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Les cinq atouts d’un bon ingénieur

1- Travailler en équipe
Le génie se pratique rarement en solo. Au quotidien, les ingénieurs travaillent au sein
d’équipes multi-disciplinaires, collaborent avec d’autres ingénieurs, des dessinateurs,
des techniciens, etc.

La capacité à travailler en équipe est donc primordiale. «Particulièrement chez les


nouveaux ingénieurs, qui sont au début de leur courbe d’apprentissage et doivent se
montrer ouverts aux commentaires de leurs collègues», indique Annie Bigras,
directrice, développement organisationnel et formation chez Dessau, une entreprise
de génie-conseil.

À la Société de transport de Montréal (STM), les nombreux problèmes mécaniques


sont toujours résolus en équipe, assure Christophe Paris, chef de section, dotation et
planification de la main-d’œuvre.

Par exemple, pour remédier aux blocages fréquents des portes des wagons de métro
l’hiver, les ingénieurs en mécanique ont fait appel aux mécaniciens et au personnel
d’entretien. Ensemble, ils ont trouvé les coupables : les petits cailloux épandus sur les
trottoirs pour faire fondre la glace, qui étaient transportés sous les bottes des usagers
et s’introduisaient dans les rails des portes.

Les ingénieurs se sont ensuite inspirés d’une solution développée par le personnel
d’entretien pour concevoir un chasse-neige en silicone, posé sous les portes.
«L’ingénieur doit éviter à tout prix de jouer au grand spécialiste qui sort de sa tour
d’ivoire! Il faut qu’il soit capable d’écouter et de respecter le point de vue des autres»,
affirme Christophe Paris.

En entrevue d’embauche, Annie Bigras questionne les candidats sur leur expérience
en travail en groupe. «Je tente d’évaluer s’ils jouaient un rôle de leader, en proposant
de nouvelles idées, ou de rassembleur, en tentant de concilier les différentes
positions.» Les deux types sont nécessaires pour former des équipes fonctionnelles.

Conseil
Pour développer l’esprit d’équipe, rien de mieux que les clubs universitaires consacrés
à la réalisation d’un projet technique de génie. «Ils comportent beaucoup de
contraintes de temps et de ressources. Sous la pression, certains traits de caractère
ressortent», indique Christophe Paris. Vous pourrez déterminer votre position
naturelle dans un groupe.

2- Facilité à communiquer
Suite logique du travail en équipe : les aptitudes de communication, à l’oral comme à
l’écrit. Pour être un bon joueur d’équipe, il faut savoir exprimer ses idées clairement et
être en mesure de faire valoir son point de vue, tout en étant à l’écoute des autres.

Ces habiletés sont aussi essentielles dans les relations avec les clients. «Les jeunes
ingénieurs ont souvent à rédiger des rapports pour les clients, ce qui nécessite de
transmettre une information claire et vulgarisée», illustre Hélène Beaulieu, directrice
des ressources humaines chez Hatch, une firme de génie-conseil.

Les jeunes ingénieurs ont souvent à rédiger des rapports pour les clients, ce qui
nécessite de transmettre une information claire et vulgarisée.
Hélène Beaulieu, directrice des ressources humaines, Hatch

Il faut également savoir expliquer le bien-fondé des décisions au client. «Par exemple,
faire une analyse de sol peut gonfler la facture. Mais c’est parfois essentiel pour
assurer la solidité d’un bâtiment à long terme», soutient Simon Pierre Gauthier,
ingénieur junior en génie de l’aluminium à la société de génie-conseil Roche.

La meilleure façon de démontrer votre verve en entrevue? Répondre clairement aux


questions des recruteurs, sans vous éloigner du sujet. Christophe Paris va même
jusqu’à demander aux candidats de préparer une présentation orale sur une étude de
cas : «Je vois tout de suite la capacité des candidats à vulgariser, à présenter
l’information, à résumer et à organiser leurs idées.»

Conseil
Profitez de vos présentations orales en classe pour peaufiner vos talents de
communicateur. Si les exposés se font en groupe, résistez à la tentation de vous
cacher derrière vos coéquipiers! «L’université, c’est l’occasion idéale de s’exercer et de
prendre de l’assurance», estime Marc Groleau, conseiller en emploi à l’École
Polytechnique Montréal.

3- Flexibilité
Dans les entreprises de génie-conseil, les projets se suivent mais ne se ressemblent
pas. Ces employeurs cherchent donc des recrues capables de flexibilité. «Une
aluminerie et une usine de transformation de la potasse nécessitent des procédés fort
différents qu’il faut prendre en compte dans la conception. La méthode de travail
demeure la même, mais les ingénieurs doivent s’adapter à chaque nouveau projet»,
soutient Hélène Beaulieu.

La flexibilité est aussi essentielle au sein des entreprises autres que les firmes de
génie-conseil. Chez Cascades Ingénierie et Projets, une vingtaine d’ingénieurs sont
appelés à intervenir dans une centaine d’usines. «Ils jonglent avec plusieurs projets et
il n’est pas rare qu’un nouveau projet bouleverse leur emploi du temps. Ils doivent
être capables de s’adapter», précise Marie-Claude Chouinard, directrice des
ressources humaines.

Pour mesurer la capacité d’adaptation des candidats, elle les met en situation : si votre
patron vous demande de traiter un projet en priorité et qu’il change ses instructions
quelques heures plus tard, comment réagissez-vous?

Conseil
Pendant vos études, effectuez des stages dans des industries et des entreprises
variées. Vous aiguiserez ainsi votre capacité d’adaptation à différentes circonstances
professionnelles.

4- Rigueur
En génie, les erreurs peuvent être lourdes de conséquences. Et en devenant membre
de l’ordre professionnel, l’ingénieur est aussi soumis à un code de déontologie auquel
il doit se conformer en tout temps. «Même s’il faut parfois faire vite, le travail ne doit
jamais être bâclé», indique Annie Bigras. Une rigueur à toute épreuve est donc une
qualité prisée chez les recrues, même si le travail des ingénieurs juniors est supervisé
par un collègue expérimenté.
Cette compétence peut être difficile à évaluer en entrevue, concède Annie Bigras.
«Nous demandons au candidat de nous parler de ses valeurs, comme l’intégrité ou
l’honnêteté, pour voir si elles correspondent aux nôtres. Nous lui demandons aussi
comment il réagirait si un client lui demandait de poser une action qui va à l’encontre
des normes.»

Conseil
N’attendez pas les examens de l’Ordre des ingénieurs du Québec pour étudier le code
de déontologie de la profession, accessible sur Internet, conseille Annie Bigras. Plus
vous en saurez sur le sujet, mieux vous serez outillé pour faire face à la réalité… et aux
questions des recruteurs! Vous pouvez également suivre une formation sur l’éthique
auprès de l’Ordre.

5- créativité
Travailler comme ingénieur, c’est faire beaucoup de résolution de problèmes. La
créativité dans l’approche des problèmes est donc appréciée des employeurs. «Chez
Cascades, on cherche des employés qui savent non seulement résoudre des
problèmes, mais qui les voient venir», indique Marie-Claude Chouinard. Idem dans les
entreprises de génie-conseil, où il faut trouver les meilleures solutions pour répondre
aux besoins des clients.

À la STM, Christophe Paris met les candidats en situation : un modèle d’autobus tombe
plus souvent en panne que les autres, de quelle façon vous attaquez-vous au
problème? «La réponse nous permet d’évaluer la débrouillardise et la créativité du
candidat», croit-il.

Conseil
Les «patenteux» en tout genre, qu’ils aiment se pencher sous le capot des voitures ou
démonter des ordinateurs, développent leur capacité à trouver des solutions
originales à toutes sortes de problèmes, selon Marie-Claude Chouinard. Le grille-pain
ne fonctionne plus? Sortez vos outils!

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