Droit de Commerce Electronique Dr.

Amira MOUSSI

2è me partie : L’exé cution du contrat de

commerce é lectronique :
• Une fois le contrat électronique est valablement
formé, il doit être exécuté par les deux parties le
cybermarchand (I) et le cyberconsommateur(II).

I- L’exécution à l’égard du

cybermarchand:

- Le cybermarchand a une obligation de résultat (par

laquelle un objectif est donné et doit être atteint. Elle

s’oppose à l’obligation de moyen en vertu de

laquelle le débiteur doit déployer ses meilleurs

efforts pour atteindre l’objectif visé).

- L’article 591 C.O.C.: l’obligation du vendeur est

double: la livraison (A) et la garantie de la chose
vendue (B).

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A-La livraison

• Le vendeur doit fournir un bien conforme à la

commande du cyberconsommateur.
• Le vendeur est tenu de reprendre un article en cas
de livraison non conforme à la commande.
→ il doit réparer, remplacer ou rembourser le
produit en cas de défaut.
• Il doit livrer ou fournir le service à la date ou le délai
prévu de livraison.
• L’article 31 de la loi 09/08/2000 dispose que «
Nonobstant la réparation du préjudice au profit du
consommateur, ce dernier peut restituer le produit
en l’état s’il n’est pas conforme à la commande ou si
le vendeur n’a pas respecté les délais de livraison et
ce, dans un délai de dix jours ouvrables courant à
compter de la date de livraison. Dans ce cas, le
vendeur doit rembourser la somme payée et les
dépenses y afférentes au consommateur dans un
délai de dix jours ouvrables à compter de la date de
restitution du produit ».

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→ L’article 31 de la loi 2000 donne au

consommateur le droit de restituer le produit en
l’état même après livraison
- si le produit n’est pas conforme à la commande
- ou bien si la livraison n’a pas été assurée dans
les délais contractuels.
• Le cybermarchand doit informer l’acheteur en cas
d’indisponibilité du produit.
→ l’article 35 de la loi du 09/08/2000 dispose que
« Dans le cas d’indisponibilité du produit ou de
service commandé, le vendeur doit en informer le
consommateur dans un délai maximum de 24
heures avant la date de livraison prévue au contrat
et rembourser l’intégralité de la somme payée à son
titulaire ».
• Le cybermarchand est responsable de la bonne
exécution des obligations résultant du contrat.
• Il ne peut pas prévoir de clause limitant sa
responsabilité et l’exonérant de toute responsabilité.
• Cette clause est une clause abusive. Elle est
réputée non écrite. Elle ne produit donc aucun effet
juridique.

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• Cependant, le cybermarchand peut s’exonérer de

sa responsabilité dans les cas suivants:
* La force majeure: élément extérieur imprévisible
et insurmontable qui rend impossible l’exécution de
l’obligation tel que les phénomènes naturels comme
par exemple les inondations, orages, incendies
(l’article 283 C.O.C.).
* La faute du client
* Le fait imprévisible et insurmontable d’un tiers. Il

doit en apporter la preuve.

B – Les garanties :

• Le cyberconsommateur bénéficie de plusieurs

garanties:

* La garantie légale de conformité du bien au

contrat:

le vendeur est tenu de livrer un bien conforme au

contrat.

* La garantie légale contre les vices cachés:

l’article 647 C.O.C. dispose que: « le

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cybermarchand garantit les vices de la chose qui en

diminuent sensiblement la valeur, ou la rendent

impropre à l’usage auquel elle est destinée d’après

sa nature ou d’après le contrat.

Les défauts qui diminuent légèrement la valeur ou la

jouissance, et ceux tolérés par l’usage ne donnent
pas ouverture à garantie. Le vendeur garantie
également l’existence des qualités par lui déclarées,
ou qui ont été stipulées par l’acheteur ».
→ le défaut affectant la marchandise doit être:
- Grave à tel point que l’acheteur ne l’aurait pas

achetée.

- Caché c’est-à-dire qu’il ne pouvait être décelé lors

de la vente malgré un examen attentif de la chose

vendue.

- Antérieur à la vente.

* La garantie d’éviction:

• L’éviction est le fait que l’acheteur soit évincé de la

chose, c’est-à-dire qu’il subit un trouble dans sa
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possession de nature à le priver peut être de sa

possession.
• le cybermarchand doit indemniser l’acheteur au cas
où la propriété de la chose serait reconnue
appartenir à un tiers.
→ garantie que l’acheteur ne sera pas troublé dans
sa puissance et possession de la chose.
• L’article 631 C.O.C.: « L’obligation de garantie
emporte pour le vendeur celle de s’abstenir de tout
acte ou réclamation qui tendrait à inquiéter
l’acheteur ou à le priver des avantages sur lesquels
il avait droit de compter, d’après la destination de la
chose vendue, et l’état dans lequel elle se trouvait
au moment de la vente ».
• L’article 632 C.O.C. « Le vendeur est également
tenu de droit à garantir l’acquéreur de l’éviction qu’il
souffre, en vertu d’un droit subsistant au moment de
la vente.
Il y a éviction:

1) lorsque l’acquéreur est privé en tout ou en

partie de la possession de la chose;

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2) lorsqu’il ne réussit pas à en obtenir la

possession contre un tiers détenteur;

3) ou, enfin, lorsqu’il est obligé de faire un

sacrifice pour la délivrer.

* La garantie contractuelle:

- garantie supplémentaire
- accordée par le cybervendeur
- gratuite ou payante

2/ L’exécution du contrat à l’égard du

cyberacheteur:

• L’article 675 C.O.C.: « L’acheteur a deux obligations

principales:
1- Celle de payer le prix,
2- Et celle de prendre livraison de la chose ».
• En matière de vente à distance, le consommateur a
deux obligations:
- il doit prendre livraison de la chose (l’obligation de
retirement),

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- et il doit payer le prix au jour et lieu prévus dans le

contrat de vente (l’obligation de paiement).

 L’obligation de retirement

• Le cyberacheteur doit prendre livraison de la chose,

s’il ne le fait pas, le cybermarchand peut:
- refuser d’exécuter ses propres obligations
- demander l’exécution forcée de la vente
- ou demander la résolution de la vente (résolution
conventionnelle ou judiciaire)
La résolution met fin au contrat.
• Mais il faut signaler que le cyberacheteur peut se
dégager du contrat. A cet effet le législateur tunisien
accorde au cyberacheteur la faculté de se rétracter.
Il s’agit du droit de rétractation.
• La rétractation peut être définie comme étant « une
manifestation de la volonté contraire par laquelle
l’auteur d’un acte ou d’une manifestation unilatérale
de volonté entend revenir sur sa volonté et la retirer
comme si elle était non avenue, afin de la priver de
tout effet passé et à venir ».

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• Le consommateur en ligne dispose d’un délai bien

déterminé pour se rétracter:
l’article 30 de la loi de 09/08/2000 dispose que «
sous réserve des dispositions de l’article 25 de la
présente loi, le consommateur peut se rétracter
dans un délai de dix jours ouvrables, courant:
- à compter de la date de leur réception par le
consommateur pour les marchandises
- à compter de la date de conclusion du contrat
pour les services ».
→ selon cet article le point de départ du délai
dépend de l’objet du contrat, selon qu’il s’agit d’une
vente de marchandise ou d’une prestation de
service.
• Le domaine du droit de la rétractation: domaine
limité:
l’article 32 de la loi du 09/08/2000 cite des
exceptions: « sous réserve des dispositions de
l’article 30 de la présente loi et à l’exception des
vices apparents ou cachés, le consommateur ne
peut pas se rétracter dans les cas suivants:

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* Lorsque le consommateur demande la livraison du

service avant l’expiration du délai de rétractation et
que le vendeur le lui fournit
* Si le consommateur reçoit les produits
confectionnées selon des caractéristiques
personnalisées ou des produits qui ne peuvent pas
être réexpédiés ou sont susceptibles d’être
détériorés ou périmés à cause de l’expiration des
délais de validité
* Lorsque le consommateur descelle les
enregistrements audio ou vidéo ou les logiciels
informatiques livrés ou téléchargés
* l’achat de journaux et magazines ».

• Les effets de la rétractation:

- La rétractation constitue une prérogative du

consommateur pour détruire un contrat valablement
formé.
- En application de l’article 30 de la loi n° 83 du

09/08/2000 la rétractation entraine l’obligation de

l’acheteur qui consiste en la restitution de la

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marchandise ainsi que l’obligation du vendeur de

rembourser le montant payé par le consommateur.

 Le paiement électronique

• On entend par paiement électronique tout paiement

s’effectuent par Internet en direct et en ligne au

moyen d’argent électronique.

• Il existe plusieurs modes de paiement électronique.

• Les principaux moyens de paiement électroniques

sont:

- La solution de paiement par carte bancaire

- La solution de paiement e-DINAR de la Poste

Tunisienne

 La solution de paiement par carte bancaire

La solution de paiement par carte bancaire de la

Société Monétique Tunisie « Serveur de

Paiement Sécurisé: SPS »

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→ Le SPS permet d’offrir les autorisations sur les

cartes bancaires dans un environnement sécurisé.

→ La fonction du SPS est d’assurer le paiement

sécurisé:

- identifier le commerçant, prendre en charge les

informations de la transaction,

- adresser à la Société Monétique Tunisie une

demande d’autorisation

- et en fournir au consommateur un reçu et au

commerçant un acquittement pour livrer la

marchandise.

Le serveur du commerçant reçoit en ligne une

confirmation du paiement.

• Les cartes bancaires acceptées:

 Visa

 MasterCard

 CIB

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Le paiement par carte bancaire est le mode le plus

répandu et le plus utilisé.

Le principe demeure simple: au moment de l’achat

« en ligne », le client transmet au vendeur les

coordonnés de sa carte bancaire (numéro, date

d’expiration, etc), celui-ci les transmet à l’organisme

gestionnaire de la carte qui contrôle ses données.

Une fois ces coordonnée validées; le compte du

client sera débité et le compte du vendeur sera

crédité.

 e-DINAR de la Poste Tunisienne:

- La Poste Tunisienne offre une solution de

paiement électronique sécurisée sur Internet.
- Il s’agit d’une plate-forme de paiement

électronique sur Internet basée sur les cartes

bancaires et les cartes prépayées.

• Les moyens de paiement acceptés:

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 Les cartes e-DINAR SMART, e-DINAR Universel

 Les cartes bancaires de la Poste VISA Electron

 Les cartes VISA International

 Les cartes Mastercard International

- L’article 37 de la loi n° 83 du 09/08/2000:

« Les opérations de paiement relatives aux

échanges et au commerce électroniques sont
soumises à la législation et la règlementation en
vigueur.
Le titulaire du moyen de paiement électronique a
l’obligation de notifier à l’émetteur la perte ou le vol
de ce moyen ou des instruments qui en permettent
l’utilisation, ainsi que toute utilisation frauduleuse s’y
rapportant.
L’émetteur d’un moyen de paiement électronique
doit fixer les moyens appropriés pour cette
notification dans le contrat conclu avec son titulaire.
Nonobstant les cas de fraude, le titulaire du
moyen de paiement électronique

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- assume, jusqu’à sa notification à l’émetteur, les

conséquences de la perte ou du vol du moyen de
paiement ou son utilisation frauduleuse par un tiers,
- est dégagé de toute responsabilité de
l’utilisation du moyen de paiement électronique
après la notification à l’émetteur.
L’utilisation du moyen de paiement électronique,
sans présentation du moyen et identification par
voie électronique, n’engage pas son titulaire ».
- La loi n° 51 du 27/06/2005 relative au transfert
électronique:
 L’article 17 dispose que : « Est puni d’un
emprisonnement de dix ans et d’une amende de dix
mille dinars quiconque :

* falsifie un instrument de transfert électronique de

fonds,

* utilise en connaissance de cause un instrument de

transfert électronique de fonds falsifié,

* accepte en connaissance de cause un transfert

par l’utilisation d’un instrument de transfert
électronique de fonds falsifié ».

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 L’article 18 prévoit que : « Est puni d’un

emprisonnement de trois ans et d’une amende de
trois mille dinars, quiconque utilise un instrument de
transfert électronique de fonds sans l’accord de son
titulaire ».

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