1e mouvement : la haine de la domestique début à l10 « solange vous emmerde »
« Je vous hais ! Je vous méprise » + repetiton de « je vous hais » -> pléonasme, mise en valeur de la haine + « je vous hais » au deb + fin de la réplique + exclamation => sa colère, enfermée dans sa colère « Vous ne m’intimidez plu » -> annonce la rébellion, la domestique remet en cause l’autorité de Madame La violence verbale se double d’une gestuelle « elle crache » -> elle ne respecte pas sa maîtresse « Réveillez le souvenir de votre amant qu’il vous protège » -> sous-entend qu’elle a besoin de la protection de son amant, la domestique menace Enumération des parties du corps + matière précieuse -> métaphore => critique le luxe de Madame, jalousie Parallélisme avec l’énumération etc -> portrait luxueux associé à Madame « robe rouge » -> domestiques volent une robe qui appartient à la patronne. La couleur de la robe rouge prédestine Madame à la mort. Claire est surprise : « suffoquée », réponse de Claire sous forme d’interjections, répliques courtes sans verbes Claire est interrompue par Solange qui lui coupe, la parole -> Solange domine par la parole, elle ne laisse pas parler Madame Violence croissante : « marchant sur elle » « oui madame, ma belle madame » -> tonalité ironique « choisir vos parfums, vos poudres [..] » -> Énumération qui décrit le luxe de madame => jalousie : « dérober la beauté du ciel et m’en priver » -> madame est belle accentuée par l’hyperbole « beauté du ciel » + antépiphore (répétition d’un groupe de mot en fin de phrases) « Avouez. Avouez le laitier. […] Avouez le laitier. » -> Solange fait allusion à un homme dont les 2 sœurs sont amoureuses et que plus tard dans la pièce Madame tentera aussi de séduire ce laitier. => Elle quitte le rôle de Claire pour reprendre son identité: « Car Solange vous emmerde », elle s’emporte Bilan : Confusion identitaire, théâtre dans le théâtre : mise en abîme 2e mouvement : un jeu malsain « Claire affolée l.10 - Allez-vous-en l.29 » Solange est censée jouer le rôle de Claire mais elle sort du rôle de Claire. Claire sort également de son rôle afin de remettre la mise en scène : « Solange : Claire ! Claire ! » elle est perturbée : « affolée » « Ah ! Oui, Claire. Claire vous emmerde ! Claire est là, plus claire que jamais. » : l’auteur utilise le même mot dans deux sens différents : une antanaclase (Claire prénom et claire adj.) -> effet perturbant, déroutant Champ lexical de la lumière : «plus claire que jamais » , « Lumineuse » qui s’oppose aux ténèbres : « toi qui n’est qui que ténèbres » « Elle gifle Claire : » -> didascalie montre la violence grandissante, provoque un sentiment de malaise chez le spectateur parce que contraire à la bienséance traditionnelle (règles du théâtre) Malaise également présent chez le personnage : Claire est également troublée, réplique hésitante et constituée d’interjections + points de suspension (le personnage cherche ses mots) -> aposiopèse -> montre le choc de Claire => c’est la domestique qui prend l’ascendant, elle détient maintenant le pouvoir, Claire est incapable de réagir « Madame se croyait protégée par ses barricades de fleurs, sauvée par un exceptionnel destin, par le sacrifice » => vocab de la révolte « barricades », « révoltes » + voc de la tragédie : « destin », « sacrifice » ; « crevé » -> cette mise en scène va mal se terminé « sans la révolte des bonnes » -> projet collectif Allusion au laitier : « Ce monsieur n’était qu’un triste voleur » => jalousie, « et vous une.. » elle s’apprête à insulter mais qui ? Autant Claire que Madame « Je t’interdis » Claire s’oppose à Solange et lui coupe la parole Ironie de la part de Solange : « M’interdire ! Plaisanterie ! Madame est interdite ! » Polysémie -> interdire = ne pas autoriser et être interdit = être choqué « son visage se décompose » -> moquerie Voc des apparences : polyptote :« miroirs », « se mirant » => les apparences sont importantes et madame est superficielle « J’y suis plus belle le danger m’auréole » -> claire est satisfaite de son reflet comparatif « plus belle » -> elle se décrit comme une sainte Antithèse entre le bien et le mal : madame « sainte » / « ténèbres », « infernales » => les bonnes sont diabolique « J’irai jusqu’au bout » -> allusion au sacrifice de Madame Langage soutenu -> « grandiloquence » ; « faste » => domination par la parole « Ne riez pas, nous ne vous craignons plus » -> suggère la révolte des bonnes, des domestiques + impératif (elle donne des ordres) « Surtout ne riez pas » -> ton menaçant, Solange menace Claire -> suggère une didascalie interne (donne une indication sur la gestuelle du personnage sans être mentionné dans une didascalie Impératif « Allez-vous en » => redonne a Madame son autorité Bilan : Insolence, révolte.. 3e mouvement : Le passage à l’acte « l30 à 36 » « Pour vous servir, encore, madame » -> lassitude de servir Prosaïque = banal / quotidien Voc de la servitude : « évier », « gants » + possessif « ma » , « mon » => elles ne possèdent que des objets pour servir Madame Parallélisme : « vous avez vos fleurs, j’ai mon évier » => accentue la dif sociale entre M et C « J’y retrouve mes gants et l’odeur de mes dents » => allusion à la mauvaise odeur + contraste avec « fleurs » => jalousie « vous ne l’emporterez pas en paradis » -> tonalité menaçante « j’aimerai mieux vous y suivre que de lâcher ma haine à la porte . » => elle est déterminée et prête à tout pour parvenir à ses fins Elle s’auto corrige, « priez vite, très vite ! » -> sadisme « elle tape sur les mains » -> violence, sadisme avec la parataxe + didascalie « elle semble sur le point d’étrangler Claire Bilan : Cruauté se concrétise, tension grandit 4e mouvement : Comeback to reality « l36 à fin » Retour à la réalité de manière subite avec l’adverbe « soudain un réveil matin sonne » Succession de phrases courtes -> parataxe => mime le retour à la réalité et l’intensité du choc Le réveil matin -> suggère que les 2 bonnes se réveillent après avoir rêvé de prendre le pouvoir dans un monde idéal « Tu n’as pas pu » « c’est déjà fini » « déjà » -> sentiment d’inaccomplie de frustration et donc la déception des personnages, tonalité de reproches Conclusion : Haine des bonnes pour la maitresse. Stratagème macabre. Conflit entre les classes sociales. Ouverture : Théâtre de la cruauté par Antonin Artaud Mise en scène de Jacques Vincey (atmosphère lugubre, sinistre mettant en valeur la tension de la pièce et la tonalité tragique)