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Titre de l’exposé : le Cercle Linguistique de Prague

Présenté par : Syrine HAOUANE et Imane TOUZI


Date : 30/10/2018

Compte rendu fait par : Khalid EZRAIDI (khalid.insp.2017@gmail.com)

Le travail pris en charge par les deux étudiantes porte sur le Cercle Linguistique de Prague.
Il s’agit d’un exposé structuré selon trois axes :
1. Une présentation brève du Cercle de Prague ;
2. La distinction entre phonologie et phonétique
3. Le schéma de communication de R. Jakobson
Le Cercle Linguistique de Prague est un groupe de chercheurs et intellectuels (en nombre
de vingt) émigrés et de différentes tendances scientifiques ; linguistes, philosophes de
langage, entre autres qui se sont regroupés pour faire avancer les études linguistiques
préalablement déclenchées par Saussure et cherchant ainsi à développer des méthodes
innovatrices pour aborder le langage. Il s’agit bel et bien d’une équipe de recherche présidée
par le linguiste tchèque Vilém Mathesius, et encadrée par les trois fondateurs illustres :
Troubetzkoy, Jakobson et Karcevski. Le programme unificateur, paru dans un manifeste
représentant l’œuvre du groupe, est caractérisé par la délimitation des thèses fédératrices
orientant les recherches des adhérents vers un mode de pensée déterminant les fondements du
structuralisme. Ces thèses qui traitent de problèmes généraux en linguistiques y compris la
langue slave, sont en nombre de neuf, parmi lesquelles on cite :
1. « La langue est conçue comme un système fonctionnel », cela veut dire qu’on ne peut
appréhender aucun fait de langue abstraction faite du système auquel il appartient.
S’ensuit, la langue possède un caractère de finalité, comparativement aux autres
produits de l’activité humaine ; souvent cette fin prend la forme de la communication
ou de l’expression ;
2. La seconde thèse a pour mission d’énumérer les tâches à accomplir pour étudier
pertinemment un système linguistique surtout d’un point de vue phonique et
grammaticale ;
3. Ils ont consacré aussi toute une thèse pour étudier les différentes fonctions de la
langue ; à titre d’exemple, le langage poétique constitue la toile de fond de la fonction
poétique inscrite dans un acte créateur et individuel, se détachant, de ce fait, de la
langue de communication, malgré le rapport entretenu entre les deux systèmes
(communicationnel et poétique).
Ces thèses, et bien d’autres, donnent l’envie à ces intellectuels de se démarquer de leurs
formations initiales, surtout pour asseoir une opposition à la pensée de leurs maitres
(surtout les formalistes russes et les néogrammairiens), ils ont déclaré la référence à
l’autorité saussurienne.
Les principes fondateurs de ce Cercle sont :
1. Un travail considérable sur les concepts : structure à la place de « système » et invention
de « fonction » ;
2. Des recherches innovantes sur des disciplines des pensées saussuriennes telles que la
phonologie, phonétique, etc. ;
3. Adoption, avec une légère différence, des idées saussuriennes, en l’occurrence :
- La distinction langue/parole ;
- La notion du signe linguistique ;
- La priorité de l’étude synchronique au détriment de la diachronie ;
- L’étude paradigmatique/syntagmatique ;
- La notion de structure, comme mode de penser et d’appréhender le monde, à la
place du système ;
4. Priorisation de la fonction communicative du langage sur d’autres fonctions telle que
poétique, etc. La communication est conçue en tant qu’interaction ; il y a un changement
de rôles entre le locuteur et le récepteur ; ce qui inversera du coup la focalisation des
fonctions du langage.
5. La phonologie est certes une discipline faisant l’objet d’étude des deux linguistes
Jakobson et Troubetzkoy, pourtant le point de fuite de chaque auteur n’était pas le même.
Troubetzkoy a fondé sa démarche d’investigation sur la différence tout en adoptant une
matrice de différenciation conçue en amont eu égard la description de langue et répondant
aux questionnements méthodologiques tels que : qu’est ce qui parait pertinent à étudier
dans une langue ? De tel trait, parait-il pertinent pour aborder une langue particulière ?
Il parait plus judicieux de signaler, vers la fin que des disciplines telles que la phonématique,
la morphophonologie et la morphostylistique n’ont pas résisté contre l’usure du temps, ne
serait-ce que pour laisser des traces conceptuelles dans d’autres disciplines ultérieures. Aussi,
parait-il plus intéressant de constater que Saussure, n’étant pas un structuraliste par conviction
explicite, a nivelé le terrain pour un épanouissement du structuralisme, non pas seulement
comme un courant de pensée linguistique, mais surtout comme mode de pensée qui a
influencé toute autre réflexion scientifique et philosophique. De plus, étant synchronique par
choix, la démarche d’investigation adoptée par les structuralistes n’a jamais écarté la
diachronie, c’est une question de priorité pour rendre plus plausibles et crédibles les résultats
de description d’une langue à une époque donnée.

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