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Chapitre 3 : Surveillance/Surveillance de l'état de fonctionnement d'une machine

Introduction :
Les machines tournantes jouent un rôle souvent stratégique dans un procédé
de fabrication. Ce chapitre donne une explication générale sur les principaux
défauts des machines tournante par l’analyse fréquentielle.
1) Machines tournantes :
Les machines tournantes sont des systèmes (figure 1) dans lesquels peut se distinguer :
 Un rotor.
 Une structure.
 Des liaisons.
1.1) Un rotor :
Le rotor est une structure dont les éléments tournant autour d’une ligne de rotation. Le
rotor fait de plusieurs matériaux (acier, cuivre, bois, plastique…), réalise une fonction bien
définie : (manipulation de fluides, de solides, parcours dans un champ électromagnétique…).
1.2) La structure :
La structure non rotative comprend les éléments essentiels suivants :
 Les coussinets de faibles dimensions au droit des tourillons du rotor. Des bagues peuvent
être substituées aux coussinets : roulements.
 Les paliers qui relient les coussinets (bague) au stator.
 Le stator ou enveloppe de la machine ; il contient des éléments essentiels : circuit
magnétique dans les machines électriques, ailette pour les turbomachines…etc.
1.3) Les liaisons :
Le rotor est lié à la structure non rotative par des liaisons qui assurent le guidage du rotor.
Les liaisons sont classées dans trois ensembles :
 Les liaisons à fluides ;
 Les liaisons à roulements ;
 Les liaisons magnétiques.

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Figure 1: Élément générale des machine tournante


2) Établissement des alarmes :
2.1) La surveillance vibratoire appliquée sur les machines tournantes :
Turbines, pompes, moteurs, compresseurs, alternateurs, centrifugeuses, ventilateurs…
Toutes ces machines, que l’on dit : tournantes, ont un point commun : elles comprennent des
organes en rotation, suivant les cas, il peut s’agir de structures relativement simples, Constituées
d’un seul arbre en rotation à travers un ou plusieurs roulements, ou de machines plus complexes
composées de plusieurs arbres tournant à des vitesses de rotation différentes… Mais ce qui
caractérise avant tout ces machines, c’est qu’elles sont composées D’organes fragiles
(roulements et engrenages, notamment) soumis à des contraintes Mécaniques importantes et à
des environnements industriels difficiles. Les sources de Défaillance sont donc multiples :
l’écaillage d’un roulement, la rupture d’une dent d’un engrenage, le désalignement d’un des
axes, etc., lorsque la machine joue un rôle vital dans la production (c’est le cas par exemple
d’une presse dans le domaine de l’imprimerie, d’un broyeur de cimenterie ou encore d’une
centrifugeuse dans un réacteur chimique…), ces défauts peuvent s’avérer lourds de
conséquences. Pour éviter des arrêts de production imprévus et les pertes économiques qui en
découlent, il faut surveiller en permanence ces équipements et traquer tous les signes précurseurs
de défauts avant qu’il ne soit trop tard.
3) Surveillances des défauts de machines :
3.1) Les modes de détection :
En mesure vibratoire, on utilise couramment trois modes de détection (figure 2):
 Valeur efficace ;

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 Valeur crête ;
 Valeur crête à crête.
3.1.1) La valeur efficace ou valeur RMS (Root Mean Square) :
C’est un indicateur scalaire « large bande » très utilisé bien qu’il présente des
inconvénients. Il est sensible à l’effet de masque, c’est à dire qu’il peut s’avérer inefficace
l’apparition de certains défauts et il s’écrit sous forme discrétisée :

Où x(n) est le signal temporel mesuré, Ne représente le nombre d’échantillons prélevés dans le
Signal.
3.1.2) La valeur crête VC :
Représente la valeur maximale du signal. Pour un signal x(n) la valeur crête est donnée par:
Valeur crête Sup x(n). Est un indicateur qui caractérise l’amplitude maximale des chocs.
3.1.3) Le facteur de crête :
Le facteur crête est le rapport entre la valeur crête et la valeur efficace du signal. Plus la
vibration devient impulsive, plus la valeur de crête augmente, cependant ce facteur présente les
même valeurs pour les deux extrêmes de l’état d’une machine.

Figure 2: Modes de détection usuels


3.2) Les types des signaux vibratoires :
La figure 3 illustre les déférents types des signaux rencontrés.

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Figure 3: Les déférents signaux vibratoires


4) Reconnaissances des pannes
Le tableau ci-dessous (tableau 1) illustre la représentation temporelle des vibrations en
fonction de leurs natures:

Tableau 1: Nature de la vibration selon les variations de son amplitude en fonction du temps
4.1) Les défauts des engrenages :
L’engrenage est un des mécanismes élémentaires les plus utilisés pour transmettre du
mouvement, et adapter les vitesses de rotation entre organes moteurs et récepteurs. Il est
constitué de deux roues dentées mobiles autour d’axes de rotation, et dont l’une entraîne l’autre
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par l’action de dents successivement en contact. Les engrenages sont parmi les organes les plus
sensibles de la chaîne cinématique et peuvent être soumis à un grand nombre d’avaries
apparaissant lors du fonctionnement, et dont les causes sont multiples.

Engrenage cylindrique à denture parallèle Engrenage cylindrique à denture


hélicoïdale

Engrenage conique Engrenage gauches


Figure 4: Différents types d’engrenage
4.1.1) Fréquence d’engrènement :
Observons un engrenage, compose de deux roues dentées 1 et 2, présentant Z1 et Z2 dents
et tournant aux fréquences F1 et F2. Chaque fois qu’une dent de la roue menante 1 s’engage
dans la roue menée 2, il se produit une prise de charge périodique au rythme d’engagement des
dents selon une fréquence d’engrènement Fe égale à la fréquence de rotation de la roue
multipliée par son nombre de dents. Fe= F1. Z1 = F2. Z2 ; Fe : fréquence d’engrènement F1 et
F2 : fréquences de rotations des roues 1 et 2 ; Z1 et Z2 : Nombre des dents des roues 1 et 2. Si la
denture est correcte, le spectre (figure 5), est constitué de composantes dont les fréquences
correspondent à la fréquence d’engrènement ou à ses harmoniques

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Figure 5: Image vibratoire d’un engrenage sain


4.1.2) Signatures vibratoires des défauts d’engrènement :
a) Détérioration d’une dent :
Si l’une des roues présente une dent détériorée, il se produit un choc dur, à chaque tour du
pignon. Le spectre correspondant (figure 6) montre un peigne de raies dont le pas
correspond à la fréquence de rotation du pignon détérioré s'étalant jusqu'aux hautes fréquences.

Figure 6 : Image vibratoire théorique d’un engrenage présentant une dent détériorée
b) Détérioration de l’ensemble de dentures :
Lorsque l’ensemble de la denture est usé ou détérioré, les chocs se produisent au passage
de chacune des dents. Le spectre est constitué d’un peigne de raies dont la fréquence correspond
à la fréquence d’engrènement, mais cette fois avec une amplitude beaucoup plus élevée (figure
7). Le spectre peut présenter des raies à la fréquence de rotation correspondant à des équilibrages
imparfaits.

Figure 7 : Image vibratoire théorique d’une denture


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c) Jeu de fond de denture trop grand :


Un jeu de fond de denture trop grand a pour conséquence un choc dur à chaque passage
d'une dent à l'autre ("rattrapage" du jeu). On obtient alors un spectre de choc dur, périodique, à la
fréquence d'engrènement (présence de nombreuses harmoniques de niveau du même ordre de
grandeur) (figure 8).

Figure 8 : Image vibratoire théorique, d’un engrenage présentant une dent détériorée
4.2) Les défauts de roulements :
4.2.1) Fréquences caractéristiques :
Les roulements à billes jouent un rôle très important dans le fonctionnement de tous types
de machines électriques, les défauts des roulements peuvent être causés par un mauvais choix de
matériau à l'étape de fabrication, les problèmes de rotation au sein de la culasse de roulement.

β’

Bague extérieure
Db
Bague intérieure

DP

Figure 9 : Caractéristiques géométriques d’un roulement


avec:
Db: diamètre de la bille,
Dp: diamètre du palier,
β’: angle de contact.

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Les fréquences caractéristiques des vibrations dépendent de l’élément du roulement affecté


par un défaut et sont liées aux paramètres physiques du roulement. Les fréquences de vibration
qui caractérisent les défauts des roulements à billes sont:
• défaut au niveau d’une bille:

Dp  D  
2

fb  f rot 1   b
cos(' )  
2D b   D p  
 

• défaut sur la bague intérieure:

nb  D 
f b.int  f rot 1  b cos(' )
2  D p 
• défaut sur la bague extérieure:

nb  D 
f b.ext  f rot 1  b cos(' )
2  D p 
où:
frot: fréquence de rotation du rotor,
nb: nombre d’éléments roulants (billes, rouleaux ou aiguilles).
Pour des dimensions courantes où le nombre de billes comprises entre 6 et 12, pour cela, il est
usuel d’appliquer les deux relations suivantes:
f b.int  0.6n b f rot

f b.ext  0.4n b f rot
4.2.2) Signatures vibratoires des principaux défauts :
a) Défaut de type écaillage affectant la bague externe :
Un défaut de type écaillage affectant la bague externe d'un roulement a pour image
vibratoire un peigne de raies dont le pas correspond à la fréquence du défaut. A chaque
composante de ce peigne, est associée une paire de bandes latérales espacées de la fréquence de
rotation, en cas de charge dynamique importante (figure 10).

Figure 10 : Image vibratoire théorique d’un défaut de type écaillage sur bague extérieure
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Références bibliographiques
Références bibliographiques:

1. Landolsi Foued, « Cours de techniques de surveillance», ISET Nabeul.


2. Hachemi Mohammed, « Application de l’ODS à l’analyse des problèmes de vibration des
machines tournantes», Master, 2012, Université Abou Bakr Belkaid – Tlemcen.
3. Cherifi Farouk, Smaili Yassine, « Application de l’analyse vibratoire
à la maintenance préventive conditionnelle», Master, 2014, Université A. MIRA de
Bejaia.
4. Talhaoui Hicham, « Contrôle par mode glissant: Observation et estimation paramétrique
d’une machine à induction avec défauts », Thèse doctorat en science, 2016, Université
Mohamed Khider Biskra.
5. Tahar Belkhir, Med Mohcen BEN Saci, « La maintenance des équipements par l’analyse
vibratoire», Master, 2016, Université Kasdi Marbah Ourgla.

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