Vous êtes sur la page 1sur 18

Chapitre 4 : LA METHODE DES COUTS VARIABLES

Le système d’analyse en coûts proportionnels s’est constitué en réaction contre la


complexité du système d’analyse en coûts réels et la justesse de ses informations,
qui sont toujours fournies à posteriori. Ce système est appelé « DIRECT
COSTING ».

Le Direct costing est une analyse qui a été créée aux USA en 1953 au congrès
de la NAA (National association of accountants).

Le même ensemble de charges (directes et indirectes) sera maintenant divisé en


charges variables et fixes avant que soit dégagée une relation Coût-volume-profit.
Donc, l’ensemble des charges incorporable de la CAE peut être représenté par le
schéma suivant :

CV CF CV
CD 1 3 CD 1
C Ind 2 4 C Ind 2

Les charges ne se comportent pas de façon homogène par rapport aux variations
des volumes de production et de vente ; certaines ne sont pas affectées, et d’autres
évoluent avec elles.

1. LA VARIABILITE DES CHARGES.


Classification des charges selon leur variabilité.
• Charges VARIABLES ou OPERATIONNELLES (liés au fonctionnement
de l’entreprise) ;
• Charges MIXTES ou SEMI-VARIABLES ;
• Charges FIXES ou de STRUCTURE (liés à l’existence de l’entreprise) ;

Les charges variables : ce sont des charges liées au fonctionnement de l’entreprise


et elles varient en fonction du niveau d’activité, et peuvent être représenté par la
formule suivante : Y=AX
Y : Coût variable, A : Coût variable unitaire, X= Quantités produite ou vendue

Elles comprennent :
❑ Les consommations de MP qui varient en fonction des quantités produites ;

❑ Les frais de transport qui varient en fonction des quantités vendues ou du chiffre
d’affaires.
“La référence à la production ou au chiffre d’affaires pour mesurer l’activité n’est
qu’une approximation. Pour des raisons de commodité on les considère comme
directement proportionnelles au volume d’activité”.
1
Les charges fixes (CF) : ce sont des charges liées à l’existence de l’entreprise qui
restent constantes dans la mesure où la structure (capacité) de production n’est pas
modifiée. Ainsi, lorsque le potentiel économique mis en place (moyen humains,
matériels et financiers) est totalement utilisé, l’activité ne peut plus progresser sans
investissement supplémentaire ; donc plus d’amortissement et de charges
financières.
Donc, la notion de fixité de ces charges est donc relative puisqu’elles peuvent
varier mais par pallier. Aussi, les charges fixes ne sont pas immuables dans le
temps et peuvent être affectées par des variations de prix ou de rémunérations
(loyers et salaires)

Les charges fixes peuvent être représentées par la formule suivante : Y=B
Y : Coût fixe, B= Montant des charges fixes.
Ainsi les loyers, les salaires du personnel administratif, les primes d’assurance, les
dotations aux amortissements peuvent être considérées comme des charges fixes.

Les charges semi-variables :


Certaines charges peuvent comprendre une partie fixe et une partie variable, on les
appelle les charges semi-variables. Par exemple, les factures téléphone
comprennent une partie fixe (l’abonnement) et une partie variable (la
consommation) et le salaire des représentants.

Les charges semi-variables peuvent être représenté par la formule suivante :


Y=AX+B.
Y : Coût variable, A : Coût variable unitaire, X= Quantités produite ou vendue,
B=Montant des charges fixes.

La distinction des charges fixes des charges variables se fait à l’aide d’une analyse
à priori fondée sur des considérations de bon sens résultant de la nature même des
charges ou grâce aux méthodes d’ajustement linéaire permettent de déterminer
leurs parties variables et fixes (tel que la méthode des points extrêmes, la méthode
de la double moyenne, et la méthode, plus précise des moindre carrés ordinaires) 1.
Pour plus de détail voir DCG112.

Le coût global : le comportement du coût global étant assimilable à celui des


charges mixtes
1
Comptabilité de gestion, Thierry jacquot et Richard milkoff, Pearson, 2007, fichier pdf, page 152.
2
DCG11 Contrôle de gestion Manuel et applications, 4e édition, Georges Langlois et autres, Sup’Foucher
2010/2011, P 203 et 211.
2
Le coût global « C » comprend donc un coût global variable « ax » et un coût
global fixe « b ». Y=AX+B

Exemple : Dans une entreprise on distingue trois niveaux d’activité : 4 000, 5 000,
6 000 unités produites. Les charges variables par niveaux d’activité respective sont
de 38000, 47500 et 57000 DA. Les charges fixes totales s’élèvent à 36 000 DA
pour chaque niveau d’activité.
TAF : Terminer le tableau ci-après
Activité
4 000 5 000 6 000
Cv totales 38 000 47 500 57 000
Cv unitaires 9,5 9,5 9,5
Cf totales 36 000 36 000 36 000
Cf unitaires 9,00 7,20 6,00
Coût global 74 000 83 500 93 000
Coût moyen unitaire 18,50 16,70 15,50

Représentation graphique du comportement des charges variables


Charges Charges

Y=ax = 9,5x
57 000

47 500

38 000
Y= 9,5
9,5

Activité Activité
4 000 5 000 6 000 6 000

Charges variables globales pour l’entreprise Charges variables par unité

Remarquez que les charges variables augmentent avec les quantités produites et
sont fixes ramenées à une unité (dans l’hypothèse de stricte proportionnalité).

3
Représentation graphique du comportement des charges fixes

Charges Charges

Y=b/x= 36 000/x
Y=b= 36 000
36 000

6
Activité Activité
4 000 5 000 6 000 4 000 5 000 6 000

Charges fixes globales pour l’entreprise Charges fixes par unité

Remarquez que, contrairement aux charges variables, les charges fixes sont
variables lorsqu’on les ramène à l’unité produite.

Ces charges correspondent à une structure établie, et resteront fixes tant que cette
structure n’est pas modifiée ; Si la structure change, ces charges changent aussi ; on
dit qu’elles varient par palier.

L’entreprise a intérêt à atteindre un volume des volumes élevés pour amortir ses
charges fixes et réaliser des économies d’échelle.

4
Le coût global :

Y=ax+b= 9,5x+36000 Y=a+b/x= 9,5+60000/x


93 000 a 18,5 ●
16,7 ●
15,5 ●
36 000

Activité Activité
4 000 5 000 6 000 4 000 5 000 6 000

Coût global Coût moyen unitaire

a : hypothèse de proportionnalité simple

2. LA METHODE DES COUTS VARIABLES (Direct costing)

La distinction entre ces charges permet :


- Une analyse différentielle et fonctionnelle de l’activité ;
- L’étude des seuils de rentabilité.

L’objectif est de fournir des charges partielles et des indicateurs utiles à la décision
commerciale.

- L’analyse de la relation cout - volume – profit


L’analyse des charges selon le critère de la variabilité permet la réalisation des
prévisions à court terme (réaliser des simulations à l’aide du tableur).
Elle permet aussi la détection des activités les plus rentables. D’où la possibilité de
développer les activités rentables, de ralentir ou d’abandonner celles qui le sont
peu.
Cette analyse s’inscrit donc dans la perspective de l’aide à la prise de décision et/ou
de l’évaluation de la performance économique de l’entreprise.
Ce mode de traitement permet un jugement sur l’opportunité de supprimer ou de
développer les ventes d’un ou des produits.

5
A- Principe du Direct Costing :
Dans cette méthode, le chiffre d’affaires d’une période doit couvrir :

- les charges variables des produits vendus pendant la période, qui


comprennent :
- les charges variables de production des produits vendus ;
- les charges variables de vente qui sont imputées totalement aux produits
vendus (car les produits qui n’ont pas été vendus durant cette période,
le seront pendant une autre période et supporteront les charges variables
de vente de cette période) ;
- les charges fixes totales de la période ;

Les conséquences de ce principe sont :


- Toutes les charges fixes des périodes sont supportées uniquement par
les produits vendus ;
- Les stocks de produits finis doivent être valorisés uniquement en coûts
de production variables.

B- Détermination du Direct Costing :


- Le Direct Costing simple (DCS) : C’est l’ensemble des charges variables des
produits vendus ; il est égal au coût de production variable des produits vendus
(CPVPV) augmenté du coût de distribution variable total de la période (CDV).

DCS = CPVPV +CDV


- Le Direct Costing évolué (DCE) : il comprend, le coût de production variable
des produits vendus (CPVPV), le coût de distribution variable total (CDV) et les
coûts fixes directs que l'on peut affecter sans traitement aux produits vendus (CFD).

DCE = CPVPV + CDV +CFD = DCS + CFD

Cette démarche prolonge la démarche de celle des coûts variables (aussi appelé :
méthode des coûts spécifiques), car elle considère que la méthode des coûts
variables est insuffisante pour comparer le coût des produits : c’est souvent le cas
dans des entreprises de production où une part importante des charges fixes est liée
à la production des produits.

6
Exemple :
L'entreprise X fabrique et vend 3 produits A ; B et C. Les prix de vente respectifs
sont : 16 ; 23 et 18 DA/unité. Les variations de stocks pour le mois d’avril sont :

Tableau de variation des stocks pour le mois d’avril, en unité de produit :

Produit Stocks au 1/04 Production du mois Stocks au 30/04


A 2 100 25 100 1 100
B 1 200 12 000 700
C 1 200 6 000 1 000

Les stocks de produits du début du mois d’avril sont valorisés aux coûts de
production variables suivants : A : 8.50 DA/u ; B :13 DA/u ; C :12 DA/u.
L’entreprise valorise ses stocks au coût unitaire moyen pondéré (CUMP).

La ventilation des charges variables du mois donne les résultats suivants [DA] :
Charges\Produits A B C
-Charges variables de production 225 000 168 000 65 000
-Charges variables de vente 50 000 36 000 11 000

Les charges fixes du mois sont de : 147660 DA, dont 40 000; 35 000 et 4500 sont
directement affectables, respectivement, aux produits A, B et C.

TAF : Calculer le DCS et le DCE (Prendre 2 chiffres après la virgule).

Solution :
Il faut d’abord calculer les coûts de production variables des produits vendus. Pour
cela, il faut déterminer les coûts unitaires moyens pondérés (CUMP) :
CUMP (A) = 8,92 DA/u; CUMP (B) = 13,90 DA/u; CUMP(C) = 11,02 DA/u

Les quantités vendus sont : (SI + production de la période –SF) A : 26 100 unités
B : 12 500 unités C : 6 200 unités.

Tableau de calcul des DCS et des DCE :


Désignation A B C
Coûts de production variables (8.92x26100) (13.9x12500) (11,02x6200)
des quantités vendues (1) = 232 812 = 173 750 = 68 324
Coûts de distribution variable
50 000 36 000 11 000
du mois (2)
DCS (1) + (2) 282 812 209 750 79 324
Charges fixes directes (3) 40 000 35 000 4 500
DCE (1)+(2)+(3) 322 812 244 750 83 24

7
B-1- Analyse différentielle et analyse mixte
B-1-1- L’analyse différentielle :
L’analyse différentielle permet de dresser un compte de résultat et de dégager une
marge sur coût variables et un résultat.

- Le compte de résultat différentiel


Il s’agit d’un tableau de détermination du résultat qui fait apparaître les marges sur
coûts variables pour chaque étape de la fabrication.

Toutefois, il y a lieu de définir quelques termes :


Résultat : Différence entre un prix de vente et un cout de revient (complet)
Marge : Différence entre un prix de vente et un cout partiel

Il y a lieu donc d’analyser le compte de résultat en distinguant charges variables et


charges fixes. C’est l’objet du compte de résultat différentiel.

Montant Produit Produit


A B
Chiffre d’affaires PVu*Q x CA CA
- Coûts variables CVu*Q ax CV CV
Marge sur coûts variables (MCV) MCVu*Q (1-a)x MCV1 MCV2
- Coûts fixes CF b CF
Résultat R R R
Le gestionnaire ressent alors son objectif de rentabilité comme l’obligation de
maximiser la marge sur coût variable sur laquelle viendra s’imputer des frais fixes
sur lesquels il n’a pas prise.

- Marge sur coût variable (MCV) :


La marge sur coût variable (MCV) est la différence entre un chiffre d’affaires (CA)
et un coût variable. Elle porte le nom du coût variable dont elle est issue, donc la
MCV porte le nom de sa phase du cycle d’exploitation (Marge s/coût variable
d’achat, marge s/coût variable de production et marge s/ coût variable de revient).

MCV = CA – CV

L’utilisation de la méthode des coûts variables permet de déterminer les produits à


supprimer. Ce sont uniquement ceux dont la marge sur coûts variables est négative.
Ces trois (03) notions sont proportionnelles aux quantités (dans les mêmes
conditions d’exploitation).
8
- Taux de marge sur coût variable : Le taux de marge sur coût variable
(TMCV) est le rapport entre la marge sur coût variable et le chiffre d’affaires :

TMCV = MCV/CAHT

Le taux de marge sur coût variable est aussi le complément à 100% du coût
variable unitaire (TMCV = 1-CVu).

Exemple : PVu de 5DA et CVu de 3,7 DA ; quel est le TMCV ?


CA – CV = MCV = (PVu*Q) – (CVu*Q) = MCVu*Q ➔ MCVu = PVu - CVu
➔ TMCV = MCVu/PVu = (PVu-CVu) /PVu = (5 – 3,7) / 5 = 26 % (La marge sur
coût variable représente 26% du CA).

B-1-2- L’analyse mixte : L’analyse mixte réalise la synthèse entre l’analyse


différentielle et analyse fonctionnelle en établissant un compte de résultat mettant en
évidence la ventilation en charges variables et fixes puis une ventilation par fonction
permettant de dégager des MCV intermédiaires.

Entreprise industrielle Entreprise commerciale


Chiffre d’affaires net
- Coûts variables d’achat des MP - Coûts variables d’achat des
consommées marchandises vendues
= MCV d’achat = MCV d’achat
- Coûts variables de production des
produits vendus
= MCV de production
- Coût de distribution variable
= MCV
- Coût fixes
= Résultat

Exemple : (produit unique)


L’entreprise VERTEX vous communique les renseignements suivants (en KDA) :
Stock initial MP: 12 500, Stock final MP: 13 500, Achats MP: 43 000
Stock initial PF: 15 000, Stock final PF: 14 142
Chiffre d’affaires : 121 700
Charges variables d’approvisionnement : 11 830
Charges variables de production : 27 550
Charges variables de distribution : 7 820
9
Charges fixes : 26 000
TAF : Etablissez le compte de résultat différentiel mixte

Solution :
Montant % %
CA 121 700 100 121 700 100
Achat 43 000
Charges Variables d’approvisionnements 11 830
SI -SF (1 000)
Coût Variables d’achat (consommés) 53 830
MCV d’achat 67 870 56
SI - SF 858
Charges Variables de production 27 550
Coût Variables de production (vendue) 28 408
MCV de production 39 462 32
Charges Variables de distribution 7 820
Charges variables global 90 058 74
MCV 31 642 26 31 642 26
Coût fixes 26 000 26 000
Résultat 5 642 5 5 642

B.1.3- Prévisions : On sait que connaissant le TMCV et le CA on peut prévoir la


MCV :
MCV= TMCV x CA

Sur le schéma ci-dessus de la marge sur coût variable, il est aisé de constater
que connaissant CF et MCV on peut prévoir le résultat :

Résultat = MCV – CF (2)


Ainsi, en remplaçant MCV par son expression TMCV x CA, on obtient :

Résultat = (TMCV x CA) – CF

A partir de ces relations, on peut prévoir aussi bien un résultat qu’un chiffre
d’affaires pour atteindre un résultat donné.

- Prévision d’un résultat :


- Situation 1 : Pour un chiffre d’affaires de 121 700 DA ; quel est le résultat de
l’entreprise VERTEX en sachant que : TMCV 26% et CF 26000 DA.

10
CA-CV = MCV –CF= R ➔ R=CA*TMCV – CF = 31 642 -26 000 = 5 642 DA
Avec un PVu : 5 et CVu : 3,7 ➔ Qv (quantité vendue) = 121 700/5 = 24 340 u

- Situation 2 : Dans l’hypothèse d’un changement des conditions d’exploitation


avec seulement une baisse du PVu à 4 DA (même CA). Quel serait le résultat ?
Qv = 121 700/4 = 30 425 u
MCV-CF=R ➔ (TMCV*CA)-CF=R ➔ (121 700 x 7,5%) – 26 000 = -16 872,5
TMCV = (PVu-CVu) /PVu = (4– 3,7)/ 4 = 7,5 %. (Voir tableau ci-après)
Une baisse de 20% du prix de vente entraine une baisse de 399% (soit 4 fois)
 Donc une modification du PVu, modifie le TMCV et le résultat.

Récap :
Situation 1 Situation 2 Variations
PVu = 5 PVu = 4 PVu =>- 20%
CA 121 700 121 700 Q => +25%
CV 90 058 112 572,5 +25%
MCV 31 642 9 127,5 -71%
TMCV 26% 7,5%
CF 26 000 26 000 -
R 5 642 -16 872,5 -399%

- Prévision du chiffre d’affaires : (situation initiale)


Quel serait le chiffre d’affaires nécessaire pour atteindre un résultat de 6 500 DA ?
Sachant que la TMCV est de 26% et des charges fixes de 26 000 DA

MCV - CF= R ➔ (TMCV*CA) – CF = R ➔ (0,26*CA) – 26 000= 6 500


Donc: CA = (6 500 + 26 000)/0,26 = 125 000 DA
Situation 1 Situation 2
CA 121 700 125 000 CA et Qv => +2,71%
CV 90 058 92 500 +2,71%
MCV 31 642 32 500 +2,71%
TMCV 26% 26% -
CF 26 000 26 000 -
R 5 642 6 500 +15%

B2- Seuil de rentabilité (SR) ou CA critique :


Définition :
Le seuil de rentabilité (SR) est le niveau d’activité pour lequel l’entreprise couvre
toutes ses charges sans bénéfice ni perte pour une période déterminée.

11
L’analyse du SR constitue également un indicateur intéressant pour toute entreprise
existante en tant qu’outil de contrôle de gestion.

Cette définition entraine trois (03) relations qui permettent de connaitre le SR :


1. R = 0 ………………………………………….(1)
2. MCV = CF ……………………………………(2)
3. CA = CV + CF………………………………..(3)

Calcul du SR:
R = 0 ………………………………………….(1)
MCV– CF = 0 ➔ TMCV*CA– CF=0 ➔ vu que SR = CA ➔ TMCV*SR – CF= 0
➔ SR = CF/TMCV
Idem pour les autres formules (2) et (3)

SR V = CF/TMCV

Exemple :
Déterminer le SR de l’entreprise VERTEX Sachant que :
CF = 26 000 DA ; CV = 74% du chiffre d’affaires.
Le TMCV (1-CVu= 1-0,74= 0,26) est de 26%.
Le SR = 26 000 / 26% = 100 000 DA.

Si le chiffre d’affaires est supérieur à 100 000 DA ; l’entreprise réalisera un


bénéfice, et contrario elle sera en perte.

B.2.1- Détermination graphique du SR

Il existe trois types de graphiques qui mettent en évidence le seuil de rentabilité et


qui découlent logiquement de la définition même du seuil de rentabilité (les trois
relations citées ci-dessus).

B.2.1.1-Graphique du résultat (en fonction du chiffre d’affaires)


Cette méthode est fondée sur la relation :
R = 0 ……………………… (1)
Ou bien MCV – CF = 0 ➔ (TMCV*CA) - CF=0 ➔ On a donc y = ax – b
Résultat = y, Activité = x, a = TMCV
La représentation de cette droite sur un graphique permet de déterminer le seuil de
rentabilité.

12
Résultat

Y=0,26x-26000

Zone de gain
5 642
SR x
Perte 100 000 121 700
-26 000

B.2.1.2-Graphique comparant la marge sur coût variable et le coût fixe


A partir de la relation MCV = CF……………………(2)
Il suffit de tracer les droites de la MCV et du coût fixe. Leur intersection situera le
seuil de rentabilité sur l’axe des abscisses.
La droite de la MCV prendra la forme suivante : y1 = ax
Alors que la droite du coût fixe est de la forme y2 = b
Avec x = Activité, et a = TMCV, b = Coût fixe
On aura alors un graphique dont le schéma suit :

MCV=CF
Y1=0,26x

31 642
Zone de gain
SR
26 000 ● Y2=26 000
Perte

x
100 000 121 700

Nous insisterons sur le 3eme graphe qui reste le plus utilisée car il est le plus
propice à des travaux de prévision.

13
On peut noter que pour déterminer graphiquement la date à laquelle le SR est
atteint, il suffit de mener parallèlement à l’axe des abscisses un axe des temps en
veillant à ce que le 31 décembre corresponde au CA annuel.

B.2.1.3- Graphique comparant le chiffre d’affaires et le coût complet

On part de la relation (CV + CF) = CA …………………..(3)


Equation de la droite du coût complet (CV + CF) est de la forme suivante :
y1= CA-MCV+CF = CA-(TMCV*CA)+CF = CA(1-TMCV)+CF
y1= (TCV*CA)+CF
y1 = (x – ax ) + b ou encore y1 = x ( 1 – a) + b
La droite du chiffre d’affaires est de la forme suivante : y2 = x
En représentant ces deux droites sur un graphique, leur intersection permet de
déterminer le seuil de rentabilité.
Y1=x
Coût total et CA
121 700 Zone de gain Y2=0,74x+26 000

116 059
SR

26 000 Perte

x
100 000 121 700

Après avoir étudié le déroulement de l’exploitation en termes de rentabilité, nous


allons aborder le problème en termes de sécurité.

B.2.2- le seuil de rentabilité en quantités :


R = 0 ………………………………………….(1)
MCV– CF = 0 ➔ (MCVu*Q)– CF=0 ➔ SRq = CF/MCVu

SR Q = CF/MCV unitaire
Ou SR Q = SR V/Prix de vente unitaire

Exemple : Quelle est la quantité à vendre pour atteindre le SR.


A 5 DA l’unité, pour un SR de 100 000 DA ; SRq = 100 000 / 5 soit 20 000 unités.
Ou bien ; SRq = 26000 / 1,3 = 20 000 unités
MCVu= PVu-CVu= 5-3,7= 1,3

14
B.2.3- La date du seuil
Sous l’hypothèse d’une réalisation régulière du chiffre d’affaires, on peut utiliser
les règles de proportionnalité pour déterminer la date à laquelle le seuil a été, ou
sera atteint.
SR D = SR V * 360/CA

Exemple : Pour un CA de 121 700 DA le SR de 100 000 DA sera donc atteint


après : (100 000*360 / 121 700) Soit 295,8 jours.
295,8/30 = 9,86 ➔ 0,86*30 = 25,8 ≈ 26 donc le 26 Octobre.

Plus un seuil de rentabilité est atteint tôt dans l’année civile, plus l’entreprise est à
l’abri d’un retournement de tendance qui ferait chuter ses ventes. Elle est donc plus
tôt en sécurité.

B.2.4- Marge de sécurité


La marge de sécurité (MS) est égale à la différence entre le chiffre d’affaires et le
seuil de rentabilité.
MS = CA – SR

La marge de sécurité représente la baisse du chiffre d’affaires qui peut être


supportée par l’entreprise sans subir de perte.

Exemple : CA = 121 700 et SR = 100 000 ➔ MS = 21 700


B.3- Les indices de gestion :
B.3.1- Indice de rentabilité (sécurité)
L’indice de sécurité (ou marge de sécurité relative) est le rapport entre la marge de
sécurité et le chiffre d’affaires. C’est la fraction du CA dont la MCV fournit le
bénéfice. Plus l’indice est élevé, meilleure est la sécurité. Elle exprime donc de
façon relative la sécurité de l’entreprise.

IS = (MS/CA) * 100 Où IS = ((CA – SR) /CA) * 100

Exemple : CA = 121 700 et MS = 21 700 ➔ IS = 18% du CA

15
B.3.2- Indice de prélèvement.
C‘est le pourcentage du chiffre d‘affaires nécessaire pour couvrir les charges fixes.

IP = (CF/CA) * 100

Plus la valeur de cet indice est faible, plus l’entreprise peut facilement atteindre son
seuil de rentabilité.

B.3.3- Le levier d’exploitation (ou levier opérationnel)


Il représente la sensibilité du résultat d’exploitation à la variation du chiffre
d’affaires ou bien c’est la mesure de l’effet en pourcentage sur le résultat
analytique, d’un changement en pourcentage du volume des ventes. C’est donc
l’élasticité du résultat par rapport au chiffre d’affaires.

E = (ΔR/R) / (ΔCA/CA) Ou E = 1 / IS

Exemple :
Situation 1 Situation 2 Variations
CA 121 700 125 000 +2,71%
R 5 642 6 500 +15,20%

E= (858 / 5 642) / (3 300 / 121 700) = 15,20 / 2,71 = 5,55


➔ Donc le résultat varie 5,55 fois plus vite que la variation du CA :
➔2.71%*5.55 = +15%.

Ou E= 1/0,18 = 5,55.

Pour conclure, la notion de seuil de rentabilité ainsi que le modèle de


comportement des charges qui la sous-tendent permettent des projections dans
l’avenir qui en font des outils de gestion précieux.

B.4- Le seuil de rentabilité SR et l’activité saisonnière


Supposons que l’entreprise VERTEX ait une activité saisonnière (mono productrice
et sans modification des conditions d’exploitation) répartie de la façon suivante (en
% du CA).
Janvier 5% Mai 16% Septembre 10%
Février 5% Juin 16% Octobre 4%
Mars 10% Juillet 16% Novembre 4%
Avril 10% Aout - Décembre 4%

16
TAF : Calculez le SR ?
CA mensuel CA cumulé Le SR sera atteint au courant du mois de
1 6 085 6 085 septembre :
2 6 085 12 170
SRd = (SR - CA cumulé aout) * 30
3 12 170 24 340
(CA c.septembre - CA c.aout)
4 12 170 36 510
5 19 472 55 982
6 19 472 75 454 SRd= (100000-94926)/(107096-94926)= 0,42 * 30
7 19 472 94 926 0,42 * 30 = 12,6 ≈ 13
8 0 94 926
9 12 170 107 096 Donc le seuil sera atteint le 13 Septembre soit 1 mois
10 4 868 111 964 et 13 jours plutôt que dans une production régulière.
11 4 868 116 832
12 4 868 121 700

APPLICATION A L’EXPLOITATION REELLE D’UNE ENTREPRISE :


Le système d’analyse du direct costing peut s’appliquer à l’exploitation réelle
d’une entreprise ou d’une de ses parties, comme il peut s’appliquer à la gestion
prévisionnelle d’une entreprise ou d’une de ses parties. Pour l’application à
l’exploitation réelle d’une entreprise, la marche à suivre est la suivante :

Exemple : Nous allons présenter ici les tableaux d’exploitation de l’exemple


précédent :
I/ Tableau d’exploitation du mois d’avril (direct costing simple) :
Désignation A B C TOTAL
CA 417 600 287 800 111 600 817 700

DCS 282 812 209 750 79 324 571 886


M/DCS 134 788 77 750 32 276 244 814
Charges fixes totales 147 660
Résultat 97 154
Seuil de rentabilité (SR) 492 594,05
Indice de rentabilité (Ir) 39,68%
Indice de prélèvement des charges fixes totales 18,08%
Taux de marge (T) 0,32 0,27 0,28 0,30

II/ Tableau d’exploitation du mois d’avril (direct costing évolué) :


Désignation A B C TOTAL
CA 417 600 287 800 111 600 817 700

DCE 322 812 244 750 83 824 651 386


M/DCE 94 788 42 750 27 776 165 314
Charges fixes communes (CF totales – CFD) 68 160
Résultat 97 154
17
Remarque : on ne calcule pas le seuil de rentabilité car la marge contient des
charges fixes.

LES LIMITES DU SYSTEME :

Les avantages du système d’analyse du direct costing sont :


- sa mise en œuvre est relativement simple, mais elle doit être complétée par
d’autres systèmes d’analyse ;
- il nous permet de déterminer les branches les plus rentables de l’exploitation de
l’entreprise ;
- il nous permet aussi, la détermination rapide des bénéfices réalisés sur les ventes.
Quant aux inconvénients, ils découlent du principe même du direct costing :
- les charges fixes ne sont supportées que par les produits vendus ;
- les stocks de produits sont sous-évalués, car valorisés uniquement en coûts
variables de production ;
- l’absence de résultats analytiques par branche d’activité.

18

Vous aimerez peut-être aussi