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Phytohormones
Introduction, généralités
Végétaux ~immobiles forte dépendance à l’environnement
Régulateurs de croissance
Définition:
« Composés chimiques d'origine endogène, synthétisés par la plante, agissant à
distance, à très faibles concentrations, en réponse à une situation interne
(exemple : corrélation bourgeon - bourgeon) ou à un stimulus externe
(photopériode, thermopériode, chocs...), qui circulent dans la plante dans des
directions déterminées vers des régions cibles précises. Ces molécules peuvent
chacune, indépendamment, contrôler plusieurs facteurs (dominance apicale,
dormance, croissance...) mais leur association peut être indispensable pour agir à
faible dose sur un facteur donné. »
Zone subapicale
Zone subapicale
Remarques
•Le rôle d’un régulateur peut varier selon la concentration, le tissu concerné, les
conditions extérieures
3. Différentes phytohormones :
On distingue quatre groupes de phytohormones :
- les auxines,
- Les gibbérellines,
- Les cytokinines,
- les brassinostéroides.
Sur le plan chimique, c'est l‘acide indole 3-acétique ou AIA, un acide faible qui peut
facilement se dissocier. L'auxine est synthétisée majoritairement à partir du tryptophane mais
aussi à partir du chorismate à l'extrémité des tiges (dans l‘apex), et dans le méristème des
bourgeons terminaux.
3.1.1. Découverte et mise en évidence
Premiers travaux dus à Darwin (1880) : observation des réactions phototropiques de
coléoptile de blé.
coléoptile tige
croissance embryon
coléorhize
racine
Grain de blé
II.A.1. Découverte et mise en évidence
Définition
Phototropisme : réponse de croissance à une distribution dissymétrique de la
lumière.
Côté sombre du
coléoptile
Observations de Darwin:
lumière
Côté éclairé du
coléoptile
•2 sans l’apex, pas de réaction : signal capté sans doute partout mais compris que par l’apex
•3 pas de lumière sur l’apex, pas de réaction : seul l’apex peut générer la réaction
•4 capuchon translucide sur l’apex, réaction : c’est l’absence de lumière et non la présence du capuchon
qui gène la réaction
•5 si base protégée de la lumière, réaction : seul l’apex permet la réaction
Compléments de Boysen-Jensen (1910)
•6 apex séparé du reste par cube d’agar (barrière perméable), réaction
•7 apex séparé du reste par du mica (barrière imperméable), pas de réaction
Les rôles de l'auxine sont nombreux. Son action dépend très fortement à la fois de sa
concentration et du tissu sur lequel elle agit. Par exemple, une même concentration peut
inhiber le développement d'un bourgeon alors qu'elle favorisera l'élongation d'une tige.
Selon les plantes, une même concentration sur un même organe peut entraîner des
conséquences différentes. Par exemple, l'auxine stimule la croissance du limbe des
monocotylédones alors qu'elle inhibe celle des dicotylédones.
3.1. L'auxine et l'élongation cellulaire
L'auxine est la principale hormone agissant sur l'augmentation de la taille des cellules. Cet
effet, qui dépend des concentrations intracellulaires d'auxine et de la nature des organes,
s'exerce sur des cellules jeunes en cours d'élongation, au moment où la paroi est extensible.
On sait que l'élongation cellulaire est un processus complexe qui fait intervenir une absorption
d'eau, l'extension de la paroi sous l'effet de la turgescence, et l'incorporation de nouveaux
composés entre les mailles de fibrilles de cellulose ainsi distendues.
1. d'une part au niveau de la paroi, dont elle provoque le relâchement. Dans le détail,
l'auxine stimule au niveau de la membrane plasmique une pompe à protons, entraînant
ainsi une acidification du milieu : le pH au voisinage de la paroi tombe de 6.5 à 4.5.
2. d'autre part sur les synthèses protéiques, en modifiant l'expression génique. Il
est établi que l'auxine agit sur l'activité génique en régulant la synthèse d'ARNm
codant pour des protéines nécessaires à l'élongation. Ces protéines spécifiques de
l'élongation cellulaire n'ont pas été clairement identifiées à ce jour.
L’auxine provoque :
L’augmentation de la plasticité des parois cellulaires (aptitude à la déformation)
L’entrée d’eau dans la vacuole donc dans la cellule
plasmalemm apoplasme = paroi + espace
e entre paroi et plasmalemme
Pression
pH K+ K+
osmotique
eau
• L'auxine a aussi des rôles dans l'organogénèse. Elle agit aussi à forte concentration (de
l'ordre de 10-5 g/l) sur la rhizogénèse, favorisant l'apparition de racines sur les boutures.
Une forte concentration en auxine permet la mise en route des gènes impliqués dans
l'initiation des méristèmes racinaires latéraux. Toutefois, si la teneur en auxine reste forte,
la croissance racinaire sera ralentie.
Ainsi, une faible concentration en auxine favorise l'élongation d'une racine alors qu'une plus
forte concentration inhibe cette croissance et favorise cette fois la rhizogénèse, .
la rhizogénèse (rhizo- = racine; génèse = fabrication)
Légendes
explant d’endive
haut bas
MC milieu de culture bas haut
accumulation
MC MC
d’auxine
racines nouvelles
•Embryons
Rôles :
•Stimulent la croissance des tiges
•Stimulent la croissance des feuilles (à forte dose)
•Sont sans effet sur les racines (mais y sont produites)
•Stimulent la fructification
•Permettent la production de fruits parthénocarpiques (sans pépins)
•Permettent la levée de dormance des graines…elles font alors le lien entre le
milieu extérieur et le métabolisme
II.B.3. Les différents rôles et modes d’action
Levée de dormance
Quand les températures et la luminosité deviennent favorables,
les gibbérellines provoquent la synthèse d’amylase qui permet la formation d’un
stock de sucres dans la couche d’aleurone (couche de réserve).
Légendes ADP+Pi
H+ H+
ATPase H+
Co-transporteur
carbone
sucres sucres
énergie
plasmalemme
II.B.3. Les différents rôles et modes d’action
Les gibbérellines jouent, selon les espèces, soit sur l’activité ATPase-H+, soit sur
dormance.
•Sur les raisins, avant fructification, pour « élargir » les grappes : fruits plus gros.
•Idem, diminution du nombre de fleurs : plus d’espace, fruits plus gros, moins de
pourriture.
• en essayant différents additifs sur des cellules ne pouvant pas se multiplier seules
(cellules de moelle) : découverte d’une substance provoquant la multiplication…
Toutes les molécules ayant les mêmes propriétés ont été nommées
« cytokinines »
Elles sont présentes dans presque tous les tissus mais ce sont surtout les tissus
proches de l'apex racinaire qui sont impliquées dans cette production.
Les cytokinines en présence d'auxine stimulent la division cellulaire, leur rôle précis
portant sur la duplication des chromosomes et le recloisonnement cellulaire. Elles
agissent sur l'auxèse des cellules foliaires adultes et favorisent l'extension radiale des
tiges et des racines. Elles activent la production de chlorophylle.
Environ deux cents cytoki
Nous avons regroupé quelques-unes d'entre elles ci-dessous :
- Kinétine Ou 6-Furfurylaminopurine
C10 H9N5O
Obtenue en 1955 à partir de sperme de hareng.
Aspect : Poudre blanche
Masse molaire : 215,2114 g.Mol-1
Fusion : 270°c
- C12H11N5
N(6)-benzyladénine Ou N-(phénylméthyl)-1H-purin-6-amine:
NH2 ~
N
N
N
N
H
Remarques :
•plus la chaîne de synthèse est longue entre adénine et cytokinine,
plus la cytokinine est active
•Le nom de la molécule est fabriqué à partir de la fonction chimique fixée au NH2
( diméthylallyladénine, isopentényladénine….)
ou de l’espèce où elle a été découverte (zéatine de zea mais…)
B. Lieux de synthèse
Quasiment tous les tissus peuvent synthétiser des cytokinines
Les cytokinines migrent alors vers le haut de la plante en suivant la sève brute : par
le xylème
C. Rôles et modes d’action
•Elles ont des propriétés activatrices de la division cellulaire, mais elles sont
également impliquées dans la croissance et la différenciation cellulaire, entre autres.
• Activation de la production de chlorophylles
•Activation de l'ouverture des feuilles
• Stimulent le métabolisme des cellules de jeunes pousses (qui ne sont pas à leur
niveau de métabolisme maximal) en réponse à une augmentation de l'eau et des
substances minérales disponibles.
• retardement de la sénescence foliaire : inhibent la dégradation des protéines,
stimulent la synthèse d’ARN et stimulent l’arrivée de nutriments.
N
N
O O O N
N
O
O P O P O P O CH2
O O O H H
H H
OH OH
Quelques remarques :
•L’action des cytokinines est fortement liée à celle des autres régulateurs :
Les deux : la division est initiée par l’auxine, les cytokinines permettent le
recloisonnement des nouvelles cellules
[ AIA]
=1 Multiplication cellulaire mais pas de
[ CYT] différenciation
[ AIA]
<1 Formation de pousses à partir d’une masse de cellules
[ CYT] indifférenciées = caulogénèse
Cytokinines majoritaires
[ AIA]
>1 Formation de racines = rhizogénèse
[ CYT]
Auxines majoritaires
A. L’éthylène
Seul régulateur de croissance sous forme gazeuse..
1. Structure et synthèse
H H
Structure très simple de type « alcène » : C C
H H
Synthèse à partir de la méthionine (acide aminé)
Ethène Ou Ethylène C2 H4
Aspect : Gaz incolore et inodore.
Masse molaire : 28,053 g.Mol-1
Ebullition : -103,77°c
Densité : 0,5678 (à -104°c)
3-4) les brassinostéroïdes :
Depuis les années 1970, on a caractérisé une soixantaine de molécules (dans les algues,
les fougères, les gymnospermes, les angiospermes), à structure de cholestane, c'est-à-dire
proche de celles des stéroïdes animaux.
Elles ont de multiples effets sur le développement des végétaux : germination des graines,
élongation des tiges, expansion des feuilles, différenciation des tissus vasculaires.
La plus active et la plus répandue est le brassinolide (br1) trouvé en 1979 dans le pollen de colza
(brassica napus).
- Brassinolide (C28H48O6 )
- Dolicholide C28H46O6
Elle a été pour la première fois isolée en 1982 de la dolique pourpre (dolichos lablab).
- Typhastérol C28H48O4
- Teastérone C28H48O4
Il fut isolé la première fois en 1984 de l'arbre à thé (thea sinensis ou camellia sinensis).
- Cathastérone C28H48O3
Phytohormone découverte dans les années 1960 et impliquée, au début, dans l'abscission
des feuilles et la dormance des bourgeons (on l'a même appelée la dormine). Elle agit sur la
réaction au stress hydrique des plantes en provoquant la fermeture des stomates (responsables
des échanges gazeux assurant la photosynthèse mais aussi des principales pertes d'eau par
évapotranspiration) ; elle agit également sur la régulation de la germination des graines ; elle
induit la synthèse des protéines de réserves. C'est également la principale hormone inhibitrice,
antagoniste des gibbérellines.
C'est à partir de l'acide mévalonique que l'acide abscissique est synthétisé dans les plantes.
Les chloroplastes constituent probablement le principal mais pas l'unique site de synthèse de
l'ABA.
Acide abscissique ou acide 2-(z)-4(e)-abscissique ou aba C15H20O4
aspect : Cristaux blancs (lorsque recristallisé dans un mélange chloroforme, éther de pétrole).
Masse molaire : 264,318 g.Mol-1
fusion : 160°c
Ebullition : Se sublime à 120°c
Densité : 1,193
Pouvoir rotatoire spécifique : [α] = 0° (c = 1, 0,02%h2so4)
Solubilité : Très soluble dans l'acétone, l'éther, le chloroforme.
Indice de réfraction : 1,363 (à -100°c)
Solubilité : Soluble dans l'éther ; légèrement soluble dans l'éthanol, le benzène, l'acétone ;
insoluble dans l'eau.
Elle est synthétisée dans la plante à partir de la L-méthionine par un processus complexe.