJ/kg
gCO2/kg huile gCO2eq/MJ
huile huile huile huile
42% 17,1 393,3 47,0 346,3 35,6 9,7
58% 23,7 545,1 65,2 479,9 35,6 13,5
0% 0 0 0 0 35,6 0

Autres effets environnementaux

La combustion des résidus de biomasse, si elle permet une économie de combustible fossile,
ne va pas sans poser d'autres problèmes de pollution atmosphérique : pour chaque tonne de
régime de fruits frais brûlée, 1,5 g/m3 de particules sont relâchées dans l'air.
Les fumées dues à la combustion sont donc particulièrement noires et opaque. Elles
contiennent en outre d'autres polluants atmosphériques tels que les des oxydes d'azote (NOx),
du monoxyde de carbone (CO) et du dioxyde de soufre (SO2).
Les autorités malaises tentent actuellement de réduire cette pollution en imposant la mise en
place de systèmes de traitement des fumées. Malgré un relatif succès, les nouvelles
législations ne sont pas encore appliquées par l'ensemble de unités de production d'huile de
palme (Razlan, 2004).

5.2.3. Transport international

L’huile de palme produite en Malaisie doit ensuite être acheminée par bateau vers la
Belgique, ce qui implique également des émissions de gaz à effet de serre (principalement du
CO2). La distance à parcourir a été estimée à approximativement 16.000 km.

Nous ne disposons pas de données spécifiques aux types de bateaux utilisés généralement
pour le transport de l’huile de palme. Les données disponibles sont reprises dans le tableau
suivant.

CEESE-ULB Décembre 2005 30


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Tableau 12 : Consommation énergétique et émissions pour le transport international

Consommation
Emissions
Type de bateau/transport Source bibliographique énergétique
MJ/tkm gCO2eq/tkm
Transport d’huile Michaelowa et Krause (2000) 0,1 7,7
Transport de produits secs Michaelowa et Krause (2000) 0,05 3,9
Transport de pétrole brut Michaelowa et Krause (2000) 0,045 3,5
Tanker transocéanique Ecoinvent Centre (2004) 0,108 8,0
Bateau de transport de fret
Ecoinvent Centre (2004) 0,056 4,2
transocéanique

Les émissions liées au transport international par voie maritime s’expriment donc comme suit.

1
E = γ ⋅D⋅
T PCI
E = coefficient d' émissions pour le transport international de l' huile de palme (gCO2/MJ)
T
γ = coefficient d' émissions du transport maritime (gCO2/kg km)
D = distance parcourue par le bateau (km)

Le tableau suivant montre quelles sont les valeurs possibles de ET pour différentes valeurs du
coefficient d’émission du transport maritime.

Tableau 13 : Coefficient d’émission pour le transport international

γ D PCI ET
gCO2 /kg km km MJ/kg huile gCO2eq/MJ
0,0035 16.000 35,6 1,6
0,0080 16.000 35,6 3,6
0,0058 16.000 35,6 2,6

5.3. Emissions directes

Pour rappel, les valeurs des émissions de gaz à effet de serre liées à la combustion de
biomasse sont estimée par l’IPCC et reprises dans le tableau suivant. Si la biomasse utilisée
est considérée comme renouvelable, ces émissions ne seront pas comptabilisées.

Tableau 14 : Coefficient d’émission de CO2 éq. lié à la combustion de biomasse

Coefficient d’émission de CO2 éq


(en kg/MWh consommé)
(IPCC 96)
Biomasse solide 394,5
Biomasse liquide51 263,9
Biomasse gazeuse 52 403,75
Source : IPCC (1996)

Pour illustration, la CWaPE considère que les huiles (PCI : 11,63 MWh/t) et les graisses (PCI :
11,75 MWh/t) ont un facteur d’oxydation de 0,99 et un facteur d’émission de CO2 non oxydé de
263,86 kg/MWh.

51
Valeur par défaut provisoire.
52
Hypothèse : 50% de la biomasse est convertie en CH4 et 50% en CO2.

CEESE-ULB Décembre 2005 31


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5.4. Tableau récapitulatif

Le tableau 15 reprend les valeurs des différents coefficients et calcule le coefficient


d’émission global de l’huile de palme. Rappelons que ce coefficient a été calculé sur base de
données génériques (correspondant généralement à la situation en Malaisie) et de coefficients
par défaut. Les valeurs fournies sont donc à prendre avec précaution. Les principales sources
d’incertitudes sont également rappelées dans ce tableau.
Pour chaque coefficient, on détermine trois valeurs : minimale, maximale et intermédiaire.
Dans la majorité des cas, en effet, plusieurs données étaient à notre disposition et, en
l’absence de mesures précises sur le terrain, nous avons préféré refléter cette diversité en
fournissant une fourchette de résultats plutôt qu’une seule valeur. La valeur intermédiaire
correspond, selon les cas, aux valeurs recommandées par les experts ou au milieu de la
fourchette.

Tableau 15 : Coefficients d’émission de CO2 éq. liés à l’utilisation d’huile de palme comme combustible

Min Intermédiaire Max Commentaires


53
Coefficients d’émissions indirectes (en kg de CO2 éq. / MWh d’huile consommée)
Correspond aux émissions associées à la diminution du stock de
carbone suite à la pression exercée sur la forêt tropicale. Les
EB 171,4 240,5 309,2 valeurs sont calculées pour un taux de déforestation de 60%. La
valeur intermédiaire correspond à la valeur centrale de la
fourchette [min, max].
Correspond aux émissions de N2O lors de la culture des palmiers.
EC 115,9 118,8 120,9 La validité des coefficients d’émissions par défaut de l’IPCC dans
le cas des palmiers à huile serait cependant à vérifier.
Correspond aux émissions dues à la consommation d’énergie lors
du process. Des économies de CO2 supplémentaires pourraient
EP -7,2 0 7,2
être réalisées si les résidus de biomasse (coques) étaient
valorisés pour produire de l’énergie.
Emissions dues au traitement des effluents. Dépend du mode de
EE 0 34,9 48,6
traitement et de la valorisation énergétique de ceux-ci.
Transport intercontinental uniquement entre la Malaisie et la
ET 5,76 9,36 12,59
Belgique par bateau.
Ne tient pas compte de la consommation d’énergie à l’étape de
E 285,8 403,6 498,6 germination et culture en laboratoire, de récolte des fruits, de
certaines étapes de transport
Coefficient d’émissions directes (en kg de CO2 éq. / MWh d’huile consommée)
Combustion biomasse liquide (= 0 si la ressource considérée est
263,9 renouvelable), sans tenir compte du préchauffage de l’huile, ni de
l’éventuel recours au diesel au démarrage du moteur

Rappelons que si le coefficient global E prend en compte les principales étapes du cycle de
vie de l’huile de palme – changement d’affectation des terres, culture, extraction et
clarification, traitement des effluents et transport international – il ne tient pas compte

E =E +E +E +E +E
B C P E T
53 E = coefficient d' émission gloabal de l' huile palme (tCO2 / MJ )
E B = coefficient d' émission de l' huile palme dû à la déforestation (tCO 2 / MJ )
EC = coefficient d' émission de l' huile palme dû à la culture (tCO 2 / MJ )
E P = coefficient d' émission de l' huile palme dû au process (tCO 2 / MJ )
E E = coefficient d' émission de l' huile palme dû au traitement des effluents (tCO 2 / MJ )
ET = coefficient d' émission de l' huile palme dû au transport (tCO 2 / MJ )

CEESE-ULB Décembre 2005 32


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d’autres sources potentielles de GES comme le transport national (en Malaisie et en


Belgique), la récolte des fruits, la fabrication des engrais, etc.

Le tableau 15 montre en outre que les émissions liées à la déforestation (EB) représentent près
de 60% des émissions totales calculées ici. Ces émissions sont fonction d’un paramètre
particulièrement important : le taux de déforestation (α), que nous avons fixé ici à 60% sur
base d’une analyse de la littérature. Il est évident que si le taux de déforestation devait être
ramené à zéro, le coefficient d’émission serait réduit de 60% (fourchette de valeur d’émissions
indirectes : 114 à 189 kg de CO2 éq. / MWh d’huile consommée). Par contre, si ce taux devait être
estimé à 100%, la valeur de E serait comprise entre 400,2 et 704,6 kgCO2 éq./MWh (valeur
intermédiaire = 563,9).

Dans ce calcul, nous avons pris le parti que l’huile de palme utilisée comme biocombustible
résulte fatalement d’une augmentation de la production et non d’un détournement de la
production existante (qui est destinée quasi exclusivement à un usage alimentaire, dont la
demande est déjà croissante). Or, en Malaisie comme en Indonésie, cette augmentation de la
production ne peut se faire que via la reconversion de terres utilisées actuellement par d’autres
cultures ou plantations ou au détriment de la forêt tropicale.

Une autre hypothèse importante porte sur le fait que l’impact de la déforestation a été alloué à
la production d’huile de palme pour la durée de vie d’une plantation (cf. après 25 ans, le sol et
la biomasse vivante ont été totalement transformés), en considérant que l’huile de palmiste et
les tourteaux étaient des "sous-produits" valorisés de la production d’huile de palme (c’est-à-
dire que même sans leur valorisation, on continuerait à exploiter les plantations uniquement
pour l’huile de palme).
Si l’on considère au contraire que l’huile de palmiste et les tourteaux sont des co-produits de
l’huile de palme (c’est-à-dire que sans récupération de l’huile de palme, on continuerait à
produire de l’huile de palmiste et des tourteaux), les coefficients d’émission liés à la
déforestation, à la récolte et à l’étape de l’égrappage doivent être répartis entre les trois
productions soit sur base de la masse, soit sur base de la valeur du produit.
Une allocation sur base de la masse conduirait à allouer environ 80,8% du coefficient de
déforestation à l’huile de palme, 8,6% à l’huile de palmiste et 10,6% aux tourteaux (voir page
3 : rendements de production typique d’une palmeraie indonésienne).

Pour illustration le coefficient d’émissions indirectes lié à la filière belge du colza et


déterminé par la CWaPE est de 65 kg de CO2 éq. par MWh d’huile pure de colza et 85 kg de
CO2 éq. par MWh de biodiesel de colza et le coefficient d’émissions du diesel est de 306 kg de
CO2 éq. par MWh.

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Conclusions

L’objectif de ce rapport était d’étudier l’impact de la production d’huile de palme sur les
émissions de gaz à effet de serre ainsi que les différentes filières d’approvisionnement.
De cette étude, il apparaît que les émissions du cycle de vie de l’huile de palme sont loin
d’être négligeables et pourraient même rendre ce combustible moins intéressant, du point de
vue des émissions de gaz à effet de serre, qu’un diesel classique (et ce même si plusieurs
étapes du cycle de vie de l’huile de palme n’ont pas été prises en compte).
Il nous faut cependant rappeler que les coefficients proposés dans cette étude sont basés sur
des données génériques et sur des coefficients par défaut suggérés par l’IPCC. L’incertitude
sur les données est dont relativement importante (dans certains cas, la fourchette des valeurs
peut varier de 1 à 10). Les résultats présentés doivent donc être considérés avec prudence et
servent plutôt à illustrer un ordre de grandeur des émissions de gaz à effet de serre plutôt qu’à
fournir des valeurs absolues.
La production d’huile de palme est historiquement responsable d’une déforestation importante
en Asie du Sud-Est et toute augmentation à venir de la production dans ces régions est
susceptible d’aggraver ce phénomène. Or, le remplacement des forêts tropicales par des
plantations de palmiers à huile induit une forte diminution du stock de carbone. Ce poste est
d’ailleurs de loin le plus important dans la détermination de notre coefficient d’émissions.

Une hypothèse forte sur les valeurs reprises dans le tableau récapitulatif porte sur le taux de
déforestation à considérer. Nous nous sommes basés sur un taux de 60% sur base de la
littérature qui mentionne la reconversion de certaines plantations d’hévéa et sur base d’une
demande croissante pour l’huile de palme tant dans le secteur de l’alimentation que celui des
biocombustibles.
L’hypothèse d’imputer les émissions dues à la déforestation à la production de la première
culture d’une palmeraie (25 ans de durée de vie mais 20 ans de production effective) est
également un facteur déterminant du coefficient d’émission attribué.
Dans certains cas, mais probablement à moyen terme, le coefficient lié au changement
d’affectation du sol peut être positif, comme par exemple si de nouvelles plantations viennent
enrichir au Brésil le sol déforesté et abîmé depuis de nombreuses années par d’autres cultures.

Vu la pression croissante sur la production d’huile de palme (cf. croissance de la demande


pour le secteur alimentaire et les biocombustibles), il semble essentiel de favoriser une prise
de conscience des dangers liés à la déforestation, de propager le code de bonnes pratiques mis
en place par la table-ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) et d’encourager plutôt les
initiatives de reforestation sur les terres abîmées comme au Brésil.

La valorisation complète des résidus de production (coques, fibres, rafles, etc.) permettrait
également une réduction des émissions.

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- Site de la FAO : http://www.fao.org/es/ESC/fr/20953/21017/highlight_27527fr.html
- Malaysian Oil Palm Promotion Council : http://www.mpopc.org.my/
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Informations sur les impacts environnementaux de la production d’huile de palme


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Annexe

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Cycle de production de l’huile de palme (flèches bleues) et de l’huile de palmiste (flèches vertes)

GES GES GES GES

GES Eau GES

Egrappage Stérilisation

Déforestation Germination Culture Récolte

GES

Graines GES Résidus :


coques, raffles, Malaxage,
Chaleur etc. chauffage,
Noyaux macération

Amandes

Eau
GES
Chaudière ou
GES Coques, cogénération Chaleur GES
fibres
Nettoyage,
séchage, Pressage
ouverture, ? ? hydraulique
GES séparation
Réseau électrique

Pressage
hydraulique ou
extraction par Eaux chargées GES
solvants
Tourteaux
GES Eaux chargées
GES

Lagunage
Raffinage Chaleur Huile

Bétail GES

GES
Huile de palmiste raffinée Clarification
Chaleur

Huile de palme raffinée Raffinage Huile de palme brute

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