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Texte° 11, La princesse de Clèves, Mme de LAFAYETTE, tome 1.

Le texte étudié se situe après le mariage de la Princesse. Mme de Chartres et sa fille sont
présentes, pour leur dernière rencontre. Cet extrait illustre les questionnements à venir
de la Princesse de Clèves, alors seule sans sa mère pour la conseiller.
-Lecture
Demandons comment la révélation de Mme de Chartres amorce-t-elle la suite de
l’histoire. Nous répondrons à cette question au travers de deux mouvements. Le
premier, jusqu’à la ligne 11, constitue la séparation des deux femmes. Quant au
deuxième, il met en avant la mise en garde d’une mère.

1er mouvement :
« Empira »+ adverbe : le message est clair pour le lecteur vis à vis du destin de Mme de
Chartres.
+ Champ lexical : amène à comprendre que l’on va assister à sa mort.

Qualités évoquées+ registre pathétique : portrait valorisant, notamment transféré sur sa


fille. Elle est montrée comme sage et cela donne de la crédibilité à ses propos.

Ps. Conjonctive : situation intime, d’adieux.


+ Soliloque: Mme de Chartres parle jusqu’au bout, ce qui témoigne de leur relation ; elle
a l’ascendant sur sa fille.

Litote « quitter » : elle n’a plus beaucoup de temps donc ses propos sont directs.

Vouvoiement : témoigne de leur classe sociale.


+ Pronoms personnels « je »/ « vous » : proximité quand même présente par l’alternance
des pronoms.

Euphémisme « déplaisir » : montre la façon d’être et de s’exprimer, même dans ces


moments, elle n’a pas peur de la mort, notamment grâ ce à sa piété.
+ Phrases complexes : elle reste vive d’esprit, ses conseils seront valables.

Négation, « me servir », « vous conduire »: elle modèle sa fille à son image.

Indicatif: certitude de l’amour de sa fille pour Nemours, vu par une précieuse.


+ Locution prépositive « de peur de » : projection.

Métaphore filée ; « précipice » l.11/ « tomber » l.19 : le faux pas plier face à la tentation
peut être définitif, même socialement. Elle doit se retenir face à ce faux pas qu’elle
pourrait faire.
+ « : » à valeur de conséquence, tournure impersonnelle d’obligation, « efforts »/
« violence » : les efforts pour ne pas faire ce faux pas sont sur le plan physique mais aussi
moral. C’est une femme d ‘expérience qui parle.

Après avoir étudier la révélation de Mme de Chartres vis à vis les sentiments d sa fille,
étudions la mise en garde de celle-ci.
2ème mouvement :
Verbes de raison, impératif, parallélisme syntaxique : elle considère sa fille en lui
demandant de réfléchir. Elle doit d’abord penser à son mari, c’est une obligation dans
l’éducation janséniste.
+ Argumentation et conviction avec un appel à la raison : reflète l’éducation janséniste,
qu’elle continue de lui enseigner.

Présent avec un futur proche + passage à la persuasion, utilisation des sentiments : les
conséquences vont arriver immédiatement, le péril est imminent.
+ injonctions, apposition (l.14) , rythme ternaire : rappel de la position des deux femmes.
La mère va conseiller sa fille de manière plus personnelle, elle insiste sur l’importance
de ses propos.

Négation, adjectifs : fragilité de la fille sans sa mère : idée janséniste sur la dureté de soi.

« : » à valeur d’explication, comparaison de supériorité : elle compare les issues de sa


fille selon ses choix.
+ Euphémisme « galanterie » + passage au futur : la mère rabaisse l’amour à une
pratique de la cour, elle est sû re d’elle.

Hypothèse, rythme ternaire : elle joue sur l’imminence de sa mort, elle veut persuader sa
fille.
+ Champ lexical de la moralité : appuie sur son éducation comme argument.

Comparaison, euphémisme « sortir de ce monde » : elle utilise également une certaine


forme de chantage, et la montre comme différente des autres femmes, par son éducation
vertueuse.

Passage narratif, action du touché « main », verbe pronominal « se sentant » : elle a été
touché par les paroles de sa mère et convaincue. Leur proximité passe par le touché
pour transmettre le moral.

Séparation définitive « adieu », apposition : c’est intense, elle cherche à préserver


l’intimité digne d’une femme de la cour, qui la conseille jusqu’au bout.
+ « attendrir » : l’attendrissement pourrait écorner l’éducation et l’impact des conseils.

« Souvenez-vous », « dire », subordonnée d’hypothèse : idée de testament, elle a


conscience de se que sa fille va vivre ; pointe de pessimisme.

La révélation de Mme de Chartres à sa fille de son propre amour va amorcer la suite de


l’histoire. Son argumentation au travers de la conviction mais aussi de la persuasion va
appuyer sur l’importance de ses décision face à ce qui va venir. Elle présente comme
ultime demande à sa fille de rester fidèle à l’éducation qu’elle lui a transcrit jusqu’au
bout, au travers de paroles testimoniales. Dans le but d’élargir notre réflexion, nous
pourrions nous questionner sur l’impact de cette scène sur une autre scène d’aveu, celui
à son mari.

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