Vous êtes sur la page 1sur 12

Table des matières

I. Le sacrifice
II. La crise sacrificielle
III. Oedipe et la victime émissaire
IV. La genèse des mythes et des rituels
V. Dionysos
VI. Du désir mimétique au double monstrueux
VII. Freud et le complexe d’Oedipe
VIII. Totem et tabou et les interdits de l’inceste
IX. Lévi-Strauss, le structuralisme et les règles du mariage
X. Les dieux, les morts, le sacré, la substitution sacrificielle
XI. L’unité de tous les rites

Conculsion

Bibilographie

I. Le sacrifice

Girard dit : le sacrifice à deux faces (1) “une chose très sainte” p. 9 (2) un crime. Il parle
d’aspect légitime et illégitime. Il dit que Hubert et Mauss invoque le caractère sacré de la
victime. “Il est criminel de tuer la victime parce qu’elle est sacré… mais la victime ne
serait pas sacrée si on ne la tuait pas” p. 9. Girad utilise le terme “ambivalence”.
D'emblée il s’oppose à ce terme et à la thèse liée : cela ne constitue pas une véritable
explication.

Girad rejète la thèse qui fait du sacrifice une institution symbolique. (sacrifice n’est pas
meurtre c’est un sacrifice…)

Il veut poser la question du lien entre violence et sacrifice. Il porte un intérêt au discours
que porte la psychiatrie sur la violence. Il dit “rien ne ressemble plus à un chat ou à un
homme en colère qu’un autre chat ou un autre homme en colère”.

L’idée générale est d’identifier les mécanismes de la violence. Il se demande si la


violence joue un rôle dans le sacrifice. Il dit que si c’est le cas, alors cela constituerait un
élément d’analyse intéressant.

Il s’appuie sur les travaux de A. Storr (Human Agression). Il parle de “désir” de violence.
Il dit que celui-ci “entraîne des changements qui préparent les hommes au combat”. Il
rapporte les observation de A. Storr : “il est plus difficile d’apaiser le désir de violence
que de le déclencher, surtout dans les conditions normales de la vie en société”.
Girad dit “La violence inassouvie cherche et finit toujours par trouver une victime de
rechange. A la créature qui excitait sa fureur, elle en substitue soudain une autre qui n’a
aucun titre particulier à s’attirer les foudres du violent, sinon qu’elle est vulnérable et
qu’elle passe à sa portée” p. 11

Il pense que la violence humaine peut se donner des objets de rechange comme chez
certains animaux.

Il veut penser le sacrifice à partir de ces mécanismes de “subsitution”. Il pense


concevale d’imaginer que “l’immolation de victimes animales détourne la violence de
certains êtres qu’on cherche à protéger, vers d’autres ếtres dont la mort importe moins
ou n’importe pas du tout”.

Il cite Joseph de Maistre, Eclaircissement sur les sacrifices. Il veut soutenir son
hypothèse en s’appuyant sur les observations des sacrifices rituels. D’après Joseph de
Maistre Il apparaîtrait que dans les sacrifices on choisit toujours parmi les animaux, “les
plus précieux, les plus doux, les plus innocents, les plus en rapport avec l’homme par
leur instinct et par leur habitudes”. Joseph de Maistre écrit “On choisissait dans l’espèce
animale les victimes les plus humaines, s’il est permis de s’exprimer ainsi.”

p. 12/13 Girard cherche à renforcer son hypothèse en s’appuyant sur l’ethnologie


moderne. Il cite les travaux de E.E. Evans-Pritchard, The Nuer (1940) et Godfrey
Lienhardt, Divinity and Experience, the Religion of the Dinka (1961). Ces auteurs
s'intéresseraient aux proximités entre les sociétés pastorales et leur bétail. Il existeraient
selon ces auteurs, une espèce de “symbiose” entre les hommes et les troupeaux. Cela
permet à Girard de donner un crédit à son hypothèse.

A partir de ces deux exemples introductif, Girard dit qu’il faut revenir à “l'hypothèse de
la substitution”.

Il dit que cette idée est présent dans la littérature ancienne sur le sujet. Il dit que c’est la
raison pour laquelle les modernes la rejettent (c’est-à-dire Mauss et Hubert).
Il dit qu’Hubert et Mauss se méfient de cette hypothèse. Il pense que c’est “parce qu’elle
leur paraît entrainer un univers de valeur morales et religieuses incompatibles avec la
science”.

Il dit ensuite que Jospeh de Maistre “voit toujours dans la victime rituelle une créature
“innocente”, qui paye pour quelque “coupable”.

Girad dit que son hypothèse supprime cette différence morale. Il pose que “le rapport
entre la victime potentielle et la victime actuelle ne doit pas se définir en termes de
culpabilité et d’innocence.” Selon Girard il n’y aurait rien à “expier”.
Pour Girad, l’enjeu du sacrifice est un détournement de la violence : “La société cherche
à détourner vers une victime “sacrifiable”, une violence qui risque de frapper ses propres
membres, ceux qu’elle entends à tout prix protéger.”

Les sacrifices serait selon l’expression de Girard une “ruse” avec la violence.

Il va jusqu’a émettre l’hypothèse que dans les contes de fées, la pierre qu’on donne au
loup à la place de l’enfant pourrait avoir un caractère sacrificiel.

✦✦✦

p. 14 Girard dit que cette ruse n’est possible que si un exutoire est offert à la violence. Il propose
d’interpréter sous cet angle l’histoire de Caïn et d’Abel.

Girard applique son filtre interprétatif sur le texte biblique. Le sacrifice animal est un trompe
violence. Caïn serait privé d’exutoire sacrificel c’est pourquoi il est conduit à tuer son frère. C’est
selon Girard le sens de la jalousie Caïn.

Girad mentionne un tradition mulsulmane selon laquelle le belier déjà sacrifié par Abel est le
même que reçois Abraham pour qu’il le sacrifie à place de son fils Isaac. Girad dit que ces textes
exprime une intuition qui porte sur la fonction du sacrifice qu’il défend (substitution).

Il affirme que d’autre scène de la Bible “s’éclaire à l’idée que la substitution sacrificielle a pour
objet de tromper la violence”. Bénédiction de Jacob par son père Isaac.

Il interprète cette histoire suivant l’idée que l’animal vient s’interposer entre le père et le fils pour
empêcher la violence. Les chevraux servent à duper le père et à détourner du fils la
violence qui le menace.

Pour Girard, la substitution est définitoire du sacrifice. La scène lue par Girard lui semble
être caractéristique de la double exigence qui donne au sacrifice son efficacité :

p. 15 Girard dit : “en se détournant de façon durable vers la victime sacrificielle, la


violence perd de vue l’objet d’abord visé par elle.”
Il dit : “La substitution sacrificielle implique une certaine méconnaissance”.
Il ajoute : “Le sacrifice, tant qu’il demeure vivant, ne peut rendre manifeste le
déplacement sur lequel il est fondé”.
ceci dit il précise : “Le sacrifice ne doit pas totalement oublier l’objet originel sinon il n’y
aurrait pas substitution”.

(subsitution sacrificelle = “étrange duperie”)

Si le père découvrait qu’il s’agit de Jacob et non de Esaü alors il s’exposerait à la


violence de son père. Jacob ruse, et se protège ainsi de son courroux.
Girard tient pour exemplaire l’histoire de Jacob : p. 15 “Il y a lieu de croire qu’on tient
dans ce texte le mythe fondateur d’un système sacrificiel”.

Il compare ce passage de la Bible avec un épisode de L’Odysée. Il dit qu’Ulysse joue un


rôle semblable à la dissimulation de Jacob. (Histoire du Cyclope)

Ulysse et ses camarades sont prisonnier du Cyclope. Ils parviennent à l’aveugler et à


s’échapper sous la peau de bête. Comme Jacob, le Cyclope aveuglé palpe pour
reconnaitre

L’idée générale qui pousse Girard à comparer ces histoires est que l’animal viendrait
s’interposer entre la violence et l’être humain qu’elle vise. Il dit que ces deux histoires
sont complémentaires…

L’une masquerait la menace de violence évidente dans le cas d’Ulysse, l’autre


indiquerait le caractère sacrificiel absent dans l’Odyssée.

✦✦✦

p. 17 Sacrifice = médiation entre un sacrificateur (def classique)


plus de divinités aujourd’hui, conséquence : la lecture traditionnelle rejette l’institution dans
l’imaginaire.

Girard cherche à éviter la lecture formaliste, il reconnaît une fonction au sacrifice, il sacrifice
correspond à quelque chose de réel. L’intelligibilité du sacrifice est diminuée selon lui lorsqu’on
introduit la divinité.

Il dit : “L’opération sacrificielle suppose une certaine méconnaissance. Les fidèles ne savent pas
et ne doivent pas savoir le rôle joué par la violence.”

C’est selon Girard une condition d'efficacité du sacrifice. Il dit “Dans cette méconnaissance, la
théologie du sacrifice est primordiale.” C’est pour apaiser la colère du Dieu qu’on multiplie
les sacrifices.

Girard s’attaque à Hubert et Mauss. Il dit que les lectures qui ne touchent pas aux
divinités demeurent prisonnière d’une théologie qu’elles transportent dans l’imaginaire. Il
dit : “On s’efforce d’organiser une institution réelle autour d’une entité purement
illusoire ; il ne faut pas s’étonner si l’illusion finit par l’emporter, détruisant peu à peu
même les aspects les plus concrets de cette institution.”

Il dit qu’il faut lire conjointement les sacrifices et leurs théologie. Pas nier la théologie.

Sacrifice comme violence de rechange. c’est la thèse martelée. Il s’appuie sur,


G.Lienhardt, Victor Turner, The Drums of Affliction (1968)

p18. “Le sacrifice est une opération de transfert collectif qui s’effectue aux dépens de la
victime et qui porte sur les tensions internes, les rivalités, toutes les velléités réciproques
d’agression au sein de la communauté”.

Girard dit : “C’est la communauté entière que le sacrifice protège de sa propre violence,
c’est la communauté entière qu’il détourne vers des victimes qui lui sont extérieure.”

“Le sacrifice polarise sur la victime des germes de dissension partout répandus et il les
dissipe en leur proposant un assouvissement partiel”

Girard pense qu’on doit se servir du disours que le sacrifice se donne sur lui même pour
mener une enquête (disours de la théologie)

Il dit que ce discours est discrédité par les références à ce qu’on pourrait qualifier de
superstition (demander la pluie et le beau temps)

Girard dit que le sacrifice à pour fonction d’établir l’ordre. Il pose que si les hommes ne
s’entendent pas, les récoltes seront mauvaise.

p19. Il dit que les grands textes chinois reconnaissent la fonction du sacrifice proposée
par lui. Livres des rites. Le sacrifice renforce l’unité de la nation. Le sacrifice, la musique,
les châtiments et les lois ont une seule et même fin : unir les coeur et établir l’ordre.

✦✦✦

p. 20 Ajax, Pharmakos, Médée

Girard dit que bien que le geste d’Ajax (massacre des troupeaux destiné à la subsistance de
l’armée) ne se soit pas inscrit dans un cadre rituel il s’apparente à une substitution sacrificielle. Il
dit que les sacrifices institutionalisés ne diffèrent que par le fait qu’ils sont “ordonnés, canalisés et
discipliné par le cadre immuable dans lequel ils sont fixés.”

Il dit que les victimes sont presque toujours des animaux sauf dans certains cas. Il dit que le
sacrifice humain se pratiquait encore au Vème siècle en Grèce. Il parle du pharmacos, sacrifié
lors de période de calamités.

Il dit que le mythe de Médée analogue au geste d’Ajax.

“A l’objet de la haine qui demeure hors d’atteinte, Medée substitue ses propres enfants”

Girad pose que ce geste “dément” (infanticide) peut s’inscrire dans un cadre rituel. Il dit qu’il faut
tenir compte de cette lecture vu la présence de ce thème dans la culture grecque et juive.
Il dit p.21 “L’action de Médée est à l’infanticide rituel ce que le massacre des troupeaux, dans le
mythe d’Ajax, est au sacrifice animal.”

“Médée prépare la mort de ses enfants à la façon d’un prêtre qui prépare un sacrifice”

Girard dit : “Quand elle n’est pas satisfaite, la violence continue à d'emmagasiner
jusqu’au moment où elle déborde et se répand aux alentours avec les effets les plus
désastreux. Le sacrifice cherche à maîtriser et à canaliser dans la “bonne” direction les
déplacements et substitutions spontanés qui s'opèrent alors.”

Girard dit : “il n’y a aucune différence essentielle entre le sacrifice humain et le sacrifice
animal.”

Il dit que notre répugnance à mettre sur le même plan le sacrifice humain et le sacrifice
animal est lié à une méconnaissance du phénonène.

De Maistre déclare inadmissible l’immolation des hommes. Girard dit que De Maistre
bien qu’ayant défini le principe de substitution ne l’applique pas aux hommes. Girard dit
que cette opinion est contredite par la tragédie grecque.

Girard dit que Hubert et Mauss exclue le sacrifice humain de leur recherches. Il dit que
cette exclusion est sacrificielle, qu’elle repose sur l’idée que certaines victimes sont
impropres aux sacrifices.

Girard dit p. 23 “Il faut éliminer les cloisonnements explicites ou implicites, il faut mettre
les victimes humaines et les victimes animale sur le même plan pour appréhender les
critères de sélection des victimes et voir si il existe un principe de sélection universel”

Quelle créature est sacrifiable se demande Girard? il faut une ressemblance avec les
catégories humaines non sacrifiable. Chez les humains : p. 24 “prisonniers de guerre,
esclaves, enfants et adolescent non marriés, les individus handicapés, les déchets de la
société, tel le pharmakos grec. Dans certaines sociétés, enfin, il y a le roi. ”

dénominateur commun?
Des êtres qui n’appartiennent pas, ou à peine, à la société . “catégories extérieures ou
marginales qui ne peuvent jamais tisser avec la communauté des liens analogues à
ceux qui lient entre eux les membres de celle-ci”

alors pourquoi le roi?


Il est hors-caste. Il échappe à la société par “le haut” comme le pharmacos “par le bas”

p. 25 “Le fou est éminament sacrifiable, le roi peut soulager sur lui son irritation. ”
Le roi est parfois sacrifié dans certaines monarchies africaines.

sacrifiable / non-sacrifiable, dépends de “l’appartenance plénière”. Or, les femmes dans


certaines cultures n’appartiennent pas à la société pourtant dit Girard “jamais ou
presque elle ne sont sacrifiées”.

La raison invoquée par Girard au sujet du non-sacrifice des femmes : immoler une
femme serait s’exposer aux représailles du groupe de parenté auquel elle appartient. p.
25 “Immoler la femme serait toujours courir le risque de voir l’un des deux groupes
interpréter le sacrifice comme un véritable meurtre et entreprendre de le venger.”

Girard dit que les sacrifiables et les non-sacrifiable se distinguent par une qualités
essentielle, sans execption. p. 26 “Entre la communauté et les victimes rituelles, un
certain type de rapport social est absent, celui qui fait qu’on ne peut pas recourir à la
violence, contre un individu, sans s’exposer aux représailles d’autres individus, ses
proches, qui se font un devoir de venger leur proche.”

sacrifice = violence sans risque de vengeance. Girard dit qu’une grande place est
accordé à ce thème dans les rituels. Thème omniprésent selon Girard.

Girard se réfère à Hubert et Mauss, il note “C’est l’espèce entière, considérée comme
un vaste clan familial (Il souligne), que les sacrificateurs prient de ne pas venger la mort
de leur victime.

Girard voit dans cette possiblité de vengeance lié au sacrifice la fonction essentielle du
rite : p. 26/27 “Le désir de violence porte sur les proches, il ne peut pas s’assouvir
sur eux sans entraîner toute sorte de conflit, il faut donc le détourner vers la
victime sacrificielle, la seule qu’on puisse frapper sans danger car il n’y aura
personne pour épouser sa cause”.

Importance de la distinction entre sacrifiable et inscracrifiable passée sous le silence d’après


Girard. Girad dit “Les hommes réussissent d’autant mieux à évacuer leur violence que le
processus d’évacuation leur apparaît, non comme le leur mais comme un impératif absolu, l’ordre
d’un dieu dont les exigences sont aussi terribles que minutieuses.”

✦✦✦

Girard dit : p. 27 “Le sacrifice a pour fonction d’apaiser les violences intestines,
d’empêcher les conflits d’éclater.”

Girard dit que les sociétés qui n’ont pas de rites sacrificiel parviennent à s’en passer (ex:
la notre). p. 27 “la violence intestine n’est pas absente mais elle ne se déchaîne jamais
au point de compromettre l’existence de la société.”
Question : Si le sacrifice à pour fonction d’apaiser “les violence intestines”, et que ces
violences n’apparaissent pas en l’absence de sacrifice, d’où vient que les violences ne
surgissent pas?”

Girard dit que “la violence intestine refoulée par le sacrifice se présente sous la forme de
la vengeance du sang”

Girard dit que cycle de la vengeance est insupportable car il ne s’arrête jamais. “La
vengeance se veut représaille et toutes représailles appelle de nouvelles représailles”.

Il dit que “la vengeance fait partout l’objet d’un interdit très strict”. Les réactions en
chaine de représailles sont un risque majeur pour l’intégrité du groupe.

Girard dit que la vengeance détermine beaucoup de choses dans les rapports entre les
hommes. Il dit que le devoir de vengeance s’impose parce qu’il faut empêcher les
hommes de tuer. Il dit qu’il n’est pas besoin de convaincre les homme que la violence
est odieuse. Il dit que c’est cette conviction qui pousse les hommes à se venger.

Girard dit p. 29 “il y a un cercle vicieux de la violence qui pèse sur les sociétés primitive
mais ce cercle n’existe pas pour nous.”

“C’est le système judicaire qui écarte la menace de vengeance”

Il dit “Les décisions de l’autorité judiciaire s’affirment toujours comme le dernier mot de
la vengeance.”

C’est l’institution judicaire qui met un terme au cercle vicieux de la vengeance;


l’institution se substitue au rituel sacrificiel en tant qu’il appaiserait les violences.
Girard dit qu’aucun principe de justice ne diffère réellement du principe de vengeance. Il
dit que le principe en oeuvre est celui de la réciprocité violente, de la rétribution.

Il dit “Ou bien ce principe est juste et la justice est déjà présente dans la vengeance, ou
bien il n’y a de justice nulle part.”

Il dit qu’il n’y a pas de différence de principe entre vengeance privée et vengeance
publique. Il dit “Il y une différence énorme sur le plan social ; la vengeance n’est plus
vengée ; le processus est fini ; le danger d’escalade est écarté.

Girard dit qu’il n’y a pas de système judiciaire dans les sociétés primitives.

Pas de droit pénal, pas de droit civil.

Girard s’oppose à la thèse qui dit que la vengeance libre tiendrait de système judiciaire
lorsque celui-ci fait défaut.
Il pose que la vengeance est un processus infini, qu’il s’agit de contenir.

Girard dit “Tant qu’il n’y a pas d’organisme souverain et indépendant pour se substituer
à la partie lésée et pour se réserver la vengeance, le danger d’une escalade
interminable subsiste.”

Girard dit qu’il est inexact de parler “d’administration de la justice”, même pour les
institutions telles que la composition ou les variétés du duel judicaires.

Girard infère que l’équilibre dans les sociétés primitives l’équilibre est maintenu au
moyen de mesures préventives, par opposition aux mesures curatives.

Le sacrifice est pour Girard un instrument de prévention dans la lutte contre la violence

p. 32 “Dans un univers où le moindre conflit peut entraîner des désastres, le sacrifice


polarise les tendances agressives sur des victimes réelles ou idéales, animées ou
inanimées mais toujours non susceptibles d’être vengées, uniformément neutres et
stériles sur le plan de la vengeance.”

“Le sacrifice fournit à un appétit de violence dont la seule volonté ascétique ne peut pas
venir à bout un exutoire partiel. Le sacrifice empêche les germes de violence de se
développer. Il aide les hommes à tenir la vengeance en respect.”

Girard dit qu’il n’est pas de sociétés sacrificielles, qui ne répondent aux situations
critiques tel que les crises par le sacrifices.

p. 33 “Ces crises mettent toujours en cause l’unité de la communauté, elles se


traduisent toujours par des dissensions et la discorde. Plus la crise est aiguë, plus la
victime doit être “précieuse”.

Girad dit que le sacrifice dépérit là où s’installe un système judiciaire, en Grèce et à


Rome.

Girard dit que le sacrifice c’est perpétué à travers les âges mais à “l’état de forme vide”
c’est la raison pour laquelle nous aurrions l’idée que les institutions religieuses n’ont
aucune fonction réelle.

Girard voit une confirmation de son hypothèse : dans les sociétés dépourvue de
systèmes judiciaires le sacrifice et le rite jouent un rôle essentiel.

p. 33 Girad dit que nous minimisons le péril de la vengeance et c’est la raison pour
laquelle nous ne savons pas à quoi peut bien servir le sacrifice.
Il dit “nous ne nous demandons jamais comment les sociétés dépourvues de pénalités
judiciaires tiennent en respect une violence que nous ne voyons plus”.

Il dit p. 34 “La solution nous dissimule le problème et l’effacement du problème nous


dissimule le religieux en tant que solution”.

Il dit que dans ces sociétés, “le préventif est le domaine religieux. La prévention
religieuse peut avoir un caractère violent. La violence et le sacré sont inséparables.”

Il dit “L’utilisation “rusée” de certaines propriétés de la violence, de son aptitude,


notamment, à se déplacer d’objet en objet se dissimule derrière l’appareil rigide du
sacrifice rituel”.

p. 35 Girard dit que la vértitable différence entre les différences entre les cultures n’est
pas tant ses moyens techniques mais les institutions dont elles se dotent.

Il dit “Le religieux vise toujours à apaiser la violence, à l’empêcher de se déchaîner.”

p. 36 Girard dit que “les conduites religieuses visent la non-violence de façon immédiate
dans la vie quotidienne et de façon médiate dans la vie rituelle, par l’intermédiaire
paradoxal de la violence.”

Il dit que pour que le sacrifice soit efficace il doit être réalisé dans un esprit de pietas.

Selon Girard, ce paradoxe que forme le sacrifice en tant qu’il est rupture de la violence
par la violence est un élément de compréhension de sa nature ambivalente (légitime et
illégitime) et le fait qu’il soit une action coupable et sainte. p. 36 “combinatoire étrange
de violence et de non violence.”
Girard liste trois moyens mis en œuvre pour mettre un terme au cycle de la vengeance :
(1) moyens préventifs, déviation sacrificielles de l’esprit de vengeance
(2) aménagements et entraves à la vengeance, action curative précaire
(3) système judiciaire dont l’efficacité curative est sans égale.

Girard dit que dans les sociétés primitives l’enjeu n’est pas tant de juger le coupable
mais de donner à la victime une attention spéciale afin qu’elle ne cherche pas à se
venger. La réconciliation est visée et lorsqu’elle n’est pas possible elle prend la forme
d’un conflit bordé afin que la vengeance ne se propage pas.

Il dit qu’a mesure qu’avance les dispositifs judicaires dans l’histoire, la méconnaissance
des institutions sacrificielles grandit.

Girard dit “Si le primitif paraît se détourner du coupable, c’est parce qu’il redoute de
nourrir la vengeance.”
p. 39 “Au lieu de travailler à empêcher la vengeance le système rationnalise la
vengeance”

Le système judiciaire et le sacrifice ont pour Girard la même fonction dans la


mesure ou tous deux visent à étouffer la vengeance. L’un en la rationnalisant, l’autre
en la détournant. Selon lui le système judicaire est infiniment plus efficace.

Selon Girard les procédés qui permettent aux hommes de modèrer leur violences sont
tous analgues et aucun d’un d’eux n’est étranger à la violence.

p. 40 “De même que que les victimes sacrificielles sont, en principe, agréées par elle, le
système judiciaire se réfère à une théologie qui garantie la vérité de sa justice.”

Pour Girard il n’y a pas de différence entre le principe de vengeance et le principe de


justice.

p. 41

“Seul un élément fondateur unique et qu’il faut bien nommer religieux, en un sens
plus profond que le théologique, toujours fondateur parmi nous parce que toujours
dissimulé, même s’il est de moins en moins dissimulé et si l’édifice fondé par lui vacille
de plus en plus, permet d’interpréter notre ignorance actuelle tant à l’égard de la
violence que du religieux, celui-ci nous protégeant de celle-là et se cachant derrière
elle comme elle se cache derrière lui. Si nous ne comprenons toujours pas le religieux
ce n’est donc pas parce que nous sommes à l’extérieur, c’est parce que nous sommes à
l’intérieur, au moins pour l’essentiel. Les débats grandiloquents sur la mort de Dieu
et de l’homme n’ont rien de radical ; ils restes théologiques et par conséquent
sacrificiels au sens large en ceci qu’ils dissimulent la question de la vengeance,
tout à fait concrète pour une fois et plus du tout philosophique car c’est bien la
vengeance interminable, comme on nous l’avait dit, qui menace de retomber sur
les hommes après le meurtre de tout divinité. Une fois qu’il n’y a plus de
transcendance, religieuse, humaniste, ou de toute autre sorte, pour définir une
violence légitime et garantir sa spécificité face à toute violence illégitime, le légitime et
l’illégitime de la violence sont définitivement livrés à l’opinion de chacun, c’est-à-
dire à l’oscillation vertigineuse et à l’effacement. Il y a autant de violences légitimes
désormais qu’il y a de violents, autant dire qu’il n’y en a plus du tout. Seule une
transcendance quelconque, en faisant croire à une différence entre le sacrifice et
la vengeance, ou entre le système judiciaire et la vengeance, peut tromper
durablement la violence.

“C’est bien pourquoi l’intelligence du système, sa démystification, coïncide


forcément avec sa désagrégation. Cette démystification reste encore sacrificielle,
elle-même religieuse, aussi longtemps au moins qu’elle ne peut pas s’achever, en ce
qu’elle se croit non violente ou moins violente que le système. En réalité, elle est de
plus en plus violente ; si sa violence est moins “hypocrite”, elle est plus active, plus virulente, et
elle annonce toujours une violence pire encore, une violence privée de tout mesure.”

Girard que la signification du sacrifice nous a échappé car jamais les immolations rituelles ne
sont directement et ouvertement liées à une première effusion de sang. Le lien entre vengeance et
sacrifice n’est pas visible dans les sacrifices.

Ou ranger le geste des Chuchki (immolation d’un membre du groupe par anticipation) puisque
d’après Girard il ne s’agit pas d’un rituel?

Chatiment? non. La victime du second meurtre n’est pas coupable du premier.


Responsabilité collective?
Mentalité primitive? Confusion possible entre l’individu et le groupe?

Girard pense qu’en excluant le coupable de toute représaille, les Chuchkis s'efforcent de ne pas
tomber dans le cercle vicieux de la violence.
Girard dit “on ne peut pas se passer de la violence pour mettre fin à la violence.”

Il dit p. 45 “Faire violence au violent, c’est se laisser contaminer par sa violence.” C’est pourquoi
d’après lui on ne touche pas l’anathème. “On abandonne le malheureux seul, sans vivres, en
pleine mer ou au sommet d’une montagne, on le force à se jeter du haut d’une falaise.”

“On rêve d’une violence qui mettrait fin une fois pour toute à la violence”.

Girad dit que les primitifs s’efforcent de briser la symétrie des représailles au niveau de la forme.

l’exemple des Chuchkis, bien que pour Girad n’étant ni un sacrifice, ni un chatiment légal se situe
en un lieu ou la vengeance, le sacrifice et le chatiment légal semblent se recouper.

Pour Girard c’est l’évidence même.

✦✦✦

Girad dit qu’il faut penser l’exemple précedent à partir de la formulation religieuse et la notion
d’impureté rituelle.

Vous aimerez peut-être aussi