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Texte° 12, La princesse de Clèves, Mme de LAFAYETTE, tome III.

Dans cette scène du tome III, la Princesse de Clèves est présente ainsi que son mari, un
homme qu’elle a marié par estime et non par amour. Durant celle-ci, elle lui avoue son
amour pour un autre homme.
-Lecture
En quoi cette scène d’aveu amorce-t-elle une fin tragique ? Pour répondre à cette
question, nous diviserons le texte en trois mouvements distincts. Le premier, jusqu’à la
ligne 9, montrant le dialogue qui amorce la révélation. Le second, jusqu’à la ligne 21, qui
concerne l’aveu humble de la princesse. Enfin, le troisième montre la réaction
pathétique du prince.

1er mouvement :
Prise de dialogue directe + « contraindre », négation : nous retrouvons une relation
homme-femme de ce siècle, elle implore son mari.
+ répétition de « avouer » : elle fait face à un dilemme entre les paroles de sa mère et
celle de son mari ; elle en perd son vocabulaire.

Subordonnée d’opposition : elle est déchirée, a déjà eu envie de lui avouer mais sans y
parvenir.

Adverbe, impératif, « prudence »: elle entre dans une démarche argumentative, en


faisant appel à la raison et en basant ses arguments sur son â ge et son statu.
+ elle ne veut pas être « exposée » (l.3), puisqu’elle n’est plus maîtresse de sa conduite,
elle est sans défense.
+ locution prépositive « au milieu de » : elle se sent comme une proie fragile.

Implicite, « envisager », conditionnel, apposition: il a déjà perçu cela auparavant, il


s’attend au pire. Cependant, elle reste celui qu’il aime, et la respecte.

Retour à la narration : échange non verbal.

Répétition de la narration en dialogue, champ lexical de la parole : aveu partiel ; son


silence en dit long pour le prince.

Après avoir étudié le dialogue amorçant la révélation. Etudions celle-ci.

2ème mouvement :
Verbe pronominal, registre pathétique : la princesse demande pardon,, en l’implorant de
nouveau, la gestuelle peut ici être associée à l’idée de tragédie.

Présent à valeur de futur, subordonnée relative : tension dramatique créée qui souligne
l’importance et la force de ce qui va suivre.
= tournure emphatique.

Tournure impersonnelle, euphémisme « j’ai des raisons de m’éloigner » : elle confirme


les doutes de son mari, dans le but de le ménager.

3 occurrences de négation : justifient son honnêteté, sa morale.


+ « périls » : référence au monologue de sa mère, elle ne veut pas tomber dans le piège,
comme les autres.

Subordonnée de condition : référence à son â ge et sa solitude, elle expose les possibilités


à son mari.
+ « ou » : normalement à valeur alternative, il n’y a pas d’autres possibilités dans son cas,
que de quitter la cour.

Champ lexical de la morale, « dangereux » mis en valeur, CC. de manière « avec joie » :
elle fait référence cette fois ci à son éducation et met en valeur sa prise de risque dans la
situation ainsi que sa volonté de préserver sa morale.

« Déplaire », chiasme syntaxique : elle oppose alors ses sentiments à ses actions= là est
l’aveu. Elle lui montre qu’elle est déchirée, et qu’elle ne connaît pas la réponse.

Changement de posture, utilisation de l’impératif : maintenant, elle l’implore de


comprendre en faisant appel à sa raison.

Injonction « conduire » : elle lui demande de l’aider, comme l’a fait sa mère.
+ 3 impératifs : elle décrit un amour raisonnable et honnête.
= registre pathétique.

Ainsi, la princesse a procédé à son aveu. Analysons la réaction de son mari.

3ème mouvement :
Passage narratif, point de vue omniscient: il ne peut pas parler à cause de la révélation,
mais nous savons ce qu’il ressent.
+ «Demeuré » : le temps est comme suspendu.
+ Négation : pour la première fois, il oublie de penser à elle.

Champ lexical de la vue : il n’y a donc pas de parole, uniquement du regard pour
communiquer.
+ Description pathétique, si+admirable : on voit la scène à travers des yeux du prince,
qui voit toujours sa femme comme telle.

Hyperbole : opposition au 1er mouvement, il ne semblait pas anticiper cela.

Retour au dialogue, reprise du vocabulaire de sa femme (religieux et précieux) : c’est à


son tour de l’implorer.

Comparatif, « violente » : sa passion le fait beaucoup souffrir.

« devoir » : sens du devoir, rang de prince mais aussi d’époux.

Lors de cette scène d’aveu, on fait face à l’annonce d’une forte douleur à venir. Les
personnages s’implorent mutuellement, donnant un aspect théâ tral à la scène. De plus,
cet extrait peut être qualifié de pathétique, par son rapprochement à une tragédie, au
travers de l’idée de la mort de chagrin. Afin d’élargir notre réflexion, nous pourrions
nous questionner sur la mort du prince qui ne rend pas sa liberté sentimentale à la
princesse.

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