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Texte° 13, La princesse de Clèves, Mme de LAFAYETTE, tome IV.

Dans la scène étudiée, nous assistons à l’échange final entre Mme de Clèves et l’objet de
son amour et ses tourments ; le duc de Nemours. Celui-ci à lieu durant l’excipit, après la
mort du Prince de Clèves.
- Lecture
Nous organiserons l’analyse de ce texte au travers de deux mouvements s’articulant
autour d’une question centrale « en quoi cette scène est-elle une confrontation des
protagonistes à leur destin ? ». Le premier mouvement, la justification de Mme de Clèves,
s’étendra jusqu’à la ligne 12. Le second représentera la confrontation entre vertu et
passion.

1er mouvement :
Parallélisme de construction : mis en avant en début de phrase, il annonce la généralité à
venir.
+ « toutes les femmes » : elle n’en fait pas partie par son éducation.
+ Vérité générale « souhaitent ».
+ Parallélisme

Conditionnel : elle ne se projette pas dans une réalité possible, sa décision est déjà prise.

« Amoureux et aimé » : elle éprouve de la jalousie envers des sentiments qui ne la


concerne pas.

CC. de manière « dans cet état », négation restrictive, ps. Circonstancielle : ainsi, elle va
devoir souffrir, à cause de sa décision.

Affirmation puis interrogation, généralité, question rhétorique : elle fait par de ses
expériences, de ses observations d’un amour éphémère, au travers d’arguments
irréfutables.
+ Conj. de coordination « mais », « on » : elle fait référence à elle-même et se reproche de
ne plus avoir eu les mêmes sentiments pour son mari après sa rencontre avec Nemours.
= derrière : l’éducation reçue.

Projection hypothétique « quand » ; même si, conditionnels : elle a pris en compte toutes
les issues possibles.
+Répétition, interrogation, rythme ternaire de verbes à l’infinitif: marquent son
incertitude.

2 aspects du remord séparés par la « , » : dans son futur avec Nemours ; mort du prince,
avoir plus d’amour pour Nemours que pour le prince.

Assertion, proposition incise ; propositions claires, elle ne laisse pas place ni à la nuance,
ni à la parole.

« Raisons si fortes » ; périphrase : rejet de la situation, argument.

Tournures impersonnelle, catégoriques : renvoient à son éducation, ses valeurs et sa


morale.
+ « résolutions » : référence aux conseils de sa mère.

Négation totale avec l’adverbe : sa décision est irrévocable, c’est ce par quoi elle conclue.

2ème mouvement :
Interjection, interrogation, passé simple : la réaction du duc est immédiate et courte, son
indignation est forte. Les paroles de la princesse ont eu l’effet d’un poignard.

« Croire », « pouvoir » : il veut la faire réfléchir différemment, en utilisant la raison.


+ Interrogation : il sait finalement qu’il ne peut pas réussir.

Préposition « contre », « résolutions » : arguments de persuasion, il met en jeu ce qu’elle


a décidé.

« Adorer »/ « vous plaire » : il met en avant le fait que leur amour soit réciproque et
sensé.

Tournure impersonnelle : partie explicative plus nuancée que les propos de Mme de
Clèves, il a des doutes mais tente de la persuader.

Apostrophe, « ce », « vous » : l’échange est plus personnel, il s’adresse à elle seulement.


+ « vertu » x2 : toujours associé à la princesse.
+ Psr. « qui n’a presque point d’exemple » : elle est toujours hors du lot, par ses qualités
morales.
+ « austère » : référence à son éducation janséniste.

Négation « ne s’oppose plus » : son mari est mort, il montre de l’espoir puisqu’il n’y a
plus d’entrave.
+ « espérer » : désespoir.
= pathétique

« Malgré vous » : il lui demande de passer outre son éducation et ses valeurs pour
écouter ses sentiments.

Affirmation « je sais bien » : Madame reprend la parole et montre qu’elle a déjà envisagé
tout cela.
+ Comparatif de supériorité : difficulté reconnue, incertitude dans la certitude.
+ « répliqua » : échange argumentatif.

L.20 : abandonne ses sentiments pour la raison.

Chiasme syntaxique, hypothèse, connecteur d’addition : elle ajoute un argument ; celui


de vouloir avoir l’esprit tranquille. Elle associe le repos au devoir ; celui d’être vertueuse.

Futur de l’indicatif : double opposition avec conj. de coordination et subordination,


« scrupules » : elle est sû re que son amour pour le duc va durer, mais fait face à la vertu
et le remord qui la tenaille. Elle veut rester dans la maîtrise.
+ « priser », « rendre malheureux », « souffrance » : cette maîtrise est difficile, elle à du
mal à faire face à cette « inclination ».
= passage au futur : son futur est associé à la souffrance.

« Je vous conjure », cc. de manière, det. « aucune » : elle le supplie de respecter sa


décision irrévocable. Elle est dans la persuasion et la radicalité.

Périphrase « dans un état » : qualifie le remord qui la tenaille.


+ « Autre temps » : une autre situation, dans laquelle le prince n’est pas mort de tristesse
et de jalousie.

« Bienséance » : elle se l’impose, puisque la société serait d’accord avec son remariage.

« Commerce » : réciprocité des échanges et des sentiments impossible ; elle va donc se


mettre en retrait.
+ det. indéfini « tout » : catégorique, irrévocable ; à l’image du destin.

Pour conclure, nous faisons face à un exipit pathétique et intime entre les deux amants.
La décision de la princesse est irrévocable ainsi que murement réfléchie. Celle-ci a
envisagé toutes les possibilités mais en tenaillée par le remord. Cette scène se rapproche
d’une tragédie, puisque la relation entre les protagonistes est modelée par le destin de
ces deux êtres. Dans le but d’élargir notre réflexion, nous pourrions nous demander en
quoi cette scène annonce-t-elle la fin du roman ?

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