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Rédigé par :
NGOULOU NGOUBILI Irch Defluviaire
Élève Ingénieur Statisticien Économiste cycle long - 3e année
Sous l’encadrement de :
Novembre 2023
D ÉDICACES
Je dédie ce rapport
de stage à mes très chers parents,
papa KIVOUNDAKA Pierre et
maman LIKIBI Berangère,
pour leur amour, sou-
tien et réconfort de-
puis toujours.
♡
B M. Jean Robert TIKOUOKA, Chef du Département des Stages à l’ISSEA pour l’interêt
accordé au bon deroulement de ce stage ;
B Tous mes camarades de la deuxième promotion des ISE cycle long, pour leur soutien et
leur présence ;
DEDICACES i
REMERCIEMENTS ii
SIGLES ET ABREVIATIONS v
AVANT-PROPOS viii
RESUME ix
INTRODUCTION GÉNERALE 1
LIMITES ET RECOMMANDATIONS 33
5.5 Les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
5.6 Les recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
CONCLUSION GÉNERALE 34
Bibliographie I
Annexes II
Cette étude porte sur Utilisation des TIC et performance des PME au Cameroun. Elle
s’inscrit dans le contexte de la transformation numérique qui affecte tous les secteurs de
l’économie mondiale et qui offre des opportunités de développement, d’innovation et de com-
pétitivité pour les entreprises. La problématique de l’étude est de savoir quels sont les fac-
teurs limitant l’adoption des TIC par les PME et comment l’utilisation des TIC contribue à
l’amélioration de leur performance. Pour repondre à cette question l’objectif fixé est de déter-
miner l’effet de l’utilisation des TIC sur la performance des PME au Cameroun, en utilisant
des données issues de l’enquête "Cartographie des Petites et Moyennes Entreprises au Ca-
meroun" réalisée par l’INS-Cameroun en 2020. La démarche méthodologique repose sur des
analyses statistiques descriptives uni-variées et bi-variées, qui permettent de décrire l’utili-
sation des TIC par les PME, d’identifier les caractéristiques qui influent sur l’adoption des
TIC par les PME et de ressortir l’influence de l’appropriation des TIC sur la performance des
PME. Les principaux résultats obtenus montrent que 71,05% des PME au Cameroun utilisent
principalement les outils de base des TIC, tels que le téléphone, l’ordinateur et la messagerie
électronique, mais que l’utilisation des outils plus avancés, tels que le site web, l’intranet ou
l’extranet, est encore faible. Les résultats montrent également que le niveau d’étude du pro-
moteur, la région, la taille et le secteur d’activité sont des facteurs qui influencent l’adoption
des TIC par les PME. Enfin, les résultats révèlent que l’utilisation des TIC a un effet positif
sur la performance des PME, mesurée par le chiffre d’affaires et l’innovation. L’étude présente
toutefois des limites, notamment le caractère transversal des données, qui ne permet pas de
saisir l’évolution temporelle de l’utilisation des TIC et de la performance des PME, ainsi que
le risque de biais de causalité entre les deux variables. L’étude propose des recommandations
pour améliorer l’accès, l’utilisation et l’appropriation des TIC par les PME, telles que le ren-
forcement des infrastructures, la réduction des coûts, le développement des compétences, le
soutien à l’innovation et la promotion des bonnes pratiques.
Contexte et justification
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont au cœur de la transfor-
mation numérique qui affecte tous les secteurs de l’économie mondiale. Selon l’Union Inter-
nationale des Télécommunications (UIT), le nombre d’utilisateurs d’internet dans le monde a
atteint 5,3 milliards en 2020, soit 69% de la population mondiale. Ainis, l’internet contribue
au développement des TIC en facilitant l’innovation, la créativité et la collaboration. Selon
les données de l’OCDE le taux de pénétration des TIC dans les entreprises varie considéra-
blement selon les pays et les régions du monde. Les TIC offrent alors des opportunités de
développement, d’innovation, de compétitivité et d’inclusion pour les entreprises et les indi-
vidus.
En Afrique, le potentiel des TIC est encore sous-exploité, malgré une croissance rapide
du marché numérique. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), le taux de pé-
nétration d’Internet en Afrique était de 39,3% en 2019, contre 21,8% en 2014. Les obstacles
à l’adoption des TIC sont multiples : faiblesse des infrastructures, coût élevé des services,
manque de compétences, cadre réglementaire inadapté, etc. Néanmoins, les TIC représentent
une opportunité stratégique pour les entreprises africaines, qui peuvent tirer parti du numé-
rique pour améliorer leur productivité, leur efficacité, leur qualité et leur accès aux marchés.
Au Cameroun, le secteur des TIC est en plein essor, porté par la demande croissante
des consommateurs et des entreprises. Selon l’Agence Nationale des Technologies de l’Infor-
mation et de la Communication (ANTIC), le taux de pénétration d’Internet au Cameroun
était de 47% en 2020, contre 11% en 2014. Le gouvernement a mis en place plusieurs initia-
tives pour promouvoir le développement du secteur numérique, telles que le Plan National
de Développement des TIC (PNDTIC) 2020-2030, le Fonds National du Service Universel des
Télécommunications (FNSUT) ou encore le projet Cameroon Digital Transformation (CDT).
En effet, le Cameroun à travers la SND 30 a identifié dix secteurs clés pour changer en
profondeur son économie, et le numérique est le troisième sur la liste. Le Plan stratégique
numérique 2020 conçu en 2015, avait déjà souligné que le Cameroun investissait beaucoup
dans les TIC, mais que leur usage par les citoyens, les entreprises et les services publics
était encore très faible. Il en était de même pour la promotion, la diffusion, l’adoption et
l’appropriation des TIC par les acteurs publics.
En outre, les entreprises camerounaises sont également conscientes des enjeux et des bé-
néfices liés aux TIC, et cherchent à intégrer le numérique dans leurs activités. Parmi les
entreprises camerounaises, les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle es-
sentiel dans l’économie nationale. Selon le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises
(MINPMEESA), les PME représentent plus de 90% du tissu entrepreneurial camerounais et
contribuent à environ 36% du PIB.
Problématique de l’étude
Les PME étant des actrices clées de la transformation structurelle que vise la SND 30
font face à de nombreux défis qui limitent leur performance et leur compétitivité. Elles sont
confrontées à des défis majeurs en matière d’utilisation des TIC. En effet, malgré les avan-
tages évidents que peuvent offrir les TIC pour améliorer la productivité et la performance
des entreprises, les PME ont souvent du mal à accéder à ces technologies en raison de leur
coût élevé et de l’insuffisance des infrastructures de communication. De plus, même lorsque
les PME ont accès aux TIC, elles ne les utilisent pas toujours de manière efficace, ce qui li-
mite leur capacité à tirer pleinement parti des avantages qu’elles offrent. Cette situation pose
donc la question de savoir comment les PME peuvent surmonter ces obstacles pour utiliser
les TIC de manière plus efficace et améliorer ainsi leur performance globale. En partant de
ce constat, il n’est pas saugrenu de se poser la question ci-après :
Problématique
Quels sont les facteurs limitant l’adoption des TIC par les PME et comment
l’utilisation des TIC contribue à l’amélioration de leur performance ?
Méthodologie de l’étude
Pour atteindre les objectifs susmentionnés, deux (02) méthodes statistiques seront mobi-
lisées. Il s’agit notamment de l’analyse descriptive uni variée pour décrire les différentes va-
riables de l’étude. Ensuite, l’analyse descriptive bi variée pour étudier l’existence d’une éven-
tuelle liaison entre l’adoption des TIC et les variables de performances des PME. Les données
utilisées dans cette étude sont celles de l’enquête « CARTOGRAPHIE DES PETITES ET
MOYENNES ENTREPRISES AU CAMEROUN », réalisée par INS-Cameroun.
Annonce du plan
Ce rapport se compose de 03 parties principales. La première expose la structure où le
stage s’est déroulé ainsi que son déroulement. La deuxième analyse le sujet du rapport en
donnant au moins une définition à chaque terme lié au sujet et utile à la compréhension du
travail et présente également la méthode utilisée pour atteindre les objectifs de l’étude. En
fin, la troisième partie conclut le travail en présentant les résultats des différentes analyses
effectuées et les recommandations qui en découlent.
PRESENTATION DU MINPMEESA ET
DEROULEMENT DU STAGE
Les missions du MINPMEESA sont définies dans le Décret n° 2013/169 du 27 mai 2013
qui détermine son organisation actuelle. Ce texte précise que le ministère est chargé de l’éla-
boration, de la mise en œuvre et de l’évaluation de la politique du Gouvernement en matière
de développement des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisa-
nat (PMEESA). De ce fait, le MINPMEEESA est responsable de :
✍ La promotion et de l’encadrement des petites et moyenne entreprises et l’artisanat ;
✍ Le développement de l’économie sociale ;
✍ La promotion de l’esprit d’entreprise et de l’initiative privée ;
Placée sous l’autorité d’un Chef de Division, la Division des Etudes, des Projets et de la
Prospective est chargée de :
✍ L’élaboration de la stratégie sectorielle du Ministère ;
✍ La conduite et de la réalisation des études, projets et programmes, en liaison avec les
partenaires concernés ;
✍ La mise en place des outils d’analyse, de planification, de suivi, de contrôle de gestion
des risques et de modification des projets ;
✍ La définition des contenus des formations appropriées aux gestionnaires des projets ;
✍ L’évaluation des performances des projets au cours de leurs réalisations et de la pro-
position des mesures correctives ;
✍ La préparation du Cadre des Dépenses à Moyen Terme (CDMT) du département mi-
nistériel, en liaison avec les administrations concernées ;
✍ La constitution et de la mise à jour des banques de projet dans le secteur des Petites
et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat ;
✍ L’assistance et du conseil en matière de planification des activités des autres services
du Ministère ;
✍ La constitution et de la mise à jour d’une banque de données statistiques du Ministère ;
La cellule des statistiques sous l’autorité d’un chef de cellule entouré de deux (02) chargés
d’études assistant. Cette cellule est chargée de :
✍ La collecte, la centralisation et l’analyse des statistiques du secteur des petites et
moyennes entreprises, de l’Economie sociale, de l’artisanat et du secteur informel ;
✍ La mise à jour des banques de données statistiques dans le secteur des petites et
moyennes entreprises, de l’Economie sociale, de l’artisanat et du secteur informel ;
Ayant ainsi présenté de manière globale la structure d’accueil du stage, la prochaine partie
décrit brièvement le déroulement de celui-ci.
Dans la CELSTATS oú nous avons passé plus de temps differentes tâches ont été effec-
tuées à savoir :
✍ La rédaction de la note de conjoncture trimestrielle : Ce document est un pro-
cessus essentiel au MINPMEESA, qui consiste à compiler les résultats d’une enquête
menée auprès d’un échantillon de chefs d’entreprises dans les dix régions du Came-
roun. Cette note de conjoncture permet de recueillir les perceptions des dirigeants
d’entreprises sur l’activité économique dans la sous-région CEMAC et au Cameroun
en particulier, ainsi que sur le volume d’activité, le niveau de production, le niveau de
vente et la situation de l’emploi au cours du trimestre.
✍ La rédaction d’une note de perspective : Cette note, intitulée :« Identification des
besoins de financement des PMEESA ». Il s’agissait tout d’abord de présenter pour
chaque cyble (PMEESA) leurs besoins en matière de financement. Ensuite, avoir un
regard particulier sur l’agro-industrie tout ressortissant les besoins les plus sollicités
par les PMEESA de ce sous secteur.
✍ Conception de l’enquete Journée Nationale de l’Economie Sociale : Cette en-
quêt portait sur le thème : Mobilisation des Réseaux dans les Territoires et Développe-
ment des Partenariats le principal objectif était d’encourager les acteurs de l’économie
sociale à établir les réseaux pour leur bon fonctionnement.
De plus du temps passés à la CELSTAT, nous avons eu aussi à faire des descentes au sein des
autres cellules de la DEPP notament dans la Cellule des Etudes et de la Prospective et au
Cellule des Projets. Au sein de la Cellule des Etudes et de la Prospective nous avons assisté
à la relecture du Rapport Annuel de Performance (RAP) 2023 et à l’élaboration du CDMT du
ministère. Enfin au niveau de la Cellule des Projets nous avons appris la mise en place d’un
tableau de bord de suivi des indicateur de performance des PMEESA.
De façon générale les TIC désignent l’ensemble des moyens et des outils utilisés pour pro-
duire, traiter, transmettre, stocker et diffuser de l’information sous forme numérique. C’est
pour ainsi dire que les TIC sont donc un ensemble d’outils et de ressources technologiques
permettant la création, la transmission, la diffusion, le partage et l’échange des informations.
L’Intranet : L’UIT définit l’intranet comme un réseau privé qui est utilisé au sein d’une
entreprise ou d’une organisation. Il permet aux employés ou aux membres de partager des
informations et des ressources internes, comme un serveur web, un serveur de messagerie ou
un serveur de fichiers.
L’Extranet : Il est défini comme une extension du réseau privé d’une entreprise ou d’une
organisation à des partenaires externes, comme des clients, des fournisseurs ou des filiales.
Il permet une interaction et une collaboration entre les différents acteurs impliqués dans un
projet ou une activité commune.
Adoption et utilisation des TIC : On distingue l’adoption des TIC de l’utilisation pro-
prement dite de la technologie. Il est en effet possible d’adopter les TIC sans les utiliser ef-
fectivement. Il est aussi possible d’utiliser les TIC sans l’avoir obligatoirement adopté. Dans
le cadre de cette étude, on dira d’une entreprise qu’elle a adopté l’internet si elle dispose au
moins un outils des TIC au sein de ses activités.
Selon l’INS-Cameroun, une entreprise est une unité économique organisée pour la pro-
duction ou la distribution de biens ou de services, qui dispose d’une certaine autonomie de
décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes.
Il n’existe pas une définition universelle d’une petite et moyenne entreprise. Plusieurs dé-
finitions sont proposées par les organisations continentales ou régionales qui sont par la suite
contextualisées par chaque pays en tenant compte de ses spécificités et diversités. Pour défi-
nir une PME, elles se servent de certains critères, notamment, le chiffre d’affaires, l’effectif
du personnel, la valeur des actifs, le statut de son propriétaire, etc.
Dans le cadre de notre travail, nous retenons la définition officielle de PME au Cameroun
découlant de la loi N°2010/001 du 13 avril 2010. Il en découle aussi une classification :
La notion de performance reste au centre des controverses que la littérature s’efforce d’élu-
cider. De manière générale, la performance désigne un résultat, un succès ou un exploit re-
marquable obtenu dans un domaine particulier, par une personne, une équipe, un groupe, un
animal ou une machine. En économie, une performance est le résultat ou le succès obtenu par
une personne, une entreprise, un groupe ou un pays dans un domaine particulier, mesuré par
des indicateurs financiers, sociaux, environnementaux, etc.
La performance de l’entreprise
La performance de l’entreprise est un sujet très vaste et complexe, qui peut être abordé
sous différents angles. La performance d’une entreprise est la capacité de celle-ci à atteindre
ses objectifs et à créer de la valeur pour ses parties prenantes (clients, salariés, actionnaires,
etc.). La performance peut se mesurer selon différents critères, qui dépendent de la nature,
de la taille et du secteur d’activité de l’entreprise. Il existe en effet plusieurs types de perfor-
mance, qui correspondent à différents objectifs et indicateurs.
Le secteur d’activité
La taille de l’entreprise
La taille de l’entreprise est représentée dans notre étude par le type d’entreprise. La re-
lation entre la taille de l’entreprise et l’utilisation des TIC est un sujet de débat dans la
littérature. Certains auteurs soutiennent que les entreprises de grande taille ont plus besoin
des TIC pour coordonner leurs activités et qu’elles utilisent des technologies plus avancées.
C’est le cas de Currie (1996) qui a trouvé une corrélation entre la taille de l’organisation et
les TIC utilisées.
L’âge du promoteur
Le chiffre d’affaire
L’innovation est un facteur de performance pour les entreprises, car elle leur permet de
se démarquer de la concurrence, de répondre aux besoins des clients, et d’améliorer leur
efficacité. En effet, en innovant, les entreprises peuvent proposer des produits, des services
ou des processus nouveaux ou améliorés, qui leur donnent un avantage compétitif sur le
marché. L’innovation peut aussi leur permettre de fidéliser leurs clients, en leur offrant une
valeur ajoutée et une expérience satisfaisante. Enfin, l’innovation peut contribuer à réduire
les coûts, à optimiser les ressources, et à augmenter la productivité des entreprises. Ainsi,
l’innovation est un levier essentiel pour la performance des entreprises.
En général, les TIC peuvent être classées en fonction de leur utilisation dans différents
domaines tels que la communication, la gestion de l’information, la prise de décision, etc. Afin
d’apprécier le niveau d’utilisation des TIC des entreprises, une typologie a été conçue sem-
blable à celle de Gnansounou (2010) et Fambeu (2015). En effet, nous avons calculé la variable
nombre d’outils des TIC (NTIC) utilisé par l’entreprise. Les principaux outils utilisés sont la
messagerie téléphonique, l’intranet, l’extranet et le site web. La variable NTIC calculée nous
deduisons le niveau d’utilisation des TIC comme suit :
Aucune; N T IC = 0
T rèsf aible; N T IC = 1ou2
N iveauT IC =
M oyen; N T IC = 3
Élevé;
N T IC = 4
H : Il n’y a pas de difference (en terme de tendance centrale) entre deux groupes
0
H : Il existe une difference (en terme de tendance centrale) entre deux groupes
1
L’histogramme des valeurs manquantes (Confer annexe) montre que la plupart de nos va-
riables sont partiellement renseignées pour les 912 entreprises de notre étude. Néanmoins,
les variables « Eff_TIC », «CA », « AgePr», « SectAct», «NivEtPr » et «Eff_empl» présentent
chacune un pourcentage de valeur manquantes supérieur à 5% et ont vu leurs observations
supprimées. Les autres variables étant qualitatives leurs valeurs manquantes ont été im-
putées par le mode car le pourcentage des valeurs manquantes était inférieur à 5%. Les
modalités "Non Déterminé" ou ND ont quant à elles été supprimées de la base de données et
la variable permettant de capter l’âge de la PME a été calculé à partir de la variable date de
démarrage des activités par la PME.
Pour la suite des analyses, la variable renseignant le niveau d’utilisation des TIC (NTIC)
sera recodée en une variable (Adoption TIC) à deux modalités à savoir :
— Oui pour les entreprises n’utilisant pas les TIC ;
— Non pour les entreprises ayant au moins un niveau très faible d’utilisation des TIC ;
D’après les études empiriques, les variables catégorielles ont des pouvoirs discriminants et
prédictifs plus élevés que ceux des variables continues. C’est sur cette base que nous avons
décidé de transformer l’âge du promoteur et de l’entreprise ainsi que le chiffre d’affaire et
nombre total des employés qui étaient des variables continues en des variables catégorielles
ayant les modalités comme présentées dans la suite du document.
Ce chapitre débutera par la présentation des caractéristiques des PME et des promoteurs
de l’ensemble des entreprises éligibles pour notre étude et s’achèvera par une description
de l’utilisation des TIC par les PME.
Afin d’avoir une vue d’ensemble des entreprises considérées pour la présente étude le gra-
phique 4.1 montre la répartition des entreprises suivant leur taille. Il ressort que 49,93%
des entreprises sont des UPI suivies par les TPE avec 39,72%. Les ME et les PE sont mi-
noritaires avec respectivement 5,45% et 4,90%. Cette répartition reflète le tissu économique
camerounais qui est fortement constitué des entreprises de très petite taille.
Il ressort du graphique 4.2 que les compagnies individuelles sont les plus répandues avec
une proportion de 61,68% contre les entreprises de type SARL qui représentent 28,67% de
notre échantillon. Les autres formes juridiques et les SUARL/SARLU sont très peu utilisées
avec moins de 5% chacune. Cela indiquerait que l’ensemble des entreprises privilégient la
simplicité et la sécurité juridique dans leur organisation.
F IGURE 3.2 – Répartition des entreprises par forme juridique
La cartographie ci-après présente la répartition des entreprises suivant leur région d’im-
plantation. Nous observons que les entreprises sont majoritairement implantées en milieu
urbain (Douala et Yaoundé) avec 68,88%. Les autres régions abritent un nombre peu d’en-
treprises variant entre 0,07% à 20%. Les régions de Nord et de l’Etrême-Nord abritent une
part moins importante des entreprises. Ce résultat est également cohérent avec les tendances
générales observées dans de nombreux pays, où les zones urbaines sont souvent les princi-
paux centres économiques et attirent un plus grand nombre d’entreprises en raison de leur
infrastructure développée, de leur accès aux marchés et de leurs opportunités commerciales.
Le tableau 4.1 montre que les PME sont largement dirigées par les hommes, qui repré-
sentent 78,57% des promoteurs, contre 21,43% pour les femmes. Ce résultat montre une in-
égalité entre les sexes dans le domaine entrepreneurial au Cameroun.
En ce qui concerne le niveau d’étude des promoteurs le niveau universitaire est plus pré-
pondérant avec 40,09%, suivi du niveau secondaire (32,80%) et du niveau primaire (17,06%).
Nous pourrions penser que les promoteurs qui ont un niveau universitaire ont plus de com-
pétences techniques pour la création d’entreprises.
T ABLE 3.1 – Caractéristiques socio-démographiques des promoteurs
F IGURE 3.5 – Répartition des PME suivant l’utilisation des outils des TIC
Ces résultats ne sont pas étonnants car les raisons de ce faible usage peuvent être multiples,
comme le coût élevé des équipements, le manque de compétences ou de formation.
T ABLE 3.2 – Répartition des PME selon le niveau d’utilisation des TIC
Ce chapitre avait pour mission de présenter les caractéristiques des entreprises, de décrire
le niveau d’utilisation et d’identifier les outils des TIC utilisés au sein des entreprises. Le pro-
chain chapitre se doit de ressortir les facteurs qui limitent l’adoption ou du moins empêchent
les PME à utiliser les TIC dans leur activités respectives.
Il est question ici de mettre en exergue l’influence des caractéristiques des PME sur
l’adoption des TIC. Le but étant de ressortir les variables qui discriminent le mieux les
entreprises ayant adopté ou pas les TIC dans leur activité.
T ABLE 4.1 – Répartition (%) du niveau d’étude suivant l’adoption des TIC
TIC. Le test du Khi-deux réalisé au seuil de 5% s’est avéré significatif (pvaleur = 0, 18) et
l’intensité de la liaison s’est montré moyennement faible.
T ABLE 4.4 – Répartition des secteurs d’activité suivant l’adoption des TIC
Ce chapitre a analysé les facteurs qui influencent le choix des PME à utiliser les TIC au
Cameroun. Il a montré que le niveau d’étude, le milieu d’implantation, la taille et le secteur
d’activité sont des déterminants significatifs de l’adoption des TIC. Á côté de ces facteurs
il existent aussi la forme juridique, l’effectif total des employés l’âge de l’entreprise comme
indique le tableau 6.6 en annexe. Le prochain chapitre mettra en exergue l’appro des TIC sur
la performance de l’entreprise.
La migration des entreprises est un concept assez récurrent dans le contexte des PME. En
effet plus la PME migre vers une grande typologie plus elle devient plus performante. D’après
nos résultats présentés dans le tableau 6.1 montrent que 76,70% des entreprises ayant n’uti-
lisant pas les TIC sont les UPI contre 1,14% des ME. Les UPI (46,61%) sont majoritaire à
avoir une utilisation faible. Cette répartition suggère que les entreprises de grande taille ont
généralement plus de ressources financières disponibles pour investir dans les TIC.
Le lien entre les deux variables est significatif d’après un test du Khi-deux (p-valeur=0,000).
Ce lien est néanmoins assez fort (V de Cramer=0,34) en annexe (Tableau 6.11).
Le Graphique 6.1 croise le niveau d’utilisation des TIC et le chiffre d’affaires des entre-
prises. Ce dernier a été catégoriser sous différentes classes utilisées par l’INS-Cameroun.
Nous observons que plus le niveau d’utilisation des TIC est élevé, plus le chiffre d’affaires est
important. En effet, les entreprises qui ont un usage élevé ou moyen des TIC ont respecti-
vement 41,18% et 40% de chances d’avoir un chiffre d’affaires supérieur à 5 millions, contre
seulement 8,90% et 5,11% pour celles qui ont un faible usage ou aucune utilisation. Cette as-
sociation est significative au seuil de 5%. Cela suggère qu’il existe une relation positive entre
l’utilisation des TIC et le CA.
différence n’est pas significative au regard du test de Mann Whitney (p = 0, 149557). Ainsi, la
messagerie téléphonique n’a pas d’effet sur la performance des PME. Cela peut s’expliquer
du fait que la messagerie téléphonique est un outil de communication basique qui ne permet
pas de se différencier de la concurrence ou d’améliorer la productivité.
D’après le résultat du Tableau 6.9 en annexe découlant du test de Mann Whitney de liaison
entre les le CA et l’utilisation des différents outils, et au regard de la P-value nous rejeton
l’hypothèse nulle. De ce fait, nous pouvons affirmer pour le niveau de confiance 95% qu’il
existe une liaison entre le CA et l’utilisation du site web au sein des les PE et ME. Le lien
ainsi démontré, il est question pour nous d’observer l’orientation de ce lien pour voir dans quel
sens se fait le lien entre les deux variables. En effet, chez les utilisateurs nous notons un CA
médian plus élevé. Toutefois il faut signaler la présence des outliers du côté des entreprises
qui n’utilisent pas le site web. Le site web est un outil de marketing qui permet de se faire
connaître, de fidéliser les clients et d’élargir le marché.
À travers le graphique 6.3, nous constatons que l’utilisation de l’intranet au sein des ME
et PE est un facteur important dans l’amélioration du CA. Ces boxplots nous permettent de
constater que les PME qui utilisent un réseau intranet ont en moyenne un CA plus élevé
(25 833 milliers FCFA) que celles qui n’en utilisent pas (16 798 milliers FCFA). Toutes fois
nous notons la présence des valeurs aberrantes dans chacun de groupe et une distribution
moyennement dispersée au regard du coefficient de variation. Cette différence pour le réseau
intranet est significative selon le test de Mann Whitney. Cela implique que le réseau intranet
un effet positif. Quant à l’utilisation de l’extranet cette association n’est pas significative au
5.3 Analyse de l’effet des TIC chez les UPI et les TPE
D’après le graphique 6.4, la médiane du chiffre d’affaires est moins élevée (480 milliers de
FCA) pour les entreprises qui utilisent la messagerie que pour celles qui ne l’utilisent pas. Le
test de Mann Whitney ne permet pas de rejeter l’hypothèse nulle d’égalité des distributions
(p = 0,169252). On peut en déduire que l’utilisation de la messagerie n’a pas d’effet significatif
sur le chiffre d’affaires des TPE et UPI.
Notons aussi que le CA est nettement plus élevé pour les entreprises qui utilisent un site
web que pour celles qui ne l’utilisent pas. Le test de Mann Whitney permet de rejeter l’hy-
pothèse nulle d’égalité des distributions (p = 0,030222). On peut en déduire que l’utilisation
d’un site web a un effet positif et significatif sur le chiffre d’affaires des TPE et UPI. Nous
disons que le site web peut également réduire les coûts liés à la publicité et à la promotion.
Il est important de noter que l’utilisation d’un réseau intranet ou extranet peut présenter
des défis pour les TPE et les UPI, tels que le coût initial d’installation et de maintenance,
ainsi que la nécessité d’une formation pour les employés.
Les résultats de cette étude illustrée par le graphique 6.5 montre que la médiane du chiffre
d’affaires est nettement plus élevée pour les entreprises qui n’utilisent pas l’intranet que pour
celles qui l’utilisent. Le test de Mann Whitney permet de rejeter l’hypothèse nulle d’égalité
des distributions (p = 0,000439). Nous pouvons en déduire que l’utilisation d’un intranet
pourrait donc engendrer les coûts supplémentaires aux entreprises vulnérables.
Toujours sur le même graphique nous observons que la médiane du chiffre d’affaires est
nettement plus élevée et dispersée pour les entreprises qui utilisent l’extranet que pour celles
qui ne l’utilisent pas. Cette différence de distribution est significative. Nous pouvons alors
déduire que l’utilisation d’un réseau extranet a un effet positif et significatif sur le CA des
TPE et UPI.
Le tableau 6.2 présente le récapitulatif des résultats des tests et les statistiques de test
de liaison du Khi-Deux calculées ainsi que les V de Cramer. La décroissance des statistiques
de test comme observée sur le tableau permet de mettre en évidence les variables jugées les
plus discriminantes sur l’innovation. En effet, seule la variable utilisation de la messagerie
téléphonie a une p-valeur inférieure à 0,05, ce qui signifie qu’elle est la seule variable des
TIC qui a une influence significative sur l’innovation sur le produit. Le V de Cramer associé
est de 0,07, ce qui indique que la relation est faible. La justification possible est que les
entreprises qui innovent sur le produit utilisent davantage la messagerie et la téléphonie
pour communiquer avec leurs clients, leurs fournisseurs ou leurs partenaires. Les autres
variables ont une association non significative avec l’innovation sur le produit.
T ABLE 5.2 – Récapitulatif du test de khi deux entre l’innovation sur le produit et les TIC
L’analyse approfondie de ce tableau montre que la variable niveau d’utilisation des TIC
est significativement liée à l’innovation sur les méthodes de commercialisation du point de
vue de la p-valeur. Ainsi il y a moins de 1% de chances d’obtenir un tel résultat si les deux
variables étaient indépendantes. Nous pouvons soupçonner que les entreprises qui innovent
sur les méthodes de commercialisation ont un niveau d’utilisation des TIC plus élevé que
les autres, ce qui leur permet de tirer parti des opportunités offertes par le numérique. Les
autres variables n’ont pas de relation significative avec l’innovation sur les méthodes de com-
mercialisation.
T ABLE 5.3 – Récapitulatif du test de khi deux entre l’innovation sur les méthodes et les TIC
Ce chapitre avait pour objectif de ressortir l’effet de l’utilisation des outils des TIC sur
la performance des PME au Cameroun. Il mesure la performance des PME selon deux cri-
tères : la performance financière et l’innovation. L’utilisation de l’internet, de la messagerie
électronique et des réseaux semblent avoir un effet positif sur le chiffre d’affaires des PME.
La combinaison des outils des TIC favorise l’innovation sur les produits et les méthodes de
commercialisation. Il sied de signaler que l’utilisation des TIC par les PME au Cameroun est
faible et inégale selon la taille de l’entreprise. Parmi les outils des TIC étudiés, seul le site
web semble avoir un impact positif sur la performance des entreprises. Les autres outils n’ont
pas d’effet significatif ou mesurable sur le chiffre d’affaires.
Cette étude, à partir des caractéristiques des PME et leur utilisation des TIC, se propose
de déterminer l’effet de l’utilisation des TIC sur la performance des PME. L’échantillon des
PME utilisé dans le cadre de cette étude provient de l’enquête Cartographie des PME réali-
sée en 2020 par l’INS-Cameroun. Ainsi, la base d’analyse contient 715 PME implantées au
Cameroun. Les méthodes employées afin d’apporter des éléments de réponse à la probléma-
tique de notre étude sont exclusivement descriptives. Les tests du Khi deux et celui de Mann
Whitney ont été réaliser pour confimer les liaisons suspçonnées à la base de la visualisation.
Le V de cramer est aussi utilisé pour quantifier l’intensité du lien confirmé.
Il ressort de l’analyse que 66,01% des entreprises ont une faible utilisation des TIC contre
24,62% qu n’ont pas adopté les outils des TIC dans leur activité. Plusieurs facteurs expliquent
la decision d’une PME à utiliser ou pas les TIC. Il s’agit notament du niveau d’étude, la
localisation, la taille de l’entreprise, le secteur d’activité etc... Le niveau d’utilisation des TIC
dépend essentiellement de la localisation, la taille de l’entreprise, la forme juridique, effectif
des employés sachant utiliser un ordinateur. Le genre du promoteur n’influent pas sur le
niveau d’utilisation de la PME.En outre, la performance est captée par le chiffre d’affaire et
l’innovation sur le produit et les méthodes de commercialisation. L’analyse de l’intensité du
lien entre chacune des variables et la performance montre que l’utilisation du site web, le
réseau intranet et le niveau d’utilisation sont les caractéristiques qui discriminent les PME
performantes et non performantes.
Ouvrages et articles
[1] ROWE B. & BEAL L, L. (1998). Les freins structurels et culturels à l’usage de la messa-
gerie électronique dans la banque, Paris, L’harmatton.
[3] Correa, T., Hinsley, A.W., De Zuniga, H.G. (2010), « Who interacts on the Web ? : The
intersection of users’ personality and social media use », Computers in Human Behavior,
vol.26, n°2, pp. 247-253.
[4] Currie, W.L., (1996), « Organization structure and the use of information technology :
preliminary findings of a survey in the private and public sector », International Journal
of Information Management, vol.16, n°1, pp. 51-64.
[6] Love, P.E.D., Irani, Z., Standing, C., Lin, C., Burn, J.M. (2005), « The enigma of eva-
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Information and Management, vol.42, 7, pp. 947-964.
[7] Mughal, M., Diawara, B. (2011), « Human capital and the adoption of information and
communications technologies : Evidence from investment climate survey of Pakistan »,
Economics Discussion Paper, (2011-21).
[8] Raymond, L., St-Pierre, J. (2005), « Antecedents and performance outcomes of advanced
manufacturing systems sophistication in SMEs », International Journal of Operations
& Production Management, vol.25, n°6, pp. 514- 533.
[9] Rowe, F., Beal, L. (1998), Les freins structurels et culturels à l’usage de la messagerie
électronique dans la banque, Paris, L’harmatton, Gresico Vannes.
Source : Auteur
T ABLE 5.6 – Test de liaison avec l’adoption ainsi que les V de Cramer
DEDICACES i
REMERCIEMENTS ii
SIGLES ET ABREVIATIONS v
AVANT-PROPOS viii
RESUME ix
INTRODUCTION GÉNERALE 1
LIMITES ET RECOMMANDATIONS 33
5.5 Les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
5.6 Les recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
CONCLUSION GÉNERALE 34
Bibliographie I
Annexes II