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LTMY Centre BTS 2éme année CG - MC professeur :ZEMMAHI SOUMIA

S5143 : La protection du consommateur

Consommateur : personne physique ou morale qui acquière ou utilise à des fins excluant tout caractère
professionnel des produits ou services mis sur le marché.

I. Les Droits du consommateur :


Sont considérés comme droits fondamentaux des consommateurs ce qui suit :
 La protection contre les risques qui peuvent affecter la santé et la sécurité du consommateur
 La protection des intérêts économique du consommateur
 L’information adéquate et claire du consommateur sur les différents produits et services avec
spécification correcte de quantité, caractéristiques, composition, qualité et prix, ainsi que sur les
risques qu'ils présentent
 L’indemnisation ou la réparation des dommages ou préjudices touchant le consommateur
 la représentation et la défense des intérêts des consommateurs à travers les associations de protection
du consommateur légalement constituées.

II. Protection des consommateurs contre les clauses abusives


Est considérée comme abusive toute clause qui a pour objet ou pour effet de créer, au détriment du
consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat. Ces
dispositions sont applicables quels que soient la forme ou le support du contrat..

Le caractère abusif d'une clause s'apprécie en se référant, au moment de la conclusion du contrat, à toutes les
circonstances qui entourent sa conclusion, de même qu'à toutes les autres clauses du contrat. Il s'apprécie
également au regard de celles contenues dans un autre contrat lorsque la conclusion ou l'exécution de ces
deux contrats dépendent juridiquement l'un de l'autre.

Peuvent être regardées comme abusives, les clauses ayant pour objet ou, pour effet :
1. dans les contrats de vente de supprimer ou de réduire le droit à réparation du consommateur en cas de
manquement par le fournisseur à l'une quelconque de ses obligations ;

2. de réserver au fournisseur le droit de modifier unilatéralement les caractéristiques du produit, du bien à


livrer ou du service à fournir.
Toutefois, il peut être stipulé que le fournisseur peut apporter des modifications liées à l'évolution
technique, à condition qu'il n'en résulte ni augmentation des prix ni altération de qualité et que la clause
réserve au consommateur la possibilité de mentionner les caractéristiques auxquelles il subordonne son
engagement ;

3. D’exclure ou de limiter la responsabilité légale du fournisseur en cas de mort d’un consommateur ou de


dommages corporels causés à celui-ci, résultant d’un acte ou d’une omission du fournisseur ;

4. De prévoir un engagement ferme du consommateur, alors que l’exécution de l’engagement du fournisseur


est assujettie à une condition dont la réalisation dépend de sa seule volonté ;

5. D’imposer au consommateur qui n’exécute pas ses obligations une indemnité d’un montant
disproportionnellement élevé ou le cumul de plusieurs indemnités ;

6. D’autoriser le fournisseur à résilier le contrat de façon discrétionnaire si la même faculté n’est pas
reconnue au consommateur, ainsi que de permettre au fournisseur de retenir les sommes versées au titre
de prestations non encore réalisées par lui, lorsque c’est le fournisseur lui même qui résilie le contrat ;
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7. D’autoriser le fournisseur à mettre fin sans un préavis raisonnable à un contrat à durée indéterminée, sauf
en cas de motif grave ;

8. D’allonger automatiquement un contrat à durée déterminée en l’absence d’expression contraire du


consommateur, alors qu’une date excessivement éloignée de la fin du contrat a été fixée comme date
limite pour exprimer cette volonté de non-prorogation de la part du consommateur ;

9. De constater de manière irréfragable l’adhésion du consommateur à des clauses dont il n’a pas eu,
effectivement, l’occasion de prendre connaissance avant la conclusion du contrat ;

10. D’autoriser le fournisseur à modifier unilatéralement les termes du contrat sans raison valable et spécifiée
dans le contrat et sans en informer le consommateur ;

11. De prévoir que le prix ou le tarif des produits, biens et services est déterminé au moment de la livraison
ou au début de l’exécution du service, ou d’accorder au fournisseur le droit d’augmenter leur prix ou leur
tarif sans que, dans les deux cas, le consommateur n’ait de droit correspondant lui permettant de rompre
le contrat au cas où le prix ou le tarif final est trop élevé par rapport au prix ou tarif convenu lors de la
conclusion du contrat ;

12. D’accorder au fournisseur, seul, le droit de déterminer si le produit ou bien livré ou le service fourni est
conforme aux stipulations du contrat ou de lui conférer le droit exclusif d’interpréter une quelconque
clause du contrat ;

13. De restreindre l’obligation du fournisseur de respecter les engagements pris par ses mandataires ou de
soumettre ses engagements au respect d’une formalité particulière ;

14. D’obliger le consommateur à exécuter ses obligations alors même que le fournisseur n’exécuterait pas les
siennes ;

15. De prévoir la possibilité de cession du contrat de la part du fournisseur, lorsqu’elle est susceptible
d’engendrer une diminution des garanties pour le consommateur sans l’accord de celui-ci;

16. De supprimer ou d’entraver l’exercice d’actions en justice ou des voies de recours par le consommateur,
en limitant indûment les moyens de preuves à la disposition du consommateur.

III.La garantie légale et la garantie conventionnelle


1. La garantie légale :
La garantie que le vendeur doit à l'acquéreur a deux objets :
a) Le premier est la jouissance et la possession de la chose vendue (garantie pour cause d'éviction) ;
Le second, les défauts de cette chose (garantie pour les vices rédhibitoires

L'obligation de garantir emporte pour le vendeur celle de s'abstenir de tout acte ou réclamation qui tendrait
à inquiéter l'acheteur ou à le priver des avantages sur lesquels il avait droit de compter, d'après la destination
de la chose vendue et l'état dans lequel elle se trouvait au moment de la vente.

Le vendeur est également tenu de droit à garantir l'acquéreur de l'éviction qu'il souffre, en vertu d'un droit
subsistant au moment de la vente.
Il y a éviction :
1° Lorsque l'acquéreur est privé en tout ou en partie de la possession de la chose ;
2° Lorsqu'il ne réussit pas à en obtenir la possession contre un tiers détenteur ;

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3° Ou, enfin, lorsqu'il est obligé de faire un sacrifice pour la délivrer. Lorsqu'il y a lieu à rédhibition, soit
pour causes de vices, soit à raison de l'absence de certaines qualités, l'acheteur peut poursuivre la résolution
de la vente et la restitution du prix. S'il préfère garder la chose, il n'a droit à aucune diminution de prix.

Il a droit aux dommages :


a) Lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose ou l'absence des qualités promises et n'a pas déclaré
qu'il vendait sans garantie : cette connaissance est toujours présumée lorsque le vendeur est un marchand ou
un artisan qui vend les produits de l'art qu'il exerce ;
b ) Lorsque le vendeur a déclaré que les vices n'existaient pas à moins qu'il ne s'agisse de vices qui ne se
sont révélés qu'après la vente, ou que le vendeur pouvait ignorer de bonne foi ;
c) Lorsque les qualités dont l'absence est constatée étaient requises par l'usage du commerce.

L'acheteur n'a droit à aucune restitution, ni diminution de prix, s'il ne peut restituer la chose, dans les cas
suivants :
1° Si la chose a péri par cas fortuit ou par la faute de l'acheteur ou des personnes dont ce dernier doit
répondre;
2° Si la chose a été volée ou soustraite à l'acheteur ;
3° S'il a transformé la chose de manière qu'elle ne puisse plus servir à sa destination primitive. Cependant, si
le vice de la chose n'est apparu qu'au moment ou par suite de la manipulation, l'acheteur conserve son
recours contre le vendeur.
4°S'il l'a appliquée à un usage qui en diminue notablement la valeur.
Lorsque la chose vendue et délivrée est atteinte d'un vice rédhibitoire et qu'il survient un vice nouveau non
imputable à l'acheteur, celui-ci a le choix soit de garder la chose en exerçant son recours tel que de droit du
chef de l'ancien vice, soit de la rendre au vendeur, en subissant, sur le prix qu'il a payé, une diminution
proportionnelle au vice nouveau qui a surgi depuis la vente. Cependant, le vendeur peut offrir de reprendre
la chose en l'état où elle se trouve, en renonçant à toute compensation pour le vice qui a surgi : dans ce cas,
l'acheteur a le choix, soit de retenir la chose dans l'état où elle se trouve, en renonçant à un recours, soit de la
restituer, sans payer d'indemnité

2. La garantie conventionnelle
La garantie conventionnelle désigne toute garantie supplémentaire à la garantie légale des défauts de la
chose vendue que le fournisseur peut proposer au consommateur.
Le fournisseur doit définir précisément la durée, la portée et les conditions de cette garantie.

Le fournisseur ne peut proposer sa garantie conventionnelle au consommateur sans mentionner clairement la


garantie légale assumée par le fournisseur pour les défauts et vices cachés de la chose vendue et qui
s’applique en tout état de cause.
Le fournisseur doit assumer les frais de transport ou d’expédition engagés à l’occasion de l’exécution de la
garantie conventionnelle.

La garantie conventionnelle proposée par le fournisseur au consommateur doit faire l’objet d’un écrit qui
doit préciser clairement les droits découlant de la garantie conventionnelle proposé et indiquer clairement les
droits que le consommateur détient au titre de la garantie légale.
Cet écrit doit contenir les informations suivantes :

a) le nom et l'adresse de la personne qui accorde la garantie


b) la description du bien ou du service qui fait l'objet de la garantie
c) le fait que la garantie puisse ou non être cédée
d) les obligations de la personne qui accorde la garantie en cas de défectuosité du bien ou de mauvaise
exécution du service sur lequel porte la garantie ;

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e) les démarches nécessaires pour l'obtention de l'exécution de la garantie ainsi que la personne à qui
incombe cette charge;
f) la durée de validité de la garantie qui doit être déterminée de façon précise
g) la liste des centres de réparation et d’entretien concerné par la garantie conventionnelle objet de
l’écrit.
Pour certains biens ou services, le modèle-type des écrits conclus entre fournisseur et consommateur et
relatifs à la garantie conventionnelle est fixé par voie réglementaire.

La durée de validité d’une garantie conventionnelle prévue dans le contrat est prolongée d’un délai égal au
temps pendant lequel le fournisseur a eu le bien ou le produit, en totalité ou en partie en sa possession aux
fins d’exécution de la garantie.

Le fournisseur doit remettre au consommateur un accusé de réception qui fixe la date pendant laquelle il a eu
en sa possession le bien ou le produit objet de la garantie

Le fournisseur doit accompagner la livraison du bien ou du produit au consommateur, après l’exécution de


la garantie, d’un récépissé précisant la date de la réception.

. Cas pratique N° 1 :

Afin de conserver des marges confortables sur la vente de l’huile d’olive premium sur le territoire marocain,
les dirigeants respectifs de l’entreprise Maassera (filiale du groupe Diana holding) et de l’entreprise les
Huiles d' Olives de la Méditerranée (filiale du groupe Holmarcom) décident au cours d’une réunion en
marge du salon international de Meknès de ne jamais proposer exactement la même gamme du produit dans
les grandes surfaces établies au Maroc et de définir des prix présentant des différences minimes sur chaque
gamme de produit.
La société « Maassera » commercialise ses produits sous la marque « Caracterre » que l’entreprise a
enregistrée auprès de l’OMPIC. Des bouteilles d’huile d’olives reproduisant les même dessins et modèles
des bouteilles de la marque « Caracterre » sont vendues par la société « Olives Atlas » dans plusieurs
hypermarchés.
Informée de cette situation, la société « Maassera » a fait procéder à une saisie des bouteilles pour
contrefaçon. Cette saisie a été autorisée par le tribunal de commerce de Casablanca.
Convaincu par les vertus médicinales de l’huile d’olive, Mme Zineb a commandé une grande quantité de
l’huile d’olives extra vierge de qualité supérieure pour la consommation. Pour être sûr de sa composition
et de sa qualité Mme. Zineb a envoyé un échantillon à un laboratoire de la place. Après avoir analysé
l’échantillon, le laboratoire a conclu qu’il ne respecte pas les normes requises attribuées à l’huile d’olives
extra vierge.

Travail à faire:
1- Comment peut-on qualifier l’accord conclu entre les deux sociétés ? À quelles sanctions
s’exposent-elles ?
2- Présenter les conséquences du dépôt d’une marque.
3- D’après le cas pratique ci-dessus, peut-on parler d’une situation de contrefaçon ?
4- Sur quelle base Mme. Zineb peut- elle intenter un procès contre le groupe ?

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Cas pratique N° 2 :

Dans l’objectif de renforcer et de consolider sa position commerciale et financière, le groupe ZALAGH


fusionne avec le groupe « ALATLAS » pour donner naissance au groupe Atlas ZALAGH Holding
regroupant ainsi l’ensemble des maillons de la filière avicole dans les régions de Fès et Casablanca. Cette
fusion permettra au groupe de disposer de 25% des parts de marché, et les 75% restantes sont réparties
entre plusieurs opérateurs concurrents.

Dans ce cadre, Monsieur Benosman, responsable du département négoce souhaite renforcer la présence
du groupe en vendant directement aux particuliers et étendre son champ d’action en s’adressant à une
clientèle étrangère.
Il s’inquiète des conséquences des éventuelles annulations de commandes pour le groupe ZALAR
Holding. Pour limiter les retours de marchandises et les frais qu’ils occasionnent, les contrats de vente
contiennent deux clauses : « d’une part , la fixationdu délai de rétractationà 3 jours et d’autre part, le non
remboursementdes frais d’expédition aux clients lorsqu’ils annulent un achat ».

Pour ses approvisionnements, Le groupe a conclu des contrats d’achat avec des éleveurs externes parmi
eux M.Ali situé à la région de Meknès. Ce dernier s’est engagé, pour 2ans, à livrer chaque début de
semaine au groupe 50 dindes destinées à la transformation.
Les premières livraisons sont satisfaisantes. Mais après 5 mois, des problèmes surviennent : retards de
livraison, mauvaises qualités…
Le responsable juridique de l’entreprise a informé M. Ali,par lettre recommandée avec accusé de
réception,des problèmes et du préjudice subi évalué à 100.000 DH. Cependant M. Ali n’a donné aucune
suite favorable et continue toujours à livrer en retard.
Le groupe décide de ne plus payer M. Ali et de refuser les prochaines livraisons.

Pour les besoins de son activité d’exploitation, Le groupe ZALARa acquis,le 04/03/2016, un four
électrique,auprès de l’entreprise FOUR HC pour une valeur de 300.000 DH.
Pour le règlement de cet achat le groupe accepte une lettre de change d’une valeur de 100.000 DH et
émet le jour même un chèque n°ZA100265 d’un montant de 200.000 DH à l’ordre du fournisseur FOUR
HC daté du 30/05/2016.
Comme convenu avec le fournisseur, ce dernier doit conserver le chèque en gage jusqu’au 30/05/2016.

Travail à faire :

1- A la lumière de la loi de la concurrence, la fusion avec le groupe « ALATLAS » est-elle


acceptable ? justifier votre réponse.
2- Que pensez-vous de la validité des clauses fixées par M. Benosman ?
3- Quelles sont les conditions de validité d’un contrat ?
4- Le groupe a t- il le droit de résilier le contrat d’approvisionnement avec M.Ali ? sur quels
fondements juridiques ?le groupe aura t-il droit à réparation ?
5- Qualifier la nature des actes de commerce soulignés ?
6- L’émission du chèque n°ZA100265 est-elle valable juridiquement ? relever les infractions
commises sur ce chèque.

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