UCAD /ESP/GM M.

NDIAYE
COURS DE STATIQUE DES SOLIDES
DUT 1 24/04/2023

Introduction
La statique est une partie de la mécanique dont la finalité est l'étude de l'équilibre des systèmes
matériels (solide ou ensemble de solides) au repos par rapport à un repère Galiléen. Les solides étudiées
sont supposées géométriquement parfaits, indéformables et isotropes. La statique est une étape
essentielle pour :
• Dimensionner différentes pièces telles que les éléments constituants les liaisons (coussinets,
roulements…), les actionneurs (vérin ou moteur) …
• Déterminer une loi entrée-sortie statique (ex : pression à exercer à l’intérieur d’un vérin afin de
serrer une pièce en sortie du système…).

1. Frontière d’isolement
On appelle système matériel, une quantité de matière dont la masse reste constante pendant l’étude.
Un système matériel peut être : un ensemble de solides (ex : étau), un solide (ex : mors mobile d’un
étau), etc. Un préalable à toute étude statique, est l'isolement du système matériel étudié grace à une
frontière fictive qui englobe la partie du système isolé.
Isoler un solide, c’est :
- « effacer » mentalement tout ce qu’il y a autour de ce solide,
- Représenter des actions mécaniques aux points de contact avec les autres solides
On définit ainsi un milieu intérieur et un milieu extérieur au système isolé. Le système isolé pourra
être un solide, un ensemble de solides.

Nota : on n’isole jamais le bâti.

Cette démarche consiste à mettre en évidence, les actions mécaniques extérieures qui s'exercent
sur le solide. Ces actions seront décrites en répertoriant celles qui sont connues (direction, intensité, sens
et point d’application.) et celles qui ne le sont pas en. On parle alors de bilan des efforts extérieurs
appliqués au solide isolé.

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2. Classification des actions mécaniques

Par rapport au système matériel isolé, on distingue :
a) Les actions mécaniques extérieures : actions qu’exercent, sur les différents éléments du système
isolé, tous les solides n’appartenant pas au système matériel isolé.
b) Les actions mécaniques intérieures : ce sont les inter-efforts qu’exercent les différents éléments
du système isolé, les uns sur les autres aux différents points de contact.
Considérons le système matériel ci-dessous, composé de trois solides : S0, S1 et S2

Isolons le solide S2. Isolons les solides S1+S2.

Les actions mécaniques extérieures à S2 qui
agissent sur S2 s’énumèrent sont :
• Poids de S2,
• Action, en C de S0 sur S2,
• Action, en D de S0 sur S2,
• Action, en B, de S1 sur S2
Les actions mécaniques extérieures à S1+S2 qui
agissent sur S1+S2 sont :
• Poids de S1, Poids de S2,
• Action, en A de S0 sur S1,
• Action, en C de S0 sur S2,
• Action, en D de S0 sur S2.
NB : en B, actions mécaniques intérieures

Exemple :
Grue roulante
Elle est utilisée dans les ateliers de réparation automobile pour la dépose ou la repose de charges
lourdes (
moteurs ).
Nous avons une charge de 500 kg à installer au bout du crochet 6.
Or, nous n’avons aucune indication concernant la charge maximum qu’il est possible de déplacer à
l’aide de cette
grue roulante.( pas de plaque indicatrice )
Il faut donc faire une étude statique pour connaître la charge maximum applicable au bout du crochet
6.

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Sachant que le vérin 4 peut développer un effort de 1500 daN, nous allons isoler les différents
éléments de la
grue pour déterminer la charge P maximum

Ordre d’isolement des solides

On isolera d’abord les solides soumis à 2 forces car leur équilibre statique impose que les 2 forces
soient égales et directement opposées. Ces 2 actions ont donc même direction : la droite joignant
les points d’application des 2 forces considérées

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Bilan des actions mécaniques

L’objet du bilan des actions mécaniques est de faire l’inventaire des caractéristiques connues et
inconnues des forces appliquées au solide. Ce bilan se formalise par la réalisation d’un tableau qui
reprend toutes les caractéristiques de chacune des forces appliquées. Avant de faire le bilan des
actions appliquées aux solides, il est important de rappeler les caractéristiques des actions mécaniques
transmises par les liaisons usuelles dans le plan

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3. Théorème des actions réciproques

Soit un solide S composé de 2 sous -ensembles S1 et S2 en équilibre. On démontre que :
Exemple 1 Exemple 2

4. Principe fondamental de la statique (PFS)

4.1 Énoncé du principe fondamental de la statique

Soit un système matériel S suomis à des

actions mécaniques

La condition nécessaire pour qu’un système matériel S soit en équilibre par rapport à un repère
galiléen est que la somme des torseurs des actions mécaniques extérieures à S soit nulle.

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.
Nota :
• On appelle repère galiléen tout repère fixe (sans mouvement) par rapport à la Terre, ou tout repère
en mouvement de translation rectiligne (sa trajectoire est une droite) et uniforme (sa vitesse est
constante) par rapport à la Terre.
• Un système en équilibre (par rapport à un repère) est un système immobile en tout point
• On peut appliquer le PFS à des systèmes en mouvement, à condition que les effets dynamiques
soient négligeables devant les autres actions mécaniques.

4.2 Expression vectorielle du PFS : Théorèmes généraux de la statique

Une égalité de torseur se traduit par deux égalités vectorielles.
a) Théorème de la résultante statique
Dans un repère galiléen Rg, si un système matériel est en équilibre, la résultante statique est nulle :

Il faut exprimer les composantes algébriques des torseurs dans la même base (x, y, z) On obtient
alors 3 équations scalaires :

b) Théorème du moment statique au point A

Dans un repère galiléen Rg, si un système matériel (Σ) est en équilibre, le moment statique est nulle
pour tout point M de l’espace :

Il faut exprimer les composantes algébriques des torseurs dans la même base (x, y, z) On obtient
alors 3 équations scalaires :

NB : L’application analytique du PFS à un seul système dans l’espace donne donc 6 équations scalaires :
3 équations de force plus 3 équations de moment.
4.3 Traduction scalaire du PFS pour un système plan
On peut admettre qu’un système est « plan », si :
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• La géométrie des liaisons d’un système matériel présente un plan de symétrie,

• Les AM extérieures exercées sur ce système sont symétriques par rapport à ce plan, c’est à dire que
- les résultantes des AM extérieures sont parallèles au plan de symétrie,
- les moments des AM extérieures sont perpendiculaires au plan de symétrie.
Le PFS ne fournira qu’un maximum de 3 équations significatives :
• Pour la résultante statique : 1 équation en projection sur x et 1 équation en projection sur y
• Pour le moment statique : 1 équation en projection sur z

4.4 Particularités des solides soumis à deux ou trois forces

a) Solide soumis à 2 forces
Soit un solide S en équilibre sous l’action de deux forces en A et en B :

L’application du PFS se traduit par :

On a l’une des configurations suivantes :

Règle : Si un système est en équilibre sous l’action de 2 forces alors ces 2 forces :
• sont opposés (même norme, même direction, sens con traire),
• et ont même droite d’action, passant par les points d’application.
a) Système soumis à 3 forces
Soit un système Σ soumis à trois forces en A, B et C :

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L’application du PFS se traduit par :

1er cas : Si 2 glisseurs sont concourants alors le 3ème l’est aussi au même point.

2ème cas : Si 2 glisseurs sont parallèles alors le 3ème l’est aussi.

Règle : Si un système est en équilibre sous l’action de 3 forces, alors ces 3 forces sont :
• Coplanaires,
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• Concourants ou parallèles,
• De somme vectorielle nulle

4.3.2. Cas de solides suoumis à quatre forces : méthode de Culmann

La méthode de Culmann est une méthode de statique graphique qui est utilisée dans le cas de
problèmes à quatre forces dont les directions sont connues, une force étant complètement caractérisée.
Il s'applique lorsque les forces ne sont pas toutes parallèles.
La méthode consiste à regrouper les forces deux à deux, les deux forces d'un groupe n'étant pas
parallèles. On travaille alors avec la résultante de chaque groupe de force.

Considérons un objet soumis à quatre forces tel que :

est totalement connue, et l'on connaît les directions des trois autres forces ;

et sont sécantes en I12

et sont sécantes en I34.

On choisit les deux couples

( , ) dont la résultante est

( , ) dont la résultante est

On peut donc considérer que l'on a un solide soumis à deux forces et qui ont pour
direction la droite (I12, I34).

Puisque l'on connaît et que l'on connaît les directions de et , on peut les déterminer
entièrement à l'aide d'un dynamique

On sait que =- donc on connaît ainsi quele direcyions de et et On peut

donc de même les déterminer entièrement.

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