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TD – Cas pratiques

 Cas pratique n°1 : Répondre aux questions sur le sujet du cas ci-dessous :

Depuis 1998, la famille Lagrange est installée dans une commune de la Mayenne. Aux dernières élections
municipales, Monsieur Lagrange a été élu conseiller municipal et est devenu maire. Son épouse Chloé est assistante
commerciale.

Ce matin, Chloé est en retard pour déposer ses enfants à l’école. Au volant d’une puissante voiture, elle parcourt les
rues de la ville à grande vitesse, et se fait surprendre à 75 km/h par un contrôle radar au lieu des 50km/h autorisés…
Aux gendarmes qui lui font remarquer sa vitesse excessive, elle répond que le véhicule appartient à son mari : elle ne
peut donc pas être verbalisée.

Question 1 : Résumez les faits.


Chloé a effectué un excès de vitesse alors qu’elle était au volant de la voiture de son mari. Elle a été prise au radar de
vitesse pour 75km/h au lieu de 50km/h autorisés.

Question 2 : Le gendarme doit-il verbaliser Chloé ? Votre réponse devra être présentée sous la forme d’une
argumentation juridique (cf. Méthode ci-dessous).
a) L’article R 413-3 du code de la route précise qu’en agglomération, la vitesse des véhicules est limitée à 50
km/h.
L’article L. 121-1 du Code de la route indique que le conducteur d’un véhicule est responsable des infractions qu’il
commet avec ce véhicule.
b) Chloé s’est fait surprendre conduisant à 75 km/h en pleine agglomération, au volant du véhicule appartenant à
son mari.
c) Conclusion : Chloé, en tant que conductrice du véhicule est responsable de ses actes. Elle n’a pas respecté la
limitation de vitesse, elle doit donc être sanctionnée.

Question 3 : Indiquez précisément les sanctions encourues par Chloé.


La vitesse maximale autorisée en ville est de 50 km/h. Chloé s’est fait surprendre à une vitesse de 75km/h soit
25km/h au dessus de la vitesse autorisée.
Elle a commis une infraction et devra donc payer une amende de 135 € et 2 points seront retirés de son permis de
conduire.

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Annexe 1 :
Article L.121-1 du code de la route
Le conducteur d'un véhicule est responsable pénalement des infractions commises par lui dans la conduite dudit
véhicule.

Article R 413-3 du code de la route


En agglomération, la vitesse des véhicules est limitée à 50 km/h. […]

Article R 413-14 du code de la route


I. - Le fait, pour tout conducteur d'un véhicule à moteur, de dépasser de moins de 50 km/h la vitesse maximale
autorisée fixée par le présent code ou édictée par l'autorité investie du pouvoir de police est puni de l'amende
prévue pour les contraventions de la quatrième classe.
III. - Toute contravention prévue au présent article donne lieu, de plein droit à une réduction du nombre de points
du permis de conduire dans les conditions suivantes :
1° En cas de dépassement de la vitesse maximale autorisée compris entre 40 km/h et moins de 50 km/h, réduction
de quatre points ;
2° En cas de dépassement de la vitesse maximale autorisée compris entre 30 km/h et moins de 40 km/h, réduction
de trois points ;
3° En cas de dépassement de la vitesse maximale autorisée compris entre 20 km/h et moins de 30 km/h, réduction
de deux points ;
4° En cas de dépassement de la vitesse maximale autorisée de moins de 20 km/h, réduction d'un point.

Annexe 2 : Barème des contraventions


Contravention Amende forfaitaire
Première classe 11 €
Deuxième classe 35 €
Troisième classe 68 €
Quatrième classe 135 €

Annexe 3 : Méthodologie du cas pratique :

L’argumentation juridique se fait en trois temps :


1. Dans un premier temps, il faut citer la règle de droit qui va permettre de répondre à la question posée (un
article de loi par exemple) et l’expliquer.
2. Dans un deuxième temps, il faudra expliquer l’objet de la question : en quoi la règle de droit citée au dessus
va-t-elle s’appliquer à la situation ?
3. Enfin, dans un troisième et dernier temps, il faudra conclure en exposant la solution au problème posé.

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 Cas pratique n°2 : Répondre aux questions sur le sujet du cas ci-dessous et à l’aide des annexes

Contexte :
Salarié depuis plus de dix ans dans une entreprise qui produit des vêtements, Monsieur Leblanc est très surpris de la
découverte qu’il vient de faire. En nettoyant les vestiaires du personnel, il découvre la présence d’une petite boîte
fixée au mur qui contient une caméra de surveillance qui filme en permanence les vestiaires du personnel. Il en parle
à son directeur, qui reconnaît les faits. Cette caméra est placée dans le but de prendre en flagrant délit les salariés
indélicats qui se servent régulièrement dans le stock. Le directeur n’a aucune envie de retirer son dispositif de
surveillance.

Correction :
1. Formulez le problème juridique que soulève cette situation. [1 point]
L’employeur de Monsieur Leblanc a-t-il le droit de mettre en place un dispositif de vidéosurveillance dans les
vestiaires de ses salariés ?

2. Monsieur Leblanc, ainsi que d’autres salariés n’ayant rien à se reprocher, souhaitent l’arrêt de ce dispositif de
surveillance. Déterminez si un tel dispositif est légal en appliquant la méthode en Annexe 4. [4 points]
a : Selon l’article L. 1121-1 du Code du travail, un employeur peut limiter les droits/la liberté de ses salariés si cela est
justifié par leur travail et proportionné au but qu’il recherche.
Selon la décision de la Cour de Cassation du 20 novembre 1991, un employeur peut surveiller son personnel s’il l’a
informé auparavant du dispositif qu’il met en œuvre.
b : Or, l’employeur de Monsieur Leblanc qui veut démasquer des voleurs n’a pas informé son personnel du dispositif
de vidéosurveillance qu’il a installé.
c : Donc le dispositif mis en place par l’employeur de Monsieur Leblanc n’est pas légal puisqu’il n’a pas informé ses
salariés de son installation.

ANNEXES

Annexe 1 : Article 9 du Code civil (Loi 1803-03-08 du 18 mars 1803)


Chacun a droit au respect de sa vie privée.
Annexe 2 : Article L. 1121-1 du Code du travail (Loi n° 2008-67 du 21 janvier 2008)
Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne
seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché.
Annexe 3 : Cour de Cassation, 20 novembre 1991, concernant une caméra dissimulée
« Si l’employeur a le droit de contrôler et de surveiller l’activité de son personnel durant le temps de travail, il ne
peut mettre en œuvre un dispositif de contrôle qui n’a pas été porté préalablement à la connaissance des salariés. »

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